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En Thaïlande, les manifestants croient au ‘Jour de la victoire’

dimanche 1 décembre 2013 à 16:49
The anti-government movement in Bangkok is called the "Whistle Revolution" as protesters whistle to show their discontentment. Photo by Camille Gazeau, Copyright @Demotix (11/29/2013)

Les manifestants soufflent dans leurs sifflets pour exprimer leur mécontentement, ce qui vaut au mouvement anti-gouvernemental le nom de “révolution du sifflet” qui peut aussi être compris comme ‘Révolution des lanceurs d'alertes'. Photo de Camille Gazeau, Copyright @Demotix (11/29/2013)

 

 

En Thaïlande, les manifestants anti-gouvernement prévoient d'occuper le siège du gouvernement ainsi que neuf autres bâtiments administratifs en vue de faire tomber le gouvernement de la Premier Ministre Yingluck Shinawatra. Ces événements succèdent à l'affrontement entre les partisans du gouvernement et les manifestants, qui a fait un mort et plusieurs blessés.

Les manifestants avaient occupé plusieurs bâtiments du complexe de l'administration du gouvernement, mais ils se sont dispersé pour occuper d'autres bâtiments officiels et sièges de médias. Sur Twitter, #bangkokprotests permet de suivre les manifestations.

La Premier ministre Yingluck a peut-être résisté au vote d'une motion de censure au parlement, mais la  tension dans la capitale est loin d'être calmée. Les manifestants veulent la chasser du pouvoir car ils l'accusent d'être ‘la marionnette de son frère aîné', l'ancien Premier Minsitre Thaksin Shinawatra. Thaksin a été chassé du pouvoir par un coup d'état en 2006. Condamné par un tribunal thaïlandais pour détournement de fonds publics, il vit en exil.

L'intensité des manifestations actuelles rappelle la crise de 2008 quand les manifestants ont occupé l'aéroport de Bangkok et d'autres lieux publics clés.

Des barbelés ont été mis en place par la police pour éviter que les manifestants n'entrent dans les bâtiments officiels et les sièges des médias.

Un manifestant étudiant a été blessé par un éclat de grenade.

Des gaz lacrymogènes ont été tirés par la police contre les opposants pendant la manifestation de dimanche matin :

Les manifestants préparent des seaux d'eau devant le siège du gouvernement et se préparent à l'envoi de gaz lacrymogènes. La police les a avertis ce matin qu'elle ferait usage de gaz.

Il y a des produits chimiques dans cette eau, elle brûle les yeux et la peau comme les gaz lacrymogènes. Je viens d'essayer, argh

On a été soulagé d'apprendre que les Chemises Rouges, qui soutiennent le gouvernement, ont décidé d'annuler un rassemblement prévu afin d'éviter les heurts avec les manifestants. Les Chemises Rouges s'étaient réunis au stade Rajamangala.

http://t.co/0jgxg8Flk1vue de la scène il y a 2 heures @ #Redshirts rally @ stadium #TEPCam

Le stade Rajamangala après la dispersion des chemises rouges @Phop_NTV: 08.33 ราชมังคลา หลังมวลชนเสื้อแดงทยอยกลับ pic.twitter.com/QiHuaMo3EU

Mon dieu! ils ont “annulé” le rassemblement des chemises rouges il y a 15mn et le stade est déjà vide… quelle rapidité!

Les manifestants ont prétexté le parti pris des médias traditionnels pour essayer d'occuper les sièges des médias:

Fait rare: les manifestants anti-gouvernementaux accusent les chaînes de télé traditionnelles d'être de parti pris.

Toutes ces bagarres “idéologiques” sont menées par une bande d'hypocrites fous. Personne n'y croit.

 Pour ceux qui se demanderaient pourquoi les manifestants anti-gouvernementaux “s'en prennent” au Zoo de Dusit de #Bangkok, c'est parce que la police y est.

Ce matin plusieurs rapports de Ramkhamhaeng Uni laissent entendre que des coups de feux ont été tirés. #Thailand

Une énorme foule bruyante se dirige ver le Ministère du Travail. Un océan de drapeaux thaïlandais. Les manifestants prennent des directions différentes.

Le gouvernement reconnaît que les manifestants ont perturbé le fonctionnement du service public dans le pays :

Le Gouvernement a négocié avec les manifestants avec retenue pour éviter les victimes, et il a aussi assuré la continuité de l'administration de l'état et l'application des lois.

Bien que le service fourni par certaines agences ait été touché, le Gouvernement a mis en place des procédures d'urgence pour assurer l'ensemble des services publics.

Un meet up Global Voices à Phnom Penh, au Cambodge

dimanche 1 décembre 2013 à 14:24

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Après le succès des rencontres ou ‘meet up’ de Global Voices à Karachiau Caire et à Kampala, nous sommes heureux d'annoncer que la prochaine rencontre a lieu en Asie du Sud-Est, aujourd'hui 1er cécembre 2013.

