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De superbes images de lucioles au Japon

lundi 18 juillet 2016 à 19:26
Fireflies / ホタル

Lucioles. Photographie de l'utilisateur de Flickr 禾 Lin. Licence: CC BY-NC-ND 2.0 (pas de produit dérivé).

Si vous avez de la chance, vous pouvez apercevoir des lucioles au Japon chaque année, de fin mai à début juin. Les lucioles, dont le Japon abrite la variété asiatique Luciola parvula, ont besoin d'eau vive pure et ont longtemps été associées aux rizières, inondées chaque mois de mai.

Les chances d'en voir diminuent cependant chaque année avec le vieillissement de la population rurale et le découpage des rizières.

Dans le cadre du concours de photographie organisé par le Club de photographie de Tokyo en juin 2016, de nombreux photographes ont soumis des images superbes et surréalistes de lucioles à travers tout le Japon.

Photographie de Nakanishi Shingo

— Club de photographie de Tokyo / @tokyocamerajp

Photographie de l'utilisateur d'Instagram s_t_523

— Club de photographie de Tokyo / @tokyocamerajp

Photographie de Takao Sudo

— Club de photographie de Tokyo / @tokyocamerajp

Photographie de Hiroyuki Shinohara

— Club de photographie de Tokyo / @tokyocamerajp

Photographie de Takahiro Bessho

— Club de photographie de Tokyo / @tokyocamerajp

Photographie de Apple Man

— Club de Photographie de Tokyo / @tokyocamerajp

「源氏と菖蒲の共演」 (2016.6.5 岐阜県揖斐郡) #tokyocameraclub #東京カメラ部 #igersjp #lovers_nippon #icu_japan #wu_japan #bns_japan #webstagram #wounderful_places #nightphotography #phos_japan #picturetokeep_night #japan_night_view #team_jp_西 #special_spot_vip #color_of_day #奥行き同盟 #写真好きな人と繋がりたい #写真撮ってる人と繋がりたい #ファインダー越しの私の世界 #instagramjapan #instagood #instagrammers #岐阜 #love_nippon

A photo posted by 淳 (@atsushi.k.photography) on

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“Genji and sweet sedge duet.” (Ibi, Gifu, June 6, 2016)  #tokyocameraclub #igersjp #lovers_nippon #icu_japan #wu_japan #bns_japan #webstagram #wounderful_places #nightphotography #phos_japan #picturetokeep_night #japan_night_view #special_spot_vip #color_of_day

Le Club de photographie de Tokyo twitte en Japonais et publie également des billets sur son compte Instagram ainsi que sur son propre site internet. On peut voir les soumissions au concours de photographie sur Instagram sous le hashtag #東京カメラ部.

Les fans japonais ravis par la performance ‘cosplay’ d'une patineuse russe

lundi 18 juillet 2016 à 18:15
Evgenia Medvedeva

Evgenia Medvedeva. Image d'une vidéo très partagée sur les réseaux sociaux.

Une patineuse russe, star de son sport, a conquis les cœurs des fans japonais de patinage ainsi que ceux des otaku (aficionados des mangas et dessins animés) en apparaissant vêtue comme le célèbre personnage Sailor Moon [anglais] lors d’un gala.

Comme l’a rapporté le site d’informations Meduza [anglais], la performance télévisée d’Evgenia Medvedeva lors du spectacle « Dreams on Ice », le 10 juillet dernier au Japon, est rapidement devenue virale [japonais] sur Twitter et les autres réseaux sociaux.

Voici Medvedeva-chan, se transformant en Sailor Moon, comme dans le dessin animé du même nom que j’ai vu un nombre de fois incalculable. Chère Medvedeva-chan, merci d’aimer autant Sailor Moon !

“Chan” est un suffixe japonais affectueux.

A seulement 16 ans, Medvedeva a déjà récolté de nombreuses médailles – la patineuse russe est ainsi championne du monde en titre, championne d’Europe, vainqueur de la Finale du Grand Prix 2015, et championne de Russie [anglais].

