Après le match nul qui a catapulté le club CSKA de Moscou à son quatrième titre de champion samedi soir, la police anti émeute et les fans de l'équipe se sont affrontés dans le centre de Moscou. La police a interpellé 140 personnes [russe], toutes libérées sauf deux. Des internautes ont posté des photos sur LiveJournal ici, ici, et ici pour dénoncer des brutalités policières.
La police “maîtrise” un fan à Moscou, le 18 mai 2013, photo Sergey Danilov sur son compte LiveJournal
La deuxième plus grande société de télécommunications de l'Arabie saoudite, Mobily [en] s'est adressée à une entreprise privée pour lui demander de l'aider à surveiller les applications de communication sur les téléphones mobiles de ses clients.
En mars, la Commission saoudienne des communications et de l'information a menacé de bloquer [fr] WhatsApp, Skype et d'autres applications qui n'étaient pas conformes à la réglementation saoudienne (qui autorise la censure) et a imposé aux entreprises de télécommunication un délai pour trouver une solution ou les bloquer. Un développeur américain, par ailleurs militant pour la protection de la vie privée, Moxie Marlinspike, a publié un échange de courriels qu'il a eu avec Mobily lorsque cette société recherchait des conseils.
Dans un courriel, le chef du service de la sécurité de la société Mobily a évoqué le terrorisme en ligne pour essayer de le convaincre :
Si vous n'êtes pas intéressé c'est que peut-être vous êtes en train d'aider indirectement ceux qui limitent la liberté par leurs activités violentes.
Marlinspike a décidé de publier les échanges, ce qui a attiré une attention énorme au sein de la twittosphère saoudienne. Une fois ce résultat obtenu, il a tweeté en arabe :
شكرًا للكلمات اللطيفة والتسجيعات من السعودية. كنو دائما بصوت عالي عندما يحاولون اسكاتكم. #موبايلي_تتجسس_على_الشعب
@moxie: Merci pour tous les mots gentils et les encouragements d'Arabie Saoudite. Quand ils essaient de vous faire taire, criez fort.
Une queue devant un bureau Mobily à Médine, en Arabie saoudite le 16 Octobre 2012. Photo par Kashif Aziz. (CC-BY-Attribution 2.0 Generic)
Certains ont appelé au boycott, d'autres ont critiqué ce qu'ils considéraient comme la racine du problème, à savoir, la dictature et la répression. Les réactions portaient le hashtag #موبايلي_تتجسس_على_الشعب [ar], ce qui se traduit par “espions de Mobily qui surveillent les gens.”
L'internaute saoudien Faris Abaalkhail a appelé à une réforme de la loi :
الحل هو ليس فقط تغيير مزود الخدمه اذا تبت #موبايلي_تتجسس_على_الشعب بل المطالبه بسن قوانين تحمي خصوصيتنا وتجرم مثل هذه الأفعال #السعودية
@FarisAbaalkhail: La solution est de ne pas seulement changer le fournisseur de services si [cela] s'avère être vrai, mais d'exiger des lois qui protègent notre vie privée et criminalisent de telles actions.
Bandr al-Amri et bien d'autres ont accusé le ministère de l'Intérieur d'être derrière cette tentative de les espionner :
#موبايلي_تتجسس_على_الشعب لذلك يجب معاقبتهم .. و معاقبة من أمرهم بذلك يا # وزارة_الداخلية
@ZajeelBird: #Mobily espionne les gens – c'est pour cela qu'elle devrait être punie et ceux qui les ont mandatés doivent être sanctionnés aussi, à savoir, le ministère de l'Intérieur.
Le 11 mai, Reyhanlı [anglais, comme les deux liens suivants], une petite ville turque frontalière de la Syrie, a été la cible d’attentats terroristes, les plus meurtriers en 90 ans d'histoire républicaine de la Turquie. Après les deux explosions, les forces de sécurité ont appréhendé neuf personnes. Les déclarations officielles ont indiqué que deux véhicules piégés ont été utilisés et qu'il y a eu 50 tués et au moins 100 blessés. Mais des rumeurs sur les médias sociaux chiffrent le nombre réel des morts à plus de 100.
Je viens de parler à un ami d'Antakya. Il dit que le nombre de tués dépasse 100. Et il y a aussi un couvre-feu. Les hôpitaux sont tous débordés.
Immédiatement après l'attentat, les autorités turques ont édicté un silence des média [anglais] sur les explosions de Reyhanlı, ce qui a fait abondamment réagir les médias sociaux. L'utilisateur de Twitter denizatam (@denizatam) écrit :
AKP (le parti Justice et Développement) a trouvé la solution ! un black-out des médias a été lancé sur les explosions ! Les médias généraux ne suffisaient pas, c'est au tour des médias locaux d'être réduits au silence.
Les journalistes ont protesté [anglais] contre l'interdiction. Türkmax l'a fait par l'ironie, dans son émission satirique “Heberler”. Le présentateur ouvre l'émission sur les explosions de Reyhanlı. A cause de l'interdiction aux médias d'en parler, il reste muet. Voici la vidéo [turc] :
Illustration sur bobiler.com du black-out des médias sur l'attentat
Le site viral turc de graphisme et de design bobiler.org a publié une image relative au black-out. L'utilisateur brewolve a élaboré une image, visible ici, sur la réaction des médias turcs à l'attentat de Reyhanlı, alors que ceux-ci se bornaient à poursuivre leurs programmes ordinaires.
