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Vous ne pourrez pas lire ces livres, mais vos petits-enfants pourront les lire

samedi 18 juillet 2015 à 17:39
Margaret Atwood, right, hands over her transcript for Future Library, a 100-year project by Scottish artist Katie Paterson, left. Credit: Katie Paterson

Margaret Atwood, à droite, remet son manuscrit pour la Librairie du futur, le projet de l'artiste écossaise   Katie Paterson, à gauche. Credit: Katie Paterson

Cet article et cet enregistrement de Susannah Roberson pour l'émission The World est d'abord paru sur le site PRI.org le16 juillet 2015, et est republié ici dans le cadre d'un accord de partage de contenu. 

Nous avons tous entendu parler de capsules temporelles, mais celle-ci est un peu différente. Elle est appelée la Librairie du futur et elle se présente sous forme d'une forêt, en Norvège.

Voici ce qui est prévu : 1000 arbres ont été plantés à Nordmarka, une forêt qui se trouve juste en périphérie de Oslo, et ces arbres fourniront le papier nécessaire pour une anthologie spéciale de livres, qui seront imprimés dans un siècle. Ce projet est l'idée d'une artiste écossaise, Katie Paterson. Elle dit avoir eu l'idée alors qu'elle gribouillaient sur un papier.

“Je faisais un croquis très simple dans un carnet des anneaux du bois des arbres, et j'ai fait la connexion entre les anneaux du bois et les chapitres d'un livre”.

Katie Paterson projette d'inviter un auteur chaque année pour contribuer au livre pendant cent ans. L'écrivain canadienne Margaret Atwood est la première a avoir donné son manuscrit, en mai dernier.

“Avoir tenu dans mes mains un morceau de son oeuvre, que je ne peux pas lire, et que personne ne lira jusqu'à ce moment, est très tentant ” avoue Katie Paterson. “Mais naturellement je vais être très stricte, je n'ouvrirai jamais aucune des pages.”

Katie Paterson espère que son idée sera reçue comme un cadeau par les générations futures. Elle pense que cela sera comme lire un texte de l'Antiquité tout juste découvert.

“J'imagine que les chapitres contiendront des moments cristallisés de chaque année, que ce soit 2015 ou 2055 et ça me plait d'imaginer le premier lecteur qui ouvrira la première page.”

Mais cela n'arrivera pas avant l'année 2114. En attendant, Katie Paterson a annoncé que le deuxième écrivain pressenti pour le projet est le Britannique David Mitchell. Et la forêt en Norvège continue de pousser.

Global Voices devient partenaire du site d'investigation “Sin Embargo México”

vendredi 17 juillet 2015 à 21:06
Global Voices Latin America recently join forces with Mexican news site Sin embargo.

Sin embargo et Global Voices

Global Voices Amérique latine et le site d'information mexicain Sin Embargo ont récemment conclu un partenariat pour diffuser des articles inédits du Mexique et d'Amérique latine auprès d'un lectorat mondial.

Sin Embargo est un site d'information en espagnol, dont le siège est au Mexique et qui publie des articles inédits et des enquêtes d'investigation. Le site a été fondé en 2011, avec pour slogan  “un journalisme rigoureux”,  et est l'un des sites d'informations les plus lus au Mexique. Le site reçoit chaque mois en moyenne 4.6 millions de visiteurs uniques, pour 10 millions de pages vues.

Beaucoup de sites agrègent les contenus d'autres sites, mais le fondateur et editeur de Sin Embargo, Jorge Zepeda Patterson, pense que “l'unique moyen pour générer une fréquentation importante est de créer votre propre contenu.”

A partir du mois de juillet, Global Voices traduira et publiera des articles de Sin Embargo sur ses sites en espagnol et en anglais. Certains seront ensuite traduits en différentes langues, jusqu'à 30, nombre de langues que nous traduisons grâce aux traducteurs bénévoles de notre projet Lingua. Le premier article publié dans le cadre de ce nouveau partenariat est  Mexico Was Hacking Team's No. 1 Client for Spyware.

