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Trinité-et-Tobago : au fil des gouvernements

samedi 5 avril 2014 à 10:26

Au vu du nombre et de l'ampleur des projets entrepris via des accords entre gouvernement de Chine et de Trinité, le blogueur Afra Raymond explique pourquoi l'actuelle mission officielle de haut niveau de Trinité-et-Tobago en Chine est une question très importante, à approfondir.

 

Jose Dos Santos, le président angolais qui valait 1,8 milliard

samedi 5 avril 2014 à 10:18

[Tous les liens sont en anglais, sauf mention contraire]

Le top 5 mondial des présidents restés le plus longtemps au pouvoir, et toujours en exercice, sont tous Africains. Ils sont surtout connus pour leurs méfaits: élections truquées, détournements de fonds, biens mal-acquis et violations des droits de l'Homme. José Eduardo dos Santos [français], président de l'Angola, est l'un d'entre eux.

Dos Santos dirige l'Angola depuis 1979. Son mandat fut secoué par de nombreux scandales et cas de corruption, dénoncés par plusieurs ONG locales et internationales. J.R. Mailey, chercheur au Centre d'Etudes Stratégiques de l'Afrique travaillant sur les ressources naturelles, la corruption et la sécurité en Afrique, souligne que:

Pendant des décennies, un petit clan tournant autour du président angolais s'est habilement servi de sociétés écrans anonymes pour piller des milliards de dollars d'actifs de l'Etat. Ces sociétés écrans sont incorporées dans des centres financiers ‘offshore‘, plus connus comme des ‘paradis fiscaux’ ou des ‘juridictions secrètes'.

President  José Eduardo dos Santos being decorated by President Vladimir Vladimirovitch Poutine of Russia

Le Président José Eduardo dos Santos décoré par le Président russe Vladimir Poutine. Source: cabinda.net, avec son autorisation

Le site cabinda.net estime la fortune personnelle de Dos Santos à plus de 20 milliards de dollars en 2013. Le budget pour les dépenses présidentielles de la même année a augmenté de 50% par rapport à 2012, portant le budget total à 6,6 trillions de kwanzas angolais (environ 69 millions de dollars), un record.

Pendant ce temps, 70% des Angolais vivent avec moins de deux dollars par jour.

Rafael Marques de Morais note dans un post de son blog, intitulé ”A Record Budget for the Presidency, the Military and the Spooks” (Un Budget Record pour la Présidence, la Défense et les Services Secrets):

La Présidence seule détient un budget de 1,8 milliard de dollars, soit plus que le Ministère de la Santé (1,5 milliard de dollars).

A titre de comparaison, pour l'année 2013, les contribuables britanniques ont été taxés à hauteur de 53,4 millions de dollars pour les dépenses liées à la famille royale. Les contribuables français ont versé 101,6 millions d'euros [français] en 2014 pour les coûts liés aux activités de président de Hollande. 

Presseurop.eu révèle que des transferts de capitaux supplémentaires “douteux” impliquant la famille de Dos Santos peuvent être repérés dans de récents investissement au Portugal:

Sa “famille”, par-dessus tout sa fille aînée Isabel Dos Santos, 40 ans. Diplômée du King's College de Londres, et unique femme milliardaire en Afrique, Mme Dos Santos est l'une des figures clés de cette torride saga post-coloniale. [...]

L'héritière, née d'un précédent mariage de Dos Santos, détient un portefeuille d'actifs au Portugal à couper le souffle. En quelques années, elle a pris le contrôle de la moitié du capital du géant des télécommunications crée par la fusion de ZON avec Optimus, ainsi que d'une grande partie de la banque portugaise BPI, faisant d'elle la deuxième plus grande actionnaire avec une participation de 19,4%. Elle est également membre du conseil d'administration d'une autre institution financière, BIC Portugal, et possède des parts chez Amorim Energia, qui contrôle près de 40% de Galp, l'un des premiers groupes pétroliers et gaziers d'Europe.

