PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Interview avec Ali Douka Mahaman, un des contributeurs du Projet “Cartographions Pour le Niger”

samedi 23 novembre 2013 à 17:46

Rising Voices est heureux de présenter une des élèves du projet Cartographions Pour le Niger, un des projets ayant reçu une bourse Rising Voices cette année. Trois étudiants de ce projet ont répondu à nos questions pour présenter le projet. Voici le troisième interview :

Mahaman, Fatiman, and Abdousalam, students of the Mapping for Niger project.

Mahaman, Fatiman, et Abdou Salam, les contributeurs au projet Cartographions pour le Niger.

Je m'appelle ALI DOUKA Mahaman né à Madaoua, Niger. J'ai commencé mes études universitaires en 2007 à la Faculté de Lettres et Sciences Humaines de l'Université Abdou Moumouni de Niamey, plus précisément au département de Géographie. Actuellement je suis en année de soutenance de Master. 

Au Niger dès notre plus jeune âge, il est question pour les enfants de se débrouiller dans divers métiers pour se subvenir et s'affirmer dans un contexte socio-économique difficile. Moi,  j'ai appris entre autres, les travaux champêtres (culture de pluie et irrigation d'oignon), la maçonnerie en ciment et en banco, j'ai été apprenti dans un garage pour vélo et réparateur radio. Je me suis aventuré dans le métier de docker et le petit commerce du marché hebdomadaire (vente plastique et conduite du bétail sur pied au Marché).

En ce qui concerne mon expérience professionnelle,  j'ai fréquenté très tôt l'école coranique  à Madaoua, ce qui m’a permis de bien comprendre un peu la langue arabe et de comprendre la religion musulmane. Ceci m'a aussi permis en 2007 d'être le Secrétaire Général du club des jeunes musulmans du Lycée de Madaoua. 

C’est une chance pour moi d'être parmis les récipients de la formation à ce projet, que je trouve idéal pour qui veut partir à la conquête à distance du monde actuel. 

A l'heure actuelle où la technologie nous permet de découvrir instantanément des horizons que nous n'imaginions même pas. Je trouve ce projet très fructueux, puisqu'il m'a permis de mettre à jour les données cartographiques de mon pays. Ce projet m'a donné une compétence sur la maitrise du logiciel OSM. Je suis très ému et en tant que géographe de formation, je serai dans l'obligation de transmettre ce service à qui veut être au service du pays.

Je me suis concentré dans la cartographie de mon pays pour qu'il soit lui aussi à jour dans le concert des nations. Pour cela j'ai cartographié une partie des villes de Zinder, de Tahoua et de Niamey. Mais je me suis surtout cocnentré sur la Ville de Madaoua, le village d’Azérori et autres délimitations en contour des gros villages de Madaoua. 

J’aime surtout écrire des articles illustrés avec des photos pour mieux faire connaitre aux autres la réalité de la diversité culturelle, socioéconomique et politique de mon pays et de l’Afrique en général.  J’ai toujours eu envie de publier quelque chose de culturel sur ma ville natale, mais faute de maitrise du réseau, j'ai fait table rase de ce rêve.  Mais aujourd’hui mon vieux rêve devient une réalité.

Je n’ai pas encore assez profité des prestations que  nous offrent Les sites web internationaux. Ces dernières m’ont émerveillé et ont facilité ma formation académique bien qu’ici au Niger la documentation contemporaine fait défaut, jmais tout ceci n'est pas accessible à n’importe qui. Il serait intéressant pour moi de publier partout où le besoin existe  pour donner aussi  la chance aux autres de pouvoir accéder aux informations et données dont ils ont besoin.

Pour le moment, j’écris surtout en français. Je parle Haussa, français, un peu anglais et arabe avec mes amis. Mais je me force dans l’apprentissage de la langue Djerma. Dans ma famille nous parlons aisément le Haussa comme langue maternelle et un peu le français. Vous savez la langue Haussa est la première langue nationale du Niger. J’ai commencé à écrire en langue Haussa depuis le collège sur un article de pièce théâtrale portant sur la sensibilisation des jeunes, et cette année aussi j’ai écris un mini journal en haussa. Ecrire en langue Haussa me permettra davantage de faire encore la promotion de cette langue dans les contrées lointaines du pays.

