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Le Directeur de la Santé d'Alep-Est annonce que tous les hôpitaux sont hors service

samedi 19 novembre 2016 à 22:37
English translation of the statement released by the Aleppo Health Directorate on Friday November 18, 2016. Source: SOAS Syria Society. Original Arabic.

Version en anglais du communiqué publié par la Direction de la Santé d'Alep vendredi 18 novembre  2016. Source: SOAS Syria Society. Original en arabe.

Après les bombardements parmi les plus meurtriers du régime syrien et de l'aviation russe sur Alep-Est assiégé, la Direction de la Santé d'Alep a annoncé que tous les hôpitaux restants y sont hors service.

Voici le terxte du communiqué publié vendredi 18 novembre 2016 :

لقد خرجت كل المشافي العاملة بمدينة حلب الحرة عن الخدمة نتيجة القصف الممنهج والمستمر لهذه المشافي خلال اليومين الماضيين من قبل قوات النظام والطيران الروسي. وهذا التدمير المتعمد للبنى التحتية الأساسية للحياة جعل الشعب الصامد والمحاصر بكل أطفاله وشيوخه ورجاله ونسائه بدون أي مرفق صحي  يقدم لهم العلاج وفرص إنقاذ أرواحهم ويتركهم للموت الذي يسعى له النظام ولم ينفك يبحث عن وسيلة للقضاء على شعبنا الصامد.

مديرية صحة محافظة حلب

الدكتور عبد الباسط ابراهيم

Tous les hôpitaux fonctionnant dans Alep libre [Est] sont maintenant hors service du fait du bombardement systématique et continuel des deux derniers jours par les aviations du régime et de la Russie.

Ce ciblage délibéré d'infrastructures vitales laisse la population assiégée et obstinée d'Alep, enfants, femmes, hommes et personnes âgées, sans le moindre équipement fournissant des soins ou du répit pour sauver leurs vies. Ils se préparent maintenant à mourir, ce qui est depuis le début le but du régime qui n'aura omis aucune méthode pour éliminer notre peuple résolu.

Dr. Abdul-Baset Ibrahim
Direction de la Santé du Gouvernorat d'Alep

D'autres rapports déclarent qu'il y a encore des hôpitaux qui fonctionnent. Interrogé par CNN, le Dr Mazen Kewara de la Syrian American Medical Society (SAMS) a dit que :

For the first time, eastern Aleppo is out of hospitals operating at full capacity. There are remaining medical facilities but they are not operating at full capacity.

Pour la première fois, Alep n'a plus d'hôpitaux opérant à pleine capacité. Il reste des installations médicales mais elles ne fonctionnent pas à pleine capacité.

Le Centre de presse d'Alep (Aleppo Media Center, AMC) a déclaré à CNN qu'il n'y a que cinq hôpitaux fonctionnant à Alep.
Plus de 250.000 civils piégés dans la ville sont concernés, et désormais en danger immédiat. Dans un article intitulé “Plus de 250.000 habitants d'Alep Est pourraient mourir dans les 20 jours” et paru le 17 novembre 2016, Raed Saleh, chef de l'organisation des Casques Blancs, la défense civile syrienne, le Dr. Ahmad Tarakji, président de la SAMS et Laila Soudi, une collaboratrice de la SAMS et du Département de psychiatrie de la faculté de médecine de l'université Stanford, écrivaient ceci :

Today, more than 250,000 Syrians remain trapped in besieged eastern Aleppo with limited access to food, clean water and medical supplies. Living under constant aerial bombardment, residents in the eastern part of the city have nowhere to go. Eastern Aleppo is expected to run out of food and medical supplies in 20 days or less, after which we risk losing more than a quarter-million people to mass starvation and restricted access to lifesaving medical care.

Aujourd'hui, plus de 250.000 Syriens restent piégés dans Alep Est assiégé, avec un accès restreint à la nourriture, à l'eau potable et aux fournitures médicales. Les habitants de la partie orientale de la ville vivent sous un bombardement aérien permanent et n'ont nulle part où aller. On s'attend à ce que les réserves alimentaires et médicales d'Alep Est soient épuisées dans 20 jours ou moins, après quoi nous risquons de perdre un quart de millions de personnes par la famine massive et l'accès restreint aux soins médicaux de survie.

Lina Sergie Attar, co-fondatrice de l'organisation caritative syrienne ‘Karam Foundation‘ a rappelé à ses abonnés l'ampleur des bombardements russe et du régime syrien pendant les seules dernières 24 heures.

