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Amérique centrale : le désastre humanitaire des enfants qui immigrent seuls

dimanche 22 juin 2014 à 16:16

Depuis le Mexique, Katia D'Artigues, auteur du blog Campos Elíseos (Champs Elysées), écrit sur les enfants contraints d'émigrer seuls [es], ce qu'elle appelle une “tragédie humanitaire”:

Son niños que son orillados a cruzar la frontera solos. No lo hacen por aventura, sino porque muchas veces no les queda de otra, por pobreza; porque buscan reunirse con un familiar quizá su padre o su madre que ya está en Estados Unidos. Su número crece día con día. Ya se cuentan en miles y al menos un centenar son detenidos todos los días de acuerdo a cifras no oficiales.

Ce sont des enfants qui sont poussés à traverser la frontière tous seuls. Ils ne le font pas par goût de l'aventure, mais parce que la plupart du temps, ils n'ont pas d'autres choix, à cause de la pauvreté ; parce qu'ils veulent rejoindre un proche, peut-être leur père ou leur mère, qui est déjà aux Etats-Unis. Leur nombre grandit tous les jours. Ils se comptent déjà par milliers et au moins une centaine sont arrêtés chaque jour, selon des chiffres non officiels. 

Elle ajoute :

Cómo están estos niños? Independiente de su estatus y nacionalidad son niños y tienen derechos. [...] Lo cierto es que ya se estipuló que se les asignará un abogado gratis para ver su proceso que, como es obvio, es único en cada caso. Ahora, son solo 100 abogados que comenzarán a trabajar en diciembre de este año o enero de 2015.
No van a alcanzar.

Comment vont être traités ces enfants ? Quel que soit leur statut et leur nationalité, ils ont des droits. [...] Il est déjà établi qu'ils auront droit à un avocat pour valider la procédure, qui sera évidemment d'une par enfant. Pour l'instant, il y a seulement 100 avocats, qui commenceront à travailler en décembre prochain, ou en janvier 2015. Ils ne seront pas assez nombreux. 

Brésil : une décision judiciaire en matière d'intolérance religieuse

samedi 21 juin 2014 à 20:37

Le juge fédéral, Eugênio Rosa de Araújo, a modifié les bases de sa décision de rejet d'une demande faite à la justice par le ministère public fédéral pour que Google Brasil supprime des vidéos postées sur You Tube par des membres de l'Eglise universelle discriminant les religions afro-brésiliennes. Mais celui-ci a maintenu sa décision

Dans sa décision antérieure, le motif du rejet était que “les cultes afro-brésiliens ne constituaient pas une religion”. Désormais, dans une note diffusée le 20 mars sur le site Internet du Ministère de la justice fédérale de Rio de Janiero, où l'audience a eu lieu, le juge reconnait que “le soutien puissant apporté par les médias et la société civile démontre par lui-même de manière indiscutable la crédibilité du culte de ces religions”. À son avis, cependant, ces vidéos sont le reflet de l'exercice de la liberté d'expression de l'Eglise universelle:

Il convient de préciser que l'injonction rejetée du retrait des vidéos sur Google a comme fondement la liberté d'expression d'une des parties (Eglise universelle) et la liberté d'expression et de réunion de l'autre (religions représentés par le MPF). Etant reconnu que de telles vidéos sont de mauvais goût, comme cela a été démontré dans la décision d'appel, il n'en demeure pas moins qu'elles relèvent de l'exercice légitime d'une liberté. Il faut considérer que ces libertés fondamentales d'expression et de réunion sont exercées pleinement, en manifestations collectives des fidèles des cultes afro-brésiliens. 

Coupe du monde : Réactions des Chiliens à leur victoire sur l'Espagne

samedi 21 juin 2014 à 20:26
Thousands of people gathered in the center of Santiago to party after Chile beat Spain 2-0 in their Group B FIFA World Cup match. Photo by Fernando Lavoz. Copyright Demotix.

Des milliers de personnes à Santiago ont regardé le Chili battre l'Espagne 2-0 dans le groupe B FIFA . Photo Fernando Lavoz. Copyright Demotix.

