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Traducteurs : souhaitez-vous participer, comme volontaire, à un nouveau projet sur les droits de l'homme?

mercredi 16 août 2017 à 16:42

En tant que traductrice dans le réseau Lingua, a'aime aider à faire connaître des histoires touchantes, et en particulier des histoires de personnes et de parties du monde qui n'attirent pas suffisamment l'attention dans les médias anglophones.

En plus de traduire pour Global Voices, je travaille pour une organisation de la société civile ici, à Aotearoa / Nouvelle-Zélande et j'ai toujours eu un vif intérêt pour les droits de l'homme. Récemment, j'ai commencé à collaborer avec une équipe d'universitaires, travaillant à partir de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis, sur l'élaboration d'une méthodologie pour mesurer les droits de l'homme dans différents contextes. Le projet s'appelle Human Rights Measurement Initiative (Initiative de mesure des droits de l'homme, HRMI). C'est une start-up sociale d'envergure mondiale dont le but est de réinventer la manière dont les données sur les droits de l'homme sont produites et utilisées, afin d'inspirer un comportement plus éthique aux états et aux autres acteurs, ainsi que de donner aux organisations de la société civile de meilleures données pour soutenir leur travail de plaidoyer. Pour plus d'informations, voici un résumé du projet [en].

Notre projet est actuellement dans sa phase pilote et nous sommes sur le point de lancer notre site. Mais pour s'assurer que le projet est inclusif et global, nous voudrions lancer un site multilingue dès le premier jour. C'est pourquoi nous vous demandons votre aide!

Nous recherchons des bénévoles pour nous aider à traduire le contenu de notre site de l'anglais vers l'espagnol, le portugais et le français. Si vous souhaitez faire partie du projet, ou si vous avez des questions, envoyez-moi un message via mon profil de contributeur – j'aimerais avoir de vos nouvelles :)

Plus tard dans le stade pilote, nous ambitionnons d'ajouter plus de langues à cette liste, donc si le français, l'espagnol et le portugais ne sont pas vos langues mais que vous souhaitez aider, faites-le moi savoir !

Une partie de la méthodologie du projet est de recueillir des informations à l'aide de questionnaires remplis par des chercheurs en droits de l'homme dans différents pays du monde. Une fois que le site sera opérationnel, nous chercherons également de l'aide pour traduire les questionnaires.

Pour l'instant, nous sommes une initiative bénévole, c'est pourquoi nous cherchons un soutien volontaire des traducteurs. Mais nous travaillons également pour obtenir des fonds, de sorte qu'il pourrait y avoir des possibilités de traduction payante plus tard… je l'espère de tout coeur !

Thaïlande : Suspension d'une chaîne de télévision pour atteinte à la “bonne moralité”

mercredi 16 août 2017 à 15:21

La chaîne Peace TV est suspendue pendant un mois. Image de Southeast Asian Press Alliance, utilisée avec permission.

Sauf mention contraire, les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.

La Commission nationale de la diffusion et des télécommunications (NBTC) a suspendu pendant un mois la licence d'une chaîne de télévision qui critiquait les politiques du gouvernement militaire.

Signée le 9 août 2017, l'ordonnance de la NBTC prendra effet une fois que la lettre sera remise à Peace TV.

Peace TV est affiliée au Front national uni pour la démocratie et contre la dictature, un groupe également connu sous le nom de « chemises rouges » [fr] dont les dirigeants les plus en vue sont des sympathisants de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Certaines « chemises rouges » sont également des détracteurs connus de la loi de lèse-majesté, que le gouvernement utilise pour poursuivre les activistes et les politiciens anti-juntes.

L'armée thaïlandaise a saisi le pouvoir en 2014 et est restée au pouvoir grâce à une constitution qu'elle a rédigée. Elle a promis de rétablir le régime civil une fois que les réformes politiques et électorales auront été mises en œuvre. Depuis 2014, la junte a réglementé strictement les médias et arrête les internautes accusés d'avoir diffamé les autorités.

La NBTC a déclaré que Peace TV a violé la loi en diffusant deux programmes en juillet qui portaient atteinte à la monarchie constitutionnelle, la sécurité nationale et la « bonne moralité ». Cependant, les parties des programmes ayant potentiellement incité le public à s'opposer au gouvernement n'ont pas été précisées.

C'est la troisième fois que Peace TV est suspendue par la NBTC. La chaîne avait déjà été suspendue en avril 2015 et en juillet 2016 pour avoir prétendument menacé la sécurité nationale.

Certains croient que Peace TV a été suspendue parce qu'elle a osé appeler l'ancien chef de l'armée et actuel Premier ministre, Prayut Chan-o-cha, un dictateur :

Thaïlande : les autorités claquent une interdiction de 30 jours sur @peacetvnews pour avoir appelé le chef de la junte Général Prayut, un « dictateur ».