Imaginez que vous vivez dans une ville sans hôpitaux. Zéro hôpital. Et imaginez après cela que la ville a été bombardée 900 fois dans les dernières 24 heures. C'est Alep.

Avec la fréquence de ces frappes aériennes, il n'est pas toujours possible de savoir immédiatement si c'est le régime syrien ou le gouvernement russe qui bombarde Alep Est. Par contre, l'usage des barils d'explosifs est devenu une signature du régime syrien. Parmi les plus récentes frappes de cette sorte, il y a eu :

DERNIERE HEURE : Le district de Sakhour, un quartier résidentiel d'Alep vient de connaître 2 attaques aux barils d'explosifs de l'aviation syrienne.

DERNIERE HEURE : Le district de Saif al Dowleh d'Alep vient de connaître une attaque aux barils d'explosifs : au moins 2 morts et plus d'une douzaine de blessés

Il y a aussi eu de multiples signalements d'usage de chlore par le régime Assad :

Des cas de suffocation chez les civils à Masaken Hanano après que les hélicoptères d'Assad ont jeté une bombe-baril chargée de chlore

On signale une nouvelle attaque de bombe baril au chlore visant le quartier de Ard al-Hamra à Alep, Syrie

L'information a rapidement mobilisé journalistes et militants usant de leur présence sur les médias sociaux pour amplifier le communiqué du Dr Ibrahim.

Le neuro-chirurgien et militant basé à  Alep Omar Ibrahim a écrit :

“Qui sauve 1 vie sauve toute l'humanité”. Tous les hôpitaux d'Alep détruits. Faites-vous entendre !

Le journaliste syrien basé à Alep Hadi Abdallah, récemment honoré du Prix Reporters sans Frontières du journaliste de l'année 2016, communique :

Poursuivant le ciblage systématique des hôpitaux, les frappes aériennes pro-régime détruisent l'Hôpital pédiatrique Hakeem et l'Hôpital Bayan dans Alep assiégé.

Zaher Sahloul, le médecin syrien-américain co-fondateur de la SAMS, récemment interviewé par Global Voices, a écrit :

S.O.S. Urgent ! Tous les hôpitaux restants ont été bombardés par les frappes aériennes et les obus d'Assad/Poutine. La situation est catastrophique ! Solidarité avec Alep

Borzou Daraghi, correspondant de BuzzFeed News au Moyen-Orient, a écrit :

La lettre de l'association médicale d'Alep dit que tous les hôpitaux de la ville sont inutilisables à cause du bombardement Assad/Poutine. Nulle part où soigner les blessés.

La journaliste de Londres Emma Beals a publié une série de tweets explicatifs. Elle insiste sur la tactique notoire du régime conçue pour contraindre les zones tenues par les rebelles à la capitulation. Et rappelle à ses abonnés que les méthodes en usage à Alep ont déjà été appliquées par le régime dans d'autres zones libérées comme Daraya et Douma.

Depuis ce soir, il n'y a plus aucun hôpital ayant un service d'urgences à Alep, les rations alimentaires sont finies à présent, le bombardement massif continue 1/

Le siège, en place depuis juillet, est resserré. Les stratégies du régime, ‘assiéger et affamer’ + ‘la soumission ou la mort’ convergent 2/

La situation à Alep n'a rien d'une surprise ni d'une exception. La même politique de siège a été utilisée pour paralyser des zones dans toute la Syrie depuis 2012 3/

Le bombardement massif pour forcer la soumission a suivi les sièges à travers la Syrie pour forcer l'évacuation. On l'a vu à Daraya et maintenant à Douma 4/

Pendant que l'attention de l'ONU, du Conseil de Sécurité, des USA, de la Russie était sur Alep, cette politique était appliquée pour reprendre le contrôle ailleurs 5/

Cette politique est restée pratiquement incontestée. Elle est dramatiquement sous-estimée de l'extérieur. Mais le régime et la Russie savent maintenant qu'elle marche très bien. 6/

Alep est simplement le plus grand exemple de cette politique inhumaine en action. L'étau se resserre de même dans la Ghouta orientale et al-Waer. 7/

Voyez, à al-Waer le régime a “perdu” 6000 détenus locaux alors le plan d'évacuation a calé, les bombardements actuels servent à forcer la main de l'opposition. Personne n'a remarqué quoi que ce soit. 8/

Douma négocie une trêve, bombardée pour les ‘rappeler’ à la sagesse, forcer l'évacuation serait un énorme gain stratégique pour le régime 9/

En conclusion, le journaliste du Guardian Kareem Shaheen a écrit :

Tous les hôpitaux d'Alep Est maintenant hors service du fait des frappes aériennes du régime. Le monde aura regardé sans rien faire les gens se faire assassiner.

