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Les 10 manifestations qui ont manqué renverser le gouvernement à Bangkok

jeudi 5 décembre 2013 à 15:22

[Sauf indication contraire, les liens dirigent sur des pages en anglais]

En Thaïlande, une trêve temporaire entre les manifestants de l'opposition et les forces gouvernementales a quelque peu soulagé les tensions politiques dans le pays.

Plus de 100 000 manifestants ont envahi les rues de Bangkok au cours des deux dernières semaines pour demander la démission de la Première Minsitre Yingluck Shinawatra, accusée de n'être que la marionnette de son frère aîné, l'ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra. Thaksin a été chassé du pouvoir par un coup d'Etat en 2006 mais son parti est resté majoritaire dans les urnes. Condamné par un tribunal thaïlandais pour détournement de fonds publics, il vit en exil.

Mais la crise politique est loin d'être terminée car la trêve est conclue uniquement par respect envers le Roi Bhumibol Adulyadej qui fête son anniversaire le 5 décembre. Le Roi est le personnage le plus respecté de Thaïlande.

Une bonne méthode pour analyser comment la crise actuelle peut trouver une issue est de considérer la réaction des différentes forces politiques en cause lors des manifestations et provocations qui ont secoué le pays dans le passé. En particulier, les rassemblements de masses de 2008 et 2010 peuvent donner un éclairage sur les raisons qui font que les principaux partis politiques thaïlandais ne parviennent pas à résoudre pacifiquement leurs différends.

Ces rassemblements n'ont pas directement abouti au changement du gouvernement élu mais ils ont largement contribué à l'érosion de la légitimité du pouvoir en place.

1. Août 2008. Les Chemises Jaunes occupent le siège du gouvernement. En 2008 l'Alliance du Peuple pour la Démocratie (People's Alliance for Democracy – PAD), ou Chemises Jaunes, mène d'audacieuses actions de rue pendant plusieurs mois pour faire tomber le Premier Ministre Samak Sundaravej, accusé d'être mandaté par Thaksin. Le PAD a adopté la couleur jaune par respect pour le Roi.

Le PAD a occupé le siège du gouvernement pendant tout le mois d'août. Les manifestations se sont poursuivies en septembre où le groupe a pu perturber le trafic ferroviaire et l'aéroport de Phuket.

Yellow Shirts occupying the Government House. Photo by Craig Martell, Copyright @Demotix (8/30/2008)

Les Chemises Jaunes occupent le siège du gouvernement. Photo de Craig Martell, Copyright @Demotix (8/30/2008)

2. 24 novembre 2008. Les Chemises Jaunes encerclent l'enceinte du Parlement. Le PAD va plus loin en novembre en encerclant [fr] l'enceinte du Parlement.

3. 25 novembre 2008. Les Chemises Jaunes occupent les deux principaux aéroports de Bangkok. Le PAD paralyse le trafic aérien du pays en occupant [fr] les deux principaux aéroports de Bangkok. Au bout de huit jours, le PAD met fin à son occupation [fr] après que la cour constitutionnelle thaïlandaise eut ordonné la dissolution du parti au pouvoir, forçant le premier ministre à démissionner. Plus tard la même cour déclare non recevable la candidature des alliés de Thaksin aux fonctions officielles. La vidéo qui suit montre l'occupation de l'aéroport international Suvarnabuhmi à Bangkok :

4. Décembre 2008. Montée des Chemises Rouges. La victoire du PAD conduit à la montée des Chemises Rouges [fr] qui ont adopté la couleur rouge uniquement pour se différencier des Chemises Jaunes. Les Chemises Rouges ne sont ni gauchistes ni contre le roi, mais la plupart soutiennent Thaksin. Ils sont farouchement opposés au gouvernement du premier Ministre Abhisit Vejjajiva dont ils contestent la légitimité.

