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Au Brésil, les nouveaux esclavagistes ne veulent pas voir leur nom sur le web

samedi 7 novembre 2015 à 17:08

793097358_8f0f9f2e2c_bLa tristement célèbre «sale liste du travail d”esclaves» du Brésil identifie des entreprises dont on a découvert qu'elles exploitaient leurs employés en ayant recours à des pratiques semblables à de l'esclavage. Sur cette liste mise en place en 2003 par le ministère brésilien du Travail et de l'Emploi ont figuré à maintes reprises des sociétés appartenant à des hommes d'affaires et responsables politiques brésiliens connus.

Outre la liste officielle publiée par le ministère, Repórter Brasil, la principale ONG du pays de défense et d'informations sur les droits des travailleurs, fait régulièrement des comptes-rendus et met en lumière des entreprises figurant sur ladite sale liste. Mais de récentes décisions de justice pourraient mettre un frein à ces initiatives vers la transparence.

En décembre 2014, la Cour suprême brésilienne a rendu un arrêt qui interdit au ministère du Travail et de l'Emploi de publier la liste sur son site web ou de le partager avec les médias locaux. Cette décision fait suite à une plainte déposée par l'Association brésilienne des sociétés de promotion immobilière (ABRAINC), qui soutenait que le Brésil ne dispose d'aucune loi permettant de réguler la tenue d'une telle liste, et que des employeurs y étaient inscrits en dehors de toute réelle procédure légale, ce qui portait atteinte à leur présomption d'innocence et à leur droit de se défendre contre de telles allégations devant les tribunaux. La Cour suprême a décidé de suspendre la publication de la liste jusqu'au verdict du procès ABRAINC.

L'association comprend les principaux fournisseurs et sociétés faîtières du Brésil, et l'on a découvert que son propre président Rubens Menin avait eu recours au travail forcé à cinq reprises dans des entreprises appartenant à son groupe MRV Engenharia, dont le nom est apparu sur la ‘liste noire’.

Des mois après le verdict de la Cour suprême, le ministère du Travail et de l'Emploi a créé une nouvelle liste, soutenue par la loi brésilienne sur l'accès à l'information, avec le même contenu. Le 19 octobre, le procureur général du Brésil Rodrigo Janot a publié un rapport officiel en faveur de sa diffusion par les médias. Reste à voir si cette liste s'inscrira dans la durée, alors que ses opposants n'ont eu de cesse de s'efforcer de la garder hors de la vue de la population.

En octobre 2015, une nouvelle décision judiciaire obligeait Repórter Brasil à effacer toute information de son site web concernant Morro Verde Participações, l'une des entreprises figurant sur la version la plus récente de la sale liste.

Avant la suppression forcée des informations sur l'entreprise, Repórter Brasil avait signalé que Morro Verde Participações SA exploitait une ferme d'élevage à Xinguara, situé au nord du pays dans l'Etat du Pará. En janvier 2014, les autorités ont découvert et secouru 23 personnes qui travaillaient dans des conditions proches de l'esclavage dans la ferme.

Les membres de Repórter Brasil craignent que les deux événements ne soient liés. «[Cela] a eu lieu car le gouvernement brésilien s'est montré incapable de rétablir le registre des chefs d'entreprise épinglés pour avoir eu recours à une main-d’œuvre esclave», affirment-ils dans une note expliquant la récente censure. L'organisation est fermement convaincue que la transparence sur ces pratiques est une étape cruciale vers une plus grande responsabilité des entreprises.

Argemiro de Azevedo Dutra, le juge qui a présidé l'affaire, vient du tribunal de district de Salvador, la capitale de l'Etat de Bahia. Morro Verde SA est également enregistrée dans l'Etat de Bahia. Azevedo Dutra apparaît aussi sur le site du Conseil législatif de l'Etat en tant qu'éleveur, entre autres activités. Environ 40% des entreprises figurant dans la dernière version de la liste étaient dans la filière bétail, suivie par l'industrie du bois (25%), l'agriculture (16%) et la construction (7%).

Depuis plus de 15 ans, Repórter Brasil milite pour l'approbation du projet de loi sur le travail d'esclave, aux termes de laquelle toute propriété dont le fonctionnement repose sur le travail forcé serait expropriée par l'Etat. Le projet de loi est dans sa dernière phase avant approbation finale.

