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Afrique subsaharienne : 8 irrésistibles blogs de cuisine

samedi 26 avril 2014 à 14:48
Breadcrumbs sweet potatoes dish. Photo by Wangeci Wandere. Used with permission. from

Plat de patates douces enrobées de chapelure. Photo de Wangeci Wandere. Avec sa permission.

La nourriture, c'est la vie. Elle nous unit tous. A Global Voices, nous aussi, nous l'aimons. Alors, laissez-nous vous faire découvrir huit délicieux blogs culinaires d'Afrique subsaharienne.

1. Scrumptious South Africa

Scrumptious South Africa est le blog culinaire de Jane-Anne Hobbs Rayner, cuisinière, auteur gastronomique, créatrice de recettes et  journaliste indépendante :

Mon site Scrumptious, un des premiers blogs culinaires en Afrique du Sud, depuis maintenant près de sept ans, c'est un blog de cuisine indépendant dont le thème porte sur les petits plats faits maison avec amour et patience et sur la meilleure façon de préparer d'excellents repas pour toute la famille et les amis.

Les recettes publiées sur ce blog sont, à quelques exceptions près, des créations originales : imaginées, élaborées et testées rigoureusement par mes soins. Aujourd'hui, bien sûr, peu de recettes peuvent être vraiment considérées comme tel : chaque recette s'appuie sur le travail et les patients essais de plusieurs générations de talentueux cuisiniers, chefs et alchimistes. Si j'ai adapté une recette déjà existante, puisé des idées dans le travail d'autres auteurs culinaires ou bien si je me suis inspirée de la recette de quelqu'un d'autre, je n'oublie jamais de le mentionner.

The logo of Scrumptious South Africa blog. Used with permission.

Le logo du blog Scrumptious South Africa. Utilisé avec autorisation.

2. Dobby's Signature

Voici le blog culinaire du Nigeria écrit par la blogueuse nigérianne Dobby :

Je suis Dobby, une passionnée de gastronomie avec un attachement tout particulier pour les cuisines traditionnelles du Nigeria et d'ailleurs. Bienvenue sur mon carnet de recettes en ligne où j'explore et présente les plats de mon pays pour essayer d'inspirer les vôtres. Je dois avouer que je ne suis pas un chef professionnel…  Et non, je n'en suis pas un ! Mais cuisiner est un de mes passe-temps favoris et je le fais plutôt bien. Quand je ne suis pas aux fourneaux, je réalise des illustrations/des créations graphiques comme on peut le voir sur mon blog. Alors, ne partez pas et restez avec moi pour explorer la cuisine du Nigeria à travers mon propre regard.

La signature de Dobby, c'est d'être un blog de cuisine nigérian axé sur la présentation de plats du Nigeria, sur l'exploration de recettes et de saveurs traditionnelles avec un intérêt prononcé pour la photographie, la diversité, les couleurs vibrantes, et qui soit bon pour la santé… En fait, juste comme maman le fait ;)

3. Kadi African Recipes

Oumou Bah de Guinée partage sa passion pour la gastronomie sur son blog. Le blog propose également des vidéos sur Youtube :

J'aime le fait qu'en Afrique, l'heure du repas soit un grand moment de rassemblement pour les grandes familles. Dans la plupart des pays africains comme le Mali, la Somalie, en passant par la Guinée, le Nigeria et l’Érythrée, les gens utilisent leurs doigts au lieu de la cuillère, de la fourchette et du couteau pour manger, ce qui rend les plats particuliers et leur donne une saveur si unique.

Les plats se composent principalement de viande, de poulet, de poisson et de légumes généralement accompagnés d'un aliment de base tels le riz, le foufou, le , l’ugali et bien d'autres encore. Piments et épices tiennent une place très importante dans la cuisine africaine et lui donnent cette saveur si particulière. N'oublions pas aussi les légumes feuilles comme les feuilles de patates douces, l’Ukazi, les feuilles amères, etc. Ignames, maïs, gombo, tomates et encore beaucoup d'autres légumes sont largement utilisés et varient selon les régions.

