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Colombie: Non au tourisme sexuel à Medellín

mercredi 1 octobre 2014 à 23:57
NoTurismoSexual

“Non au tourisme sexuel”. Capture d'écran de la vidéo postée sur YouTube.

[Liens vers des pages en français ou en espagnol]

Mi-juillet 2014, une page Facebook Non au tourisme sexuel a été créée. Son objectif est de faire prendre conscience du tourisme sexuel en Colombie. Wikipedia en donne la définition suivante:

… una forma de turismo con el propósito de mantener relaciones sexuales, normalmente de varones con prostitutas hembras, pero también, aunque menos, hay mujeres turistas sexuales y turismo sexual homosexual masculino.

Le tourisme sexuel  est le fait de voyager dans le but d'avoir des relations sexuelles en général avec des prostitué(e)s. L’ Organisation Mondiale du Tourisme, agence spécialisée des Nations Unies, définit le tourisme sexuel ainsi: “voyages organisés dans le secteur du tourisme, ou en dehors de ce secteur mais utilisant ses structures et ses réseaux, dont l'objectif principal est d'avoir des relations sexuelles avec les autochtones contre rémunération financière”.

Récemment, la fan page a posté cette video, qui fait partie d'une campagne de la Fondation Pazamanos pour repousser les touristes sexuels qui visitent en particulier la ville de Medellin.

A quand un suivi d'Ebola le week-end ?

mercredi 1 octobre 2014 à 22:34

“Quand aurons-nous un suivi d'Ebola 24h sur 24, et tous les jours de la semaine ?” demande un professeur américano-canadien, Crawford Kilian :

J'ai la longue habitude de voir les informations s'interrompre pendant le week-end. Les médias, les agences des gouvernements et les ONG quittent tous le bureau le vendredi après-midi et refont surface le lundi matin. 

Mais après ces dernières semaines et Ebola, je perds patience avec les types qui gagnent leur vie à suivre l'épidémie.Oui, tant mieux pour eux, et pour les accords collectifs qui leur attribuent des journées de 8 heures de travail, des week-end libres, de longues vacances et une excellente couverture santé. 

Mais si cette épidémie d'Ebola est aussi sans précédent que l'affirme le Docteur Chan, pourquoi ne pas trouver l'argent nécessaire pour payer les heures supplémentaires, pour que les informations sur Ebola continuent à être diffusées pendant le week-end (sans parler des jours officiellement fériés) ? Pouvez-vous imaginer attendre qu'un reporter trotte dans son bureau le lundi 8 décembre 1941 au matin pour apprendre Pearl Harbor ? Ou l'annonce de l'assassinat de JFK attendre le lundi suivant, le 25 novembre 1963 ?

Mais les médias ouest-africains, à peu d'exceptions prés, entrent en hibernation le vendredi après-midi et ressuscitent à un moment donné le lundi matin suivant. Comme le fait l'OMS et d'autres grandes agences internationales pour la santé publique. Je sais bien qu'ils ont subi des coupes budgétaires de la part de gouvernements qui pensent toujours que l'austérité est la voie vers le rétablissement depuis le crash de  2008.

Les médias de Macédoine boudent un chanteur populaire de hip-hop depuis qu'il défend la liberté d'expression

mercredi 1 octobre 2014 à 20:31
A still from Toni Zen's video clip "Under Control."

Une capture d'écran du vidé-clip de Toni Zen “Under Control.”

Toni Zen a été, il n'y a pas si longtemps, la plus grande vedette de hip hop de Macédoine, un chouchou des médias qui suivaient le moindre de ses mouvements. Mais depuis la sortie de sa chanson sur la liberté d'expression, les médias semblent l'avoir laissé tomber.

Souvent complimenté pour son allure par les médias chez lui, toujours intéressant en tant que copain de bodybuilding du principal garde du corps du premier ministre [à l'époque] - lequel apparaissait également dans une des vidéos musicales de Toni - et point de mire des médias locaux dans les pays où il participait à la version régionale de Survivor, on a souvent vu Toni Zen en une des journaux et sur les écrans télévision. Il a même figuré en idole des gamins sur les cahiers, avec ses concerts spectaculaires dans le plus grand stade de Skopje.

