PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Le sénat mexicain adopte un nouvel outil de censure sur Internet, au mépris de la procédure parlementaire

mardi 1 mai 2018 à 21:08

Le Problème avec la Censure C'est XXXXXXXXX. Image issue de Flickr, utilisateur Cory Doctorow, sous licence CC BY-SA 2.0.

Au Mexique, avec la réforme de la loi sur le droit d'auteur, la censure en ligne via la voie légale est désormais plus facile.

Le jeudi 26 avril, le Sénat mexicain a approuvé une décision modifiant la loi fédérale sur le droit d'auteur, autorisant les juges à supprimer tout contenu Internet qui violerait prétendument le droit d'auteur, sans besoin de le prouver via un procès ou un jugement.

Parmi les mesures envisagées, la suspension de contenus publics, mais également le retrait de l'équipement technique qui en permet la diffusion, comme une “assurance de précaution”. En outre, l'approbation de la réforme s'est effectuée à la hâte, sans avoir été réalisée conformément à la procédure législative. L'information a largement circulé sous le hashtag #MadrugueteAInternet (maivais coup contre l'Internet):

Avec 63 voix pour, le @SenatMexicain fait une #MadrugueteAInternet et approuve un amendement à la loi sur le droit d'auteur qui permet la censure en ligne par le droit d'auteur.

Cette réforme de la loi a été critiquée par les organisations, groupes et associations travaillant sur les questions liées aux droits numériques, à Internet et aux technologies de l'information et de la communication, qui considèrent que la réforme ouvre la voie à la censure préalable sur Internet et sape la liberté d'expression dans le domaine numérique.

De son côté, la branche mexicaine de la Wikimedia Foundation a averti que les modifications approuvées «criminalisent l'acte de copier» et «légalisent les actes de violation des droits fondamentaux et constitutionnels de diffusion des idées, de liberté d'expression, d'impression, de communication personnelle, de diffusion et d'information. “

En principe, toute initiative ou avis soumis à la discussion par le Sénat de la République doit passer par un processus législatif spécifique qui, en l'occurrence, n'a pas été respecté.

Cette procédure prévoit que toute initiative doit être soumise à une discussion par les commissions en rapport avec le sujet du texte, qui analysent et discutent les questions sont prises en charge, puis préparent et votent sur un avant-projet. Une fois ce texte approuvé par les Commissions respectives, le Président du Conseil du Sénat doit être informé afin que le rapport puisse être présenté et voté en séance plénière.

Les internautes qui ont suivi le sujet ont signalé sur les réseaux sociaux les irrégularités commises par les sénateurs qui ont poussé la présentation du rapport avant la session plénière :

Ce n'est que moi ou quelqu'un d'autre est inquiet parce que, sans passer par les commissions, @JLozanoA a proposé devant le Sénat une réforme de la loi fédérale sur le droit d'auteur qui censure l'internet? Qu'arrive-t-il au Mexique pour que les législateurs fassent ce qu'ils veulent sans consulter les citoyens?

@JLozanoA présente au @SenatMexicain des actes sans signatures pour approuver le rapport de modification de la loi sur la propriété intellectuelle.
C'est un affront total à la démocratie et une parodie de pouvoir législatif

Ainsi, il semblerait que les sénateurs aient fait pression pour modifier l'ordre du jour, ce qui n'aurait pu être réalisé qu'avec le consentement du président du Bureau, poste qu'Ernesto Cordero, qui a voté en faveur de la réforme en question, occupe actuellement.

La décision a déjà été envoyée à l'exécutif, il ne reste donc que l'approbation du président pour que les modifications fassent effet.

Dans ce contexte, des organisations telles que le Réseau pour la défense des droits numériques (R3D) ont exprimé leur intérêt à contester la décision par une injonction visant non seulement à déclarer leur inconstitutionnalité mais aussi à exiger que la réforme ne prenne pas effet avant que la Cour se prononce sur sa validité. Dans le cas contraire, la procédure de contestation pourrait prendre plusieurs années, période pendant laquelle le droit à la liberté d'expression des utilisateurs d'Internet ne serait pas respecté.

L'autorité électorale mexicaine perd sa crédibilité en annonçant une collaboration avec Facebook

mardi 1 mai 2018 à 19:38

Photo by Flickr user zeevveez. CC BY 2.0

[Billet d'origine publié le 19 février 2018. Les liens renvoient vers des pages en espagnol, sauf mention contraire]

En juillet 2018, les Mexicains devront élire un nouveau président et l'ensemble du pouvoir législatif fédéral sera renouvelé. Au niveau local, neuf États organiseront des élections pour désigner un nouveau gouverneur. Selon certains, il s'agit de l'élection la plus importante de l'histoire du pays, car plus de 3400 mandats seront renouvelés. L'ensemble des acteurs concernés se préparent pour l'événement, à commencer par l'organisme de régulation des élections, l'Institut National Electoral (INE) [fr], qui s'est vanté d'avoir un allié de poids: Facebook.