Ci-dessous une vidéo YouTube de Kadi African Recipes montre comme préparer l’Attiéké, spécialité de Côte d'Ivoire :

4. Taste of Tanzania

Après avoir partagé des recettes sur différents sites depuis 2004, Miriam Rose Kinunda écrit maintenant pour son propre blog, Taste of Tanzania :

La Tanzanie se trouve en Afrique orientale (l'océan Indien est à l'est). Depuis que les Perses ont visité la côte de l'Afrique orientale au 17e siècle, ils ont introduit de nombreuses choses, y compris les épices et quelques recettes comme le pilau (pilaf), l’halwa, le samosa, le Bhaji, etc. Notre régime alimentaire est principalement africain, avec quelques accents indiens et arabes. J'espère que vous apprécierez ces recettes simples de Tanzanie et quelques unes de mes recettes favorites venues d'ailleurs.

Miriam Rose Kinunda a commencé à publier ses recettes tanzaniennes en juin 2004 juste pour le plaisir sous le nom de domaine : miriammalaquias.com.

En 2006, je l'ai changé pour “mirecipe.com” et j'ai lancé mon blog. C'est en juillet 2009 que j'ai décidé de donner à ce site un nom qui lui correspond vraiment : Taste of Tanzania.

5. Chef Afrik

Adhis, qui tient le blog Chef Afrik, souhaite “cuisiner mon chemin à travers l'Afrique, un pays à la fois” :

Commencé en novembre 2011, Chef Afrik représente mon enfant adoré d'Afrique, fait de gastronomie et de voyage. Le slogan du site “cuisiner mon chemin à travers l'Afrique, pays après pays”, symbolise ma quête en tant que représentante de la diaspora kényane pour découvrir le continent africain à travers ses traditions culinaires. En plus de présenter des mets de tout le continent dans la rubrique “In the Kitchen”, j'aime aussi interviewer tous ceux qui s'adonnent à la cuisine africaine qu'ils soient auteurs gastronomiques, blogueurs ou chefs dans ma série “Get to know“.

6. Foodie in the Desert 

Wangeci Wandere pense que tout le monde peut cuisiner, peu importe où ils vivent. Elle a commencé à écrire son blog culinaire dans le camp de réfugiés de Kakuma au Kenya :

Merci de vous arrêter quelques instants sur Foodie in the desert, mon site d'essais de recettes et de voyages culinaires. Ici, je partage les recettes que j'ai testées et appréciées, du simple ragoût au dessert plus élaboré en passant par les quelques désastres culinaires, sans oublier bien sûr de le parsemer de quelques conseils et astuces ici et là.

Je suis convaincue que N'IMPORTE QUI peut cuisiner qu'il vive dans une studette (un studio de poche) ou dans un somptueux duplex, qu'il soit un jeune bachelier qui vient de quitter le cocon familial ou une mère de quatre enfants. J'ai commencé ce blog dans le camp de réfugiés de Kakuma où j'habitais dans un minuscule studio et où j'avais à peine de quoi m'approvisionner. Si je peux le faire, vous aussi, vous le pouvez. Alors, rejoignez-moi et venez découvrir comment épicer vos repas quotidiens en utilisant tout ce que vous pouvez trouver dans votre supermarché local.

7. A Hungry African

Voici le blog écrit par Brandi Phiri, une étudiante du Botswana, qui, il y a encore peu, était profondément allergique à la cuisine :

Madombi (dumplings), a local cuisine in Botswana,  in chicken stew. Photo by Brandi Phiri. Used with permission.

Madombi (boulettes),un plat typique du Botswana, dans un ragoût de poulet. Photo de Brandi Phiri. Avec sa permission.

Je n'ai jamais été très fan de la cuisine ou de tout ce qui s'en approchait. Jusqu'à tout récemment, je méprisais la cuisine et plus précisément, je ne supportais pas l'idée même de cuisiner. N’importe qui dans ma famille pourrait en témoigner!