Zen était le client populaire dont aimait parler la communauté médiatique macédonienne, jusqu'au jour de mars 2013, où l'artiste de hip-hop a sorti la vidéo de sa nouvelle chanson, intitulée “Sous Contrôle” (Под контрола), dont on lira les paroles ci-après. Le musicien n'a depuis été vu que rarement sur les médias de Macédoine et des pays environnants, même si la chanson a eu un grand succès chez ses fans.

…Медиумски притисок
со бомбардирање реклами
вака се прави
„Не размислувајте сами!“

Слободата на говорот
затворена во шахта
во канализација
фрлена целата правда

Нè скараа нè степаа
од коренот нè сменија
фаќаат сеири
додека дигаат империја…

…Знам дека не е вака
како што ни зборат
ние не сме вакви
не држат под контрола

Се знае дека
сè е под контрола…

…Pression des média
bombardement de publicitéss
voilà comment on y arrive
“Ne pensez pas par vous-mêmes !”

Liberté de parole
enfermée dans un puits
pendant que la justice
passe à l'égout

Ils nous ont fait nous diviser et disputer
Ils nous ont transformés à la racine
et s'amusent de notre malheur
pendant qu'ils bâtissent leur empire…

…Je sais que les choses
ne sont pas comme ils disent
ce n'est pas nous
ils nous gardent sous contrôle

On le sait
Tout est sous contrôle…

La chanson de Zen et sa vidéo ambitieuse et d'une haute qualité de réalisation, font directement allusion à l'étouffement de la liberté d'expression et aux inégalités sociales en Macédoine, avec des références image et son aux oeuvres de l'humoriste américain George Carlin et de l'écrivain britannique George Orwell. La vidéo musicale a été acclamée par la critique et élue meilleure vidéo de 2013 par le jury de la populaire manifestation annuelle Zlatna Buba Mara. Mais très peu de gens ont pu la voir, car elle a été complètement absente des médias traditionnels de Macédoine. La carrière scénique de l'artiste est presque au point mort et il n'apparaît plus que rarement dans des concerts publics.

[Note de la traduction : Le billet d'origine, publié également sur GV en macédonien, a valu à Toni Zen un retour à l'attention des médias, sur le sujet cette fois de la liberté d'expression dans son pays.]

Conséquences du changement climatique : vagues de froid en Amazonie péruvienne

mercredi 1 octobre 2014 à 16:26
Imagen en flickr del usuario @Christianhold (CC BY 2.0).

Image publiée sur flickr par l'utilisateur @Christianhold (CC BY 2.0).

Paco Bardales, journaliste et écrivain péruvien, a commenté avec d'autres collègues, les vagues de froid ou friajes, qui ont récemment frappé la ville d’Iquitos, plutôt habituée aux températures élevées. Ces phénomènes météorologiques sont passés de sporadiques, d'après leurs souvenirs d'enfance, à récurrents et plus longs au point que l’État, par la voix du Service national de météorologie et d’hydrologie [Senahmi en espagnol], s'est senti obligé de diffuser des alertes au froid pour les villes localisées dans les régions de l'Amazonie péruvienne. Il ressort de leur conversation que ces périodes de grands froids sont certainement dues au changement climatique. Peut-on vraiment y croire ? Il n'y a aucun doute là-dessus. La main de l'homme a influencé ce changement, et les communautés andines et amazoniennes, qui n'en sont pas responsables, subissent de plein fouet inondations, maladies et bien d'autres conséquences affectant leur santé comme le milieu où elles vivent.

El impacto de la contaminación y los daños al ambiente sin duda han ido afectando las temperaturas. El Perú es considerado como uno de los países más vulnerables ante los impactos del cambio climático. Según estimaciones del MEF, los posibles daños económicos causados por este aspecto podrían llegar hasta los diez mil millones de dólares de aquí al año 2025.