 

La “Twitter-guerrière” d'Ouzbékistan Gulnara Karimova est de retour

vendredi 22 novembre 2013 à 22:15

Après avoir disparu hier de Twitter, Gulnara Karimova, la fille de l’ “indéboulonnable dictateur” d'Ouzbékistan, est de retour sur le service de micro-blogs. Dans une rafale de tweets furieux, Gulnara accuse sa mère d'user d'intimidation et d'arrestations arbitraires contre ses collaborateurs, alliés et partenaires en affaires. Gulnara insine aussi que sa mère l'empêche de voir Islam Karimov, son père de 74 ans qui dirige le pays depuis 1989.

Dans un message re-tweeté par Gulnara, une de ses abonnées a écrit aujourd'hui [liens en anglais et russe] :

@GulnaraKarimova tire comme une bonne mitrailleuse ; son compte est ouvert.

La “guerre sur Twitter” pour le pouvoir prend fin en Ouzbékistan

vendredi 22 novembre 2013 à 22:03

[Liens en anglais et russe] Gulnara Karimova, la flamboyante fille du président d'Ouzbékistan [anglais], a déçu plus de 50 000 followers en désactivant son compte Twitter (@GulnaraKarimova). Au cours des dernières semaines, ses tweets ont fourni un rare aperçu des luttes de pouvoir se jouant dans l'un des pays les plus fermés au monde.

La disgrâce de la “princesse”

Gulnara Karimova, 41 ans, est l'une des personnes les plus riches et les plus influentes d'Ouzbékistan. Elle a longtemps figuré parmi les potentiels successeurs à son père, qui dirige cette nation d'Asie Centrale depuis 1989. Diplômée d'Harvard, Gulnara a été ambassadrice aux Nations Unies et en Espagne. Depuis, elle est devenue une pop star et une créatrice de mode. Elle a également bâti un vaste réseau d'organismes de bienfaisance et de médias, et s'investit dans les affaires et les projets culturels en Ouzbékistan.

Il y a quelques semaines, les projets de Karimova ont été menacés par les services de sécurité. Plusieurs de ses collaborateurs et quelques-uns de ses gardes du corps ont été arrêtés sur la base de charges qu'elle juge inventées de toutes pièces.

Gulnara Karimova. Image from Wikimedia Commons.

Gulnara Karimova. Image de Wikimedia Commons.

Une “Twitter-guerre”

De façon surprenante, Karimova a expliqué sur Twitter être victime d'un complot orchestré par le puissant ministre de la sécurité afin de limiter son influence politique. Au cours des dernières semaines, elle a ainsi rapporté via Twitter les attaques intensives des services de sécurité ouzbèkes qui menacent ses intérêts politiques et commerciaux. Elle a également accusé les services de sécurité de recourir à la torture pour extorquer des aveux.

Le nombre de ses followers a augmenté au fur et à mesure qu'apparaissaient ses tweets. Nombre d'entre eux incluaient des journalistes étrangers et des universitaires. Les tweets de Gulnara ont fourni un aperçu inédit des luttes de pouvoir se jouant dans l'un des pays les plus fermés du monde. BBC a décrit l'utilisation faite du réseau social par Gulnara comme une “Twitter-guerre”.

Il semble que Gulnara pouvait compter sur de nombreux internautes, retweetant des centaines de messages d'autres utilisateurs ouzbèkes qui exprimaient leur soutien. Parmi ses followers se trouvaient également des citoyens de pays frontaliers, qui attendaient des enfants d'hommes de pouvoir qu'ils utilisent Twitter. Le 20 novembre, un follower tadjikistanais a posté :

Je commence et termine ma journée en regardant sur Twitter le feuilleton sur le padichah (roi) ouzbèke, sa fille @GulnaraKarimova et le diabolique vizir (ministre) de la sécurité

Quel dommage qu'ils ne fassent pas ce genre de films au Tadjikistan.