Jusqu'à ces récents changements, la liste noire était un mécanisme fiable pour que la société fasse pression sur ceux qui violent les droits des travailleurs. La bataille entre le gouvernement, la société civile, les entreprises et les tribunaux pour son rétablissement est loin d'être finie.

Les guinéens se rassemblent contre le viol lors des manifestations #‎TouchePasAmaSoeur‬

samedi 7 novembre 2015 à 10:24
Guinee Violence

“Touche pas à ma sœur”, les Guinéens marchent contre les violences sexuelles via Facebook – Les Observateurs

Le premier week-end du mois de novembre 2015, la blogosphère guinéenne s'élève  d'une seule voix à cause d'une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrant une scène qui semble celle d'une tentative de viol.

Ensuite, une marche organisée par des organisations de la société civile contre les viols et les violences faites aux femmes a eu lieu à Conakry, le 3 novembre 2015. Dans une société conservatrice comme celle de la Guinée, le viol et autres violences envers les femmes sont couverts d'un voile hypocrite, qui force les victimes à cacher ce qu'elles ont subi.

Tout est parti d'un appel lancé par Mme Fatou Baldé Yansane sur sa page Facebook, le 31 octobre:

“Ça n'arrive pas qu'aux autres. 75% des filles sont victimes de tentative ou de viol entre 8 et 20 ans. Dans la zone spéciale de Conakry, on estime à 96% de femmes victimes des violences basées sur le genre. Ces chiffres proviennent d'une étude multi sectorielle PNUD, autorités policières et judiciaires de guinee sur une durée de trois ans.”
Le site gnakrylive.com, nous présente les faits:

Ce mercredi 28 octobre matin, un vidéo amateur du viol d’une jeune fille a fait le buzz sur  les réseaux sociaux. Sur la vidéo, on voit une fille entrain d’être menacée avec un couteau. Celui qui filme la scène semble être, son violeur. Ce dernier, intime à la fille d’enlever son c*****n. On voit la victime s’exécuter et se mettre à p***. 

Informé de l'intention de ces organisations de la société civile de marcher, les membres de l'association des blogueurs de Guinée, @ablogui, ont vite commencé à réagir, d'abord, individuellement, comme cireass sur son blog Rivières du sud, ayant comme sous-titre Un œil sur la Guinée, du réseau francophone mondoblog.org:

Aujourd’hui, les violences sexuelles en Guinée ont un visage [faisant allusion à l'accusé du viol en question dans la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux]…

Nous devons soutenir cette victime présumée dont nous n’avons pas forcément besoin de connaître la personnalité. Nous devons la soutenir parce qu’en Guinée des femmes sont souvent violées dans l’impunité totale. Oui, nous devons la soutenir parce que nous avons des mères, des jeunes et grandes sœurs, des tantes, des nièces, des cousines, des amies et des femmes ou des petites amies que nous aimerions être en sécurité. 

Nous devons soutenir cette femme parce que les relations sexuelles doivent être un plaisir partagé entre les deux partenaires. Pour la première fois, il faut que ces hommes comprennent que le sexe ne se force pas mais plutôt se négocie, et qui parle de négociation s’attend à des réussites et/ou à des échecs. 

Bien informé du point de vue juridique, cireas souligne que le viol n'est pas une mince affaire et cite l'Article 321 du code pénal guinéen qui assimile la tentative de viol au viol, lui-même:

Le viol n’est pas une petite infraction. Selon l’Article 321 du Code pénal, “Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte ou surprise, constitue un viol. Le viol sera puni de la réclusion criminelle à temps de 5 à 10 ans. Toutefois, le viol sera puni de la réclusion criminelle à temps de 10 à 20 ans lorsqu’il aura été commis soit sur une personne particulièrement vulnérable en raison d’un état de grossesse, d’une maladie, d’une infirmité ou d’une déficience physique ou mentale, soit sur un mineur de moins de 14 ans, soit sous la menace d’une arme, soit par deux ou plusieurs auteurs ou complices, soit par un ascendant légitime, naturel ou adoptif de la victime ou par une personne qui a abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. La tentative de viol sera punie comme le viol lui-même.”