Après une campagne systématique d'annihilation, la totalité des hôpitaux d'Alep Est mise hors service, le monde regarde.

Tous vainqueurs au 34ème Marathon d'Athènes

samedi 19 novembre 2016 à 17:25
Athens Authentic Classic Marathon, 2016. Photo: Athens Classic Marathon Facebook Page

Le Marathon d'Athènes, 2016. Photo: Page Facebook Athens Classic Marathon

Le 13 novembre dernier s’est déroulé le 34ème Marathon d’Athènes. Cette année marque le 120ème anniversaire du premier marathon contemporain, qui avait été organisé lors des premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne, en 1896. La course célébra également la victoire du coureur grec Stelios Kyriakides lors du Marathon de Boston, 70 ans plus tôt – l’un des plus grands exploits athlétiques internationaux de la Grèce.

Le Marathon d’Athènes rend hommage à un hoplite athénien qui, à l’issue de la Bataille de Marathon en 490 avant J-C, transmit le message annonçant la victoire des Perses sur les Athéniens.

Outre la course classique de 42 km, de petits circuits de 5 et 10 km sur route, une marche sportive, un parcours pour enfants et une course Special Olympics étaient également proposés.

Chaque année, le nombre de participants augmente, attirant des coureurs – professionnels et amateurs – de tous âges et de tous milieux. Lors de cette édition, 50 000 personnes ont pris part au marathon selon la Fédération Hellénique d’Athlétisme, un record.

50 000 personnes ont savouré leur participation [au Marathon], chacun à sa façon et selon ses capacités.

De nombreux volontaires ont contribué à cet événement, expérimentant un nouveau système d’inscription en ligne.

Les vainqueurs

Vainqueur de la compétition, Luka Rotich Lobuwan, un Kényan de 28 ans, a couru les 42 km séparant Marathon d’Athènes en 2 heures, 12 minutes et 49 secondes. Ses dauphins, Kipruto Benson et Kimtai Andrew Ben, sont également kényans.

Marathon 2016: Le vainqueur est Luka Rotich Lobuwan, du Kenya.

Le premier Grec, Christoforos Merousis, a terminé à la dixième place, avec un chrono de 2 :24 :56.

Voici le premier Grec à avoir franchi la ligne d’arrivée du Marathon d’Athènes 2016.

Dans la course féminine, la Kényane Nancy Arusei s’est imposée avec un temps de 2 :38 :13, tandis que la première Grecque, Rania Rebouli, arriva après 2 :49 :24 de course.

Une importante participation

Comme lors des éditions précédentes, les courses de 5 et 10 km ont attiré une forte participation. Celles-ci ont eu lieu tôt le matin dans les rues du centre d’Athènes, tandis que la ligne d’arrivée était située dans le Stade Panathénaïque, intégralement composé de marbre. Dans le même temps, des circuits particuliers ont été créés pour les plus jeunes coureurs ainsi que pour les athlètes de l’organisation Special Olympics.

“L’autre Marathon” se déroulait également sur les réseaux sociaux grecs, sur lesquels les internautes s’empressaient de commenter l’événement et les athlètes via le hashtag #AthensMarathon.

Toutefois, quelques remarques négatives ont été émises sur le fait que de tels événements sont récemment devenus très populaires et branchés, avec une supposée augmentation du nombre de participants qui n’ont en réalité pas les capacités de réaliser de telles performances physiques.

Demain, nous courrons tous pour Athènes, pour les selfies, pour l’attention et la couverture médiatique, pour la publicité, pour les « likes »…

- Pourquoi portez-vous votre tenue et vos chaussures de sport ?
– Je vais à Marathon.
– Combien de kilomètres espérez-vous tenir ?
– Environ une vingtaine de photos.

Comme toujours, le sponsor officiel de la course demeure WIND Hellas Mobile Communications, qui a invité le public à souscrire à ses applications pour suivre ses équipes sportives.

Un grand BRAVO à tous les coureurs !