Le Southeast Asian Press Alliance a interroge la décision sévère de la NBTC, car elle affectera tous les programmes et tous les employés de la chaîne :

We see the suspension order as too severe, given that the NBTC has identified specific programming on specific dates that it deemed violating Thailand broadcasting laws. The order punishes the entire station including all programs regardless of content, and all personnel regardless of role.

Nous considérons l'ordre de suspension trop sévère, étant donné que la NBTC a identifié des programmes sur des dates spécifiques qu'il considérait comme violant les lois de diffusion en Thaïlande. L'interdiction punit toute la chaîne, y compris tous les programmes indépendamment de leur contenu, et tout le personnel quel que soit son rôle.

Le groupe a également prévenu que l'ordonnance de la NBTC mènera à une réduction supplémentaire de la liberté de la presse en Thaïlande :

Such broad and sweeping powers, especially under a regular law must be used with restraint and proportionality, considering that it can set precedents to be used to potentially infringe on freedom of the press and the public’s right to know and hear all sides of the political discourse in Thai society.

Des pouvoirs aussi vastes et radicaux, en particulier dans le cadre d'une loi régulière, doivent être utilisés avec retenue et proportionnalité, car ils peuvent créer des précédents qui peuvent être utilisés pour potentiellement enfreindre la liberté de la presse et le droit du public de connaître et entendre tous les aspects du discours politique dans la société thaïlandaise.

Les responsables de Peace TV ont insisté que les épisodes des programmes cités par la NBTC n'incitent pas le public à se rebeller contre la junte. Ils ont ajouté que pendant la suspension, les émissions de Peace TV seront toujours diffusées via Facebook Live.

Ils ont également remis en cause le calendrier de la suspension, qui a coïncidé avec l'audition de corruption du 25 août du Premier ministre expulsé Yingluck Shinawatra. Le Premier ministre Prayut a cependant nié que le réseau de télévision ait été suspendu pour faire taire les médias soutenants les « chemises rouges » pendant le procès de Yingluck. Il a affirmé que si telle était l'intention du gouvernement, tous les réseaux de médias devraient être suspendus par la NBTC.

Gwenaëlle, de la passion pour la physique à celle des langues minoritaires

mardi 15 août 2017 à 22:51

Gwenaëlle Lefeuvre, co-éditrice Lingua Français.

Gwenaëlle Lefeuvre est notre co-rédactrice de Lingua en français. Elle est physicienne, passionnée de lecture et défenseure des langues minoritaires. Gwen nous en dit plus sur elle-même dans cette interview.

Parle-nous un peu de toi, de comment tu as rejoint Global Voices et des étapes de ta participation au sein de GV.

Je cherchais des options de carrière alternatives pour un ami, lorsque je suis tombée sur un blog de traduction qui mentionnait GV. J'ai regardé, je me suis portée volontaire en tant que traductrice, et m'y voilà. Je traduis de l'anglais vers le français, mais j'essaie de lire dans d'autres langues aussi (pas toujours avec succès, cependant). L'année dernière, nos éditeurs Claire et Suzanne m'ont proposé de réviser les traductions sur notre site, et cette année, Eddie Avila [en] m'a finalement convaincue d'écrire sur les langues minoritaires. J'y passe des moments agréables !

Ton expérience de traductrice, d'auteure et de réviseuse a-t-elle changé ta vision du monde ?

Absolument ! J'ai toujours essayé de rester à jour avec ce qui se passe dans le monde, mais avoir accès à des informations dont personne n'a parlé m'a ouvert les yeux. Savoir ce qui se passe par exemple au Guatemala, au Sri Lanka ou au Japon a fait une différence dans la façon dont je conçois ma place dans le monde en tant que citoyenne. Le monde est devenu beaucoup plus grand et beaucoup plus petit en même temps, grâce à ces informations et aux membres que j'ai rencontrés (la plupart seulement virtuellement).

Ton travail à GV a-t-il une incidence sur ta pratique professionnelle ? Penses-tu que ton expérience à GV t'est utile dans d'autres domaines ?

GV n'a pas d'impact direct sur ma carrière professionnelle parce que mon domaine n'a rien à voir avec le journalisme ou l'activisme : je suis physicienne. Je travaille avec des choses et des machines, que je comprends très bien. Travailler avec GV m'aide à mieux comprendre les gens, à quel point nous sommes tous semblables, mais de différentes façons. Comme mon entreprise a des clients partout dans le monde et que je suis en contact avec eux, je suis maintenant plus prête à apprendre sur nos différences culturelles et comment montrer le respect et la politesse. Cela a fait une différence dans la qualité de leurs rapports avec moi, ce qui est très gratifiant.