Le meet up de Phnom Penh, au Cambodge, est organisé par des membres de  Global Voices, Sopheap Chak (@jusminesophia) et Ramana Sorn (@ramanasorn), et se tient à Sithi Hub, 6, Street 264, Sangkat Chatumuk de 9h à 13 heures.

Le meet up réunira également quelques-uns des auteurs et des traducteurs de la communauté Global Voices. Ils sont désireux de partager leurs expériences et de découvrir les idées des autres participants. En outre, l'événement mettra l'accent sur :

Si vous êtes intéressé,  prière de  contacter Sopheap ou Ramana. Vous pouvez également envoyer un courriel à rising [at] globalvoicesonline.org pour plus d'informations et suivre le hashtag # GVMeetup pour cet événement, ou d'autres, dans le monde entier.

Pérou : Tous ensemble pour la sécurité dans les villes

samedi 30 novembre 2013 à 22:56
    AMASUWA (del quechua "Ama": No, "Suwa": Robar) era parte del código moral incaico que significa "No robarás".

AMASUWA: Tu ne voleras pas! ( du Quechua “ama”: ne pas,  et “suwa” : voler, dérober ) faisait partie du code moral des Incas.

La croissance économique vécue par des villes d'Amérique Latine comme Santa Cruz de la Sierra en Bolivie, Rosario en Argentine, ou Trujillo au Pérou pendant la dernière décennie a favorisé le développement du crime organisé. C'est le constat désolé de César Vigo, un jeune de 26 ans qui souhaite s'impliquer dans la prévention des vols dans la ville péruvienne de Trujillo en créant une carte de l'insécurité.

“Le boom immobilier, l'arrivée de nouvellles entreprises et l'ouverture de grands magasins ont attiré le crime organisé a Trujillo”, afirme César, qui se dit préoccupé par le fait de lire tous les jours des noms de morts et blessés, conséquence de règlements de compte ou extorsions diverses par des hommes de main. Il existe également, constate César, des spéculations liées à la croissance économique de Trujillo, certains affirmant que cette aubaine économique est liée au recyclage d'argent sale. Tout cela génère un climat d'insécurité et les gens ont peur de sortir dans la rue.

Face à cette situation, César et plusieurs de ses amis ont cherché une solution pour pouvoir sortir sans crainte dans la rue et éviter de devenir de nouvelles victimes de la délinquance.

En février 2013 César a conçu le “Projet Guachiman” pendant sa participation à Conectándonos Perú, organisé par Rising Voices à Cusco. Pendant cet événement, César a désigné l'insécurité comme le principal problème du Pérou après avoir analysé des études et des chiffres sur la sécurité citadine sur le portail de l’Institut National des statistiques et de l'informatique du Pérou

Guachimán est un mot d'utilisation très courante au Pérou, il vient des mots anglais:”watching” (surveiller) et “man” (homme), d'où :”homme qui surveille”. Alors qu'il mettait en route le projet Guachimán, César a découvert la plateforme numérique Amasuwa, créé et animée par Larry Sanchéz  sur ce site les victimes de vols peuvent décrire et dénoncer ce qui leur est arrivé. Il a décidé de s'associer à Larry pour renforcer cette initiative et obtenir des résultats plus important. Ce projet a conservé le nom de Amasuwa.

On propose aujourd'hui aux citoyens de contribuer à la sécurité de leur ville en dénonçant les délits sur la plate-forme Amasuwa, en y précisant le lieu et l'heure de l'agression ainsi que les objets volés.

Il y a deux manières de faire part d'un vol : (note du traducteur: l'interface permet une déclaration très rapide et pratique) en tant qu'utilisateur enregistré sur Facebook, ou de façon anonyme. Les utilisateurs enregistrés peuvent dénoncer jusqu'à huit vols par mois et partager cette dénonciation sur leur mur Facebook, ceux qui préfèrent rester anonymes peuvent dénoncer un maximum de trois vols par mois. Dans les deux cas il est fixé une limite de déclaration à un vol par jour pour s'assurer de l'absence d'abus dans l'utilisation du service et de circulation d'informations fausses.

Que l'utilisateur soit enregistré ou non, la dénonciation est rendue anonyme pour le public qui visite le site Web. De cette façon, Amasuwa a pris des précautions pour éviter des représailles contre ceux qui dénoncent les voleurs.

L'objectif d'Amasuwa est d'utiliser ces données pour créer des cartes des zones d'insécurité au Pérou et alerter la population.

César insiste sur le fait  qu'après avoir fait une déclaration sur la plate-forme, les citoyens peuvent partager sur les réseaux sociaux et ajouter des commentaires. César est également convaincu que les réseaux sociaux sont des outils utiles pour créer des communautés d'intérêt dans l'espace numérique dans le but de développer des activités et de générer des opportunités.

Cette initiative ne vise pas uniquement la création d'une carte de l'insécurité  citadine ou la création d'un registre de faits délictueux, mais aussi la possibilité d'une participation citoyenne au travers des outils numériques et des réseaux sociaux. Elle génère évidemment des statistiques sur les faits délictueux au Pérou. Elle fournira ainsi une information aux autorités leur permettant d'étudier des mesures efficaces pour garantir la sécurité dans les villes.