L'équipe nationale du Chili a balayé le champion en titre, l'Espagne, par 2-0, durant le match 2014 de la Coupe du Monde FIFA au Brésil dans le Stade de Maracanã à Rio de Janeiro, par des buts marqués par   Eduardo Vargas à la 20ème minute et Charles Aránguiz à la 43ème.

Presque immédiatement, ce 18 juin 2014, les Chiliens dans le monde entier sont descendus dans la rue pour célébrer la victoire. Les commentaires ont afflué en ligne. Le blog équatorien El blog de mi fútbol ecuatoriano  recalls some history:

La Roja, humillada por Holanda en la primera jornada (5-1), consumó la debacle este miércoles al caer derrotada por Chile y se queda ya sin opciones de clasificarse, incluso antes del tercer partido ante Australia.

El equipo de Vicente del Bosque se convierte en el cuarto campeón en la historia en despedirse a las primeras de cambio al no haber sumando un solo punto tras dos partidos.

La Roja [Les Rouges, nom donné aux deux équipes, la Chilienne et l'Espagnole], humiliée par les Pays Bas lors du premier match (5-1), ont cimenté leur effondrement le mercredi 18 juin après avoir été défaits par le Chili, et n'ont plus de possibilité de se qualifier, avant même leur troisième match contre l'Australie. L'équipe entrainée par Vicente del Bosque devient le quatrième champion du monde de l'histoire à devoir dire adieu à la compétition dès les débuts, pour ne pas avoir pu marquer et gagner un unique point en deux matches. 

Le site Florida Diario résume :

España, el último campeón del mundo que prometía en Brasil, fracasó en sus primeros dos partidos y terminó eliminado por una destacada selección de Chile.

L'Espagne, le tenant du titre actuel au Brésil, a échoué lors de ses deux matches et a été renversée par une équipe nationale chilienne remarquable.

Les utilisateurs de Twitter ont aussi commenté la victoire de ‘leur’ équipe aux maillots rouges:

LOL!!! Nous les avons surpassés sur le terrain !!

C'est tellement bien de voir les Chiliens en train de célébrer la victoire ! Depuis l'Argentine, c'est juste merveilleux de les voir comme ça !

Dans l'Antarctique aussi, nous faisons la fête.

Des fans espagnols ont tenté d'être fair play face à la défaite :  

Aimer une équipe va au-delà des défaites ou des victoires. L'équipe nationale espagnole, merci pour toutes ces années. Les champions se remettent toujours sur pieds. Souriez.

Pau Gasol, un joueur espagnol de basketball populaire qui joue dans l'équipe des Lakers de Los Angeles, a offert ces mots de réconfort :  

J'encourage notre équipe nationale. Vous nous avez offert des moments très spéciaux et je suis sûr que vous nous en ferez vivre d'autres.

Fútbol Mediaset, un média sportif, a cité le gardien de but espagnol Iker Casillas, qui s'est excusé après le match : 

Iker Casillas : ‘Nous nous excusons auprès du peuple, mais nous avons fait tout ce que nous avons pu’

D'autres ont été moins indulgents, comme @iauraB:

Hé, Iker Casillas, si tu veux prendre quelques leçons sur comment être un bon gardien de but, je peux te mettre en contact avec Memo Superman Ochoa.

La manifestation de femmes qui choque le Kerala

samedi 21 juin 2014 à 16:08

A group of women in Kerala conducting an unique protest against the rape and lynching of the lower caste teenage girls in Uttar Pradesh, India. Copyright: Sthreekoottayma, used with permissionDans le Kerala, état du sud de l'Inde, un groupe de femmes a crée un tollé quand elles sont apparues en public drapées de messages anti-viol. Mais quel message fut transmis par cette manifestation unique en son genre ?

L'Inde est encore sous le coup du viol et du lynchage, le mois dernier, de deux adolescentes Maurya (communément appelés dalit dans de nombreux médias), une caste “basse” de l'Uttar Pradesh, un état du nord. Les terrible images des corps pendus à un arbre ont été largement diffusées, en ligne et ailleurs, augmentant encore l'indignation et la controverse autour de la tragédie.

