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Le top 10 des films indépendants chinois de 2012

samedi 19 janvier 2013 à 12:00

Shelly Kraicer, un écrivain, critique et spécialiste de cinéma installé en Chine, propose son palmarès des meilleurs films indépendants chinois de l'année 2012. La liste en détail sur le site ChinaFile [en anglais].

 

‘Voyager en emportant la nounou', des conseils qui font polémique au Brésil

vendredi 18 janvier 2013 à 22:52

C'est la période des vacances au Brésil. Les enfants n'ont pas classe et les parents cherchent des moyens pour les distraire. Récemment, un blog [en portugais] Viajando com Filhos (Voyager avec des enfants) a publié un article présentant de soi-disant conseils pratiques pour les familles voyageant avec leurs nounous. Cet article a fait le buzz, non pas à cause de son utilité, mais parce qu'il était purement et simplement plein de préjugés.

 Em outras oportunidades em que vc quer que ela [a babá] coma antes porque o restaurante é caro ou porque vão outros casais vc pode dizer problemas, tipo assim, “hj vamos a um restaurante com a comidas muito diferentes que vai demorar ou muito caro e etc, então vamos passar pra vc comer em algum lugar, vc prefere pizza ou Mc Donals”, porque, lembre-se ela está trabalhando.

Il y aura des moments où vous souhaiterez qu'elle [la nounou] mange avant parce que le restaurant est cher ou parce que d'autres couples vous accompagneront. Vous pouvez expliquer les choses comme ça :” la nourriture du restaurant où nous allons aujourd'hui est très différente, ça va durer longtemps, ou c'est trop cher…etc. On va donc te déposer quelque part où tu puisses manger, tu préfères une pizza ou un Mac Do?”, parce que vous devez garder en tête qu'elle est en train de travailler.

Entre la croissance économique et l'avènement de la classe moyenne ‘C‘ [en anglais], la société brésilienne est en voie de transition pour ce qui concerne le travail domestique. Nous avons déjà écrit sur ces emplois et leurs liens avec des questions comme l'intégraion sociale, les mauvaises conditions de travail, les hiérarchies sociales, les inégalités entre les hommes et les femmes, et l'amélioration du statut des femmes. Blogueiras Feministas [portugais], un blog féministe, a publié cette réaction :

A mulher que escreveu esse post não é a única que pensa dessa maneira, portanto, não adianta culpar e crucificar apenas essa pessoa. As relações com trabalhadores domésticos no Brasil tem estreita relação com nosso passado escravocrata. Assim como ela, há muitos homens e mulheres brasileiros que encaram os trabalhadores domésticos como pessoas que devem ter gratidão por estarem empregadas e por terem a chance de conviver com uma família de classe social alta. Isso, quando não os tratam como bens da família, sem permitir qualquer tipo de vida particular.

La femme qui a écrit cet article n'est pas la seule à penser comme ça, c'est pourquoi ça ne sert à rien de la culpabiliser et de la crucifier. Les relations avec les employés de maison au Brésil ont un lien étroit avec notre passé esclavagiste. Comme le dit l'auteur, il y a beaucoup de femmes et d'hommes brésiliens qui considèrent les employés de maison comme des personnes qui doivent leur être reconnaissantes de les avoir embauchés et d'avoir eu la chance de vivre avec une famille de classe sociale élevée. Sans parler de ceux qui sont traités comme des biens de la famille, interdits d'avoir une vie privée.

S'attachant à la question des nounous voyageant avec leurs employeurs, Blogueiras Feministas ajoute :

Trabalhadores que viajam a serviço recebem hora extra, diária para alimentação, transporte e não estão à serviço 24 horas por dia. Por que um trabalhador doméstico não estaria submetido as mesmas regras?

Les employés qui voyagent pour le travail perçoivent des heures supplémentaires, des indemnités journalières pour la nourriture, le transport, et ne sont pas en service 24H sur 24. Pourquoi les employés de maison ne seraient-ils pas soumis aux mêmes règles?

Rélféchissant sur le rôle des parents et le débat sur les “hauts revenus” des employés de maison, Blogueiras Feministas écrit :

Questiona-se não só o valor pago para babás e diaristas, um trabalho menosprezado, não intelectual e majoritariamente feminino, como também questiona-se a maneira que cada mulher exerce a sua maternidade. Como se “cuidar das crianças” fosse apenas sua responsabilidade e o companheiro não tivesse nenhuma participação nessa relação. Perdem patroas e empregadas. Perdem as mulheres como um todo, quando não entendemos que o exercício das funções internas e domésticas são responsabilidade de todos os membros da família, independente do gênero.