Le traduction et l'édition m'ont aidée d'une autre manière : je suis une Française typique en ce sens que j'aime ma langue. Mais j'ai quitté la France il y a dix ans, et j'avais peur de perdre ma langue maternelle. Travailler avec GV est devenu la meilleure façon pour moi de garder mon français aussi correct et précis que possible. C'est difficile, mais j'aime ça.

Donne-nous un exemple de ta journée-type. Pourrais-tu également expliquer comment tu gères ton temps pour accomplir toutes ces tâches, y compris ton travail quotidien ? Quelques trucs ?

La plupart du temps, j'ai une routine, principalement parce que j'ai un travail à plein temps. J'aime me lever tôt, mais j'aime aussi dormir, donc chaque matin c'est une compétition entre ces deux besoins opposés ! Si je parviens à me lever tôt, j'écris un peu, puis je vais au travail. Je me promène le long du front de mer avant de prendre le bus pour aller au travail. C'est ma façon la plus agréable et tranquille de commencer ma journée.

Ma journée de travail (dans une entreprise de semi-conducteurs) est divisée entre travailler dans une salle blanche, seule ou avec mes techniciens, et sur mon ordinateur sur des projets avec des clients et des partenaires. Nous sommes une petite entreprise qui essaie d'apporter une technologie assez nouvelle au marché traditionnel, le travail d'équipe est donc très important et constitue également l'un des aspects les plus intéressants de mon travail.

Je parle souvent avec mes parents sur Skype dans le bus en rentrant à la maison et le reste de la soirée est “libre” : pour GV, des moments privilégiés avec mon mari qui travaille aussi beaucoup, déplacer nos affaires par-ci par-là dans notre appartement car nous sommes encore en plein dans notre projet de rénovation …

Trouver du temps pour GV et mes passe-temps favoris se résume au choix de me concentrer sur une tâche à la fois pour ne pas me sentir coupable envers toutes les autres choses que j'aurais du faire, ou pouvais faire et que je ne fais pas faites. Après tout, c'est une illusion que de croire qu'on peut faire plusieurs choses en même temps. Pour GV, je décide si je traduis, édite ou écrit chaque jour, je trouve cela plus efficace car je ne dois pas m'éparpiller.

Quelle a été ton expérience précédente en matière de traduction ? Est-ce que ta participation à GV est très différente de ce que tu avais fait auparavant ?

J'ai traduit un texte important seulement une fois, pour une amie travaillant sur une thèse. Elle devait lire de longues lettres manuscrites du début du 20ème siècle. Bien qu'elle comprenne assez le français pour en comprendre le sens, elle ne pouvait pas lire l'écriture manuscrite. Le style littéraire était très difficile à traduire, mais j'ai aimé lui expliquer les nuances culturelles de l'ancien français.

Alors, qu'est-ce que tu fais lorsque tu ne traduis pas ?

En plus de travailler et de déplacer des meubles dans mon appartement, j'adore bien trop de choses ! Apprendre des langues, danser, marcher dans la campagne et en ville, lire, discuter avec ma famille, rester en contact avec mes amis partout dans le monde, leur rendre visiter et découvrir de nouveaux endroits, maintenant écrire également. Je vais avoir un blog (sur les langues, bien sûr!) dans un mois, de sorte que cela me rendra plus occupée.

Décris-nous ton travail à Lingua et parle-nous de tes projets ainsi que de ta vision pour le site ? Comment le site français de GV va-t-il ?

Bien que j'aime vraiment la traduction et la révision des publications pour Lingua [fr] ma partie préférée est l'interaction avec notre équipe de traducteurs. Nous avons de si bonnes personnes à bord : elles sont toutes si accueillantes pour les nouveaux arrivants, désireuses de s'entraider sur n'importe quel problème linguistique ou technique. C'est un grand plaisir de faire partie de cette équipe et d'avoir l'opportunité de les voir s'améliorer en tant que traducteurs. Après avoir reçu la même générosité à mes débuts à GV, c'est à la fois excitant et plein d'humilité d'avoir la chance de restituer cette expérience.

Le site français se porte bien ! Grâce au dévouement et au dynamisme de ses membres. Maintenant, comme je l'ai déjà dit, ce que j'aimerais vraiment, c'est de le voir devenir célèbre ! Je crois que malgré les nouveaux défis qu'une reconnaissance plus large peut apporter, par la qualité des informations, celle de notre équipe d'auteurs et de traducteurs, il le mérite bien. Maintenant, atteindre cet objectif est un effort collectif, dont j'espère faire partie.

Pourquoi penses-tu que quelqu'un devrait lire GV en français ?

L'homme et la femme de la rue devraient lire GV en français pour la variété, à laquelle il ne pourrait que rarement avoir accès dans les médias traditionnels. Pour l'empathie et l'humanité des articles, parce que nous lisons beaucoup sur les querelles des politiciens, mais rarement sur la vie de chacun d'entre nous ; pour nous rappeler que nous partageons tous la même petite planète et que nos problèmes ne sont pas si différents.