Dreams on Ice est un spectacle annuel de patinage artistique [japonais] au Japon, où ce sport demeure très populaire, même en été [anglais]. Le gala attire les meilleurs patineurs du pays mais aussi du monde entier. Cette année, Medvedeva a ainsi été conviée à patiner devant les fans nippons.

Pour quelques-uns d’entre eux, c’est un rêve qui se réalise :

Medvedeva-chan semble être la vraie Sailor Moon !

(Le titre de l’article disait, en partie, “Elle est la reine du ‘miracle jump’. »)

 

Avant même de patiner en tant que Sailor Moon au Japon, Medvedeva postait régulièrement des messages à propos de dessins animés sur Twitter. Elle tweete ainsi sur Sebastian Michealis [anglais], de la série télévisée d’animation Black Butler [anglais].

Fait. Quel est le prochain ?

Ici, Medvedeva pose lors d’une convention d’anime avec un cosplayer (contraction de “costume roleplay”, ou costume de jeu de rôle), c'est à dire quelqu’un qui porte un costume représentant un personnage de fiction. Il était habillé comme le personnage Howl, du film d’animation Le Château Ambulant, sorti en 2004.

Un rêve d’enfant s’est réalisé.

Medvedeva a aussi appelé ses supporters japonais à franchir le fossé culturel. Elle a également demandé, dans son tweet, à l’aider à traduire quelques fan art (des œuvres réalisées par des fans de manga).

S'il vous plaît, est-ce que quelqu'un peut traduire ?

Le fan art ci-dessus représente Medvedeva, à droite, reprenant des répliques de Sailor Moon face à une superstar perplexe du patinage artistique, la Japonaise Mao Asada. Medvedeva est devenue célèbre au Japon après avoir repris des citations du dessin animé un peu plus tôt dans l’année. Les supporters se demandent si Asada, qui ne comprend pas bien la populaire série de mangas japonais Lupin III, pourrait comprendre les détails plus obscurs de Sailor Moon.

Ce fan art sous-entend que Medvedeva adore les animes, et ses nouveaux fans japonais l’aiment pour cela, tout comme ils apprécient son patinage.

Nice : “Briser le joug infâme” du fanatisme et de la stupidité

samedi 16 juillet 2016 à 20:56
14th July, Nice

14 Juillet (2014), Nice, France. Sur la plage au bas de la Promenade des Anglais, une soirée en famille. Liberté, Fraternité, Egalité! Photo sur Flickr de Michael Foley (CC BY-NC-ND 2.0)

Aucun mot ne peut exprimer ma douleur et ma tristesse suite à l’attentat de Nice. Les victimes sont venues contempler le ciel et maintenant elles y sont.  Ce ciel qui était si lumineux devient soudainement sombre et sanglant. Malheureusement encore une fois, la barbarie a frappé. Malheureusement encore une fois ces moments de joie et de gaieté sont transformés en moments de deuil.  Malheureusement, encore une fois ces moments d’union et de réunion autour des mêmes symboles de la République et de la France des Lumières sont transformés en des moments de dispersion, de fuite, de crainte d’être touchés par ce symbole de haine, d’obscurantisme et de monstruosité pour lequel la valeur de l’être humain n’a aucun sens.

Je dois avouer que dans ces moments de deuil, ma plume me trahit et les mots manquent. Je me noie dans ce silence morbide depuis jeudi soir. Je suis devant ma page blanche sans rien écrire. Que des idées confuses traversant mon esprit. Que des sentiments embrouillés flottant dans mon cœur.

Néanmoins, je me permettrais de fournir quelques remarques fondamentales qui nous aideront peut-être à mieux comprendre ce qui s’est passé et à décortiquer les tristes événements de ce 14 juillet.