Cela pose la question non seulement du montant du salaire des nounous et des bonnes, un travail méprisé, qui n'est pas intellectuel, et majoritairement féminin, mais aussi la façon donc chaque femme vit sa maternité. Comme si “s'occuper des enfants” ne relevait que de la responsabilité des femmes et comme si le compagnon n'avait aucun rôle à jouer. Les employeurs et les employés y perdent tous deux. L'ensemble des femmes y perd, quand nous ne voulons pas comprendre que les tâches internes et domestiques sont de la responsabilité de tous les membres de la famille, indépendamment du genre.

Ana Teresa Fernandez's sculptural instalation: "Carry On"

Installation de Ana Teresa Fernandez “Carry On” reproduite avec sa permission. “A travers cette installation, [Ana Teresa] Fernandez dresse une métaphore des immigrés dans notre société qui assument sans faire de bruit les lourdes tâches de service et de nettoyage”.

Dans une autre réaction, BiDê Brasil [pt], un blog féministe et socialiste, écrit :

Como disse no começo do texto não acho ser possível uma mãe dar conta de ser mãe, trabalhar, estudar e – no meu caso – militar. Não dá para dar conta, é extenuante, mas uma coisa é você saber quais são os flancos importantes para dividir o bem estar da criança e outra é delegar completamente a criação dos filhos para outrém.

Comme je le disais, je ne crois pas qu'il soit possible pour une mère d'être mère, de travailler, d'étudier, et -dans mon cas- de militer. On ne se rend pas compte, c'est exténuant, mais c'est une chose de savoir quelles sont les tâches importantes à partager pour le bien-être de l'enfant, c'est autre chose de déléguer complètement l'éducation des enfants à quelqu'un d'autre.

Et elle ajoute qu'il y a un autre débat à avoir sur les aides publiques mises en place par l'Etat, comme les espaces publics et les bibliothèques. Un autre débat encore sur la charge de travail et le temps libre pour que les hommes et les femmes puissent avoir du temps pour eux-mêmes. Mais rien ne justifie de traiter les nounous comme des biens matériels.

Mas isso não justifica tratar alguém que te ajude como se fosse um “item” da bagagem a se levar nas férias ou nas viagens.

Mais ceci ne justifie pas de traiter quelqu'un qui t'aide comme un bagage à emporter en vacances ou en voyage.

Ces réactions et d'autres ont provoqué le retrait de l'article, comme le message d'annulation l'explique:

Prezados leitores, sentimos muito que o texto do post “Viagem Levando Babás” tenha ofendido tanta gente. O objetivo do nosso blog nunca foi ofender ninguém e, por causa disso, retiramos o post do ar. Considerando o feedback de todos, a partir de agora teremos mais cuidado com o conteúdo publicado no blog.

Chers lecteurs, nous sommes désolés que l'article “Viagem Levando Babás” (Voyager en emportant la nounou) ait offensé autant de gens. L'objectif de notre blog n'a jamais été d'offenser qui que ce soit, et c'est pourquoi nous retirons l'article. Prenant en compte les remarques de tout le monde, à partir de maintenant nous ferons beaucoup plus attention au contenu publié sur le blog.

Classe Média Sofre [portugais], une page Tumblr qui “stimule l'auto-dérision” à partir d'histoires de la classe moyenne [en portugais] et sur les mesquineries propres aux Brésiliens a posté un lien vers ce blog, qui a été à l'origine des discussions. Mais plus tard le site a aussi publié une critique vis-à-vis de certaines des réactions.

mas é impressionante a facilidade com a qual pessoas que nem a conhecem já assumem imediatamente uma posição de superioridade moral e se arrogam o direito de fazer comentários fortíssimos que não se justificam (…)

mais c'est impressionnant de voir la facilité avec laquelle des personnes qui ne la [l'auteur du blog] connaissent pas prennent immédiatement une position de supériorité morale et s'arrogent le droit de faire des commentaires qui ne se justifient pas (…)

Frappant avec un gant de velours, la page Tumblr affirme:

jogar pedra na moça sem-noção que viaja com babás é a melhor maneira de não pensar na maneira como você trata seu porteiro.

jeter la pierre à la fille ignorante qui voyage avec les nounous est le meilleur moyen de ne pas penser à la façon dont vous traitez votre concierge.

La diaspora cubaine commente la fin du visa de sortie

vendredi 18 janvier 2013 à 22:09

Après une longue attente, c'est finalement arrivé. Le gouvernement cubain a mis fin à la nécessité d'un visa de sortie - l'autorisation de l'État - pour quitter le pays. Des blogueurs, nombre d'entre eux membres de la diaspora cubaine, partagent leurs réflexions sur ce nouveau développement.

