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PHOTOS : El Niño assèche les hautes terres de Birmanie

jeudi 19 mai 2016 à 17:01
A child walks on the dried-up river bed of Thaminekham Dam near Aung Ban on April 28, 2016. Photo by Jpaing / The Irrawaddy

Un enfant marche sur le lit de la rivière asséchée du barrage Thaminekham près de Aung Ban le 28 avril 2016. Photo de Jpaing / The Irrawaddy.

Cet article a paru sur The Irrawaddy, un site d'information indépendant du Myanmar, et il est reproduit sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Les hautes terres de l'Etat Shan sont d'ordinaire plus froides que les régions arides du centre et du sud de la Birmanie, même si cette année, comme c'est le cas dans le reste du pays, elles ont connu un phénomène climatique El Niño [fr] d'une puissance exceptionnelle.

Dans le sud de l'Etat Shan, des sources et des lacs utilisés par les populations locales pour stocker de l'eau de pluie tant pour les besoins domestiques qu'agricoles sont à sec depuis le mois de février, laissant de nombreux habitants en proie à des pénuries d'eau qui sont encore pires que les années précédentes. Tun Kyi, à la tête du village de Le Gaung dans le canton de Kalaw, expose la situation dans cette zone :

The lake near our village dried up two months ago. Last year, we were able to use water from there until March.

Le lac près de notre village s'est tari il y a deux mois. L'an dernier, nous avions pu utiliser son eau jusqu'en mars.

Pour faire face à la pénurie d'eau, des organisations caritatives locales comme la Fondation birmane pour un futur meilleur ont commencé à distribuer de l'eau potable dans les villages. La fondation, la seule dans l'Etat Shan à creuser des puits dans des zones sévèrement touchées, travaille depuis 2014 en collaboration avec le gouvernement birman qui lui fournit des machines pour effectuer des forages sur le plateau Shan principalement composé de calcaire. La fondation a annoncé qu'elle avait récemment déboursé 1,5 million de dollars US [environ 1,3 million d'euros] pour acheter son propre équipement de forage et qu'elle avait creusé à ce jour plus de 100 puits dans l'Etat Shan.

A dried-up pond in Pindaya Township in Southern Shan State on April 28. Photo by Jpaing / The Irrawaddy

Un étang asséché dans la municipalité de Pindaya dans le sud de l'Etat Shan le 28 avril. Photo de Jpaing / The Irrawaddy.

Villagers of Lel Gaung in southern Shan State collecting water from a water bowser sponsored by Brighter Future Maynmar Foundation’s water project. Photo by Jpaing / The Irrawaddy

Des habitants de Lel Gaung dans le sud de l'Etat Shan prélèvent de l'eau à un camion-citerne financé dans le cadre du projet autour de l'eau de la Fondation birmane pour un futur meilleur. Photo DE Jpaing / The Irrawaddy.

Members of Brighter Future Myanmar Foundation distributed water at Naung Bote village near Taunggyi. Photo by Jpaing / The Irrawaddy

Des membres de la Fondation birmane pour un avenir meilleur distribuent de l'eau dans le village de Naung Bote près de Taunggyi. Photo de Jpaing / The Irrawaddy.

A man fills water at a community water tank in Aung Ban. Photo by Jpaing / The Irrawaddy

Un homme remplit un bidon d'eau à une citerne communautaire de Aung Ban. Photo de Jpaing / The Irrawaddy.

La chanson du générique de Game of Thrones, par des musiciens traditionnels kirghizes

jeudi 19 mai 2016 à 14:22
Screenshot of video uploaded by Zanoza.kg.

Capture d'écran de la vidéo chargée sur YouTube par Zanoza.kg.

Games of Thrones et le Kirghizistan ont beaucoup de choses en commun : des paysages poétiques, de magnifiques costumes et une tradition de troubles politiques basés sur un fossé entre les hommes puissants du nord et du sud.

