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Les Nigérians exigent des excuses de l'Economist pour avoir insulté l'ancien Président Goodluck Jonathan

jeudi 11 février 2016 à 12:25
Capture d'écran de l'édition en ligne de l'article de The Economist qui a fait une observation désobligeante à l'ex-président du Nigeria

Capture d'écran de l'édition en ligne de l'article de The Economist qui a fait une observation désobligeante sur l'ex-président du Nigeria

Les Nigérians ont cloué au pilori le magazineThe Economist , qui a qualifié de “bouffon inefficace” l'ex-président Goodluck Jonathan dans un article récent sur ​​la détérioration de l'économie du pays.

L'offense s'est vérifiée par ces mots :

Au cours des huit mois depuis que M. Buhari est entré à Aso Rock, la résidence présidentielle, les djihadistes sanguinaires de Boko Haram ont été repoussés dans la brousse le long des frontières du Nigeria. Le gouvernement a sévi contre la corruption, qui avait prospéré sous l'ancien président, Goodluck Jonathan, un bouffon inefficace qui laissait les politiciens et leurs acolytes se remplir les poches en toute impunité.

Goodluck Jonathan a été défait par le général Muhammadu Buhari lors de l'élection présidentielle de l'année dernière. La reconnaissance de la part du Dr. Jonathan de la victoire de son rival Buhari a été largement salué comme un geste sans précédent en faveur de la paix dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Depuis lors, le gouvernement du Président Buhari est aux prises avec la corruption et une économie affaiblie – legs du règne du Dr. Jonathan ainsi que d'innombrables autres administrations qui l'ont précédée.

Si l'article deThe Economist analysait essentiellement les effets de la chute des prix du pétrole au niveau mondial sur un pays dont l'économie repose presque exclusivement sur ​​les revenus pétroliers pour sa croissance économique, l'offense de la publication faite au Dr. Jonathan a déclenché une tempête d'indignation sur les médias sociaux.

L'auteure nigérianne Molara Wood a écrit :

Surprenante, la bouffonnerie verbale de@TheEconomist. C'est presque comme si c'était personnel. Je pensais que vous aviez une charte d'écriture

The Oracle, un avocat et poète nigérian, a qualifié le terme de “péjoratif”:

Péjoratif, et pour emprunter à mon amie, Molara Wood, l'insulte a un sous-entendu paternaliste. Si l'Economist avait entrepris de faire un robust 2

Le même utilisateur a relevé une insulte raciale implicite et des doubles standards, étant donné que The Economist gratifie rarement de tels affronts des dirigeants occidentaux :

Le Premier Ministre Gordon Brown était en mer quand l'économie britannique est partie en vrille. Dites-nous : l'avez-vous jamais traité de “bouffon inefficace” ?

Jasper  Weelyams a continué sur le même ton dans un commentaire sur Facebook:

Ça NE VA PAS, l'Economist est condamnable de parler d'un dirigeant quelconque en utilisant les mots “bouffon inefficace”. C'est encore plus intolérable qu'ils s'estiment autorisés à utiliser ces mots à propos (seulement) des dirigeants africains.

L'économie grecque s'est effritée sous nos yeux, mais The Economist n'a pas parlé du gouvernement grec de cette manière. Beaucoup d'autres dirigeants européens ont fait de graves erreurs et mis en œuvre des politiques inefficaces mais The Economist ne les a pas pour autant dénigrés de cette manière. Le gouvernement britannique a récemment laissé tomber son peuple lors de l'accord fiscal avec Google pourtant ni M. George Osborne ni le PM David Cameron n'ont été qualifiés ainsi.

CNN a une fois traité le Kenya de foyer du terrorisme, mais a dû rectifier ce propos malveillant et présenter des excuses à ce pays africain. Cela s'est fait parce que les Kenyans ont refusé de tolérer la bêtise d'un grand média occidental. De la même manière, les Nigérians doivent réagir dans l'unité au-delà des positions partisanes pour condamner cette pitrerie.

Ce non-sens doit et va cesser désormais.