Comment choisis-tu des publications à traduire en français et, en fait, pourquoi as-tu choisi de faire du bénévolat de cette façon ?

J'ai commencé par sélectionner des articles que je trouvais intéressants, je pouvais ainsi approfondir et en apprendre davantage sur un autre pays. Peu à peu, je me suis rendu compte que j'étais plus attirée par les articles sur les droits des femmes et sur les langues minoritaires, maintenant j'ai tendance à traduire principalement, mais pas exclusivement, sur ces sujets. Je pense qu'il est très important que le public francophone sache ce que les femmes affrontent dans tous les coins du monde et qu'il se rende compte que les langues minoritaires peuvent constituer un atout incroyable pour une population et ne doivent pas être traitées comme une responsabilité nationale (comme on fait en France, balayer et mettre la poussière sous le tapis).

Depuis que tu collabores avec GV, quelle est ton expérience la plus mémorable ?

Pas une en particulier, mais toute la communication avec la communauté GV, les rencontrer en ligne ou même mieux, en personne. J'ai eu la chance de rencontrer trois membres de l'équipe Lingua française à Strasbourg l'année dernière, y compris notre magnifique éditrice Suzanne, et un auteur afghan à Delhi plus tôt cette année. De plus, en mars, j'ai reçu un nombre incroyable de messages d'encouragement de l'équipe Lingua française lorsque je me suis présentée aux élections pour le conseil : je suis tellement reconnaissante pour leur confiance, c'est comme si j'avais gagné ! J'ai hâte de rencontrer encore plus de membres.

Tu traduis pour GV depuis plus de trois ans, que dirais-tu à ceux qui commencent tout juste ?

Entrez, nous sommes des personnes superbes, et vous ne serez pas seul dans votre parcours de traducteur ! Par ailleurs, la communauté rendra l'expérience agréable et enrichissante, vous aurez la responsabilité de transmettre le message de l'auteur à un public différent, de diffuser des informations afin que votre travail soit reconnu !

Le multilinguisme est également au cœur de tes préoccupations. Pourquoi le multilinguisme est-il important ?

Il existe de nombreuses façons d'aborder le multilinguisme, et le mien est principalement le respect. Je ne peux tout simplement pas imaginer comment un pays peut prétendre respecter ses citoyens quand il décourage ou supprime l'usage de certaines langues, jugées pas assez dignes, pas précieuses ou intellectuelles. J'ai récemment découvert que la langue maternelle de mon père n'était même pas le français mais une langue régionale. En un sens, je me sens privée de tout un patrimoine culturel que j'aurais pu recevoir, mais que je n'ai jamais connu, à cause d'une politique linguistique inutilement restrictive.

Vu sous un autre angle, le multilinguisme n'est pas simplement une question de communication mais plutôt d'une meilleure manière de communiquer. Apprendre une langue n'est pas seulement apprendre des mots et des sons, c'est apprendre à connaître la culture et parler de “parler au cœur des gens”, comme l'a dit Nelson Mandela.

Permets-moi de te questionner sur tes propres rêves. Quels sont tes rêves ?

Un monde où les frontières sont obsolètes et absolument tout le monde parle au moins trois langues, suffisamment de temps pour apprendre au moins 15 autres, visiter le Japon, l'Argentine et beaucoup plus l'Inde ? Mes rêves sont plutôt des rêveries, mais ils alimentent mes jours avec l'énergie dont j'ai besoin pour accomplir un peu de tout cela !

Qu'est-ce que l'esprit GV ?

C'est une question difficile car la communauté est si diversifiée. L'esprit GV est ce que tout le monde y met et en tire;  c'est valable pour moi aussi, il s'agit de l'inclusivité et de la gentillesse que j'ai trouvée dans chacune de mes interactions avec n'importe quel membre de GV.

Parle-nous de la ville dans laquelle tu vis.

Je vis à Brighton, sur la côte sud de l'Angleterre. C'est une station balnéaire populaire où les gens viennent depuis le 18ème siècle pour faire la fête et s'amuser. Cela donne à la ville une atmosphère détendue et, bien qu'elle ne soit pas très riche en musées, nous avons beaucoup de festivals toute l'année, sur à peu près tout ce qu'on peut imaginer : les voitures du début du 20ème siècle, la nourriture, la musique, une célébration païenne de l'hiver… À bien des égards, c'est une ville qui est plus grande et plus intéressante qu'elle ne le semble sur la carte.

J'aime vraiment vivre ici, entre la mer et une ville animée. C'est une ville jeune, avec de nombreux collèges, écoles de langue et deux universités. C'est un endroit très international, mais elle a presque une atmosphère française à ce sujet, avec beaucoup de cafés et leurs terrasses toujours pleines.