Mais après avoir finalement emménagé sur le campus dans un appartement équipé d'une cuisine, j'ai réalisé que je ne voulais pas manger la même chose tous les jours. Si j'étais obligée de me faire à manger au quotidien, alors ce serait avec de la bonne cuisine!

La cuisine africaine traditionnelle (du moins dans le sud de l'Afrique) ne laisse pas beaucoup de champ libre à l'expérimentation ou à la diversité. Nous ne jouons pas avec les épices comme les Africains de l'Ouest ou les Indiens. Notre cuisine se cantonne principalement à faire de simples gâteaux, du pain et des petits pains. Notre aliment de base est le nsima/pap/sadza/ugali/posho/fufu/bugari/phaletshe et nous avons une nette préférence pour les ragoûts à base de viande. Bien sûr, il y a quelques légères variations d'un pays à l'autre. Fondamentalement, il n'y absolument aucun problème à cuisiner les plats traditionnels africains, vraiment aucun. Néanmoins, de temps en temps, je voudrais pouvoir goûter à quelque chose de différent, quelque chose qui surprenne mes papilles gustatives. Et c'est ainsi que commença mes aventures culinaires.

8. Mzanzi Style Cuisine

Thuli, une blogueuse sud-africaine, a commencé à écrire son blog Mzansi Style Cuisine, en 2011 pour encourager les jeunes à cuisiner en leur donnant accès sur un site en ligne aux plats indigènes et traditionnels :

Il y a peu de documents sur les plats indigènes du fait que les recettes se transmettaient d'une génération à l'autre par les jeunes femmes qui s'occupaient de la cuisine. Aujourd'hui, les choses ont changé, les jeunes femmes partent à la ville pour étudier et travailler avant d'avoir appris de leurs aînées l'héritage culinaire. A vrai dire, j'espère que ce blog comblera ce vide. Et, j'encourage vivement les jeunes, les filles comme les garçons, à passer plus de temps avec l'ancienne génération. J'entends par là, nos grands-parents, nos parents, nos oncles et nos tantes. Nous devons les accueillir, les écouter et apprendre de leurs expériences. Savoir d'où l'on vient fait de nous des individus reliés à leurs racines et ça, c'est vraiment génial.

Il existe encore bien d'autres blogs africains sur la gastronomie, autres que ceux listés ci-dessus. En connaissez-vous que vous appréciez ? N'hésitez pas à nous le faire partager dans les commentaires, ci-dessous.

Petit tour d’horizon étymologique des noms des pays africains

samedi 26 avril 2014 à 09:17

netafrique.net explique les origines des noms de 51 pays d'Afrique :

Saviez-vous que Burkina Faso signifie “pays des hommes intègres” en Moré et Dioula ? Que Cote d’ivoire faisait référence au commerce d’Ivoire sur la côte ? Que Cameroun tire son nom du mot “Crevettes “en portugais ? L’origine du nom de chaque pays d’Afrique cache très souvent une histoire parfois liée à son passé colonial, parfois à des peuples et tribus locales. 

Des artistes ukrainiens encagent des Russes

vendredi 25 avril 2014 à 22:52

A group of artists in Kiev has opened a new exhibit that many Russians are calling dangerously xenophobic. Yesterday, April 24, 2014, the “Ukrainian Cultural Front” presented four interactive installations intended to criticize Russia for its opposition to the EuroMaidan movement and its interventions in southeastern Ukraine. The most controversial exhibit (titled “Beware of Russians!”) featured three homely-looking men trapped behind a fence, dressed as stereotypical Russians. (One man wore a tracksuit, another donned military camouflage, and a third sat on a flattened cardboard box, playing the balalaika and begging for spare change.) Posted on different sides of the fence were signs like those one finds at a zoo, reading “Beware of Occupiers!” and “Please Do Not Feed!”  

Sur l'inscription : “Prière de ne pas nourrir !”

Un “Russe non qualifié,” qui fait la manche et boit ce qu'il gagne ?