Les musiciens kirghizes de la troupe folklorique ethnographique Ordo Sakhna viennent de présenter une version très originale de la chanson du générique de cette populaire série, lors d’un spectacle organisé par le site kirghize d’actualités Zanoza.kg et le bureau local d’Internews, une organisation de financement du développement des médias basée à Washington.

La musique traditionnelle kirghize

L’indépendance a ravivé l’intérêt pour les instruments traditionnels de ce pays d’Asie centrale, surtout pour le komuz, incontournable dans les maisons kirghizes et l’instrument préféré lors des concerts marquant les événements nationaux de grande importance.

Kyrgyz musical instruments featuring on the one som note that has since been withdrawn from circulation.

Les instruments de musique kirgizes ornent le billet de 1 som, retiré depuis de la circulation.

Toutefois, même à l’époque soviétique, l’intérêt par cet instrument était déjà notoire, comme l’on peut observer dans l’extrait ci-dessous tiré de l'oeuvre Ma bien-aimée à l’écharpe rouge, écrite par le légendaire auteur kirghize Tchinguiz Aïtmatov :

A la radio est arrivée une mélodie que je connaissais, jouée sur le komuz. Il s’agissait d’une chanson kirghize qui me faisait toujours penser à un cavalier solitaire galopant dans la steppe au crépuscule. Un long voyage l’attend, la steppe est vaste, il peut penser à loisir et chante doucement, il chante ce qu'il a sur le cœur. L’homme a le temps de réfléchir à beaucoup de choses lorsqu’il est seul, lorsque dans le silence qui l'entoure on n'entend que le bruit rythmique des sabots de son cheval. Les cordes du komuz vibraient avec douceur, telle l’eau ondulant par-dessus des galets polis. Le komuz chantait le coucher du soleil derrière les collines, le bleuissement furtif de la terre, et l’armoise et les houlques qui se balançaient en éparpillant leur pollen sur la route brûlée par le soleil. La steppe écoutait le cavalier et chantait avec lui…

Pour plus de détails sur la musique traditionnelle kirghize, le blog de Dennis Keen KeenonKyrgyzstan est une excellente source (en anglais).

Pillages et manifestations font monter la pression au Venezuela

mercredi 18 mai 2016 à 18:55

 

La crisis económica y la escasez de alimentos han contribuido a un aumento en los saqueos en Venezuela. Fotografía ampliamente compartida en las redes venezolanas dentro de las discusiones sobre la crisis alimentaria y los saqueos del 11 de mayo de 2016.

La crise économique et les pénuries alimentaires ont contribué à une hausse des pillages au Venezuela. Photographie largement partagée sur les réseaux vénézuéliens lors de discussions sur la crise alimentaire et les pillages du 11 mai 2016.

Selon des informations relayées par les réseaux sociaux vénézuéliens et les médias locaux, certaines villes du Venezuela ont connu ces derniers jours de fortes tensions suite à des manifestations et des pillages de magasins qui semblent augmenter en nombre. Les pillages, bien que leur origine et leur explication restent floues, sont cependant à mettre en lien avec la grave crise économique que connait le pays et qui s'est amplifiée ces derniers mois. Dans le même temps, les manifestations qui ont eu lieu le 11 mai 2016 émanent de groupes politiques de l'opposition qui défendent le processus de référendum révocatoire lancé en avril.

L'un des pillages de cette semaine et qui a été repris par les réseaux sociaux a eu lieu à Mérida, une ville à l'ouest du pays. Une manifestation étudiante a dégénéré et s'est terminée par la mise à sac d'un magasin. Quelques utilisateurs de Twitter ont partagé les images des affrontements avec la police, tandis que d'autres ont condamné les agissements des pillards et des casseurs :

Voilà ce qui se passe à #MÉRIDA, et ces misérables appellent ça de la résistance. Piller c'est voler

Cependant, un grand nombre des utilisateurs de la ville ont partagé des photos des affrontements et ont défendu les étudiants à l'initiative de la manifestation. Dans le cas de Mérida, celle-ci a pour point de départ le mécontentement des étudiants face aux pénuries du restaurant universitaire :

Dans la vidéo on peut voir que ce sont des bandes et des bachaqueros [les personnes qui accaparent la nourriture, terme dérivé des fourmis “bachaco”] qui sont à l'origine du pillage d'hier à Merida, pas les étudiants.

