PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

L'ordinateur Galaxy à monter soi-même, c'était il y a 30 ans en Serbie

jeudi 16 janvier 2014 à 14:13
Voja Antonić and his colleague Jova Regasek putting together the Galaksija prototype in 1983. Public domain.

Voja Antonić et son collègue Jova Regasek assemblant le prototype Galaksija en 1983. Domaine public.

[Liens en anglais] L'ordinateur Galaksija (Galaxy), créé par l'inventeur, journaliste et écrivain Voja Antonić en 1983 avec des instructions détaillées pour que quiconque puisse assembler un ordinateur avec des pièces standard, est légendaire dans l'ancienne Yougoslavie. L'ordinateur à monter soi-même n'a pas atteint la qualité ou la rapidité high-tech de la plupart des machines de l'époque, mais elle a inspiré un pays tout entier et une génération à se plonger toujours plus loin dans le secteur informatique qui commençait tout juste à se développer à l'échelle mondiale. 

Comme le veut la légende, pendant l'été 1983, un jeune journaliste doté d'un engouement sans limite pour la technique et la science, Voja Antonić, passait ses vacances au Monténégro. A l'époque, l'importation d'ordinateurs et de telles machines en Yougoslavie était proche de l'impossible pour le citoyen lambda à cause des règles douanières et des permis compliqués. Une telle technologie n'était de toute façon pas abordable dans les années 80. Un PC standard en 1983 coûtait à peu près le salaire mensuel d'un ouvrier yougoslave, qui était l'un des plus élevés en Europe de l'Est à cette époque. 

Cover of the January 1984 edition of "Računari u vašoj kući" magazine. Public domain.

Couverture du numéro de Janvier 1984 du magazine “Računari u vašoj kući”. Domaine public. 

Antonić s'est plongé dans des lectures d'été sur la côte du Monténégro au sujet d'une nouvelle marque d'ordinateur qui venait juste d'apparaître sur le marché mondial. Alors qu'il regardait le schéma, il a compris que la plupart des composants des ordinateurs standards étaient devenus rapidement disponibles dans la plupart des magasins de bricolage du pays. En quelques mois, le jeune Antonić avait dessiné un schéma pour quiconque voulait construire par soi-même un ordinateur. Il a ensuite contacté quelques fabricants de ces composants et établi des partenariats avec eux pour créer des kits “à monter soi-même” contenant toutes les pièces nécessaires qu'un consommateur ordinaire pourrait commander et assembler chez lui. 

A l'origine, l'équipe impliquée croyait qu'elle vendrait plusieurs centaines de kits Galaksija, un nombre qu'ils estimaient hautement optimiste mais possible. Antonić savait qu'il devrait aussi publier le schéma à un endroit où une grande audience pourrait le voir, pour ceux qui ne souhaitaient pas acheter le kit Galaksija, mais préféraient acheter les pièces par eux-mêmes. Il s'est associé avec Dejan Ristanović, qui avait tout juste 20 ans à l'époque et à créé un magazine sur les nouveautés de la technologie PC, ”Računari u vašoj kući” (“Des ordinateurs chez vous”). Ensemble, Ristanović and Antonić ont publié un schéma complet et des instructions pour l'ordinateur personnel Galaksija dans le premier numéro du magazine de janvier 1984, publié en décembre 1983. En une année, plus de 8 000 kits Galaksija étaient vendus en Yougoslavie, alors que le nombre de ceux achetant les pièces eux-mêmes en utilisant le schéma pour construire leur Galaksija customisé n'a jamais été enregistré. La même année, les ordinateurs Galaksija étaient introduits dans les écoles primaires à travers le pays. C'était en 1984. 