Cartoon on human rights in Angola via Maka with permission

Caricatures sur les droits de l'Homme en Angola via Maka avec autorisation

L'origine de la fortune d'Isabel Dos Santos a été passée au microscope de Forbes, en 2013. Curieusement, quelques mois plus tard, le magazine Forbes a conclu un partenariat avec une société dont Isabel Dos Santos détient 70% des parts, afin de lancer un nouveau magazine africain rédigé en langue portugaise

Jean-Paul Marthoz, journaliste belge et conseiller principal au Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), a commenté sur le blog de l'organisation:

L'une des sources de préoccupation concerne le groupe de médias Newshold, une société détenue par Pineview Overseas, une société offshore basée au Panama, dont les actionnaires sont de puissantes personnalités angolaises, à l'image du magnat Alvaro Sobrinho. Newshold contrôle Sol, le troisième hebdomadaire portugais, et possède des parts dans deux grands magazines, Visâo et Expresson, ainsi que dans Correio da Manhâ, le tabloïd le plus vendu, et le journal financier Jornal de Negocios. Il a également exprimé son intérêt dans le cas où le gouvernement portugais privatiserait le groupe audiovisuel public RTP (Radio e Televisâo Portuguesa).

De nombreux investisseurs angolais sont connus pour entretenir des liens étroits avec l'entourage présidentiel et le MPLA (le Mouvement Populaire de Libération de l'Angola), qui dirige le pays sans interruption depuis son indépendance, en 1975.

En 2013, Luanda, la capitale de l'Angola, a été désignée pour la seconde fois en trois ans comme étant la ville la plus chère du monde. La majorité de sa population vit pourtant dans des bidonvilles et est économiquement exclue du secteur moderne. La blogueuse Aminata, correspondante à Luanda pour Cross Worlds, se remémore [français] son expérience personnelle du coût de la vie à Luanda:  

Vivre à Luanda, du côté de ‘la Force', c’est pouvoir sortir le soir du Réveillon et débourser au moins 30 000 kwanzas (300 USD) pour avoir accès à une soirée.  Ce soir-là, j’ai malheureusement  du me résoudre à sombrer du côté obscur, étant donné que le prix de la soirée représentait un peu plus de la moitié de ma gratification mensuelle de stagiaire…
Vivre à Luanda du côté de la Force, c’est aussi pouvoir se loger dans un building tout juste sorti de terre pour la bagatelle de 7 500 USD par mois (prix moyen pour un T3), y apprécier le confort de l’habitat moderne et la charmante vue sur les musseques (bidonvilles).
Vivre à Luanda du côté de la force, c’est également prendre rendez-vous chez son coiffeur à Lisbonne, effectuer l’aller-retour en un week-end (après tout, une nuit d’avion pour aller chez le coiffeur, ça vaut le coup !) et en profiter pour faire un peu de shopping.

Cláudio Silva a récemment publié un article pour Global Voices, intitulé Angola: combattre les pauvres au lieu de combattre la pauvreté. Ce post fournit des informations supplémentaires quant à la lutte quotidienne pour la survie dans les rues de Luanda.

Urgence Environnement en Colombie : des dizaines de milliers d'animaux meurent de la sécheresse

vendredi 4 avril 2014 à 18:32

[Tous les liens renvoient à des pages en espagnol, sauf mention contraire.]

Chigüiro. Foto de Pierre Poulquin en Flickr bajo licencia Creative Commons  (CC BY-NC 2.0)

Capibara. Photo Pierre Poulquin sur Flickr, licence Creative Commons (CC BY-NC 2.0).

La sécheresse qui a déjà tué plus de 20.000 animaux — parmi lesquels des capibaras, des caïmans à lunettes [fr], et des bovins — à Paz de Ariporo dans le département de Casanare en Colombie, met en alerte les écologistes et les associations de défense de l'environnement. 