Pays d'origine

A la suite de ces événements meurtriers, les médias n'ont cessé de présenter l'assaillant comme un bi-national franco-tunisien. Ce dernier s'est avéré par la suite être un Tunisien domicilié et travaillant à Nice. A chaque attentat, ces médias mettent l'accent sur le pays d'origine des auteurs. Il faut juste rappeler que les précédents assaillants terroristes sont avant tout des Français, ils sont nés en France, ils ont vécu et ont grandi en France et ils ne connaissent de leur pays d’origine que le nom. Est-il nécessaire d'évoquer leur pays d’origine alors qu’ils sont des Français ?

Aujourd’hui je me permettrais de souligner que si vous voulez qu’on évoque le pays d’origine de ce meurtrier, je tiens à préciser que la Tunisie est considérée comme la France comme la première cible de l’Etat Islamique et depuis la révolution de 2010 elle a subi de nombreuses attaques terroristes. Souvenez-vous de celles du Mont Chaanbi, du Bardo ou de Sousse. Vous voyez, nous sommes donc tous la cible du même ennemi.

Discours constructifs contre l'idéologie de la mort

La fonction du journaliste suite à cet événement peut s'avérer très compliquée. Doit-il informer vite ou informer bien ?

En tout état de cause, le rôle des intellectuels de France et du monde entier est considérable puisqu'ils sont conduits à proposer des discours constructifs par lesquels ils sont censés s’imposer devant l’idéologie de la haine et de la mort qui emballent les petits cerveaux de nos enfants et de nos jeunes qui sont encouragés d’aller s’offrir eux-mêmes au martyre et qui sont entraînés dans un fanatisme qui voit dans la condamnation le plus beau du triomphe et dans les supplices une manière de volupté.

Je ne suis pas la mieux placée pour fournir des conseils et faire la morale à la classe politique, qui selon moi, doit agir de manière efficace en adoptant un seul et unique discours : celui de l’union nationale. Je pense particulièrement à Victor Hugo qui, après son retour de l’exil et à l’occasion de la proclamation de la IIIème République de 1870 prononce les vers suivants comme un leitmotiv :

 Je ne vous demande qu’une chose, l’union ! Par l’union vous vaincrez ! […] Serons nous tous autour de la République, en face de l’invasion, et soyons frères , nous vaincrons. C’est par la fraternité que nous sauvons la liberté.

Il est temps de comprendre que le « logiciel » des terroristes a changé pour reprendre le terme de Gilles Kepel et celui des hommes politiques doit changer lui aussi. Invité sur France Inter le vendredi 15 juillet au lendemain de l’attentat au camion qui a coûté la vie à 84 personnes à Nice lors des célébrations du 14 Juillet, le spécialiste du djihadisme s’est attaqué au pouvoir politique en France, qui selon lui, se montre envasé dans ses “chamailleries” habituelles et incapable de faire face au terrorisme contemporain. Réfléchissons ensemble pour trouver les bons moyens pour « écraser cet infâme » qui menace notre civilisation, notre culture, nos arts et tout ce qui est de plus beau et plus noble en nous.

Rappelons-nous que nous sommes des humains

Loin de ces considérations et de ces acceptions qui nous tuent, nous déchirent et peuvent nous séparer, rappelons-nous juste que nous sommes Français, Tunisiens, Kényans, Égyptiens, Turcs, Libanais, Belges…. Rappelons-nous juste que nous sommes humains. Rappelons-nous seulement que la souffrance de la Marianne est la nôtre. Que le terrorisme et le fanatisme ne distinguent pas entre un blanc ou un noir, entre un musulman, un chrétien et un juif, entre un Français et un Tunisien, entre un adulte et un enfant. Le fanatisme n’a qu’une seule couleur le rouge. Les Français eux ont trois couleurs, le bleu, le rouge et le blanc. N’est-ce une vraie allégorie de diversité?

Je suis anéantie, je l’avoue. Encore une fois on a attaqué les valeurs de cette France noble et si grande par ses valeurs républicaines et universelles. La France de Montaigne, Voltaire, Montesquieu, Zola et Camus ne se résigne jamais et sa lumière ne s’éteint jamais.