A l'ère des réseaux sociaux et de la multiplication des interactions humaines via Internet, il paraît logique que l'institution responsable de l'organisation des élections au Mexique ait cherché à s'allier avec l'un des géants de la publicité et du contenu en ligne comme Facebook (selon certaines sources, Facebook et Google constituent un duopole publicitaire qui attire 84% des dépenses en publicité numérique dans le monde).

Mais d'après l'INE, l'objectif est tout autre et attire d'avantage l'attention. Selon l'institution, l'association avec Facebook viserait à lutter contre la propagation de ce qu'on appelle les «fake news».

À ce stade, il convient de préciser que lors de l'élection présidentielle aux États-Unis d'Amérique (pays voisin du Mexique) tenue en 2016, l'opinion publique a largement dénoncé la diffusion de fake news via les réseaux sociaux tels que Facebook, situation qui a vraisemblablement profité [en] au candidat gagnant dans les sondages.

Afin d'éviter une situation similaire au Mexique, l'INE a annoncé sa collaboration avec Facebook en ces termes :

El INE y Facebook México firmaron un convenio con el fin de promover la participación ciudadana en las elecciones del próximo 1 de julio.
A través de esta colaboración, además, se busca contrarrestar noticias falsas.

L'INE et Facebook Mexique ont signé un accord afin d'encourager la participation des citoyens aux élections du 1er Juillet.
Avec cette collaboration, l'objectif est également de lutter contre la diffusion de fausses nouvelles.

L'annonce publiée officiellement par l'INE a été reprise par plusieurs médias. Le portail Plumas Atómicas a explicité la déclaration de l'INE, notant que :

…el INE informó a través de un comunicado que la participación de Facebook iniciará con la difusión de un material informativo dirigido a los usuarios de la red social que tiene la finalidad de facilitar la detección de fake news y así generar decisiones electorales mucho más informadas.

… l'INE a précisé via un communiqué que la participation de Facebook impliquerait la diffusion d'un matériel d'information destiné aux utilisateurs des réseaux sociaux ayant pour but de faciliter la détection de fausses nouvelles et de générer ainsi des décisions électorales beaucoup plus éclairées.

La diffusion des rapports a laissé le public face à deux interrogations clés : En quoi consisterait cette collaboration ? Et comment fonctionnerait-elle dans la pratique ? À ce stade, il paraissait indispensable de connaître le contenu de l'accord passé entre l'INE et Facebook. Mais les organisateurs des élections mexicaines ont fait le choix de répondre par l'opacité : l'INE a déclaré que le document signé avec Facebook ne pouvait pas être divulgué à cause de la présence d'une clause de confidentialité.

Cependant, il existe au Mexique des lois sur la transparence qui ordonnent la diffusion de tous les accords (ou équivalents) que les organismes gouvernementaux signent avec des entités publiques ou privées. Pour cette raison, face la pression sociale, l'INE a publié quelques jours plus tard le document signé avec Facebook Ireland Limited (une filiale de Facebook Inc.). On y découvre que l'accord ne comporte aucune référence à la lutte contre la propagation des fausses nouvelles mais une série de déclarations ambiguës, qui paraissent ne contraindre que l'INE.

Une fois le texte publié, certains utilisateurs de réseaux sociaux ont aidé à divulguer le contenu du document :

L'accord secret entre l'INE et Facebook publié par El Universal.

Ceux qui s'intéressaient au sujet ont été surpris de découvrir que le document en question (composé de sept sections contenues dans un total de trois pages) ne faisait aucune référence aux fake news, ni à la façon dont elles seraient contrées, comme annoncé par l'INE. À ce sujet, Joel H. Santiago a écrit une tribune publiée sur le site de La Silla Rota, dans laquelle il explique :

El tema es que este convenio no dice nada de combatir las fake news, como afirmara Córdova Vianello [presidente del INE], y sí compromete con información proporcionada por el INE durante el proceso electoral y particularmente el día de las elecciones…

Le fait est que cet accord ne dit rien sur la lutte contre les fake news, comme l'a affirmé Cordova Vianello [président de l'INE], par contre, il impose à l'INE de fournir des informations pendant le processus électoral et en particulier le jour des élections …

Puis il conclut  en s'interrogeant sur la prestation de l'instance électorale :

¿Con pifias como esta van a llevar a cabo la organización y cuidado del proceso electoral 2018 en México?

Ils vont organiser et prendre en charge le processus électoral au Mexique en 2018 avec ce genre de bourdes ?

Que dit le document susmentionné ?

Les conditions de la coopération entre l'INE et Facebook sont décrites dans le document comme suit :

Durante el período de elecciones (del 30 de marzo al 1 de julio de 2018), Facebook tiene la intención (pero no la obligación) de hacer que algunos de sus productos de participación ciudadana estén disponibles en su plataforma para sus usuarios en México.
El día de las Elecciones, el Instituto proporcionará a Facebook información en tiempo real sobre los resultados de la votación.

Pendant la période électorale (du 30 mars au 1er juillet 2018), Facebook a l'intention (mais non l'obligation) de rendre certains de ses produits de participation citoyenne disponibles sur sa plateforme pour ses utilisateurs au Mexique.
Le jour du scrutin, l'Institut fournira à Facebook des informations en temps réel sur les résultats du vote.

