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L’ Argentine moins pauvre que l'Allemagne ? Une polémique sur l'appréciation de l'état de pauvreté

mercredi 22 juillet 2015 à 08:41

Selon le gouvernement argentin, son pays, quoique sud-américain, jouirait d'un indice de pauvreté inférieur à ceux d'un pays européen comme l'Allemagne. Alors des Argentins ont décidé d'agir et de faire preuve de solidarité envers ce pays en organisant une collecte sur Facebook qui a reçu le soutien de milliers de personnes.

Capture d'écran sur Facebook “Collecte pour combattre la pauvreté en Allemagne”. Une manière, au travers de cette campagne fictive, de critiquer une interprétation erronée de données démographiques qui donneraient un désavantage à l'Allemagne par rapport à l'Argentine en matière de taux de pauvreté.

Cet événement, qui est en réalité une fiction, a été organisé sur Facebook. Il se veut une réponse ironique aux propos tenus par le chef de cabinet d'un ministre du gouvernement argentin candidat au poste de Gouverneur de la province de Buenos Aires, Aníbal Fernández. Celui-ci a déclaré publiquement lors d'une interview que, grâce au travail de son gouvernement, l'Argentine avait atteint des taux de pauvreté inférieurs à ceux de l'Allemagne.

Cette déclaration qui a fait polémique faisait suite à celle du chef de l'état argentin, Cristina Fernández de Kirchner, qui avait certifié que le taux de pauvreté, en Argentine, ne dépassait pas 5%.

La “collecte” de Facebook pour combattre la pauvreté en Allemagne a dépassé toutes les attentes de son organisateur, connu sur les réseaux sociaux sous le nom de @elincontinente. Il ne s'attendait pas à obtenir tant d'adhérents et un tel retentissement médiatique.

Maintenant, s'il est vrai que selon les déclarations de Fernández de Kirchner, l'organisme chargé de mesurer le taux de pauvreté en Argentine, l'institut national des enquêtes et des statistiques(INDEC) aurait fait annoncé un taux de pauvreté d'environ 5%, ce même organisme n'a jamais publié ces données sur son site internet.

De son côté, l'institution qui en Allemagne se consacre à cette tache, la Statistisches Bundesamt parle de 20,3% de personnes touchées par la pauvreté et l'exclusion dans son pays. Ceci ne signifie pas forcément que l'Argentine ait dépassé les pays européens en terme d'inclusion sociale. L'origine de ce malentendu repose sur la différence entre les méthodes utilisées pour mesurer la pauvreté. En Argentine l'INDEC calcule le taux de “pauvreté absolue”, c'est-à-dire le pourcentage de la population dont les ressources ne parviennent pas à satisfaire la “Canasta Básica Total” (panier basique total), qui inclut les aliments et les services essentiels. En Allemagne, on mesure le taux de “pauvreté relative”, c'est à dire le pourcentage de population dont les revenus sont inférieurs à 50 ou 60 % du revenu moyen. Le revenu moyen allemand est de 1500€ par mois, ainsi la limite de la pauvreté relative va de 750 à 900€ par mois. De cette manière, selon les chiffres publiés par la Statistsches Bundesamt en Décembre 2014, 16,2 millons de personnes (20,3% de la population) était touchées par la pauvreté.

Dans ces conditions, même s'il est évident que selon la Commission pour l'Amérique latine (CEPAL), il existe en Argentine un progrès en matière de réduction de la pauvreté, la comparaison d'indices qui mesurent la pauvreté de façon totalement différente mène à des analyses erronées. Cette controverse a provoqué des réponses aux déclarations du chef de cabinet de la part d'utilisateurs de Twitter qui oscillent entre l'ironie, l'humour et l'indignation:

Anibal Fernández, “la pauvreté en Argentine serait moindre qu'en Allemagne!” Quel comédien remarquable!  pic.twitter.com/9bL466EmfT

— Game of Thieves ( jeu de brigands) (@gustavo_srcc) 9 juin 2015

Deux pays demandent une rencontre urgente avec Christina pour qu'elle les conseille sur la manière de faire baisser son taux de pauvreté sous la barre des 5%. L'Allemagne qui est à 10,3% et la Suisse qui est à 10,7%.

— Natalia Gomez Platz (@TaliGomezz) 8 juin 2015

La pauvreté est un des problèmes les plus graves de notre pays, cela paraît une plaisanterie de vouloir nous comparer à l'Allemagne.

