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Les parapluies multicolores du centre de Hong Kong, emblèmes du mouvement prodémocratie

lundi 29 septembre 2014 à 15:52
Protesters used umbrellas to shield tear gas. Photo from Facebook group: Hong Kong Demo Now,

Les manifestants se protègent avec des parapluies contre les gaz lacrymogènes. Photo PH Yang.

Le parapluie, instrument de lutte pour la démocratie ? Mais oui. A Hong Kong, les manifestants pacifiques réclamant des élections authentiquement démocratiques se servent de parapluies pour se protéger des sprays au poivre et des gaz lacrymogènes ; et aussi pour rester au sec si la police déploie les canons à eau.

Une image saisissante du sit-in géant du 28 septembre à proximité du siège du gouvernement a montré une foule croissante de manifestants tenant des parapluies de toutes les couleurs, contrastant fortement avec l'uniformité de la police anti-émeute.

Carol Chan designed the poster for the "umbrella movement" in Hong Kong.

Carol Chan a dessiné l'affiche du “mouvement des parapluies” à Hong Kong. Texte : “Taïwan a le mouvement des tournesols, Hong Kong a le mouvement des parasols”.

Les médias étrangers ont surnommé la contestation pacifique la “révolution des parapluies”. Le groupe Facebook “Hong Kong Democracy Now [Démocratie à Hong Kong maintenant]” s'est rebaptisé “Umbrella Movement [Mouvement des parapluies]” et s'en est expliqué dans une note :

Les médias étrangers ont appelé ce mouvement la “révolution des parapluies”. Ce n'est guère une révolution. “Mouvement des parapluies” est un nom plus approprié dans ce contexte.

Les seules “armes” que nous avons, tout au plus, sont les parapluies que nous emportons toujours dans nos sacs pour les aléas du temps. Les gens de Hong Kong ne souhaitent rien d'autre que la stabilité. Mais, de la même façon que nous ne voyons pas à travers les ciels nuageux, nous ne souhaitons pas être pris par surprise dans l'orage.

Le “Mouvement des parapluies” identifie une campagne douce, mais déterminée : face au coup de vent et à la tempête, nous ne céderons jamais !

Le sit-in, appelé Occupy Central, exige que Pékin retire le cadre qu'il a imposé pour l'élection du chef de l'exécutif de Hong Kong, requérant des candidats à ce poste le soutien majoritaire d'un comité de nomination dont les membres auront fait allégeance à Pékin (et donc au Parti communiste pro-chinois). La manifestation avec le sit-in s'est étendue du district financier de l'Amirauté jusqu'au district commercial de Causeway Bay et Mongkok. La circulation dans l'île de Hong Kong est restée paralysée toute la journée du 29 septembre.

Le Global Times, la voix de Pékin, a publié un éditorial sur Occupy Central, qui a débuté le 28 septembre, accusant le mouvement de ruiner l'image de Hong Kong. Des parapluies sont-ils vraiment plus nuisibles à l'image de la ville que des policiers armés maniant d'énormes canons à gaz lacrymogènes ?

Screen capture from local Television - TVB.

Capture d'écran de la télévision locale TVB.

Les Marionnettes Géantes ouvrent le débat sur les questions sociales au Mozambique

lundi 29 septembre 2014 à 13:50
Foto: Afribuku (usada com permissão)

Photo publiée sur le site Afribuku (utilisée avec autorisation)

Occuper l'espace public avec des marionnettes géantes qui, pendant des événements culturels, font réfléchir à des questions plus profondes sur la société mozambicaine : c'était avec cet objectif que des jeunes artistes s'étaient rassemblés pour la création de l'association culturelle Marionetas Gigantes de Moçambique.

Le projet, consacré à la présentation de spectacles de rue et à la construction de têtes, masques et  marionnettes géantes, est né d'une initiative de “Valorisation nationale et internationale des pratiques artistiques du Mozambique et de la Guinée-Bissau” promu en 2011 par le Centro Cultural Franco-Moçambicano (CCFM), avec le soutien de l'Union Européenne. L'idée s'inspire du travail développé par les compagnies Les Grandes Personnes, de France, sa filiale au Burkina Faso, Boromo, et The Giant Match Association, d'Afrique du Sud.