Mais certains internautes étaient d'avis que les Nigérians étaient complices de ce mépris des étrangers pour leurs dirigeants. Ronald Nzimiro, un chef d'entreprise à Lagos, a affirmé:

Vous vous vexez seulement parce celui-là a été qualifié de “bouffon inefficace”. Et tous les noms dont vous, vous le traitez ici ?

Un autre utilisateur de Twitter a également noté que GEJ – Goodluck Ebele Jonathan – avait été qualifié d'une manière pire en son temps:

Dele Olojede avait qualifié GEJ d'imbécile, Omojuwa l'avait traité de cochon. Pourquoi devrais-je m'inquiéter si @TheEconomist l'appelle comme il veut ?

Tandis que d'autres mettaient en garde contre une réaction excessive :

Il y a dans cet article des questions qui nous interpellent plus que que le qualificatif de “bouffon intellectuel” pour GEJ. Absolument….

Je suis d'accord que The Economist a été discourtois en utilisant le terme “bouffon intellectuel”, mais ce n'était pas là l'objet principal de l'article.

Alors que le débat sur les “tactiques brutes” de l'Economist continue, cependant, les appels au journal pour qu'il s'excuse pour tirer un trait sur la controverse se multiplient :

Cher @TheEconomist tout bien considéré je suis d'avis que vous devez des excuses au Président Jonathan et au Nigeria

De plus en plus de couples iraniens vivent ensemble en dehors du mariage

jeudi 11 février 2016 à 11:19
A young couple sit atop a hill overlooking Tehran. Image from ICHRI.

Un jeune couple assis au sommet d'une colline surplombant Téhéran. Photo du ICHRI.

Cet article, initialement publié sur iranhumanrights.org, est reproduit ici dans le cadre d'une collaboration avec la Campagne Internationale pour les Droits de l'Homme en Iran (ICHRI).

D’abord, ils l’ont appelé “mariage blanc”. Maintenant, c’est “accouplement noir”. Mais quel que soit le nom choisi par les fonctionnaires iraniens pour qualifier la tendance croissante des jeunes couples à vivre ensemble sans être mariés, cela devient de plus en plus courant.

Le phénomène est directement lié aux disparités socio-économiques entre les hommes et les femmes en Iran, indique un sociologue parlant sous couvert d’anonymat à la Campagne Internationale pour les Droits de l'Homme en Iran.

Par exemple, davantage de femmes choisissent de vivre avec leurs partenaires masculins en dehors du mariage parce que les hommes et les femmes n’ont pas un statut égal en vertu du droit iranien.

“La plupart des clauses contenues dans les contrats de mariage sont en faveur des hommes”, explique le sociologue, qui est spécialisé dans les études sur les femmes. “Les hommes ont plus de droits concernant le divorce, ou pour déterminer le lieu de résidence, et contrôler les voyages, l’éducation et l’activité professionnelle de leur femme”.

En Iran, les hommes et les femmes n'ont pas beaucoup d’opportunités de contacts en grandissant, à cause de la ségrégation sexuelle imposée aux niveaux étatique et familial,les “mariages blancs” sont donc vus comme une façon pour les couples d'être ensemble sans complications bureaucratiques.

“Ce type de mode de vie permet aux femmes et aux hommes de goûter à la vie sous le même toit sans complications”, en particulier quand les statistiques officielles montrent que beaucoup de mariages s’achèvent par un divorce, explique le spécialiste.

Mais le sociologue prévient que l’hostilité croissante des autorités à ces “mariages blancs” pourrait mettre en danger les femmes en Iran, qui ont déjà moins de droits que les hommes selon la constitution de la République Islamique.

“Si une femme est attaquée par son partenaire masculin, elle n’aura pas de protection légale”, indique le sociologue à la Campagne. “Au lieu de cela, la police et les autorités judiciaires la questionneront sur son statut marital, et si elle n’est pas légalement mariée, elle aura de gros problèmes”.

Comme la co-habitation en dehors du mariage est souvent tenue secrète vis-à-vis des parents iraniens traditionalistes, les femmes pourraient aussi devenir moins disposées à chercher un soutien familial même dans le cas où elles subiraient de mauvais traitements psychologiques et physiques de la part de leurs partenaires.

