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Avez-vous ce qu'il faut pour être rédacteur en chef au Mexique ?

jeudi 6 février 2014 à 18:43

Sur PBS.org vous pouvez participer à “The Reportero Challenge” [Le Challenge du journaliste], un jeu inspiré du documentaire Reportero qui présente différents scénarii auxquels les journalistes et rédacteurs en chef font face au Mexique : 

On vous propose le poste de rédacteur en chef du Centinela-Investigador. Depuis ses débuts, le journal résiste face aux cartels de la drogue et à un gouvernement corrompu, les décisions que vous prendrez affecteront la crédibilité du journal, sa distribution et la sécurité de son équipe. 

Avez-vous ce qu'il faut ? Relevez le défi ici.

“Assurer que chaque citoyen sera reconnu comme centrafricain à part entière”

jeudi 6 février 2014 à 16:48
Mme Beatrice Epaye via Centrafrique Press blog -Domaine public

Mme Beatrice Epaye via Centrafrique Press blog -Domaine public

Mme Béatrice Epaye est une ancienne députée et aujourd’hui membre du Conseil national de transition de la République Centrafricaine et qui aujourd'hui siège au Parlement de la CEMAC, à Malabo en Guinée Equatoriale, où elle représente le CNT centrafricain. Mme Epaye est aussi la Présidente de la Fondation “La Voix du Coeur”, qui est actuellement un lieu d'accueil et de soutien aux enfants des rues à Bangui, capitale de la Centrafrique. Mme Epaye a acceptée de répondre à nos questions sur la situation en Centrafrique à ce jour et les mesures à prendre pour éviter une catastrophe humaine dans son pays :

 Dans votre localité, quelle est la situation a ce jour ? 

BE: Je suis une habitante de Bangui la capitale de la RCA, une ville meurtrie par le conflit. Tous les jours, de chez moi, j'entends des coups de feux venus de certains quartiers de Bangui. Ma maison comme beaucoup d’autres accueillent des proches venus de quartiers plus fragiles. Les gens fuient et beaucoup se sont regroupés dans des lieux qu'ils estiment sécurisés : Aéroport, Mosquées, Églises, dans des familles, en brousse dans la périphérie de Bangui ou en République Démocratique du Congo de l'autre côté du fleuve Oubangui.
De même, le Centre « Voix du Cœur » que j’ai fondé est devenu un lieu de regroupement pour les enfants de la rue en détresse. Là chrétiens et musulmans se côtoient, s’entraident.

 Comment gérez vous les incertitudes et quels sont les besoins les plus pressants à ce jour ?

BE: Effectivement c'est une situation difficile et précaire pour tout le monde : à tout moment le pire peut se produire! Quand on sent le danger, on cherche un abri.
Le plus difficile pour les familles et sur les sites des déplacés, c'est de ne pas avoir à manger ni avoir la possibilité de se soigner. Les salaires ne sont pas payés depuis 4 mois, et l'aide humanitaire n'est pas suffisante, ou même parfois inexistante. Dans leurs fuites les populations ont laissé derrière elles le nécessaire pour le quotidien et manquent du minimum pour la survie. Ensuite les enfants ne vont pas à l'école… on en est à un tel point que je ne peux pas le décrire.

 Comment la violence entre chrétiens et musulmans est montée aussi vite dans un pays qui n'est pas connu pour des conflits religieux ?