La Voz del Pueblo Latinoamericano a publié une lettre ouverte des écologistes dénonçant l'Etat colombien et les compagnies pétrolières devant la communauté internationale, l’Organisation des Etats Américains [fr] et les Nations Unies [fr], qu'ils tiennent pour responsable de la dégradation de l'environnement. Le texte conclut ainsi : 

Solicitamos lo antes posible se lance una alerta mundial para proteger nuestros derechos humanos y animales, en especial de los habitantes de Casanare, Colombia, y le exija al gobierno colombiano tome cartas en el asunto y brinde una solución pronta y efectiva a este desastre ambiental, exigiendo a las petroleras la responsabilidad con el ambiente y reduzcan su impacto ambiental, e inste al congreso colombiano a legislar en favor del medio ambiente y moderen el modelo extractivista que tanto daño le hace a la humanidad.

Nous sollicitons le lancement aussi vite que possible d'une alerte mondiale pour protéger nos droits humains et animaux, en particulier ceux des habitants du Casanare, Colombie, et exigeons du gouvernement colombien qu'il agisse en la matière et apporte une solution rapide et effective à cette catastrophe environnementale, en imposant aux compagnies pétrolières la responsibilité de l'environnement et la réduction de leur empreinte environnementale, et insistons auprès du Congrès colombien pour qu'il légifère en faveur de l'environnement et modère le modèle extractiviste qui est si nocif pour l'humanité.     

D'autres associations, comme Avaaz.org, mènent une campagne mondiale contre la catastrophe environnementale avec ces arguments :

Han muerto cerca de 20 mil de animales.
El hydrochaeris hydrochaeris conocido como Chiguiro o Capibara esta catalogado en peligro de extinción y con la sequía se van a extinguir totalmente.
Están acabando con nuestro país.

Las petroleras deben: Hacer excavación de pozos artesanos

Sembrar… arboles nuevamente
Ser responsables socialmente, están matando nuestros animales. 
Haz clic aquí para ver el texto completo

Près de 20.000 animaux sont morts. 
L'hydrochaeris hydrochaeris, connu sous le nom de chigüiro ou capibara, est catalogué en danger d'extinction et avec la sécheresse va disparaître complètement. 
Ils détruisent notre pays. 

Les pétroliers doivent : creuser des puits artésiens

Planter… à nouveau des arbres 
Etre socialement responsables, ils sont en train de tuer nos animaux.

Las 2 orillas a expliqué que les compagnies pétrolières opérant dans le secteur sont responsables des dégâts à l'environnement :  

La población afectada le atribuye el daño ambiental a la intervención de las compañías petroleras como Pacific Rubiales, Geo Park, Cecolsa, Ecopetrol, Petrominerales, Parex y New Granada; a propósito los estudios arrojan que para extraer un galón de petróleo se necesitan 10 galones de agua y que para refinar un galón de petróleo se necesitan 7000 mil litros del preciado liquido.

La population affectée attribue le dommage environnemental à l'intervention des compagnies pétrolières comme Pacific Rubiales, Geo Park, Cecolsa, Ecopetrol, Petrominerales, Parex, et New Granada ; les études démontrent à propos qu'extraire un gallon de pétrole [environ 4 litres] nécessite 10 gallons d'eau, et que pour raffiner un gallon de pétrole, il faut 7 millions de litres du précieux liquide.  

L'utilisateur de YouTube Daniel Felipe García a dupliqué une vidéo de Caracol Television qui montre les amas de boue convertis en fosses où meurent les animaux. La vidéo montre aussi comment les villageois tentent d'extraire les animaux encore en vie : 

Au même moment, diverses associations écologistes s'expriment sur Twitter pour alerter sur l'urgence :   

La sécheresse dans le Casanare est un effet du changement climatique causé par les activités économiques irresponsables face à l'environnement. 