Les médias sociaux peuvent-ils créer un impact durable en Ouganda ?

vendredi 17 juillet 2015 à 18:08

Collin

[Article d'origine publié en anglais le 29 juin] Comme ailleurs dans le monde, les médias sociaux sont devenus un mode de vie pour de nombreux Ougandais. La Commission ougandaise des communications a estimé qu'en juin 2014, il y avait 8,5 millions d'utilisateurs d'Internet dans le pays sur plus de 37 millions d'habitants. La plupart de ces internautes ont recours à une ou deux plates-formes de médias sociaux et et ils ont accès à Internet principalement à partir de leurs appareils mobiles. Il y a près de 20 millions d'abonnés aux télécommunications.

Pour discuter de l'impact des médias sociaux en Ouganda, Global Voices a interviewé M. Collin Asiimwe, un blogueur ougandais qui est “en train de changer le monde avec un abandon réfléchi”.

Prudence Nyamishana (PN): Quel impact ont les médias sociaux en Ouganda ?

Collin Asiimwe (CA): Les médias sociaux ont remodelé le cycle de l'information. Dans le passé, les médias sociaux prenaient les informations à partir de la presse grand public, mais maintenant, cette situation s'est renversée, ce sont les médias grand public qui prennent les nouvelles à partir des médias sociaux. Les internautes annoncent les nouvelles qui feront les titres des journal le lendemain. Deuxièmement, on estime que seulement 1,5 millions de personnes en Ouganda utilisent les médias sociaux et par conséquent ils ne peuvent pas apporter une contribution au changement social, ceci est une erreur.

Bien que 90 % de la population dans les zones rurales de l'Ouganda utilisent des radios, la plupart des informations qui sont partagées par les présentateurs de ces radios proviennent de la blogosphère. Tant que ces présentateurs utiliseront les médias sociaux, l'impact de ces derniers ne pourra pas être compromis. Dans le passé, on diffusait les informations en laissant de côté ceux qui vivaient dans les zones rurales, mais maintenant eux aussi les reçoivent instantanément. Les médias sociaux ont ouvert les institutions et on entend à présent plus de voix. Ensuite, nous ne pouvons pas ignorer l'impact de la campagne de 40 Days Over 40 Smiles (40 jours pour 40 Sourires) [fr], une initiative menée par des jeunes qui utilisent les médias sociaux dans leur combat pour la justice sociale.

PN: Dans quelle mesure pensez-vous que les médias sociaux peuvent créer un impact en Ouganda?

CA: Les médias sociaux ont le potentiel de rendre le gouvernement ougandais plus transparent et plus responsable devant les citoyens ; des gouvernements ouverts sont bons parce qu'ils donnent la liberté aux citoyens pour obtenir et gérer l'information publique, ainsi que des espaces ouverts pour l'engagement civique.

PN: Souvent les médias sociaux ougandais sont accusés de regorger de bêtisesQuelle est votre opinion à ce sujet ?

CA:  Les bêtises sont essentielles car parfois la timeline est du réchauffé, mais quand des hashtags comme #askaTweepTuesday [Demande un Twittos mardi] et qu'il n'apporte que des messages insignifiants, au début ça paraît nuisible, pourtant cela anime la timeline de sorte que si demain il y a un sujet grave, il y aura une masse critique pour se joindre à la cause.

PN: Que pensez-vous de la récente arrestation de Robert Shaka à cause de ses commentaires sur Facebook ?

CA: Shaka était certainement la mauvaise cible, parce que même quand il était en prison, TVO  [un groupe d'utilisateurs de Facebook politiquement engagés que le gouvernement prétend être Robert Shaka] était plus actif que jamais sur sa page Facebook et c'était embarrassant pour la police ougandaise. Je suis triste que le gouvernement ait même pensé à sévir contre des personnes qui exercent leurs libertés fondamentales d'expression.

