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Grande manifestation des Anti-Nucléaires à Tokyo

mercredi 16 octobre 2013 à 21:33
Protesters hold signs against nuclear power on the streets of Tokyo. The population's concerns over nuclear power in Japan have increased after the radioactive spill in Fukushima.<br /> Photo by KAZUMAC, copyright (c) Demotix (October 13, 2013)

Des manifestants défilent dans les rues de Tokyo avec des pancartes anti-centrales nucléaires. Les inquiétudes de la population vis à vis de l'énergie nucléaires ont été relancées par les fuites radioactives à Fukushima.
Photo KAZUMAC, copyright (c) Demotix (13 octobre 2013)

Le 13 octobre 2013, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Tokyo pour manifester contre l'énergie nucléaire. A un rassemblement appelé Goodbye Genpatsu [japonais], les Japonais ont exigé l'arrêt des centrales nucléaires et l'utilisation de sources d'énergie plus respectueuses de l'environnement. Kenzaburo Oe, lauréat du Prix Nobel de littérature 1994, a parlé [japonais] devant un auditoire de 2.000 personnes réunies dans l'auditorium public de Hibiya.

3.11で多くの日本人は原発をなくすことを決意した。しかし、今、多くの政治家にはその決意がない。私たちは、子ども達が明日の世界を生きていけない場所を原子力によって作り出してしまった。その責任を自覚し、人間が本質的に生きていける世界を取り戻す必要がある

Après le séisme du 11 mars 2011, les Japonais se sont attachés à réduire les centrales nucléaires. Pourtant, aucun homme politique n'en a plus la détermination aujourd'hui. Avec l'énergie nucléaire, c'est un lieu très inconfortable que nous avons construit pour l'avenir de nos enfants. Nous devons reconnaître notre responsabilité pour cela et revenir à un monde où les êtres humains peuvent vivre essentiellement [naturellement].

Léonarda, 15 ans, arrêtée pendant une excursion scolaire et expulsée

mercredi 16 octobre 2013 à 16:20

C'est pendant une sortie scolaire que Léonarda Dibrani, une collégienne de 15 ans, a été appréhendée par la police française, près de Levier, dans le Doubs. Elle a été ensuite expulsée avec le reste de sa famille vers le Kosovo, parce qu'immigrants illégaux. Les Dibrani avait fui le Kosovo cinq avant parce qu'ils sont Roms. Léonarda raconte l'histoire de son expulsion et ses conditions de vie actuelles, alors qu'elle ne parle ni albanais ni serbe. Dans un contexte social de fréquente stigmatisation de la population rom, le premier ministre français a promis d'ouvrir une enquête sur les conditions de l'arrestation. Le mot-dièse #Leonarda est en tête de tendance sur les réseaux sociaux français depuis l'arrestation et plus de 3.000 personnes ont déjà signé la pétition pour son retour. De nombreux observateurs ont noté que la loi n'a pas été appliquée correctement dans ce cas particulier.         

Il y a 30 ans, la Marche des Beurs pour l'égalité

mercredi 16 octobre 2013 à 12:27

Il y a 30 ans, le 15 octobre 1983, une marche pour l'égalité et contre le racisme commençait à Marseille avec 32 personnes, majoritairement d'origine arabe, afin de réclamer le droit de vote, ainsi qu'une carte de séjour de 10 ans. La Marche des Beurs (Beur désigne en langage familier les personnes originaires d'Afrique du Nord) est arrivée à Paris le 3 décembre avec plus de 60.000 personnes, qui avaient rejoint les initiateurs de la marche. De nombreux événements célèbrent cet anniversaire à travers toute la France, en dépit du contexte délicat lié à la montée rapide de l'extrême-droite. Cette vidéo est l'une des nombreuses initiatives médiatiques commémorant cet anniversaire :

Au Nigéria, les mariages d'enfants, c'est oui, l'homosexualité, c'est non

mercredi 16 octobre 2013 à 12:24

Tous les liens renvoient vers des sites en anglais, sauf indication contraire.

