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VIDÉO : “Les sirènes de Timor-Leste”

mardi 27 août 2013 à 09:33
"The making of WAWATA TOPU #35 -  Walking the sea." Photo by Nuno Da Silva.

“Le making of de WAWATA TOPU #35 -
“Marcher dans la mer” Photo Nuno Da Silva.

Un film sur quatre générations de pêcheuses qui se battent pour gagner leur subsistance dans le village côtier de Adara, dans les petites îles de Ataúro, à Timor-Leste, devrait bientôt sortir. Mais il est d'ores et déjà possible d'en avoir un aperçu sur la page Facebook Wawata topu (Les plongeuses) :

Leur vie quotidienne, leurs pratiques économiques et leurs besoins vitaux, de même que les discours contradictoires et les barrières sociales dont elles souffrent, apparaissent dans ce portrait ethnographique qui souligne leur contribution essentielle à la communauté des pécheurs en général. Leur danse sous-marine prend place dans un contexte de changement social rapide, où la généralisation de l'éducation scolaire, l'enracinement des valeurs morales occidentales et des formes de travail plus attirantes, sans rapport avec la mer, remettent en cause les stratégies économique des ménages mises en place par les générations les plus anciennes, durant les années 50.

La bande annonce de Wawata Topu, par David Palazón et Enrique Alonso :

Sur la page Facebook, plusieurs photos et vidéos du making of, dont la projection des rushes dans le village d'Adara le 1 juin 2013.

Wikipedia en guarani

mardi 27 août 2013 à 07:02

Au cours de cette année, Wikipedia en espagnol a atteint le million d'articles et a publié un guide utilisateur de base en guarani. L'idée consiste à réactiver la communauté de langue guarani sur cette grande plateforme. L'édition guarani ne compte à l'heure actuelle que 20 articles.

[...]

Les personnes souhaitant contribuer à ce projet, sont invitées à télécharger le guide wikipedia in Guaraní et à rejoindre la communauté Vikipetã !

Maricarmen Sequera écrit sur Wikipedia en guarani sur le blog Hallucina [espagnol].

Brésil : le film “Ciné Holliúdy”, déjà un phénomène

lundi 26 août 2013 à 20:16

La comédie Cine Holliúdy, mise en scène par Halder Gomes, a créé la surprise en remplissant les salles de cinéma le jour de sa sortie dans l'état du Ceará, durant le week-end du 11 et 12 août. Plus de 23 000 spectateurs se sont pressés aux projections. Dès à présent, la moyenne de 2 293 spectateurs par séance, conquis par le film, est la meilleure de tout le Brésil. Tout récemment, l'équipe a fêté le score de 100 000 spectateurs.

Présenté comme “le premier film national tourné en cearês”, l'histoire est scandée par des dialogues imprégnés de mots bien souvent uniquement connus des habitants du Ceará, un état du Nordeste du Brésil. Afin de faciliter la compréhension du public non-cearense, le film est sous-titré en portugais.

Sur Twitter, des utilisateurs partagent leurs impressions sur le film et commentent les longues queues devant les guichets avant de parvenir à le voir.

Iran : la mère d'un blogueur emprisonné entame une grève de la faim

lundi 26 août 2013 à 20:10

 

حسين رونغاي ماليكي وأمه زليخة

Hossein Ronaghi Maleki et sa mère Zoleica, tout deux actuellement en grève de la faim.
Photo extraite de la page Facebook consacrée à la campagne de soutien au blogueur.


Zoleica Moussavi est une mère désemparée. Elle est la mère du blogueur iranien emprisonné, Hossein Ronaghi Maleki, qui a entamé une grève de la faim depuis environ 2 semaines. Le mardi 20 août 2013, Madame Moussavi a engagé, à son tour, une grève de la faim pour faire entendre sa voix.

Hossein Ronaghi Maleki est condamné à une peine de 15 ans de prison. Une campagne de soutien au blogueur a été lancé sur le réseau social Facebook.

Sur la page de la campagne, on lit en premier lieu : ” La vie de Hossein est en danger, c'est aujourd'hui que nous devons le soutenir pour ne pas parler de lui comme un héros à son enterrement.”

Un post récent sur Facebook nous a informé que la mère de Hossein a entamé une grève de la faim “puisque les autorités ne prêtent aucune attention à celle de son fils et à sa situation.”

Le même message encourage les militants à rompre le silence sur cette situation.

Beaucoup s'inquiètent de la détérioration de son état de santé, Hossein a déjà rencontré des problèmes rénaux et à la bouche et souffrait beaucoup. Il avait écrit une lettre pour dénoncer les tortures que lui ont infligé des agents du ministère des Renseignements pour le forcer à avouer auprès du procureur, mais cette lettre a été confisquée.

Non à la vengeance

Libéré pour une brève période avant de retourner en prison, Hossein avait mis en ligne une vidéo où il déclarait :

Si nous voulons changer la situation de notre pays, nous devons aller à l'extrême… nous devons avancer main dans la main sans aucune représailles. Nous devons construire avec rationalité et bonté car l'Iran doit être libéré de toute discrimination. Chacun de nous peut avoir une influence sur l'Iran, nous sommes tous responsables.