Andrea Padilla a convoqué une manifestation pour le 25 mars, réitérée le 28 même heure, devant le Ministère de l'Environnement :

Mardi 25 14h, manifestation au Ministère de l'Environment pour la tragédie animale à Casanare.

Merci @Lullyp pour DF. Elle se répètera jeudi 28 14h devant le Ministère de l'Environnement. Nous ne pouvons pas baisser la garde.

Les internautes ont aussi exprimé leur indignation sur les médias sociaux, tel Luis Alfonso Yepes :

Scandaleuse la crise environnementale du #Casanare, scandaleuse la réaction de l'Etat, scandaleuse la “contribution” des pétroliers. Une honte totale.

Anibal Osorio stigmatise le détournement de l'eau par les compagnies pétrolières :

Pendant que les pétroliers dévient l'eau, des milliers de capibaras et de nombreuses espèces meurent de soif au Casanare.

Le Président colombien s'est aussi exprimé sur Twitter :

Avec le Conseil National des Catastrophes nous allons mettre en oeuvre des mesures additionnelles pour atténuer les effets de la sécheresse dans le Casanare.

Tandis que des sources médiatiques annoncent que les services du Procureur Général ont ouvert une enquête s'ajoutant aux solutions annoncées par divers organismes et qu'un plan pour atténuer le problème est en route, la blogosphère continue à produire du contenu et à soutenir le cyber-activisme.

L'opposant russe Navalny plaiderait la démence : est-ce une bonne idée ?

vendredi 4 avril 2014 à 09:42
Images remixed by author.

Images retravaillées par l'auteur.

Puisque réduire au silence Alexeï Navalny, blogueur russe numéro 1 et activiste anticorruption, ne marche pas comme prévu [lire l'article Global Voices, en français], il est temps de trouver autre chose. Cette fois, un site Web pro-Kremlin affirme que des documents ayant “fuité” attestent que les avocats de Navalny vont plaider “l'instabilité psychologique” dans une récente affaire de diffamation.

Selon ce document [ru], deux linguistes et un psychologue ont examiné les articles publiés sur le blog de Navalny comme ceux de ses adversaires pendant le scandale du Montenegro  [lire l'article Global Voices, en anglais] de l'été dernier, quand on a dit que Navalny n'aurait pas déclaré certains biens hors de Russie. Les avocats de Navalny ont demandé que soit évalué à quel point cette mauvaise presse avait pu affecter son état psychologique et son équilibre émotionnel, qui à son tour aurait influé sur les commentaires dont il est l'auteur [ru] cités comme diffamatoires par le plaignant dans l'affaire.

Les experts ont répondu par l'affirmative, ajoutant que Navalny avait pu être perturbé par les rumeurs négatives qui ont couru pendant sa campagne pour la mairie de Moscou. En outre, dans une prose alambiquée, ils écrivent ceci:

После начала действия стресс-фактора чувство страха, которое имело место в ожидании опасности, может «трансформироваться» в другие эмоциональные переживания: a) в радость противоборства с носителем опасности; б) в переживание веселья, лихости; в) в чувство гнева с проявлениями ярости», когда на фоне переживания страха у субъекта актуализировалось представление об испугавшем факторе как об объекте, который необходимо уничтожить, наказать.

Une fois que le facteur stress a commencé à agir, le sentiment de peur éprouvé dans l'attente du danger peut “dégénéner” en d'autres ressentis émotionnels : a) en plaisir de se confronter à la cause du danger b) en sentiment d'euphorie, de fougue c) en colère avec accès de fureur, quand sous l'effet de la peur le sujet se représente la cause de son effroi comme un objet à détruire ou à punir.