— Pino Solanas (@fernandosolanas) 10 juin 2015

Rio de Janeiro : le financement participatif pour revitaliser une favela

mercredi 22 juillet 2015 à 08:32

Les responsables de la communauté de Caranguejo (le crabe en portugais), à  Rio de Janeiro, ont lancé une campagne de crowdfunding pour promouvoir la revitalisation de la “Praça do Vietnã” (place du Vietnam), considérée comme le centre social et urbain de la portion la plus élevée du complexe de favelas Pavão-Pavãozinho (paon, petite paon) et un belvédère naturel pour apprécier les vues ‘carte postale’ des plages de Copacabana et les coucher de soleil du Arpoador. Ce projet vise à améliorer la vie des habitants de ces quartiers par le pavage de la place et la construction d'un centre d'éducation itinérante en art urbain, Escolharte (jeu de mots avec le nom d'un poisson tropical, l'escalier, dont la consommation a un effet purgatif).

Source: As Boas Novas. (Les bonnes nouvelles)

L'immigration sud-africaine blanche reproduit-elle les schémas de l'apartheid à l'étranger ?

mercredi 22 juillet 2015 à 07:27
Nursing Home Just for ex-South Africans in Herzliya, Israel. Image Credit: Jonathan Paul Katz. Used with permission.

Maison de retraite pour les ex Sud-africains à Herzliya, Israël. Crédit photo : Jonathan Paul Katz. Utilisée avec autorisation.

Les ex Sud-africains blancs emportent-ils à l'étranger les privilèges dont ils bénéficiaient sous l'apartheid ? Ces ex Sud-africains ne s'identifient-ils uniquement qu'à travers l'Apartheid ? Wikipedia définit les Blancs d'Afrique du Sud comme étant une population d'Afrique du sud d'ascendance européenne qui ne se considère pas ou n'est pas considérée comme faisant partie d'un autre groupe racial (par exemple les Métis).

Jonathan Paul Katz, un écrivain d'origine américaine et sud-africaine, étudiant en Master d'études des migrations à l'université d'Oxford, aborde la question des “Blancs d'Afrique du Sud de la période de l'apartheid” dans un article du blog l'Afrique est un pays intitulé “Emporter les privilèges blancs à l'étranger : Les Africains du Sud de l'époque de l'apartheid et la diaspora blanche.” Il porte une attention particulière sur les Blancs d'Afrique du Sud qui ont quitté leur pays pour aller en Israël :

Ce n'est pas pour rien qu'ils ont rebaptisé Ra’anana, une banlieue chic au nord de Tel Aviv, du nom de “Ra’ananafontein” [fontein, signifiant “le printemps” en langue Afrikaans est une dénomination commune utilisée pour désigner des lieux d'habitation en Afrique du Sud et en Namibie]. Là, ainsi que dans la ville avoisinante de Herzliya, des milliers d'immigrants Blancs d'origine sud-africaine — tous Juifs ashkénazes en grande majorité — se sont installés dans un étroit microcosme. On peut vivre toute sa vie en Israël avec un cercle social uniquement composé de sud-africains blancs. Curieusement, beaucoup de ces transfuges s'identifient comme étant des ex-sud-africains.

Au début, je pensais que c'était une bizarrerie de la diaspora en Israël. En fait, il se trouve que beaucoup d'autres communautés d'expatriés blancs emploient également ce terme. Quand les immigrés blancs se revendiquent ex-sud-africains, ils signifient ainsi que l'Afrique du Sud n'est désormais plus leur pays — les implications politiques de ceci, deux décennies seulement depuis la fin de l'apartheid et la chute de la Rhodésie, sont rétrogrades.

Katz soutient que ces ex-sud-africains bénéficient de privilèges particuliers :

Dans les pays occidentaux au sein desquels ils s'installent, les immigrés blancs sud-africains bénéficient de régimes qui les récompensent du fait d'être blanc et de culture occidentale. Ainsi, lorsque certains d'entre eux se plaignent d'une affaiblissement de tels privilèges en Afrique du Sud, ils gagnent plus d'avantages à être blancs dans leurs pays d'accueil.

Il conclut :

C'est un secret de polichinelle que beaucoup de membres de la diaspora blanche soient nostalgiques de l'apartheid – cette posture est toujours fonction du contexte local. Aujourd'hui, on observe en chaîne des mails critiquant les protestations du mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis. Ces logiques s'étendent à l'action militaire : les publications de la communauté sud-africaine d'Israël sont remplies d'éloges sur les “opérations de sécurité” menées sur la bande de Gaza et félicitent l'armée israélienne qui est considérée comme étant à droite de l'échiquier politique, même en Israël.
[…] Ceci dit, l'Afrique du Sud à laquelle ces immigrés s'identifient – à l'instar des catégories de la diaspora sud-africaine les plus à droite politiquement – est l'Afrique du Sud de l'apartheid.