Une révolution technologique était déclenchée. Ristanović, Antonić et leur équipe utilisèrent aussi la radio et la télévision pour promouvoir le Galaksija et tout ce qui était lié à un ordinateur, enseignant à des utilisateurs ordinaires comment personnaliser à la fois leur matériel et leurs modifications de code ici ou là. La vidéo ci-dessous est l'une des innombrables apparitions télévisées auxquelles il participe pour expliquer certaines bases aux utilisateurs de Galaksija ou d'autres PC : 

Trente ans après, Antonić est un inventeur, conférencier et écrivain mondialement connu tandis que Ristanović est le rédacteur en chef du magazine geek le plus célèbre du pays, PC Press, ainsi que co-fondateur de l'un des premiers fournisseurs d'accès à Internet de Serbie. Aujourd'hui, la Serbie est connue dans le secteur informatique comme étant un vivier de développeurs et d'inventeurs complets et à grand potentiel, et ce malgré les dernières décennies de troubles politiques, sociaux et économiques. Dans un récent article, Eurogamer.net a décrit en détail la façon dont Galaksija a révolutionné l'utilisation des ordinateurs personnels à différents niveaux. Le présentateur de radio DJ Zoran Modli a eu par hasard l'idée de distribuer les logiciels pour le Galaksija et d'autres machines similaires via la radio. 

Comme l'explique l’article d'Eurogamer.net : 

Comme le ZX Spectrum et d'autres ordinateurs de l'époque, les programmes étaient chargés sur le Galaksija grâce à un enregistreur de cassettes audio. Jova Rogasek, éditeur de Računari, a eu l'idée d'une expérience audacieuse. Il a contacté Zoran Mdli, qui présentait l'émission Ventilator 202 sur Radio Belgrade. L'émission de Modli diffusait un mélange de musique locale et de tubes à la mode, mais il était aussi intéressé par l'informatique, l'idée de Regasek était de diffuser le son d'un programme informatique que les auditeurs pourraient enregistrer et ensuite charger sur leurs propres machines à la maison. En fait, c'était du téléchargement sans fil bien avant l'époque du wifi. 

A l'heure du trentième anniversaire du Galaksija, chaque école en Serbie est équipée d'ordinateurs pour les élèves, le taux de pénétration d'Internet était proche de 65 % en 2012, et les visiteurs sont souvent surpris de la disponibilité immédiate du wifi dans chacune des villes du pays. Plus d'un tiers de la population adulte du pays utilise Internet quotidiennement, les statistiques sont aussi impressionnantes pour le Monténégro, la Croatie, la Macédoine et la Slovénie, même si la Bosnie-Herzégovine est légèrement à la traîne. Avec beaucoup à faire après les tourments des deux dernières décennies et l'industrie informatique mondiale qui se développe rapidement, la région doit encore rattraper d'autres marchés des nouvelles technologies. Avec le Galaxy qui a marqué son époque, on peut être sûr que la région a un brillant avenir devant elle. 

PHOTOS : Humains d'Ethiopie

jeudi 16 janvier 2014 à 12:39

Inspirée par Humans of New York (HONY) de Brandon Stanton , Nina Steinberg a ouvert une page Facebook Humans of Ethiopia qui fournit un aperçu de la vie des habitants d’Éthiopie.

La présentation explique :

Comme je visitais l’Éthiopie cet été, j'ai décidé de créer un espace où je peux partager ce que j'entrevois des vies d'inconnus, de nouveaux amis, et leur fascinant mode de vie que je commence à comprendre ici. Inspiré par Humans of New York de Brandon.

Ci dessous, quelques photographies extraites de la page Humans of Ethiopia.

Weaving. Photo by Humans of Ethiopia.

Le tissage de vêtements traditionnels est une tradition séculaire en Éthiopie. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.

Camouflage

Soldats éthiopiens marchant dans une rue désert. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.

Ethiopian women carrying wood on their back. Photo by Humans of Ethiopia.

Les femmes éthiopiennes transportent du bois sur leur dos pour gagner leur vie. La charge qu'elles portent peut aller jusqu'à 30 kg et les distances parcourues peuvent être une trentaine de km. Quelques-unes de ces femmes peuvent même peser moins que la charge qu'elles portent. Leur revenu moyen est inférieur à 2 dollars (USD) par jour. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.

Ready for Ethiopia coffee ceremony. Photo by Humans of Ethiopia.

La cérémonie traditionnelle du café est une magnifique coutume pour boire le café. Les graines de café vertes sont grillées dans une poêle, qui est ensuite déplacée dans toute la pièce pour que tout le monde puisse sentir les effluves de l’arôme du café. Les graines de café sont écrasées au mortier et au pilon. La poudre de café est ensuite portée à ébullition dans une cafetière en terre cuite traditionnelle, appelée Jebena (visible sur la gauche de la photo). Finalement, le café est versé dans des petites tasses en porcelaine et servi à tout le monde – il est servi trois fois. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.