Le 22 août 2013, un homme a été tabassé dans le quartier de Kotodayo à Ota, dans l'ouest du Nigéria, en raison de son homosexualité présumée. L'homme, connu sous le nom de Sadiq, a rapidement été évacué des lieux. Il était conscient mais on n'a pas d'information sur son état de santé actuel. Cela s'est produit alors que le 30 mai de cette année, la Chambre des représentants du pays a voté une loi qui criminalise le mariage homosexuel, les relations entre personnes du même sexe et l'appartenance à des groupes militant pour les droits des homosexuels.

Le président, Goodluck Jonathan, doit approuver cette loi afin qu'elle puisse entrer en application. Votée par le Sénat en novembre 2011, elle prévoit des peines de prison allant jusqu'à quatorze ans pour les personnes déclarées coupables. Comble de l'ironie, c'est ce même Sénat qui a approuvé le mariage de mineurs en juillet cette année.

Le Global Attitudes Project du Pew Research Centre montre que le Nigéria est le pays le plus intolérant au monde en matière d'homosexualité. Dans ce pays, une simple rumeur vous soupçonnant d'être homosexuel peut faire de vous la victime de violence, voire vous faire emprisonner.

Cette carte montre les peines encourues par les homosexuels en Afrique. Source: http://ilga.org/

L'homosexualité est illégale dans 38 pays africains et peut être punie de mort en Mauritanie, au Soudan, dans une partie de la Somalie et dans le Nord du Nigéria.

En février 2012, l'Ouganda a remis à l'ordre du jour une proposition de loi anti-gay controversée [fr] soumise par un parlementaire, David Bahati, qui a souligné que la nouvelle version abandonnait la peine de mort et l'emprisonnement des personnes qui ne dénonçaient pas les homosexuels de leur famille aux autorités.

Le même mois, l'ancienne première dame du Libéria, Jewel Howard Taylor, a présenté un projet de loi [fr] qui rendrait l'homosexualité passible de la peine de mort.

Pour beaucoup de parlementaires et d'hommes politiques africains, l'homosexualité est contre nature et non-africaine. L'Afrique du Sud y est une exception puisque sa constitution est une des plus avancées au monde en matière de protection des droits des homosexuels.

Réagissant à cette histoire de vindicte populaire contre un homosexuel présumé sur le site d'informations Nigeria Eye, M. Speaker fait l'observation suivante:

Mare [sic] allegation that someone is gay is enough to expose them to violent attacks in Nigeria what a shame. I don’t think there is any law that will change the sexuality of homosexuals. Human rights for all please.

La simple allégation de l'homosexualité de quelqu'un suffit à l'exposer à de violentes attaques au Nigéria, quelle honte ! Je ne crois pas que quelque loi que ce soit puisse changer l'orientation sexuelle des homosexuels. Des droits humains pour tous, s'il vous plaît.

Sur le site internet de PM News Nigeria, Naubiko se demande pourquoi l'opinion publique se sent si concernée par des “questions minuscules” comme l'homosexualité :

I don’t [he later made a correction in another comment saying that he meant to use the word "do" instead of "don't"] abhor gay pratice but is this what we should be bothering ourselves with . When we should be making politicians lives a living hell we’re bothered with all sorts of myopic issues .

Je n'ai pas [il a ensuite corrigé dans une autre note en précisant qu'il voulait écrire "j'ai"] en aversion les pratiques gay mais est-ce vraiment le bon sujet de préoccupation ? Alors que nous devrions faire vivre un enfer à nos hommes politiques, on se soucie de problèmes minuscules.

Mais cela n'a pas convaincu Adeyinka :

Gay is evil dont support it in any form. Nothing concern politician here.accept jesus christ b4 it is too late for you.

L'homosexualité, c'est le mal. Ne la défendez pas. Ça n'a rien de politique. Acceptez Jésus Christ avant qu'il ne soit trop tard pour vous.

Sur Twitter, l'auteur nigérian St.Vince (@vinzPaz) affirme que la justice populaire contre les homosexuels est sadique, même si l'homosexualité est illégale :

Ok, l'homosexualité est illégale au Nigéria mais que la foule les tabasse, vraiment? C'est du pur sadisme.