Au lendemain des manifestations et du pillage à Mérida ont eu lieu des rassemblements lancés par l'opposition politique. La mobilisation, y compris dans la capitale Caracas, défend le référendum révocatoire et la tenue de celui-ci dans l'année. L'objectif des manifestants est de faire pression sur le Conseil National Electoral afin qu'il respecte les délais impartis, ce qui n'est pas le cas selon les organisateurs du recueil des signatures.

Sur les photos prises par les utilisateurs de Twitter, l'armée est également présente :

Un important dispositif de l'armée nationale bolivarienne en face de la Commission électorale nationale – Mérida

Voilà comment a été accueilli le rassemblement de l'opposition à Mérida…

La scène s'est répétée dans la capitale, Caracas, où selon des utilisateurs comme GéGé, l'armée empêche la manifestation d'aller jusqu'à l'arrivée prévue, au siège du Conseil National Electoral :

L'armée nous bloque le passage en prétextant que le CNE se trouve dans des installations militaires.

Venezuela: il est rare qu'on force un cordon de sécurité de l'armée. Les gens veulent le révocatoire du CNE maintenant

Cependant, les manifestations ne sont pas les seules images qui semblent se répéter dans le pays. Les pillages et les tentatives de pillage stoppées par l'armée font également partie des informations partagées sur les réseaux sociaux vénézuéliens et ils semblent se multiplier avec l'aggravation des pénuries:

On a comptabilisé 107 pillages et tentatives de pillage rien qu'au premier trimestre

Pillage du Marché Mayorista Maracay

L'armée stoppe une tentative de pillage à Guarenas

Arrivée de la police avec les anti-émeutes

Les pénuries, la colère et la crise économique racontées à la première personne

Dans son billet publié dans Medium et dans la rubrique Chroniques d'une citoyenne inquiète, Aglalia Berlutti fait un récit personnel de ce que beaucoup doivent affronter au moment de faire les courses et nous permet de comprendre les nombreuses personnes touchées par les déboires économiques du pays. Le contraste avec les déclarations gouvernementales, qui jugent les informations sur les pénuries exagérées, surprend ceux qui souffrent de ces manques. Les différentes crises – insécurité, rationnement électrique, pénuries alimentaires – se mêlent et se font sentir parmi ceux qui passent des heures dans les longues files d'attente pour accéder à des produits de première nécessité :

Pour faire simple, pour la Ministre de l'Intérieur les pénuries au Venezuela sont “apparentes” […] Je lis l'information tandis que je me trouve dans une longue queue pour acheter de l'huile de cuisine, du riz et du sucre. Cela fait plus de deux heures que le supermarché a ouvert ses portes et plus de trois que j'attends de pouvoir acquérir le moindre produit réglementé que mon numéro de carte d'identité me permet d'acheter. Je me trouve debout en plein soleil, accablée par la température et par la sensation habituelle d’inconfort et d'humiliation que me procure ce système, devoir attendre des heures pour acheter quelques aliments. C'est une scène triste et pleine de désespoir : la foule épuisée et inquiète qui emplit la rue, certains tenant leurs enfants par la main, d'autres découragés, assis d'une manière ou d'une autre sur l'asphalte brûlant.

