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L'Internet russe en route pour Pyongyang

dimanche 4 mai 2014 à 21:31
What it might look like when global social network and search giants have to haul their servers into Russia. Based on Ilya Repin's seminal "Volga Boatmen." Images remixed by Andrey Tselikov.

Le réseau social mondial et les géants du moteur de recherche pourraient avoir à hâler leurs serveurs physiquement en Russie. D'après le célèbre tableau d'Ilya Repine, “Les bateliers de la Volga.” Montage d'images d'Andrey Tselikov.

Le mois dernier, RuNet Echo racontait [Global Voices, en anglais] comment un conseiller municipal de Moscou voulait imposer à tous les grands réseaux sociaux de stocker les données des utilisateurs russes sur le sol russe. Il semble que son souhait ait été entendu, ou du moins que les législateurs russes partagent son idée. Selon un des amendements à un projet de loi récemment adopté par la Douma russe, à dater du 1er août 2014, tous les diffuseurs de contenu en ligne seront requis de conserver 6 mois de données d'utilisateurs en Russie.

La réglementation [russe] fait partie d'un ensemble de lois “anti-terroristes” qui alourdissent le contrôle gouvernemental sur l'Internet russe : le texte exigeant [Global Voices] que les blogueurs dépassant les 3.000 visiteurs uniques s'enregistrent comme mass média fait partie de cet ensemble. L'obligation des 6 mois de stockage obéit à un motif simple : contraindre les compagnies internet étrangères à obéir aux demandes d'information des autorités russes. Selon les nouvelles dispositions, tout site internet doit obtempérer aux requêtes des forces de l'ordre de produire les informations sur ses utilisateurs. Mais sauf localisation physique des données en Russie, des géants comme Facebook et Twitter sont peu susceptibles de répondre aux assignations russes sur les données.

Ne pas donner suite expose à des amendes administratives de 50.000 à 300.000 roubles pour la première infraction, pour les institutions et sociétés. Si cela peut paraître de la menue monnaie (environ 6.000 euros) à des entités comme Google, une récidive peut être punie de fermeture et filtrage des sites.

Le président Poutine approuve la loi. Le 24 avril, s'exprimant [russe] devant un forum public sur les média, il a déclaré sans ambages que les serveurs étrangers de données contenant des informations russes devaient être déménagés en Russie. La motivation est partiellement sécuritaire. Lors de la même conférence de presse, on a remarqué ses propos sur le développement du web par la CIA qui continuait à le contrôler (il voulait peut-être parler de l'implication du DARPA dans la création de l'Internet).

Cette nouvelle loi assombrit sérieusement les perspectives de RuNet, du moins selon certains blogueurs russes. Les exigences sont par nature impossibles à satisfaire au vu de la nature mondiale de l'Internet, écrit [russe] Egor Kotkine. D'où sa crainte que leur mise en oeuvre ne soit qu'une étape préparant la coupure de RuNet d'avec le reste du monde, un nouveau Rideau de Fer en quelque sorte. Le gourou russe d'Internet Anton Nosik est de cet avis. Dans un récent entretien sur Radio Dojd, il a évoqué la rigueur des nouvelles lois :

В России устанавливается северо-корейская модель. Это не китайская, эта другая модель. Мы сейчас едем на полном ходу в Пхеньян, мы в Пекин не заезжаем по дороге.

En Russie se met en place un modèle nord-coréen. Un modèle qui n'est pas chinois, il est différent. Nous fonçons maintenant vers Pyongyang, sans passer par Pékin. 

Les militants dénoncent les justifications religieuses et traditionnelles des mutilations génitales féminines en Gambie

dimanche 4 mai 2014 à 16:24
Des militantes anti-MGF marchant en Gambie. Photo publiée sous licence Creative Commons par GAMCOTRAP

Des militantes anti-MGF marchant en Gambie. Photo publiée sous licence Creative Commons par GAMCOTRAP

Aja Babung Sidibeh a suivi la tradition culturelle et elle est devenue une mutilatrice génitale féminine (MGF) après la mort de ses parents, il y a des années, sur son ile natale de Janjangbureh, dans la région centrale du fleuve Gambie. Mais elle a depuis longtemps “abandonné son couteau” et participe à la lutte contre la pratique des mutilations génitales.

