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Neuf photos du Kirghizistan qui présagent des prochaines guerres de l'eau en Asie Centrale

jeudi 26 juin 2014 à 21:22
Trouver une eau potable et saine est une tâche ardue dans la région de Batken au Kirghizistan. La proximité de nombreux barrages a tari les rivières, et les gens se sentent alors obligés de se battre pour quelques gouttes d'eau.

Trouver une eau saine et potable est une tâche ardue dans la région de Batken au Kirghizistan. La proximité de nombreux barrages a tari les rivières, et les gens se sentent alors obligés de se battre pour quelques gouttes d'eau. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2012. Copyright: Creative Time Reports, avec leur autorisation.

La version originale de cet article a d'abord été publiée sur Creative Time Reports. Photos par Fyodor Savintsev, texte de Katya Kazbek et l'Editeur de Global Voices en Asie Centrale Chris Rickleton.

En ce moment, 780 millions de personnes ne peuvent pas boire une eau saine et potable. L'indisponibilité de cette précieuse ressource en Asie Centrale confine les habitants dans une situation de grande urgence et de risque sanitaire ; mais aussi constitue la source de “conflits d'eau” transfrontaliers potentiels et d'accrochages pour l'accès à l'eau, ce qui aggrave les conflits écologiques et donne à la région des connotations politiques sulfureuses.

Kurambaev Almaz, 69 ans, vit avec sa femme à plus de 100 km de la ville la plus proche à la province d'Osh du Kirghizistan. Almaz se déplace à dos d'âne dans les montagnes à la recherche d'eau potable. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2008.

Kurambaev Almaz, 69 ans, vit avec sa femme à plus de 100 km de la ville la plus proche dans la province d'Osh du Kirghizistan. Almaz se déplace à dos d'âne dans les montagnes à la recherche d'eau potable. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2008. Copyright: Creative Time Reports, avec leur autorisation.

D'ici 2030, presque la moitié de la population mondiale habitera dans “des zones de sérieuses difficultés d'approvisionnement en eau,” selon l'Organisation de Coopération et de développement économique (OCDE). 

L'Asie Centrale est constituée de zones riches en eau en amont et pauvres en eau en aval. Le fait que le Tadjikistan et le Kirghizistan, des pays en amont, aient les économies les plus faibles de la région pourrait être vu comme un moyen de la nature de compenser la pauvreté matérielle par une abondance écologique. Et encore, le bilan des ressources est loin d'être réjouissant. Actuellement certains parlementaires kirghizes jouent avec l'idée de réduire le débit de l'eau de la zone semi-aride d'Ouzbékistan, la région qui compte le plus d'habitants et une armée permanente, après que l'Ouzbékistan a coupé en avril la fourniture en gaz de la ville d'Osh dans le sud du Kirghizistan.

Vue de la route à travers le passage du Kalmak-Ashu du Kirghizistan, qui se situe à plus de 2km au dessus du niveau de la mer.

La route du col de Kalmak-Ashu au Kirghizistan, à plus de 3.000 mètres d'altitude. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2008. Copyright: Creative Time Reports, avec leur autorisation.

La décision de l'Ouzbékistan de couper le gaz d'Osh résulterait d'un contentieux sur l'eau. Les autorités officielles au Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan, sont opposées aux projets de construction de grands barrages du Kirghizistan et Tadjikistan, en amont des fleuves Syr Darya et Amou Darya.

Une famille boit de l'eau d'une conduite surgissant des montagnes de la région de Naryn du Kirghizistan. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2013.

Une famille boit l'eau d'une conduite sortant des montagnes de la région de Naryn au Kirghizistan. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2013. Copyright: Creative Time Reports, avec leur autorisation.

L'Ouzbékistan compte sur ses ressources en eau pour son secteur agricole stratégiquement vital, et craint que les barrages ne lui valent des voisins prompts à faire pression en retardant l'écoulement de l'eau. En 2012 le Président de l'Ouzbékistan, Islam Karimov, a averti que le fait de faire avancer ces projets sans concertation avec les Etats en aval comme l'Ouzbékistan et le Kazakhstan pourrait mener à une guerre impitoyable.

 Le lac Issyk Kul est le plus grand du Kirghizistan et le dixième au monde en terme de volume .

Le lac Issyk Kul est le plus grand du Kirghizistan et le dixième au monde en termes de volume d'eau. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2012. Copyright: Creative Time Reports, avec leur autorisation.

