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5 lieux où la Coupe du monde de football au Brésil a été accueillie par des manifestations

mardi 1 juillet 2014 à 11:18
Protests throughout the country during the first World Cup day asked FIFA to go home.

Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de football. Photo: Mídia Independente/Facebook

Alors que l'équipe nationale brésilienne s'échauffait à São Paulo pour le premier match de la Coupe du monde, la plus chère de l'histoire du football, dans les rues à l'extérieur de l'Arena Corinthians et dans tout le pays, des foules s'étaient rassemblés pour manifester contre la FIFA et le gouvernement brésilien.

La scène rappelle les manifestations qui ont eu lieu l'année dernière lors de la Coupe des confédérations organisée également au Brésil. Dans toutes les villes, qu'elles soient hôtes ou pas comme Belém dans le nord du pays, des gens ont défilé pour dénoncer le lourd investissement en argent public pour les préparatifs de la Coupe du monde, qui n'est pas allé aux secteurs en ayant le plus besoin comme l'éducation ou la santé publique. D'après le gouvernement brésilien, 25 milliards de reais (11 milliards de dollars US) ont été dépensés pour l'évènement.  

Pour les manifestants, la violence dont la police militaire peut faire preuve a été une réelle source d'inquiétude. Cette crainte est loin d'être infondée depuis qu'une vague de protestations anti-gouvernementales, surnommée la Révolte du Vinaigre,a secoué tout le pays en 2013 et s'est vue stoppée par une répression sévère. À São Paulo, un groupe de 40 volontaires bien entraînés a annoncé qu'il enregistrerait et cataloguerait tout incident impliquant des actes de violence de la part de la police.

Les manifestations du 12 juin 2014 ont suivi cette tendance. Plusieurs personnes, y compris des journalistes, ont été blessées lors de confrontations avec la police. Voici les cinq manifestations les plus importantes : 

An indigenous teen managed to fool FIFA to protest during the opening ceremony.

Cette photo d'un jeune indigène protestant durant la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde a largement circulé sur les réseaux sociaux.  

1. SÃO PAULO | Quatre journalistes blessés dans la rue, et un jeune indien manifeste dans un stade.

Le lieu où les affrontements entre la police et les manifestants ont été particulièrement violents, se trouvait à São Paulo. Quatre journalistes, dont deux reporters de CNN, ont été blessés.

Malgré toutes les procédures de sécurité au stade d'Itaquerão pour dissuader les spectateurs d'apporter des banderoles de manifestation, un jeune des tribus indigènes a réussi à protester durant quelques minutes sur le terrain lors de l'ouverture de la cérémonie. Lui et deux adolescents, dont l'un était de descendance africaine et l'autre d'origine européenne, se sont invités pour rappeler l'héritage culturel du Brésil. 

Pour les spectateurs devant leur écran de télévision, ces jeunes garçons ne faisaient que saluer la foule en quittant le terrain – et c'est tout. Mais ceux qui étaient dans le stade ont tous pu voir la banderole rouge sur laquelle était écrit : ”Demarcação” (Démarcation), véritable plaidoyer public pour la démarcation des terres des peuples indigènes. Les photos de cette brève manifestation ont été largement partagées sur les réseaux sociaux.

2. PORTO ALEGRE | 15 personnes arrêtées pour avoir manifesté et un photographe blessé par une grenade assourdissante lancée par un policier.

Dans la partie sud de Porto Alegre, le groupe Bloco de Luta pelo Transporte Público (Lutte pour Bloquer les Transports Publics) a organisé des manifestations rassemblant entre 300 et 1000 personnes. La manifestation a commencé en fin de matinée et s'est terminée quand la police militaire locale l'a dispersée en lançant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur la foule. Un photographe qui était en train de couvrir cette manifestation, a reçu l'une de ces grenades.

Les membres de Black Bloc, un groupe de militants anarchistes, ont été durement critiqués pour avoir brisé les façades vitrées des banques et vandalisé d'autres locaux commerciaux lors de ces manifestations.