Ensuite, Alfa Diallo, un des membres fondateurs de l'Association des blogueurs de Guinée (@ablogui), comme cireas, a de son coté, publié cet appel sur Facebook adressé à toute notre communauté:

Des activistes de la société civile guinéenne ont décidé de ne pas laisser cet acte impuni. Ils ont accompagné la victime à la police pour porter plainte et projettent une manifestation.
Mais vu que le présumé coupable n'a pas été arrêté, les risques que les autorités abandonnent l'affaire, s'il n'y a pas de pression, sont bien réels.

Je propose donc qu'Ablogui, en tant qu'organisation citoyenne, se joigne aux autres organisations pour maintenir la pression sur nos autorités notamment sur internet.
Cela passe d'abord par la création d'un hashtag puis une campagne sur les réseaux sociaux.

Photo de Alfa Diallo.

Poster pour dénoncer les violences sexuelles via Alfa Diallo avec permission

 Après un bref débat, les membres d'ablogui ont adopté le hashtag qu'ils ont utilisé principalement sur Twitter et Facebook:

#‎TouchePasAmaSoeur‬ est le hashtag retenu pour la campagne contre les violences faites aux femmes en général et pour l'arrestation du violeur…Place à Twitter!

D'autres hashtags ‪#‎NonCNon‬, ‪#‎HalteAuViol‬ ‪#‎LaPeurDoitChangerDeCamp‬,‪#‎TamsirMostGoToJail‬, etc.. ont été utilisés.

Parlant du supposé coupable, Kindy Dramé, pour éviter toute confusion avec le groupe musical dont il a fait partie dans le passé, est soucieux de préciser:

Photo de Kindy Dramé.
Abdouraim Bah a partagé la publication de Ousmane Fédérateur Guinée Yattara sur sa page Facebook, dans laquelle on peut lire:

Nous savons tous qu'elles sont nombreuses à subir quotidiennement les agissements de cette société injuste. Nous vivons dans une societe où il y'a bcp de facteurs rétrogrades et où les femmes ont peur de decrire certaines mésaventures  Cette histoire serait certainement méconnue si ce criminel n'avait été aussi sûr de lui [jusqu'à filmer et publier la scène]. Les guinéens doivent soigner leur société. 28 septembre fut le résultat d'une impunité érigée en mode de gouvernance et de l'absence d'une éducation qui prend en considération la dignité et de la vie humaine

Cette marche contre les viols et les violences faites aux femmes, une première en Guinée, doit marquer un virage dans l'approche à ce grave problème.
Des campagnes de sensibilisation et d'information doivent avoir lieu régulièrement partout: écoles, armées, police, à la TV, sur les radios et en ligne. L'état guinéen doit mettre fin à impunité qui les accompagne en appliquant les lois prévues qui considèrent les crimes et délits contre les personnes en comme étant un crime contre l'humanité.
 Après la marche le débat a continué au sein des différents groupes sur Facebook et plusieurs messages continuent à être publiés sur Twitter.

N'empêche que son stage ait pris légalement fin, la victime reste toujours sous le coup d'une double peine : le regard de la société, très difficile à porter. Il y a toujours lieu de faire une campagne dans ce sens, essayer par exemple de lui trouver une bourse à l'étranger pour qu'elle ait un avenir serein. Ablogui peut appuyer cette demande avec l'appui de ses partenaire. Kouyah Kouyate
Vos avis, svp !

 Répondant à une interrogation du Président d'ablogui, Kouyah Kouyate, le membre Solo Niaré relève que sur le plan légal:
c'est méconnaitre l'état d'esprit d'une victime d'agression sexuelle en général. Elle n'entreprendra aucune initiative, si tu veux bien savoir. C'est à nous d'aller très vite vers elle. Renseigne-toi, stp, sur la psychologie des victimes de viol, que ce soit en Afrique ou ailleurs, c'est pareil. Elles se recroquevillent sur elles-mêmes et, au final, tombent dans un trouble aux conséquences très graves.
Moi, ce que je dis, si on veut participer à sa réhabilitation ou la sauver en un mot, c'est de prendre cette initiative car nous sommes les mieux placés pour l'instant à le faire.
Les violences à l'égard des femmes est un phénomène mondial, le site de “Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes“, créé par les Nations unies en 2008, citant la Banque mondiale, fait savoir que “le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis.”