Le 14 Juillet devient doublement symbolique aujourd'hui. D’une part, il est la commémoration de la Révolution française qui a libéré les Français des injustices, de la tyrannie et de l’obscurantisme religieux. D’autre part, il devient une date qui nous rappelle à chaque fois que nous devons tout faire pour éradiquer cette haine, ce fanatisme qui nous menacent et nous emprisonnent. Et comme l’affirmait Voltaire trois siècles auparavant :

 Il est temps de briser ce joug infâme que la stupidité a mis sur notre tête, que la raison secoue de toutes ses forces ; il est temps d’imposer silence aux sots fanatiques gagés pour annoncer ces impostures sacrilèges, et de les réduire à prêcher la morale qui vient de Dieu, la justice qui est dans Dieu, la bonté qui est l’essence de Dieu et non des dogmes impertinents qui sont l’ouvrage des hommes. Il est temps de consoler la terre que des cannibales déguisés en prêtres et en juges ont couverte de sang. Il est temps d’écouter la nature qui crie depuis tant de siècles, ne persécutez pas mes enfants pour des inepties. Il est temps enfin de servir Dieu sans l’outrager.

Vive la France.  Et vive l'Humanité.

Japon: un dictionnaire parlant pour transmettre la langue aïnoue

samedi 16 juillet 2016 à 14:37
Ainu

Chanteurs aïnous au Musée aïnou d'Hokkaido, au Japon. Capture d'écran de la chaîne Youtube Andrew Jones Productions.

Un “dictionnaire parlant” en ligne, lancé en 2009, tente de préserver et de transmettre la langue aïnoue. Celle-ci est parlée par les autochtones de l'île japonaise d'Hokkaido, au nord-est du pays, et dans les territoires insulaires russes. Selon l'UNESCO, huit langues sont en voie de disparition au Japon. La langue aïnoue est celle qui se trouve dans la situation la plus critique.

Ce project associe des locuteurs d'aïnou, le Programme de documentation des langues en voie de disparition (ELDP) de l'École des études orientales et africaines (SOAS) de Londres, le Arcadia Fund, et Anna Bugaeva, chercheuse en linguistique à l'Institut Waseda d'études avancées (WIAS), au Japon. L'objectif de ce projet, achevé en 2009, n'est pas seulement de préserver et transmettre la langue aïnoue, mais aussi :

Le dictionnaire parlant aïnou préserve et présente l'aïnou oral dans un format adapté à la recherche en ligne. Il comprend également une interface pour les linguistes ainsi que des notes détaillées sur son usage.

La préservation de la langue aïnoue presse. Bien que les chiffres soient difficiles à établir (les questions d'ethnicité ne font pas partie du recensement japonais) on estime qu’il ne reste que 25 000 Aïnous au Japon, dont moins de dix locuteurs natifs. Les Aïnous sont le peuple autochtone de l'île d'Hokkaido, au nord-est du Japon, et de l'archipel de l'extrême orient russe, au nord du Japon. Quand le Japon a colonisé Hokkaido et Sakhaline dans les années 1850, les Aïnous furent intégrés, placés dans des réserves et ont succombé aux maladies nouvellement introduites.

Aujourd'hui, au Japon, la culture aïnoue survit grâce aux attractions touristiques et dans les musées ethnographiques de Hokkaido et Tokyo.

Des étudiants s'essaient au mukkuri, un instrument traditionnel aïnou. “C'est cool, comme nom d'instrument !”. Ils font l'expérience de danses, contes et autres traditions culturelles. Asahi Digital.

Au XXe siècle, l'aïeul aïnou et politicien Shigeru Kayano, décédé en 2006, a contribué à populariser la culture aïnoue au Japon grâce à des livres célèbres tels que “Our Land Was A Forest” [Notre pays était une forêt, non traduit en français, NdT]. Il a aussi produit un guide de conversation aïnoue simple et toujours publié.