3. RIO DE JANEIRO | Dix mille personnes manifestent durant un carnaval, mais la police gâche la fête.

A Rio, la manifestation a rassemblé près de 10 000 personnes en ville. Elle a commencé pacifiquement avec des manifestants jouant les musiques du carnaval, comme le démontre une vidéo sur YouTube :

Mais d'après le collectif Mídia Indepedentedent (Média Indépendant), la police a délibérément exacerbé la tension entre les forces de l'ordre et les manifestants en bousculant les gens tout en jouant de la matraque. La violence a éclaté quand le groupe a atteint le monumental aqueduc dans le quartier historique de Lapa. Au moins deux journalistes indépendants du Collective Mariachi auraient été frappés par la police et arrêtés pour avoir jeté des ordures dans la rue.

A la fin de la manifestation, 14 personnes étaient arrêtées et 3 autres blessées.

4. BELO HORIZONTE | Une journaliste indépendante arrêtée et selon elle  torturée par cinq  policiers

Alors que des centaines de personnes se rassemblaient pour une manifestation à Belo Horizonte, un photographe brésilien accrédité par l'agence Reuters recevait en pleine tête des pierres jetées à la fois par les manifestants et les forces de police.

Karinny de Magalhães, journaliste indépendante pour le collectif NINJA, a été arrêtée et apparemment torturée par cinq officiers de police. Durant son témoignage, elle a déclaré avoir entendu les officiers désigner les manifestants comme “le cancer du monde” et qu'ils “devaient tous mourir”. Pour elle, l'usage de la force par la police démontre qu'elle est désemparée face aux civils.

5. FORTALEZA | Un agent en civil des services de sécurité privés confisque l'appareil photo d'un journaliste indépendant lors d'une manifestation devant la FIFA fan fest.

Nigéria, un collectif de journalistes indépendants, a couvert la manifestation à Fortaleza. Ils rapportent que des adultes, des jeunes et des enfants issus des mouvements sociaux, des groupes de défense du logement et des groupes anti-capitalistes se sont rassemblés devant la Náutico Beach, un lieu bien connu pour ses hôtels de luxe et ses copropriétés destinées à l'élite.

Ils ont été suivis de près par une douzaine d'officiers spécialisés de la police militaire alors qu'ils marchaient le long des bâtiments pour atteindre l’Iracema Beach, où se trouvaient des centaines de spectateurs réunis à l'occasion de la FIFA fan fest  locale. Les manifestants poussaient des cris de ralliements, critiquaient les actions “exploitantes” de la FIFA et appelaient à la démilitarisation de la police.

Ici, un groupe a brûlé un Fuleco, la mascotte officielle de la Coupe du monde. A un moment donné, la police a affronté quelques manifestants et a eu recours à des Taisers pour les maîtriser. Les agents de la sécurité privés de la FIFA sont intervenus. Un des journalistes du groupe Nigéria s'est vu son appareil photo abîmé et confisqué par un officier en civil, qui l'a ensuite jeté. Un autre officier de sécurité a empêché le journaliste d'essayer de le récupérer.

Le collectif a publié les photos de cette confrontation en y ajoutant les tentatives manquées pour récupérer l'appareil photo :

Les séparatistes ukrainiens craignent que Poutine ne répète les erreurs de Milošević

lundi 30 juin 2014 à 22:30
Images remixed by Kevin Rothrock.

Montage d'Images par Kevin Rothrock.

Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie, plusieurs médias occidentaux [anglais] ont développé des parallèles entre Vladimir Poutine et l'ex-président serbe Slobodan Milošević. Tous deux, est-il expliqué, ont fabriqué des tensions dans un pays voisins en accusant leurs ennemis de fascisme. Diviser pour régner a conduit Milošević à la guerre, à un génocide, et pour finir à son procès à La Haye.

Le 17 juin, le commandant militaire rebelle d'Ukraine orientale a accusé Poutine de reproduire les erreurs de Milošević, mais pas au sens qu'on pourrait supposer. Igor Guirkine—plus communément appelé Strelkov, qu'on peut traduire par “tireur”—a mis en garde Poutine qu'il ne soutenait pas assez les séparatistes. Des demi-mesures (telles celles de Milošević) pourraient envoyer Poutine à La Haye, avertit Strelkov.