Réagissant à l'article [il n'y a pas de liens permanents vers les commentaires], un lecteur dénommé Justincase soutient que l'article est inutile car il ne dit rien qui ne soit déjà connu :

Super article mais l'information fournie est/devrait être d'une telle notoriété publique que l'article en devient inutile. Bien sûr que la plupart des Blancs d'origine sud-africaine ne s'identifient plus à l'Afrique. Beaucoup de gens de cette communauté ont été éduqués ou auto-éduqués dans l'idée que tout ce qui n'est pas blanc n'est pas civilisé et représente une menace. Il est donc évident que ceux qui ont embrassé ce genre d'éducation quitteront tout pays qui ne leur permet plus de vivre en accord avec leurs croyances et qu'ils vont rechercher des pays qui ont une position plus militante à l'égard de leur cause (ex : Israël ou l'Amérique).

Port, un autre lecteur, retient :

Soyons honnêtes, les Juifs sont toujours les premiers à quitter les quartiers dans lesquels une personne noire emménage.

S'opposant à l'argument de Port sur la fuite des Juifs, Vynberber a donné des exemples de solidarités exprimées par les Juifs à l'égard du mouvement anti-Apartheid en Afrique du Sud :

Dennis Goldberg, Arthur Goldreich, Harold Wolpe, Joe Slovo.
Regardez ces types. Goldberg a été emprisonné par le Parti national pendant 22 ans !
A l'époque de l'apartheid, la population juive en Afrique du Sud représentait 10% de la population blanche et 80% des Blancs impliqués dans le mouvement anti-apartheid étaient juifs…

Fredhatman affirme que les “ex-sud-africains” n'ont peut-être jamais été des vrais sud-africains :

[…] j'ajouterais seulement qu'il se trouve peut-être que ces “ex-sud-africains” n'ont jamais réellement été des sud-africains mais ont été tout simplement, sur le plan économique, des opportunistes, qui ont trouvé plus facile de vivre ailleurs. J'espère juste qu'ils ne vont pas dénigrer les tentatives de mon pays, faisant actuellement face à de nombreux défis, d'évoluer vers une nation démocratique et non élitiste que Mandela se représentait. Nous avons une longue route à parcourir mais ces expatriés n'y contribuent en rien en dehors de leur amertume et de leur préjugés.

Wessel van Rensburg critique les privilèges des Sud-africains blancs en Occident :

“Dans les pays occidentaux où ils s'installent, les sud-africains Blancs bénéficient de régimes qui les récompensent du fait d'être blancs et de culture occidentale.”

Pas nécessairement. Le privilège blanc n'est pas réparti de manière égale. J'ai fait un documentaire sur les immigrés sud-africains à Londres, en majorité Afrikaans (blancs) et métis. Lors de deux soirées organisées (principalement) de manière séparée par chaque groupe, je leur ai posé les mêmes questions sur pourquoi ils étaient au Royaume-Uni et sur ce qu'ils pensaient de l'Afrique du Sud. Les réponses étaient remarquablement similaires. Ils avaient peur pour leur emploi et de la criminalité mais leur pays leur manquait.

La chose intéressante bien sûr c'est que ces deux groupes se réunissent dans des zones similaires de Londres : Stratford, Leyton – les zones des classes populaires. Les Juifs sud-africains se sont installés depuis longtemps dans les zones les plus chics du nord de Londres comme Golders Green, tandis que les Blancs britanniques de classe moyenne se sont installés dans les zones comme Wimbledon.

Jane Duncan, professeur à l'université de Johannesburg en Afrique du Sud, a partagé l'article sur sa page Facebook.

Les réactions face à cette publication montrent des divisions marquées.

Emma Gordon Blass a indiqué que l'article dénote “une écriture et un niveau académique médiocres”:

Je présume que vous avez publié cet article en raison de son caractère lamentable ! Le simple fait que les liens ne fassent référence à rien d'autre qu'aux éléments en discussion démontre que l'auteur a une écriture et un niveau académique médiocres.

La plupart des sud-africains de l'étranger sont fiers de leur pays d'origine et ne s'identifient pas comme étant des “ex” sud-africains. Il y a trop de préjugés anti-Blancs et antisémites en présence pour prendre ces opinions au sérieux.