[…] Voici le premier volume du Guide de conversation aïnoue par Shigeru Kayano. Pendant un temps, j'étais vraiment intéressé par la culture aïnoue et j'avais acheté ce livre. Bien que je déteste les jeux vidéos du style Street Fighter, j'avais appris les noms des caractères aïnous des jeux Samurai Shodown de SNK.

Le dictionnaire parlant aïnou va au-delà des séries de dictionnaires aïnou-japonais publiés par Kayano : il fait partie du projet de recherche “Documentation du saru, dialecte aïnou” d’Anna Bugaeva, professeure assistant de linguistique à l'Institut Waseda d'études avancées (WIAS), à l'université de Waseda de Tokyo.

Ce projet est basé sur un dictionnaire compilé par Kotora Jinbo et Shozaburo Kanazawa et dont la première édition date de 1898. Jinbo, arpenteur, apprit l'aïnou pour communiquer avec les autochtones d'Hokkaido. Kanazawa, linguiste, a rassemblé mots et phrases pour créer le dictionnaire qui aidera à amener la langue aïnoue au XXIe siècle.

Selon Bugaeva:

The original dictionary by Kotora Jinbo and Shozaburo Kanazawa contained mistakes, misheard words, and even broken phrases (expressions that are inconceivable with original Ainu grammar). We deleted all questionable words and examples, items that were extremely different from Setsu Kurokawa’s audio, and words that Setsu Kurokawa was unfamiliar with. Double entries were basically consolidated to one entry. However, since the video data and audio data were recorded separately, there are cases where the Ainu expression is different in the video and audio. In those cases only, we decided that these were separate expressions, and listed both. In the end, we had 3467 headwords. For particularly rare words, we checked whether they were used in existing dictionaries, and added notes to them.

[…]

In addition to the original notations, various information that can aid learning the Ainu language including the colloquial translation, Modernized Roman character transcriptions and katakana [a Japanese phonetic syllabary] transcriptions of the Ainu word, interpretation (glossary) and English translation, etc., are provided. With the help of Setsu Kurokawa, a native speaker of the Saru Dialect of Ainu (Nukibetsu), we were able to upload audio of the Ainu language onto the web. We received many responses and comments from students and researchers regarding these contents. However, we were faced with budgetary restrictions when building the dictionary, and some technical problems remained.

Le dictionnaire original de Kotora Jinbo et Shozaburo Kanazawa contenait des erreurs, des mots mal compris, et même des phrases incorrectes (des expressions inconcevables compte tenu de la grammaire aïnoue). Nous avons supprimé tous les mots et exemples douteux, les éléments qui étaient très différents de la prononciation de Setsu Kurokawa et les mots qui ne lui étaient pas familiers. Les entrées doubles ont pour la plupart été fusionnées. Malgré cela, comme les données audio et vidéo furent enregistrées séparément, l'expression aïnoue audio diffère parfois de la vidéo. Dans ces cas-là, nous avons décidé que deux expressions existent bel et bien et avons listé les deux. Au final, nous avons obtenu 3467 entrées. Nous avons vérifié que les mots particulièrement rares étaient bien en usage dans les dictionnaires et avons ajouté des notes pour ceux-là.

[…]
En plus des notations d'origine, des informations diverses sont fournies pour aider dans l'apprentissage de l'aïnou comme les traductions dans le registre familier, les transcriptions en caractères romains modernes et en katakana (l'un des syllabaires phonétiques japonais), un glossaire, les traductions en anglais etc. Grâce à l'aide de Setsu Kurokawa, locuteur natif du dialecte saru (Nukibetsu), nous avons pu télécharger la version audio de la langue sur le site. Nous avons reçu de nombreuses réactions et commentaires d'étudiants et de chercheurs sur ces contenus. Cependant, nous avons été confrontés à des restrictions budgétaires quand nous avons construit le dictionnaire, et certains problèmes techniques sont toujours là.