De nombreux parlementaires grecs ont également couru [grec], sans doute en espérant marquer quelques points politiques en posant pour les photos. Les internautes ont ainsi dénoncé une manœuvre peu subtile à leurs yeux :

Bien sûr, les numéros des dossards dépassant 20 000 étaient uniquement basés sur le QI des participants. [la photo montre 3 ministres grecs issus de différents partis politiques]

Mon Combat [Une allusion au livre “Mein Kampf” d’Adolf Hitler – la photo montre le nationaliste grec d’extrême-droite Adonis Georgiadis]

Courir sur l’authentique route de Marathon constitue un événement majeur pour nombre de personnes à travers le monde.

Il y a 6 ans jour pour jour j'ai coché une chose de ma liste des choses à faire avant de mourir. Assez fière de l'avoir fait.

Très impatiente d'être à Athènes pour le Marathon. Dans environ trois semaines, on y sera…

Rendez-vous l’année prochaine à Athènes !

La Bulgarie a un nouveau Président, le Premier Ministre devait-il démissionner ?

samedi 19 novembre 2016 à 17:13
Change of guard in front of the Bulgaria President's office in Sofia. Photo by Wikipedia user Apostoloff, CC BY SA.

Relève de la garde à Sofia, devant le siège de la Présidence. Photo sur Wikipedia de Apostoloff, CC BY-SA.

La toute récente élection présidentielle et la décision subséquente du Premier Ministre Boïko Borissov de soumettre sa démission au parlement ont fait entrer la Bulgarie dans une zone de turbulences politiques.

La lettre de démission de M. Borissov est arrivée le 13 novembre, après que Tsetska Tsacheva, membre du même parti, Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), a été battue au deuxième tour de l'élection présidentielle par Rumen Radev, le candidat indépendant soutenu par le Parti socialiste bulgare.

Les médias occidentaux comme Reuters et certains journalistes en Bulgarie qualifiaient M. Radev de “pro-Russe”.

Après avoir éliminé 20 autres compétiteurs, M. Radev prendra ses fonctions le 22 janvier de l'année prochaine. Ce qui laisse au Président sortant Rosen Plevneliev à peine 2 mois et demi pour former un nouveau gouvernement. Dans une lettre aux membres du gouvernement bulgare, le Premier Ministre Borissov a indiqué être prêt à rester à son poste jusqu'à la désignation de son remplaçant. M. Borissov a justifié son souhait de renoncer à ses fonctions comme une réponse nécessaire aux récentes élections, par lesquelles les votants ont clairement marqué leur mécontentement du cours actuel du gouvernement.

A côté de l’élection présidentielle de ce mois, la Bulgarie a aussi tenu un référendum sur une éventuelle réforme du système électoral et des règles du financement des partis politiques. La faible participation n'a pas permis d'atteindre le quorum, mais les propositions ont reçu l'approbation d'une mince majorité et doivent encore être débattues à l'Assemblée Nationale.

Une analyse publiée par le journal “Dnevnik” esquisse plusieurs scénarios différents qui pourraient se dérouler en Bulgarie après le changement d'équipe dirigeante. Le journal n'exclut pas une nouvelle crise politique nationale.

Le parlement a a accepté la démission de Borissov le 16 novembre. Le président va maintenant proposer le poste de premier ministre à un membre du GERB, qui est le plus grand parti politique du pays. Le parti peut refuser. Une motivation plausible serait de renforcer sa popularité — le chaos politique qui s'en suivrait rendrait plus désirable son maintien au pouvoir. En cas de refus, l'offre irait au second parti en nombre au parlement. En cas de nouveau rejet dans le délai d'une semaine, le président peut alors faire l'offre à tout parti de son choix au parlement. Si ceci échouait à son tour, il devrait alors former un “gouvernement d'expédition des affaires courantes”, tout en convoquant des élections anticipées en mars 2017.

Bien que le parlement aie juridiquement la possibilité de rejeter la lettre de démission du premier ministre, M. Borisov a exclu cette éventualité.

“Виждам много грешки, само че ние сме партия, която се учи от грешките си, вземаме си поуки”, добави лидерът на ГЕРБ като обяснение на решимостта си и бе цитиран от медиите на пресконференцията след изборите.

“Je vois de multiples erreurs, mais nous sommes un parti qui apprend de ses erreurs, nous retenons nos leçons”, a dit Borissov pour expliquer sa résolution, cité lors d'une conférence de presse après le scrutin.

Sa conviction a provoqué diverses réactions en ligne et dans les média, paniquées ou badines.