Les problèmes d'eau ne se limitent pas aux conflits entre les pays de la région, mais s'étendent à des confrontations intra-étatiques et entre collectivités territoriales. Ils proviennent aussi de la dégradation des infrastructures de l'ère soviétique. A titre d'exemple, les pays en aval du Kirghizistan perdent le tiers de leurs ressources en eau par les trous de leurs réseaux d'irrigation détériorés. Ce problème est crucial dans les zones rurales, où de grandes quantités d'eau sont nécessaires au développement des cultures.

Un jeune berger surveille un troupeau de vaches en se tenant sur un tronc d'arbre près du Lac Issyk Kul. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2013.

Un jeune berger surveille un troupeau de vaches en se tenant sur un tronc d'arbre près du Lac Issyk Kul..
Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2013. Copyright: Creative Time Reports,avec leur autorisation.

Pour empêcher les légumes de se dessécher, des villageois kirghizes désespérés ont construit des barrages manuels qui dévient les rivières locales et facilitent l'irrigation. Leurs  actions ont causé une sécheresse aux communautés en aval. Dans des zones comme la région kirghize de Batken, où l'on peut difficilement identifier objectivement où commence le Kirghizistan et où commence le Tadjikistan, de violents affrontements entre villageois kirghizes et tadjiks à propos de l'eau d'irrigation sont devenus monnaie courante. Chaque partie accuse l'autre de vol.

Une carrière remplie d'eau provenant de la fonte des neiges dans la région de Nookat du Kirghizistan.

Une carrière remplie d'eau provenant de la fonte des neiges dans la région de Nookat du Kirghizistan. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2012. Copyright: Creative Time Reports, Avec leur autorisation.

Mais la rareté de l'eau en Asie Centrale est juste un aspect d'une crise plus profonde avec de graves conséquences sur toute la région du continent asiatique, d'après plusieurs scientifiques étudiant les conséquences du manque d'eau.

Des  officiers militaires surveillent l'entrée du barrage de Kambaratinsk sur la rivière de Naryn. La centrale hydroélectrique de Kambar-Ati-1 à la base du barrage, en grande partie financée par un plan d'aide russe de 2 milliards de dollars , aura une capacité de prés de 1,900 Megawatts.

Des militaires surveillent l'entrée du barrage de Kambaratinsk sur la rivière Naryn. La centrale hydroélectrique de Kambar-Ati-1 à la base du barrage, en grande partie financée par un plan d'aide russe de 2 milliards de dollars, aura une capacité de prés de 1.900 Megawatts. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2012. Copyright: Creative Time Reports, avec leur autorisation.

En Chine, une population importante et une activité commerciale à grande échelle exercent une forte pression sur les fleuves Illi et Irtysh, qui coulent tous deux dans le Kazakhstan, le deuxième étant relié à l'Ob en Russie. Un drainage graduel du bassin de l'Ob-Irtysh causera des dommages irréversibles à toute l'Asie, menaçant de vastes étendues de terres fertiles, mettant en péril l'industrie de la pêche et causant des nuisances réelles à la partie russe de l'Océan Arctique.

Depuis la fin de l'Union soviétique, le système d'irrigation est tombé en décadence au Kirghizistan.

Depuis la fin de l'Union soviétique, le système d'irrigation est tombé en décadence au Kirghizistan. Photo de Fyodor Savintsev / Salt Images, 2012. Copyright: Creative Time Reports, avec leur autorisation.

Les conflits d'eau en Asie Centrale sont souvent perçus par le reste du monde comme des escarmouches locales de moindre importance. Mais le niveau de l'eau diminuant d'année en année dans la région, l'angoisse des sécheresses entrainera de plus en plus de gens à entrer en conflit . Nous nous rapprochons du point de non retour de cette catastrophe écologique. Il est maintenant primordial de faire connaître cette situation, tant qu'il est encore possible de se prémunir des pénuries d'eau—et d'empêcher la généralisation des guerres qui en résulteraient.

Guerre de propagande : un compte Twitter russe s'attaque au “progrès” américain en Irak

jeudi 26 juin 2014 à 15:00
Obama and Putin beside the ISIS flag and US State Department seal. Images mixed by author.

Entre Obama et Poutine, le drapeau de l'EIIL et le sceau du Département d'Etat. Photomontage de l'auteur.

Un russophone est l'auteur du plus récent défi Internet au gouvernement étatsunien avec la création du compte Twitter @IraqProgress. Il s'agit d'une parodie de l'un des comptes Twitter officiels du Département d'Etat, @UkrProgress, un fil d'information en langue russe utilisé par Washington pour contrer la propagande de Moscou sur les événements d'Ukraine.

L'émetteur de ces tweets insinue sans détour que les Etats-Unis appliquent deux poids, deux mesures en choisissant de soutenir ou non des insurrections.