L'année de sa création, le projet a réuni près de 40 artistes du Mozambique, de Guinée-Bissau, de France et d'Afrique du Sud, à l'occasion d'un atelier artistique qui a été filmé pour le documentaire “Gigantes na Rua“, réalisé par Sérgio Libilo et lançé en Mars 2012:

L'atelier initial de création, de formation et d’échange pour la construction de masques et de marionnettes géantes a donné naissance au spectacle de rue ”O bazar e as suas…” qui a donné sa première à proximité de deux marchés populaires de la ville de Maputo en Décembre 2011 :

[Le spectacle "O bazar e as suas..."] a comme prétexte le quotidien de la vie dans les marchés pour parler d'amour, des difficultés journalières et des dysfonctionnements de la société actuelle, tels que la corruption, le manque d'assistance aux personnes handicapées, les inégalités sociales et l'accès aux premières nécessités. 

Marionetas gigantes escalaram a Cidade de Maputo [retirada do blog Afribuku]

Les Marionnettes Géantes ont fait escale dans la ville de Maputo. Photo prise sur le site Afribuku (utilisée avec autorisation)

La représentation des “problématiques sociales qui inquiètent les Mozambicains” est en effet à la base du processus créatif de “Os gigantes e cabeçudos de Moçambique“, comme l'explique Alejandro de los Santos dans un article publié sur Afribuku (un site en langue castillane dédié à la culture africaine contemporaine).

L'auteur commence par décrire le cadre historique des défilés du carnaval au Mozambique depuis l'époque coloniale, et fournit plus de détails sur la pertinence sociale du travail des Marionnettes Géantes aujourd'hui, en décrivant certains des personnages créés par l'association:

La corrupción, la marginación de los discapacitados o la pobreza son cuestiones que destacaron los participantes. Dentro de ese imaginario, los artistas montaron la estructura inicial con barras de metal y material reciclado como botellas de plástico. (…) De todo ese proceso nacieron unos protagonistas que representan el universo social del Mozambique actual: Moisés el corrupto, Mpili la vendedora, Antonio Mazanga el policía, Alzira la adolescente, Madalena la clienta rica, Nyankuav la curandera, Papaito el deficiente y Zaida la cliente pobre. Todos ellos son perfectamente identificables por cualquier persona que conozca la realidad del país. Ninguno es ajeno al complejo entramado de tensiones de poder que se corresponden con las principales dificultades cotidianas que reinan en el país desde poco después de su independencia.

La corruption, la marginalisation des personnes handicapées ou la pauvreté sont des questions que les participants ont mis en évidence. Dans cet imaginaire, les artistes ont fait la structure initiale avec des barres de métal et du matériel recyclé comme les bouteilles en plastique.(…) De ce processus sont nés des personnages qui représentent l'univers social du Mozambique d'aujourd'hui: Moisés, le corrompu, Mpili la vendeuse, Antonio Mazanga, le policier, l'adolescente Alzira, Madalena, la cliente riche, Nyankuav, la guérisseuse, Papaito, l'handicapé, et Zaida, la cliente pauvre. Ils sont facilement identifiables par quiconque qui connaît la réalité du pays. Personne n'est en dehors du système complexe de tensions de pouvoir qui correspondent aux principales difficultés du quotidien qui règnent dans le pays peu après l’indépendance.  

 

En 2012, les marionnettes sont passées par d'autres villes mozambicaines, comme Marracuene et Inhambane, et aussi par des festivals comme le Marrabenta, Artes de Rua et AZGO, à Maputo, et le MTN Bushfire au Swaziland. En 2013, ils ont foulé pour la première fois le sol portugais, pour la Bienal Internacional de Marionetas de Évora.

Les travailleuses de l'industrie textile au Cambodge réclament toujours des salaires décents

lundi 29 septembre 2014 à 12:47
Les travailleurs cambodgiens de l'habillement exigent des multinationales de leur donner un salaire mensuel minimum de $ 177. Photo de la Licadho

Les ouvrières cambodgiennes de l'habillement exigent des multinationales de leur payer un salaire mensuel minimum de $ 177. Photo de la Licadho

[Article d'origine publié le 21 septembre] Après avoir lancé une grève nationale en décembre dernier, les ouvrières de l'industrie de l'habillement du Cambodge sont de retour dans les rues pour réclamer un salaire minimum mensuel de 177 dollars américains.