“Ce que je sais aujourd'hui, si je l'avais su avant, je n'aurais jamais excisé une seule femme,” a-t-elle expliqué dans un article du 23 avril paru dans le journal Standard. “Nous avons causé beaucoup de souffrances à nos femmes. C'est pourquoi je vous ai dit que ce que je sais aujourd'hui, si mes grands-parents le savaient, ils n'auraient excisé aucune femme. C'est l‘ignorance qui était le problème. “ 

Ses commentaires étaient en réponse à la déclaration de l'imam de la mosquée de la Présidence Alhaji Abdoulie Fatty publiée dans le même journal il y a quelques semaines, selon laquelle il n'y avait pas de mutilations génitales féminines (MGF) en Gambie. “Ce que nous avons ici c'est l'excision. Si vous savez ce que signifie MGF, vous savez que nous ne la pratiquons pas ici. Nous ne mutilons pas nos enfants. Ce que nous avons ici est la circoncision et qui est notre religion. Nous n'avons pas mutilé notre peuple. Les MGF font partie de notre religion”.

Plus de 90 pour cent de la population de la Gambie est musulmane, mais les religieux islamiques sont divisés sur les MGF selon un rapport de l'Unicef​​. Alors que certains considèrent cet usage comme quelque chose de culturel, d'autres croient que c'est une pratique religieuse fondamentale (sunnah). Il n'existe pas de loi dans le pays qui l'interdise.

Les commentaires de l'imam ont incité le site What's On Gambia (Ce qui se passe en Gambie) à poser la question à ses followers sur Facebook ; ”Sommes-nous sur le point de voir la fin des mutilations génitales féminines (MGF) en Gambie ?”.

Isatou Jobis a répondu, invitant les femmes à s'unir parce qu'elles sont celles qui connaissent la douleur de la pratique:

Nous, les femmes nous devons nous unir et expulser les MGF hors de notre pays. Rappelez-vous que toutes les personnes qui le font sont des femmes et que toutes les victimes sont aussi des femmes. Comment voulez-vous que ces hommes égoïstes comprennent la douleur que nous subissons.

1. Ils ne nous suivent pas lorsque nous accouchons de leurs enfants. Ils restent à la maison à boire de l'Attaye [du thé vert de Chine populaire dans les quartiers à faible revenu et lors des fonctions sociales] et parler de stupidités/ / /

2. Quand il s'agit de l'amour, ils sont nuls. Se soucient-ils même si nous aimons le sexe ou pas? / / /

3. Ils feraient tout pour nous supprimer. Non aux MGF

Mansur Sowe a démonté les arguments selon lesquels les MGF étaient une obligation religieuse et qu'elles étaient bénéfiques pour l'hygiène et font partie de la tradition:

ON PENSE QUE …. c'est une obligation religieuse MAIS le Coran ne mentionne pas les mutilations génitales féminines ni la circoncision.
2. c'est plus hygiénique MAIS les MGF peuvent causer des infections urinaires et gynécologiques, le tétanos, le SIDA, de graves anémies et même la mort.
3 ça fait partie des coutumes et des traditions, MAIS la tradition doit changer quand elle porte atteinte aux droits de l'homme et met en danger la vie et la santé des personnes
4. ça protège la virginité MAIS la virginité peut être protégée sans mutiler les filles
5. les filles seront en mesure d'avoir plus de bébés MAIS les MGF peuvent empêcher une femme d'avoir des enfants et peuvent entraîner des complications lors de l'accouchement et parfois même la mort du bébé et de la mère.

Si les MGF étaient importantes dans l'Islam, fait valoir Aisha E. Suso, il y aurait eu un verset à ce sujet dans le Coran:

Ne mélangez pas tradition / culture avec la religion. Ce sont les femmes qui devraient décider si elles veulent pratiquer les MGF ou pas. Vous, les hommes qui en débattez, vous ne savez pas ce que nous subissons au nom de la culture / tradition ou, comme certains de vous le disent… sunnah [paroles et pratiques du Prophète Muhammad]. Si les MGF étaient-aussi importantes pour notre honneur, il y aurait eu un verset clair dans le livre saint.

 Aja Babung Sidibeh, l’ex-exciseuse, n'est certainement pas la seule dans son combat contre les MGF. Le Comité gambien sur les pratiques traditionnelles (GAMCOTRAP) est l'une des principales organisations de lutte contre cette pratique dans tout le pays. L'organisation travaille à sensibiliser la population sur la préservation des pratiques bénéfiques de la traditions ainsi que sur l'élimination de toutes celles qui sont nuisibles, y compris les mutilations génitales féminines.

La vidéo YouTube ci-dessous publiée le 14 Février 2013 par le GAMCOTRAP montre un appel pour mettre fin à la violence contre les femmes en Gambie:

Mais il y a ceux qui soutiennent encore l'excision, comme Fabakary Jammeh qui a écrit sur la page Facebook What's On Gambia :

Les MGF sont saines et islamiques. Celles dont le clitoris n'a pas été coupé ont tendance à croitre ce qui peut alors provoquer des maladies pour les femmes. Il n'y a aucune base scientifique réelle pour son dénigrement. C'est juste l'Occident qui veut dépouiller les africains de leurs précieuses valeurs qui sont si fondamentales que toute dérogation pourrait induire en erreur et provoquer un écart de génération ainsi qu'une mentalité coloniale.