Havana Times (un blog insulaire) [anglais] en présente le contexte :

Les Cubains n'auront plus besoin de permission de sortie ni d'invitation en provenance de leur destination pour être autorisés à voyager.

Le gouvernement du Président cubain Raul Castro avait annoncé mi-février son intention de lever les restrictions de voyage, ce qui faisait partie des réformes les plus attendues des citoyens de ce pays communiste.

Depuis lundi, les Cubains n'ont plus besoin que d'un passeport valide et d'un visa en provenance de leur pays de destination pour pouvoir voyager temporairement à l'étranger.

Avec la nouvelle législation, les Cubains seront aussi autorisés à rester à l'étranger jusqu'à 24 mois, à comparer avec les 11 mois actuels.

De plus, les migrants qui ont quitté Cuba illégalement depuis 1994 seront également autorisés à rentrer.

On ne sait pas encore si les professionnels qualifiés, comme les médecins et les plus prestigieux athlètes, seront autorisés à voyager à l'étranger sans restrictions. Les mêmes doutes existent au sujet des dissidents.

De tels avertissements ont suscité des critiques de la part de blogueurs de la diaspora, même si la mesure pourrait signifier des visites facilitées entre membres de familles séparés par l'émigration ou l'exil. Babalu, par exemple, était sceptique [anglais] :

Les actualités cubaines de ce matin débordaient d'articles sur les supposées réformes migratoires de la dictature de Castro qui ont pris effet hier sur l'île. Pour la plupart, les journalistes traitent cet événement comme un tournant décisif dans l'histoire de plus de 50 ans de tyrannie à Cuba. Ceci en dépit du fait que le régime de Castro contrôle toujours complètement qui peut et qui ne peut pas quitter Cuba et il n'existe pas de réelles indications que les ‘réformes' vont réformer grand chose. Néanmoins, les médias n'ont pas besoin d'être poussés lorsqu'il s'agit de vanter la magnanimité de la dictature de Raul Castro, et cette histoire douteuse est aussi bonne que toute autre histoire douteuse sur la dictature cubaine comme excuse pour festoyer.

Quoi qu'il en soit, comme on dit, l'arbre se jugera aux fruits.

Notes from the Cuban Exile Quarter [anglais] a exprimé son désaccord dans un communiqué de presse de John McAuliff (du Fonds pour la Réconciliation et du Développement, dont le blogueur décrit comme poussant “à une rencontre entre le gouvernement des États Unis et la dictature à Cuba”), dans lequel il a déclaré que “Cuba laisse maintenant plus de liberté de voyager à presque tous ses citoyens que les USA” :

Avec tout le respect dû à Mr. McAuliff, la déclaration ci-dessus n'est pas corroborée par les faits et lui vaudrait les moqueries de nombreux Cubains. Par exemple, Rosa María Payá ne fut pas autorisée par le gouvernement cubain à voyager entre le 8 et le 15 janvier à Santiago du Chili. Ce ne sont pas seulement les Cubains qui contredisent son affirmation.

Le gouvernement des États-Unis ne limite pas les voyages hors du pays des médecins et des athlètes. Ce n'est pas le première fois que la presse et les 'spécialistes de Cuba' ont sauté sur une déclaration du régime de Castro tout en ignorant les informations qui contredisent leur jugement optimiste.

L'article conclut :

Qu'il s'agisse de censure ou de liberté de voyager, le régime cubain a fait beaucoup de bruit mais la politique sous-jacente de contrôle et de répression reste intacte.

Les changements effectués par la dictature cubaine sont de nouvelles règles pour un même vieux jeu : s'accrocher au pouvoir.

Le blog Capitol Hill Cubans, pendant ce temps, dirigeait vers un article des médias classiques qui suggérait qu'il y avait des coûts imprévus - et fort probablement prohibitifs - associés à la nouvelle loi sur la migration. Along the Malecón, néanmoins, était plein d'espoir, et a utilisé un tweet de la dissidente renommée Yoani Sanchez (qui s'est vu refuser un visa de voyage à plusieurs reprises) comme justification de son optimisme :

Cuba évolue toujours si lentement - certainement pas assez rapidement pour certains - mais il change.
La dernière preuve :
La célèbre blogueuse cubaine Yoani Sánchez dit qu'elle sera autorisée à quitter le pays et à revenir, sous les nouvelles règles d'immigration qui prirent effet le 14 janvier.
Sánchez a tweeté sa joie :
Est-ce que ce sera notre chute du Mur de Berlin ? Je ne sais pas !