Un autre utilisateur de Twitter a également écrit :

L'histoire de Gulnara Karimova est peut-être la première lutte pour le pouvoir que l'on peut suivre sur Twitter.

Gulnara quitte Twitter

La “Twitter-guerre” de Gulnara s'est intensifiée à la mi-novembre lorsqu'elle a accusé le ministre de la sécurité d'Ouzbékistan d'utiliser des méthodes coercitives dignes de Staline pour renforcer son emprise sur le pouvoir. Puis, le 20 novembre, elle a imputé sa disgrâce à sa mère, Tatyana Karimova. Gulnara prétend que sa mère “a promis de détruire tout ce qui se rapporte à [Gulnara]” si celle-ci ne cesse son “intrusion” dans ses intérêts commerciaux. Environ un mois plus tôt, Gulnara a également accusé sa mère de pratiquer des rituels occultes et voire le “satanisme”.

Après avoir passé un certain temps à “rendre public le linge sale de sa famille“, Gulnara a désactivé son compte Twitter.

Après une journée mémorable à rendre public le linge sale familial, le compte Twitter de Gulnara Karimova disparaît (de nouveau, pour le moment)

De nombreux internautes sont aujourd'hui déçus de perdre le rare aperçu de la vie politique et de ses querelles au sein de la famille régnante d'Ouzbékistan :

Gulnara Karimova a supprimé son compte Twitter. Quel dommage, la petite page était intéressante.

Diable ! où est Karimova ? Rendez-nous Karimova ! Comment vais-je me tenir au courant des dernières nouvelles d'Ouzbékistan ? 

Comment se termine le feuilleton entre le padichah ouzbèke et sa fille ? Happy end ou non ? J'exige que le feuilleton se poursuive !

Le feuilleton pourrait reprendre prochainement. En effet, alors que Gulnara avait déjà disparu de Twitter par le passé, elle y était rapidement revenue, assouvissant sa passion de plus en plus forte pour le réseau social.

L'Ukraine suspend l'accord avec l'Union Européenne, manifestation à Kiev

vendredi 22 novembre 2013 à 19:44
Ukrainians protest in support of EU integration in Kyiv. November 21, 2013. Photo by Instagram user zenantipop. Used with permission

Manifestation en faveur de l'intégration dans l'Union Européenne, à Kiev le 21 novembre 2013. Photo sur Instagram de zenantipop; utilisée avec permission.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans la capitale ukrainienne quelques heures après le retrait par leur gouvernement hors d'un accord historique de partenariat avec l'Union Européenne (UE) qui aurait aidé ce pays de l'ex-Union Soviétique à s'intégrer plus étroitement à l'Europe et à l'Occident.

La décidion suit l'offre par la Russie à Kiev de prêts et son imposition de douloureuses restrictions sur certaines exportations ukrainiennes, interprétées comme des dispositions agressives pour faire dérailler l'accord avec l'UE. 

Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien a officiellement annoncé qu'il suspendait les préparatifs de l'accord d'association UE-Ukraine, dont la signature était attendue la semaine prochaine. Dès que la nouvelle a été connue, l'opposition a appelé à manifester dimanche 24 novembre contre cette décision [ces liens sont en anglais].

Mais journalistes, militants et autres internautes se sont aussitôt mis à diffuser les invitations à venir sur la principale place de Kiev dès le soir même du 21 novembre. Peu après 22 heures, les gens ont commencé à affluer sur le Maïdan Nezalechnosti (Place de l'Indépendance) pour dénoncer la décision du gouvernement et manifester leur attachement à l'intégration européenne de l'Ukraine. Le mouvement a reçu le nom de #євромайдан (#euromaïdan ou #place de l'europe) par les protestataires sur les sites de médias sociaux.