On raconte que c'était l'une des villes du sud de l'Angleterre qui était la plus opposée au Brexit. Je suppose que les universités et la grande communauté LGBTQ contribuent à en faire l'une des villes les plus inclusives, quoique chères, d'Angleterre. J'espère vraiment que les choses ne changeront pas pour le pire. Je peux encore sentir l'Europe ici.

Et comment décrirais-tu ton pays à un étranger ?

Il est si difficile de décrire la France ! Tout le monde a lu quelque chose à propos d'elle, l'a visitée ou connaît quelqu'un qui l'a fait et a une opinion sur la France.

Ayant vécu à l'étranger depuis plus longtemps, je pense maintenant que mon pays est un paradoxe. La France se voit comme un phare culturel, mais elle a des difficultés à faire face aux actes honteux de son passé colonial. Elle aime sa langue au point de faire des lois pour résister à l'invasion culturelle anglaise, mais elle adopte une politique répressive à l'égard de ses propres langues régionales. Elle essaie de s'attaquer aux problèmes de l'immigration et de l'intégration de manière différente des autres pays et elle rencontre beaucoup de difficultés, mais nager contre courant l'ennuie rarement.

La France semble être une cible facile pour les clichés, mais restez loin d'eux. Comme n'importe quel pays, il est complexe et en évolution. Comme n'importe quel autre endroit, vous y trouverez des personnes ouvertes et fermées. La visiter une fois vous donnera une expérience, pas “la connaissance”. En outre, visiter Paris n'est pas visiter une région, et cela vous pouvez compter sur la population locale pour vous le rappeler !

Enfin, décris-toi et ta vision du monde.

La physique a façonné ma façon de voir le monde, mais comme l'a écrit un de nos écrivains classiques, Rabelais, en 1532 : “Science sans conscience n'est que ruine de l'âme”. Je suis toujours convaincue que les progrès scientifiques ont les moyens d'améliorer la vie des gens, alors je suppose que cela me rend optimiste !

Merci Gwen de nous avoir emmenés pour ce voyage à travers ta vie et ton expérience à GV ! N'oubliez pas de la suivre sur Twitter @DiffractedWord.

Musique : le groupe Bokanté met le créole à l'honneur

mardi 15 août 2017 à 20:57

Les membres de Bokanté viennent de quatre continents. Leur musique est influencée par les rythmes caribéens, la musique de l'Afrique de l'Ouest et le Delta blues du Mississippi. Credit : GroundUP Music.

Cette histoire de Sonia Narang fut à l'origine publiée en anglais sur PRI.org le 24 juillet 2017. Elle est reproduite ici dans le cadre d'un partenariat entre PRI et Global Voices.

Le Festival de jazz de Vancouver a récemment rassemblé des musiciens du monde entier sur la côte ouest du Canada. Un groupe en particulier a apporté sur la scène un son distinct, fusionnant l'atmosphère des rythmes caribéens, de la musique de l'Afrique de l'Ouest et du Delta blues du Mississippi. Ils s'appellent Bokanté, qui signifie “échange” en créole.

La compositrice et chanteuse du groupe Malika Tirolien a grandi à la Guadeloupe. Elle vit aujourd'hui à Montréal et chante principalement dans sa langue natale, le créole.

“Pour moi, le créole est très, très important et j'en suis très fière”, affirme-t-elle. “C'est pour ça que j'en mets beaucoup dans ma musique. Et puis, c'est une si belle langue.”

“J'apporte ce parfum des Caraïbes, et j'amène aussi un peu du rythme gwo ka, qui vient de la Guadeloupe.” Elle explique ensuite la façon dont le groupe a collaboré pour produire leur dernier album, Strange Circles.

“Il y a un échange dans toutes les chansons. À chaque fois que quelqu'un joue, il amène ce qu'il est dans la musique.”

Dans cet album, la chanson “An ni chans”, qui signifie “J'ai de la chance” en créole, est pour Tirolien un exemple typique de la façon dont le groupe a fusionné toute une palette d'influences dans un seul titre.

“Je voulais avoir un rythme de la Guadeloupe”, dit-elle. “Mais comme tout le monde vient d'un endroit différent, le rythme a un peu changé. Tout le monde y a mis quelque chose, chacun a quelque chose à dire musicalement parlant. En fait, c'est comme une discussion, un échange multiculturel.”

Tirolien explique que le thème de cette chanson est “la chance qu'on a d'être entouré par une communauté et une famille qui nous aiment et nous donnent de la force.” Elle-même vient d'une famille artistique qui l'a soutenue : son grand-père était un poète, sa grand-mère était pianiste, et son père joue de plusieurs instruments.

Pendant sa jeunesse sur l'île de la Guadeloupe, Tirolien fut attirée par la soul, le R&B, le hip-hop, le jazz et par l'un de ses artistes préférés, Michael Jackson. Elle a ensuite déménagé au Canada pour étudier le jazz à l'Université de Montréal et a commencé à fusionner le hip-hop urbain avec le jazz et les rythmes caribéens.