BE: Effectivement, le pays n'a jamais connu de conflits religieux. Les deux communautés ont toujours vécu ensemble en cohésion. Les familles s'échangent les repas lors des fêtes de Pâques, de la Tabaski, du Ramadan, de Noël et lors des mariages religieux. Lors du coup d’État nous avons vu parmi les rebelles des étrangers, engagés comme mercenaires. Depuis le début de leur progression ils ont utilisé les communautés musulmanes avec un discours de libérateurs des musulmans face aux mécréants qui les maltraitent. Ils ont pu enrôler beaucoup de jeunes qui les ont aidé à s'attaquer aux biens de l’église et faire les exactions que nous avons tous connues. Jusqu’à maintenant, nous avons toujours recherché à vivre en harmonie entre Centrafricains, avec nos différences de confessions ; comme nation, nous avons aussi accueilli beaucoup de personnes et de familles venant des pays voisins. Cependant, il y a l'attitude de certains agents de l’État face à des concitoyens ou des résidents qu’ils supposent musulmans. Ceux-ci sont freinés dans leur démarche pour un papier administratif ou pour passer un barrage des forces de l'ordre. De même, les populations du nord-est de la RCA proches du Tchad et du Soudan (Darfour), vivant à plus de 1000 KM de la capitale, et majoritairement musulmanes, bénéficient peu du soutien de l’Etat parce que l’administration et les services publics sont quasi inexistants dans cette région, ce qui peut amener les habitants à se sentir laissés pour compte. Ces populations sont plus liées aux populations frontalières des autres pays voisins, ce qui est normal et parlent ensemble la même langue, ont une culture proche, mais ils sont alors perçus comme étrangers et eux-mêmes se sentent loin de la majorité chrétienne du pays. Au cœur du conflit que nous vivons, en ce moment, la grande majorité silencieuse des Centrafricains refusent la violence et beaucoup ont eu a agir pour protéger ou sauver la vie d’autres, souvent d’une autre communauté religieuse qu’eux.

 Vous dites qu'il est essentiel que les communautés se parlent et dialoguent pour résoudre les problèmes. Selon vous, quelles sont les conditions nécessaires pour que ce dialogue s'instaure. Comment la communauté internationale peut elle être d'une aide sur ce sujet ?

BE: J'estime que parallèlement à la sécurisation du pays il faut commencer la réconciliation entre les communautés.
Tout d'abord, rassurer la communauté musulmane qui est en train de quitter le pays, elle fait partie prenante de la RCA. Il s'agit de réfuter toute idée soit de les chasser, soit de scission du pays. Il faut éliminer dans les mentalités la confusion systématique entre Seleka et musulman.
Inviter à ouvrir un processus de dialogue politique entre toutes les parties prenantes aux conflits, mais aussi avec les acteurs non-armés afin de lancer un processus de réconciliation nationale à même d'apaiser aujourd'hui les populations désemparées et leur redonner confiance dans l'avenir.
Dès la rentrée scolaire, qu'on commence à mettre en place un programme sur le vivre ensemble pour les enfants, et aussi l'élargir dans les quartiers et villages.
Il faut renforcer la sensibilisation déjà initiée par la plate-forme inter-religieuse dans les Églises, les Mosquées et autres Temples, ainsi que d'autres initiatives locales qui concourent à la paix”. Il est vrai que l'idée d'organiser des élections fait partie des priorités de la Communauté internationale, mais cette idée fait certainement peur à la communauté musulmane centrafricaine. C'est pourquoi il serait souhaitable que parallèlement au processus électoral, soit amorcé un programme de réconciliation nationale, une démarche qui assure à chacun qu’il sera reconnu comme centrafricain à part entière.

Quelles sont les autres besoins pressants pour la Centrafrique maintenant ? Quelles solutions peut on proposer ?

BE: Le besoin le plus pressant pour la RCA c'est d'abord la sécurité pour son peuple. L'idéal serait que les familles rentrent chez elles avant les premières pluies du mois de février, que l'aide humanitaire arrive aux habitants partout où on peut les trouver (alimentation, eau potable, soins, couchages, produits d'hygiène, vêtements…). Ce serait aussi le paiement des salaires aux fonctionnaires.

La gastronomie argentine à travers les migrations

mercredi 5 février 2014 à 23:50

Les différents flux migratoires que connaît l'Argentine depuis les années 1880 jusqu'à aujourd'hui ont contribué à la richesse et la variété de la gastronomie traditionnelle du pays.

Les différentes Ferias de Colectividades (événements culturels) organisées par les communautés qui composent le pays sont un témoignage de cela. Ces événements ne rassemblent pas seulement les danses traditionnelles, les élections de reines de beauté et la vente de souvenirs, mais aussi les plats traditionnels de chaque pays. La Fiesta de Colectividades de Rosario [espagnol, comme les liens suivants], par exemple, présente chaque année un menu varié par des communautés latines, européennes et asiatiques. Dans la vidéo suivante, la communauté paraguayenne nous présente les plats traditionnels préparés et vendus lors de cette même fête. 