Étant d'origine juive, sud-africaine et vivant à l'étranger, Blass soutient qu'elle a un point de vue personnel sur le problème :

Je suis a) une sud-africaine vivant à l'étranger et b) juive. Par conséquent, j'ai une perspective plus personnelle sur ces allégations radicales relatives aux prétendus privilèges/préjugés. Je ne suis pas en possession de tous les éléments factuels mais je connais beaucoup de sud-africains devenus américains qui poursuivent les idéaux démocratiques dans leur pays d'adoption, tout comme ils le faisaient déjà dans leur pays natal.

Dennis Levy défend les immigrés sud-africains d'Israël en soutenant qu’ Israël au moins est une démocratie comparée à l'Afrique du Sud où tout le monde sait d'avance qui gagnera les prochaines élections :

Des racistes comme vous qui accusent les Juifs de tout sont la raison pour laquelle ces Juifs ont quitté l'Afrique du Sud et vivent maintenant dans un endroit où il n'y a pas d'antisémitisme. Au cas où vous ne le sauriez pas, Israël est une démocratie au sein de laquelle il est possible de changer le gouvernement. En Afrique du Sud, on sait tous quel sera le parti vainqueur aux prochaines élections, qu'importe les crimes qu'il commette.

En réponse à ceux qui attaquent la qualité de l'article, Jane Duncan rétorque que les critiques tentent d'occulter les preuves présentées dans l'article :

L'article n'est pas du tout mal écrit. C'est un argument trop souvent utilisé pour dénigrer un article et pour ne pas avoir à faire face à son contenu. Les liens sont parfaitement pertinents par rapport aux contenus fournis. Aujourd'hui, les gens migrent tout le temps afin de trouver une vie meilleure; c'est pourquoi agir en tant que tel est un droit humain. Nier qu'il y ait une fuite des Blancs d'Afrique du Sud et que beaucoup de Blancs aient quitté le pays parce qu'ils n'aimaient pas vivre sous un gouvernement noir, et qu'ils créent des enclaves blanches ailleurs, c'est nier la réalité.

Fred Hartman a trouvé matière à réflexion dans l'article :

En tant que sud-africain blanc qui a quitté l'Afrique du Sud durant l'apartheid (1984) et qui est retourné au pays avec la vision d'une “nation arc-en-ciel” (1997), je trouve cet article (qui est plutôt un article d'opinion ?) très intéressant et valant la peine d'y réfléchir. Il vaut la peine de débattre avec un esprit ouvert plutôt qu'avec une posture rigide et sur la défensive.

Enfin, Anna Majavu remarque qu’une des zones d'installation attribuée aux sud-africains blancs en Israël a été volée au village palestinien de Bili'in :

Bon article. Merci de l'avoir publié, Jane. Cela sert de révélateur sur la réalité de l'hégémonie sud-africaine blanche dans des colonies israéliennes illégales. La terre du village palestinien de Bili'in a été volée sous mes yeux pour aider à la construction de Modi'in Ilit, une nouvelle colonie israélienne spécialement destinée aux sud-africains blancs.

A Trinidad et Tobago, le ras-le-bol de la communauté chinoise face aux stéréotypes culinaires raciaux

mardi 21 juillet 2015 à 23:45
"Pepper Mango", a beloved Trinbagonian preserved fruit delicacy that was "inspired by the Chinese". Photo by Priya Saihgal, used under a (CC BY-NC-ND 2.0 license.

“La mangue poivrée”, un fruit délicat d'origine chinoise apprécié des Trinidadiens. Photo de Priya Saihgal, utilisée sous licence Creative Commons BY-NC-ND 2.0 license.

La semaine dernière, la cuisine chinoise a fait les titres des journaux à Trinidad et Tobago, non pas pour ses savoureuses recettes à base de poulet mais plutôt à cause d'une vidéo virale diffusée sur les réseaux sociaux, montrant un homme présumé travailler dans un restaurant chinois, en train de dépecer un chien.

Quel que soit le niveau d'inquiétude soulevé par le partage de la vidéo, les autorités publiques ont rapidement amplifié les craintes à travers les médias grand public. Alors qu'une réponse mesurée provenant de la Société Trinidadienne pour la prévention de la cruauté envers les animaux (TTSPCA) indiquait procéder à des investigations plus larges pour en savoir plus sur la vidéo et les circonstances qui l'entourent et évoquait la possibilité que les auteurs de ces actes encourent une peine prévue par la loi sur les infractions sommaires qui traite de la cruauté envers les animaux, le ministre de la santé a donné une interview dans laquelle il a fait un parallèle entre la baisse de la population des chiens errants et l'augmentation des articles au menu dans les restaurants chinois.