Le logo de la compétition Social Media Awards en Ouganda. Source: Uganda Social Media Awards sur sa page Facebook.

Le logo du concours Social Media Awards en Ouganda. Source: Uganda Social Media Awards sur sa page Facebook.

PN: Quels sont les défis auxquels les médias sociaux font face en Ouganda ?

CA: Je pense que le plus grand défi est que le gouvernement ougandais ne dispose pas d'une politique visant à transformer la technologie de l'information ; il n'y a aucune stratégie pour le numérique dans les secteurs critiques ; aucune pour le commerce, aucune pour le secteur de l'éducation par exemple, ou même de la santé. Ça dépasse mon entendement lorsque je visite parfois le site Web du ministère de l'information et que je le trouve en panne. Je ne comprends pas.

Notre gouvernement décourage l'innovation, car dès qu'il découvre une innovation, la première chose qu'il fait est de créer une taxe comme cela est arrivé avec le service de paiement mobile. Il n'y a pas de soutien ou de financement pour les jeunes innovateurs qui, habituellement, sont des gens qui n'ont pas besoin de beaucoup d'argent pour faire leur travail. Malheureusement, beaucoup de rêves en Ouganda meurent parce qu'il n'y a personne qui s'intéresse au financement de ces esprits novateurs. En un mot, le gouvernement ougandais n'est clairement pas équipé pour faire face à la révolution numérique.

PN: Comment les Ougandais pourront-ils surmonter ces obstacles?

CA: La route est pleine d'embûches, mais on peut y arriver. Tout d'abord, nous devons résoudre la question de l'alphabétisation. Les gens ne doivent pas avoir peur d'écrire dans leurs langues locales, tout comme c'est le cas en Tanzanie. Les radios et les TV ne peuvent pas se permettre d'être les seules options disponibles pour les nouvelles, l'éducation et l'information pour les citoyens ordinaires, surtout compte tenu du fait que presque chaque Ougandais possède un téléphone.

L'accès est un défi ; l'accès aux smartphones, mais aussi l'accès à Internet est très cher. Également quand on en vient au contenu en ligne, les blogueurs ne génèrent pas de contenus spécialisés. Les blogueurs ont besoin de découvrir leur niche. Nous avons besoin de blogueurs qui traitent de l'alimentation, de blogueurs sur la mode, etc. dans les zones rurales le manque d'électricité est un obstacle, par exemple un agriculteur dans un village doit parcourir de longues distances pour se rendre à la ville charger son téléphone. Nous savons que plus une société est connectée, plus elle est informée.

PN: Les blogueurs ougandais ont gardé le silence sur le sort des blogueurs Zone9 [fr]. Pourquoi cela ?

CA: Zone 9 ? Oh les gars en Ethiopie. Il doit y avoir quelqu'un pour se mobiliser. C'est nécessaire que les blogueurs organisent une action participative collective, quelque chose qui a disparu depuis les réunions Blog Spirit il y a quelques années organisées par l'entreprise Node Six [un fournisseur ougandais de solutions Internet]. Storipot procède à une collecte d'informations qui devrait être le point de départ. C'est une idée qui mérite d'être prise en considération.

PN: 2016 est une année électorale en Ouganda, quel rôle pensez-vous que les médias sociaux vont jouer ?

CA: D'après ce que nous avons vu jusqu'à présent, les médias sociaux vont jouer un rôle crucial. Alors que les gens dans les villages ont déjà choisi pour qui ils vont voter, il existe de nouveaux acteurs sur la scène politique et toute personne qui n'en tiendrait pas compte le ferait à ses risques et périls. Ce sont les médias sociaux. Les personnes qui décideront de la prochaine élection sont les jeunes. Donc, si vous voulez conquérir leur vote, il faut aller les chercher sur les médias sociaux. Les candidats aux élections doivent, donc, chercher ce nouvel électorat. Qui saura le mieux utiliser cet élément, pourra attirer les jeunes et contrôler le fil de la conversation. Bien que les médias sociaux ne puissent pas garantir la victoire, celui qui les ignore sera en grande difficulté parce que, sans aucun doute, le rôle des médias sociaux devra être pris en compte.