Des peintures qui illustrent la lutte des autochtones des Philippines contre la dépossession

jeudi 5 novembre 2015 à 17:23
'Land Grab'. Federico Boyd Sulapas Dominguez uploaded this painting in time for the Asia-Pacific Economic Cooperation Summit which will be held in the Philippines.  Reposted with permission

“Accaparement des terres”. Federico Boyd Sulapas Dominguez a mis en ligne ce tableau en vue du Sommet de l'APEC qui se tiendra aux Philippines. Reproduit avec permission

Au cours des quarante dernières années, l’artiste philippin Federico Boyd Sulapas Dominguez a peint le combat des peuples indigènes contre les exploitations minières destructives, le développement agressif et la militarisation. Son but est d’éclairer le public sur la situation des groupes ethniques aux Philippines et leur campagne pour la protection de la terre de leurs ancêtres.

14 millions d’autochtones appartenant à 110 groupes ethnolinguistiques vivent aux Philippines. Cependant, le patrimoine exceptionnel de ces tribus est menacé par la rapidité de l’urbanisation, l'économie marchande et les empiétements sur leurs terres d’activités approuvées par l’Etat tels que l’agro-business, l'exploitation forestière et les mines.

Sur l’île de Mindanao, située dans la partie sud du pays, le terme général pour désigner les membres des groupes ethniques est « Lumad ». Des groupes variés de Lumad qui résistent  à la pénétration des entreprises minières dans leur communauté sont apparus dans l'actualité en septembre et octobre 2015 après avoir été attaqués par des groupes paramilitaires. Environ 700 Lumad ont érigé des camps à Manille, la capitale du pays, afin de demander le retrait des troupes de leurs terres.

La situation critique des Lumad est présente dans beaucoup d’œuvres de Federico. Il a aussi publié sur Facebook des copies de ses anciennes toiles qu’il pense être encore d’actualité à cause des attaques contre les communautés Lumad et du pillage continuel des ressources sur les territoires ancestraux des tribus ethniques.  Certaines de ses toiles ont été largement partagées sur les médias sociaux par des activistes, des universitaires et des défenseurs du patrimoine qui cherchent à inspirer le public afin qu’il défende le droit des Lumad à l’auto-détermination.

Federico, qui est un Mandaya, (peuple indigène Lumad qui vit dans la part orientale de Mindanao) encourage des artistes plus jeunes à enrichir leur connaissance de la culture philippine en s’intégrant à des communautés ethniques.

Ci-dessous, quelques-unes des œuvres de Federico :

"Talabok" is a Lumad Matigsalog term for social gathering or market day. Artwork by Federico Boyd Sulapas Dominguez reposted with permission

“Talabok” est un mot Lumad Matigsalog pour rassemblement communautaire ou jour de marché. Peinture de Federico Boyd Sulapas Dominguez. Reproduite avec permission

This artwork by Federico Boyd Sulapas Dominguez depicts the impact of militarization in the hinterlands. Reposted with permission

Cette peinture de Federico Boyd Sulapas Dominguez décrit les effets de la militarisation dans l'arrière-pays. Reproduite avec permission

Aside from exposing the negative impact of militarization, the painting also shows how government laws unfairly discriminate against the Philippines' ethnic communities. Painting by Federico Boyd Sulapas Dominguez, reposted with permission

Outre les effets négatifs de la militarisation, cette peinture montre aussi la discrimination injuste des communautés ethniques philippines par les lois étatiques. Peinture de Federico Boyd Sulapas Dominguez. Reproduite avec permission

"Lupa ay Buhay" means "Land is Life". "Kapayapaan" means Peace. The text at the borders of the painting reads: Respect the rights of indigenous peoples and their right to self-determination. Painting by  Federico Boyd Sulapas Dominguez, reposted with permission.

“Lupa ay Buhay” signifie “La terre est la vie”. “Kapayapaan” veut dire paix. Le texte autour du tableau dit : Respectez les droits des peuples indigènes et leur droit à l'auto-détermination”. Peinture de Federico Boyd Sulapas Dominguez. Reproduite avec permission.