Ainsi, l'institut chargé d'organiser les élections au Mexique a été identifié dans les réseaux sociaux comme un générateur de «fake news» de fait pour avoir annoncé des objectifs qui ne semblent pas être décrits dans le document dans lequel la collaboration a été formalisée.

Eh bien, il s'est avéré que l'INE a fini par donner de fausses nouvelles, puisqu'en révélant son accord avec Facebook, nous avons vu qu'il ne dit RIEN de la lutte contre les #FakeNews comme annoncé.Ils ont perdu leur crédibilité…

L'utilisateur J. Cabrales Robles a résumé la situation à un « échec » de l'autorité électorale mexicaine :

Echec total de l'INE, la seule chose qui a été faite est de fournir nos informations, voyons si leurs bêtises n'affectent pas les élections.

A l'heure actuelle et au vu du contenu de l'accord signé entre l'INE et Facebook, il paraît clair que ce dernier n'a contracté aucune obligation, ni exprimé ses intentions de lutter contre les fausses nouvelles dont tant de gens parlent ces derniers jours. Rappelons que non loin du Mexique, au Honduras, le Congrès débat d'une loi qui vise à réglementer leur diffusion, également sur la base de questions électorales, également avec des motifs opaques.

L'Equateur et la Colombie paient le prix fort pour la crise frontalière

lundi 30 avril 2018 à 18:24
Imagen ampliamente difundida en redes sociales sobre los tres miembros del equipo periodístico del diario El Comercio asesinados.

Photo largement diffusée sur les réseaux sociaux des trois journalistes du quotidien El Comercio, dont l'assassinat a été confirmé le 13 avril 2018 dans la matinée.

L'enlèvement et l'assassinat des trois journalistes équatoriens détenus par le Front Oliver Sinisterra, dirigé par un dissident des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) connu sous le nom de “Guacho”, a suscité une forte émotion dans les médias qui ont fait savoir aux narcotrafiquants et aux terroristes que personne ne va laisser tomber. Le président Moreno, visiblement affecté, a confirmé le 13 avril dernier, le pire scénario envisagé lors d'un enlèvement : la mort d'innocents. “Pour Paúl, personne ne laisse tomber. Pour Javier, personne ne laisse tomber. Pour Efraín, personne ne laisse tomber. Personne ne laisse tomber, personne ne laisse tomber, personne ne laisse tomber…” pouvait-on entendre scander les journalistes de tous les médias du pays, en pleurs dans les rassemblements et les veillées.

A través de la campaña #NosFaltan3, los ciudadanos ecuatorianos exigían la liberación de los periodistas ecuatorianos secuestrados por disidentes de las FARC en la frontera con Colombia. Foto tomada de Notimundo.

À travers la campagne #NosFaltan3 (il nous en manque 3), les Équatoriens ont exigé la libération de leurs concitoyens journalistes séquestrés par des dissidents des FARC à la frontière colombienne. Photo prise par Notimundo.

Le journaliste de Quito, Leonardo Ponce, a confié à Global Voices :

El problema que ahora afrontamos como periodistas, ciudadanos y país es nuevo para todos, nos toma por sorpresa. No estábamos preparados para algo así y las consecuencias pueden ir desde momentos de miedos colectivos, hasta intentos de desestabilización política.

Le problème auquel nous nous trouvons actuellement confrontés en tant que journalistes, citoyens et pays, est nouveau pour tout le monde, il nous prend par surprise. Nous n'étions pas préparés à ce genre de choses et cela pourrait avoir comme conséquences des mouvements de panique collective ou même des tentatives de déstabilisation politique.

Andersson Boscán, journaliste vénézuélien établi depuis plusieurs années en Équateur, nous a livré ses impressions :

El gremio ha vivido una unidad antes no vista, un compromiso con la interpelación a las autoridades casi olvidada pero al mismo tiempo una madurez nacional para entender que hoy más que información, manejamos vidas y seguridad.

La corporation a vécu une unité sans précédent, un engagement à interpeller les autorités presque entièrement oublié, et en même temps une maturité nationale pour comprendre qu'aujourd'hui, au-delà de l'information, il s'agit de vies humaines et de sécurité.

Ponce a couvert l'événement, depuis la confirmation de l'enlèvement jusqu'à l'annonce de l'assassinat de ses amis et collègues. Il se souvient de ces moments :

Sabíamos que había sucedido, pero nos aferramos a un delgado hilo de esperanza. Yo estaba en la Plaza Grande de Quito cuando el hilo se quebró. Recuerdo que sus palabras (las del presidente Moreno confirmando el asesinato) detuvieron un segundo el tiempo y luego la Plaza dolía. Había rabia, indignación, dolor…

Nous savions que c'était arrivé, mais nous nous raccrochions à la moindre lueur d'espoir. Quand elle s'est éteinte, j'étais sur la Plaza Grande de Quito. Je me souviens que ses mots (ceux du Président Moreno confirmant l'assassinat) ont arrêté le temps une seconde, puis la Plaza s'est mise à exprimer sa souffrance. Avec rage, indignation, douleur…

Boscán aussi évoque ce 13 avril 2018 :

Es difícil decirlo. De alguna forma, cuando los ministros comparecieron tras la noticia, no lo hicieron ante 50 periodistas, sino 50 víctimas, 50 personas que se veían en esos cadáveres con el “pude ser yo”; en la cabeza. Así que no creo ni de lejos que haya sido la mejor cobertura. Hay demasiadas emociones en medio.

