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Madagascar : Un film dénonce le trafic d'enfants à des fins sexuelles

jeudi 28 mars 2013 à 11:49

Journeyman.tv a publié le 25 mars une enquête détaillée [malgache/français, sous-titrée en anglais] utilisant des caméras cachées pour dénoncer l’exploitation sexuelle des enfants qui s’intensifie à Madagascar :
sex trafficking madagascar
Une mère témoigne dans le film :

Ma fille allait à l'école. Je n'avais pas d'argent et pas de travail alors elle a décidé de se prostituer. J'ai finalement décidé de ne pas l'en empêcher.

Corée du Sud : 10 ans de prison pour avoir diffamé l'ancien président Roh

jeudi 28 mars 2013 à 00:34

(Liens en anglais et coréen) Un tribunal sud-coréen a condamné à 10 ans de prison un ancien chef de la police pour avoir accusé l'ancien chef d'Etat, décédé entre-temps, de détenir des comptes bancaires sous de faux noms, alimentés de pots de vin. Bien que l'opinion publique soutienne la décision du tribunal, certains internautes se sont plaints du retard qu'a eu le tribunal pour prendre sa décision ce qui a provoqué des dégâts.

On prétend que Cho Hyun-oh était connu parmi les libéraux et activistes des droits de l'hommes pour avoir surveillé des civils et des opposants [coréen] et violemment réprimé [coréen] des manifestations pacifiques ce qui a abouti à un grand nombre de morts.

كاريكاتير عن مدير الشرطة السابق، تشو هيون أوه.

Caricature sur l'ancien Chef de police Cho Hyun, source: utilisateur de Flicker @okkokin (Sous licence Creative Commons BY-ND 2.0)

On a aussi considéré que le but de ses enquêtes menées contre l'ancien président “aimé” Roh Moo-hyun était purement politique.

Cho affirme que Roh s'est suicidé [corée] parce qu'on a découvert ses comptes bancaires secrets et confirme qu'il a obtenu ces informations d'une source confidentielle, or, ces déclarations à ce jour n'ont pas été prouvées et beaucoup estiment ces allégations non fondées [coréen]. Par conséquent, la cour du centre de Séoul a condamné l'ex- chef de police Cho de diffamation posthume envers l'ancien président et l'a arrêté le 20 Février 2013.

Avocats et juristes ont appuyé la décision du tribunal [coréen], mais le mal est fait :

@histopian: “노무현이 자살한 건 거액의 차명계좌가 발각됐기 때문”이라고 했던 전 경찰청장 조현오씨가 법정구속됐군요. 하지만 아직도 그의 말을 믿는 사람 많을겁니다. 사실 여부에 관계없이 그저 제가 믿고 싶은 대로 믿는 사람들.

href=”https://twitter.com/histopian/status/304209863595159553″>@histopian: Malgré l’arrestation de l'ancien chef de police Cho Hyun Oh qui a prétendu que l'ancien président s'était suicidé car on a découvert des comptes bancaires secrets lui appartenant et alimentés de pots de vin, beaucoup de personnes le croient, car finalement ces gens ne croient que ce qu'ils veulent croire.

La mort du président réformateur Roh est considérée comme l'un des événements les plus tragiques de l'histoire moderne de la Corée, et son suicide a laissé place à un grand conflit entre les groupes d'extrême droite et entre les progressistes.

@100hyeryun: 조현오를 법정구속한 이성호 판사의 양형이유 “피고인의 발언으로 국민은 뭔가 있겠지라는 의심을 갖게 됐고 그런 의심은 노전대통령을 지지하는 국민과 비판하는 국민 사이에 너무나 큰 국론분열을 일으켰다.”핵심을 찌른 판결 이유였습니다.

@100hyeryun: Le juge Eih Sung Ho, justifiant son verdict d’arrêter l'ancien chef de police Cho Hyun Oh, affirme que les commentaires de l'accusé ont laissé certaines personnes supposer que l'ancien président Roh Moo-hyun était corrompu, ce qui a déclenché un grand conflit entre ses partisans et détracteurs , ce qui est tout à fait vrai.

Plusieurs internautes, en dépit de leur soutien au verdict du tribunal, se demandent quand même pourquoi cette décision a pris autant de temps. Dans le même sens, le journaliste @welovehani a comparé le temps qu'a pris cette décision à celui relatif à l'arrestation du pasteur Jo [coréen] accusé d'avoir répandu des rumeurs sur la présidente élue Park Geun-hye  et a écrit [coréen] :

>@welovehani: 박근혜 허위사실 유포 혐의 피고발 목사 하루만에 체포한 검찰. 노무현 허위사실 유포 혐의 피고발 조현오. 검찰 출석까지 1년9개월.