'Tagaynop' is a lumad Mandaya term for nightmare. Artwork by  Federico Boyd Sulapas Dominguez, reposted with permission

“Tagaynop” est un mot lumad Mandaya pour cauchemar. Peinture de Federico Boyd Sulapas Dominguez. Reproduite avec permission

'Yalingkawas' is a lumad Mandaya term for freedom or freed. Artwork by  Federico Boyd Sulapas Dominguez, reposted with permission

“Yalingkawas” est un mot Lumad Mandaya pour liberté ou libéré. Peinture de Federico Boyd Sulapas Dominguez. Reproduite avec permission

'Mandayuman' is a lumad Mandaya term for where people live. A mini mural showing two major rituals of two different groups. Right part are the Lumad Mandaya (Balilig) and on the left are the Lumad Matigsalog (Panubad tubad). Artwork by  Federico Boyd Sulapas Dominguez, reposted with permission

“Mandayuman” est un mot Lumad Mandaya signifiant “là où les gens vivent”. Cette petite fresque montre deux importants rituels de deux différents groupes. A droite, les Lumad Mandaya (Balilig) et à gauche les Lumad Matigsalog (Panubad tubad). Peinture de Federico Boyd Sulapas Dominguez. Reproduite avec permission

MigraMundo, un site brésilien dédié aux migrants et aux réfugiés

mercredi 4 novembre 2015 à 19:07

migramundo

Blog totalement dédié à la couverture des problèmes des migrants et des réfugiés au Brésil, MigraMundo, partenaire de Global Voices, a sollicité l'aide des sympathisants et des lecteurs pour franchir un nouveau pas: se transformer en site.

Notre objectif est de répondre à une demande croissante d'informations sur ce thème, et  de proposer de nouveaux services comme une traduction vers d'autres langues.

Pour couvrir les frais, le blog a organisé une campagne sur la plate-forme “Eventos do Bem”, pour essayer de réunir 5000 réais (environ 1300 USD). La date limite était fixée au 31 octobre, chacun pouvant contribuer au niveau qu'il souhaite.

Le blog MigraMundo est né en 2012, il offre un espace aux informations concernant les problèmes vécus par les migrants à l'intérieur ou à l'extérieur du Brésil, il permet aussi de mettre en relief les progrès ou reconnaissances obtenus concernant la question migratoire. L'objectif principal du blog est la défense des migrants, en tant que droit humain.

Considéré comme une référence par les personnes concernées par ce thème au Brésil, le blog MigraMundo bénéficie également d'une reconnaissance internationale. En mai 2014, il a été élu blog favori des internautes de langue portugaise par “The Bobs”, récompenses attribuées par la radio nationale allemande Deutsche Welle à des sites indépendants qui soutiennent le libre échange d'idées, la liberté d'expression et les droits de l'homme sur Internet.

Le redoublement de l'élection turque, pari gagné pour l'AKP d'Erdogan

lundi 2 novembre 2015 à 22:50
Istanbul, Turkey. 1st November 2015 -- The voting process continues. -- Turks begin voting on Sunday amid worsening security and economic worries in a snap parliamentary election that could profoundly impact the divided country's trajectory and that of President Tayyip Erdogan.

Istanbul, Turquie. 1er novembre 2015. Photo Ozcan Soysal. Demotix ID: 8942940.

Après décompte de la plupart des votes dans les décisives nouvelles élections législatives turques, le parti AKP a retrouvé la large majorité souhaitée. Tandis que le parti de gouvernement faisait la fête, la police était aux prises avec des manifestants dans la ville à dominante kurde de Diyarbakir.

La victoire proclamée de l'AKP ne lui a toutefois pas permis d'atteindre la majorité quaifiée de 330 sièges qui permettrait au président Recep Tayyip Erdoğan de modifier la constitution pour asseoir un régime présidentiel.

Le parti pro-Kurde HDP a réussi à se hisser au-dessus du seuil de 10 % requis pour entrer au Parlement.

La désertion par les électeurs du parti nationaliste MHP en faveur de l'AKP marque le succès de la captation par M. Erdoğan de ce thème. Des électeurs kurdes semblent également être revenus à l'AKP.

D'après [le journal] Hurriyet baisse du vote MHP de 1.885.882, baisse du vote HDP de 1.054.160, Hausse du vote CHP : 462.717; hausse du vote AKP : 4.373.941

Les nationalistes tant turcs que kurdes (MHP et HDP) ont perdu de nombreuses voix en faveur de l'AKP, mais pour des raisons très différentes. Le CHP est simplement statique.