C'est difficile à expliquer. D'une certaine façon, quand les ministres sont apparus suite à la nouvelle, ils ne l'ont pas fait devant 50 journalistes, mais devant 50 victimes, 50 personnes qui s'identifiaient à ces cadavres avec des “ça aurait pu être moi” à l'esprit. Du coup, je ne crois pas avoir fait un très bon reportage, loin de là. C'était trop chargé en émotions.

Deuxième enlèvement à la frontière : une crise annoncée

Alors que les corps de l'équipe de journalistes de El Comercio n'ont même pas encore pu être récupérés, le ministre de l'Intérieur, César Navas, a annoncé le 17 avril une nouvelle attaque du Front Oliver Sinistierra. Oscar Villacís et Katty Velasco, tous deux citoyens équatoriens, ont été enlevés dans la province de Esmeraldas. Selon le ministre, les preuves qu'ils sont en vie ont été envoyées directement par “Guacho” aux autorités. Dans une vidéo présentée en conférence de presse, les otages demandent au Président Moreno de faire tout son possible pour qu'ils soient libérés. “Qu'il ne nous arrive pas ce qui est arrivé aux journalistes. Nous n'avons rien à voir avec cette guerre”, déclare l'un des orages.

Depuis le 24 avril, les preneurs d'otages n'ont plus contacté le gouvernement équatorien, ni envoyé de nouvelles preuves qu'Oscar et Katty sont en vie, ni fait aucune demande de rançon.

L'Équateur renonce à se porter garant des dialogues de paix entre l'ELN (l'armée de libération nationale) et la Colombie

Le Président Moreno a fixé au 26 avril le délai accordé aux autorités nationales pour capturer “Guacho”. Il a annoncé publiquement qu'au cas où ce délai ne serait pas respecté, il leur demanderait “de se retirer”. D'autre part, il a décidé de ne plus accueillir en Équateur les pourparlers de paix entre l'Armée de libération nationale (ELN, l'autre guérilla colombienne) et le gouvernement colombien. “J'ai demandé au chef du gouvernement d'interrompre les pourparlers et notre rôle de garant dans ce processus de paix, tant que l'ELN ne s'engage pas à cesser ses activités terroristes”, a confié le Président à un média colombien.

Pour le politologue équatorien Pablo Ruiz Aguirre, interrogé par Global Voices, il faut envisager le problème dans sa complexité :

La coyuntura no puede llevarnos a tomar decisiones apresuradas, pero tampoco lentas porque es ahí donde se ve la capacidad de gestión. Es importante ver la historicidad de este problema, el contexto y lo que podría venir. En base a ello se deben plantear nuevos enfoques del trabajo contra las drogas y la violencia, tanto para la política pública como para planes militares.

La conjoncture ne doit pas nous pousser à prendre de décisions précipitées, ni trop lentes d'ailleurs, car c'est à elles que se voit la capacité à gérer. Il faut étudier les données historiques du problème, le contexte et ce qui pourrait advenir. C'est là-dessus qu'il faut se fonder pour adopter de nouvelles stratégies de lutte contre les drogues et la violence, tant pour la politique publique que pour les plans militaires.

Il soutient que les causes véritables du problème sont la drogue et son trafic :

La historia, al menos de Colombia y México, nos dice que luchando directamente durante varias décadas contra ellas no ha generado sino más violencia y represalia. Hasta en la ONU se está debatiendo la legalización o regularización del mercado de las drogas. Es momento de tomar respuesta y el fenómeno social por todas las vertientes y plantear soluciones donde las drogas no sean el centro, sino el ser humano.

L'histoire, du moins en Colombie et au Mexique, nous enseigne que la lutte directe contre le trafic de drogues pendant plusieurs dizaines d'années n'a engendré que violence et représailles. Même l'ONU envisage un débat sur la légalisation ou la régulation du marché des drogues. Il faut maintenant trouver des réponses, envisager ce phénomène social sous tous ses aspects et proposer des solutions où ce ne sont pas les drogues qui sont au centre, mais l'être humain.

Les relations entre les FARC et l'Équateur : l'ex-président Correa et ses liens supposés avec la guérilla

Le 22 avril 2018, Lenín Moreno a ordonné une enquête sur la campagne électorale de l'ex-président Rafael Correa soupçonné d'avoir reçu de l'argent des FARC. Les rapports controversés entre les ex-guérilleros et Correa ont débuté en mars 2008, quand les forces armées militaires colombiennes ont lancé l’Opération Phénix et bombardé le campement guérillero d'Angostura en Équateur. Durant cette attaque, Raúl Reyes, numéro deux de la guérilla a été tué ainsi que 23 autres personnes.