Alexis Okeowo (@alexis_ok), un journaliste qui écrit sur l'Afrique pour divers médias internationaux, exprime son souhait de voir un jour les Nigérians manifester leur mécontentement face aux lois anti-gays comme ils l'ont fait face à la législation sur le mariage des enfants :

Le jour où les Nigérians s'indigneront des lois anti-gays comme ils l'ont fait pour la législation sur le mariage des enfants, ce jour-là je m'installerai pour de bon au Nigéria.

Le 18 juillet 2013, le sénat nigérian a maintenu dans la Constitution une clause qui définit la majorité de façon à inclure toute femme mariée, quel que soit son âge. Des Nigérians préoccupés et des militants ont exprimé sur Twitter leur rejet de cette mesure avec le mot-clic #ChildNotBride imaginé par Ayomidotun Fadeyi (@IAmAyomiDotun), conteur visuel nigérian.

En 2010, Ahmad Sani Yerima, sénateur et ex-gouverneur de l'état de Zamfara au nord du Nigéria, a été accusé d'avoir épousé une jeune Égyptienne de 13 ans. M. Yerima aurait payé aux parents une dot de 100 000 $ US. Le sénateur Sani Ahmed Yerima était à la tête du groupe de sénateurs s'opposant au changement de la définition de l'âge légal du mariage, insistant sur le fait que certaines coutumes religieuses permettent le mariage avant 18 ans.

Tweetant sur ces deux sujets du mariage des enfants et de l'homosexualité, Bar Baric (@Bar_Baric) a écrit :

Nos partenaires occidentaux sont restés particulièrement silencieux sur la question du mariage des enfants au Nigéria, contrairement à celle de l'homosexualité.

Eusebius (@IgbokweEusebius) est persuadé que Lagos légalisera un jour le mariage homosexuel :

Pour moi, Lagos sera le premier état du Nigéria à légaliser le mariage gay. Croyez-moi !!!

Pour Pizzle Houdini (@thisisphd) l'homosexualité est pourtant profondément ancrée au Nigéria :

Si tu es allé dans un pensionnat, tu sais forcément à quel point ces trucs gays sont présents au Nigéria.

Le Kremlin peut-il contrôler la violence ethnique à Moscou ?

mercredi 16 octobre 2013 à 10:20
Rioters tipping over a delivery truck in Western Biryulyovo during recent unrest in the Moscow neighborhood. YouTube screenshot.

Des émeutiers renversent une camionnette de livraison à Biriouliovo Ouest lors de récents troubles dans les environs de Moscou. Capture d'écran YouTube.

Un quartier industriel paupérisé de Moscou a connu la semaine dernière une éruption de violence ethnique, après qu'un habitant du nom de Egor Cherbakov, qui rentrait chez lui avec son amie, a été poignardé à mort par un individu décrit [anglais] par quelqu'un comme ”non-Russe.” Les habitants de Biriouliovo Ouest ont comencé à se rassembler samedi exigeant de la police locale qu'elle appréhende le meurtrier. Au départ, la manifestation était relativement pacifique, mais dimanche après-midi elle avait tourné à la violence, la foule déchaînée ayant commencé à cibler les travailleurs migrants d'Asie Centrale et leurs biens. En particulier, un entrepôt de légumes (le plus grand de Moscou), a été repéré comme un endroit employant des milliers de migrants illégaux. Des renforts policiers ont convergé de tout Moscou dans le quartier pour ramener le calme. Dimanche en fin de soirée les arrestations se comptaient par centaines.

La réaction de la blogosphère russe se divise pratiquement entre deux pôles. Comme l'a noté [russe] le maître de conférence à l'Université de Novosibirsk Sergueï Schmidt, les opposants au gouvernement voient dans ces émeutes une preuve du devenir du pays sous la coupe “des escrocs et des voleurs”, tandis que les partisans du Kremlin y discernent ce à quoi ressemblerait la Russie en l'absence de chef à poigne.

Ashot Gabrelyanov, rédacteur en chef d'un journal pro-Kremlin, par exemple, défend cette dernière opinion :

Les incidents de Biriouliovo ont prouvé une fois de plus qu'il faut à la Russie un tzar sévère et une dictature brutale.