Bugaeva a travaillé avec Setsu Kurokawa pour enregistrer la prononciation des mots et phrases utilisés dans le dictionnaire parlant. Kurokawa, une aïnoue née en 1926 à Nukibetsu, dans le sud-ouest d'Hokkaido, a grandi en entendant la langue :

When Setsu Kurokawa (born, January 5, 1926) was a child, in the late 1920's, many Ainu families had already stopped speaking Ainu at home. Considering this, Setsu Kurokawa's proficiency in Ainu is relatively high. This can be explained by the fact that she was often taken care of by her grandfather and grandmother. However, since Ainu is not used currently in everyday life, it was difficult to record the spontaneous utterances of the language. In this audio material, the words and expressions are not the spontaneous utterances of Setsu Kurokawa, but instead are audio data initiated based on the Ainugo kaiwa jiten [Ainu conversational dictionary]. In the actual recording process, Anna Bugaeva read the words and expressions in the Ainugo kaiwa jiten, and Setsu Kurokawa repeated these in her own manner. The Ainu language expressions in this audio material are based on the Ainugo kaiwa jiten, and do not completely match Setsu Kurokawa's idiolect.

Quand Setsu Kurokawa (née le 5 janvier 1926) était enfant, à la fin des années vingt, de nombreuses familles aïnoues avaient déjà cessé de parler aïnou à la maison. Dans ces conditions, sa maîtrise de l'aïnou est relativement bonne. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'elle a souvent été à la garde de son grand-père et de sa grand-mère. Malgré tout, comme l'aïnou n'est pas utilisé dans la vie quotidienne, il était difficile d'enregistrer des déclarations spontanées dans cette langue. Dans le contenu audio, les mots et expressions ne sont pas dites spontanément par Setsu Kurokawa, mais sont basées sur le Ainugo kaiwa jiten (le guide de conversation aïnou). Pendant l'enregistrement, Anna Bugaeva lit les mots et expressions du Ainugo kaiwa jiten, et Setsu Kurokawa les répète à sa façon. Les expressions aïnoues dans ce matériel audio sont basées sur l’Ainugo kaiwa jiten et ne correspondent pas entièrement à l'idiolecte de Setsu Kurokawa.

Une fois terminé, le dictionnaire de Bugaeva fut présenté à un groupe de la communaute aïnoue de Tokyo au Centre culturel aïnou (qui possède lui-même des ressources en ligne dédiées à la transmission de la langue aïnoue) en 2009. Cet outil fut créé en collaboration avec le co-éditeur japonais Shiho Endo et le programmeur David Nathan (directeur de ELAR, SOAS University of London). La communaute aïnoue apporta une contribution artistique, dont la conception du site web par Tamami Kaizawa.

Une présentatrice de télévision mozambicaine critiquée sur les réseaux sociaux après des propos soi-disant “racistes”

samedi 16 juillet 2016 à 11:38
Captura de tela do programa "Manhãs Alegres" apresentado por Yara da Silva.

L'animatrice Yara da Silva. Capture d'écran de télévision

[Tous les liens mentionnés sont en portugais]

Les déclarations de la chanteuse et présentatrice Yara da Silva, le 2 juillet dernier, ont provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux. Les internautes mozambicains et les téléspectateurs de « Sabadar », diffusé tous les samedis sur STV – Soici Televisão au Mozambique, ont en effet qualifié ces propos de « racistes ». La chanteuse présente également une émission quotidienne sur cette même chaîne, « Manhãs Alegres ».

D’après le blog “MOZxigubo”, voici pourquoi la présentatrice était conviée à participer au programme :

A missão da Yara naquele programa apresentado pelo Emerson Miranda era estrear-se numa rubrica de dança, onde junto do seu professor brindou os telespectadores com uma marrabenta. Mas antes mesmo de dançar, o apresentador perguntara a Yara como tinha sido o processo de ensaio e a escolha da indumentária. A apresentadora do Manhãs Alegres explicou e no meio do discurso disse: “apesar de eu não ser negra, amarrei a capulana como as negras”.