La Colombie a récupéré des preuves dans le campement clandestin, notamment un ordinateur appartenant à Reyes. L'ex-président [colombien] Álvaro Uribe en rendant publique cette information a révélé l'existence supposée de liens entre les FARC et le Président [équatorien] d'alors, Rafael Correa. Celui-ci a rompu immédiatement les relations diplomatiques avec Bogotá. Un an plus tard, en 2009, une vidéo a été divulguée montrant Mono Jojoy, un cadre des FARC décédé, parler du soutien financier que les ex-guérilleros ont apporté à la campagne électorale de Correa en 2006.

Dix ans après ces faits, et avec la crise sécuritaire à la frontière colombienne, le Président Lenin Moreno a diligenté une enquête sur l'éventuelle contribution des FARC à la campagne de Correa, dont il était alors le binôme et à laquelle il avait participé.

Si l'assassinat des trois membres de l'équipe de El Comercio a permis de mesurer les conséquences pour l'Équateur de l'accord de paix entre la Colombie et les FARC, il a aussi révélé combien la zone frontalière a sombré peu à peu dans la violence et le trafic de drogues. Les deux gouvernements souhaitent maintenant récupérer les corps des journalistes, demandent la libération du couple récemment enlevé et l'éradication de la violence et de l'insécurité dans la bande qui sépare les deux pays.

Netizen Report : au Nicaragua les manifestations entraînent le blocage de certains médias, des attaques DDoS et la mort du journaliste Angel Gahona

lundi 30 avril 2018 à 18:08

Manifestants dans les rues de Managua, la capitale du Nicaragua, avril 2018. Photo de Voice of America, licence Wikimedia Commons.

[Lorsque les liens renvoient vers des pages rédigées dans une autre langue que l’anglais, celle-ci est indiquée entre crochets.]

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

Selon le Nicaraguan Center for Human Rights, au moins 34 personnes [ES], dont un journaliste, sont décédées lors des manifestations [FR] au Nicaragua la semaine dernière.

Les protestations contre les réformes de la sécurité sociale ont laissé place à l’indignation générale contre l’administration du président Daniel Ortega [FR], en fonction depuis 11 ans, mais détenteur de responsabilités politiques depuis la révolution sandiniste de 1979. Certains réclament désormais sa démission.

Plusieurs chaînes de télévision ont été retirées des ondes ou interdites de diffuser les manifestations et une station de radio a été incendiée [ES]. Les sites d’information locaux indépendants La Prensa et Confidencial [ES] ont subi ce qui semblait être des attaques par déni de service (DDoS). Tous deux couvraient les événements sur le terrain.

Le 23 avril, le site web de Confidencial n’était plus accessible [ES] pendant sept heures. Dans un tweet qui confirmait les attaques, l’éditeur Carlos Chamorro écrivait :

À NOS LECTEURS Depuis trois heures, le site web de Confidencial n’est plus accessible. Nous avons déterminé qu’il s’agit d’une attaque ciblée menée par des ennemis de la liberté de la presse. Notre équipe technique s’efforce de rétablir la connexion. Nous vous tiendrons informés sur les réseaux sociaux.

Sur son site, l’Association interaméricaine de presse a condamné les attaques.

Dans la ville nicaraguayenne de Bluefields, sur la côte sud des Caraïbes, le vidéojournaliste Angel Gahona a été tué par balle [ES] alors qu’il filmait et diffusait sur Facebook Live une confrontation entre des manifestants et des policiers. Il vivait avec sa famille et dirigeait un petit média appelé El Meridiano. Plusieurs témoins ont rapporté que, sur les lieux, seules les autorités disposaient d’armes assez puissantes pour tirer sur une personne et la tuer. La police n’a pas encore publié de déclaration concernant le décès.

Angel Gahona n’est pas mort immédiatement après l’impact. Il a donc réussi à capturer les instants qui ont suivi, visionnés dans le monde entier sur YouTube et sur les sites de différents médias. Dans une interview avec Univisión [ES], sa sœur a déclaré : « Jamais je n’aurais imaginé qu’il filme sa propre mort. »

L’Organisation des États américains [ES] et la Commission interaméricaine des droits de l’homme ont condamné le blocage des médias et l’assassinat d’Angel Gahona. Sur GoFundMe [ES], les membres de sa famille sollicitent un soutien financier pour les obsèques et pour faire face à l’avenir.

Activiste espagnol arrêté pour insultes contre la monarchie sur Facebook

Roberto Mesa, un activiste numérique de l’île espagnole de Tenerife, a été arrêté par la police à son domicile le 18 avril après avoir publié un message sur Facebook suggérant que les Bourbons, la famille royale, devraient être jetés aux requins : Los Borbones, a los tiburones. Les partisans s’attendent à ce qu’il soit inculpé en vertu de la loi espagnole sur la sécurité publique [FR], communément appelée « loi du bâillon » (Ley Mordaza), qui impose des interdictions multiples aux manifestations publiques et en ligne.