Aglalia partage également les témoignages de personnes qui, comme elle, surmontent des obstacles pour obtenir des aliments à prix réglementés. L'alternative à ce système est incarnée par les “bachaqueros“, ou revendeurs ambulants qui ont pour habitude d'augmenter le prix des produits, bien souvent dix fois le prix de départ  :

—J'ai dû demander à avoir mes lundis de libres au travail, parce que sinon, les enfants ne mangeaient pas—m'explique une femme qui attend quelques mètres devant dans la queue. Elle me raconte qu'elle est mère de trois enfants (tous mineurs et à l'école primaire) et qu'elle ne peut pas se payer le luxe de faire appel aux “bachaqueros”.—Je n'ai pas d'argent, je n'ai pas d'autre choix que de venir ici attendre. Qu'est-ce qu'on peut faire? […]—Je préfère faire la queue. L'autre jour j'ai trouvé du café, vendu presque vingt fois son prix ! —m'explique-t-elle— Il n'y a pas moyen de se nourrir dans ce pays. Ce que que tu trouves par toi-même, c'est tellement cher que tu es obligée de venir faire la queue et accepter l'aumône du gouvernement. Voilà où on en est.

Le témoignage rend aussi compte de la présence de l'armée, qui semble être systématiquement sur les lieux des files d'attente, à cause du risque, toujours plus important, de pillages :

Un groupe de cinq militaires avec leur arme de service bien en évidence arrive à pied dans la rue et commence à veiller sur la file d'attente. L'un d'eux se retourne, le visage brillant de sueur et nous jette un regard dur, distant. Près de quatre heures se sont écoulées depuis que je suis arrivée et je suis encore loin de pouvoir entrer dans le supermarché. Un vacarme de cris et de lutte se fait entendre par endroits et une violente impatience chauffe l'air ambiant. Tous veulent entrer mais la majorité est consciente qu'à coup sûr, le stock de produits ne sera pas suffisant pour satisfaire la presque centaine de personnes qui attendent. Un bref frisson de peur me parcourt. Je me remémore les informations concernant les pillages et les violences.

Le témoignage donne l'impression d'un récit que de nombreux Vénézuéliens à travers le pays pourraient reprendre. Avec des pénuries croissantes et une crise politique en toile de fond, le Venezuela est vu par beaucoup comme un pays au bord du chaos. L'avenir est incertain et l'inquiétude monte :

Qu'est-ce qui vient après le pillage des magasins, quand il ne reste plus rien ?
Dénoncer et voler ses voisins.

Le rappeur camerounais Valsero fustige en musique les 33 ans de pouvoir du président Biya

mercredi 18 mai 2016 à 18:28
A screengrab od Cameroonian rapper Valsero from Motion de Soutien video.

Capture d'écran de la vidéo Motion de Soutien du rappeur camerounais Valsero.

Valsero est l'un des rappeurs camerounais les plus engagés socialement et politiquement. Il vient de sortir un nouveau single, dans lequel il sert une critique mordante des 33 années de “dictature” du Président Paul Biya.

La chanson, intitulée “Motion de Soutien”, est dédiée au peuple camerounais et c'est une riposte pas trop subtile au récent déluge de “motions de soutien” de militants du parti au pouvoir demandant à M. Biya, 83 ans, d'être candidat à un nouveau mandat  présidentiel en 2018.

Au fil des paroles s'égrènent plus de trente ans de promesses non tenues,  de faux espoirs, rêves déçus, désespérance généralisée, corruption et désillusion au Cameroun :

33 ans de dictature
33 ans de corruption
33 ans de népotisme
33 ans de destruction
33 ans de souffrance de misère sans interruption
33 ans d'arrogance, de violences et d'humiliation
33 ans de mensonges bercés par des illusions
33 ans de pénitence de sueur de larmes à profusion
33 ans de prières toujours en quête de solution
33 ans de 33 pour noyer nos ambitions

Selon Valsero, le résultat des 33 années de règne de Biya est un exode massif de jeunes Camerounais prêts à tout risquer à la recherche d'herbe plus verte :