La mission de Yara dans cette émission présentée par Emerson Miranda était d’inaugurer une rubrique consacrée à la danse, dans laquelle elle offrait aux téléspectateurs, avec son professeur, une marrabenta, une danse mozambicaine traditionnelle. Mais avant même de danser, le présentateur demanda à Yara de choisir et d’essayer une tenue vestimentaire. La présentatrice de Manhãs Alegres déclara alors, au milieu de son discours : « bien que je ne sois pas noire, j’ai attaché une capulana [une sorte de sarong africain], comme les noires ».

La remarque de l’animatrice a déclenché une forte contestation sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont condamné ces propos, tandis que d’autres défendaient Yara da Silva, à l’instar d’Ivan Maússe :

Bem, a meu humilde ver, Yara da Silva, ao dizer, mesmo despercebidamente, que mesmo não sendo negra amarrou capulana como as negras, conclui que amarrar capulana é coisa eminentemente das mulheres negras (…) Durante muito tempo, pensei que o racismo consistia em atribuir uma característica pejorativa, quer em termos verbais, quer ainda em termos símbolos. E do discurso de Yara não pude notar qualquer IMPUTAÇÃO PEJORATIVA eventualmente realizada sobre as mulheres negras.

Bien, de mon humble point de vue, Yara da Silva a déclaré, peut-être discrètement, que même en n’étant pas noire, elle portait un sarong comme les noires. Elle en déduisait que porter un sarong était typique des femmes noires (…) J’ai longtemps cru que le racisme consistait à attribuer une caractéristique péjorative, soit verbalement, soit symboliquement. Dans les déclarations de Yara, vous ne pouvez noter aucune REMARQUE PEJORATIVE à l’encontre des femmes noires.

Eduardo Matine a également pris la défense de l’animatrice, en recourant à l’analogie suivante :

Ate parece que estou a ver a/o tal negra/o a criticar, mal consegue teclar por causa da unha XL que colou a sua mão, enquanto escreve a tissagem voa e tapa-lhe a cara, prendendo alguns fios do cabelo nos cilios postiços que criam sombra aos olhos, esta mal sentada devido a calcinha com bundas que fugiu do lugar, mas a cinta aperta-lhe o abdomen pois acaba de comer, daqui a nada é hora de descalçar o salto alto e meter os chinelos que estão na carteira pois termina o expediente e tem que descer as escadas e conduzir o dubaizinho para casa, olhando para os pés são mais escuros que o resto do corpo, eishhhh…Agora so Yara e’ que deve olhar antes de falar?

Il semble que je puisse critiquer une noire car elle tape difficilement sur son clavier à cause des ongles XL qu'elle a collés sur sa main ; pendant qu’elle écrit, ses extensions volent et lui cachent le visage, et elle attrape quelques cils de ses faux-cils qui créent une ombre sur ses yeux ; elle est mal assise en raison de son string qui se fait la malle, tandis que sa gaine l’empêche de manger. Bientôt il sera l’heure de retirer ses talons hauts et de mettre ses chaussons toujours présents dans son sac à main, puis de terminer sa journée de travail, descendre les escaliers et conduire sa petite voiture d’occasion jusqu’à la maison en regardant ses pieds toujours plus sombres que le reste du corps, ahhhh… Yara est-elle la seule à devoir réfléchir avant de parler ?

De son côté, José de Matos accuse la présentatrice de s’être montrée maladroite :

A Yara foi muito infeliz naquele comentário na medida que capulana nao é so de negras! Foi imprudente mas o comentário nao é racista! Racistas sao algumas abordagens sobre esta polemica, isso sim! Por outras palavras, alguns querem condenar o alegado racismo mas depois usam argumentos racistas, é isso que eu estou a ver em muitas reaçoes em vários sitios! Ca para mim, o problema nao é a Yara mas sim a sociedade que tem alguns problemas em lidar com a identidade e questao racial!