L'an dernier, une grève a été organisée [fr] pour faire pression sur le gouvernement afin d'augmenter le salaire mensuel, qui, à l'époque, était de 80 dollars. Les travailleurs de l'industrie de l'habillement voulaient le doublement de leur salaire, mais le gouvernement avait autorisé seulement une augmentation de 15 à 20 dollars. La grève avait mobilisé des dizaines de milliers de travailleurs à travers le pays, mais elle avait été violemment dispersée [fr] par les forces de sécurité nationale en janvier, ce qui avait entraîné la mort de cinq grévistes.

Le salaire minimum mensuel actuel dans l'industrie du vêtement au Cambodge est fixé à 100 dollars. L'année dernière, les recettes d'exportation du secteur de l'habillement ont représenté environ un tiers du PIB cambodgien de 15,25 milliards de dollars. Il y a plus de 600 000 ouvriers du vêtement au Cambodge, et la majorité d'entre eux sont des femmes. En plus des bas salaires, les travailleurs souffrent aussi de mauvaises conditions de travail, qui se traduisent souvent par des évanouissements collectifs [fr]; des incidents ont été signalés dans différentes usines de la confection.

Cette semaine, les travailleurs du vêtement ont relancé la campagne pour une augmentation de salaire, mais cette fois ils s'adressent aux multinationales de l'industrie du vêtement qui  sous-traitent et s'approvisionnent au Cambodge. La campagne, surnommée “L'acheteur doit fournir des salaires de base de $ 177″, vise à faire pression sur les marques mondiales telles que H & M, Walmart, Levi, Gap, Puma, C & A, Adidas et Zara pour négocier directement des salaires plus élevés pour les ouvrières.

Postez le logo vert de toutes les marques qui s'approvisionnent au Cambodge pour exiger qu'elles relèvent le salaire minimum à 177$

Plus de 500 travailleurs de l'habillement se sont rassemblés au parc industriel Canadia à Phnom Penh, la capitale du pays, pour réclamer des salaires plus élevés. Selon les syndicats du vêtement, des ouvrières provenant environ de 300 usines à travers le pays se sont jointes à la manifestation.

Cette vidéo montre les grévistes avec des bannières exigeant des entreprises multinationales de ne pas affamer les travailleurs de l'habillement du Cambodge.

Les dirigeants syndicaux ont expliqué que l'exigence d'un salaire minimum de 177 dollars est basée sur les dépenses mensuelles moyennes des ouvrière de l'habillement. L'une des travailleuses qui ont participé à la manifestation explique le sentiment de ses collègues au journal de langue anglaise Cambodia Daily :

Nous voulons un salaire plus élevé, car aujourd'hui nous n'avons pas assez d'argent pour subvenir à nos besoins, parce que tout est très cher, comme le loyer, l'électricité, l'eau et la nourriture.

Travailleurs cambodgiens exigent un salaire mensuel minimum de 177 $. Photo de la Licadho

Des travailleuses cambodgiennes exigeant un salaire mensuel minimum de 177 $. Photo de la Licadho

Le Community Legal Education Center, un groupe local de défense des droits humains, soutient la campagne et exhorte les marques et leurs fournisseurs “à assumer leurs responsabilités et assurer la dignité humaine pour leurs travailleurs cambodgiens.”

Le gouvernement a réagi en déployant des unités de l'armée et de la police au lieu où se tenait la manifestation, alors que l'opposition a promis aux ouvrières d'introduire au parlement la campagne pour leur salaire.

Un soldat filme les travailleuses de l'industrie du vêtement à #phnompenh qui continuent à exiger une augmentation de salaire.

Cette lutte pour une augmentation de salaire est soutenue par des syndicats dans de nombreux pays. Au Canada, il y a une pétition en ligne exhortant les consommateurs à ne pas acheter des vêtements “fruit de l'exploitation et de la répression.”

Espérons que la série prévue de manifestations se déroulera pacifiquement et que le gouvernement respectera le droit des travailleurs à exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Il est également important pour les multinationales du vêtement de prouver leur engagement à améliorer le bien-être des travailleurs dans les usines de confection du Cambodge.

La police de Hong Kong lâche les gaz lacrymogènes sur les manifestants pro-démocratie pacifiques

lundi 29 septembre 2014 à 00:58
Protesters in Hong Kong are using umbrellas to shield themselves from tear gas.  Photo from Twitter @15MBcn_int

Les manifestants à Hong Kong se protègent des gaz lacrymogènes avec des parapluies. Photo sur Twitter @15MBcn_int

Au deuxième jour de leur mouvement, les manifestants qui réclament des élections véritablement démocratiques à Hong Kong ont été accueillis par les matraques, les gaz lacrymogènes et les sprays au poivre.  