5. Avril 2009. Songkran Noir. Songkran, la fête annuelle de l'eau thaïlandaise, (équivalent du nouvel an thaï) devient le ‘Songkran Noir’ [fr] à cause de la confrontation chaotique et violente entre l'armée et les manifestants anti-gouvernementaux. Les Chemises Rouges adoptent les mêmes méthodes que leurs homologues jaunes pour saper l'administration. En 2009 ils appellent plus d'une fois à descendre dans la rue pour demander de nouvelles élections. La vidéo suivante montre les Chemises Rouges qui contrôlent un char mis en place après la déclaration de l'état d'urgence par le gouvernement :

6. Mars 2010. La manifestation sanglante. Les Chemises Rouges ont mobilisé plus de 100 000 personnes dans les rues. La manifestation est devenue ‘sanglante’ quand les manifestants ont éclaboussé de sang des bâtiments administratifs. Le clip vidéo suivant montre un grand rassemblement de Chemises Rouges :

7. April 2010. Dispersion du blocus des manifestants. Les Chemises Rouges ont réussi à occuper de nombreux quartiers de Bangkok. Ils ont installé des sit-ins dans la ville pour pousser Abhisit à démissionner. Après deux mois de manifestations de rues, ils ont été forcés à se disperser par l'armée envoyée pour détruire [fr] les barricades élevées par les manifestants. Tony Joh rapporte les violentes confrontations entre manifestants et militaires sur le pont Phan Fa.

8. Mai 2010. Assaut final des militaires contre le campement des manifestants. L’escalade de violence du 19 mai au cours de l'assaut final par l'armée a provoqué d'intenses batailles de rue, des émeutes et des scènes de pillage. En se retirant les manifestants ont aussi mis le feu à plusieurs bâtiments en ville. On dénombre plusieurs morts [fr] et plus de 400 blessés au cours des affrontements. Abhisit et certains responsables militaires ont été accusés de crime pour avoir ordonné la dissolution de la manifestation.

 

Red Shirt protest barricade. Photo from @potapotypoter

Une barricade des Chemises Rouges. Photo de @potapotypoter

9. Novembre 2013. Manifestations contre le décret d'amnistie. Le parti d'Abhisit a perdu les élections parlementaires de 2011 et a été remplacé par Yingluck Shinawatra. Elle a récemment soutenu un décret d'amnistie qui, selon les critiques, ‘blanchirait’ les crimes dont son frère est accusé. Le Sénat a rejeté cette mesure mais cela n'a pas empêché les forces d'opposition d'organiser d'importants rassemblements dans la capitale le mois dernier.

10. Décembre 2013. Manifestations ‘Anti-Thaksin’. Plusieurs bâtiments administratifs ont été occupés par les manifestants qui dénoncent (fr] l'influence permanente de Thaksin dans l'administration Yingluck. Ils veulent que Yingluck recule et mette en place un Conseil du Peuple. La vidéo suivante montre la taille du rassemblement à Bangkok le 24 novembre dernier, le plus important rassemblement anti-gouvernemental à ce jour.

Espagne : Quand la traduction révèle l’ignorance d’une ministre régionale de l’éducation

jeudi 5 décembre 2013 à 15:17

La ministre de l’Éducation pour les îles Baléares, Joana Maria Camps (@joanamariacamps) a démontré qu’elle n’était pas familière de l’une des plus importantes études du secteur : le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Le 21 novembre 2013, lors d’une session parlementaire, elle s’est exprimée, en catalan, plusieurs minutes au sujet d’une importante étude appelée trepitja, la traduction catalane du mot espagnol pisa, forme conjuguée d’un verbe signifiant « marcher sur, fouler ». L’erreur, vraisemblablement due au fait que ses conseillers ont traduit son texte de l’espagnol au catalan à l’aide d’un programme de traduction automatique, prouve que la ministre ne maîtrise pas réellement le sujet sur lequel elle s’exprimait.

Une vidéo, publiée sur YouTube, permet d’écouter son discours, qu’elle conclut en soulignant la nécessité de réaliser une réforme du système scolaire. Sur Twitter, les internautes se sont servis du mot-clic #InformeTrepitja [«  Rapport Trepitja »] pour faire preuve de leur indignation et publier des blagues inspirées par la scène aussi comique que tragique.