En vertu de la charia iranienne, les hommes et les femmes doivent enregistrer leur union maritale. Ceux qui choisissent de ne pas le faire sont considérés par l’État comme vivant dans le péché et commettant l’adultère, une infraction passible de la peine de mort.

Mais de plus en plus de jeunes Iraniens choisissent de prendre le risque.

Percevant la tendance croissante comme une menace pour les idéaux révolutionnaires,  les représentants de l'État condamnent le choix de ce mode de vie à travers des mots et des actions. “Le déclin des statistiques du mariage est une menace sérieuse, et malheureusement, de nombreux jeunes gens se tournent vers des ‘mariages blancs,’ ce qui est une nouvelle maladie et un sérieux coup porté à la famille”, déclare Seyed Reza Salehi Amir, un conseiller du Président iranien Rohani.

Il ajoute que, comparé à l’année dernière, les mariages ont décliné de 6,5 % et les divorces ont augmenté de 4,5 %.

“Le République Islamique d’Iran est une des quelques sociétés dans lesquelles le rythme du changement est très rapide et ces changements rapides sont inquiétants”, affirme-t-il.

Le Young Journalists Club, affilié à l’Organisme de radiodiffusion d’État, a attribué l’augmentation des couples non-mariés à l’infiltration des “libertés et modernité occidentales” dans la société iranienne.

Le magistrat aux affaires culturelles a aussi exhorté les médias à “cesser de se référer à ce phénomène malencontreux en utilisant l'expression ‘mariage blanc’ et de l’appeler plutôt ‘accouplement noir’”.

Durant l’été 2015, le gouvernement a annoncé la mise en application du projet “Promotion de la Famille Stable” dans la Province de Téhéran, destiné à combattre les “mariages blancs” qui ont été décrits comme un “concept importé incompatible avec l’harmonie et le bonheur de la famille iranienne”.

Plusieurs universitaires iraniens ont entre-temps publiquement insulté et stigmatisé les femmes qui choisissent de cohabiter avec leurs partenaires.

Les femmes s’engageant dans les “mariages blancs” durent seulement le temps qu’elles sont jeunes et belles, affirme le sociologue Amanollah Gharaee Moghaddam au journal conservateur Entekhab.

“Après quoi elles deviennent des prostituées”, affirme-t-il.

Artistes et activistes russes unis pour défendre les ‘gens bien’

mercredi 10 février 2016 à 12:56
Nadezhda Tolokonnikova (of Pussy Riot) sings a song dedicated to Petr Pavlensky. Photo: Vladislav Kalashnik

Nadejda Tolokonnikova (des Pussy Riot) chante une chanson dédiée à Petr Pavlensky. Photo : Vladislav Kalashnik

La soirée s'appelait “Gala de soutien aux gens bien” et s'est tenue dimanche 24 janvier, dans un petit café d'artistes de l'est de Moscou. Les gens bien dont il s'agissait étaient divers activistes russes actuellement emprisonnés (disent leurs sympathisants) pour des raisons politiques.

La date choisie était celle de l'anniversaire du militant de mouvement anti-fasciste Alexeï Soutouga, “Socrate” pour ses amis. Il n'a pu y venir, car il purge une peine de trois ans pour rixe, accusation qu'il nie. Son affaire a été montée de toutes pièces, pensent les défenseurs des droits humains, dont le centre russe Memorial, qui a reconnu Soutouga “prisonnier politique”.

‘Coupables de penser autrement’

L'organisateur de la soirée, Vladimir (qui préfère ne pas donner son nom), a dit à Global Voices que Soutouga est son ami proche. “Mon ami est en ce moment en prison, où il fête son 30ème anniversaire. Je pense qu'un anniversaire est une fête d'amis, et nous devons tous faire une fête pour nous rappeler Alexeï et lui soutenir le moral”.

C'est ainsi que d'autres militants ont décidé de faire une soirée, en l'honneur de Soutouga et de trois autres hommes actuellement derrière les barreaux : l'artiste performeur Petr Pavlenski, Dmitri Boutchenkov, emprisonné dans la troisème vague du “procès de la Place Bolotnaïa” (bien qu'il dise ne pas même avoir été à Moscou à la date du “crime” allégué), et le militant politique Ildar Dadine, le premier manifestant russe reconnu coupable et condamné à l'emprisonnement aux termes d'une nouvelle loi qui criminalise la participation répétée à des rassemblements non autorisés.