“Nous sommes dans une crise qui aurait pu être évitée”, a déclaré à la télévision nationale  Nayden Zelenogorski, le co-président d'une coalition de centre-droit. Représentant d'un parti présent au parlement, M. Zelenogorski a mis en garde que le gouvernement ne pourra pas fonctionner pendant encore au moins six mois au vu des derniers événements.

L'homme politique et économiste Vladimir Karolev s'inscrit en faux contre cette prédiction, et liste sur Facebook une série de “déclarations politiques totalement inexactes de conseillers politiques et d'auteurs d'analyses dans les médias”.

Les internetautes bulgares sont nombreux à estimer que la tournure des événements ne doit rien au hasard. Dans un billet sur Facebook, Ianna Georgieva explique :

Защо всички си мислят, че Борисов се прави на сърдито дете след изборите. Не мисля, че е толкова глупав и още повече обиден, мисля че ако искаше да спечели президентките избори не това щеше да избора му за президент и вицепрезидент. Мисля че това е добре премислена загуба.

Pourquoi est-ce que tout le monde pense que Borissov se comporte après l'élection comme un enfant en colère ? Je ne pense pas qu'il soit aussi sot et fâché qu'il veut le faire croite. Je pense que s'il avait voulu que son poulain gagne l'élection présidentielle, il aurait choisi un autre président et vice-président. Je pense que c'est une défaite bien calculée.

Jeni Koleva a tweeté ses observations sur l'humeur générale des gens :

L'humeur post-électorale, dans la queue pour embarquer dans l'avion : pour tous, Radev président c'est ok, mais ils demandent pourquoi Boïko a démissionné…

“RobotPanda,” un autre usager de Twitter, s'étonne qu'un membre du GERB démissionne du poste de premier ministre pour la deuxième fois en quatre ans :

Le GERB démissionne pour la deuxième fois en quatre ans. Ceux qui votent pour eux aux élections ne doivent pas être fute-fute.

Un autre citoyen bulgare, Vladimir Loukov, a ironisé sur Facebook sur ce que sera le prochain épisode, et ce que les expatriés et retraités bulgares peuvent attendre de l'avenir :

Добре, нов президент – е, и…
Добре, предстоят пак избори, ново правителство – е, та…
Трите милиона прокуденици ще се върнат ли в България?…
Двата милиона старчоци ще заживеят ли в тиха радост покрай внуците си?…
Трите милиона и нещо наемници ще получават ли някога “европейски” заплати?
….

Bien, un nouveau président, et…
Bien, de nouveau des sondages, un nouveau gouvernement, et, alors…
Les 3 millions de Bulgares expatriés vont-ils tous rentrer en Bulgarie…?
Les 2 millions de personnes âgées vont-ils passer leur vie en paix entourés de leurs petits-enfants…?
Ou les 3 millions de paires de bras recevront-ils des salaires “européens ?

Le musicien populaire et candidat-maire Ventsi Mitsov a plaisanté le 14 novembre :

Да ви кажа снощи правителството подаде оставка и мен ме заболя зъб.
Тази вечер от 18 часа съм на зъболекар.
НЯМА НИКАКВА СТАБИЛНОСТ ВЕЧЕ!!!

Il faut que je vous dise, hier le gouvernement a démissionné et j'ai eu une rage de dents.
J'avais ce soir-là un rendez-vous chez le dentiste à 18 heures.
IL N’ A PLUS DE STABILITÉ NULLE PART !!!

Belo Monte, un an après: les conséquences du barrage du Xingu sur les riverains et indigènes

vendredi 18 novembre 2016 à 13:19
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Raimunda Gomes da Silva vivait sur l'une des îles du Xingu, submergées par le réservoir artificiel. Photographie : Isabel Harari/ISA

[Tous les liens sont en portugais]

Ce reportage d’Isabel Harari, publié initialement sur le site de l’Instituto Socioambiental, est republié sur Global Voices dans le cadre d’un partage de contenu.

Les vannes de Belo Monte, deuxième plus grande usine hydroélectrique du Brésil et quatrième barrage le plus important au monde, ont été fermées en novembre 2015 afin de débuter le remplissage des réservoirs du barrage en Amazonie – transformant à jamais la vie des populations indigènes et voisines de Belo Monte. La difficulté de navigation sur le fleuve, la disparition de points de pêche, l’augmentation des épidémies et le décès de poissons constituent quelques-unes des conséquences pour les populations environnantes.

