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Egypte : Les graffitis du palais présidentiel

samedi 15 décembre 2012 à 23:32

L'esprit révolutionnaire semble avoir trouvé une nouvelle vie Egypte depuis le coup de force du président Mohamed Morsi, par lequel il s'est récemment arrogé des pouvoirs élargis. Cette décision a déclenché des manifestations à travers tout le pays, dont la plus notable a été une occupation des alentours du palais présidentiel.

Le photographe Jonathan Rashad, qui a activement documenté en photos les principaux événements depuis le début de la révolution égyptienne, a posté sur son compte Flickr les images de graffiti dont voici une sélection :

Graffiti montrant le président Morsi en pieuvre nageant dans une mer de sang (CC BY-NC-SA 2.0)

‘Va t'en mouton' s'adressant au président Morsi, allusion au comportement grégaire des Frères Musulmans (CC BY-NC-SA 2.0)

graffiti over Egypt presidential palace walls

‘Va t'en, imbécile'
‘Illégitime' (CC BY-NC-SA 2.0)

Depiction of military police, accused of committing grave human rights violations against protesters during transition period in Egypt

La police militaire, accusée de graves violations des droits humains contre les contestataires pendant la période de transition en Egypte (CC BY-NC-SA 2.0)

Le sit-in devant le palais a été dispersé le 5 décembre, au prix de 6 morts et de nombreux blessés. Des témoignages sur les tortures de manifestants par des partisans de Morsi ont ensuite fait surface. Plusieurs murs ont été érigés autour du palais pour tenir les protestataires à distance, et ont aussi été mis à profit par les artistes graffeurs.

'Your walls won't protect you from the revolutionaries'

‘Vos murs ne vous protègeront pas des révolutionnaires' (CC BY-NC-SA 2.0)

L'Equateur propose des concessions pétrolières, les autochtones protestent

samedi 15 décembre 2012 à 15:57

Le mercredi 28 novembre 2012, l'Equateur a ouvert des négociations internationales pour l'adjudication de 13 blocs pétroliers – soit plus de 4 millions d'hectares de territoire amazonien vierge - dans la région du Centre-Sud alors que les chefs des communautés autochtones sont descendus dans les rues de Quito pour protester contre les concessions pétrolières accordées sur leurs terres.

Des centaines de manifestants autochtones se sont réunis, la semaine dernière, devant l'hôtel J.W. Marriott de Quito, durant la 7ème réunion annuelle pour le Pétrole et l'Energie qui a marqué le début du processus d'adjudication.

Organisée par la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (CONAIE) et la Confédération des nationalités indigènes de l'Amazonie équatorienne (CONFENIAE), cette manifestation a réuni aussi des représentants de 7 nations indigènes qui ont exprimé leur inquiétude quant au manque de consultation pour l'attribution des concessions et l'éventuel impact environnemental et social de ces prospections.  AmazonWatch fait savoir que les manifestants autochtones se sont heurtés à des militaires, des policiers, des agents de sécurité privée et ont essuyé des tirs de gaz lacrymogène  AmazonWatch a également publié plusieurs photos de la confrontation sur son site internet .

Selon Earth Island, la CONFENIAE affirme que le sous-Secrétaire aux hydrocarbures s'est rendu dans les communautés autochtones d'Achuar, de Kichwa et de Sapara sans autorisation et en a consulté les habitants. La CONFENIAE maintient que ces consultations n'étaient pas légitimes car elles n'incluaient qu'un groupe choisi de personnes et non les grandes structures décisionnelles des communautés.

XI Ronda Petrolera y territorios indígenas

Carte des territoires autochtones et 11ème Table de négociations pétrolières. Source:  page Facebook de la Fondation Pachamama.

Le blogueur Ecuachaski avait déjà fait savoir en octobre de cette année que les chefs des communautés de Schuar, d'Achuar, de Shiwiar, de Sapara et de Kichwa avaient donné une conférence de presse commune pour annoncer qu'ils n'autoriseraient pas l'entrée d'industries pétrolières sur leurs terres. On peut également écouter le fichier audio de cette réunion.

Bien que les organisations autochtones se soient prononcées de manière négative à plusieurs occasions sur la 11ème Table de négociations pétrolières, le gouvernement de Correa n'a pas répondu à leurs requêtes.

Dans une déclaration officielle publiée sur Internet le 28 novembre, la CONAIE et la CONFENIAE avaient écrit ceci:

Les nationalités indigènes situées au centre-sud de l'Amazonie: les Kichwas d'Amazonie, les Shuar, les Achuar, les Shiwiar et les Sáparas, ont rejeté la décision unilatérale de la 11ème Table de négociations pétrolières de mettre aux enchères des blocs pétroliers et ont réclamé que celle-ci soit immédiatement suspendue.

 

De plus, les organisations soulignent le fait que les consultations gouvernementales n'ont pas respecté les règles locales de prise de décision et que celles-ci ne se sont pas déroulées comme il se doit c'est-à-dire dans la langue autochtone.