César confie que ce qu'il appris de plus utile pendant sa participation à Conectándonos Perú a été la manière d'utiliser la plate-forme virtuelle : datea.pe, qui permet de réaliser des cartes interactives grâce à la collaboration citoyenne et de mobiliser une intelligence collective de la société pour améliorer la qualité de la vie.

Sur le site de Amasuwa on a déjà enregistré 41 dénonciations de délit mineurs. On y constate également l'utilisation de Facebook et Twitter pour toucher plus de personnes.

Pour César, il est évident que participer à Conectándonos et découvrir d'autres activités signifie élargir sa vision du Pérou, de la diversité de ses problèmes. Il ajoute qu'il a pris la pleine mesure du véritable pouvoir des outils numériques et des réseaux sociaux qui peuvent générer des communautés d'intérêt,  promouvoir et soutenir des actions citoyennes sans limites géographiques.

L’activiste égyptien Alaa Abd El Fattah de nouveau arrêté

samedi 30 novembre 2013 à 22:46
Alaa Abd El Fattah. Photo by Alaa And El Fattah via Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.5)

Alaa Abd El Fattah. Photo de Alaa And El Fattah publiée sous licence Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.5).

[Liens en anglais]

Le célèbre activiste et blogueur égyptien, Alaa Abd El Fattah, a été arrêté hier, jeudi 28 novembre 2013, vers 10 heures, chez lui. Depuis mardi, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, en réponse aux violences ayant éclaté lors de la dispersion d’une manifestation au Caire. Le père du blogueur a expliqué aux médias locaux qu’il pensait que l’arrestation avait été réalisée dans le cadre de la nouvelle loi interdisait les manifestations en Égypte. La police est allée l’arrêter chez lui, alors qu’il avait annoncé qu’il se livrerait de son propre gré samedi, comme l’a publié sur Facebook sa tante, la célèbre romancière Ahdaf Soueif.

Selon sa femme, Manal, la police a usé de violence pour l’arrêter :

La police a fait irruption chez nous, a arrêté @alaa et m’a frappée. Ils ont volé nos ordinateurs et nos téléphones portables.

Les taches de sang dans notre chambre à coucher où ils ont battu @alaa  اثار الدم في غرفة نومنا بعد ان ضربته الداخلية pic.twitter.com/DZZEKQwHz3

Si les policiers m’ont battue dans notre maison, que vont-ils faire à @alaa. J’ai peur pour lui.
— لا لدستور العسكر (@manal) November 28, 2013

Personne ne sait pourquoi l’arrestation a eu lieu hier, puisque l’activiste avait annoncé publiquement qu’il se rendrait samedi. Heba Morayef, directeur du bureau égyptien de Human Rights Watch fait le lien entre cette arrestation et les projets de loi interdisant les manifestations émis en début de semaine :

L’arrestation d’Alaa montre pourquoi le Ministère de l'Intérieur voulait cette loi avec la vague formulation de l’Art 7 = pour leur donner la possibilité d’arrêter n’importe quel activiste.

Hesham Mansour a donné une réponse ironique :

Ne demandez pas ce que l’Égypte a fait pour nous. Demandez combien de fois Alaa a été arrêté.

Mona Seif, la sœur d’Alaa Abd El Fattah, a publié des informations concernant l’endroit où son frère est détenu :

Nous sommes désormais sûrs qu’Alaa est détenu dans les casernes des Forces Centrales de Sécurité de Gizeh, sur la route du désert entre le Caire et Alexandrie.

Alaa Abd El Fattah avait déjà été détenu sous le régime d’Hosni Mubarak pendant 45 jours et une deuxième fois pendant deux mois par le Conseil suprême des forces armées en 2011. Il avait aussi fait l’objet d’accusations sous le gouvernement de Mohamed Morsi en 2013, avec Bassem Youssef, le populaire humoriste, dans le cadre de ce que beaucoup ont considéré comme une tactique d’intimidation. Chaque fois, le mot-clic #FreeAlaa est utilisé comme marque de soutien. Voilà, une fois encore.

La France remplace son ambassadeur en Centrafrique et renforce sa présence militaire

samedi 30 novembre 2013 à 18:37

La France se prépare à envoyer mille soldats en République  Centrafricaine  pour prévenir une escalade des troubles dans la région. Sa décision de remplacer son ambassadeur Serge Mucetti à la veille d'une mission militaire de cette importance a donc surpris. Philippe Bolopion, Directeur pour les Nations Unies de Human Rights Watch, estime que la République Centrafricaine est au bord d'un possible génocide. Il écrit  :

Un conflit qui a plus à voir avec les prédations et le pouvoir qu'avec la religion a pris un tour fanatique et sinistre au mois de septembre, quand les milices chrétiennes connues comme “anti-balaka” (“anti-machettes”) ont commencé à attaquer les communautés musulmanes, égorgeant femmes et enfants et annonçant parfois qu'elles avaient l'intention d'exterminer tous les musulmans.