Sur Facebook, la page Encuentro Anual de Colectividades présente quelques-uns des plats vendus au cours de l'édition 2014 à Alta Gracia, une ville située dans la province de Córdoba connue où a vécu Che Guevara :

Imagen de la página de facebook Encuentro Anual de Colectividades

Image de la page Facebook Encuentro Anual de Colectividades

La province de Misiones célèbre également chaque année, en septembre, sa traditionnelle Fiesta Nacional del Inmigrante (Fête Nationale des Immigrants). Pour l'occasion, la communauté polonaise, parmi d'autres communautés, présente sa recette du Kursak Polski na Royezaj, le poulet à la Polonaise:

Ingrédients
1 poulet
1 gros oignon
2 poireaux
1 poivron rouge moyen
1 poivron vert moyen
200 grammes de crème
200 grammes de champignons
sel et poivre

Préparation de la sauce

Hacher finement l'oignon, faire revenir avec une cuillerée d'huile, ajouter les poivrons coupés en dés puis le poireau finement haché. Remuer, ajouter la crème et les champignons. 

Faire cuire pendant cinq minutes, puis saler et poivrer à volonté.

Ajouter éventuellement de la noix de muscade.

Ajouter du lait si la sauce est trop épaisse. Servir avec du poulet grillé ou cuit au four.

Mais des fêtes spécifiques, comme celle des Allemands de la Volga installés en grande majorité dans la province d'Entre Ríos, ont également été créées. Cette communauté est issue de la zone européenne méridionale de la Russie, à proximité de la Volga. Arrivés en Argentine en 1878, ils ont conservé leurs traditions et leur langue. La gastronomie n'a pas été oubliée, comme nous le montre l’Association Argentine des Descendants d'Allemands de la Volga dans cette vidéo présentant la recette du kreppel:

D'autre part, de nombreux restaurants proposent une cuisine étrangère. La communauté croate d'Argentine maintient ses traditions culinaires, comme le restaurant croate Dobar Tek. Voici une vidéo nous montrant “l'art” de réaliser un strudel aux pommes :

La communauté arménienne est également très active en Argentine. Romina Boyadjian propose les cinq meilleurs plats issus de la gastronomie arménienne, mais précise que la communauté étrangère a réinventé les plats traditionnels:

Curieusement, la nourriture arménienne mangée en Argentine est très différente de celle consommée en Arménie. Cette différence est due aux réinventions exercées par les diverses populations à partir des coutumes de leur terre natale et qui finissent par être appréciées par la nouvelle communauté. Certains aliments sont ainsi considérés comme traditionnels ici et pourtant inconnus là-bas. 

Moisés Ville [fr], une des villes symboles de l'immigration juive en Argentine, a été formée par les premiers immigrants arrivés dans le pays. Une vidéo de Señal Santa Fe permet de voir la ville et la façon dont les traditions ont été maintenues grâce à ses plats les plus populaires comme le strudel et les knishes, entre autres:

Mais quel est le plat le plus rapidement adopté par les immigrants à leur arrivée en Argentine ? L'asado (la grillade) bien sûr, la grande majorité des nouveaux venus étant des agriculteurs. En outre, la viande demeurait la nourriture la plus économique. Voici quelques images du Club Argentin des Asadores a la Estaca (grilleurs à la broche) qui vous mettront l'eau à la bouche.

Asado a la Estaca - Imagen. Laura Schneider

Asado a la estaca – Image de Laura Schneider

Les blogueurs arabes : “Nous devons cesser de penser que la technologie va régler toutes nos difficultés”

mercredi 5 février 2014 à 23:39

Cet article a été publié à l'origine sur El Diario, en espagnol. La version anglaise est d'Ellery Roberts Biddle.

Sièges vides pour ceux qui étaient absents de #AB14. Photo par Hisham Almiraat via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Sièges vides pour ceux qui étaient absents de #AB14. Photo d'Hisham Almiraat via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

[Les liens dirigent vers des pages en anglais] “Ceux qui vivent dans les sociétés occidentales ne comprennent pas l'importance de pouvoir critiquer les actions de leur gouvernement. C'est un droit que nous n'avons pas dans nos pays.”

C'est ainsi que Walid Al-Saqaf, fondateur du Portail Yemen, entama la discussion sur la censure et la surveillance numérique lors de la Rencontre des blogueurs Arabes #AB14 qui s'est tenue du 20 au 23 Janvier à Amman (Jordanie).