Même si le black-out médiatique a été levé par les tribunaux turcs le 16 mai, une vidéo sur YouTube affirme qu'il a atteint son but. Sur cette vidéo, un journaliste interroge plusieurs personnes dans la rue et leur demande leur avis sur Reyhanlı. Les réponses choquent : une personne seulement avait connaissance de l'attentat, peu savaient où se trouve la ville, et le reste n'avait aucune idée d'où se trouve Reyhanlı, ou de ce qui s'y était passé, bien que la vidéo ait été tournée cinq jours à peine après l'événement. La voici :
On a aussi rapporté [turc] des agressions racistes contre des réfugiés syriens. Avec la guerre civile, réfugiés et révolutionnaires ont fui la Syrie pour Antakya [Antioche, encore appelée Hatay], ville proche de la frontière du côté turc, et sa voisine Reyhanlı. Depuis l'arrivée de ceux-ci [anglais] à Antakya, la tension est forte entre les habitants et les Syriens. L'article raconte :
“Suriyelilerin yaşadığı binalara topluca gidilmiş birçok ev yakılmaya çalışılmış, ele geçirilen kişiler darp edilmişlerdir. Aşırı milliyetçi/ulusalcı eğilimlere sahip partilere mensup fanatiklerinden olduğu söylenen ve her geçen gün sayıları artmakta olan bu gurup, yaşanan gelişmelerden Suriyelileri sorumlu tutmakta, Reyhanlı ilçe merkezinde devriye gezerek sıklıkla yol kesmekte, Suriyeli veya Suriye vatandaşı olduğunu zannettikleri kişileri linç etmeye çalışmaktadırlar”
Plusieurs individus se sont rendus dans les bâtiments habités par les Syriens, et ont rossé ceux qu'ils attrapaient. Comme déjà dit, ce sont des membres de partis ultra-nationalistes et leur nombre grandit, ils accusent les Syriens des explosions et patrouillent le centre de Reyhanli en agressant les Syriens ou ceux qui leurs ressemblent.
Sur les médias sociaux les Turcs ont réagi de diverses façons aux agressions de Syriens à Reyhanli.
Sur Twitter, T.C. Zehra Aydogan (@TurkKizi1919) est en colère contre les Syriens d'Antakya :
Les soi-disant réfugiés syriens qui disent vouloir s'installer en Turquie sont en réalité des terroristes.
Un autre utilisateur, T.C.Devrim #ATATÜRK (@saadet_karakus), reproche aux autorités d'en faire davantage pour les réfugiés que pour les locaux :
@saadet_karakus Suriyeli multeci icin milyar dolar harcayanlar,Reyhanlı esnafının vergi, sigorta borçlarını 1 yıl erteliyor.Silsene o borcu buyuk devlet!
Les mêmes qui dépensent des milliards de dollars pour les réfugiés syriens, accordent un an de moratoire de dettes aux commerçants de Reyhanli. Effacez donc ces dettes, super-gouvernants !
@SamiPelitli Reyhanli'da patlayan bomba yuzunden multecileri suclamak, onlara saldirmak nasil bir vicdansizliktir? Bir de irkci degiliz dersiniz.
Quel acharnement est-ce là, d'accuser les réfugiés des explosions de Reyhanli, et de les agresser ? Et vous dites que vous n'êtes pas racistes.
Le journaliste Hayko Bağdat (@haykobagdat) tweete :
@haykobagdat ÖSO, cemaat, AKP'li filanlı olmaktan değil, tehcirin ne olduğunu bildiğimden Suriyeli mültecilere toz kondurmuyorum ben.
Je défends les réfugiés syriens, parce que je sais ce que c'est que l'émigration, et non parce que je suis fan de l'ASL (l'Armée Syrienne Libre), de l'AKP (le parti Justice et développement), ou d'une confrérie.
Rudi Putra avait lancé une pétition en ligne pour demander au gouvernement indonésien de stopper l'expansion des mines et des cultures de palmiers à huile à Aceh, pour protéger ce qui reste de la forêt primaire. Plus d'un million de personnes dans le monde entier ont déjà signé la pétition :
Je vis et je travaille dans le dernier endroit au monde où des orang-outangs en danger, des rhinocéros, des éléphants et des tigres vivent en liberté et ensemble. Mais cet endroit est en train d'être découpé en morceaux par les bulldozers, à moins que notre président entende notre appel et agisse pour sauver cet habitat unique.
Deux intervenants [portugais] supplémentaires ont confirmé leur venue à la conférence TEDX São Tomé, sur l'ile de São Tomé-et-Príncipe le 20 juin prochain. Mark Richard Shuttleworth [en anglais], fondateur de la société sud-africaine Canonical Ltd, qui développe des logiciels gratuits comme Ubuntu, Kubuntu, Edubuntu, Xubuntu et Lubuntu et Guilherme Alves Luís Vaz de Carvalho [portugais], le compositeur de São Tome qui a écrit la chanson “Frutinha da Sorte” pour le film “Frutinha do Equador”.