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Australie : ‘Voilà ce qui se passe quand un homme politique fait suer l'Internet’

samedi 11 janvier 2014 à 20:36

Le dernier livre du controversé sénateur australien Cory Bernardi, ‘La Révolution Conservatrice’ a rendu fou furieux de nombreux internautes, notamment ses idées sur l'avortement, les mères célibataires, la fécondation in vitro et le mariage de même sexe. Membre de BuzzFeed Australia, Jenna Guillaume a compilé les réactions d'Oz dans Voilà ce qui se passe quand un homme politique fait suer l'Internet.

“Hacker” les dossiers spéciaux de Global Voices

samedi 11 janvier 2014 à 20:19

Comment pouvons-nous rendre les récits de Global Voices plus beaux, plus accessibles et plus utiles ? Le laboratoire du ‘Center for Civic Media’ du MIT a invité un groupe de divers spécialistes en technologie et narration à une journée complète de hacking en partant de l'exemple de notre couverture spéciale des manifestations #Shahbag au Bangladesh comme une forme d'exploration des techniques de reportage en ligne. Ivan Sigal partage les leçons du jour ainsi que  les notes de Metthew Battles sur Metalab et Heather Craig sur le blog du ‘Center for Civic Media’ [liens en anglais].

Les victimes de la pollution pétrochimique à Taïwan témoignent

samedi 11 janvier 2014 à 20:14

[Liens vers des pages en anglais, sauf mentions contraires.]

Les habitants vivant à proximité de l'usine pétrochimique du comté de Yulin, dans l'ouest de Taïwan, risquent l'exposition à plusieurs polluants atmosphériques toxiques pouvant provoquer diverses maladies, dont des cancers, d'après une publication de chercheurs de l'université nationale de Taïwan. 

L'étude exhaustive d'impact du craqueur de naphta N° 6 du groupe de plasturgie taïwanais (Formosa Plastics Group, FPG) [chinois], parue en juillet 2012, a découvert que parmi les polluants auxquels les habitants sont susceptibles d'être exposés se trouve le chlorure de vinyle [anglais], substance cancérigène [anglais] et causant des hépatites, qui est une matière première essentielle dans la fabrication du PVC et autres produits en plastique.

Ces recherches rappellent celles de l’Agence américaine de protection de l'environnement qui observait des infractions “importantes” des usines de Formosa Plastics en Louisiane et au Texas en 2009. L'entreprise taïwanaise a payé des dommages et intérêts d'une valeur de 13 millions de dollars (US) pour ce cas auprès du Département américain de la justice.

Le craqueur de naphta du comté de Yulin a rencontré l'opposition du public concernant ses potentielles conséquences sanitaires dès le début de la construction de l'usine en 1992. En 2009, le gouvernement local, qui était ravi de l'investissement dans la région, a donné son accord pour inviter des chercheurs de l'université nationale de Taïwan à conduire une étude d'une durée de trois ans afin d'évaluer le risque sanitaire lié au complexe industriel.

Leurs résultats accablants ont encouragé les habitants à engager une éventuelle procédure contre le groupe Formosa Plastics [chinois]. Jung Sheng-Hsiung en relatait les avancées sur le portail d'informations public PNN :

台西鄉民陳財能則說,他的父親、母親、姊姊、哥哥,甚至年僅19歲的兒子,都因為肝硬化過世,他自己也罹患肝硬化5年[…]「有人說我愛『牽拖』,但如果真的是我爸爸的『種』不好,為何我嫁去外地的三個姊姊都沒事,只有留在當地的人生病死亡?」陳財能強調,六輕讓當地居民活在威脅之中[…]如果居民為了後代子子孫孫,決定對台塑六輕提起集體訴訟,他一定第一個加入。