PN: Quel est l'avenir des médias sociaux en Ouganda ?

CA: C'est très difficile à prévoir, mais dans les cinq prochaines années, tout va changer, le financement participatif, les envois d'argent de l'étranger, et il y aura une aspiration générale à une amélioration des conditions de vie. Je prédis qu'il y aura une masse critique qui milite pour l'innovation. Je souhaite vraiment que les médias sociaux ouvrent le gouvernement à plus de responsabilité.

PN: Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs?

CA: Tout le monde a un rôle à jouer, en tant qu'individus ce que nous pouvons faire est d'inspirer une masse critique par ce que nous publions et partageons sur chaque jour pour tenir le gouvernement responsable, ceux qui peuvent innover devraient le faire. Nous avons besoin de gens capables d'amener une transformation durable dans notre pays, des gens qui peuvent cerner les problèmes dans notre pays afin que les internautes puissent trouver leur place dans cette conversation.

De jeunes artistes brésiliens du Pará en tournée aux USA pour défendre l'énergie solaire et la forêt amazonienne

vendredi 17 juillet 2015 à 17:33

15 jeunes Brésiliens du collectif Rios de Encontro (fleuves de rencontre) sont de retour à Marabá, dans l'Etat du Pará, après une tournée artistique et pédagogique aux États-Unis où ils ont présenté leur spectacle, Deixa o nosso Rio Passar (Laissez s'écouler notre fleuve)

 Cette tournée été financée par l'organisation américaine Creative Connections. En plus de leur spectacle, ils ont animé 42 ateliers sur l'énergie solaire et la préservation de la forêt amazonienne, dans des écoles et des centres culturels du Connecticut, du New Jersey et de New York. En tout près de 9800 personnes ont participé aux activités de ce groupe.

 Évany Valente,16 ans, est revenue très impressionnée par ce qu'elle a vu là-bas: ” Des ados qui interpellaient les multinationales sur la transparence du circuit de production et leur implication dans la destruction de nos forêts”.

Rios de Encontro” a reçu le soutien de Rising Voices pour le micro-projet Rádio Arraia.

Carol Souza, Évany Valente e Eliza Neves evocam Amazo_nia numa apresentac_a_o es colar, Connecticut 2015

Carol Souza, Évany Valente et Eliza Neves lors d'une représentation dans le Connecticut. Photo: Rios de Encontro/Diffusion

Camila Alves, Carolayne Valente e Lorena Melissa apr esentam Carimbó, Deixa o Nosso Rio Passar, 2015

Camila Alves, Carolayne Valente e Lorena Melissa présentant la dance amazonienne Carimbo pendant le spectacle “Deixa o Nosso Rio Passar”. Photo: Rios de Encontro/Diffusion

Joa_o Paulo Souza, Lorena Melissa e Camylla Alv es de Cia AfroMundo apresentam o espetáculo 'Lágrimas Secas' numa escola pública enraizada em educação ecológica, Connecticut 2015

João Paulo Souza, Lorena Melissa et Camylla Alves de la compagnie  AfroMundo pendant le spectacle  ‘Lágrimas Secas’  (les larmes sèches) dans une école publique du Connecticut. Photo: Rios de Encontro/Diffusion

Zequinha montre à Kimberley comment jouer du Agogó, à New-York. Photo: Rios de Encontro/Diffusion

Hommage à la cuisine yéménite : traditions culinaires du ramadan

vendredi 17 juillet 2015 à 17:29
Sambosa one of Yemen's top food in Ramadan - CC Yemeniah Blog

Des samoussas, petits beignets très prisés au Yémen pendant le ramadan – CC Yemeniah Blog

[Article d'origine publié en anglais le 9 juillet] Le Yémen est à “deux doigts de la famine”, a déploré Ismail Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, faisant remarquer que “21 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire” en raison du conflit actuel au sein du pays. Des chiffres alarmants, sachant que la population totale du Yémen est de 24 millions d'habitants.