Il faut dire qu'il s'agit d'un jargon d'expert, très général : aucune de ces phrases n'affirme que l'une de ces réponses s'applique précisément au cas de Navalny – seulement que c'est une possibilité. Auquel cas cela ne prouverait aucunement qu'il soit “dément”, mais tout au plus “émotionnellement fragile”. Néanmoins, il s'est trouvé quelques blogueurs pour sauter sur l'idée que Navalny pourrait être détraqué. Même le journaliste de l'opposition Oleg Kachine a posté [ru] un extrait du document sur son compte Facebook, ajoutant en commentaire qu'il en avait fait confirmer l'authenticité par AGORA, l'ONG qui a engagé des avocats pour défendre Navalny dans cette affaire. Une poignée de blogueurs[ru]pro-Kremlin [ru]  se sont aussi jetés sur l'info pour la diffuser en la commentant à peine.

Même si au final cette annonce a eu peu de succès, elle pourrait revenir hanter Navalny dans ses futures ambitions politiques. Ainsi que l'écrit [ru] un blogueur, des plus optimistes :

Таким образом установлено, что будущий президент иногда впадает в состояние невменяемости. Пригодится, да.

Ainsi donc, il est établi que le futur président connaît parfois des états de démence. Ça peut toujours servir.

Les sanctions économiques sont-elles efficaces ?

jeudi 3 avril 2014 à 14:40

Suite à l'intervention militaire de la Russie en Crimée, des menaces de sanctions économiques ont été mentionnées comme représailles contre le gouvernement de Vladimir Poutine. La Maison Blanche a déjà annoncé l'interdiction d'entrée sur le territoire et le gel des avoirs de plusieurs proches du Kremlin et l'Union Européenne étudie de son côté des sanctions similaires.  

Pour autant, la question de l'efficacité de ces sanctions restent à déterminer. En effet, les mesures appliquant des sanctions économiques aux pays qui ne respectent pas l'état de droit sont bien connues du continent africain.  Par exemple, la République Centrafricaine, le Mali, La Mauritanie et Madagascar ont été frappé ces dernières années de sanctions suite à des prises le pouvoir à la suite de coups d'état. Ces pays ont ensuite connus d'importantes difficultés  pour se sortir de l'impasse politique et revenir dans les concerts des nations. Les sanctions économiques ont-elles pour autant influencer le retour vers l'ordre constitutionnel ?

Christian Chavagneux, rédacteur en chef adjoint d’Alternatives Economiques, rappelle pourquoi il est difficile d'appliquer des sanctions économiques efficaces :  

Enfin, les leçons de l’histoire font douter de l’efficacité de sanctions économiques. Rappelons-nous que le boycott militaire de l’Afrique du Sud de l’apartheid ne l’a jamais empêché d’acheter des armes, que les campagnes de désinvestissements et les boycotts de produits de consommation n’ont pas fait s’effondrer sa classe dirigeante et que les grandes banques y sont largement toujours resté présentes.

Le cas malgache

A Madagascar, les sanctions économiques sont tombés dès la prise de pouvoir par Andry Rajoelina en mars 2009 avec l'appui d'une partie de l'armée. Suite à la suspension des accords commerciaux avec les Etats-Unis via l'AGOA, de la suspension de l'aide de la Commission Européenne et des divers agences de développement, le PIB du pays chute alors rapidement pour atteindre son niveau le plus bas depuis 2002 :

le PIB de Madagascar entre 2001 et 2011 - Domaine public

le PIB de Madagascar entre 2001 et 2011 – Domaine public

L'économiste William Easterly avait argumenté alors en apprenant le retrait de l'AGOA que les sanctions ne pénalisaient pas les dirigeants coupables mais les populations déjà fragiles :

The US pulled the plug on AGOA at the end of December and import duties of up to 34 percent were reintroduced. Now we are starting to see the effects in the formal and informal economy:

  • Factories closing and factory jobs lost
  • Increased competition among street traders now that former factory workers are pushed out to sell goods in overly crowded street markets
  • Knock-on effects in neighboring countries (Mauritius, Swaziland, Lesotho, South Africa) which made inputs like zippers to Madagascar’s factories.