 

I caught them waving chat at the goat and laughed at the thought of a goat getting high. But when I came over to snap a photo, the father wouldn’t smile until he clarified that he was only feeding the goat chat… not his precious little girl. Photo by Humans of Ethiopia.

Je les ai surpris en train de montrer du qat à une chèvre et riant à l'idée d'une chèvre qui se drogue. Mais lorsque je me suis approché pour prendre une photo, le père n'a pas voulu sourire avant qu'il n'ait expliqué clairement qu'il ne donnait du khat qu'à la chèvre … et pas à sa petite fille. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.

qat

Eat at facefood. Photo by Humans of Ethiopia.

Venez manger à facefood. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.

“The purest and most thoughtful minds are those which love color the most.” -John Ruskin, The Stones of Venice. Photo by Humans of Ethiopia.
“Les esprits les plus purs et les plus réfléchis sont ceux qui aiment le plus les couleurs.“
-John Ruskin, Les pierres de Venise. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.
"I designed and made what I'm wearing." - Salam Nigussie. Photo by Humans of Ethiopia.

Une créatrice de mode éthiopienne, Salam Nigussie, montrant sa création : “J'ai dessiné et fabriqué ce que je porte.” – Salam Nigussie. Photo de Humans of Ethiopia, utilisée avec permission.

L'opération ‘paralysie de Bangkok’ en tweets et images

jeudi 16 janvier 2014 à 12:31
Protesters pose near a train station with the theme 'Occupy Bangkok'. Photo by Camille Gazeau, Copyright @Demotix (1/13/2014)

Des manifestants posent près d'une gare pour l'opération ‘occupy Bangkok'. Photo de Camille Gazeau, Copyright @Demotix (13/01/2014)

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais]

Des groupes de l'opposition intensifient leurs tentatives de renverser le gouvernement de la Premier Ministre Yingluck Shinawatra, et des dizaines de milliers de personnes occupent les principales intersections de Bangkok, capitale de la Thaïlande. La manifestation conduite par l'ancien député Suthep Thaugsuban a pour objectif de ‘paralyser’ Bangkok pendant plusieurs jours jusqu'à ce que Yingluck quitte le pouvoir.

Yingluck est accusée [fr] d'être la marionnette de son frère aîné, l'ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra. Thaksin a été destitué par un coup d'Etat en 2006 mais son parti est resté majoritaire dans les urnes. Condamné par un tribunal thaïlandais pour détournement de fonds publics, il vit en exil.

Les manifestants ont pu occuper [fr] plusieurs bâtiments administratifs en novembre et décembre dernier en mobilisant des milliers de personnes dans les rues de Bangkok. Pour faire tomber la tension Yinglick a dissous le parlement et convoqué une nouvelle élection le mois prochain. Mais l'opposition dit vouloir boycotter le scrutin et installer un Conseil du Peuple non élu.

Malgré la paralysie prévue, Bangkok n'était pas complètement immobilisée. Matt rapporte ce qu'il a vu sur place :

A l'occasion de l'opération ‘paralysie de Bangkok’ des milliers de personnes ont occupé plusieurs quartiers très fréquentés de Bangkok, où ils ont apporté des tentes et des sacs de couchage. La paralysie n'est cependant pas complète. Bangkok fonctionne plus ou moins comme un lundi ordinaire, avec la fermeture prévue de certains centres commerciaux. Près de 140 écoles ont dû fermer et beaucoup de gens travaillent chez eux. Les rues du centre de Bangkok sont tranquilles et il n'y a pas beaucoup de voitures, ce qui par contre n'est pas un mal. Combien de personnes manifestaient, difficile à dire.

Asian Cinema apprécie l’ ‘atmosphère festive’ de la manifestation :

Des milliers et des milliers de personnes, mais au moins jusqu'à présent l'atmosphère est très festive. Un fête de rue géante, où les gens chantent, soufflent dans leurs sifflets, applaudissent, mangent, dorment, rient, brandissent des pancartes et tout simplement s'amusent. Cela pourrait continuer des semaines ou peut-être des jours et il sera intéressant de voir combien de temps durera cette ambiance bon enfant.