La chanteuse de Bokanté Malika Tirolien dans sa loge avant leur concert de Vancouver. Crédit : Sonia Narang.

Maintenant le visage de Bokanté, Tirolien utilise la musique pour créer un échange avec son public quand elle chante en français et en créole.

“Peu de gens connaissent le créole, et ce qu'on fait aide un peu à placer la Guadeloupe sur la carte du monde”, dit-elle alors qu'elle ajoute en riant, “enfin, c'est ce que j'espère.”

Elle fut particulièrement heureuse de trouver une vidéo d'étudiants, en Malaysie, chanter l'une de ses chansons en créole.

“C'est un exemple comme quoi cette langue peut être chantée par des gens aussi loin d'ici”, s'enthousiasme-t-elle. “Ça me rend très, très heureuse, très fière, très humble et très reconnaissante que des gens loin d'ici chantent en créole.”

Une équipe de femmes expose l'héritage oublié des ‘femmes-ordinateurs’ de Harvard

mardi 15 août 2017 à 16:19

La conservatrice Lindsay Smith Zrull place une plaque photographique d'une section du ciel sur un caisson lumineux. Smith Krull a récemment découvert des cartons de carnets appartenant aux premières femmes astronomes ayant étudié ces plaques dès 1885. Crédit : Alex Newman/PRI.

Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des pages en anglais.

Cet article d’Alex Newman est initialement paru sur PRI.org le 27 juillet 2017. Il est republié ici dans le cadre d'un partenariat entre PRI et Global Voices.

Dans un étroit sous-sol de l’Université Harvard, un groupe de femmes documente la riche histoire de celles qui les y ont précédées.

Plus de quarante ans avant que les femmes obtiennent le droit de vote aux États-Unis, elles travaillaient à l'Observatoire de l'Université de Harvard en tant qu'”ordinateurs” – l'équivalent pour l'astronomie des “mathématiciennes cachées” de la NASA.

Entre 1885 et 1927, cet observatoire a employé environ 80 femmes pour étudier des photographies d'étoiles sur plaques de verre. Beaucoup d'entre elles ont fait des découvertes majeures, comme des galaxies et des nébuleuses, et ont inventé des procédés pour mesurer les distances dans l'espace. Vers la fin des années 1800, elles étaient célèbres : les journaux parlaient d'elles et elles publiaient des articles scientifiques sous leur propre nom. Elles ont pourtant été pratiquement oubliées au siècle suivant. Mais la récente découverte de milliers de pages de notes par une équipe de femmes travaillant dans le même local a suscité un intérêt nouveau sur leur héritage.

Entourée d'armoires métalliques remplies de centaine de milliers de plaques photographiques en verre du ciel, la conservatrice Lindsay Smith Zrull montre le meilleur de la collection.

“J'ai trouvé des initiales mais je n'ai pas encore identifié à qui elles appartiennent”, dit-elle en montrant une plaque photographique de la taille d'un journal, remplie de notes écrites en quatre couleurs différentes. “Un de ces jours, je saurai qui est M.E.M”.

Une douzaine de femmes-ordinateurs se tiennent la main dans cette photographie de 1918, que Lindsay Smith Zrull surnomme “la ribambelle”. Tout à droite, Edward Pickering, qui a embauché les femmes-ordinateurs. Avec l'aimable autorisation de l'Observatoire d'Harvard College, Piles de Plaques.

Chaque plaque de verre est rangée dans une enveloppe avec les initiales de la personne qui y a travaillé, mais pendant des dizaines d'années personne ne conserva les noms complets de ces femmes. Lindsay Smith Zrull a donc créé un tableau où elle ajoute les initiales qu'elle découvre, puis essaie de retrouver les noms complets dans les archives de Harvard.

“Je commence à reconstituer lentement qui était qui, qui était ici quand, et ce qu'elles étudiaient”, dit-elle. Pour le moment, elle a listé environ 130 noms de femmes, dont 40 encore inconnus.

Toutes ces femmes n'étaient pas des ordinateurs. Sa liste s'est allongée et inclut maintenant des assistantes et dans certains cas, des femmes d'astronomes qui ont aidé leur époux.

L'assistante conservatrice Anne Callahan inspecte une plaque avant de la nettoyer et de la scanner. Elle s'assure que les données de l'enveloppe sont correctement enregistrées dans le système. Credit : Alex Newman/PRI.

“Nous savons qu'au moins 80 femmes ont travaillé ici sur ces plaques photographiques. C'est un nombre phénoménal pour une époque où les femmes recherchaient encore l'approbation de la société pour aller à l'université, sans parler de travailler dans le milieu scientifique”, explique Lindsay Smith Zrull.