@IraqProgress a été créé le 24 juin et a attiré en une journée plus de 900 “suiveurs” avec seulement 11 tweets. Les entrées singent les infographies publiées sur @UkrProgress, où le Département d'Etat distille formulations élégantes et photos théâtrales pour sa contre-propagande des médias de masse russes.

@IraqProgress projette satiriquement le soutien de l'Amérique aux révolutionnaires ukrainiens d’EuroMaidan [en] sur l'insurrection contre le gouvernement irakien de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui combat actuellement le gouvernement de Bagdad instauré par les USA. L'image de profil de “Progrès pour l'Irak” porte l'emblème de l'EIIL et le mot-dièse “#UnitedForISIS. [Unis pour l'EIIL)”. Les tweets du compte convertissent les atrocités militaires de l'EIIL en actes d'héroïsme démocratique, et dépeignent les djihadistes en combattants de la liberté ne différant guère de ceux qui ont chassé l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovytch.

La #vérité sur les “exécutions” et “pelotons d'exécution.” [Sur l'image : “On vous a dit que c'était une exécution de soldats par des "combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant ’ ? C'est une procédure de lustration de collaborateurs d'un régime autoritaire, par des défenseurs de la démocratie de l'Etat islamique en Irak et Cham (NdT : La Grande Syrie, ou Syrie-Liban) !” Et en dessous : “Ne croyez pas tout ce que vous voyez.”]

#Kasparov sur les actions de Poutine en Irak. #Vérité [sur l'image : “’La situation actuelle en Irak est la conséquence directe des actions inilatérales de Poutine pour saper les fondements de la sécurité globale.’ – Garry Kasparov, Grand Maître.”]

Malgré son succès, @IraqProgress pourrait rester éphémère sur Twitter. En utilisant le sceau officiel du Département d'Etat sur de nombreux tweets et en se décrivant comme une “information sur la situation en Irak présentée par le Département d'Etat”, le compte contrevient de fait aux conditions d'utilisation définies par Twitter. Il existe une politique stricte pour les “comptes de parodie, de commentaires et de fans,” qui exige de leurs auteurs qu'ils clarifient la nature de leurs comptes. Ce qui n'est pas le cas de @IraqProgress.

En attendant que ce nouveau compte attire l'attenton des gestionnaires de Twitter, de nombreux internautes russes ne manqueront pas de savourer cet enième épisode de l'interminable guerre de propagande entre la Russie et les Etats-Unis.

Le premier long métrage d'animation du Kirghizistan

jeudi 26 juin 2014 à 09:17

Neweurasia.net annonce la sortie prochaine du premier film d'animation du Kirghizistan, Aku, de Tolgobek Koichumanov. A en juger par la bande annonce, les dessins de Koichumanov offriront une introduction parfaite au Kirghizistan : ils capturent à la fois la beauté à couper le souffle de sa nature, ainsi que celle, d'une esthétique moins réussie, de sa capitale Bichkek.

D'après neweurasia.net:

Le film raconte l'histoire d'amour de deux personnages, à travers les épreuves de la distance et du temps. Un jeune homme, Maksat, et une jeune fille, Aku, sont amis d'enfance. Ils ont grandi dans un petit village tranquille sur la rive d'un lac de montagne, et il ne passait pas un jour sans qu'ils ne soient ensemble. Aku rêvait de voir Paris, Maksat voulait devenir artiste. C'est alors que le destin joue un tour cruel aux personnages… Mais comme toutes les histoires d'amour, l'histoire de Maksat et d'Aku aura une fin heureuse.

Edward Snowden, un Alfred Kinsey pour la Russie ?

mercredi 25 juin 2014 à 13:46
Snowden as the modern day's Alfred Kinsey? Images mixed by author.

Snowden, l'Alfred Kinsey d'aujourd'hui ? Photo-montage de l'auteur.

Edward Snowden est l'Alfred Kinsey de l'ère Internet. Telle est la thèse du journaliste Dmitri Goubine qu'il a défendue dans un billet de blog la semaine dernière, en imaginant les effets sur les normes sociales du futur d'une surveillance étatique totale.

Kinsey s'est surtout fait connaître par ses recherches du début des années 1950 sur le comportement sexuel humain, qui ont contribué au bouleversement des traditions par la révolution sexuelle en Occident. Kinsey a réalisé cette avancée en appliquant des méthodes scientifiques rigoureuses à l'étude du sexe, grâce à la collecte massive de données.