Tsai-Neng Chen, qui vit à Taishi, m'a dit que ses parents, sa soeur, son frère et son fils sont morts d'une cirrhose du foie. Son fils n'avait que 19 ans lorsqu'il est mort. Tsai-Neng Chen a lui-même souffert d'une cirrhose du foie durant cinq ans […] “Des gens disaient que j’ ‘imagine’ la corrélation. Cependant, si cette maladie est due à des problèmes génétiques hérités de mon père, pourquoi mes trois soeurs qui ont déménagé après s'être mariées sont-elles toujours en bonne santé et en pleine forme ? Il n'y a que nous qui sommes restés ici qui sommes tombés malades ou morts.” Tsai-Neng Chen soulignait la menace pesant sur tous les habitants de la région que représente le complexe de craquage de naphta […] Si les habitants se préoccupent des générations futures et décident d'intenter un procès contre le groupe Formosa Plastic, il sera le premier à s'y joindre.

L'étude a aussi incité les autres régions environnantes comme le comté de Chuanhua à appuyer une enquête similaire concernant leur situation. Le comté de Chuanhua se situe au nord de l'usine, et quand les vents d'été soufflent au sud, les habitants craignent qu'ils transportent certains de ces polluants de l'air.

Jung Sheng-Hsiung, enquêtant pour PNN, a visité les villages touchés du comté de Chuanhua et a montré un reportage photo intitulé “Le vent du sud”. Jung a donné l'autorisation à Global Voices de rediffuser et traduire une partie de son reportage spécial.

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台西村幾乎人人都會在冬天時下海捕鰻苗。按照老漁民說法,以前入夜後的濁水溪口簡直像夜市一樣熱鬧,四處都擠滿為了貼補家用而下海撈鰻苗的村民。然而好景不常,現在濁水溪口已經沒有什麼人在捕鰻苗了;原因無他,鰻苗正以急遽的速度消失中。

Auparavant, tout le monde dans le village se serait jeté à la mer pour attraper des anguilles. Les vieux pêcheurs auraient dit, jadis, que l'embouchure de la rivière serait bondée de gens comme un marché de nuit puisque les villageois essaieraient d'attraper des grosses anguilles pour augmenter les revenus de la famille. Cependant, les bons vieux temps n'ont pas duré et aujourd'hui on voit rarement des gens pêcher de grosses anguilles. Les anguilles disparaissent à toute vitesse.

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陳金鳳61歲,前年過世的丈夫許世賢幾乎什麼也沒能留給她;除了一棟已經繳了20年房貸還沒結清的破房子,還有幾年來為了治病所欠下的負債。許世賢還在世時,兩夫妻總是一起下田耕種,但他們名下沒有任何土地,只能幫人代種領工錢,家境一直不好。民國95年,不菸不酒不嚼檳榔的許世賢突然罹患口腔癌,四處求醫也無法獲得改善,最終在100年11月轉移肺腺癌過世,享年59歲。
談起許世賢的病,陳金鳳說自己只是沒讀多少書的鄉下人,無法多做說明,但她確實對丈夫的病感到疑惑–何以一名不煙不酒不嚼檳榔的鄉下農夫,會得到口腔癌、肺腺癌呢?

Le mari de Chin-Feng Chen (61 ans), Shih-Hsien Hsu, mort il y a deux ans, ne lui a rien laissé d'autre qu'une vieille maison, pour laquelle ils remboursent un crédit depuis 20 ans mais il faut encore payer. Et la dette de sa maladie doit encore être réglée. Quand Shih-Hsien Hsu était en vie, ils ont toujours jardiné ensemble. Puisqu'ils n'avaient pas de terre, ils pouvaient seulement jardiner pour les autres afin d'avoir des revenus. Ils n'ont jamais eu beaucoup de moyens. En 2006, Shih-Hsien Hsu, qui n'a jamais fumé de tabac ni bu d'alcool ou mâché des noix d'arec, s'est vu diagnostiquer un cancer de la bouche. Sa santé a continuer de se détériorer malgré l'aide des médecins. Il est mort en novembre 2011 à 59 ans après que le cancer s'est étendu à ses poumons.