Regarde ces jeunes ! Ils ne rêvent plus sinon de partir très loin
Regarde ces jeunes ! Ils ne luttent plus, ça sert à rien pour certains
Tu veux garder le Cameroun pour toi ? OK, on te le laisse !
Va s’y prends-le ! Et si tu veux, étouffes toi avec !
On préfère prendre la Mer et mourir parmi les poissons
Y a plus de chances de s'en sortir au milieu des requins

Enfin, dans une de ses attaques les plus directes jamais lancées contre le président, Valsero cingle :

Tu as fini par rendre plus faible une nation qui était plus forte avant.
J'espère que tu es content, car pour moi tu resteras le dernier des présidents.
Un jour viendra où tu payeras ta facture…
Le people aura sa revanche dans cette vie ou une autre…

De ‘Lettre au Président’ à ‘Motion de Soutien’

Surnommé Le Général par ses fans, Valsero est venu sur le devant de la scène en 2009 avec sa chanson “Lettre au Président” qui appelait Biya à contrôler l'élite dirigeante “pillarde et arrogante” du Cameroun et à donner sa chance à la jeunesse du pays aliénée et marginalisée. “Lettre au Président” a instauré Valsero porte-voix des opprimés, à côté du chanteur contestataire Lapiro de Mbanga.

Depuis, Valsero a sorti de nombreux morceaux—dont deux nouvelles lettres au président—où il déplore la réticence de l'élite camerounaise au pouvoir à traiter les problèmes socio-économiques du pays, et l'indifférence constante du président aux souffrances de la jeunesse camerounaise.

Un portrait du rappeur par Radio France International (RFI)en 2010 expliquait comment sa musique est souvent saluée par les autorités camerounaises :

Valsero a choisi de dire ce qu'il pense. Au Cameroun, un pays où en général les gens souffrent en silence de peur de repésailles ou se taisent mais avec contre-partie, le chanteur à la voix rocailleuse et au look torride est une sorte de météorite. Par conséquent, ses morceaux redoutés ne sont pas diffusés à la radio-télévision publique, et ses concerts se font régulièrement interdire par le pouvoir ou interrompre par la police.

[NdT: Lire aussi son entretien de 2012 avec RFI]

‘Une musique qui résume la faillite du système Biya’

La chanson de Valsero a incendié le Cameroun, et son clip est devenu viral en quelques heures après sa sortie sur YouTube et Facebook. Les réseaux sociaux croulent sous les discussions animées et généralement acrimonieuses autour du message de Valsero.

Sur un post Facebook, le blogueur Mark Bareta estime que

Cette musique résume le système failli de Paul Biya… Tout ce qui est visible aujourd'hui avec le régime Biya est le résultat d'un gouvernement en échec, d'erreurs de jugement, d'absence de prévision efficace, de manque de politiques d'avenir pour les infrastructures, de corruption, etc.

Pour l'utilisateur de Twitter Franky Taz :

Tout en concédant que “Motion de Soutien” est une bonne chanson, Cheikh Kemit TSIMI sur Twitter n'en pense pas moins qu'elle encourage les Camerounais à se résigner à leur sort :

‘Notre pays va mal, mais il se relèvera’

Les détracteurs et critiques de Valsero, dont beaucoup sont des partisans du président, ont aussi rejoint les réseaux sociaux pour vilipender la nouvelle chanson. Dans un commentaire posté sur un des plus grands groupes camerounais de Facebook, Zulu Uhem Mesut accuse Valsero de défaitisme :

Comme le Maréchal Pétain en Juin 1940, VALSERO est un GÉNÉRAL LÂCHE. Il invite la jeunesse camerounaise des ÉGOUTS à abdiquer face au combat de la survie quotidienne en prenant le chemin de l'exil RISQUÉ. Surprenant plutôt pour un GÉNÉRAL des DAMNÉS !