@welovehani: L'arrestation du curé Jo, accusé d'avoir répandu des rumeurs sur Park Geun-hye, n'a pas pris plus d'une journée, tandis que l'affaire de Cho Huyn Oh, accusé d'avoir répandu des rumeurs sur Roh a pris une année et neuf mois.

Malgré le soutien de beaucoup de personnes à la décision d'arrestation de TCho, une minorité sur Twitter a remis en question la nécessité des peines de prison pour diffamation :

@sungsooh: 물론 조현오씨 사례는 고위직에 있는 사람의 무책임한 발언이었고 후속행위 등을 고려할 때 죄질도 나쁘다고 봅니다. 명예훼손죄가 존치하는 한 당연히 유죄라고 봅니다만, 그럼에도 명예훼손에 대해 인신구속을 하는 것은 찬성하기 어렵네요.

@sungsooh: Il ne fait aucun doute que ce qu'a fait Cho était hautement irresponsable pour un haut fonctionnaire , et compte tenu de ses comportements précédents, on peut conclure qu'il y a agit dans l'intention de nuire. Selon les lois sur la diffamation, il est à l'évidencecoupable de ces charges, mais je ne suis pas d'accord sur le fait de sanctionner par des peines de prison les actes de diffamation.

@naticle est d'accord avec lui et ajoute [coréen] :

@naticle: [...]그러나 조현오씨의 경우에는 적용되기 힘든 것이 죽은 사람은 반론할 기회가 없는데 주장을 거듭했어요

@naticle: [...] Mais cette idée ne peut pas être appliquée dans le cas de Cho qui a répandu ces (fausses) allégations, surtout que la victime est morte et n'est pas en mesure d'y répondre.

Bornéo : crise à Sabah, affrontements entre Malaisiens et Philippins armés

mercredi 27 mars 2013 à 23:34

Ce billet fait partie de notre dossier central sur les relations internationales et la sécurité.

Carte de Sabah et de la confrontation à Lahad Datu. Photo de Wikipedia

Carte de Sabah, avec le lieu de la confrontation à Lahad Datu. Via Cmglee sur Wikipedia (CC BY-SA 3.0)

(Les liens renvoient vers des pages en anglais  sauf indication contraire)

Le 9 février 2013, quelques 200 Philippins armés de l’ « Armée royale de Sulu » ont occupé une partie de Lahad Datu [fr] dans l'état de Sabah, au nord de Bornéo [fr], et pris possession de l'ensemble du territoire au nom du sultan de Sulu, Jamalul III Kiram.

Sabah fait partie de la Fédération de Malaisie depuis 1963. Mais le sultanat de Sulu, au sud des Philippines, n’a cessé de faire valoir ses revendications historiques et exclusives sur le territoire. En outre, les Philippines n'ont pas encore déposé de demande officielle pour intégrer Sabah à leur territoire national.

Trois semaines durant, le gouvernement malaisien a demandé aux Philippins armés à Lahad Datu de se rendre. Enfin, le 5 mars, les militaires ont attaqué le groupe et mis fin à l’occupation. Les opérations militaires auraient entraîné la mort de plus de 60 personnes, dont huit membres de la police malaisienne.

Le ministre malaisien des Affaires étrangères n’a pas tardé à désigner les Philippins comme des “terroristes“. Le gouvernement philippin – qui met la touche finale à un accord de paix avec les séparatistes musulmans dans le sud du pays – a également condamné l'occupation. Le président Benigno S. Aquino III a accusé « des personnes intéressées » associées à l'administration de son prédécesseur d'avoir « conspiré » pour déclencher des troubles à Sabah :

Nous sommes conscients qu’il y a des personnes qui ont conspiré pour nous mettre dans cette situation – une situation qui n'a pas de solutions immédiates. L'identité de certaines personnes est évidente pour nous, tandis que d'autres continuent à rôder dans l'ombre.
Aux personnes qui sont derrière tout cela, aujourd'hui encore, je vous dis ceci : vous ne réussirez pas. Tous ceux qui ont fait du tort à notre pays seront tenus responsables.