Strelkov et d'autres personnages des gouvernements sécessionnistes de Donetsk et Louhansk ont lancé des appels répétés au Kremlin, et implorent un soutien militaire en bonne et due forme contre l’ “opération anti-terroriste” de l'Ukraine. La réticence de Moscou à lancer une invasion grandeur nature hors de la Crimée laisse les groupes paramilitaires de la “Novorossiya” dans un non-être géopolitique et juridique. Irrité de cette situation, Strelkov a fustigé Poutine en le comparant à Milošević :

Что касается моих вчерашних заявлений, то еще раз хочу подчеркнуть: нисколько не преувеличил и не преуменьшил серьезность ситуации. Все тщательно взвесил: каждое слово, сказанное и написанное.

Всерьез полагаю (и имею к тому основания), что мы имеем дело не с откровенным “сливом” Новороссии президентом РФ, а с системным саботажем на уровне олигархата и высшего чиновничества. Потому как для Путина разгром юго-востока объективно смертельно опасен и как для лидера России, и просто как для человека – он означает безвозвратное начало “пути Милошевича” (“сдавшего” некогда в похожих обстоятельствах Боснию и Краину, а потом добитого в Косово и закономерно-показательно “уморенного” в Гааге).

S'agissant de mes déclarations de hier, je veux souligner une fois de plus que je n'ai pas majoré ou minoré la gravité de la situation. J'ai tout soigneusement pesé : chaque mot, prononcé ou écrit.

Je pense sérieusement (et j'ai des raisons pour cela) que nous avons affaire, non à une trahison délibérée de la Novorissiya par le président de la Fédération de Russie, mais au sabotage systématique de l'oligarchie et de la haute fonction publique. Parce que la défaite du sud-est [ukrainien] serait objectivement pour Poutine un danger mortel, à la fois pour le chef de la Russie et pour l'homme. Elle signifierait le début sans retour de la “voie Milošević” (qui a jadis “livré” la Bosnie et la Krajina dans des circonstances similaires, a ensuite reçu le coup de grâce au Kosovo, avant qu'on le “fasse mourir” légalement et exemplairement à La Haye).

La déclaration de Strelkov fleure bon la vision du monde à la “Si Staline savait” [anglais], ce vain espoir que ce sont les sous-fifres et non le dirigeant de la nation qu'il faut blâmer pour ce qui ne va pas dans le pays—un aveuglement séculaire des Russes face au Kremlin.

Ecrivant sur LiveJournal, Andreï Egorov a disséqué les propos de Strelkov sur les saboteurs dissimulés dans l'entourage de Poutine :

Мрачный сценарий рисует Игорь Стрелков. Но в какой-то альтернативной реальности вполне осуществимый. Известное мнение, что “Царь хороший, а бояре плохие” в очередной раз прозвучало от главы ополчения Донбасса.

Igor Strelkov dessine un sombre scénario. Mais pleinement réalisable dans une réalité alternative. La célèbre idée que “le tsar est bon, mais les boyards sont mauvais” a été une nouvelle fois émise par le chef de la milice du Donbass. 

Egorov a redirigé la comparaison avec Milošević et dressé un parallèle entre l'ex-dirigeant serbe et Strelkov lui-même, en ce que tous deux ont eu la sottise d'avoir eu foi en la Russie.

[sur l'image du bas à droite] Slobodan Milošević. Calomnié et trahi par tous, jusqu'au dernier jour il a cru à l'aide des frères russes.

Dans les commentaires sous un billet Facebook de Pavel Goubarev, le “Gouverneur du Peuple” du Donbass, il apparaît clairement que la désillusion montante sur le soutien russe aux forces rebelles d'Ukraine orientale grignote la confiance de certains en Poutine, alors d'autres gardent une foi inébranlée.

Похоже много кто в РФ предал Президента

Il semble que beaucoup en Russie ont trahi le Président.

ввп слил Новороссию и это факт … бесполезно отрицать очевидное прикидываясь понимающими хитрые планы путина…их просто нет для Новороссии… а следом он сольёт и Россию…нужно смотреть правде в глаза…да в принципе Россия и сейчас оккупирована олигархами близкими ввп… он один из них а не герой одиночка борющийся за Россию…

VVP [Vladimir V. Poutine] a envoyé ballader la Novorossiya, c'est un fait… inutile de de nier l'évidence en feignant de comprendre le plan astucieux de Poutine… il n'y en a simplement aucun pour la Novorossiya… et ensuite il enverra ballader la Russie… il faut regarder la vérité en face… car dans le principe, la Russie est maintenant occupée par les oligarques proches de VVP… il est l'un d'entre eux et non un héros solitaire qui se bat pour la Russie.