La famille des deux jeunes cousines assurent que des hommes de la communauté Yadav (qui se situent au-dessus des dalits dans le système des castes indien mais qui sont eux aussi classifiés comme ‘Other Backward Castes’ [Autres Castes Arriérées]) les ont brutalement violées alors qu'elles s'étaient rendues dans un champ, ne disposant pas de toilettes chez elles. Elles ont été ensuite pendues à un arbre et c'est là qu'elles ont été découvertes au matin.

Farah Naqvi, une militante des droits des plus marginalisés travaillant sur les politiques publiques, a écrit une lettre ouverte au journal The Hindu, dans laquelle elle souligne la raison pour laquelle le lynchage est encore pratiqué.

Ces pendaisons font partie d'une sémiotique d'expression publique de pouvoir, de lois raciales tacites imposées par la terreur.

Alors que pour la victime du viol de Delhi, des veillées aux chandelles avaient été organisées et une incroyable vague de sympathie et de protestation avait eu lieu, la plupart des citoyens sont restés étrangement silencieux depuis cette affaire, malgré les multiples cas de viols révélés à travers le pays. Cet évenement aurait peut-être lui aussi été passé sous silence, comme c'est le cas tout le temps quand les victimes sont des villageoises de basse caste. Pourtant, cette fois-ci, certains se sont réveillés quand les photographies ont été diffusées dans les médias (bien que leur diffusion même ait porté à controverse).

L'assourdissant silence a aussi retenti à travers tout le Kerala, forçant les citoyens à s'interroger sur cette absence d'indignation populaire.

Rupesh Kumar, metteur en scène et militant dalit, s'interroge sur le silence des médias et de la société.

എന്തെ, ഇപ്പൊ നിങ്ങളെ മെഴുകുതിരി പീടികകൾ മുഴുവൻ പൂട്ടിപ്പോയാ? എന്തെ ഇപ്പൊ നിങ്ങളെ ഡൽഹിയിലെ തെരുവുകളിൽ ഭൂകമ്പം ഇണ്ടായാ? എന്തെ ഇങ്ങടെ തൊള്ളയിൽ ആരെങ്കിലും കൊഴുക്കട്ട കുത്തിക്കേറ്റിയാ? എന്തെ നിങ്ങളെ കടലാസിന്റെ മുൻ പേജ് പാട്ടത്തിനു കൊടുത്താ?

അല്ലാതെ ഉത്തർ പ്രദേശിൽ ബലാൽസംഗം ചെയ്യപ്പെട്ടത് രണ്ടു ദളിത് പെണ്‍കുട്ടികൾ ആയതു കൊണ്ടല്ല, നിങ്ങൾ നിരത്തിൽ ഇറങ്ങാത്തത്…!

അവനവനു ആവശ്യമുള്ളപ്പോൾ മാത്രം എടുത്തു ഉപയോഗിക്കാവുന്ന അശ്ലീലതായായി മനുഷ്യത്വത്തിനെ മാറ്റാൻ ഇന്ത്യൻ ജാതി വംശീയതക്കല്ലാതെ മറ്റെന്തിനാണ് കഴിയുക?

Les boutiques de bougies sont-elles fermées ? Ou bien y a-t-il eu un tremblement de terre à Delhi ? Quelqu'un qui vous a étranglé ? Vos Unes de journaux ont-elles été réservées pour quelque chose d'autre ? Je suis sûr que ce sont les raisons du silence autour des femmes dalit, tout comme je suis sûr que ce n'est pas parce qu'elles sont dalits. “Seulement quand ca vous arrange”, voilà l'usage odieux du mot humanité.

Furieuses que rien n'ait encore été fait, un groupe de femmes a manifesté dans la ville de Ernakulam, au Kerala, en se revêtant de draps aux couleurs du drapeau indien. C'est le petit groupe de femmes “sthreekoottayma” qui a organisé cet événement.