Les “occupants étrangers” pris en pitié

L'exposition artistique était de si mauvais goût, semblent croire de nombreux Russes, que plusieurs blogueurs de RuNet les plus patriotes se sont contentés de reposter des photos de l'installation, sans prendre la peine de formuler leurs objections. Certes, de nombreux autres ont trouvé nécessaire d'expliciter les dangers de la russophobie. Le publiciste Dmitry Olshansky, dont les textes sur Facebook sont parmi les plus vigoureusement interventionnistes de la blogosphère russe, a écrit d'un ton menaçant que le “moteur” du conflit actuel entre la Russie et l'Ukraine repose entièrement sur “la certitude de l'Ukraine que les Russes ne répliqueront jamais à rien.”

La Russie veut nettoyer la “pollution d'Internet”

vendredi 25 avril 2014 à 22:38

Le gouvernement russe élabore un nouveau texte qui redéfinirait les “principes de la politique culturelle publique.” Dans un document de réception remis à la presse il y a deux semaines, un groupe de travail mené par Sergueï Ivanov, le chef de cabinet de Poutine, a déclaré la nécessité pour la Russie de préserver le caractère unique de sa “civilisation d'Etat” et de ses bases morales face à la mondialisation. La Russie doit “s'ouvrir au monde” sans “s'y dissoudre,” défend le document.

Les projets du Ministère de la Culture pourraient avoir des conséquences lourdes sur la régulation russe de l'Internet si la future législation fait sienne la phraséologie apparaissant désormais dans les recommandations du groupe de travail, qui compare les “contrôles qualité de l'information” à la protection de l'environnement :

Сегодня в киберпространстве все, кто имеет доступ к компьютер и Интернету, что-то создают и распространяют вне зависимости от образования, кругозора, жизненного опыта, знания предмета, психического здоровья и их истинных намерений. В результате информационное пространство загрязнено, и воздействие на нас этих загрязнений пока еще плохо осознается, но их уже можно сравнивать с загрязнением воздуха, которым мы дышим и воды, которую мы пьем.

Aujourd'hui dans le cyberespace, quiconque a accès à un ordinateur et à Internet peut créer et diffuser hors de toute éducation, vision du monde, expérience de la vie, expertise, santé mentale et véritables intentions. Il en résulte que l'espace informationnel est pollué, et les effets sur nous de cette pollution sont encore mal connus, mais on peut déjà les comparer à la pollution de l'air que nous respirons et de l'eau que nous buvons.

Mettre la “pollution de l'Internet” sur le même plan que les émissions de carbone et la contamination de l'eau étendrait immensément la capacité de l'Etat à réguler l'activité en ligne. Les législateurs devaient débattre du document de travail à la Douma le 10 avril, mais aucun n'a abordé son application potentielle à la réglementation d'Internet. Avant que le projet se transforme en loi, les fonctionnaires auront plusieurs obstacles à aplanir, en commençant par ceux du financement. [Liens en russe]

Une nouvelle vague de stylistes de mode féminine en Iran

vendredi 25 avril 2014 à 18:49
Radaa Brand- Designed by Iranian fashion designer Maryam Vahidzadeh- Spring 2013 collection

La marque Radaa de la styliste iranienne Maryam Vahidzadeh. Collection printemps 2013

Pendant des années, les femmes iraniennes, en particulier celles de la jeune génération, étaient à l'affût des “marques” de vêtement à la mode – c'est-à-dire des marques étrangères et de préférence des griffes occidentales. Les marques étrangères étaient réputées être plus cools, à la mode et bien sûr plus chères. Il y avait très peu de marques nationales, et elles ne correspondaient pas aux goûts des jeunes générations.

Cependant il y a quelques années les choses ont commencé à changer. Des créateurs locaux se sont fait connaître avec des idées originales. Des créations colorées de vêtements féminins ont fait leur apparition et attiré l'attention.

Aujourd'hui, on trouve des dizaines d'enseignes locales en Iran, déclarées ou non. Comme partout dans l'industrie de la mode, de nouveaux couturiers arrivent sur le marché chaque saison. Comme tous les couturiers de mode, ils ont leurs mannequins, mais contrairement à eux, ils ne cherchent pas tellement à se faire connaître en ville. Les photos de leurs créations se sont fait une place sur les médias sociaux.