Pour permettre au pays, à 99% musulman, de pouvoir jeûner en paix le temps du mois saint de ramadan — ou du moins, ce qu'il en reste —, une trêve est en cours de discussion. Le ramadan est le neuvième mois du calendrier musulman, au cours duquel les croyants jeûnent en commémoration de la nuit où le Coran, livre sacré de l'islam, a été révélé au prophète Mahomet.

Mais bien avant que la crise et le conflit ne touchent le pays, les Yéménites se réjouissaient à l'idée des plaisirs culinaires qui les attendaient pendant les nuits du ramadan. Le pays était alors connu pour sa cuisine, et cet article se veut un hommage aux traditions culinaires du Yémen pour le ramadan. Au Yémen, chaque ville a ses spécialités, en temps ordinaire comme en période de ramadan. Si par chance, vous êtes invité à l'iftar (repas de rupture du jeûne pris au coucher du soleil) d'un habitant d'Aden, vous ne trouverez probablement pas les mêmes mets sur sa table que sur celle d'un habitant de Sanaa.

Comme beaucoup d'autres musulmans, les Yéménites commencent par rompre leur jeûne en mangeant des dattes, aliments riches en calcium, phosphore, fer, sodium, soufre et chlore ainsi qu'en vitamines. Leurs qualités nutritives ont de tout temps aidé les habitants du désert à supporter les longues journées brûlantes.

Après les dattes et avant de passer au plat de résistance, place à la soupe et à la salade. Sur le blog de cuisine de Lamya Almas, alias Yemeniyah, on trouve une rubrique consacrée exclusivement aux recettes spécial ramadan.

On peut notamment y apprendre à cuisiner une shurbah baydah, ou littéralement “soupe blanche”, à base d'avoine, tel qu'on la sert à Aden.

Shurbah Baydah - Or White Soup

Alors qu'elle est sucrée à Sanaa, capitale du Yémen, la shurbah baydah d'Aden, à base de curry et de flocons d'avoine, elle, est salée. Image : Yemeniyah Blog, tous droits réservés.

Elle écrit :

Un incontournable du ramadan. C'est une soupe très consistante qui peut constituer un repas à elle seule. À Sanaa, elle est sucrée et au lait. Mais chez nous, à Aden, sa composition est très différente et on la déguste aussi bien nature, auquel cas il s'agit de shurbah baydha (littéralement, “soupe blanche”), qu'accompagnée d'une sauce rouge aux oignons, tomates et épices (on parle alors de shurbah hamra, ou “soupe rouge”).

Pour cette recette, il vous faudra :
1) 225 g d'agneau non désossé, découpé en petits morceaux [remplaçable par du poulet ; le temps de cuisson s'en verra réduit]
2) 180 g de flocons d'avoine [les bons vieux Quaker Oats feront l'affaire]
3) 3 bâtons de cannelle
4) 1/2 cuillère à soupe de poivre noir
5) 1/2 cuillère à café de curry en poudre
6) 1/2 oignon de taille moyenne, coupé en dés
7) 1 petite tomate, coupée en dés
8) Sel, selon le goût

Sur son blog Sheba Yemeni FoodKatherine Abu Hadal dévoile sa recette typiquement yéménite de la salade à la sauce au yaourt épicée dans une vidéo :

Le fatteh est un plat principal que l'on sert communément sur les tables yéménites pour l'iftar. Comme expliqué sur le blog Yemen Food :

Le fatteh, de l'arabe “émietter”, est une sorte de soupe au pain qui se compose de morceaux de pain yéménite ramollis dans du bouillon de viande et de légumes. Le pain sans levain ayant tendance à durcir rapidement à l'air libre, c'est une bonne façon de ne pas gâcher le pain rassis. On peut aussi servir le fatteh en dessert, à condition d'ajouter à la préparation des ingrédients sucrés tels que des dattes et du miel. Au Yémen, le fatteh est un plat populaire largement consommé pendant le mois du ramadan.