Les passants ont été choqués de voir des femmes manifester dans un endroit public vêtues de draps qui dévoilaient leurs épaules et leurs jambes. Malheureusement, au lieu de mobiliser un soutien à grande échelle pour le cas des adolescentes, c'est cet acte de protestation unique en son genre qui a attiré l'attention et dont on parle énormément. La police a même arrêté les manifestantes pour attentat à la pudeur.

Thasni Banu, qui a manifesté, s'explique ainsi.

സ്ത്രീ ശരീരം രാഷ്ട്രീയ ആയുധമാക്കുന്നവർക്ക് എതിരെ , സ്വന്തം ശരീരം തന്നെ ആയുധമാക്കിയാണ് ഞങ്ങൾ പ്രതികരിച്ചത്.
ഞങ്ങൾ ഉയർത്തിയ മുദ്രാവാക്യങ്ങളിലേക്കും അതുയര്തിയ രാഷ്ട്രീയ സാഹചര്യങ്ങളിലെക്കും നോട്ടമെത്താതെ , മുദ്രാവാക്യം എഴുതിയ ബാനറിനു പുറത്ത്ഞ വെളിപ്പെട്ട ഞങ്ങളുടെ കാലുകളിലും കഴുത്തിലും മാത്രം നോട്ടം തറപ്പിച്ചവർക്ക്, ഞങ്ങളുടെ നഗ്ന ശരീരമാണ് ഇവിടെ ബലാത്സംഗത്തിന് കാരണമെന്നു അലമുറയിടുന്നവർക്ക്, വീട്ടിൽ കക്കൂസില്ലാത്തത് കൊണ്ട് ഒഴിഞ്ഞ പറമ്പിൽ പോയ സമയത്ത് ബാലോൾ ഭോഗം ചെയ്യപെട്ട, കൊല്ലപെട്ട , തൂക്കിയിടപെട്ട പെണ്‍കുട്ടികളുടെ പേരിൽ നല്ല നമസ്കാരം

Nous avons utilisé nos corps pour protester contre ceux qui utilisent les corps des femmes comme des armes politiques. Mais les gens n'écoutent pas nos protestations et nos slogans, ils ne comprennent pas le climat apolitique qui s'infiltre dans la société, ils sont surtout inquiets de voir nos épaules et nos jambes nues. Nous nous moquons d'eux tous, au nom de ces jeunes filles qui furent violées et lynchées dans l'Uttar Pradesh, de tous ces gens qui pensent encore que les corps féminins sont la raison même du viol.

Women in Kerala protest against the rape and lynching of the dalit women in Uttar Pradesh, India. Copyrights: "Sthreekoottayma" , with permission. http://tinyurl.com/pfmze4g

Quand les insultes des passants sont devenues disproportionnées, et au milieu du tohu bohu sur la morale et la bonne tenue lors d'une manifestation, la chercheuse de Mumbai Da Ly a pris sur elle d'afficher sa solidarité avec les manifestantes en changeant la photo de son profil sur Facebook avec une photo d'elle drappée de la même façon.

Quelques commentaires obscènes ont été reproduit sur une page : les hommes y injurient les femmes qui ont manifesté. A cela, l'informaticienne Anjaneya Sivan répond :

സാച്ചര ഗേരളം , പ്രപുത്ത ഗേരളം

Société cultivée, société intellectuellement active du Kerala

Les remarques montrent que le machisme est fermement ancré dans la société kéralaise, malgré l'éducation et la conscience sociale de ses membres.