Taras Demchuk, un blogueur de Kiev, a tweeté [ukrainien] :

Je pense aller à #євромайдан, ça ne changera peut-être rien, mais fini de nous taire

Yana Suporovska, une journaliste de télévision ukrainienne, a expliqué dans un bref tweet [ukrainien] que pour beaucoup d'Ukrainiens, c'était la mauvaise décision de trop de leur gouvernement :

Pour la première fois depuis des années je veux vraiment aller à #євромайдан. Et j'irai.

Oleksandr Arhat, un autre utilisateur de Twitter de Kiev, raconte [ukrainien] à son arrivée sur les lieux de la manifestation :

Arrivé à #Євромайдан. @GrishynUA @OlhaSnitsarchuk @nerodyk @ja_olga @sodel_vlad sont tous là, et pas mal d'autres)

L'utilisateur @Roman2the_world sur Twitter a dit :

Je suis Ukrainien et je soutiens l'accord d'association UE-Ukraine #Euromaïdan. Rassemblez-vous. RT montrez votre adhésion 

Les responsables de l'UE ont été prompts sur Twitter à accuser la Russie du retrait ukrainien. Le commissaire européen à l'élargissement a tweeté [anglais] :

#Ukraine : difficile d'ignorer, en raisonnant sur la décision d'aujourd'hui, l'impact des récentes mesures économiques et commerciales injustifiées de la Russie contre Kiev. 

Le ministre des Affaires Etrangères suédois Carl Bildt [anglais] a catégoriquement désigné la Russie : 

Le gouvernement ukrainien cède soudainement à la Russie. La politique de pression brutale a évidemment marché.

La Russie veut que l'Ukraine rejoigne son union douanière [anglais] avec le Kazakhstan et la Biélorussie, qu'elle voit comme un rival potentiel avec l'UE.

Même ceux qui désapprouvent l'intégration à l'UE, comme Dmitri Pavlenko de la région russe de Belgorod, ont manié l’ironie [russe] :

Et si on manifestait plutôt sur #майдан pour l'entrée immédiate dans #ТаможенныйСоюз [l'Union douanière de Biéelorussie, Kazakhstan et Russie] ? #UE dehors ! Honte aux traîtres suppôts de Washington et Bruxelles !

Entre temps, un millier [ukrainien] de personnes se retrouvaient sur le Maïdan. Sans tarder, l'utilisateur de UStream КПІ-live a monté une diffusion en direct en ligne de la manifestation. Au moment d'écrire ce billet, cette diffusion atteignait environ 10.000 lecteurs.

L'utilisateur de Twitter @kraft99 s'interroge [russe] :

On dirait qu'en #Украина [Ukraine] une révolution Twitter va commencer #Майдан #Євромайдан #UA #Ukraine #Украіна #Евроинтеграция #twitter

Beaucoup ont noté que cette manifestation a lieu juste à la veille du neuvième anniversaire de la Révolution Orange.

Des commentaires et échanges constants en lignes, il ressort que les manifestants ont l'intention de passer la nuit et de s'installer. Pour connaître les dernières nouvelles de la contestation, suivez Maidan.Org.Ua [ukrainien] ou les mots-dièses #євромайдан et #euromaidan sur Twitter et Facebook.

Exposer l'invisible : Profils vidéos des activistes de l'information

vendredi 22 novembre 2013 à 16:00

Un nouveau projet multimédia appelé Exposer l'invisible nous raconte les histoires des activistes, hackers et journalistes qui travaillent “à la nouvelle frontière de l'investigation”. A travers de courts films et des textes, le projet numérique du collectif Tactical Technology explore les missions de ces experts et les outils qu'ils utilisent pour mener à bien leurs exposés. 

Le premier film concerne Paul Radu, un journaliste d'investigation roumain spécialisé dans les crimes et la corruption dans les Balkans. (Les sous-titres sont également disponibles en cinq autres langues)