Après les affrontements entre policiers de Hong Kong et manifestants étudiants le 27 septembre, le mouvement pour la démocratie Occupy Central avec Paix et Amour a donné le coup d'envoi d'un sit-in géant à 1h30 le lendemain matin pour obliger le gouvernement chinois à retirer sa condition que les candidats au poste de chef de l'exécutif de Hong Kong obtiennent le soutien majoritaire d'une commission de désignation largement favorable à Pékin. 

La police anti-émeute a tenté à partir de 18 heures le 28 septembre, de disperser les manifestants à coups de matraques, de gaz lacrymogènes et de spray au poivre. A l'heure où cet article était publié [sept heures plus tard, 18h GMT], des milliers de manifestants s'affrontaient toujours à la police dans les rues à proximité du district financier de la ville. 

Des signalements non vérifiés de tirs de balles en caoutchouc par des policiers sur les manifestants ont circulé sur les médias sociaux. Les principaux meneurs de la protestation ont exhorté les manifestants à faire retraite vers 22 heures.

La Chine a promis à la région administrative spéciale de Hong Kong, qui jouit d'une certaine autonomie par rapport au continent, l'élection directe en 2017 du chef de l'exécutif, mais les militants pro-démocratie maintiennent que l'existence d'une commission de désignation sape le droit de la population à choisir son dirigeant. 

La police de Hong Kong a qualifié le sit-in d'illégal et barré les rues et allées menant au siège du gouvernement. Les gens sont arrivés en nombres croissants et se sont éparpillés dans les quartiers de l'Amirauté et du Centre dans leur tentative d'atteindre le siège du gouvernement en longeant les routes Harcourt et Connaught. Finalement les deux principales voies au centre du district financier ont été barrées vers 15 heures.

Le chef de l'exécutif Leung Chun-ying a réitéré dans sa conférence de presse de 15h30 sa position que la réforme électorale à Hong Kong doit se limiter au cadre fixé par Pékin et que la police allait passer à l'acte contre les manifestations illégales, conformément à la loi.

Des milliers de manifestants entouraient le siège du gouvernement en divers lieux dans les districts Amirauté et Central, barrant plusieurs rues. Les policiers ont levé un signal d'avertissement orange, avec la sommation “dispersez-vous ou nous tirons” :

Jamais vu une telle répression à Hong Kong – avertissement clignotant aux manifestants ‘DISPERSEZ-VOUS OU NOUS TIRONS’

A 18h, la police anti-émeutes a commencer à tirer les gaz lacrymogènes.

De nombreux utilisateurs de Twitter ont chargé des photos de la violente répression. @imrika1874 a posté une photo de policiers anti-émeute pointant des fusils sur des manifestants pacifiques, mains en l'air :

On est à Hong Kong !!!! Faites connaître au monde !!!!!

@jeromyu a publié cette scène :

[urgent] svp viral : la brutale police de HK envoie des gaz lacrymogènes sur les manifestants pacifiques, menace de leur tirer dessus !!!

Journalistes et personnes âgées sont devenues les cibles du spray au poivre des policiers :

Le visage le plus reconnaissable de Hong Kong

Policier de HK saisit une manifestante âgée, la fait pivoter et lui envoie du spray au poivre à la figure. Conduite scandaleuse !

Au lieu de fuir, beaucoup de gens ne se sont dispersés que pour revenir mieux équipés, avec imperméables, masques à gaz et lunettes de protection :

Les étudiants se préparent pour la nuit. Extraordinaire organisation.

La foule s'agite à l'arrivée des renforts policiers ! Crie “Police partez”

Par ailleurs, la police a ordonné à l'exploitant du métro de fermer la station Amirauté afin de déployer plus de policiers anti-émeutes en renfort à la répression. Mais les manifestants ont dressé une barricade à l'entrée du métro pour barrer le passage aux policiers :

Les étudiants de Chu Hai College ont photographié la police en train de déployer des rames de métro pour déployer plus de policiers

Barrage à la station de métro Amirauté

En riposte à la violence policière, la Fédération des syndicats étudiants a appelé à un boycott des cours pour toute la semaine prochaine. La Fédération des syndicats de Hong Kong a lancé un appel à la grève des employés, et le Syndicat de l'Enseignement professionnel de Hong Kong comme le Syndicat général des travailleurs sociaux de Hong Kong vont aussi lancer une grève des enseignants.