Katherine partage également sa propre recette sur YouTube :

La viande rouge est également très présente sur les tables yéménites pendant le ramadan. Suivez la recette de Katherine pour cuisiner un lahma mahshoosha (lahma signifie viande, en arabe) :

Commencez par laver la viande puis enlevez le gras et réservez-le. Coupez la viande en petits morceaux. Faites fondre le gras (s'il n'y en a pas assez, ajoutez du beurre) dans un autocuiseur à feu moyen. Ajoutez ensuite la viande, les oignons, l'ail, les épices et le sel. Refermez l'autocuiseur et laissez cuire une vingtaine de minutes jusqu'à ce que la viande soit tendre. Si vous utilisez un fait-tout ordinaire, le temps de cuisson sera plus long (environ une heure). NB : bien qu'il ne faille jamais utiliser un autocuiseur sans ajout de liquide au préalable, n'en ajoutez pas pour cette recette : la viande va rendre du jus en quantité suffisante. Surveillez la cuisson pour vous assurer qu'il reste toujours du jus dans l'autocuiseur ; si tout le liquide s'évapore, la viande risque alors de brûler. Une fois que les morceaux sont cuits et tendres, prélevez-les et réservez le bouillon et les oignons. Terminez la cuisson de la viande au four en mode gril pendant une dizaine de minutes en la surveillant pour éviter qu'elle ne brûle. Je laisse toujours la porte du four ouverte pour garder un œil dessus.

Pour mieux visualiser, voici la recette en vidéo :

Pour le dessert, vous avez l'embarras du choix : peut-être succomberez-vous à un crémeux pudding de boulgour (céréale proche de la semoule), dont vous trouverez la recette sur le blog Tried and True Eats. C'est la version sucrée de la shurbah baydah dont nous parlions au début de cet article.

Mélangez l'eau, le boulgour et le sel dans une casserole. Portez à ébullition puis continuez la cuisson à feu vif pendant 20 à 30 minutes jusqu'à ce que le boulgour soit tendre et que l'eau se soit évaporée. Ajoutez le lait et le sucre. Faites mijoter pendant 35 minutes jusqu'à épaississement. Le boulgour devrait alors avoir une consistance molle. Si ce n'est pas le cas, couvrez et faites cuire à feu doux pendant 5 minutes supplémentaires. Servez dans des bols et recouvrez d'une cuillère de semn et de miel. Bon appétit !

Si les Yéménites ne sont pas du même avis sur bien des questions d'ordre politique ou religieux (ou du moins, c'est ce que certains veulent laisser paraître), le samoussa (aussi orthographié samosa ou sambusek selon les régions), traditionnel amuse-bouche du ramadan farci de bœuf et légumes, met tout le monde d'accord. Il en existe mille et une variantes à travers le monde, mais en voici la recette yéménite (vous pourrez retrouver la recette avec photos étape par étape sur le blog Yemen Kitchen) :

The Yemeni Sambosa Recipe part as posted on "Yemen Kitchen" blog ( Print Screen)

Recette des samoussas yéménites sur le blog “Yemen Kitchen” (1/4)

Sambosa recipe part 2

Recette des samoussas (2/4)

Part 3

Recette des samoussas (3/4)

Part 4

Recette des samoussas (4/4)

Enfin, n'oubliez pas de servir thé ou café, ceux du Yémen étant réputés dans le monde entier.

La nourriture est source de nombreuses traditions et réjouissances en famille et entre amis, ce dont les Yéménites sont privés à l'heure actuelle mais qu'ils finiront par retrouver tôt ou tard. Souhaitons à nos amis yéménites un avenir fait de bonheur et de paix.

Retrouvez notre dossier sur la guerre au Yémen : Humanitarian Crisis in War-Battered Yemen