Chin-Feng Chen a dit ne pas avoir les connaissances nécessaires pour expliquer pourquoi son mari est mort d'un cancer de la bouche. Pourtant, elle se demande comment une personne comme son mari, qui était un paysan à la campagne sans mauvaises habitudes comme fumer et boire ou mâcher de la noix d'arec, est mort d'un cancer de la bouche.

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魏林星今年74歲,3年前左肺葉長了顆6公分大的腫瘤,才知道自己罹患肺腺癌。考量到魏林星的年紀與腫瘤大小,醫生本來擔心她體力無法負荷,所以建議不要開刀,沒想到魏林星一句「我要和你(腫瘤)拼了」,並且證明自己體力充足,這才說服醫生動刀。
現在魏林星的身上有道長達15公分的疤痕,採訪時她非常大方地褪去衣物展示傷痕,因為那疤痕對她來說,彷彿不只是病痛的痕跡,更是自我堅韌求生意志的勳章。

Lin-Shin Wei (74 ans) a vu se développer une tumeur de six centimètres de large dans son poumon gauche il y a trois ans, et un adénocarcinome du poumon lui a été diagnostiqué. Du fait de son âge et de la taille de la tumeur, le médecin a suggéré de ne pas enlever la tumeur par la chirurgie parce que son pronostic vital pouvait ne pas être très bon. Cependant, Lin-Shin Wei a dit qu'elle voulait combattre le cancer et assurait que son corps était suffisamment fort pour subit une opération. Elle a finalement convaincu le médecin.

Lin-Shin Wei a maintenant une cicatrice de 15 centimètres de long sur son corps. Elle était fière de me montrer sa cicatrice pendant l'entretien. Pour elle, cette cicatrice n'est pas seulement une marque de sa maladie, mais aussi une récompense de sa volonté de vivre.

Australie : Le tricot vaginal artistique n'est pas du goût de tous

samedi 11 janvier 2014 à 16:32

[AVERTISSEMENT : contenu et images pouvant choquer]

Casing Off My Womb Image courtesy: Casey Jenkins. Photographer Tarz McDonald.

Rabattre les mailles de mon utérus
Image avec la permission de Casey Jenkins. Photo : Tarz McDonald.

D'après certaines réactions en Australie et ailleurs, on peut parier que des lecteurs seront choqués, voire scandalisés par cet article. La radio-télévision nationale ABC (Australian Broadcasting Corporation), a diffusé le 9 décembre 2013 l'émission de radio Le tricot vaginal est-il de l'art ? . Il s'agissait d'une performance artistique de l'Australienne Casey Jenkins, intutulée Rabattre les mailles de mon utérus. Elle y passe quatre semaines à tricoter de la laine placée dans son vagin. SBS2 (Special Broadcasting Service), une chaîne de télévision également à propriété publique, avait montré une vidéo deux semaines auparavant.

La réaction en ligne a été rapide. Les commentaires sur le site web Books & Arts Daily [Le Quotidien du programme des livres et des arts] étaient fortement clivés pour savoir si c'était de l'art et et si c'était convenable. Lux Dentata a répondu sans hésiter oui aux deux questions :

Bien que c'est de l'art.
C'est de la création avec un message. Si ça n'est pas de l'art, qu'est-ce que c'est ?
Je ne comprends pas en quoi c'est dégoûtant d'unsérer de la laine dans son vagin. A votre avis, c'est quoi un tampon ? Du coton, de la laine, de la tomate, de la sauce tomate…
Bravo Casey, c'est génial.

Le message de Stan Osmelak a été laconique mais à double détente :

Première mondiale de l'ânerie complaisante

Après avoir suggéré le besoin d'une “intervention psychologue ou psychiatrique”, Sue s'attaque à la messagère :

Ce genre de thème fournit aussi des munitions formidables au gouvernement fédéral contre la pertinence d'ABC et pour leur couper les vivres ou les fermer. Pour l'amour du ciel, ABC – revenez sur terre.