Joana Maria Camps est la ministre qui a dû faire face à des manifestations massives et des grèves largement soutenues dans la région au cours des mois d’octobre et de novembre 2013.

Iran : quand seul le nucléaire compte

jeudi 5 décembre 2013 à 12:29

Une éclaircie à l’horizon pour l’Iran ? L’accord trouvé dans la nuit du 23 au 24 novembre redonne au pays une marge de manœuvre économique. Pour ce qui est de la politique du pays en matière de droits humains, il faudra repasser. Le régime peut tranquillement poursuivre ses exécutions en série. La communauté internationale préfère fermer les yeux tant que ne se profile plus la menace de l’arme nucléaire.

 Pour la première fois dans l’histoire des négociations relatives au programme nucléaire iranien, un compromis « satisfaisant » a été trouvé entre les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Iran. L’Iran a le droit à l’énergie nucléaire civile, comme l’a confirmé le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius, mais exclut « tout accès à l’arme nucléaire ».

 Le régime est content : les affaires peuvent reprendre en Iran 

 Avec cet accord s’assouplissent également les différentes sanctions internationales qui l’étouffent de manière croissante depuis 2006. L’ONU, le Conseil européen et les États-Unis s’étaient coalisés pour réduire au maximum la marge de manœuvre du pays.

 L’ONU a fait en sorte que le pays ne puisse plus investir dans certaines activités sensibles comme les mines d’uranium. Le Conseil européen a tranché en faveur du gel des fonds détenus ou contrôlés par des compagnies iraniennes sur le territoire de l’UE, a interdit des transferts de fonds en provenance ou à destination d’une entité iranienne et les importations de gaz et de pétrole iranien. Là-dessus, Barack Obama optait en 2013 pour le gel des réserves de monnaies étrangères du régime iranien, ce qui impliquait la dévaluation du rial. Il s’attaquait aussi au marché automobile.

 Ces embargos pétrolier et bancaire commençaient à sérieusement faire leurs effets sur les entreprises iraniennes et les populations. 

 Du fait des sanctions, de plus en plus d’entreprises ne peuvent plus ni importer ni exporter. Elles ne parviennent plus à payer leurs fournisseurs, voire leurs ouvriers. Elles ne licencient pas, parce que le gouvernement le leur interdit.

 expliquait Michel Malinksy, chargé d’enseignement sur l’Iran à l’École supérieure de commerce et de management de Poitiers.

 Les premières sanctions seront levées en décembre selon les dires de Laurent Fabius. Bijan Namadar, le ministre iranien du Pétrole, a fait savoir que l’Iran comptait revenir « immédiatement » à ses pleines capacités de production de pétrole si l’ensemble des sanctions liées à son programme nucléaire controversé était levé. Seulement Il faut espérer que les revenus issus de ses exportations permettent la bouffée d’oxygène qui remettrait l’économie du pays sur les rails, et surtout qu’ils bénéficient vraiment aux populations.

 Période d’essai obligatoire

 La levée des sanctions sera « limitée, ciblée et réversible », a-t-il aussi précisé, sans entrer dans les détails. Il s’agit bien évidemment de mettre l’Iran à l’essai, Hassan Rohani n’inspirant pas une confiance pleine et entière, bien au contraire.

 Il réaffirmait en effet quelques jours avant la fin des négociations qu’il ne fallait pas céder sur les « lignes rouges » de l’enrichissement d’uranium. Il est également utile de rappeler qu’il se vantait, dans un interview donné à la télévision d’État le 28 mai 2013, d’avoir abusé de l’UE-3 relatif à l’accord conclu en 2003.  Il avait alors déclaré : 

Vous savez quand l’UFC [raffinage et conversion de l’uranium] a été lancé ?! Vous savez quand on a fait des yellow cake [concentré d’uranium obtenu à partir du minerai] ?! En hiver 2004. On l’avait suspendu [le programme nucléaire] ?! On l’a complété, oui ! 