 Des arguments tels que ceux-ci sont rapidement démystifiés lorsque ce sont les victimes qui parlent de leurs propres expériences. Un message publié sur la page Facebook de l’organisation de la jeunesse Activista décrit en détail la réalité barbare de l'excision:

Je n'aurais jamais cru que les MGF avaient vraiment des répercussions sur la santé, si ce n'est pour la raison que j'ai été un témoin oculaire de l'histoire touchante d'une pauvre victime, non seulement de la pratique de MGF, mais aussi du processus dit de la fermeture. La jeune militante a eu le courage de partager son expérience personnelle avec toutes les personnes présentes dans la salle [Conseil municipal de Kanifing]. Quelques uns de ses mots ont été “j'ai été mutilée à l'âge très tendre de 3 ans et contrainte de me marier à 13 ans. Mes droits ont été violés car j'ai été mutilée et scellée, le tout au nom de ma protection contre les grossesses chez les adolescentes. Le mariage ne pouvait pas être consommé et la seule solution était de me faire subir la pratique du “ngansing baa” réouverture de mon orifice vaginal.

Pouvez-vous imaginer l'attente toute votre vie d'avoir des relations sexuelles avec la personne juste et réaliser que vous ressentez de la douleur sans sentiments pendant les rapports sexuels? Le pire, c'était lors de mon accouchement, je voulais sauver une vie, juste pour réaliser que je pouvais perdre la mienne. Méfiez-vous! la chose la plus nuisible qui pourrait arriver à une petite fille est la mutilation génitale féminine. # # UpwithJustice et DownWithFGM

Les Mikawa Medifes, rendez-vous annuel des médias citoyens au Japon

dimanche 4 mai 2014 à 16:17
第12回市民メディア全国交流集会 三河メディフェス2014のウェブサイトのスクリーンショット

Capture d'écran du site Internet dédié aux Mikawa Medifes 2014.

Le centre culturel de la ville de Kariya, située dans l'ancienne province de Mikawa appartenant aujourd'hui à la préfecture d'Aichi, au Japon, accueille ces 3, 4 et 5 mai la douzième édition des Mikawa Medifes [en japonais], rencontres annuelles rassemblant des journalistes citoyens venus de tout le pays. Des dizaines d'ateliers-rencontres et de débats sont au programme de ces trois jours s'articulant autour du thème “Les médias proches de vous”. Parmi les médias citoyens locaux représentés, notons la chaîne de télévision Channel Daichi [en japonais] et la radio communautaire fm838 [en japonais]. Les participants à la conférence sont invités à partager leurs expériences et démarches respectives dans des domaines variés : réalisation de film, animation de micro média local, diffusion audiovisuelle sur Internet, sélection et remix [en japonais] d'informations publiées dans les journaux ou encore travaux radiophoniques d'étudiants. Trois jours dédiés à l'échange d'idées et d'informations sur les liens existants, et leur futur, entre l'engagement citoyen et les médias participatifs.

 

Etude : qui sont les ‘migrants de l'intérieur’ chinois ?

dimanche 4 mai 2014 à 16:15

Les migrants chinois ‘de l'intérieur', appelés Mingong ou Nongmingong, constituent une classe sociale à part entière en Chine. Ils ont la particularité d'être originaires des campagnes et, malgré le fait qu'ils soient devenus ouvriers dans les villes, de conserver officiellement leur statut de paysans. Le site Internet ChinaFile a mis en ligne une intéressante série d’infographies [en anglais] aidant à comprendre leurs conditions de vie et les problèmes rencontrés au quotidien dans la société contemporaine chinoise.

Le prix de la censure de la presse en Chine

dimanche 4 mai 2014 à 16:11

Chang Ping a mis en ligne sur le site China Media Project [en anglais] un article dans lequel il développe les conséquences que pourrait avoir l'affaire Wei Yinin, ce responsable de la sécurité publique de la ville d'Haikou, sur l'île de Hainan, qui a abusé de son pouvoir pour contrôler la presse en ligne. Pour Chang Ping, ce scandale est susceptible d'activer une réflexion sérieuse sur la corruption dont souffre le système de propagande lui-même. Voici ce qu'il écrit :

C'est sans doute difficile pour la plupart des gens d'imaginer qu'un jeune responsable de la surveillance d'Internet puisse encaisser des millions en pots-de-vin. Combien, alors, un haut-gradé chargé de la propagande, aux pouvoirs quasi-illimités, peut-il empocher ? Mais le secret caractérisant la propagande est tel qu'aucun média n'oserait dénoncer ce genre de pratique concernant un des commissaires chargés de les maintenir dans le droit chemin.