Attaque DDoS contre un site web tanzanien

La plateforme tanzanienne de partage d’informations et de discussion Jamii Forums a brièvement été bloquée cette semaine, à cause d’une attaque en déni de service. Connu pour ses discussions politiques animées et ses révélations d’affaires de corruption dans les fils de commentaires et de discussion, dans un style similaire à celui de Reddit, Jamii représente l’un des sites les plus populaires d’Afrique de l’Est. Son cofondateur et propriétaire, Maxence Melo, est actuellement poursuivi en vertu de la loi tanzanienne sur la cybercriminalité pour avoir refusé d’accéder aux requêtes de la police relatives aux données personnelles des membres du forum.

Les pressions des internautes protègent les contenus LGBT de la censure en Chine

Sur les réseaux sociaux, le mouvement #IamLGBT a fait pression sur l’appareil chinois de contrôle de l’information pour qu’il abandonne la censure des contenus LGBT en ligne. Après l’annonce par Weibo d’une répression de trois mois à l’encontre de jeux, de contenus multimédias et LGBT, le mot-clic #IamLGBT a été utilisé 500 000 fois et consulté environ 500 millions de fois. En quelques jours, la publication du Parti communiste chinois, le Quotidien du peuple, a diffusé un mémorandum annonçant que les contenus LGBT ne devaient pas être confondus avec du contenu vulgaire, violent ou pornographique, et Weibo a annoncé que le contenu LGBT ne serait plus sanctionné.

Russie : d’usine à trolls à agence de presse ?

Une usine à trolls liée à l’Internet Research Agency de Saint-Pétersbourg a annoncé son intention de lancer une nouvelle entreprise du nom de USA Really le mois prochain. Le projet, initialement signalé par EU vs Disinfo, adopte une position cohérente avec le discours anti-occidental et anti-libéral qui a marqué le travail effectué précédemment par l’Internet Research Agency, qui avait fait la une des médias du monde entier en 2016, avant et après l’élection présidentielle aux États-Unis. L’organisation RIA FAN, qui se décrit comme un « organisme de presse »,  a annoncé :

The information flow coming from the US and its allies, which is aimed at discrediting the Russian Federation, should not remain unanswered by the Russian media…The Federal News Agency (FAN) is not going to put up with the hegemony of the US authorities in the information field.

Le flux d’informations en provenance des États-Unis et de leurs alliés, qui vise à discréditer la Fédération de Russie, ne doit pas rester sans réponse de la part des médias russes… L’Agence fédérale d’information (FAN) ne va pas s’accommoder de l’hégémonie des autorités américaines dans le domaine de l’information.

YouTube supprime des millions de vidéos au contenu violent

YouTube a supprimé plus de 8,2 millions de vidéos entre octobre et décembre 2017, dont 6,68 millions ont été automatiquement signalées par des systèmes conçus pour identifier les images d’abus sexuels et d’extrémisme violent. L’entreprise a publié ces informations dans son dernier rapport de transparence. Il s’agit de la première fois qu’une grande entreprise de la Silicon Valley inclut un tel niveau de détails à propos des contenus supprimés d’une plateforme. A qui le tour ?

Facebook publie ses directives internes relatives à la modération de contenu

Facebook a pris des mesures pour rendre ses procédures de modération de contenu plus transparentes en publiant la plupart des directives internes que ses modérateurs suivent pour faire respecter les normes communautaires. La société a exclu les informations sur des questions comme le terrorisme afin d’éviter que des utilisateurs tirent profit de ces renseignements.

La société a également annoncé son intention [EN] de permettre aux utilisateurs de contester la suppression d’une photo, d’une vidéo ou d’un message en plus de la suppression d’un compte ou d’une page pour certaines catégories de contenu. À l’avenir, Facebook indique qu’il donnera aux gens l’occasion de fournir du contexte supplémentaire et leur permettra de réagir lorsque du contenu est signalé, mais pas supprimé.

Nouvelles études

 

Recevoir le Netizen Report par courrier électronique

 

Sans surprise, réactions mêlées en Jamaïque au jugement contre la loi sodomie à Trinidad et Tobago

lundi 30 avril 2018 à 12:18

Sur les marches du Palais de justice de Trinidad et Tobago, une foule fête l'annonce de la décision de justice du 12 avril 2018. Photo de Maria Nunes, utilisée avec autorisation.

Les Jamaïcains ont réagi de manière relativement prévisible après l'annonce de la décision judiciaire du 12 avril à Trinidad, qui considère la « loi sodomie » comme inconstitutionnelle et illégale.

Des groupes LGBT locaux et des personnes ayant fait campagne contre cette loi ont exprimé leur ravissement, tandis que d'autres, représentant des groupes fondamentalistes chrétiens donnaient à voir leur désapprobation. Le sujet s'est fait relativement discret sur les médias traditionnels et sociaux l'an passé, car les opinions sur cette loi restent tranchées dans le pays en l'absence d'avancée importante ni sociale, ni politique.

Après la décision judiciaire à Trinidad et Tobago, la question de conserver ou non la loi jamaïcaine dépassée se pose désormais à nouveau sur l'ile.