Nous préférons encore danser au rythme de ” COLLER LA PETITE”… qui nous donnent l'espoir… au lieu de nous associer à des appels à immobilisme du GÉNÉRAL FUYARD, déserteur du FRONT DE GUERRE.

Dans une lettre ouverte non signée à Valsero, un autre supporter du président argumente que ce sont les Camerounais qui sont le problème, et non le président Biya:

Le Cameroun va mal c’est vrai, et ce depuis des décennies, certains fonctionnaires incompétents, voleurs, détourneurs de fond publics, des hommes d’affaires égoïstes qui au lieu de créer les richesses ne pensent qu’a devenir maire ou députés pour avoir des facilites dans l’import-export, Changeons d’abord d’habitudes.

Frater laisse les histoires des 33 ans la, faisons ce que nous avons à faire pour que le pays avance…

Valsero le pays ci va mal, mais il va se relever, voilà pourquoi le chef de l’État a parlé de résilience, comme moi, il sait qu’un état fort impose le changement des mentalités. »

Il n'y a pas encore eu de réaction officielle du gouvernement ou de la présidence du Cameroun. Mais une chose est presque sûre : encore une chanson qui ne passera pas à la radio ou à la télévision d'Etat.

Alianza Arkana diffuse sur le web les savoirs traditionnels et le quotidien des Shipibo d'Ucayali, au Pérou

mercredi 18 mai 2016 à 10:22
Bena Jema

“Voici le genre de travail réalisé à l'école primaire interculturelle de la communauté urbaine shipibo de Bena Jema, une fresque exécutée avec les enfants de l'école, représentant les quatre mondes de la vision cosmique shipiba”. Photo de la page Facebook de Alianza Arkana, en février 2015, (Reproduction autorisée).

logoAlianza Arkana, selon ses propres termes, est “une alliance populaire de base pour redonner vie à l'Amazonie péruvienne, en soutenant les populations indigènes et leurs traditions. Un de leurs projets, Chariboan Joi, dont le but était de “diffuser sur le web des contes, des savoirs traditionnels et un vécu quotidien”, a été sélectionné et primé par Rising Voices en 2014.

Le bien-être de la vie sur terre dépend de la capacité de récupération de la forêt tropicale amazonienne et de ses habitants. Les partenariats communautaires pour la régénérescence sont essentiels à l'émergence de cette résilience. Alianza Arkana crée des relations de réciprocité avec les communautés de l'Amazonie péruvienne pour échafauder des solutions durables et affronter de façon créative les défis écosociaux auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui”.

Sur le plan pratique, Alianza Arkana (AA) forme un groupe assez divers. Il y a d'un côté des étrangers originaires en majeur partie de pays européens, et d'autre part des membres des communautés indigènes Shipibo de la région, ce qui donne une idée assez claire du type de travail interculturel mené par AA.

D'après le Dr Paul Roberts, un des membres fondateurs d'Alianza Arkana, l'idée est de “mettre en place un véritable partenariat à long terme avec les organisations et les communautés indigènes, dans l'objectif de renforcer la culture shipibo”. Le programme “Des semences pour l'Amazonie”, lancé il y a quelques années par AA, est un bon exemple de partenariat : un programme communautaire pour la régénérescence de l'Amazonie péruvienne dirigé par de jeunes indigènes.

Pourtant, pour le Dr Roberts, mener à bien ce travail intercultural n'est pas si simple :

Gagner la confiance des Shipibo prend du temps. Ils ont remarqué que de nombreuses ONG viennent puis s'en vont très rapidement, ce qui nous porte à croire que nous sommes ici pour longtemps encore.

Une des clés du succès a été d'amener les Shipibo à participer activement à la gestion :

Je crois que quelque chose de très important a été d'intégrer de nombreux Shipibo à l'équipe pour travailler avec Alianza Arkana. Que ce soit comme employés ou comme conseillers de l'organisation. Notamment, nous faisons en sorte que les organisations et les communautés avec lesquelles nous travaillons, collaborent étroitement à la recherche de financements et à l'élaboration des demandes pour les obtenir.