Chacun d'entre eux, a dit Vladimir, a été arrêté et emprisonné pour ses idées politiques.

Они не сделали никому плохо, никого не убили, не ограбили, не совершали по факту преступления. С точки зрения государства, их преступление лишь в том, что они думают по-другому.

Ils n'ont fait de mal à personne, n'ont tué personne, n'ont pas volé, n'ont pas commis d'acte criminel. Du point de vu de l'Etat, leur crime n'est que de penser autrement.

La plupart des orateurs étaient déjà familiers de ce qu'ils appellent “la machine d'oppression du Kremlin”. Vladimir Akimenkov, Andreï Barabanov, Denis Loutskévitch, et Alexeï Polikhovitch ont tous été condamnés à diverses étapes de “l'affaire de la Place Bolotnaïa”, et tous ont passé du temps dans les centres de détention et colonies pénitentiaires de Russie, si ce n'est les deux. Les intervenants ne se sont pas contentés d'évoquer Soutouga et les autres, ils ont aussi raconté leurs propres expériences et encouragé à envoyer des lettres à leurs camarades actuellement en détention provisoire.

La mère de Soutouga a prononcé des paroles pleines d'émotion, et l'avocat de celui-ci (qui est aussi le défenseur de Boutchenkov) a décrit l'absurdité des procédures contre les activistes en Russie. Puis est venue la partie musicale de la soirée, avec les participations de plusieurs artistes, dont (la plus célèbre) Nadejda Tolokonnikova, qui a chanté une chanson de sa composition dédiée à Pavlenski.

Vladimir a voulu, explique-t-il, tenir une soirée sociale et culturelle centrée sur les individus. Il n'a pas voulu d'un événement exclusivement politique, et il a dit à Global Voices que le nombre de gens venus montrer leur soutien était source d'inspiration. “Je suis heureux que nous n'ayons pas perdu notre bonté humaine. Amitié, solidarité et aide mutuelle sont plus fortes que toutes les prisons, peurs ou que l'oppression par le pouvoir”, a-t-il dit.

Femmes de décembristes ou princesses elfes ?

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Anastasia Zotova se réjouit de son prochain mariage. Photo : Vladislav Kalashnik for GV

S'agissant de politique et de courage féminin, les Russes invoquent souvent le souvenir des femmes de Décembristes, qui accompagnèrent leurs maris dans l'exil en Sibérie, après la rébellion manquée contre le tsar Nicolas 1er. Presque deux siècles plus tard, les choses n'ont pas changé autant qu'on pourrait s'y attendre. Voyez Anna Koroleva et Anastasia Zotova, les compagnes de Dmitri Boutchenkov et Ildar Dadine.

Anna Koroleva, une timide jeune femme aux cheveux noirs et au regard perçant, a dit à Global Voices que Dmitri a été arrêté à la veille de leurs fiançailles. Mais même le long bras de la loi n'a pas pu empêcher leurs noces, et le couple a bientôt été marié. “Ce n'était que la conclusion logique de ce qui devait se passer”, dit aujourd'hui Anna en se rappelant comment elle s'est trouvée mariée.

Anastasia Zotova, a assisté à la soirée vêtue d'un t-shirt arborant sur le devant le visage de son fiancé. Elle dit qu'ils ont décidé de se marier il y a un an, après que Ildar a été en garde à vue Place du Manège à Moscou. Quand il a été envoyé en prison, il lui a demandé si elle voulait toujours devenir sa femme. “Je lui ai donné un coup de poing et lui ai dit, ‘Je t'aime, je ne t'abandonnerai pas’”, se souvient Anastasia. Aujourd'hui, elle reconnait qu'elle ne s'est jamais vue en “femme de Décembriste” :

Я очень люблю творчество Толкиена. У него была история про эльфийскую принцессу, которая спасла своего рыцаря. Она пошла в башню, спела – и башня разрушилась, рыцарь был свободен. И если бы я могла так же пойти в СИЗО и спеть, чтобы все там разрушилось, – я бы это сделала.