Dans une université thaïlandaise, les militaires interrompent une conférence sur les “régimes autoritaires” et arrêtent les professeurs

dimanche 28 septembre 2014 à 23:40
About a hundred students of Thammasat University joined the planned lecture on authoritarianism. Photo from Prachatai website.

Près d'une centaine d'étudiants de l'université de Thammasat assistent à une conférence sur les régimes autoritaires. Photo autorisée du site Prachatai.

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers de pages en anglais]

La semaine dernière un groupe d'étudiants de la prestigieuse université Thammasat a accueilli une conférence sur “la chute des régimes autoritaires à l'étranger”. Alors que la conférence devait traiter du problème dans d'autres pays que la Thaïlande, le gouvernement a apparemment décidé que le sujet était trop proche de la situation actuelle dans le pays et a annulé la conférence.

Le premier Ministre thaïlandais actuel est le chef des armées qui a monté un coup d'état en mai. L'armée a ensuite rédigé une constitution [fr], nommé les membres de l'assemblée législative et nommé le responsable du coup d'état à la tête du pays. Bien qu'un nouveau gouvernement ait été formé, l'armée interdit toujours les manifestations et les rassemblements de cinq personnes ou plus, tout en surveillant et contrôlant les organes de presse traditionnels. Toute personne qui ne respecte pas les ordres de l'armée risque des poursuites et même l'emprisonnement.

Les militaires ont demandé l'annulation de la conférence publique et l'université s'est exécutée en fermant l'accès à la salle de conférence. Les étudiants sont alors descendus dans le hall d'entrée pour tenir la conférence, donnée par un professeur d'histoire confirmé, Nidhi Eaowsriwong, et un conférencier en sciences politiques réputé, Prajak Kongkirati. La police a essayé d'annuler l'évènement sans y parvenir, et a donc demandé aux orateurs et aux étudiants qui les accueillaient de se rendre au poste de police. Le poste de police a rapidement été protégé par des militaires.

Les étudiants donnent un premier compte-rendu de la situation sur Twitter :

D'après ce que nous savons, les professeurs d'université convoqués par les autorités au poste de police sont Nidhi Eaowsriwong, Janjira Sombatpoonsiri, Prajak Kongkir

Les professeurs arrêtés par les autorités sont Nidhi Eaowsriwong, Janjira Sombatpoonsiri, Prajak Kongkirati

On s'amuse au poste de police

Alors que le Premier Ministre thaïlandais qualifie la détention d’ “invitation” à se rendre au poste de police, The Bangkok Post rapporte que les participants ont reçu une “mise au point” pendant leur détention.

Des universitaires de 16 universités ont signé une déclaration pour condamner l'action des militaires :

En tant que professeurs de 16 universités de Thaïlande, nous condamnons les militaires et la police pour avoir intimidé des professeurs d'université et des étudiants dans l'enceinte de l'université. L'action des militaires et de la police constitue clairement une violation de la liberté de l'enseignement et est tout à fait inacceptable.

Prétexter que le forum de discussion aurait pu porter atteinte à la sécurité nationale est sans fondement. Les forums de discussion comme celui de l'université de Thammsat sont habituels et font partie des programmes et n'ont jamais porté atteinte à la sécurité nationale.

Brad Adams, Directeur de Human Rights Watch, presse le gouvernement de cesser la répression contre la liberté d'enseignement :

Bien qu'ils racontent au monde que ce ne sont pas des dictateurs, les autorités militaires thaïlandaises renforcent leur emprise sur les universités et interdisent les forums de discussion sur la démocratie et les droits humains. Le Premier Ministre Prayuth devrait cesser immédiatement la répression qui s'exerce sur la liberté d'enseignement et la liberté d'expression.

Cet incident est un nouveau signe de la détérioration permanente de la protection des droits humains, de la liberté d'enseignement et de la liberté d'expression en Thaïlande sous un gouvernement soutenu par l'armée. Mais c'est aussi la preuve qu'un certain nombre de groupes et de citoyens revendiquent un retour à la normalité et aux droits démocratiques dans le pays.