« Vivre aujourd’hui sur le Rio Xingu est impossible. Les gens vivaient bien, et désormais ils souffrent, n’ont aucune vie digne de ce nom », commente Raimunda Gomes da Silva en passant sur les pierres de Volta Grande, un tronçon du Rio Xingu durablement affecté par le barrage.

Raimunda résidait avec son mari, João, sur l’une des îles du Xingu, qui furent submergées par le réservoir artificiel de l’usine. Tous deux vivaient de la pêche et de l’agriculture. Dorénavant, elle habite une maison dans le quartier Airton Senna II d’Altamira, ville de 100 000 habitants – l’une des plus grandes dans les environs de l’usine.

Depuis la fermeture des vannes, environ quatre-vingt pour cent du volume du Xingu ont été déviés de son lit naturel vers un canal artificiel menant jusqu’au réservoir. La quantité d’eau ne passera ainsi plus par le Volta Grande, une portion du Rio Xingu de près de cent kilomètres qui traverse deux Territoires indigènes, Arara da Volta Grande et Paquiçamba, qui appartiennent aux peuples Arara et Juruna. Ici demeurent des centaines de familles.

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Des îles brûlées et déboisées ont été partiellement submergées par le lac artificiel. Photo: Isabel Harari/ISA

« Le problème principal est le manque d’eau. Une crue ne nous apporte rien, et une pénurie met notre vie en danger. Une inondation serait compromettante, nous amenant de nombreux problèmes comme des résidus, entraînant la mort des poissons et des arbres qui seraient submergés. A l’inverse, même avec encore un peu d’eau, ce ne serait pas suffisant », explique Raimunda.

Elle a désormais des projets pour sa nouvelle adresse, qu’elle appelle sa « terre promise » : un terrain situé à trois cent cinquante mètres du fleuve, acquis grâce à une indemnisation de Norte Energia. Eloigné du fleuve, mais pas trop. « Je vais être là, en face, à regarder… Je ne vais pas le voir sourire ni être libre, mais au contraire le voir agoniser, mais je veux qu’il sache que je ne l’ai pas oublié ».

Sans fleuve et sans poisson

Entre février et avril 2016, l’Ibama a infligé une amende de 35,3 millions de réaux (environ 9,5 millions d'euros) à Norte Energia pour la mort de 16,2 tonnes de poissons pendant le remplissage du réservoir, qui a duré trois mois.

Trois amendes successives ont été données – 27,5 millions de réaux pour la mort des poissons, 7,5 millions pour le non-respect d’une des conditions de l’autorisation et 510 000 réaux pour avoir présenté de fausses informations quant au recrutement des travailleurs s’occupant du sauvetage des poissons. L’amende de 27,5 millions de réaux constitue la plus forte sanction infligée depuis le début de la construction de Belo Monte.

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Le Loricariidae, un poisson très commun dans la région, aveugle et rongé par les parasites. Photographie : Torkjell Leira/ISA

Le décès de nombreux poissons ne constitue pas l’unique problème auquel doivent faire face les populations du Xingu. Depuis le début de la construction de Belo Monte, les indigènes de la région ont rapporté la compromission – et parfois l’extinction – d’importants points de pêche.

Avec le blocage définitif du fleuve et la diminution du débit du Xingu, les conséquences deviennent plus importantes. « Les gens mettaient une heure pour arriver jusque sur les lieux de pêche ; désormais, ils mettent deux fois plus de temps. Parfois, les gens n’ont pas accès à certains lieux car l’eau a trop baissé, ils ne peuvent plus passer », affirme pour sa part Natanael Juruna, un indigène.

La pêche est la principale activité de subsistance des Juruna, selon l’Atlas des Impacts du Barrage de Belo Monte. Les résultats d’une enquête de surveillance indépendante réalisée par les Juruna, en partenariat avec l’ISA et l’Université Fédérale de Pará, soulignent que la production de poissons annuelle des Juruna est de 4 469 kg. 98% de cette quantité est destinée à leur propre consommation, tandis que les 2% restants sont commercialisés. Le poisson représente 55% de leurs repas.

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La navigation demeure difficile sur le fleuve, en raison de la diminution du débit de l'eau. Photographie : Isabel Harari/ISA

La capture des poissons est liée aux cycles de crue et de débit du fleuve. Le pacu et le brycon, par exemple, se nourrissent de fruits issus de zones inondées, des lieux qui ont cessé d’exister en raison de l’altération du débit du fleuve.