J'aime beaucoup l'oeuvre de Tolkien. Il y avait chez lui l'histoire d'une princesse des elfes qui sauvait son chevalier. Elle est entrée dans la tour, a commencé à chanter, et la tour s'est écroulée, le chevalier était libéré. Si je pouvais aller aussi à la prison [où est maintenant enfermé Ildar] et chanter pour qu'elle s'écroule, je le ferais.

‘L'art change le monde, sans aucun doute’

Le 27 janvier, Petr Pavlenski a été transféré à l'Institut d'Etat Serbski de psychiatrie  sociale et médico-légale pour y subir une expertise psychiatrique. L'an dernier, Pavlenski a été inculpé de vandalisme après qu'il eut mis le feu à une porte du siège central du Service Fédéral de Sécurité (F.S.B.) à Moscou. Il est actuellement poursuivi pour avoir brûlé des pneus sur un pont de Saint-Pétersbourg. (Ce procès s'est ouvert mi-2015 et n'est pas terminé.)

Trois jours avant le transfert de Pavlenski à l'établissement psychiatrique, sa compagne, Oksana Chalyguina, a lu à haute voix la lettre qu'il a écrite depuis sa cellule au centre de détention. Selon Pavlenski, les peurs et les besoins des personnes sont utilisés pour les contrôler : “La peur des punitions et celle de perdre ses affaires sont le principal outil de gestion [sociale]. Les besoins et les envies impérieuses pour des choses, eux, ne font que resserrer le noeud coulant de la soumission et de l'obéissance” :

…Здесь государственность не скрывает себя. Здесь ей уже не нужны декорации: формула заботы о безопасности доведена до своей логической завершенности. <…> Есть еще кое-что – методичное воспитание привычки, задача выработать у тебя рефлекс автоматического подчинения. Которое должно идти изнутри, без внешней подсказки представителя власти. Их задача в том, чтобы ты перестал самостоятельно думать. <…> Ты должен засомневаться и подчиниться сам. Тогда аппарат побеждает.

Ici les structures de l'Etat ne se cachent pas. Ici, plus besoin de décorum : la formule du travail sécuritaire est poussée au bout de sa logique. […] C'est une sorte d'éducation méthodique de l'habitude, [avec pour mission] de créer en toi un réflexe de subordination automatique, qui doit être intériorisé, sans être soufflé de l'extérieur par les agents. Leur mission est de faire cesser de penser par soi-même. Quand on doit hésiter et obéir de soi-même, c'est une victoire de l'appareil.

Dans son art, Pavlenski travaille avec les idées et les symboles, et utilise les instruments que reflètent les outils à la disposition du pouvoir, explique-t-il. Ses performances montrent comment les autorités conduisent la personne à la soumission, bien que, insiste-t-il, l'obéissance reste en dernier lieu un choix individuel. “Leur rôle est de montrer que, soit on obéit, soit on avance vers l'auto-libération et l'auto-émancipation”, a expliqué Chalyguina à Global Voices.

Des individus mus par la passion comme Pavlenski peuvent-ils troubler l'immobilité de la Russie ? Chalyguina le pense, de même que Macha Alekhina, une autre membre éminente des Pussy Riot et co-fondatrice de MediaZona, un site d'information qui se consacre au système pénal russe. “L'art [social] a des rapports avec la politique, le rgouvernement, et tous les événements autour de nous. Nous interagissons et créons par tous [nos] gestes et actes. L'art change le monde—ça ne fait aucun doute. Seul l'art est capable de changer le monde”, sourit Alekhina.

Incroyable…La police de la vertu en Arabie saoudite arrête un personnage pour enfants parce que non voilée

mardi 9 février 2016 à 15:08
Saudi Arabia's vice police arrested this mascot at the opening of a sweet shop because .. it wasn't wearing the Islamic attire

La police de la vertu en Arabie Saoudite a arrêté cette mascotte à l'ouverture d'une boutique de bonbons car…elle ne portait pas la tenue islamiste de rigueur

La police saoudienne de la protection de la vertu et de la prévention du vice, police religieuse, a arrêté un figurant déguisé en mascotte lors de l'inauguration d'un magasin de bonbons dans la capitale Riad parce que le personnage ne portait pas la tenue islamiste de rigueur imposée aux femmes dans le royaume. Pire encore, il a été découvert que le figurant portant le costume était en fait un homme, qui n'était pas ‘couvert’, et qu'il faisaient ‘des gestes inappropriés’ avec un autre homme costumé qui l'accompagnait.