Among the effects we are NOT seeing: signs of increased interest in arriving at a power-sharing agreement or instating democratic governance on the part of Rajoelina’s government. 

Les États-Unis ont arrêté brusquement l'AGOA en Décembre 2013 et les droits d'importation à un taux de  34 pour cent ont été à nouveaux appliqués. Nous avons vu  les effets de ces sanctions dans l'économie formelle et informelle:

  • Des usines ont fermé et les employés des usines ont perdu leurs emplois;
  • Une intensification de la concurrence entre les commerçants des rues car les anciens ouvriers des usines ont été mis à la rue  et vendent leurs marchandises dans les rues
  • Les pays voisins (l'Ile Maurice, le Swaziland, le Lesotho, l'Afrique du Sud) qui se sont emparés des usines Malgaches.

      Les sanctions n'ont cependant pas eu les effets escomptés, il n’ y a aucun signe de progrès vers un  un accord sur le partage du pouvoir, aucun signe de progrès vers la bonne gouvernance démocratique de la part du gouvernement de Rajoelina (ndlr: le commentaire de Easterly a été publié en 2009).

La suite des évènements donnera raison à Easterly. Madagascar plonge dans une crise économique profonde mais les responsables de la crise politique ne sont pas affectés et resteront en place 5 ans après le coup d'état. De nouveaux 4X4  foisonnent dans certaines villes pour un cercle limité de privilégiés alors que  la majorité de population s'appauvrit rapidement.  en 2013, 90% des malgaches vivent avec moins de 2 USD par jour.

Sanction économique  puis intervention militaire au Mali

Suite à la prise de pouvoir du Capitaine Sanogo et de ses troupes en 2012, la communauté internationale a immédiatement annoncé des sanctions et retiré son aide au développement au Mali. Mais la situation s'empira rapidement avec une scission du nord du pays par les groupes rebelles et le début de l'intervention militaire internationale, pilotée par la France.

distribution de nourriture pour les réfugiés maliens - via wikimédia commons CC-BY-NC

distribution de nourriture pour les réfugiés maliens – via wikimédia commons CC-BY-NC

Le rapport final du PNUD et du ministère de l'action humanitaire malienne sur les impacts de la crise est sans appel sur l'impact négatif des sanctions sur l'économie du pays et la dépendance du pays à l'aide au développement :

Les sanctions économiques se caractérisent d’une part par la suspension des aides au développement par les Partenaires Techniques et Financiers, et d’autre part par l’embargo économique, financier de la CEDEAO.

La manifestation des conséquences de ces évènements a été perçue à travers les aspects suivants :
- la suspension de la coopération avec les partenaires ;
- la baisse de l’activité (investissement, production, bancaire, commerciale, import/export, inflation) ;
- la détérioration du pouvoir d’achat des populations à travers la hausse de l’indice des prix à la consommation, la dégradation de la confiance des agents économiques (incertitudes) ;
- la baisse des recettes budgétaires (révision du budget, etc… ) ;
- la baisse des dépenses en faveur des secteurs sociaux (CSCRP, OMD, etc.).

[..] Un des enseignements clés de la crise politique et sécuritaire réside dans la très grande dépendance du Mali vis-à-vis de ses relations extérieures. [..]

Une fois encore, les sanctions prises ont pénalisées la population locale déjà fragilisée et ces anctions n'ont pas abouti à un retour vers la bonne gouvernance vu qu'une intervention militaire extérieure a été nécessaire pour stabiliser le pays.

Il semble que la communauté internationale a tiré les enseignements de ses évènements. Les mesures récemment proposées semblent maintenant plus ciblées vers les dirigeants responsables, comme en témoignent les sanctions proposées contre la Russie.

Des questions restent cependant sans réponses sur les raisons qui motivent l'application des sanctions pour certains pays. Les intérêts économiques des pays semblent être un facteur non-négligeables dans l'orientation prise par la communauté internationale sur ces décisions.