« Sans poissons, nous ne pouvons pas survivre. Notre peuple a toujours vécu de la pêche dans notre région. Je suis triste lorsque j’entends dire que le poisson est voué à disparaître. Nous vivons de la pêche, du fleuve, c’est pour cela que nous sommes des Yudja [autre nom pour désigner les Juruna], qui signifie « les propriétaires du fleuve », et nous survivons toujours grâce au fleuve, qui représente tout à nos yeux. Tant que le Xingu existera, nous nous battrons. Et ce jusqu’au bout. Quand quelqu’un meurt, nous mourrons ensemble », explique Gilliard Juruna, chef du village Miratu, situé dans le Territoire indigène Paquiçamba.

Epidémies

Le nombre de moustiques a considérablement augmenté depuis l’installation de l’usine et compromettent les activités de pêche, de collecte de produits forestiers et l’agriculture des riverains et des indigènes.

Bel Juruna, autre chef du village Miratu, demeure préoccupé par la forte quantité de produits antimoustiques utilisés quotidiennement par les communautés du coin : « Dorénavant, les habitants doivent marcher avec un produit antimoustique, nous devons respirer du poison, mais c’est le seul moyen d’être quelque peu épargné par les insectes, même dans notre propre maison. Nous risquons d’intoxiquer les enfants, les gens, et ces problèmes ne datent pas d’hier ».

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Mécanisme de transposition des barques. Les employés de Norte Energia ont ainsi filmé le passage. Photographie : Isabel Harari/ISA

La navigation a également été impactée par la diminution du débit du Xingu. Près du tronçon du fleuve, nous devons descendre du bateau et utiliser les transports terrestres fournis par Norte Energia. « Les gens sont totalement dévastés, c’est un bouleversement pour nous que notre bateau doive passer par là. C’est notre rivière, nous sommes libres d’aller et venir », affirme Bel.

Les employés de Norte Energia ont donné un questionnaire à ceux qui traversent ce passage : prénom, nom, téléphone, adresse, s’il monte ou non sur l’embarcation et, selon Bel, même leur revenu. « Pourquoi nous demander nos revenus ? Maintenant, nos salaires doivent donner satisfaction à Norte Energia ? », lâche-t-il.

Absence de dialogue

Une des conditions de l’autorisation pour l’installation de Belo Monte obligeait Norte Energia à soumettre, un an avant de bloquer le fleuve, des propositions de surveillance, de mitigation et de compensation des impacts auprès des communautés concernées, les indigènes comme les riverains. Jusqu’à présent, ces informations auraient été seulement présentées à Ibama, qui a fourni l’autorisation.

La surveillance de la qualité de l’eau, par exemple, est réalisée par des entreprises mandatées par Norte Energia. Quelques indigènes ont participé à la collecte des informations auprès des entreprises sous-traitantes, sans succès.

La Canoada

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Un des cinq canoës qui parcourent le Volta Grande do Xingu au cours d'une canoada. Photographie : Marcelo Salazar/ISA

La Canoada Bye Bye Xingu, une action militante menée par l’Association Indigène Yudja Miratu de Volta Grande do Xingu (Aymix) et l’ISA, cherche à attirer l’attention sur les problèmes rencontrés par les peuples et communautés du Xingu depuis l’implantation de l’usine.

La troisième édition du Canoada s’est déroulée entre le 3 et le 9 septembre, soit après la fermeture des vannes du Xingu. Les changements ne sont pas sans conséquences. Avec la sécheresse du fleuve, la traversée de cent douze kilomètres est devenue plus difficile, tandis que le paysage éblouissant est parsemé d’îles submergées, défrichées, et de poissons malades.

« C’est une expérience unique de vivre auprès des indigènes et des riverains les séquelles de l’arrivée d’une usine, de voir les beautés mais aussi les douleurs de la région. Ceux qui participent à la Canoada écoutent les populations touchées, sentent les piqûres des moustiques, voient les poissons et arbres mourir, et deviennent convaincus que le modèle de développement de notre pays ne doit pas inclure une construction de barrages comme celui de Belo Monte », affirme Marcelo Salazar, de l’ISA.

La Canoada est en outre une expérience qui aide les Indiens à réfléchir à d’autres alternatives socio-économiques pour les communautés qui dépendent du commerce de la pêche. Indigènes et riverains ont la possibilité de gérer leurs revenus avec des activités comme guide, loueur de canoës, ou grâce à la vente de leurs produits issus de l’agriculture et de l’artisanat.