Sur Twitter, les plaisanteries sont allées bon train, comme les plaintes sur l'érosion des libertés qui restent aux personnes. Beaucoup n'ont même pas cru que l'incident avait réellement eu lieu.

Najwa Hammoud tweete, incrédule :

Ils ont arrêté un costume ??

Migrant Soul est lui aussi perplexe :

لامر_بالمعروف_تعتقل_دميه Apparemment, la police du vice a arrêté cette pauvre chose. Voici le hashtag mais en fait, je ne parviens toujours pas à comprendre si c'est vrai, ou si c'est un programme satirique.

Est-ce vrai ? Oui, c'est vrai. La police religieuse a vraiment arrêté un figurant en costume : les réactions à l'arrestation peuvent être trouvées sour le hashtag #الامر_بالمعروف_تعتقل_دمية ( #La police du vice arrête une mascotte).

Naifco, suivi par 216 000 personnes sur Twitter, partage ce communiqué de la police du vice, qui livre de croustillants détails sur l'incident:

Ce jour, nous avons reçu de nombreux signalements à propos de deux poupées, l'une à l'effigie d'un homme, l'autre, d'une femme, qui faisaient des gestes inacceptables devant le magasin Sanabil Al Salam. Leur présence a attiré une foule très importante dans la rue du Roi Abdulla. Nous nous sommes rendus sur les lieux et avons constaté que deux poupées de taille humaine faisaient ce dont on les accusait. Nous avons découvert un homme dans le costume de la femme. Après avoir contacté le surintendant de la zone de Kharj, nous avons parlé à l'homme dans la poupée et lui avons fait rédiger, ainsi qu'à son superviseur, une déclaration promettant que les faits ne se reproduiraient pas. Nous lui avons rappelé Allah, que ce qu'il faisait, prétendre être une femme, est interdit par la charia. Ils ont exprimé des remords. Nous leur avons enjoint de nous suivre au commissariat afin de compléter les formalités.

L'incident a fourni à beaucoup une occasion de se plaindre de l'érosion de leurs libertés dans le royaume ultra religieux. Aziz Alqenaei le déplore :

L'arrestation d'intellectuels ; les coups de fouets et les lapidations ; l'application de la charia ; et maintenant, l'arrestation d'un costume pour ne pas respecter la tenue islamiste. Il est douloureux de voir que les causes des musulmans sont maintenant celles que le monde civilisé a laissé tomber.

Jalal AlBaqshi ajoute :

Tous ceux qui ont lu des articles sur les statistiques en hausse de morts décédés de façon inhumaine devraient donc être surpris qu'une mascotte de magasin ait été arrêtée? Jamais. Nous ne sommes pas surpris.

Depuis le Koweit, l'auteur Dalaa Almoufti met en garde :

Attendez un peu de voir les bulletins d'informations dans le monde entier et dans les sketchs humoristiques à l'étranger.

 

La tension monte en Ouganda à l'approche des élections

mardi 9 février 2016 à 13:43
Une capture d'écran de la vidéo YouTube montrant des policiers arrêtant une responsable de l'opposition. Elle a été déshabillée. Les ougandais s'attendent à voir plus de brutalités policières liées aux élections.

Une capture d'écran de la vidéo YouTube montrant des policiers arrêtant une responsable de l'opposition. Elle a été déshabillée. Les Ougandais s'attendent à voir plus de brutalités policières liées aux élections.

La tension monte en Ouganda en vue des élections présidentielles du 18 février 2016, qui s'annoncent très serrées [fr], deux des principaux candidats étant d'anciens alliés du président sortant Yoweri Museveni [fr], le Dr Kizza Besigye et M. Amama Mbabazi [fr]. Le Président Museveni cherche à prolonger sa présidence qui a déjà duré plus de 30 ans, avec un cinquième mandat.