“Je ferais plutôt attention”, a-t-il précisé au public, “car je sais qu'en Chine, on mange des rats, des chiens, des rongeurs, des chats et d'autres choses”. Il a poursuivi son propos en évoquant le fait que les immigrés chinois ont apporté leurs habitudes culturelles à Trinidad et Tobago ” et qu'on ne puisse pas faire grand chose pour mettre fin à cela”.

La réaction contre les déclarations de Khan a été presque immédiate. Les employés de plusieurs restaurants chinois ont condamné ses propos en les qualifiant d'erronés et irresponsables. Le site web satirique Wired868 a fait des gorges chaudes des déclarations du ministre de la santé :

Question : Comment transformer un problème potentiel en crise ?

Réponse : Allez demander de l'aide au ministre de la santé, le Dr Fuad Khan.

Ainsi, après avoir visionné avec curiosité un couple d'Asiatiques en train de dépecer un chien dans un endroit qui pourrait se trouver aussi bien à Trinidad et Tobago qu'ailleurs, le ministre de la santé tente d'allumer un feu avec du kérosène.

Le post poursuit :

Khan sous-entend que les Chinois mangeraient tout ce qui n'est pas traçable et seraient probablement des voleurs de chiens, masquant leur goût en les faisant passer pour autre chose et nous faisant payer pour qu'on les mange.

Tout ceci ne repose que sur une ancienne coutume pratiquée dans certains endroits en Chine, sur le fait que quelqu'un dépèce un chien et sur le fait qu'il ne rencontre que peu de chiens errants sur son chemin lorsqu'il se rend au Parlement.

[…]

C'est ce que le Président Anthony Carmona a récemment appelé la “logique de comptoir”. […] Bien que Carmona soit le chef de file de cette tendance, il n'exerce pas ce pouvoir à l'heure actuelle.

La logique de comptoir, c'est : lorsque le ministre de la santé donne une image des restaurants chinois aussi attractive que peut l'être celle d'un visa américain pour Jack Warner, à ceci près qu'il n'envoie pas de personnel sanitaire contrôler les cuisines de notre part.

La logique de comptoir, c'est : lorsque le ministre de la santé a plus de théories sur les recettes de cuisine chinoise que sur la fraude rampante qui existe au sein de la multimillionnaire autorité financière du fonds “Children's Life” (CLFA)

Cependant, quelques internautes ont mordu à l'hameçon et ont commencé à mettre tous les Chinois dans le même panier — On a regrettablement noté sur Facebook de nombreux posts, aux vues courtes, leur demandant de “rentrer en Chine” — mais les réseaux sociaux se révélant être également un merveilleux outil, ils ont servi de canaux d'expression à travers lesquels les Trinidadiens d'ascendance chinoise ont riposté contre ces stéréotypes raciaux.

Sur Facebook, Lily Kwok a posté une photo d'elle avec une pancarte sur laquelle on peut lire : “Je ne retournerai pas en Chine. Je suis Trinidadienne.” En utilisant le hashtag #IAmAPerson, elle a invité “toute personne intéressée à la rejoindre en prenant une photo qui envoie un message positif et constructif sur les réseaux sociaux pour combattre l'ignorance, la xénophobie, l'intolérance et le racisme ” :

lily

Jenny Lin Hulder a suivi l'initiative :

jenny

Lee Ann Beddoe s'est également jointe à l'initiative de Kwok et a appelé les personnes partageant le même avis à faire de même, même s'ils n'étaient pas d'ascendance chinoise. Elle a indiqué :

Les Chinois ont contribué au développement de Trinidad & Tobago depuis qu'ils sont arrivés ici il y a 200 ans et ils continuent de faire de même qu'ils soient récemment arrivés sur le territoire ou qu'ils y soient installés depuis des années.

Rhoda Bharath a remplacé sa photo de profil par celle de Kwok, en précisant :

J'invite mes amis à utiliser mon actuelle photo de profil à la place de la leur pendant quelques heures.
Le temps de prendre publiquement position contre les stéréotypes et le racisme.