“Laboratoire macabre”

Ces prochaines années, Norte Energia effectuera une série de tests pour déterminer la quantité d’eau nécessaire à la génération d’énergie et celle qui sera libérée dans le Volta Grande. Soit jusqu’en 2019, année durant laquelle toutes les turbines commenceront à fonctionner, lorsque le concessionnaire « ouvrira et fermera le robinet » du barrage, selon les dispositions établies par l’Agence Nationale de l’Eau (ANA) et par l’Ibama.

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Les participants de la canoada ont accompagné les changements du fleuve et des modes de vie des populations qui vivent sur les rives. Photo: Roberta Simonetti/ISA

« Ce que l’on sait, c’est que le débit minimal pour la survie du lieu sera maintenu et que la vie a besoin de ce débit minimal. Il s’agit d’une grande expérience avec l'humain et avec la nature que de tester la vie de la nature et des hommes qui vivent dans cette région afin de voir ce qui marchera. C’est un laboratoire macabre qui se créé avec ces personnes qui vivent dans la région », alerte Marcelo Salazar, de l’ISA.

L’industrie minière, une nouvelle menace pour le Volta Grande

La plus grande exploitation d’or à ciel ouvert au Brésil devrait être dressée sur le Volta Grande, aggravant encore davantage la situation du Xingu. Depuis 2008, le groupe canadien Belo Sun Mineração a effectué des recherches dans la région et a estimé que six cent tonnes d’or pourraient être extraites au cours des douze prochaines années. Même si aucune prévision n’a encore été communiquée quant au lancement des opérations, le projet possède déjà l’autorisation préalablement émise par le Secrétariat de l’Environnement de l’Etat de Pará.

La mine se situe dans la ville du sénateur José Porfírio, près de Vila da Ressaca, où séjournent trois cent familles qui dépendent de l’agriculture, de la pêche et de la prospection artisanale. Si les opérations débutent, ce sont trois cent familles qui devront être relogées.

En 2014, la justice fédérale a suspendu l’autorisation pour le projet minier jusqu’à ce que Belo Sun remette les études d’impacts aux populations indigènes. L’entreprise a réussi à renverser la décision, mais les Indiens souhaitent être consultés avant que les travaux n’avancent. Une actualisation de l’Etude de l’impact environnemental (EIA-Rima) a également été demandée, afin qu’elle tienne compte de l’accumulation des incidences liées à l’usine de Belo Monte, qui n’ont jamais été évoquées dans les études antérieures.

Élargissez votre horizon sur YouTube avec ces créateurs africains primés

jeudi 17 novembre 2016 à 21:29
Award for Tanzanian journalist Millard Ayo. Image shared on his Twitter page @millardayo.

Récompense décernée au journaliste tanzanien Millard Ayo. Photographie publiée sur son compte Twitter @millardayo.

Le 11 novembre, YouTube a rendu hommage aux créateurs africains de vidéos sur internet lors de l'inauguration des Prix YouTube pour l'Afrique subsaharienne en Afrique du Sud, à Johannesbourg. Les cérémonies avaient jusque là été tenues dans d'autres régions depuis 2007.

Vingt-quatre gagnants ont été annoncés dans vingt-deux catégories. Pour participer, les créateurs devaient faire montre d'un minimum de 50 000 abonnés et être basés dans l'un des huit pays d'Afrique subsaharienne. Les pays participants dans lesquels la monétisation de YouTube a été activée sont le Ghana, le Zimbabwe, la Tanzanie, le Kenya, le Nigéria, l'Afrique du Sud, l'Ouganda et le Sénégal.

Cet article présente un aperçu des productions des gagnants.

La vidéo ci-dessous est de Ramscomics / Supastrikas, vainqueur dans la catégorie Animation :

Skinny Girl in Transit est une vidéo de NdaniTV, gagnant de la catégorie Divertissement :

Jim Nduruchi est le vainqueur dans la catégorie “À but non lucratif” :

Kansiime Anne, qui a le plus grand nombre d'abonnés en Ouganda :

Le créateur qui compte le plus grand nombre d'abonnés au Nigéria a pour vedette l'acteur Emmanuel Samuel, âgé de 6 ans :

Diamond Platinumz est le Tanzanien avec le plus d'abonnés :

La chaîne de musique sud-africaine Yellow Brick Cinema a reçu une mention spéciale pour avoir atteint un million d'abonnés :

Consultez la liste complète des gagnants ici.