Sur Twitter le mot-dièse #BKKShutdown permet de suivre la situation dans le pays. Les rues principales de Bangkok étaient occupées par les manifestants comme le montre cette photo :

Photo aérienne des manifestants en face du centre commercial Central World 

Une rue ‘à moitié paralysée’

En ce moment non loin du croisement BACC/MBK – rue à moitié paralysée

Même en fauteuil les manifestants sont là :

Manifestation sur roulettes devant le Siam Center

Il y a aussi beaucoup de jeunes parmi les manifestants :

Opération paralysie à Bangkok

Les sifflets sont utilisés par les manifestants pour symboliser leur lutte contre la corruption :

Je prédis un nombre important de problèmes d'audition en Thaïlande dus à l'utilisation des sifflets par les manifestants #bbkshutdown

Pour la deuxième journée de l'opération ‘Paralysie à Bangkok', on attend plus de drapeaux et plus de sifflets dans les rues.

Il est intéressant de noter que de nombreuses applications de ‘survie’ ont été développées pour aider les habitants à contourner les manifestations.

Cependant la demande des manifestants d'annuler les élections de février est jugée ‘contraire à la démocratie'. Il leur est demandé de respecter le choix des urnes au lieu de pousser à la création d'un prétendu ‘Conseil du Peuple'.

Des centaines de milliers de personnes, voire un million, sont dans la rue pour dire NON à Thaksin/Yingluck. Mais ils doivent reconnaître que des millions d'autres disent OUI

Si les manifestants n'avaient pas transformé l'opération #BKKShutDown en une sorte de grande fête au détriment des autres, je les aurais peut-être pris au sérieux #triste

Malgré les opinions divergentes sur la manifestation, tous s'entendent pour dire qu'elle résoud les problème de circulation dans Bangkok :

S'il y a une bonne raison de faire appel à Suthep c'est pour résoudre la crise de la circultaion à Bangkok.

Pendant ce temps, dans le nord du pays où la Premier Ministre Yingluck bénéficie toujours d'un soutien populaire, des milliers de personnes ont participé à une veillée aux chandelles :

Veillée au chandelles non-violente, en faveur des élections, contre l'opération #BKKShutdown à Chiang Mai, Nord de la Thaïlande 

Le retour de Madagascar à la démocratie s'avère cahoteux

jeudi 16 janvier 2014 à 12:18

Touchant à la conclusion de la longue saga des élections présidentielles malgaches, considérées comme la première étape très attendue dans la résolution de plusieurs années de crise politique quionta secoué l'île, la Commission électorale du pays a déclaré le 10 janvier 2014 que Hery Rajaonarimampianina, le ministre des Finances du gouvernement de transition, est le gagnant du second tour de vote.

Mais l'adversaire Jean-Louis Robinson a immédiatement crié à la fraude, et au milieu de l'incertitude liée aux résultats de l'élection, l'armée a tiré sur les étudiants qui manifestaient à Mahajanga, la plus grande ville côtière de l'ouest de Madagascar. Un étudiant est mort et 11 autres blessés.

Affiche de la campagne de Hery Rajaonarimampianina – Domaine public

On ignore si ces manifestations étaient liées à la décision imminente de la CES. 

Le dernier président démocratiquement élu du pays, Marc Ravalomanana, a été renversé par un coup d’État soutenu par l'armée en 2009. Après de multiples retards, les élections ont finalement eu lieu le 25 octobre 2013 et un second tour le 20 décembre. Beaucoup ont constaté que le scrutin était une bataille par procuration entre le Président déchu Ravalomanana et le Président de la Transition Andry Rajoelina, qui a renversé Ravalomanana par un coup d’État. Le Président élu Rajaonarimampianina était le ministre du Budget et des Finances de Rajoelina ; Robinson a été ministre dans le gouvernement de Ravalomanana.

Selon la Commission électorale malgache (CENI-T), avec 98,89 % des bulletins dépouillés, Rajaonarimampianina a remporté le second tour avec 53,5 %, contre les 46,5 % de Robinson.