Ajithkumar AS, compositeur et militant dalit parle de la nature de la manifestation,

പ്രതീകാത്മക സമരത്തിന്റെ ഒരു പ്രതീകാത്മക അവതരണമായിരുന്നു ദളിത്‌ സ്തീകൽക്കെതിരെയുള്ള ലൈംഗിക അതിക്രമങ്ങൾക്കെതിരെ സ്ത്രീ കൂട്ടായ്മ നടത്തിയ സമരം എന്നാണു ഞാൻ മനസിലാക്കിയത്. മണിപ്പൂരിലെ സ്ത്രീകള് ഉള്പ്പെടെയുള്ള സ്ത്രീകള് നടത്തിയിട്ടുള്ള സമരം പോലെയുള്ള നഗ്നതയെ സമരായുധമാക്കുകയല്ല അവർ ചെയ്തത്. ഒരു ബാനര് കൊണ്ട് മൂടി ആ ഒരു പ്രതീകത്തെ സൃഷ്ട്ടിക്കുകയായിരുന്നു. അവര് സമര സ്ഥലത്തേക്ക് എത്തിയ വസ്ത്രങ്ങളുടെ മുകളിൽ ഒരു പുതപ്പു മൂടിയതോട് കൂടി അവർ ഉള്ളിൽ നഗ്നരാനെന്ന രീതിയിൽ ചിന്തിച്ചു ഞെരിപിരി കൊള്ളുന്ന്വരെ ഓർത്ത്‌ സമരത്തിൽ പങ്കെടുത്തവർ ഉള്ളിൽ ചിരിക്കുനുണ്ടാവാം. പത്രക്കാരുടെ ഒളിഞ്ഞു നോട്ടമാനോഭാവമാണ് കടുപ്പം. ഒരു തുണി കൊണ്ട് മൂടിയ ഉടനെ “ഉടുതുണിയില്ലാ ‘ സമരം എന്ന മട്ടിൽ മജീഷ്യൻ മുതുകാടിനു പോലും സാധിക്കാത്ത രീതിയിൽ സമരക്കാരെ മുഴുവൻ “ഉടുതുണിയില്ലാതവരായി” മനസ്സിൽ കണ്ടത് അത് പോലെ പത്രത്തിൽ എഴുതി വച്ചിരിക്കുന്നു. സമരം ഉന്നയിച്ച രാഷ്ട്രീയം ആ വെപ്രാളത്തിനിടയ്ക്ക് പത്രക്കാർ മറന്നു പോയി.

Les femmes qui manifestaient à Ernakulam représentaient les agressions sexuelles faites aux femmes. A la différence des femmes du Manipur, qui avaient manifesté contre l'armée indienne en utilisant leurs corps nus, ces femmes au Kerala ont symbolisé la manifestation à leur façon. Elles se sont couvertes de draps et ont créé un mythe de la nudité. Elles auraient ri de la foule qui s'imaginait que, en fait, ces femmes étaient nues. Plus que la foule, ce sont les médias qui ont agi comme des voyeurs. Ils ont écrit des gros titres comme “Des femmes nues manifestent” bien que rien de tout ça n'ait été vrai. Les médias ont oublié ce que les manifestantes représentaient.

Les conversations sur ces manifestations ont été sans fin.

Jayarajan Jayarajan C N, qui travaille pour le gouvernement du Kerala, interroge la validité de telles manifestations au Kerala.

എറണാകുളത്ത് സ്ത്രീവേദിക്കാര്‍ നടത്തിയ സമരരൂപത്തിന്റെ പ്രത്യേകത കൊണ്ട് സമരരൂപത്തിനെ കുറിച്ചുള്ള ചര്‍ച്ചയാണ് പിന്നീട് അരങ്ങേറിക്കൊണ്ടിരിക്കുന്നത്. യു.പിയിലെ ബലാല്‍സംഗം അതിനൊരു നിമിത്തം മാത്രമായി ചുരുങ്ങിപ്പോയില്ലേ എന്നൊരു സംശയം.

ഇത്തരത്തില്‍ ഒരു സമരം എറണാകുളത്ത് നടത്തിയാല്‍ എറണാകുളത്തുകാര്‍ സമരക്കാരുടെ ശരീരത്തിലേയക്ക് നോക്കിക്കൊണ്ടിരിക്കുമോ അതോ അവരുടെ മുന്നില്‍ വെച്ചിട്ടുള്ള ഫോട്ടോയില്‍ നോക്കിക്കൊണ്ടിരിക്കുമോ?