Le commentaire de Yara était inopportun dans la mesure où le sarong n’est pas réservé aux noires ! Elle a été imprudente, mais sa réaction n’était pas raciste ! Les racistes sont ceux qui se sont emparés de cette polémique ! Quelques-uns veulent condamner ce prétendu racisme, mais ils recourent eux-mêmes à des arguments xénophobes. Voilà ce que je constate dans de nombreuses réactions ! De mon point de vue, le problème n’est pas Yara, mais une société qui a quelques soucis identitaires quant à la question raciale !

Mauro Steinway affirme que chacun doit être en paix avec ses origines :

Se alguém diz não ser negra, enquanto outras querem se parecer brancas, há alguma diferença? Há sim. Uma usou palavras, mas outras usam extensões lisas, cremes, lentes de contacto,etc. Deixem as pessoas serem da Raça que quiserem ser. É patético, mas ok, é uma escolha.

Si une personne dit ne pas être noire, et que d’autres veulent avoir l’air blanc, y-a-t-il une différence ? Oui, il y en a une. Pendant que l’un utilisera des mots, d’autres useront d’extensions capillaires, de crèmes, de lentilles de contact etc. Laissez ces personnes être de la race qu'elles souhaitent. Certes c’est pathétique, mais c’est un choix.

Dino Foi a, de son côté, tenté d’apaiser les esprits :

Ok, hoje eu vou liderar uma campanha:
– Yara da Silva eu te perdoou pela má aplicação das palavras.
Apenas ressalvando que capulana não é coisa de negros e, as roupas não definem uma raça.
Aos amigos: não vou aceitar comentários belicistas. Para Yara, que eu sempre gostei: esteja à vontade, eu retiro o que eu possa ter dito directa ou indirectamente a seu respeito e este assunto morre aqui. Paz, paz, paz

Ok, aujourd’hui je voudrais mener une campagne :
– Yara da Silva je te pardonne pour ces mots malheureux.
Néanmoins, hormis le fait que la capulana n'est pas réservée aux noirs, les vêtements ne définissent pas une race.
Mes amis : je n’accepterai pas de commentaires belliqueux. Pour Yara, que j’ai toujours aimée : je retire tout ce que j’ai pu dire directement ou indirectement à son encontre, et on en reste là. Paix, paix, paix

Qu’est-ce qu’un sarong ?

Sarongs. Photo: Dércio Tsandzana

La capulana (sarong) est un des vêtements les plus utilisés au Mozambique. Il s’agit d’un drap aux nombreuses fonctions. Traditionnellement, il est porté comme une jupe ou une robe, mais peut également couvrir le tronc ou la tête de la femme qui la porte. Les mères de famille s’en servent aussi pour transporter leurs bébés dans les bras ou dans le dos.

Le 7 juillet, la présentatrice a fait ses excuses dans son programme « Manhãs Alegres » :

Amigos, que tal relevarmos o Erro (de língua/abordagem e provavelmente cometido inocentemente) da nossa irmã Yara A. Da Silva , que pelo vídeo, mostra que ouviu e aprendeu das críticas. Que tal experimentarmos o gosto bom do perdão e arquivarmos de uma vez por todas este assunto? Yara, eu aceito o teu pedido de desculpas, mesmo porque nunca me incomodou esta situação, sinceramente falando. Abraço-te e te desejo sucessos contínuos.

Mes amis, comment considérer l’erreur (de langue/d’approche et probablement commise innocemment) de notre sœur Yara A. Da Silva, qui dans la vidéo, montre qu’elle a entendu et appris des critiques. Comment essayer de pardonner et d’enterrer une bonne fois pour toutes ce sujet ? Yara, j’accepte tes excuses, car cette situation ne m’a jamais dérangé, pour être honnête. Je t’embrasse et te souhaite beaucoup de succès à l’avenir.

Les remords de l’animatrice ont circulé en quelques minutes sur les réseaux sociaux :

La présentatrice mozambicaine Yara Da Silva s'est excusée en direct dans son émission « Manhãs Alegres » pour ses…