Poosh, une marque de vêtements féminins reconnue

Poosh (aussi connue sous le nom de Pooshema) crée toute une série de produits, des vêtements aux accessoires en passant par la maroquinerie et les chaussures. Farnaz Abdoli est la principale styliste de cette marque et dirige un groupe d'autres couturiers qui font le style Poosh.

“Quand j'étais adolescente je ne trouvais pas les vêtements streetwear que je voulais. J'ai toujours pensé que je ne devrais pas être forcée de me conformer à des règles spécifiques pour ce que je porte au quotidien. Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas porter quelque chose que j'aime et qui soit conforme aux codes vestimentaires islamiques?” dit Farnaz Abdoli.

Avec cette idée en tête, Farnaz Abdoli, diplômée en arts graphiques, décide de créer sa propre ligne de vêtements. Elle a travaillé dans des ateliers de stylisme à Téhéran, Istanbul et Dubaï, organisé plusieurs défilés de mode et, il y a trois ans, elle a créé la marque Poosh.

“Avant chaque saison je me mets au courant de ce qui se fait dans le monde et j'essaie d'être dans la tendance… Je suis en contact avec des stylistes iraniens qui vivent à l'étranger, je discute de mes projets avec eux et parfois je leur demande conseil,” dit-elle.

Poosh est une marque officiellement déposée en Iran, ce qui veut dire qu'elle dispose de toutes les autorisations du Syndicat de la Mode, de l'Administration des Espaces Publics et du ministère de la Culture et de l'Orientation Islamique. Page Facebook, Post de ‎| پــــــو ش | P O O S H |‎.

Abdoli  explique que l'obtention de toutes les autorisations prend du temps et coûte très cher. Selon elle, c'est la raison pour laquelle il n'existe pas beaucoup de marques de vêtements féminins déclarées en Iran.

“C'est une région sensible,” dit-elle. “On subit beaucoup de pression pour ne pas dépasser la ligne rouge. C'est pourquoi peu de monde souhaite prendre le risque d'investir dans cette activité. C'est aussi pour cette raison qu'il y a beaucoup de stylistes qui travaillent au noir et ne se font connaître que sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram.”

Poost a franchi toutes les étapes administratives. C'est une marque officielle qui a une boutique à l'ouest de Téhéran, mais qui utilise toujours les réseaux sociaux comme outil de communication, avec plus de 84 000 amis sur Facebook.

 

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“La plupart de nos amis sur Facebook habitent à l'étranger,” dit-elle. “Nous avons beaucoup de commandes de l'étranger, principalement des Etats-Unis et du Canada et parmi eux beaucoup de clients ne sont même pas iraniens. Ils nous ont connus grâce à des articles présentés et publiés sur des médias en anglais.”

Mais expédier les commandes n'est pas une chose facile. “A cause des sanctions, il n'est pas possible d'accepter les devises étrangères en passant par le système bancaire. Pour cette raison seuls ceux qui ont un intermédiaire en Iran peuvent acheter nos produits,” dit-elle.

Poosh choisi ses mannequins parmi les candidatures qu'elle reçoit. Son équipe de photographes professionnels savent comment ne pas dépasser les limites admises, même si Farnaz Abdoli souligne qu'il n'y a pas de directives particulières en ce qui concerne la photographie de mode féminine en Iran.

“Nous n'avons pas besoin de demander une autorisation pour chaque photo, mais de toutes façons, nous sommes surveillés. On pourrait recevoir des avertissements parfois, mais jusqu'à présent nous n'avons rencontré aucun problème avec nos photos.”

Anar Design, un compromis entre le moderne et le traditionnel

Bien qu'elle n'ait pas déclaré sa marque “Anar” (qui signifie “grenade” en Farsi) Anousheh Assefi a son propre salon et organise chaque saison un défilé de châles et de manteaux, des manteaux longs ou courts qui sont devenus une pièce indispensable de la garde-robe des femmes iraniennes.