Depuis que Strelkov a invoqué le souvenir de Milošević, Poutine semble avoir pris encore plus ses distances avec les séparatistes. La semaine dernière, avant de s'envoler pour l'Autriche rencontrer les dirigeants européens, le président russe a demandé à la Douma de révoquer son autorisation de déployer des troupes en Ukraine. Au même moment, Alexandre Borodaï, le premier ministre rebelle de Donetsk, concédait un cessez-le-feu d'une semaine. (Les avis varient sur son respect dans les faits par les deux parties en conflit.)

Strelkov a obtenu une visibilité notable en ligne grâce en partie à Alexandre Douguine [anglais], un sociologue de l'Université d'Etat de Moscou et idéologue véhément de l'Eurasianisme (renvoyé puis réintégré dans son poste la semaine dernière à la suite d'un billet de blog en faveur du meurtre de certains indésirables en Ukraine). Douguine et ses disciples savent parfaitement manier le Web, et sont aussi habiles à battre le rappel de l'opinion sur les médias sociaux que fervents dans leur foi que la géopolitique pave la voie à un nouvel empire russe. Depuis quelques mois, Douguine appuie Strelkov et appelle à combattre la “sixième colonne,” de Moscou, nom dont il affuble les bureaucrates du Kremlin, qui selon lui ont empêché une victoire russe en Novorossiya.

Serbie : Une compagnie d'assurance refuse d'indemniser une famille Rom

lundi 30 juin 2014 à 15:48

Le quptodien serbe Blic rapporte une étonnante affaire : l'assureur serbe Takovo Osiguranje a refusé, par lettre, d'indemniser la veuve et les enfants de la victime d'un accident de la route du fait de son appartenance ethnique. Les journalistes de Blic et l'avocat de la famille affirment que la compagnie d'assurance a indiqué sans ambiguïté dans son refus écrit de payer l'indemnisation juridiquement due :

…“da se javio neuobičajeni broj nesreća u kojima je stradao veliki broj učesnika romske nacionalnosti – u vozilu našeg osiguranika bilo ih je čak sedam”

…”qu'il y a a eu un nombre inhabituellement élevé d'accidents dans lequel un grand nombre de victimes étaient d'ethnie rom – dans le véhicules de l'assuré il y en avait même sept”

Inde : la route de Srinagar à Leh, à couper le souffle

lundi 30 juin 2014 à 11:50

La route  de Srinagar à Leh, longue de  434 km, est spectaculaire, et souvent terrifiante dans la vallée du Cachemire. Cette route est ouverte uniquement de juin à novembre. Elle est le plus souvent  boueuse, caillouteuse, et parfois, n'existe pas. Le col de  Zoji La, qui culmine à 3528 mètres, est particulièrement dangereux, avec un passage assez large pour un véhicule seulement, au bord d'un précipice profond de mille mètres.  Minor Sights, un blog de voyage, donne plus d'information sur le voyage par route de Srinagar à Leh, dont la vidéo partagée ci-dessus.

La carte des 567 cas d'Ebola en Guinée, au Liberia et au Sierra Leone

dimanche 29 juin 2014 à 22:46
Ebola Hemorrhagic Fever Outbreak in Guinea, Liberia, and Sierra Leone as of June 18 2014 via CDC - Public Domain

Flambée de fièvre hémorragique Ebola en Guinée, au Liberia et au Sierra Leone au 18 juin 2014 via CDC – domaine public

Le 16 juin, 49 nouveaux cas d'Ebola, dont 12 mortels, ont été rapportés par l'OMS. Bart Janssens, directeur des opérations de Médecins sans Frontières, a publié un communiqué selon lequel :

L'épidémie est hors de contrôle, avec l'apparition de nouveaux sites en Guinée, au Sierra Leone et au Liberia, et il y a un risque réel de contamination d'autres régions. Ebola n'est plus un problème de santé publique limité à la Guinée : il touche toute l'Afrique de l'ouest.

Depuis le début de l'épidémie en février 2014, 567 cas ont été déclarés. 398 cas ont été suspectés puis confirmés en Guinée, 97 au Sierra Leone et 33 au Libera. Il n'existe pas de traitement spécifique contre ce virus qui a un taux de mortalité élevé.