Dans le communiqué, on peut aussi lire cette déclaration du Président de la CONFENIAE, Franco Viter:

“… Nous sommes unis et nous nous opposons complètement à cette 11ème Table de négociations pétrolières. L'avancée de la frontière pétrolière sur notre territoire constitue la fin de notre mode de vie et pourrait également signifier notre mort.

 

Pour l'Equateur, le plus petit membre de l'OPEP (Organisation des Pays exportateurs de pétrole), l'industrie pétrolière représente une source essentielle de revenus pour l'Etat. Selon l'agence Reuters, le gouvernement  espère un investissement d'au moins un milliard de dollars dans les 13 blocs. Bien que la production de pétrole du pays se soit maintenue ces dernières années à 500 000 barils par jour, le Ministre des Ressources non renouvelables, Wilson Pastor, espère voir la production passer  à 530 000 barils par jour, ce qui permettrait au  pays de subsister dix années de plus.

Les compagnies pétrolières ont six mois pour faire des offres quant à ces nouvelles concessions en Amazonie. Le gouvernement espère que les contrats soient signés avant septembre 2013.

« Nous vivons une contradiction »

La 11ème Table de négociations pétrolières a lieu en un pays qui réclame des fonds pour renoncer au pétrole se trouvant dans le sous-sol de la zone de Ishpingo-Tambococha-Tiputini (ITT) dans le Parc National Yasuní. L'initiative gouvernementale a réuni 64 millions de dollars en provenance de gouvernements, de fondations et de particuliers et a obtenu la promesse  d'en obtenir 187 millions supplémentaires. Le chef du comité qui négocie le projet, Ivonee Baki, a déclaré récemment :

L'Equateur ne veut pas être dépendant du pétrole et ceci est donc une manière de réduire sa dépendance. Les pays pétroliers sont maudits. Les pays développés dépendent tellement du pétrole qu'ils ne développent plus rien. Cela incite à la corruption et ce sont les pauvres qui en paient le prix. Tous les profits vont traditionnellement aux élites.

 

Dans une interview pour Rebelión au mois de novembre, Franco Viteri, Président de la CONFENIAE, a signalé la contradiction de l'actuelle administration de Correa:

Nous vivons assurément une contradiction. Alors que l'on amorce un discours écologique dans les milieux internationaux, le gouvernement du Présidente Rafael Correa a lancé la 11ème Table de négociations pétrolières.

 

Cette contradiction a fait, le 26 octobre de cette année, l'objet de l'attention internationale lorsque le Centre indien des Ressources juridiques des Etats-Unis a adressé une lettre à plusieurs fonctionnaires de l'ONU en charge du dossier sur les changements climatiques en laquelle il signalait les contradictions existantes entre le manifeste engagement du gouvernement à préserver les forêts et le projet d'abandonner aux compagnies pétrolières trois millions d'hectares du territoire autochtone ancestral, lequel est actuellement préservé dans le cadre du programme équatorien SocioBosque qui paie les peuples autochtones pour éviter la déforestation de leurs terres.  La lettre remet en question la légalité de la procédure d'adjudication des concessions mise en oeuvre sans le consentement préalable, libre et informé des peuples autochtones.

18ème Conférence des parties de la Convention-cadre de l'Organisation des Nations Unies

Cet actuel appel d'offre pour les concessions pétrolières a lieu tout en ayant pour toile de fond la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP18) à Doha (Quatar) à laquelle a assisté le Ministre de l'Environnement de l'Equateur. La conférence s'est déroulée du 26 novembre au 7 décembre.

Protesta contra la XI Ronda Petrolera en la COP18

Les chefs autochtones de l'Amazonie équatorienne protestent contre la 11ème Table de négociations pétrolières à la 18ème Conférence des parties de la Convention-cadre de l'Organisation des Nations Unies à Doha. Photo publiée avec l'aimable autorisation de  Francisco Shiki, Président de la FICSH.

Plusieurs chefs autochtones de l'Amazonie équatorienne, parmi lesquels le Président de la Fédération interdépartemental des Centres Shuar, Francisco Shiki, ont porté devant la 18ème Conférence des parties de la Convention-cadre de l'Organisation des Nations Unies le débat sur la 11ème Table de négociations pétrolières. Selon la Fondation Pachamama, les chefs ont recherché des alliances internationales pour dénoncer le  «manque de volonté politique du gouvernement équatorien à s'engager dans la défense environnementale et la protection sociale en Equateur».

Trois chefs de Sarayaku – une communauté autochtone équatorienne qui s'est rendue célèbre pour ses batailles juridiques avec les compagnies pétrolières internationales - se sont joints à la protestation. Ils ont récemment réalisé une pétition en vidéo sur le site internet d'AmazonWatch.