Casting Off Wool

Laine pour ‘Rabattre les mailles' 
Image avec la permission de Casey Jenkins. Photo Leanne Waterhouse

Pendant ce temps les réactions australiennes sur twitter étaient variées :

Tricot Vaginal (les images)  Pas sûr qu'on ait besoin de voir ça mais je n'en reviens toujours pas

Eh ben il y en a qui sont gravement perturbés

Comme le montre clairement le mot-dièse #vaginaknitting, il y a aussi eu une éruption mondiale sur twitter.

De fait, d'aucuns ont trouvé cela trop viral. Le ‘geek Américain-Australien’ Kris Howard a crié grâce :

Qu'est-ce qui est pire que 15 personnes m'envoyant des liens de tricot de tags ? 15 personnes qui m'envoient des liens de tricot de vagin. ARRÊTEZ PAR PITIÉ.

Japon : La nouvelle école publique de l'espace ne veut pas de filles

samedi 11 janvier 2014 à 12:35
Photo taken at Jaxa Space Center in Tsukuba by Phil Knall (CC BY-NC)

Photo prise au centre spatial de Jaxa à Tsukuba, par Phil Knall (CC BY-NC)

En partenariat avec l'Agence d'exploration spatiale du Japon (JAXA), une nouvelle école publique spécialisée dans l'astrophysique, dans la péninsule à l'extrême sud de la préfecture de Kagoshima, se prépare à recruter des élèves de tout le Japon.

L'école est installée à 20 kilomètres du Centre spatial de Uchinoura, elle instruira des élèves depuis le collège au lycée dès avril 2015. Ce sera la première école publique à demander à tous les élèves de vivre en internat.

La réaction à cette nouvelle a été très positive parmi les internautes. L'utilisateur de Twitter, un étudiant, témoignait son excitation [Japonais, comme les liens suivants] :

Une école qui enseigne l'astrophysique, c'est formidable. Ça a l'air génial. J'espère qu'une école comme celle-ci va mener le Japon en tête de l'ère spatiale ! 

Certains utilisateurs ont vu un rapport entre cette école et une série manga appelée Twin Spica [anglais], une histoire de science-fiction racontant comment des lycéens japonais tentent de devenir astronautes. Dans la bande dessinée, le personnage principal Asumi Kamogawa, une lycéenne, entre à l'Académie spatiale de Tokyo :

TwinSpica

Dessin de la couverture du premier volume du manga Twin Spica avec le personnage principal Asumi Kamogawa (image issue de Wikipédia, ©mediafactory)

Cela me rappelle Twin Spica.

On dirait que beaucoup pensent comme moi à Twin Spica. 

Néanmoins, il y a une différence de taille entre l'école de la bande dessinée de science-fiction et la nouvelle école publique : celle-ci ne sera ouverte qu'aux garçons.  

L'utilisateur de Twitter APICa s'interrogeait avec désillusion :

L'école est [une idée] si romantique, mais pourquoi ne doit-elle être que pour les garçons alors que nous avons des femmes astronautes et qu'il y a d'autres établissements du secondaire [lycées] qui ont des dortoirs mixtes ?

L'utilisateur Unimmo du service de marque-page Hatena soupçonnait l'école d'être volontairement discriminatoire à l'encontre des femmes :

女性は宇宙にふさわしくないとでも?

D'après vous l'espace n'est pas fait pour les femmes ?

Yuki se demandait si la décision était moins le fait du genre que des motifs économiques :

C'est triste que les femmes astronautes soient exclues. Peut-être est-ce réservé aux garçons à cause du coût ?

L'information n'a cependant pas attisé de débats en ligne sur la question du genre, bien que plusieurs utilisateurs continuent à exprimer leur déception quant à la restriction. Malgré la règle n'autorisant que les garçons, la nouvelle école va vraisemblablement susciter l'attention des internautes passionnés par l'espace.

Billet original relu par L.Finch