 

 

 Carte des principaux sites du programme nucléaire iranien en 2012 via wikimedia CC -BY-3.0

Carte des principaux sites du programme nucléaire iranien en 2012 via wikimedia CC-BY-3.0

 La communauté internationale ferme les yeux sur le reste

 Toute la communauté internationale s’est réjouie de cet accord. Du moment que l’Iran s’engage à faire une pause sur l’enrichissement de l’uranium, alors tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le reste, à savoir le fait que le pays bafoue allégrement les droits humains fondamentaux, reste sous le tapis. C’est toujours ce même intolérable silence qui fait loi en ce qui concerne la multitude de crimes dont le régime se rend responsable. L’arrivée d’Hassan Rohani n’a pas radicalement changé la politique iranienne en la matière.

 Le drame d’Achraf — ce camp de réfugiés iraniens censés se trouver sous la protection onusienne et massacrés à la demande du régime iranien le 1er septembre 2013 — a été vite oublié. Les 7 otages toujours entre les mains des autorités irakiennes, n’intéressent pas grand monde non plus. Tout comme les 300 exécutions par pendaison commanditées par le régime qu’a recensées le Comité de soutien aux droits de l’homme en Iran (CSDHI).

 Une personne exécutée toutes les 7 heures dans le pays entre le 3 août et le 1er novembre, autrement dit alors qu’Hassan Rohani était déjà au pouvoir, voilà qui devrait pourtant émouvoir davantage. En fermant les yeux, la communauté internationale se rend tout simplement complice de ces crimes. 

 Maintenir les sanctions : un mal pour un bien ?

 Ce déni interroge finalement la pertinence de la levée des sanctions. Rester ferme aurait effectivement maintenu les populations dans des conditions de vie difficiles, mais sur le long terme cela aurait aussi pu contraindre le régime à céder aux exigences de la communauté internationale.

 Le groupe des 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), spécialement l’UE et les États-Unis, ont fait des concessions inacceptables [..] La fermeté contre Téhéran est le seul moyen d’assurer la paix et la tranquillité dans cette région instable 

a déclaré l’eurodéputé conservateur écossais Struan Stevenson au cours d’une conférence de presse à Bruxelles. 

Mme Radjavi, présidente du Conseil national de la résistance iranienne et acteur de l’opposition a pour sa part fait valoir que :  

 Alléger les sanctions sans que le régime iranien ait totalement arrêté l’enrichissement de l’uranium, sans qu’il ait accepté le protocole additionnel et les visites inopinées sur ses sites, et sans l’application stricte des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, serait lui offrir un cadeau dévastateur. Ceci va seulement encourager le régime dans sa quête de la bombe atomique [..]  L’accord de Genève est le résultat direct des sanctions internationales, en particulier à un moment où le régime redoute la reprise de la révolte populaire comme en 2009

 Si la levée des sanctions apparaît positive dans un premier temps, l’état d’impunité dans lequel elle maintient l’Iran ne résout en réalité pas grand-chose et la communauté internationale n’a aucune garantie tangible de voir le régime abandonner la bombe atomique. Pire encore, en lui redonnant des moyens économiques, elle lui aménage une marge de manœuvre supplémentaire.

 

Presseurop menacé de disparition

jeudi 5 décembre 2013 à 06:20

Le 22 décembre, la Commission européenne, invoquant des raisons budgétaires, cessera de financer Presseurop, le plus important site d'information indépendant sur les pays de l'Union européenne. Chaque jour, ses lecteurs peuvent lire le meilleur de la presse européenne et internationale, traduit en dix langues, partager et commenter ses contenus grâce à sa plateforme de discussion multilingue unique. Le blog Décrypter la communication européenne s'alarme de cette disparition programmée, révélatrice de “l’isolement dont souffrent les affaires européennes dans les médias” et appelle à signer une pétition en ligne [anglais].

Japon : Le scandale financier du gouverneur de Tokyo fait les choux gras des internautes

mercredi 4 décembre 2013 à 22:34

Le 26 novembre 2013, Naoki Inose, gouverneur de la ville de Tokyo, a fait la une des médias à cause d'un scandale financier dans lequel il aurait reçu [anglais] 50 millions de yens (50.000 dollars) d'un organisme de santé avant son élection en décembre 2012.