സമൂഹത്തില്‍ ഉണ്ടാവുന്ന ഗൗരവകരമായ വിഷയങ്ങള്‍ ജനങ്ങള്‍ക്ക് മുന്നിലേയ്ക്കവതരിപ്പിക്കുമ്പോള്‍ പാലിയ്ക്കേണ്ട ചില മര്യാദകളുണ്ട്.

 A cause de la nature de la manifestation, la discussion a glissé du sujet à la façon de manifester. Ce qui s'est passé dans l'Uttar Pradesh est devenu une simple anecdote. Est-ce ainsi qu'on manifeste? Est-ce que les habitants d'Ernakulam regarderont les femmes, ou bien les photos des deux adolescentes qui ont été violées ? Quand de telles manifestations sont organisées, il devrait y avoir un sorte de code de conduite qui attirera l'attention sur le vrai problème.

Ce sont avant tout les mesures que le gouvernement du Kerala a prises contre les manifestantes qui ont été étranges et choquantes.

T T Sreekumar, qui travaille au MICA (Mudra Institute of Communications Ahmedabad, Institut Mudra de Communication de Ahmedabad) commente les accusations retenues contre ces femmes,

എറണാകുളത്ത് പ്രതീകാത്മകമായി നഗ്നതാ സമരം നടത്തിയ ആക്ടിവിസ്സ്റ്റുകള്‍ക്കെതിരെയുള്ള കേസ്സുകള്‍ അസംബന്ധവും മനുഷ്യാവകാശവിരുദ്ധവുമാണ്. എത്രയും പെട്ടെന്ന് അവ പിന്‍വലിക്കണം. അതുപോലെ ആ സമരം പൊളിക്കാനും പ്രവര്‍ത്തകരെ ആക്രമിക്കാനും തുനിഞ്ഞ ബലാല്‍സംഗാനുകൂലികള്‍ എന്ന് സംശയിക്കേണ്ട ഒരു കൂട്ടo ആളുകളെ എന്തുകൊണ്ട് പോലീസ് തടഞ്ഞില്ല എന്നതിന് ഉത്തരവും വേണം. സാങ്കേതികമായോ രാഷ്ട്രീയമായോ ശരിയല്ലാത്ത നിലപടാണ് ഇക്കാര്യത്തില്‍ പോലീസിന്റെയും സര്‍ക്കാരിന്റെയും. നിയമവിരുദ്ധമായ നഗ്നതാ പ്രദര്‍ശനമോ ഭരണഘടനാ വിരുദ്ധമായ പ്രതിഷേധരൂപങ്ങളോ അവിടെ ഉണ്ടായില്ല. മണിപ്പൂരില്‍ സ്ത്രീകള്‍ക്കെതിരെ നിരന്തരം നടക്കുന്ന പട്ടാള അതിക്രമങ്ങള്‍ക്കെതിരെ സ്ത്രീകള്‍ പൂര്‍ണ നഗ്നരായി മാര്‍ച്ച്‌ ചെയ്തപ്പോള്‍ നഷ്ടപ്പെടാതിരുന്ന മാനമൊന്നും ഭരണകൂടത്തിനോ അതിന്റെ സംവിധാനങ്ങള്‍ക്കോ ഈ സമരം കൊണ്ട് നഷ്ടപ്പെട്ടിട്ടില്ല. ഒരു നിയമവും ലംഘിക്കപ്പെടാത്ത സമാധാനപരവും പ്രതീകാത്മകവും ആയ ഒരു സമരത്തില്‍ പങ്കെടുത്തവരെ നിലനില്‍ക്കാത്ത വകുപ്പുകളില്‍ പെടുത്തി പോലീസ് സ്റ്റെഷനിലേക്കും കോടതികളിലേക്കും വലിച്ചിഴച്ച് ഭയപ്പാട് സൃഷ്ടിക്കാന്‍ ശ്രമിക്കുന്ന സമീപനം അംഗീകരിക്കാനാവില്ല. ഈ കേസ്സ് പിന്‍വലിക്കാന്‍ ഒരു നിമിഷം പോലും വൈകരുത്.