La loi jamaïcaine contre le sexe anal (« sodomie ») a plus de 150 ans (Section 62 de la loi sur les infractions contre la personne de 1864 sous le titre « Délit non naturel ») et est vivement débattue depuis de longues années. Il y a eu peu de changement dans les positions des participants au débat. Quelques leaders religieux influents se sont prononcés contre son abrogation, bien que tous ne soient pas unanimes dans sa condamnation. Des groupes chrétiens fondamentalistes comme la Coalition de Jamaïque pour une société saine et le Mouvement Marche d'amour (sa mission :  « voir une Jamaïque qui soit éduquée, qui affronte les défis, prie et aime la pureté sexuelle et la protection de la famille ») appuient formation le maintien de la loi et l'affirment ouvertement.

Toutefois, une étude publiée en 2017, commandée par J-FLAG, un groupe de défense des droits LGBT, estime que seulement 7,63% des cas dénoncés à la police entre 2011 et 2015 étaient liés à des incidents entre hommes, ce qui montre que la loi actuelle est davantage préjudiciable aux femmes et aux enfants.

La communauté LGBT jamaïcaine a célébré la décision de justice en exprimant son espoir que puisse s'initier un changement en Jamaïque. Le directeur exécutif de J-FLAG a d'ailleurs tweeté :

D'excellentes nouvelles nous arrivent de Trinidad et Tobago où la loi sodomie a été abrogée. C'est merveilleux de voir des preuves du progrès dans la région. Toutes nos félicitations à Jason Jones et ses collègues d'organisations sur place pour leur succès.

J-FLAG a également diffusé sur Facebook une vidéo des célébrations à l'extérieur du tribunal de Trinidad, déclarant :

We are celebrating with our family as LOVE wins In Trinidad! 🌈
Judge finds the buggery law and serious indecencies unconstitutional as applied to adult consensual acts.
🎥: CCN TV 6 #LoveWins #Trinidad #ShareTheNation #WeStandWithYou

Nous célébrons avec nos familles la victoire de l'AMOUR à Trinidad ! 🌈

Le juge considère les lois sodomie et atteintes graves à la décence comme inconstitutionnelles car appliquées à des actes entre adultes consentants.

🎥: CCN TV 6 #LamourLEmporte #Trinidad #PartagerLaNation #NousSommesAVosCôtés

Tandis que la Coalition caribéenne des communautés vulnérables (CVC) de Jamaïque exprimait sont soutien :

En solidarité.

Tous les citoyens de la nation insulaire de Trinidad et Tobago ont le droit de vivre une vie sans discrimination ni violence.

La communauté LGBT n'est pas exclue de ette protection.
———-
CVC est solidaire de la communauté LGBTI de Trinidad et Tobago sur la voie pour la reconnaissance de ses droits.

Maurice Tomlinson, avocat et militant jamaïcain vivant au Canada, publie le commentaire d'un ex-étudiant :

FROM AN EX-STUDENT IN CANADA! 🏳️‍🌈🇨🇦🇹🇹 😀
“I know I've said it before… But thank you Maurice. Thank you for everything that you do in fighting for the rights of LGBTQ people. Today's victory in T&T is close to home for me. Both of my parents are Trini… My entire family are Trini. My Dad often asks me to go with him to Trinidad. I always say no because I don't feel safe in a country that doesn't care about my rights. I have often been embarrassed to tell people that my background is Trini. I shed tears today when I saw the article regarding the courts striking down the anti-buggery law.
Thank you for fighting for us. As I've said before, you are my Harvey Milk. I thank God for giving the world activists like you.”

D'UN EX-ETUDIANT AU CANADA ! 🏳️‍🌈🇨🇦🇹🇹 😀

« Je sais l'avoir déjà dit… mais merci Maurice. Merci pour ce que tu as fait dans ton combat pour les droits des personnes LGBTQ. La victoire d'aujourd'hui à Trinidad et Tobago, est si proche pour moi. Mes deux parents sont de Trinidad… Toute ma famille est de Trinidad. Mon père m'a souvent demandé d'y aller avec lui. J'ai toujours refusé car je me sens pas en sécurité dans un pays qui ne se préoccupe pas de mes droits. J'ai souvent été embarrassé de dire aux gens que je viens de Trinidad. J'ai versé des larmes aujourd'hui en lisant un article sur la décision des juges de mettre fin à la loi anti-sodomie.

Merci de te battre pour nous. Comme je l'ai déjà dit, tu es mon Harvey Milk. Je remercie Dieu d'avoir offert au monde des activistes tels que toi. »

Tomlinson, qui s'est opposé à de nombreuses lois dans les Caraïbes ajoute :

Caribbean LGBT gatekeepers, PLEASE support other legal challenges.
#ItsTime

Défenseurs des LGBT caribéens, S'IL VOUS PLAIT, soutenez d'autres actions légales.
#CestLeMoment

Dane Lewis, ex-directeur exécutif de J-FLAG, a commenté à Global Voices :

It's heartwarming that a Caribbean court has again offered such a favourable ruling regarding the respect of the rights of LGBT, with Belize being the first. It clearly demonstrates that our courts can uphold justice by recognising and respecting the inherent rights that should be afforded all human beings.