Les nationalistes anti-Kremlin comme Egor Kholmogorov ont essayé, comme d'habitude, d'exploiter la violence ethnique pour faire avancer leur cause. Kholmogorov a titré [russe] son article “Nous ne sommes pas des légumes,” où il a rendu l'entrepôt de produits alimentaires tenu par les migrants responsable des violences actuelles, l'appelant un “chancre” et un nid de “criminalité” dans la région. Sa solution au “crime ethnique” est simple : des visas pour les ressortissants d'Asie Centrale et le Caucase, et la “tolérance zéro pour les actes criminels des migrants.”

"Where's Biryulyovo?" asks a scared Sergey Sobyanin, Moscow's mayor, in a recent demotivator. Anonymous image distributed online.

“Biriouliovo, c'est où ?” demande un Sergueï Sobianine (maire de Moscou) terrorisé, dans un récent “démotivateur”. Image anonyme diffusée en ligne.

D'autres, tels le blogueur colonelcassad, voient [russe] aussi dans ce “pogrom” une flambée de plus dans une longue litanie sur la migration, désespérant que rien ne change jamais :

через несколько дней ситуация информационно сойдет на нет, до следующего взрыва аналогичного содержания ибо нет совершенно никаких предпосылок к устранению тех тенденций, которые приводят к систематическому повторению одного и того же сценария.

après quelques jours l'information sur la situation se réduira à néant, jusqu'à l'explosion identique suivante, car il n'y a absolument aucune condition permettant d'éliminer les tendances qui conduisent à la répétition systématique de ce même scénario.

Tous ne sont pas d'accord — dans un entretien [russe] sur la télévision internet TV-Dojd, la militante des droits humains Svetlana Gannouchkina de Memorial a accusé la rhétorique anti-migrants de l'élection municipale de Moscou en septembre d'être l'instigatrice des violences :

Ответственными за все делаются мигранты, хотя никаких доказательств пока нет. Если мы сейчас опять слышим разговоры о визах для жителей Центральной Азии, хотя вообще непонятно, оттуда ли он (убийца Егора Щербакова. – Ред.).

On rend les migrants responsables de tout, bien qu'il n'y en ait pas la moindre preuve jusqu'à présent. Si nous entendons de nouveau aujourd'hui parler de visas pour les habitants d'Asie Centrale, bien qu'on ignore totalement s'il en venait (le meurtrier d'Egor Cherbakov – note de l'éditeur).

Le gourou d'Internet Anton Nossik a aussi pensé à un coupable de l'émeute raciale, mais pour lui c'était le Kremlin. Nossik a rappelé [russe] à ses lecteurs les pogroms qui étaient si fréquents il y a cent ans, vers la fin de l'empire russe :

Поэтому все погромы, которые тут случаются — или случались сто лет назад — так или иначе связаны с попытками власти решать свои проблемы за счёт иноверцев и инородцев, направляя в их сторону народный гнев. Опыт Николая II подсказывает, что пользы от этих попыток нет ни малейшей, а расплата за них запредельно дорога.

C'est pourquoi tous les pogroms, qui ont lieu ici — ou avaient lieu il y a cent ans — sont liés d'une manière ou d'une autre aux tentatives du pouvoir de résoudre ses problèmes aux dépens des non-orthodoxes ou des étrangers, en dirigeant la colère populaire contre eux. L'expérience de Nicolas II dicte que ces tentatives n'ont pas la moindre utilité, et que le prix à payer en est prohibitif.

Pendant que Nossik pense que le Kremlin roule les gens dans la farine et les distrait de sa propre corruption en attisant les instincts nationalistes, le blogueur russkiy_malchik réussit à garder une vision optimiste [russe] :

Проблема межнациональных отношений в стране и в столице особенно – созрела и дошла до той кондиции, когда её хотят решать и власть, и общество.

Le problème des relations inter-ethniques dans le pays et surtout dans la capitale, a mûri au point qu'autant le pouvoir que la société veulent le régler.