Fait intéressant, le Premier ministre malaisien Najib Razak n'a pas encore démenti l'hypothèse selon laquelle les politiciens de l'opposition malaisienne auraient conspiré avec le sultan de Sulu pour déstabiliser le pays et faire tomber la coalition au pouvoir avant les élections générales de cette année.

Filipino activists protest the alleged human rights abuses suffered by Filipino residents in Sabah. Photo shared by Bayan

Militants philippins protestant contre de possibles atteintes aux droits humains subies par les résidents philippins à Sabah. Crédit photo Bayan

Crise humanitaire

Les troubles de Lahad Datu ont aussi provoqué une crise humanitaire : des dizaines d'habitants de Sabah, d’origine philippine, ont été arrêtés et plus de 1 500 immigrés philippins se sont réfugiés aux Philippines. Il y a aussi des allégations d'atteintes aux droits humains commises par les forces de sécurité de Malaisie, une accusation qui a été vigoureusement démentie par le gouvernement de Kuala Lumpur. La Coalition des organisations pour les droits humains de Sabah soulève d'autres préoccupations quant à l’impact de l'opération militaire sur les habitants de Sabah :

La militarisation et la présence des forces de sécurité ont créé de nombreux barrages qui restreignent les mouvements des autochtones dans leur quête de nourriture, leurs récoltes, la chasse et la pêche.

Les restrictions de leurs déplacements entraîneront des pénuries alimentaires pour eux.

De fait, la question de Sabah est susceptible de poser des problèmes à la fois en Malaisie et aux Philippines dans un avenir proche. Par exemple, Carol Araullo, de la coalition de gauche Bayan, accuse B. Aquino d'abandonner les Philippines pour des revendications territoriales :

Beaucoup commencent à supposer que le gouvernement Aquino n'est pas convaincu que la revendication Sabah en vaut la peine et sa description de celle-ci comme une « cause perdue » n'est pas seulement un lapsus indiquant « l'ignorance ou l'incompétence », comme le pense le sultan Jamalul Kiram III, mais le point de vue et même la politique de son gouvernement sur cette question.

R Kengadharan pose ces questions au gouvernement malaisien :

Comment les intrus armés sont-ils entrés par nos rivages, à l'insu de notre marine ?
Qu'est-il arrivé à nos services de renseignement nationaux et régionaux ?
Qui a fourni des armes au sultan autoproclamé de Sulu ?
Qui assure la formation à la guérilla des intrus armés à Sulu ?

Afin d’éviter une crise similaire à l'avenir, le temps est peut-être venu pour les dirigeants de la Malaisie et les Philippines de régler une fois pour toutes la question de Sabah.

Ce billet fait partie de notre dossier central sur les relations internationales et la sécurité.

ISN logoCet article, ainsi que ses traductions en français, arabe et espagnol ont été commandés par l'International Security Network (ISN) dans le but de faire entendre les points de vue des citoyens sur les questions de relations internationales et de sécurité. Le billet a été d'abord publié sur le blog de l’ISN, d'autres articles sont disponibles ici.

La Tunisie dit non au prêt du FMI

mercredi 27 mars 2013 à 23:18

Au moment où la Tunisie s'efforce d'obtenir un prêt de 1,78 milliard de dollars du Fonds Monétaire International (FMI) pour les besoins du budget de l'année prochaine, le gouvernement a provoqué la colère à travers le pays en augmentant les impôts et en réduisant les subventions alors que l'économie du pays s’efforce de se remettre du soulèvement du Printemps arabe.

Le pays s'est appuyé sur l'aide étrangère pour financer son budget depuis la révolution d'il y a deux ans qui a renversé le régime de Zine el Abidine Ben Ali. En plus de l'argent du FMI, le pays a récemment bénéficié de deux prêts de 500 millions de dollars de la Banque mondiale ainsi que de dons et de prêts du Qatar, de la anque africaine de Développement, du gouvernement américain, de l'UE, de la Turquie et de l'Agence Française de Développement .

L'économie de la Tunisie est en perte de vitesse du fait de l'impact de sa révolution de 2010. Le chômage est estimé à 17%, mais dans les régions pauvres de l'intérieur du pays, le taux atteint 30 à 40%. Le tourisme, qui emploie un sixième de la main d'oeuvre, a été sévèrement frappé par le malaise qui a suivi l’assassinat de Chokri Belaïd, une figure de l'opposition.

En même temps, le taux d'inflation a récemment affiché 6%, le chiffre le plus élevé de ces sept dernières années.