Les accusations retenues contre les femmes qui ont participé à la manifestation pour les adolescentes dalits sont absurdes et inhumaines. Elles devraient être retirées dès que possible. Pourquoi est-ce que la police n'a pas plutôt poursuivi les gens qui étaient en fait en train d'agresser ces femmes manifestant démocratiquement ? Le gouvernement s'est mis dans une position invalide, politiquement et techniquement. Elles n'étaient pas nues en public, ce qui est illégal en Inde, et elles n'ont pas non plus fait quoi que ce soit de non-démocratique. Il n'y eut aucune arrestation quand les femmes du Manipur ont utilisé leurs corps pour protester contre les atrocités militaires du gouverment indien. Et que se passe-t-il maintenant ? Puisque l'épisode entier de l'arrestation est illégal, pourquoi le gouvernement terrorise-t-il la société ? Pourquoi ces femmes sont-elles trainées dans les postes de police et les tribunaux ? On ne peut pas laisser faire ça. Retirez les accusations immédiatement.

Alors que les lois du pays et la société sont contre elles, y a-t-il une lumière au bout du tunnel pour les Indiennes ?

Pourquoi certains Camerounais sont incommodés par la visite d'un “Seigneur de guerre” ivoirien

samedi 21 juin 2014 à 00:50
The President of Cote d’Ivoire National Assembly Guillaume Soro. Photo released under Creative Commons by Wikipedia user Africa1979.

Le Président de l'Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire Guillaume Soro. Photo publiée sous licence Creative Commons par Africa1979 sur Wikipédia.

Certain cercles au Cameroun n'ont toujours pas digéré la conflagration électorale de 2010, à des milliers de kilomètres de chez eux en Côte d’Ivoire, qui s'est terminée en avril 2011 par la mise à l'écart du Président Laurent Gbagbo.

Guillaume Kigbafori Soro, le président de l'Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, a été fraîchement accueilli lors de sa visite officielle controversée au Cameroun où sa présence a provoqué une protestation sans précdent. Guillaume Soro est un opposant de longue date à Gbagbo, qui est actuellemnt détenu à la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes contre l'humanité [en]. Il a pris le parti de l'actuel président Alassane Ouattara, soutenu par la France [en] lors de l'élection contestée d'il y a quatre ans. 

Les forces loyales à Gbagbo et à Ouattara avaient fini par s'affronter, enclenchant des mois de guerre civile jusqu'à l'intervention militaire de troupes françaises et onusiennes qui aidèrent les forces pro-Ouattara à capturer [en] Gbagbo en avril 2011. Il y a eu plusieurs milliers de morts et des exactions commises par les deux bords. 

Gbagbo a un immense soutien parmi les cercles panafricanistes et gauchisants du Cameroun, et les jusqu'au-boutistes pro-Gbabgo de ce pays considèrent Ouattara comme un usurpateur et une marionnette de la France. Les Camerounais se sont activement impliqués dans la crise ivoirienne, au point que de nombreux partis politiques y ont littéralement pris fait et cause pour Gbagbo, qui prétendaient-ils avait remporté le scrutin disputé et était donc le chef d'Etat légitime.

Ces irréductibles étaient vent debout contre la visite de Soro au Cameroun. Ils l'ont accusé d'être un seigneur de guerre, se référant autant à la guerre civile de 2010-2011 qu'à la rébellion qu'il a dirigée dans le nord de la Côte d’Ivoire en 2002. 

A la tête de la charge anti-Soro, le principal parti camerounais d'opposition, le Social Democratic Front (SDF, ou Front Social Démocrate), lié depuis longtemps au Front Populaire Ivoirien (FPI) de Gbagbo. Dans une déclaration publiée la veille de l'arrivée de Soro au Cameroun, le FDS qualifiait Soro ainsi :

Un chef de guerre qui a plongé la Côte d’Ivoire dans la guerre civile, causant la mort des milliers de personnes.

Le FDS a aussi appelé ses députés, et ceux des autres partis, à boycotter le discours de Soro à l'Assemblée Nationale.