Lors d'une conférence de presse, M. Inose a produit un document pour prouver qu'il s'agissait d'un prêt personnel et non de fonds pour financer sa campagne électorale. Il a présenté ses excuses aux habitants de Tokyo et à l’administration mais il est déterminé à ne pas remettre sa démission pour ce motif. Le gouverneur Inose a retrouvé un rôle de premier plan en portant la candidature [de sa ville] aux Jeux olympiques et paralympiques de 2020.

Le Code électoral japonais pour les représentants publics impose aux candidats de rendre compte de la provenance de chaque rentrée d'argent, dont les dons. M. Inose a omis 50 millions de yens. Un comité constitué par l'ancien Procureur Tamaki Mitsui a formulé une requête de renvoi devant le juge [japonais, comme les liens suivants, sauf mention contraire] pour ce motif.

Pour les utilisateurs japonais de Twitter, un scandale politique de ce genre est une nouvelle matière à mème. Les internautes ont utilisé l'image du gouverneur Inose tenant en main une facture, qui semblait assez légère pour une telle somme d'argent et l’ont modifiée en quelque chose de plus divertissant. Ils ont aussi joué sur son nom en l'appelant “Le Gouverneur Innocent”.

Le critique de cinéma @TomoMachi a commenté sur Twitter, après avoir été surpris de voir des articles montrant une simple note non cachetée dans sa main, le timbre étant un moyen de vérification courant au Japon.

C'est comme si un écolier venait de le faire il y a tout juste quelques minutes ! C'est une lettre de change de 50 millions de yens, sans intérêt, sans garantie secondaire, ou date d'échéance. Sait-il à quel point il est difficile pour un citoyen normal de contracter un prêt de 10 millions auprès d'une banque ? @craft_box: c'est terrible. (rire)

Le gouverneur a aussi été interpellé par le barman @george_10g qui, avec son art tridimensionnel du cappuccino [français], démontre qu'il peut écrire une note similaire.

Le goût du cappuccino a une double saveur : “La lettre de change présentée par le Gouverneur Inose a attiré mon attention, et je l'ai dessinée moi aussi (avec du café et du lait)”.

Peu après, l’ utilisateur @kono_mama a publié une version en noir et blanc de la lettre sur Twitter, se déchaînant dans une série de photomontages ironiques successifs.

Voilà ! Appropriez-vous cette image pour ceux qui aiment les mèmes !

L’utilisateur @AkizukiRitchan, ironisant sur l’image, la juxtapose sur le verso d'une page publicitaire. Ces prospectus communément distribués aux ménages font d'un côté de la publicité pour des articles d'épiceries, avec l'autre côté vierge souvent gribouillé par les enfants.

C'est comme si on avait écrit au verso d'un prospectus [publicité des supermarchés distribuée aux ménages]

L’utilisateur de Twitter Masataka, a modifié l’image en une sorte de note que les mères laissent aux enfants à la maison, pour s'assurer qu'ils mangent le goûter l'après-midi pendant qu'elles sont au travail.

Hé, c'est l'heure du casse-croûte [L’ image dit “ Cher Joe, il y a un beignet à la crème au frigo”]

Un autre utilisateur, @v_okajima, a créé une mise en abîme de copies de l'image.

Cette mise en abîme n'est-elle pas terrible ?

Une histoire a été ajoutée par les internautes japonais, d'un homme lisant un message l'air sérieux. Quand Jacques Rogge, membre du Comité olympique international, a présenté un carton avec le nom de Tokyo pour révéler le choix des Jeux de 2020, l’image de ce moment historique et de ce carton fut largement transformée en de nombreux collages ironiques, en y insérant des mots divers à la place de “Tokyo”. Ainsi a été fait pour la photo de Jacques Rogge, quelqu'un a créé un générateur de texte superposé pour le Gouverneur Inose. Grâce à ce mème rapide et répandu, créé par des internautes cyniques et plutôt apolitiques, le scandale reste dans l'actualité. 

Miniature de Keiko Tanaka