C'est réconfortant qu'un tribunal caribéen ait à nouveau offert une décision si favorable au sujet du respect des droits des LGBT, Belize avait ouvert la voie. Cela démontre clairement que nos tribunaux peuvent faire gagner la justice en reconnaissant et en respectant les droits inaliénables qui devraient être accordés à tout être humain.

À Belize, où la Cour Suprême a statué en août 2016 que la loi sodomie était inconstitutionnelle, Caleb Orozco, un éminent activiste LGBT qui a déposé et remporté le recours, publiait sur Facebook :

It was not PANCAP that helped in Trinidad and Tobago, it was Jason Jones who took a risk and led the way in a moment of Stubborness. In Belize, it was not PANCAP that helped, it was one person who took a risk and led the way while hundreds loan an invisible hand in the process. In Bahamas, it was not PANCAP, it was a local politician. What we see in the Caribbean is that decrim as a broader issue and that is to raise awareness that fundamental rights belong to all and that political leaders in this region can no longer continue the practice of legislative exclusion or language exclusion in UN outcome documents. LGBT Caribbean exists and that all laws, should follow the principle of inclusion and equal protection under the law. In simple terms countries are not government on the whims of individual morality, but a constitutional one. For Belize, we set the norm when we got independence and accepted our constitution. A lesson that rights exists in an advocacy framework. Now to be clear, decrim in not an end all solution, its just the begining of a reform process that will be years in the making. Bless Jason Jones on this day, your tenaciousness pushed the region along.

Ce n'était pas l'Association Pan-Caribéenne contre le VIH/Sida (PANCAP) qui a aidé à Trinidad et Tobago, mais Jason Jones ; il a pris des risques et ouvert la voie par son entêtement. En Belize, ce n'était pas la PANCAP qui a aidé, mais une personne qui a pris un risque et mené le mouvement tandis que des centaines d'autres ont prêté une main invisible au processus. Aux Bahamas, ce n'était pas la PANCAP, mais un politicien local. Ce que l'on voit dans la Caraïbe, c'est que la dépénalisation est un sujet bien plus large qui touche aux droits fondamentaux et est du ressort de tous. Les responsables politiques dans la région ne peuvent continuer à pratiquer l'exclusion légale ou de langage dans les documents des Nations Unies. Les LGBT caribéens existent et toutes les lois devraient suivre le principe d'inclusion et de protection égale devant la loi. Plus simplement, les pays ne sont pas gouvernés par les caprices de la moralité individuelle, mais par la constitution. Au Belize, nous avons mis en place les normes en obtenant l'indépendance et en acceptant notre constitution. C'est une leçon : les droits existent dans le cadre défensif. A présent pour être clair, la dépénalisation n'est pas une solution absolue, ce n'est que le commencement d'une processus de réforme qui prendra des années à se réaliser. Béni soit Jason Jones en ce jour, ta ténacité pousse toute la région.

L'Association pan-Caribéenne contre le VIH/Sida, PANCAP, a publié sa déclaration sur Facebook, intitulée « La PANCAP affirme que la résolution consolidera le droit à la dignité humaine pour tous ».

Barbados Today, a publié un article sur Facebook intitulé « C'est aussi notre victoire ! », citant Ro-Ann Mohammed, codirectrice de B-GLAD :

“This landmark case signifies a necessary step in the decolonization of our independent Caribbean territories,” B-GLAD Co-director Ro-Ann Mohammed said, while making reference to similar laws in Barbados.
“These laws criminalizing consenting acts of love between autonomous adults were left behind as a relic of colonialism,” Mohammed stressed, adding that Britain discarded similar legislation since 1967, and such laws had no place in the region.

« Cette affaire historique représente une étape nécessaire dans la décolonisation de nos territoires caribéens indépendants », a déclaré Ro-Ann Mohammed, codirectrice de B-GLAD, en faisant référence à des lois similaires aux Barbades.

«Ces lois qui pénalisent des actes d'amour consentis entre adultes autonomes restent comme des reliques du colonialisme », souligne Mohammed, en ajoutant que la Grande Bretagne a abandonné une législation similaire depuis 1967, et que de telles lois n'avaient pas lieu d'être dans la région.

Cette décision aura-t-elle un impact dans les débats publics ou dans la pensée politique en Jamaïque ? Ravivera-t-elle le débat sur la loi sodomie en Jamaïque ? Conduira-t-elle à des changements législatifs ? Un Jamaïcain s'interroge :

Le Tribunal de Trinidad et Tobago déclare illégale la loi sodomie.
———–

Que direz vous à présent, tribunaux jamaïcains ? Allons-nous ignorer ce précédent ? L'Eglise fera-t-elle capituler à nouveau le pouvoir judiciaire et le gouvernement ? Les émotions et les privilèges prévalent-ils ? Ou la lâcheté cèdera-t-elle la place à la logique et à la légalité ? Nul n'est libre tant que tous ne le sont pas !

Sur Facebook pourtant, le père Sean Major-Campbel, activiste jamaïcain pour les droits humains et prêtre anglican, se disait convaincu que le changement en Jamaïque arriverait lentement. « Il est plus simple de rompre les chaines de la loi que celles d’ l'esprit. L'intolérance est herculéenne », écrit-il.