Née en 1983, Assefi a obtenu une licence en stylisme textile et un Master en illustration. Elle a créé la marque Anar avec une amie en 2006, et quand son amie a quitté l'Iran, elle a travaillé seule.
Assefi, qui enseigne le stylisme de mode dans diverses institutions iraniennes, pense que depuis quelques années le goût des Iraniens évolue et passe des marques étrangères aux marques nationales, et ceci grâce à un choix de tissus plus ample qu'auparavant.

“Petit à petit les gens s'habituent à la couleur et se mettent à porter des manteaux colorés pour se différencier”, explique-t-elle.

Elle ajoute : “De plus, le type de manteaux que nous portons en Iran est typique à notre pays et ne peut pas être importé… Les manteaux importés n'auront pas la même finesse ni la même qualité.”

Anar Design se fait connaître sur les médias sociaux. La marque a plus de 3 800 amis sur Facebook qui sont tenus au courant des nouveautés et des défilés.

Anar Design a toute une palette de couleurs et mélange les styles occidentaux et orientaux. “Grâce à mon travail je suis toutes les tendances dans le monde,” explique-t-elle. “De plus, j'aime mélanger le traditionnel et le moderne pour chaque modèle, en utilisant des soieries actuelles.”

Les mannequins d'Assefi sont ses amies. “Elles doivent être bien faites et séduisantes, et elles doivent accepter que leur photos soient mises en ligne. Je fais souvent les photos moi-même, mais parfois des amis viennent m'aider.”

Bien que sur certaines photos, les mannequins ne portent pas le foulard, elle dit que personne ne leur a jamais fait de réflexions sur le code vestimentaire islamique.

Radaa, facile à porter

Agée de 24 ans Maryam Vahidzadeh vit au sud de Shiraz. Sa marque Radaa (qui veut dire “robe”) a vu le jour au cours de l'été 2012. Elle l'a récemment déposée et les dernières formalités administratives sont en cours.

“Mes créations n'ont pas de signe distinctif particulier. Je pense simplement que l'on doit se sentir bien dans ses vêtements. Je choisis des tissus qui ne se repassent pas mais ce ne sont pas des matériaux bruts et sans caractère. On peut dire que ce sont des vêtements modernes et confortables plutôt que classiques et habillés” dit Vahidzadeh.

Vahidzadeh, diplômée en architecture, dit qu'en voyant les gens s'intéresser aux couturiers du pays, elle aussi a eu l'idée de créer sa propre marque.

“Ces dernières années beaucoup de stylistes iraniens se sont mis à travailler activement et publiquement… contrairement à il y a quelques années, et maintenant les marques iraniennes sont mieux considérées que les marques étrangères,” dit-elle. “Je trouve important que l'on puisse développer une mode basée sur nos propres goûts sans être obligées de porter des vêtements étrangers qui correspondent à des goûts et à un style différents.”

Etant une marque déclarée, Radaa peut faire de la publicité, mais est toujours très active sur Facebook, où elle a environ 13 500 amis.

Vahidzadeh voudrait développer son activité et sa zone de distribution. Elle a reçu des commandes de l'étranger, du Royaume-Uni par exemple, mais elle explique qu'en raison du coût des frais d'envoi et de certaines restrictions, elle n'a pas pu livrer ses produits.

Elle ajoute, “J'ai aussi eu des propositions de collaboration avec des stylistes aux Pays-Bas et en Suède, mais cela n'a finalement pas abouti.”

Les mannequins de Radaa sont des amies de Vahidzadeh. Elle dit qu'il y a peu de personnes intéressées par le mannequinat à Shiraz et que les candidates qui s'adressent à elle viennent de Téhéran.

Actuellement, des dizaines de couturiers s'intéressent à la mode féminine en Iran. Bien qu'il n'y ait pas encore de filière établie quand il s'agit de la mode féminine et de la photographie de mode, la nouvelle vague de stylistes est plus que jamais motivée pour satisfaire les fashion victimes iraniennes.