L'un des tweets auxquels la blogueuse faisait référence est sans nul doute celui-ci :

@yoanisanchez: #Cuba Calculo que en la 1ra semana de febrero tendre mi pasaporte y ya podre viajar… cruzo los dedos. Cuando este en el avion lo creere!

@yoanisanchez: #Cuba Je calcule que d'ici la 1ère semaine de février j'aurai mon passeport et pourrai voyager… je croise les doigts. J'y croirai quand je serai dans l'avion !

Des poursuites pour avoir voulu en savoir plus sur la corruption en Espagne

vendredi 18 janvier 2013 à 21:44

(Les liens renvoient à des pages en espagnol ou anglais)

Après cinq ans de bataille judiciaire, l'ONG Access Info Europe, à laquelle collabore l'auteure de ce billet, a été condamnée au versement de 3000 Euros par un jugement prononcé par la Cour Suprême, qui lui dénie le droit de savoir ce que fait l'Espagne pour lutter contre la corruption.

Cet organisme européen basé à Madrid se bat pour veiller au respect des lois sur la transparence en Europe ainsi que pour la défense du droit à accéder à l'information au niveau mondial afin qu'il soit reconnu commme un droit fondamental.

Le 14 juin 2007, un membre du comité directeur d'Access Info a sollicité une information du Ministère de Justice espagnol, l'interrogeant sur les mesures prises par le gouvernement en application de la Convention de l'ONU contre la corruption. L'information a été démentie et l'affaire est passée entre les mains de la justice jusqu'à l'épuisement des voies juridiques en mai 2012. La Cour Suprême espagnole a estimé que cette demande d'information sur les mesures anti-corruption n'était pour l'ONG qu'un prétexte pour demander des explications au gouvernement - une fonction dévolue au Parlement - et qu'elle serait par conséquent condamnée à une amende de 3000 Euros.

Photo de la campagne montrant les membres d'Access Info prenant connaissance du verdict

La dernière option pour l'organisation est de porter l'affaire devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, ce qui pourrait faire traîner l'affaire plusieurs années. Afin de pouvoir faire face aux frais de justice imposés par la Cour Suprême, l'ONG vient de lancer une campagne de collecte des fonds nécessaires au paiement de l'amende. Les membres de l'organisation précisent que les soutiens de toute nature sont les bienvenus, qu'ils soient financiers ou permettent de diffuser l'information, en considérant qu'il s'agit d'une cause juste : soutenir la lutte pour la transparence en Espagne.

La campagne a reçu de nombreux appuis sur Twitter, le réseau dans lequel un grand nombre de personnalités politiques, d'organisations de la société civile, de journalistes et de citoyens attachés à la cause de la transparence ont contribué à la diffusion de la pétition de soutien. Access Info a récolté plus de 800 Euros dès le premier jour de la campagne. Si la somme récoltée dépasse le montant fixé, l'excédent sera affecté à d'autres litiges.

Le montant à payer et, au fond, la Cour Suprême espagnole (site Web d'Access Info)

Cette affaire est inquiétante à plus d'un titre : elle illustre le déni du droit de connaître les mesures prises pour lutter contre la corruption, tout particulièrement dans la période de crise sans précédent que traverse l'Espagne et qui génère le mécontentement des citoyens. Le contexte ne permet pas de comprendre ce verdict alors que de nouveaux cas de corruption politique sont révélés jour après jour par les médias, une corruption qui éclabousse jusqu'à la monarchie espagnole. Par ailleurs, il y a de quoi s'inquiéter que de telles demandes d'informations soient rejetées alors que l'Espagne débat au Parlement de la loi sur la transparence, l'accès à l'information et la gouvernance. Cette loi a été analysée par des experts internationaux, qui ont fermement critiqué le fait qu'elle marque un net recul face aux normes internationales et qu'elle exclut de larges pans d'informations qui restent ainsi inaccessibles pour les citoyens.

Une initiative d'internautes slovaques vise à améliorer les sites des institutions nationales

vendredi 18 janvier 2013 à 14:26

Inspirés par sf.citi (San Francisco Citizens Initiative for Technology & Innovation), Jakub Ptačin et Peter Fabor [en slovaque] ont lancé C'est impossible (”To Sa Nedá”;en slovaque; sur Facebook ), une initiative ayant pour but de créer de nouveaux sites web pour des institutions nationales choisies - gratuitement et sans ambitions politiques. Lors de la phase initiale, ils ont créé un fichier texte public permettant aux citoyens de signaler leurs problèmes avec le Registre cadastral slovaque. Ils ont également organisé une rencontre avec un membre de l'Union slovaque des Aveugles et des Malvoyants.