ID: 8942925

Istanbul, Turquie. 1er novembre 2015. Photo Ozcan Soysal. Demotix ID: 8942925.

Le nombre de voix du HDP a chuté de 6 à 4,3 millions, traduisant l'efficacité de la stratégie du pouvoir consistant à relier le HDP à la rébellion kurde du PKK et à attribuer à ce parti la fin du processus de paix avec les Kurdes qui a suivi le scrutin de juin.

Cependant, nombreux sont ceux qui ont accusé l'AKP de fraude électorale.

Fraude turque : le HDP a perdu 1,7 million de voix en faveur de l'AKP, [il est descendu] de 6 millions à 4,3

Les détracteurs du pouvoir ont souligné l'augmentation spectaculaire des voix pour l'AKP dans de nombreuses circonscriptions et les allégations de bulletins de vote contrefaits. Un éminent maire AKP a tweeté la photo d'un bulletin estampillé quelques heures avant l'ouverture des bureaux de vote.

One Twitter account compared the number of votes in various districts to the June results.

Un compte Twitter a comparé le nombre de votes dans différents districts avec les résultats de juin.

Le site internet de la Commission Electorale officielle a été inaccessible presque toute la soirée, ce qui a avivé les conjectures sur les résultats.

La Turquie a son Haut Conseil des Elections fermé pendant la soirée électorale. Il nous faut être en mesure de comparer nos résultats aux leurs !

Le HDP a dit son intention d'ouvrir une enquête judiciaire sur les allégations de fraude électorale, et a déploré la manière dont les élections ont été conduites.

Service d'Information du HDP : “Des centaines de milliers de votes ont été substitués. Il y a des preuves, nous allons ouvrir une procédure.”

“Nous avons obtenu près de 11 % sans faire la moindre campagne. Nous avons seulement voulu protéger nos jeunes et nos gens des agressions et des violences”, a déclaré le co-président du HDP Selahattin Demirtas, se référant à l'attentat contre les mouvements  de gauche à Ankara le 10 octobre.

Tandis que le HDP semblait se résoudre au résultat du vote, beaucoup ont exprimé leur déception que les partis d'opposition ne se penchent pas plus sérieusement sur les allégations de fraudes.

Turkey's general elections  has started

Istanbul, Turquie. 1er novembre 2015. Photo Ozcan Soysal. Demotix ID: 8942920

Pendant ce temps, l'abattement gagnait les Turcs libéraux et éduqués, nombreux à exprimer sur les médias sociaux leur perte de foi en la politique turque et leur désir de quitter le pays.

‘A ceux qui me prétendaient incapable d'aller seulement à Edirne [en Turquie], je suis en Suisse et ma réponse politique est aujourd'hui : j'ai quitté la Turquie !’

Le plus inquiétant a été l'agitation à Diyarbakir, la plus grande ville à population kurde deTurquie, au coeur des troubles et de la tension depuis les premières élections législatives de juin.

La jeunesse kurde furieuse des résultats du vote dresse une barricade enflammée et crie des slogans vengeurs dans le centre de Diyarbakir

Des coups de feu entendus devant le siège du CHP

Alors que la Turquie a devant elle 4 nouvelles années de gouvernement AKP, le professeur Erik Tillman rappelle à l'opposition qu'il y a une consolation :

L'AKP sera le seul parti au gouvernement jusqu'en 2019. Tout ce qui arrivera sera de sa responsabilité, fini d'accuser les partenaires de coalition, l'armée, etc

Le nouveau Parlement met le Président dans une position embarrassante, d'homme vieillissant mais extrêmement ambitieux occupant une fonction supposée honorifique. L'AKP devra définir son pouvoir dans le parti et mettre en place la transmission dudit pouvoir à une prochaine génération de personnel politique, alors même qu'il est devenu une personnalité clivante dans la république.

Mais M. Erdogan a prouvé qu'il n'appartient pas encore au passé. Au contraire, il s'est montré prêt à fustiger ses critiques — notamment des médias —  et pas du tout à jouer les seconds rôles.

Sur les élections du 1er novembre, lire aussi : Polls Closed After Turkey Votes in Second Crucial Election this Year.