Durant le compte à rebours vers le jour du scrutin, les craintes des arrestations arbitraires [fr] par le gouvernement et les violences post-électorales circulent à la fois sur les médias sociaux et les médias traditionnels.

Il y a tout lieu pour les Ougandais de s'inquiéter. Les politiciens de l'opposition, y compris M. Kizza Besigye [fr], qui a été accusé par la police de mettre en danger l'ordre public, et M. Amama Mbabazi [fr] ont été arrêtés [fr] puis relâchés en 2015 [fr]. Le Général David Sejusa, opposant au Président Museveni a été arrêté [fr] le mois dernier et détenu à la prison de haute sécurité Luzira. Il est accusé d'avoir été absent sans permission de l'armée et de participer à la politique. Il comparaîtra le 9 février.

L'année dernière, le gouvernement a formé 11 milles volontaires “empêcheurs de crime” – ce sont des civils recrutés par la police – dont certains militants comparables aux Interahamwe [fr], une organisation paramilitaire hutu du Rwanda, formée juste avant le génocide.

Malgré un appel [fr] d'Amnesty International, Human Rights Watch, Human Rights Network Uganda,de l'association Chapitre quatre Ouganda et la Fondation pour Human Rights Initiative de suspendre les empêcheurs de crime ‘partisans’, le gouvernement et la police ougandais ont opposé un refus catégorique:

CITATION: Nous n'arrêterons pas de recruter les empêcheurs de crime. Vous pouvez vous pendre, si vous ignorez leur importance KALE-

Les déclarations que de hauts responsables gouvernementaux ont prononcées au cours du mois passé ont provoqué des frissons parmi les ougandais. Par exemple, le directeur exécutif du Centre des médias, qui est chargé de la publication des communiqués de presse et autres informations officielles des ministères et des services gouvernementaux, M. Ofwono Opondo, a mis en garde les membres des missions diplomatiques dans une déclaration officielle contre l'ingérence dans la politique intérieure du pays.

Mme Justine Lumumba Kasule, Secrétaire général du parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale, a choqué la nation quand elle a dit que les enfants qui ont l'intention de créer le chaos risquent de ne pas être épargnés par la violence du gouvernement:

Aussi longtemps que le président Museveni, le combattant en chef, est toujours assis sur le trône, quelque soit ce qu'ils prévoient, dites leur que le gouvernement du NRM ne s'en ira pas ! N'envoyez pas vos enfants pour semer le chaos à Kampala et causer la confusion lors des élections, perturber la paix dans le pays, le gouvernement s'occupera de vous …. vous serez fusillés.

Le journal Daily Monitor a rapporté que le commissaire résident de zone adjoint, M. Erick Ssakwa, a averti que ceux qu'on trouverait entrain de perturber les élections du 18 février dans le district de Jinja seront abattus.

Le site d'informations Chimpreports a rapporté que le sous-commissaire de la police de Mbarara Jaffar Magyezi a menacé que même les animaux pourraient être ciblées:

Magyezi a également dit que la police ne permettrait pas la présence d'animaux tels que les chèvres peints aux couleurs d'un parti, notant que cela violerait les droits des animaux.

Quelque chose que Mme Winnie Byanyima, l'épouse du candidat de l'opposition Kizza Besigye, a ironisé:

“Police will not permit presents of goats painted in party colors,this violates the rights of animals.”- haha! M'ra! http://ln.is/www.chimpreports.com/YBGXB 

“La police ne permettra pas la présence de chèvres aux couleurs d'un parti, cela violerait les droits des animaux.” – Haha! M'ra!

Can you recall when police protected the rights of animals? Ever? Why can't I dress my goat in a blue (or yellow) coat? Lol! 

Pouvez-vous vous rappeler quand la police a protégé les droits des animaux? Jamais? Pourquoi ne puis-je pas habiller ma chèvre d'un manteau bleu (ou jaune)? Lol!

En réponse aux craintes et aux menaces, les Ougandais ont recours à Twitter pour organiser des campagnes pour des élections pacifiques en utilisant le hashtag #IpledgePeaceUg.

Regardez qui s'est joint à nous @usmissionuganda@CinderellaAnena@morningatntv#UgandaDecides

Rejoignez la campagne pour la paix en Ouganda, avant et après les élections