 

 

 

Des prisonniers politiques russes qui n'intéressent personne

lundi 26 août 2013 à 13:36

·Sergey Udaltsov, un responsable de l'opposition de gauche, est actuellement assigné à résidence en attente de l'instruction de son procès pour avoir organisé les émeutes du 6 mai 2012 place Bolotnaya (communément appelées l'affaire de la Place Bolotnaya). Il résume ainsi la situation : “loin des yeux loin du cœur”. Il lui est interdit d'être en relation avec quiconque sauf sa famille et ses avocats, mais depuis son arrestation il s'est battu pour conserver une place dans le mouvement d'opposition. Sergey Udaltsov n'est pas le seul dans cette situation désespérée – douze hommes et femmes sont actuellement en cours de jugement pour leur implication dans les émeutes (la plupart sont restés en détention provisoire toute l'année dernière) et semblent eux aussi complètement oubliés. Dans un interview récemment publié [russe,ru] dans Novaya Gazet, Udaltsov explique pourquoi les gens semblent se désintéresser de leur situation:

Да, сейчас все увлечены осенними выборами, да — «болотное дело» тянется очень долго, разбито на несколько частей, что не способствует поддержанию острого интереса общества и средств массовой информации.

Actuellement tout le monde est préoccupé par les élections de cet automne, [...] l’ “affaire Bolotnaya” n'en finit pas, elle est dispersée sur plusieurs éléments, ce qui ne favorise pas l'intérêt soutenu du public et des médias.

Udaltsov appelle les responsables de la contestation à lutter contre ce malaise, à “se rendre activement aux audiences, à mener une importante campagne d'information” et “à préparer de nouvelles manifestations et marches de solidarité”.

Maria Baronova l'une des accusées de l'affaire [voir l'article de Global Voices], s'est fait l'écho de ces propos. Baronova, qui contrairement aux autres accusés a été libérée sous caution, a essayé d'attirer l'attention des blogueurs, des médias sociaux et des journalistes, mais elle estime [ru] que ses efforts sont vains:

[...] люди добавляют, что конечно же интерес к Болотному делу появится, ну, когда будет приговор. Ну и тогда, дескать, “Болотная” что-то с этим сделает. Например, напишет классные колонки [...]

[...]les gens [disent] que bien sûr on va s'intéresser à l'affaire Bolotnaya, mais quand on connaîtra le verdict. Il disent aussi que “Bolotnaya” provoquera des réactions. Par exemples, il y aura des gros titres et des éditoriaux [...]

Maria Baronova asking people to come support the Bolotnaya prisoners.

Maria Baronova demande aux gens de venir soutenir les prisonniers de Bolotnaya. Saisie d'écran YouTube.

Le découragement de Maria Boronova était à son comble vendredi dernier quand elle a croisé Egor Prosvirnin, un célèbre troll russe d'internet dans un bar de Moscou. Ils assistaient tous les deux à une fête improvisée par Stanislav Yakovlev de DemVybor  (la liste des invités [ru], de l'ultra-nationaliste Prosvirnin aux journalistes libéraux Ivan Davydov et Elena Kostyuchenko, n'a servi qu'à souligner l'étroitesse d'esprit et le sectarisme de la “tusovka”  (intraduisible: groupe de personnes qui partagent les mêmes intérêts)  moscovite politique, malgré ses divisions affichées à l'extérieur).

 

Egor Prosvirnin at a nationalist rally. YouTube screenshot.

Egor Prosvirnin lors d'un rassemblement nationaliste. Capture d'écran du YouTube.

Il semblerait que Baronova ait demandé à Prosvirnin, qui dirige une publication populaire nationaliste sur internet Sputnik & Pogrom [ru], pourquoi il n'avait pas couvert son procès. La réponse de Prosvirnin a été soit d'une franche brutalité soit celle d'un troll cynique (à vous d'apprécier) – il s'en fiche et tout le monde s'en fiche. Baronova a twitté des citations de leur conversation et en a fait ensuite un billet sur Facebook [ru]. Prosvirnin a passé sa soirée à lui affirmer que les scènes de court de justice ne passent pas sur les médias sociaux, et que cela ne deviendra pas un sujet de conversation à moins qu'Alexey Navalny n'en fasse un thème de sa campagne de maire (Navalny lui-même est passible de prison dans une affaire politique):

Si tu écris sur les prisonniers de Bolotnaya, dit Egor Prosvirnin, tu auras 15 ‘j'aime’ sur Facebook. Autant se battre contre des moulins à vent. Pas la peine d'écrire sur le sujet.

Je n'écrirai pas sur les prisonniers de Bolotnaya parce que tout le monde s'en fout (c) Egor Prosvirnin

Tu écris sur un combat perdu d'avance, parce que si Navalny devient président demain, les gens oublieront l'affaire Bolotnaya encore plus rapidement (c) Hérisson [le surnom de Prosvirnin sur le forum populaire Lepra]

L'histoire des prisonniers de Bolotnaya n'aura de sens que si Navaly commence à en parler. Avant, c'est inutile. (c) Prosvirnin

Si j'étais Baronova, j'irais au QG de Navalny et je retirerais mon haut jusqu'à ce qu'il écrive sur les prisonniers (c) Prosvirnin

Baronova a fini par le laisser en disant :

Sur le sujet, notre direct fumeux et terminé. Je n'ai rien entendu de mieux sur l'affaire Bolotnaya ces dernières années. C'est ce qu'ont pensé beaucoup de gens, mais maintenant c'est dit.

Ce qui est triste c'est que Baronova, qui bien naturellement traite le sujet de son procès personnellement, se bat pour une cause perdue. Si le public russe versatile oublie l'affaire mémorable des Pussy Riot un mois après le verdict, quelles peuvent être les chances des accusés qui n'ont pas dansé dans une cathédrale avec des masques de couleur ?