Le 14 mars, Inner City Press a cité William Murray, le porte-parole adjoint du FMI, disant :

Les négociations pour un accord de confirmation (à titre de précaution) se déroulent actuellement à un niveau technique avec les autorités tunisiennes. Comme vous l’avez remarqué, un nouveau gouvernement a été formé et la mission s'enquiert maintenant de la nature de ses intentions et de son mandat. En tous cas, le FMI continue à se tenir prêt à aider la Tunisie de quelque façon qu’elle jugera nécessaire durant ce difficile processus de transition politique.

Un certain nombre d'internautes tunisiens ont craint que le prêt du FMI n’ait comme conséquence des réformes douloureuses, aggravant la situation économique du pays. Mariem Ben Abid, fondateur de l’Institut de Gouvernance Arabe, est l'un d'entre eux. Voici son argumentation :

Afin de garantir le remboursement de prêt, le FMI suggère son ensemble classique « de réformes structurelles, » que certains experts appellent « des réformes douloureuses » dues à leur impact négatif sur l'économie et le niveau de vie en Tunisie (…) Il y a un besoin de réduction progressive des subventions qui constituent cinq pour cent du produit intérieur brut (PIB). Ceci aura comme conséquence une augmentation des prix du carburant et par conséquent, des coûts de transport. Ceci mènera finalement à une augmentation générale des prix du marché… En raison d'une augmentation potentielle de la taxe à la valeur ajoutée (TVA), qui pourrait avoir comme conséquence une augmentation des prix du marché et par la suite une baisse du niveau de vie des Tunisiens', puisque les salaires n’observeront pas la même hausse, surtout en raison du fait que le taux d'inflation estt déjà à prés de neuf pour cent.

Ben Abid a jugé qu’il y avait d'autres mesures que le gouvernement tunisien pourrait prendre pour éviter d’emprunter au FMI :

La maîtrise de l'évasion fiscale et un contrôle fiscal des hommes d'affaires qui ont une réputation de corruption associée au clan Ben Ali.

Plus de transparence dans les ressources et les dépenses d'Etat, y compris dans les appels d'offres nationaux et internationaux et les revenus énergétiques.

Des réformes substantielles pour limiter la corruption, qui a augmenté selon plusieurs études nationales et internationales, aussi bien que l'exécution de mesures de bonne gouvernance.

Lancer un audit pour retrouver l'argent emprunté durant l'ère de Ben Ali. Ceci aidera à remonter jusqu’à la destination des fonds détournés et à en récupérer peut-être une partie.

Mettre en place de nouveaux accords commerciaux avec l'Afrique et le Maghreb afin de réduire la dépendance vis à vis de l'Europe (quatre-vingts pour cent de notre commerce extérieur) et d'atténuer l'impact de la crise de l’Union européenne sur notre économie, tout en accélérant la réforme douanière qui est devenue, selon le témoignage de plusieurs exportateurs, une sérieuse contrainte économique depuis la révolution.

Renforcer la sécurité afin de relancer le secteur du tourisme.

Afin de sensibiliser aux « réformes douloureuses », le site Nawaat, a diffusé la vidéo suivante :

Israël : Avantages et inconvénients de l'enrôlement des ultra-orthodoxes

mercredi 27 mars 2013 à 19:08

Cet article fait partie de notre dossier sur les Relations internationales et la sécurité .

Ultra-Orthodox soldiers in Israel

Les Forces de défense d'Israël partagent sur Flickr une photo de soldats ultra-orthodoxes à la fin d'un cours en 2010 (CC BY-NC 2.0)

L'opinion publique israélienne est en grande partie opposée à la politique actuelle qui permet à la jeunesse juive ultra-orthodoxe d'échapper au service militaire. Cependant, cette disposition est maintenue depuis longtemps grâce à un jeu de pouvoir politique. Aujourd'hui, pour la première fois en 18 ans, un premier ministre israélien a formé un gouvernement sans y intégrer les partis ultra-orthodoxes et les partenaires loyaux de la coalition, le Shass et le Judaïsme unifié de la Torah. De plus, cette politique est maintenant remise en question.

La raison derrière cette exclusion étonnante des partis ultra-orthodoxes est l'ascension fulgurante du parti Yesh Atid, dirigé par Yair Lapid, ancienne personnalité connue de la télévision et chroniqueur.