Les effets de la pollution et les dégâts causés à l'environnement ont indubitablement affecté les températures. Le Pérou est considéré comme un des pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Selon les estimations du ministère de l’Économie, les dommages économiques potentiels imputés à ce changement pourraient atteindre près de dix mille millions de dollars américains d'ici à 2025.

Les organismes nationaux et internationaux souhaitent sensibiliser et informer de cette situation. Une de leurs principales actions est la mise en place d'ateliers à la Conférence des parties sur les changements climatiques (COP-20). Et pour reprendre les paroles de Paco :

La preocupación resulta importante, pues, al fin y al cabo, la Amazonía será fundamental en la mitigación del cambio climático. Ojalá no sea tarde para nosotros mismos.

La préoccupation est à prendre au sérieux, parce qu'au final, l'Amazonie sera fondamentale pour atténuer le changement climatique. Espérons qu'il n'est pas trop tard pour nous.

Avec la poursuite des manifestations en faveur de la démocratie les risques d'une répression comme celle de Tiananmen planent sur Hong Kong

mercredi 1 octobre 2014 à 15:22
Thousands of protesters light up Admiralty, a business and commercial district in the city center in the evening of September 29.

Des milliers de manifestants illuminent Admiralty, quartier d'affaires et de magasins du centre-ville dans la soirée du 29 septembre.

La revue de presse sur les manifestations qui ont lieu à Hong Kong pour demander au gouverneur de la ville et à Pékin des élections démocratiques a été rédigée par Oiwan Lam et publiée en Chinois le 29 septembre 2014 sur le site inmediahk.net. Elle a été traduite en anglais par Stan Moon, membre du collectif de traducteurs HKDemoNow sur Facebook et reprise par Global Voices conformément à un accord de partage de contenus.

Témoins des abus de la police qui a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestations en faveur de la démocratie [fr], de plus en plus d'habitants de Hong Kong ont exprimé leur mécontentement et ont rejoint les rassemblements qui ont eu lieu dans les différents quartiers commerciaux, dont l'Amirauté, Causeway Bay et Mongkok. Les transports urbains sont paralysés depuis deux jours, mais les usagers gênés par la paralysie ont manifesté leur soutien aux manifestants, persuadés qu'une gêne temporaire vaut mieux que l'idée d'être dirigés à l'avenir par un mauvais président.

Chan Kin-man, l'un des organisateurs du sit-in Occupy Central, pense que la démission du Chef de l'Exécutif Leung Chun-ying est la seule solution pour résoudre la crise actuelle. Il est nécessaire de repartir à zéro pour mettre en place la réforme politique, insiste Chan lors d'une conférence de presse. L'ensemble des députés démocrates, de son côté, fait pression sur le Président du Conseil Législatif, Jasper Tsang, pour qu'il organise une commission spéciale pour inculper le Chef de l'Exécutif.

Au lendemain de la violente répression, Fanny Law, membre du Conseil exécutif, reconnaissait sur les ondes que l'action de la police était scandaleuse et que la police devrait s'expliquer devant le Conseil Exécutif.

Craintes d'un mini Tiananmen

Une autre membre du Conseil Exécutif, Regina Ip, a exprimé son total soutien à l'opération policière lors d'un autre entretien sur les ondes. Elle est persuadée que la décision de la police a été “prise en connaissance de cause” avec l'intention d'avoir “un effet dissuasif”. Interrogée précédemment par le journal en langue anglaise South China Mornig Post, elle indique que le gouvernement de Hong Kong, qui jouit d”une administration régionale spécifique par rapport à la Chine continentale, regrette qu'un boycott des cours à l'origine des manifestations puisse se transformer en un mini Tian'anmen, et risque de se terminer en répression militaire sanglante [fr], exactement comme ce qui s'est passé à Pékin lors des manifestations pour la démocratie de 1989.