Dans les Piles de Plaques du Centre d'astrophysique Harvard-Smithsonian, la version moderne de ce qu'était autrefois l'Observatoire du Collège de Harvard, Lindsay Smith Zrull supervise la numérisation du projet afin de rendre les plaques accessibles à tous. Depuis 2005, un scanner construit sur mesure numérise la collection de plus d'un demi-million de plaques datées de 1885 à 1993. L'équipe scanne 400 plaques par jour et en est à mi-chemin : la conservatrice estime qu'il reste encore environ trois ans de travail.

“Le monde a oublié qu'elles étaient ici”

Le printemps dernier, Lindsay Smith Zrull s'est intéressée à trente livres appartenant aux femmes ordinateurs.

“Je commence à réaliser que beaucoup de livres manquent”, dit-elle. “J'ai commencé à faire un peu de recherche et je suis tombée sur la preuve que nous avons peut-être des coffrets archivés hors site, ce qui est très courant pour les bibliothèques à Harvard.”

Elle a retrouvé 118 boîtes, chacun contenant entre vingt et trente livres. A l’intérieur, il y avait encore des carnets de notes de femmes-ordinateurs et d'astronomes datant de l'époque précédant la photographie, ainsi que des croquis de planètes et de la lune.

“Les gens ignoraient leur existence quand ils étaient archivés ” dit-elle. “Comme plusieurs conservateurs se sont succédés ici, je suppose que les gens ont oublié leur existence. Maintenant que nous savons qu'ils existent, nous pouvons les répertorier dans une bibliothèque afin que le public puisse y avoir accès.”

Les livres avaient été transférés d'une bibliothèque aux piles de plaques, puis à une autre bibliothèque et enfin à un dépôt de livres, pour ainsi dire effacés de l'histoire jusqu'à ce que la conservatrice s'intéresse aux femmes-ordinateurs.

Afin de ressusciter leur héritage, elle a fait appel à l'équipe de la Bibliothèque Wolbach du Centre d'astrophysique. Les bibliothécaires ont commencé à ouvrir les boîtes une par une dans le but laborieux de répertorier leur contenu. Le Project PHAEDRA (un acronyme pour Préserver les Données et la Recherche en Astronomie de Harvard) était né.

“OK, on a décroché le gros lot”

Ensuite, Lindsay Smtih Zrull a fait une autre découverte parmi les piles de plaques : un catalogue manuscript des livres datant de 1973.

“A un moment, en 1973, une personne qui s'appelle apparemment ‘Joe Timko’ a passé en revue tous ces cartons pièce par pièce, et a sauvegardé le plus d'information possible”, explique la bibliothécaire en chef Daina Bouquin. “On ne sait absolument pas pourquoi ni ce que la personne en question est devenue, mais on s'est dit ‘OK, on a décroché le gros lot’.”

Ceci est l'enveloppe que Lindsay a trouvé dans la pile de plaques, ou se trouvait un catalogue de tous les livres des femmes ordinateurs. Une personne nommée Joe Timko a minutieusement parcouru la collection en 1973. Credit: Alex Newman/PRI

Ensuite, une version dactylographiée du catalogue de 1973 a fait surface, avec au dessus, un post-it lisant “C'est enfin terminé ! Rachel.” Sur la dernière page se trouvait une note écrite à la main, qui donnait l'adresse d'un fichier informatique : une feuille de tableur sur le serveur de Harvard qui n'avait pas été consultée depuis 2001.

Cette découverte a accéléré le projet de numérisation par des mois, voire des années.

“Au départ, nous n'avions aucune métadonnée, seulement 30 caractères par boîte. Aujourd'hui, nous avons chaque métadonnée dactylographiée que nous pouvons modifier, arranger et préserver en tant que vraies archives,” explique Daina Bouquin. “Merci à Joe Timko et aussi sans doute à Rachel, où qu'ils soient.”

La librarie a complété la transcription d'environ 200 volumes. En ce moment, des carnets de notes de deux femmes sont listés sur le site internet de transcription du Smithsonian . Beaucoup de noms viendront s'y ajouter encore,presque 2.300 sur un total de 2.500 carnets, mais le travail a déjà commencé. Daina Bouquin espère que le publique aidera à transcrire les livres, mais anticipe qu'il faudra encore attendre des années pour que le tout soit lisible.

“Vous pourriez exécuter une recherche de texte libre,” dit Daina Bouquin. “Si vous cherchez Williamina Fleming, vous trouverez non seulement son nom mentionné dans une publication dont elle n'était pas l'auteur, mais vous trouverez aussi son propre travail.”

Daina Bouquin, à gauche, et Lindsay Smith Zrull, à droite, tiennent une photographie originale de Williamina Fleming en train de poser au milieu d'une pile de plaques en 1891, qui était aussi la premiere photo du livre de l'auteur de bestseller Dava Sobell's en 2016, “L'Univers de Verre.” Lindsay Smith Zrull explique qu'elles savent que Williamina posait pour l'occasion car l'outil utilisé par Williamina pour étudier une plaque ne fonctionne qu'avec la lumière du jour, mais le rideau de la fenêtre était tiré. Credit : Alex Newman/PRI.