Cependant, Robinson conteste la décision et a envoyé les preuves d'une prétendue fraude massive à la Cour Électorale Spéciale (CES), en revendiquant avoir en réalité obtenu 56 % du total des voix. La CES est la seule institution qui peut prononcer le vainqueur définitif de l'élection, et doit rendre une décision au plus tard le 19 janvier.      

Students injured during protests in Mahajanga via @RavakaN on twitter (with permission)

Étudiant blessé lors des manifestations à Mahajanga via @RavakaN sur Twitter. Utilisée avec autorisation.

Madonline, un blog communautaire malgache, fournit plus de détails sur les contestations de Jean-Louis Robinson concernant les résultats de l'élection :

Les plaintes et requêtes déposées par le camp Robinson vont a priori donner du fil à retordre aux juges électoraux. Une requête de presque 120 pages aux fins de disqualification du candidat Rajaonarimampianina a été également déposée. Un parlementaire de l’opposition a en outre déposé une requête pour annulation pure et simple du scrutin du 20 décembre en raison de trop nombreux cas d’anomalies recensés à travers le pays. Les autres requêtes visent essentiellement l’annulation de voix obtenues par le candidat soutenu par le régime de Transition. Ce qui devrait renverser complètement la tendance. La Cour Electorale Spéciale publiera les résultats définitifs du second tour de la présidentielle en mi-janvier. La Commission électorale nationale publie les résultats provisoires le 3 janvier. Concernant les législatives jumelées au second tour de la présidentielle, des requêtes ont été également déjà déposées auprès de la CES. Des candidats indépendants et issus de l’opposition dénoncent aussi des irrégularités commises en faveur des candidats soutenus par le président de la Transition, Andry Rajoelina. Ce qui a provoqué, par exemple, des manifestations de rue à Morondava, à l'Ouest du pays.

Affiche de la campagne de Jean-Louis Robinson – Domaine public

Ce qui rend la décision imminente de la CES encore plus difficile est la récente résurgence de documents impliquant le prochainement déclaré président élu dans l'exploitation illégale du bois de rose. Nouvelle peu réjouissante supplémentaire défavorable au retour de Madagascar à la démocratie, la réapparition possible de la peste sur l'île :

Madagascar compte la moitié des cas documentés de peste dans le monde.

Néanmoins, il y a un bon côté pour l'île. Madagascar est à nouveau acceptée par la communauté internationale, qui a approuvé les élections, les jugeant libres et équitables. Et le retour de Madagascar au sein de la communauté internationale devrait mettre fin à son isolement et conduire au retour de l'aide extérieure. En effet, pendant la période de transition, comme l'a fait remarquer Brian Klaas sur africanarguments.org :

Pratiquement aucun progrès n'a été réalisé depuis quatre ans avec l'économie qui se contracte considérablement. Le progrès politique et économique est resté bien limité depuis. Un nouveau stade de rugby est l'une des seules réalisations concrètes du régime “transitoire” dirigé par Andry Rajoelina, qui est sur le point de terminer un mandat électoral complet.
…Comme la reconnaissance internationale afflue, l'aide internationale le peut également—un pilier essentiel du développement et du budget de l’État pour l'île extrêmement appauvrie.  Les donateurs sont désireux de revenir et de débloquer les paiements tant attendus prévus pour les projets annulés pendant la crise.

Des signes du retour imminent de Madagascar au sein de la communauté internationale sont observés:

Namibie a dépêché un envoyé à Madagascar pour la réintégrer dans la Communauté de développement de l'Afrique australe.

Les élections ne se sont peut-être pas déroulées harmonieusement comme le label “libre et équitable” fait croire. Un regard sur les tweets et les blogs se lit comme une litanie de plaintes par les électeurs qui ne pouvaient pas voter, ou qui ont vu ou suspecté des irrégularités. Certains citoyens organisent déjà des pétitions pour demander un dépouillement transparent et public des bulletins de vote. D'autres blogueurs, comme Fidy, sont résolument positifs :