La demande pour un « partage équitable du fardeau » du service militaire était un des thèmes principaux de la campagne de Lapid. Ce que cela signifie : mettre fin à la politique qui permet aux hommes ultra-orthodoxes d'éviter le service militaire s'ils poursuivent leurs études religieuses après leurs 18 ans, tout en touchant une bourse du gouvernement, alors que les autres jeunes juifs sont forcés à servir dans l'armée pour un salaire mensuel qui s'apparente plus à de l'argent de poche.

Le succès de Lapid dans les urnes et son alliance stratégique avec le Foyer juif, parti associé au secteur sioniste religieux (qui, lui, sert dans l'armée), ont forcé la coalition Likoud-Beytenu de Benjamin Netanyahu à former un gouvernement qui va promouvoir l'intégration des ultra-orthodoxes dans l'armée. Les partis ultra-orthodoxes ont réagi avec horreur et ont même menacé de quitter le pays en masse s'ils devaient être enrôlés.

L'avis de l'auteur anonyme du blog Israeli Politics 101 reflète la vision répandue en Israël que l'intégration des ultra-orthodoxes dans le service militaire ouvrira la voie à leur intégration dans la main d'œuvre. Il écrit :

Il est important de se rappeler que 29 % des enfants de moins de 6 ans sont arabes. Aujourd'hui, en Israël, 30 % des enfants de moins de 6 ans sont ultra-orthodoxes. Toute personne qui s'intéresse à l'avenir d'Israël comprend qu'il n'est pas possible de continuer à construire de façon réaliste un système basé seulement sur les fractions du judaïsme laïque et sioniste religieux. Dans 12 ans, il y aura une minorité dont la proportion dans la société continuera probablement de se réduire. La seule voie à suivre pour l'avenir d'Israël est celle qui réformera les systèmes pour permettre une intégration réelle des fractions arabe et ultra-orthodoxe.

En contraste, le principal blogueur de gauche Yossi Gurwitz pense que les partis néo-libéraux soulèvent la question du « partage équitable du fardeau » pour distraire le public qui a manifesté en grand nombre pour réclamer la justice sociale en 2011 :

Au lieu de parler d'égalité économique, nous allons maintenant parler de « partage équitable du fardeau ». Dans ce nouveau gouvernement, la crainte de l'enrôlement des ultra-orthodoxes dans les Forces de défense d'Israël pourrait remplacer la crainte de l'ennemi iranien. L'enrôlement des ultra-orthodoxes sera au détriment de tous. Cela coûtera beaucoup d'argent, enverra des personnes à l'armée dont celle-ci n'a pas besoin (elle fait déjà face à un sureffectif) et va inverser la condition des femmes [les hommes ultra-orthodoxes ne serviront que dans des unités dans lesquelles la ségrégation sexuelle existe – NDLR]… Au final, les Forces de défense d'Israël seront moins prêtes au combat, le budget de l'armée augmentera de plusieurs milliards [pour couvrir les salaires des ultra-orthodoxes et d'autres dépenses – NDLR], la société sera plus militariste et moins égalitaire. Sous cette façade, une grande partie de la société va continuer à s'appauvrir, et la lutte des classes menée par Netanyahu va continuer à transférer la richesse nationale des classes inférieures aux 1 % les plus riches.

L'ultra-orthodoxe, militant pour la justice sociale, Yaacov Lebi [hébreu], pense que rester du côté de l'opposition, pour une fois, pourrait profiter à la communauté ultra-orthodoxe :

En s'opposant aux quelques politiciens et à ceux qui ont des intérêts directs dans cette affaire, le grand public ultra-orthodoxe bénéficiera de sa position dans l'opposition… Le public ultra-orthodoxe va subir un processus de correction et de réflexion interne et nécessaire sur des problèmes internes aux ultra-orthodoxes ainsi que sur les relations entre les ultra-orthodoxes, l'État et le reste des citoyens.

De précédentes tentatives faites par les partis centristes séculiers, qui incluent le parti Shinui, dirigé par le père de Yair Lapid, avaient été un échec et le premier ministre Netanyahu n'a aucun intérêt à changer le statu quo et à éloigner ses fidèles alliés. Cependant, il pourrait être forcé à le faire.

ISN logoCet article et ses traductions vers l'espagnol, l'arabe et le français ont été commandés par l’International Security Network (ISN) dans le cadre d'un partenariat visant à faire entendre les points de vue des citoyens sur les questions de relations internationales et de sécurité. Cet article a initialement été publié sur le blog de l'ISN, cliquez ici pour lire des histoires similaires.