“C'est elle qui l'a réellement découverte”

Williamina est la première femme-ordinateur célèbre. Elle émigre de l'Écosse aux États-Unis vers la fin des années 1870. Pendant sa grossesse, elle est abandonnée par son mari et trouve du travail en tant que domestique chez Edward Pickering, le directeur de l'observatoire. En 1881, Edward engage Williamina dans l'observatoire. Elle y découvre la Nébuleuse de la Tête de cheval, développe un système afin de cataloguer les étoiles grâce à la quantité d'hydrogène observé dans leur spectre, et supervise plusieurs autres femmes-ordinateurs.

La Bibliothèque Wolbach a dévoilé une nouvelle vitrine au début du mois de juillet, démontrant le travail de Williamina Fleming. Elle comporte des pages de son journal ainsi que son travail sur les plaques où l'on peut voir la nébuleuse et le carnet d'observations renfermant cette découverte.

La vitrine de la Blbliothèque de Wolbach met en valeur des pages d'un journal de Williamina ; un portrait d'elle choisi par les bibliothécaires car elle décrit acheter un chapeau (mais pas nécessairement celui montré ici) dans le journal ; et un carnet découvert récemment et ouvert à la page sur laquelle elle a mentionné la Nébuleuse de la Tête de cheval pour la première fois. Crédit : avec l'aimable autorisation de Daina Boquin, Librairie Wolbach.

“Quand la [Nébuleuse de la Tête de cheval] a été découverte, elle n'était qu'une petite ‘zone de nébulosité dans une tâche semi-circulaire,’ ” dit la bibliothécaire Maria McEachern, qui a aidé l'équipe à trier les livres afin de trouver les pièces les plus intéressantes. “C'est ainsi qu'elle était décrite à cette époque. Il a fallu attendre quelques années pour qu'elle devienne connue sous le nom de la Nébuleuse de la Tête de Cheval, et c'est un scientifique masculin d'une autre institution qui la nomma et à qui on a attribué le mérite. Ce n'est que récemment lorsque des recherches plus poussées ont eu lieu, qu'on s'est rendu compte que, oui, c'est bien elle qui l'avait vraiment découverte.”

Mais Fleming n'était que la première d'une longue série de femmes-ordinateurs à devenir célèbre.

Edward engagea Henrietta Swan Leavitt en 1895. Elle était chargée de mesurer et cataloguer les étoiles en fonction de leur luminosité. Sa contribution majeure : une méthode permettant aux astronomes de mesurer la distance dans l'espace, aujourd'hui connue sous la “Loi de Leavitt,” une tentative pour la récompenser de son travail.

Annie Jump Cannon rejoignit l'observatoire en 1896 et y travailla jusqu'en 1940. Elle créa le Système de classification de Harvard pour classer les étoiles, un méthode encore à la base du système utilisé de nos jours.

Cecilia Payne-Gaposchkin arriva à l'Observatoire en 1923 et obtint un doctorat à Radcliffe en 1925, mais eut du mal à gagner la reconnaissance de Harvard. Pendant des années, elle n'eut pas de poste officiel, et travailla comme assistante technique de 1927 à 1938 au directeur de l'époque, Harlow Shapley. Elle ne devint professeure qu'au milieu des années 1950 et plus tard, la première femme à la tête d'un département à Harvard.

Les carnets de Payne-Gaposchkin sont les prochains à être scannés et transcris (ceux de Swan Leavitt et de Jump Cannon sont en cours de transcription).

“Elles ont toujours été là”

Pour Daina Bouquin, “la tenacité peut ouvrir des portes, mais je pense que certaines de ces femmes sont allées un peu plus au-delà de ce que l'on peut penser lorsque l'on veut surmonter des choses.”

Bouquin et Smith Zrull souhaitent toutes les deux donner aux jeunes filles plus de modèles comme les ordinateurs d'Harvard – des modèles qui n'étaient pas connues dans leur propre jeunesse.

“Oui, regardez Sally Ride, regardez les femmes modernes que les gens ont associées aux sciences spatiales, mais allez plus loin”, conseille Bouquin. “Elles ont toujours été là. Depuis aussi longtemps qu'elles l'ont pu, elles étaient là.”

Smith Zrull, qui avait horreur de l'histoire étant adolescente, confie qu'elle avait eu du mal à trouver des femmes pour l'encourager.

“J'ai mis longtemps à trouver des femmes qui me ressemblent, et qui ont accompli des choses importantes,” se désole-t-elle. “Je pense que les femmes ont besoin de savoir qu'elles ne sont pas seules, et qu'elles peuvent y arriver.”