Bannière invitant à la libération d'Alaa Abd El Fattah et Bassel Safadi, anciens participants de la Rencontre des Blogueurs Arabes.

Bannière invitant à la libération d'Alaa Abd El Fattah et de Bassel Safadi, anciens participants à la Rencontre des Blogueurs Arabes .

Le contexte politique de cet événement a radicalement changé depuis la dernière rencontre de septembre 2011, lorsque des blogueurs et des activistes de tous les pays arabes se sont rassemblés en Tunisie, réunis autour d'une bannière sur laquelle était inscrit: “Bienvenue à la Tunisie Libre.” Depuis cette période, la censure et la répression se sont poursuivies. Le sentiment d'espoir intense et notable de la dernière rencontre, alimenté par les révoltes contre les dictatures de la région, a mené à des transitions difficiles dans certains cas et à des conflits armés dans d'autres, toutes luttes que nous observons parfaitement dans le monde internet.

“Nous devons cesser de penser que la technologie va résoudre tous nos problèmes,” défendit Al-Saqaf. “La censure est là pour rester, quelque soient les outils, nous devons donc cesser d'être obsédés par ceux-ci et commencer à regarder le long terme.”

La rencontre s'est focalisée sur la poursuite stratégique de la protection contre la censure et la surveillance, et la préservation de liens dans un milieu qui se sent de plus en plus fragmenté chaque jour. Un projet photographique réalisé sur place met en relief un message de chaque participant.

“Nous observons le gouvernement, pas autre chose,” message du blogueur Marocain Zineb Belmkaddem durant la rencontre des blogueurs Arabes à Amman. Photo autorisée d'Amer Sweidan.

“Nous surveillons le pouvoir, pas l'inverse,” message de la blogueuse marocaine Zineb Belmkaddem durant la rencontre des blogueurs arabes à Amman. Photo autorisée d'Amer Sweidan.

Cette année, l'absence de deux participants aux réunions précédentes a été particulièrement remarquée: le blogueur égyptien Alaa Abd El Fattah et le développeur syrien Bassel Safadi. La rencontre leur a été dédiée, en tant que journalistes et activistes emprisonnés dans la région. Une déclaration appelle à la libération de l'avocat syrien Razan Zaitouneh, enlevé en décembre à Damas. Il est co-fondateur du Centre Syrien d'Information sur les Violations, un groupe qui dénonce les violations des droits de l'homme.

En tant que collectif, nous avons le devoir de manifester notre solidarité aux activistes défendant la liberté et exposant les violations des droits humains au service de notre humanité commune. Nous au AB14 demandons à l'ONU et à tous les pays impliqués dans la Conférence de Paix Genève II sur la Syrie d'établir de réels mécanismes de protection et de garantir la libération des prisonniers d'opinion et des otages en Syrie.

Ce n'était pas les seuls absents. Un Syrien membre de Enab Baladi, un projet de presse locale indépendante créé au début du soulèvement de mars 2011, a été renvoyé en Turquie à l'issue d'un interrogatoire de plusieurs heures à l'aéroport d'Amman. Deux participants irakiens se sont vus tous les deux refuser des visas d'entrée. Des entraves permanentes aux voyages des citoyens entre les pays de la région demeurent (à la dernière rencontre, les participants palestiniens n'ont pas pu entrer en Tunisie) une réalité en contradiction avec la supposée unité régionale.

“Je n'ai pas de mots, si ce n'est la honte, pour décrire la façon dont les régimes arabes traitent les citoyens des autres pays arabes , tandis qu'une personne détenant un passeport européen peut se déplacer librement sans visa à travers pratiquement toute la région ,” écrit Abir Kopty. Elle ajouta: “Nous continuerons à nous battre tant que nous serons séparés par des frontières ou des régimes autoritaires.”

Cameroun: La langue “Français-Camerounais”

mercredi 5 février 2014 à 23:11

Dans un billet humouristique, Dania nous présente quelques expressions du langage né du mélange entre le français et des langues locales:

Ekiéé ! (Exclamation de surprise). Cela se dit même dans les conseils ministériels du pays qu’on appelle le Cameroun. Là-bas, le français a ses codes, un mélange de pidgin english, de langues vernaculaires et même de camfranglais, ce nouveau langage qui vous perd si vous n’êtes pas initié. Mais les camerounismes vont bien au-delà de simples néologismes.