Dans une autre déclaration, John Fru Ndi, le président du SDF, a martelé qu'il n'avait rien à apprendre de Soro, un homme qui selon lui ne respectait pas le verdict des urnes. Joseph Banadzem, président du groupe parlementaire du SDF, a fait un pas de plus, en traitant Soro de rebelle, persona non grata au Cameroun.

Fidèles à leur parole, les 18 députés SDF au parlement ont quitté l'hémicycle lorsque Soro s'est adressé à l'Assemblée le 11 juin 2014.

Où Soro et des voix critiques au SDF se rejoignent

Si la prise de position du SDF a été saluée dans les cercles pro-Gbagbo tant du Cameroun que de la Côte d’Ivoire, de nombreux observateurs en ont critiqué les initiatives. Particulièrement significative a été la déclaration [en] de Nfor Susungi, ancien conseiller du président du SDF et auteur du programme économique du parti pour les élections présidentielle et parlementaires de 1997 :

Caractériser Soro Guillaume comme un “chef rebelle” est une erreur. Il est aujourd'hui le Président de l'Assemblée Nationale et part intégrante des autorités constituées de la République de Côte d’Ivoire. Il ne s'agit pas là de l'apprécier ou de l'aimer. Il s'agit pour chacun de reconnaître et respecter la fonction parce que la Côte d’Ivoire est une nation qui dépasse Soro Guillaume, Alassane Ouattara, Konan Bédié et Laurent Gbagbo ou tout autre personne appelée à un moment ou à un autre par les circonstances à occuper une des fonctions constitutionnelles du pays… la décision du SDF les a mis sur la touche et ils n'ont rien gagné de la façon dont ils ont géré cet événement. En réalité ils sont les grands perdants.

Soro a pris les devants en s'adressant personnellement à ses détracteurs dès les premiers mots de son discours devant l'assemblée nationale. “Oui, je suis un rebelle, comme Paul-Martin Samba et Edandé Mbita se sont rebellés contre le colonialisme allemand ici au Cameroun !,” a-t-il dit. ”Je suis un rebelle contre toute politique occidentale, asiatique, américaine ou africaine qui normalise l'injustice, la discrimination, et le mépris et exploitation quotidienne de l'homme par l'homme.”

Utilisateur actif des médias sociaux, Guillaume Soro a tweeté une photo d'un échantillon de l'auditoire lors de son discours :

Soro a utilisé sa page Facebook pour une pique encore plus directe :

[...] Après de vaines tentatives d'intimidations, ils ont essayé de négocier mon silence. Allant jusqu'à plaider que je renonce à lire mon discours. Dommage je ne mange pas de ce pain là. Seule solution : fuir la salle!
Eh oui, fuir leur propre hémicycle! Là où ils avaient juré m'interdire l'accès! Et j'ai parlé dans l'hémicycle sans changer un iota de mon discours. 

Une rencontre au sommet

Deux jours plus tard, le Président camerounais Paul Biya accordait une audience à Soro [en] alors que des journaux avaient prétendu qu'il avait refusé de le recevoir. M. Soro n'a pas laissé passer l'occasion de s'en prendre à ses détracteurs dans une série de tweets ironiques.

Cette réaction désabusée d'un commentateur sur le site internet d'informations Cameroon-Info.net rend parfaitement le sentiment de de ceux qui désapprouvent la visite de Soro au Cameroun :

Je ressent dans ma profondeur une tristesse en réalisant que Paul Biya a accorder une audience à ce SORO que nous connaissons comme bras de la France dans sa politique de domination de l'Afrique. 

Si la visite de Soro avait pour but de contraindre le pouvoir camerounais à se positionner publiquement dans le conflit ivoirien, l'opération est un succès retentissant, comme l’explique cette analyse de newsducamer :

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a mené une opération séduction au Cameroun. Et les autorités locales lui ont donné la tribune qui lui manquait depuis la chute de Laurent Gbagbo en avril 2011. Reçu par le président de la République, par le président du Sénat et par le président de l’Assemblée nationale, l’ancien premier ministre ivoirien peut justifier l’impression qu’il a d’une visite réussie.