Dans son billet de blog, Goubine se demande si les données massives accumulées par l'espionnage d'Etat de l'Internet, comme le programme PRISM de la NSA ou le projet SORM du FSB, pourraient transformer la connaissance conventionnelle de nouvelles zones du comportement humain.

Как часто мы ругаем власть? Материмся? Плачем? Изменяем слову, делу и телу? Напиваемся в хлам? Повышаем голос? Завидуем? Как часто меняем свои взгляды в течение жизни — и нормально ли их менять?

A quelle fréquence nous critiquons le pouvoir ? Disons des gros mots ? Pleurons ? Revenons sur notre parole et nos actes ? Nous saoûlons jusqu'à l'oubli ? Haussons le ton ? Sommes envieux ? A quelle fréquence nous changeons d'idées dans une vie – et est-ce normal d'en changer ?

Когда мы получим ответы на эти вопросы, возможно, пересмотрим свои представления о том, что мы есть. А также изменим рамки одобряемого и осуждаемого с точки зрения интересов общества, то есть общественной морали. И ФСБ с его СОРМом, и ФБР, и ЦРУ, и АНБ нам в этом окажутся невольными, но помощниками. Как и все социальные сети, с которых вылетит твит – не поймаешь, паблик черненький не смоешь и платочком не сотрешь, а сотрешь — так есть кэш Гугла и Яндекса, а введут запрет выдавать кэш после требования пользователя — есть еще перепосты и скриншоты.

Ну хорошо, скажете вы, с Фейсбуком и ВКонтакте все ясно. Но как получить интересующую информацию из ФСБ, ФСО и прочих закрытых организаций? Да очень просто! На каждое АНБ и ФСБ найдется свой Сноуден. При таких масштабах работ – не может не найтись.

Quand nous aurons les réponses à ces questions, nous aurons peut-être une autre vision de ce que nous sommes. Nous changerons alors le cadre de ce qui est accepté et condamné du point de vue des intérêts de la société, c'est-à-dire de la morale sociale. Et le FSB avec son SORM, comme le FBI, la CIA et la NSA, s'en trouveront les collaborateurs involontaires. De même pour tous les réseaux sociaux. On ne peut pas attraper chaque tweet, on ne peut pas laver et épousseter l'espace public, et même si on arrive à effacer quelque chose, il y a toujours le cache de Google et Yandex, et si on interdit la communication des caches sur demande de l'utilisateur, il y aura encore les reposts et captures d'écran.

Soit, direz-vous, avec Facebook et Vkontakte. Mais comment obtenir des informations intéressantes du FSB, FSO, et autres organisations fermées ? Rien de plus simple ! Dans chaque NSA ou FSB il se trouvera un Snowden. Dans de tels services à grande échelle, il ne peut pas ne pas y en avoir.

A l'aide de l'Internet, la surveillance étatique fouine désormais dans des recoins de notre vie jusque là inaccessibles aux tiers. En enregistrant notre comportement en ligne, les autorités sont en mesure de discerner le schéma de nos actes et arrivent à nous comprendre mieux que nous-mêmes. Si le rapport Kinsey a pu montrer que la réalité du comportement humain est très différente de ce que prescrivent les traditions, que nous apprendront PRISM et SORM de l’ “extrémisme” et du “terrorisme” ? De la prévalence des sarcasmes contre Vladimir Poutine ? Et que va révéler la totale désintégration de la vie privée sur les attitudes politiques de toutes sortes ?

Côte d'Ivoire: De l'argent pour les footballeurs, rien pour les hôpitaux

mercredi 25 juin 2014 à 09:49

Le Président Alassane Ouattara avait promis de doubler la prime des footballeurs de l'équipe nationale ivoirienne en cas de victoire contre la Grèce provoquant des réactions contrastées en Cote d'ivoire. SUY Kahofi à Abidjan, présente quelques réactions sur mondial2014.mondoblog.org et écrit en introduction:

Dans le contexte social de la Côte d’Ivoire, la promesse du Président est presque une insulte. Offrir une centaine de millions pour un seul match pendant que les Ivoiriens souffrent au quotidien, voilà ce qui dérange. Dans ce pays, des personnes ont perdu la vie simplement parce que les Centres Hospitaliers Urbains (CHU) n’étaient pas dotés de médicaments. Des mères de familles, bébés en main attendent les pieds dans l’eau l’aide du Gouvernement pour fuir les zones inondée.
Que dire des populations des quartiers précaires à qui l’on propose 150.000 f de prime de logement ? Imaginez-vous ce que pourrait réaliser 50 millions pour ces personnes ? On a de l’argent pour des hommes déjà riches mais rien pour ceux qui vivent dans la misère au quotidien.