Pour la première fois dans notre histoire, la commission électorale a des membres choisis parmi la société civile (de hauts fonctionnaires, des avocats, des journalistes, des enseignants ou des magistrats) et parmi tous les partis politiques qui ont pris part à la phase de Transition. La CENI-T a également fortement bénéficié de l'appui des organisations internationales telles que l'UE, l'ONU ou la SADC qu'il s'agisse de questions financières ou de mise en œuvre. Pour la première fois dans notre histoire, nous avons un site Web spécifique avec des mises à jour régulières des votes au niveau national, régional, du district et des bureaux de vote. Le niveau de transparence donné à nos citoyens n'a jamais été aussi élevé. On se rappelle la façon dont les élections de 1997, 2001, ou 2006 (voir page 30 du rapport) se sont déroulées. Pour la première fois dans notre histoire, grâce à internet et au cadre de données que la CENI-T nous fournit, nous avons des blogueurs qui ont fait un excellent travail en faisant des projections lors du premier tour de scrutin. Et les résultats finaux étaient très proches de ces extrapolations — un exemple frappant qui démontre qu'il n'y avait aucune anomalie significative dans le décompte du premier tour. Mathématiques pures. Aucune politique.

Le nom du potentiel président élu, Rajaonarimampianina, s'avère un virelangue pour les présentateurs du journal et les aficionados d'actualités dans le monte entier. The Guardian a écrit:

Le nom de famille à lui seul accumule un nombre impressionnant de 19 caractères et (nous pensons) neuf syllabes. Son nom complet – Hery Martial Rakotoarimanana Rajaonarimampianina – s'élève à 44 caractères. On pourrait supposer que répéter trois années dans l'enseignement primaire juste pour maîtriser l'orthographe de son nom aurait été un obstacle pour Rajaonarimampianina dans sa vie (nous n'avons aucune preuve que cela s'est passé) mais sur la base de notre histoire, il semble qu'un long nom peut être bon pour une carrière politique.

Des utilisateurs de Twitter ont également ajouté: 

Quel nom ! Je suis contente de ne pas travailler dans le journal audiovisuel – Rajaonarimampianina remporte les élections présidentielles de Madagascar.

Slate Africa apprend à ses lecteurs comment prononcer les noms malgaches et explique pourquoi ils sont si longs.

Le linguiste Narivelo Rajaonarimanana souligne que «le nom malgache n'est pas une étiquette. C'est un souhait, un destin, une parole qui contredit un mauvais destin, un souvenir du jour de naissance, une combinaison de noms de parents ou d'ancêtres». « L'astrologie joue un rôle important pour l'attribution des noms », note Rajaonarimanana. Cette pratique est très vivace en milieu rural, où l'on peut faire appel à un ombiasy (devin) et où l'on a également souvent recours à l'horoscope. Une étude réalisée par Samuel Rasolomano et publiée en 1905 par le journal Mitari-dàlana recense 24 sources d’inspiration pour les noms malgaches. Parmi elles, l’expression du caractère (physique ou moral), de l’amour filial (vœu d’un amour parfait, d’avoir un remplaçant etc.), le prestige (richesse, honneur etc.) sont les plus fréquentes, avec l'astrologie. Ainsi, « les noms sont à usage mnémotechnique pour se souvenir du destin d'une personne ».

 

Pakistan: Un restaurant français fermé parce que n'admettant pas de Pakistanais

mercredi 15 janvier 2014 à 14:30

La blogueuse Farzana Versey de Mumbai dénonce l'hypocrisie des Pakistanais devant la consommation d'alcool en racontant un récent incident : 

La Maison, dirigée par le Français Philippe Lafforgue, dans une partie de sa maison dans un quartier chic de la capitale Islamabad, a été contraint de fermer après un tollé contre cette politique discriminatoire. Il n'y avait pas de panneau à l'extérieur le disant, c'était une décision discrète de la direction.

Comme a déclaré le propriétaire:

“Il ne s'agit pas d'une discrimination. Il s'agit de sensibilité culturelle. Comment pourrais-je servir du porc et de l'alcool à des Pakistanais sans avoir des ennuis ? Donc, j'ai une règle: pas d'entrée pour les nationaux …  Je ne peux pas admettre de Pakistanais car je sers de l'alcool. Si je commence à en servir aux nationaux, ce qui est évidemment profitable, je vais devoir soudoyer la police … chose que je veux éviter.” 

Elle ajoute:

Beaucoup de membres de l'élite pakistanaise aiment montrer leurs bars et collections de vins, mais n'élèvent pas la voix contre la politique du gouvernement sur leurs habitudes alimentaires et de boisson.