Roberts poursuit avec un autre exemple de travail accompli :

Nous avons lancé un projet de service de santé de base dans la communauté urbaine de Bena Jema où les problèmes de santé sont récurrents. Ce projet est dirigé par deux femmes – Une femme shipibo, spécialiste en médecine traditionnelle par les plantes et une sage-femme allemande qui pratique aussi l'homéopathie.

Je me réjouis de voir à quel point ce projet avance. Pour moi, c'est un bon exemple de travail interculturel (ici, dans le domaine de la santé).

Solidarité et combats pour l'environnement

Outre la cause des Shipibo, Alianza Arkana participe aux combats de plusieurs communautés indigènes. Ce qui renforce le message que les dirigeants indigènes veulent faire passer au reste du monde. C'est le cas de la vidéo ci-dessous, dans laquelle, à l'occasion du quarantième anniversaire de la contamination des forêts d'Amazonie au Pérou, Alfonso Lopez, le chef de la communauté Kukama, demande l'aide de la communauté internationale pour continuer son combat en faveur de l'environnement, de la vie et des rivières :

Plus récemment, et à la demande des chefs de plusieurs communautés indigènes, AA a lancé une campagne de financement participatif  afin de réunir les fonds nécessaires à la réalisation d'un documentaire sur les effets dévastateurs de la culture du palmier à huile. Il reste à espérer que le documentaire sera prêt à temps pour se faire l'écho des voix indigènes tout au long d'une série de réunions internationales décisives, fin avril. Thomas Younger et India Banks, membres d'Alianza Arkana, déclarent:

… En Amazonie péruvienne, l'exploitation de l'huile de palme provoque l'appropriation des terres, la violation des droits territoriaux et culturels des peuples indigènes, la déforestation massive, la destruction des écosystèmes, de la biodiversité et contribue au changement climatique. Malgré les puissants et lointains intérêts qui les menacent, les communautés indigènes prennent position contre ces pratiques prédatrices, pour la défense de la vie, des forêts et des générations futures.

La bonne nouvelle étant qu'ils ont atteint leur objectif de collecte juste avant la fin de la campagne. Thomas a remercié Facebook pour son soutien et a ajouté :

Nous en sommes au montage et nous serons prêts pour projeter une courte vidéo de sensibilisation (de 4 à 8 minutes) pendant les importantes réunions internationales à la fin du mois. Le documentaire sous son format long-métrage (environ 40 minutes) sera prêt fin mai, début juin.

artesanas

“Les femmes artisanes de Bena Jema. L'artisanat est l'une des principales activités des femmes de ces communautés indigènes : peinture, tissage et création de bijoux à base de graines. Cette activité implique que la mère et les femmes de la famille ont pour mission  d'assumer les travaux ménagers et de subvenir aux besoins du ménage ». Tableau réalisé par des enfants de la communauté shipiba de Bena Jema  lors d'un atelier organisé Alianza Arkana, faisant partie de ce message (Reproduction autorisée).

La meilleure façon de se renseigner sur les activités de Alianza Arkana, c'est de consulter leur blog, rédigé en espagnol et en anglais. Par exemple, ce message  sur leur succès les plus marquants de 2015 est très intéressant, ou celui-ci sur la publication Ce que nous pouvons apprendre de l'Amazonie péruvienne (à télécharger en intégralité ici), du Dr Paul Roberts, Directeur d'Educación Intercultural en Alianza Arkana, et Laura Dev, doctorante à l'Université de Berkeley, Californie.

On peut aussi suivre Alianza Arkana sur Facebook, Twitter ou You Tube.

Une partie de l'équipe d'Alianza Arkana en février 2015. Photo de la page Facebook Alianza Arkana. (Reproduction autorisée)