Les déclarations de Khan ont ramené un flot de souvenirs à Andrea Cwh-Coutain, qui indique que “le racisme à l'encontre des Chinois n'a jamais pris fin, il est juste amplifié par un incident médiatisé !”

Ce que je trouve effarant c'est le fait qu'un ministre puisse faire des déclarations publiquement et lancer des calomnies sans que l'on procède à une enquête ? C'EST CE QUI NOUS EST LE PLUS PRÉJUDICIABLE !

EST-CE QUE LE MINISTRE KHAN A PRÉSENTÉ DES EXCUSES DEPUIS ? SI CE N'EST PAS LE CAS, IL DOIT S'EXCUSER AUPRÈS DE TOUTE LA POPULATION CHINOISE !!!  […]

Ce problème est allé au delà d'une simple affaire d’ “immigrés Chinois qui mangent du chien”, c'est devenu à présent une attaque à l'encontre du commerce chinois et de l'ensemble des Chinois.

Au moment où cet article était publié, le Ministre Khan n'avait toujours pas présenté d'excuses formelles pour ses déclarations.

Sur Twitter, “El Chapo”, vrai ou faux, menace Donald Trump pour ses propos racistes sur les Mexicains

mardi 21 juillet 2015 à 18:09
Uno de los memes creados por usuarios sobre la fuga del Chapo Guzmán y Donald Trump.

- El Chapo : “Répète un peu ce que tu disais sur les Mexicains pour voir ?” – Trump : “C'était juste une blague, Chapo !” “L'évasion de Chapo Guzmán” : un des nombreux mèmes qui ont vu le jour sur les réseaux sociaux en référence à l'évasion d'“El Chapo” ainsi qu'à la polémique autour des propos racistes de Donald Trump à l'égard des Mexicains.

Un compte Twitter au nom du narcotrafiquant Guzmán Loera, dit “El Chapo”, a menacé le magnat de l'immobilier Donald Trump, à la suite de propos désobligeants tenus par l'homme d'affaire à l'égard des immigrants mexicains.

Donald Trump, qui s'est engagé dans la course à l'élection présidentielle américaine de novembre 2016 en tant que représentant du Parti Républicain, a raillé le Mexique en tweetant depuis son propre compte en réaction à l'évasion récente de Guzmán Loera :

Le plus grand baron de la drogue du Mexique évadé de prison. Une corruption sans limites, et les Etats-Unis en payent le prix. Je vous l'avais dit !

Le magnat a également profité de l'occassion pour faire remarquer qu'”El Chapo” et les cartels de la drogue utilisent la frontière impunément, et d'ajouter qu'ils en tirent des milliards de dollars. “Pendant que nous, on récolte assassins, drogue et criminalité, eux récoltent l'argent”, a-t-il déclaré.

Enfin, après que le grand public et les médias lui ont demandé de présenter ses excuses pour avoir affirmé que le Mexique n'envoyait que des individus douteux de l'autre côté de la frontière, Donald Trump a renchéri, écrivant que “cela s'était révélé vrai” dans un tweet où il identifie “El Chapo”.

Samedi soir, sur les comptes Twitter dont “El Chapo” ainsi que des membres de sa famille seraient détenteurs, on savourait d'avance l'évasion du chef de cartel. Le compte @elchap0guzman, aux 200 000 abonnés et qui serait géré par le leader du cartel de Sinaloa, a fait savoir qu'il avait déjà retrouvé ses enfants, Archivaldo et Alfredo Guzmán.

La personne en charge du compte a également lancé diverses menaces et injures contre Donald Trump en réponse aux commentaires de ce dernier sur Twitter.

Continue à me les briser et je te fais ravaler tes put**** de mots sale enc*** de blanc

Du pain bénit pour les utilisateurs de réseaux sociaux, qui ont réagi sur le ton de l'humour par l'intermédiaire de détournements :

Memes Mexico Trump and El Chapo

“El Chapo” s'est évadé de la prison fédérale d'Altiplano samedi dernier, aux alentours de 21 heures (heure locale). L'évasion a été confirmée dimanche par la commission de sécurité du Mexique, la Comisión Nacional de Seguridad (CNS).

Le directeur de la CNS, Monte Alejandro Rubido García, a révélé qu'une fouille de la cellule avait permis de découvrir un trou de 50 cm par 50 cm près de la douche. Guzmán Loera a descendu un conduit vertical de 10 mètres grâce à une échelle pour ensuite rejoindre un tunnel de près d'un kilomètre et demi de long. Le tunnel, équipé d'électricité et de canalisations, était bien éclairé et ventilé.