Au cours de derniers mois, l'idée d'une réplique du massacre de la Place Tian'anmen s'est répandue parmi les défenseurs de l'ordre comme dans le camp de l'opposition, en particulier après l'intervention de Chen Zuo-er, fonctionnaire de Pékin et consultant important pour tout ce qui concerne les affaires de Hong Kong et Macau, qui a préconisé l'emploi de “méthodes radicales” pour agir avec fermeté contre les manifestations d'Occupy Central. On trouve aussi des articles et des photos prouvant que des véhicules blindés de l'Armée de Libération du Peuple (terme qui désigne les militaires chinois) ont été vus en ville, le soir tard, durant ces derniers mois. Le 29 septembre, le Global Times, prote-parole du parti Communiste Chinois, a publié une tribune [chinois] pour suggérer au gouvernement de Hong Kong de demander l'aide de la police armée de la Chine continentale pour en finir avec “l'insurrection”.

L'explication de Regina Ip prouve que la répression policière a été autorisée par le gouvernement de Hong Kong pour empêcher l'intervention militaire de Pékin. Alors que des politiciens pro-gouvernementaux condamnent les organisateurs des manifestations Occupy Central, qui, selon eux, ont ouvert la porte à “une répression de type mini-Tian'anmen”, ils savent parfaitement que l'intervention vient de forces extérieures à Hong Kong, mais ils ont tous peur de dire qui est derrière cette “répression mini-Tian'anmen”

La politique entre dans les salles de classe

Après l'appel aux boycotts de cours et aux grèves d'enseignement par la Fédération des Etudiants  et le Syndicat Professionnel des Enseignants de Hong Kong (HKPTU), presque toutes les institutions supérieures se sont réunies en assemblées générales pour boycotter les cours le 29 septembre. Plus d'une douzaine d'écoles secondaires ont répondu à l'appel  en organisant des assemblées générales sur les campus, dont les photos ont été partagées sur les réseaux sociaux. (inmediahk.net a réuni toute une série de photos sur le boycott des cours et la tenues des assemblées générales publiée sur Facebook.)

The Hong Kong Chinese Women's Club College has always been known as conservative with strict school rules. Although the students did not have class boycott today, they wore black T-Shirts while holding rallies to raise the awareness of the students in the playground during class break, recess and lunch break. Photo submitted by student to inmediahk.net's Facebook.

Le Hong Kong Chinese Women's Club College est connu pour être conservateur et avoir un règlement très strict. Bien que les étudiantes ne boycottent pas les cours aujourd'hui, elles portent des T-shirts noirs en signe de solidarité et pour attirer l'attention des étudiants sur les problèmes, pendant les récréations, la coupure du déjeuner et les pauses. Photo d'un étudiant pour la page Facebook d'inmediahk.net.

Le Département de l'Education a fait paraître une déclaration où il déplore l'appel à la grève du HKPTU ; de son côté, la Fédération des Personnels Educatifs de Hong Kong (HKFEW) -pro-Pékin- fait pression sur les professeurs pour qu'ils s'en tiennent à leur fonction et évitent de politiser les campus.

Certaines écoles, dont la direction est en faveur de Pékin, ont pris des dispositions pour empêcher la tenue d'assemblées ouvertes. L'école secondaire de Wong Chau Bau, par exemple, a interdit aux étudiants l'entrée à la cafétaria et à la cour de de récréation [chinois]. La nouvelle de la répression dans les écoles s'est rapidement répandue sur les réseaux sociaux et des étudiants déjà diplômés ont décidé de retourner dans leur école pour soutenir, à la grille de l'école, les élèves présents. La répression sur les campus a réussi à introduire la politique dans les salles de classe.

Les manifestations Occupy Central s'étendent aux autres quartiers

Connaught Road, Yee Wo Street, et Nathan Road dans le quartier de Mongko étaient occupés depuis plus de 48 heures le 30 septembre. De nouveaux participants ne cessent d'arriver sur les lieux pour prendre part aux sit-in. Un journaliste d'Inmediahk.net a interviewé un agent de sécurité de nuit chargé du quartier de Mongko le 29 septembre après son service. Il s'indigne: “J'ai un fusil, mais je ne tirerai jamais sur les gens !”. Des étudiants ont choisi de retourner sur les lieux de manifestation après les cours, avec en tête “Vous ne pouvez pas nous tuer tous!” — un slogan fréquemment scandé lors des récentes manifestations.