Bien que la 11ème Table de négociations pétrolières n'inclut actuellement pas leurs terres, le gouvernement pourrait ajouter cinq blocs de plus à l'appel d'offre, ce qui dès lors inclurait les territoires de Sarayaku (Kichwa). Sur le blog du peuple Sarayaku, il est possible de lire plusieurs lettres écrites de manière conjointe et adressées au gouvernement  Correa pour critiquer les précédentes “consultations” du gouvernement sur le pétrole qui ne respectent ni la Convention 169 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) ni la Constitution équatorienne relativement au consentement préalable, libre et informé des peuples autochtones.

Les organisations autochtones ont l'intention de continuer de protester tout au long du mois de décembre pour attirer l'attention sur les contradictions existant entre les programmes environnementaux de l'Equateur, son engagement constitutionnel à protéger les droits des peuples autochtones et les concessions des terres autochtones vierges lors de la 11ème Table de négociations pétrolières.

Colombie : Des Amérindiens victimes du conflit militaire

samedi 15 décembre 2012 à 11:19

L'agence de presse Servindi a publié le Bulletin N°3/2012 [es] de l'Organisation indigène nationale colombienne (ONIC) [es], dans lequel on apprend que cet organisme va se tourner vers la Cour pénale internationale pour dénoncer le fait que d'innombrables amérindiens, parmi lesquels des enfants, meurent victimes de dénutrition et des mines antipersonnel en raison du conflit armé persistant sur leur territoire.

(more…)

Sur la transition du Bhoutan de la monarchie à la démocratie

samedi 15 décembre 2012 à 09:08

le drapeau du Bhoutan. Photo Sabrina

Sabrina Soares explique sur son blog comme le Bhoutan est progressivement passé d'une monarchie à une démocratie parlementaire.

Lettre ouverte d'une internaute pakistanaise aux net-citoyens chinois

vendredi 14 décembre 2012 à 16:21

Aux citoyens chinois,

致中国网民,

Je vous écris cette lettre au nom des nombreux internautes pakistanais qui luttent actuellement contre les tentatives menées par le gouvernement de restreindre leur accès à l'information. Les 20 millions d'utilisateurs d'Internet au Pakistan ne sont pas loin d'être surveillés, filtrés, et peut-être réduits au silence pour avoir exprimé leurs opinions et nous craignons que le gouvernement chinois et les entreprises chinoises de logiciels de cyber surveillance participent à cette atteinte aux droits humains. Il est inquiétant de voir que des sociétés chinoises ont été citées pour leur implication dans l'assistance à des régimes autoritaires. Des sociétés chinoises telles que ZTE Corp et Huwaei ont été accusées de participer à la censure du Net en Libye et en Iran. Bien qu'il soit difficile de prouver cette implication, il ne fait aucun doute que le modèle de censure chinois devient un idéal pour les pays en développement et les régimes autoritaires.

我代表很多巴基斯坦网民写这封信,是因为希望你们了解我们正在与政府限制访问互联网信息的举措进行抗争。 巴基斯坦超过2000万网络用户正处于被监控、过滤和噤声的边缘。我们担心中国政府和中国的监控技术公司也帮助了这种侵犯人权的行为,所以希望你们知情和支持。 一些中国公司,例如中兴通讯和华为公司,都有辅助官方的审查计划,在利比亚和伊朗的网络审查中也被揭参与。虽然很难追查他们的具体参与细节,但是毫无疑问中国的审查模式已经被这些发展中国家和独裁政权所效仿。

Nous vous appelons à la solidarité. Nous espérons que vous serez à nos côtés et appuierez notre appel aux sociétés chinoises de cyber surveillance et au gouvernement chinois de ne pas aider le gouvernement du Pakistan à restreindre notre espace et, pour finir, à nous bâillonner.

我们希望这封信能够得到你们的支援和共鸣。我们希望你们能够与我们站在一起,加强对中国企业和政府的诉求之声,不要协助巴基斯坦政府压缩我们的言论空间,甚至完全让我们消声。

Au cours de ces dernières années, le gouvernement [pakistanais] a utilisé la religion et la moralité comme prétextes pour contrôler et surveiller l’information. Ceci est un précédent dangereux dans un pays entaché par la censure imposée par les dictateurs militaires ou les gouvernements civils. Rappelez-vous des gens du Baloutchistan, une de nos plus vastes provinces, qui se sont exprimés sur les blogs pour alerter sur les enlèvements sans mandat et les exécutions sans jugement pratiqués par les services de l'Etat. En réponse, les autorités ont bloqué l'accès à ces sites. En l'absence de présence des grands médias, les Baloutches n'ont pas eu d'autres médias que les blogs pour faire entendre leurs protestations contre les violations de leurs droits. Des cadavres mutilés apparaissaient le long des routes, leurs familles sont toujours interdites de parole. De plus, les censeurs sont partout et irrationnels : un site internet de vente de chaussures artisanales a été bloqué [NdT : le mot “chaussure” est censuré sur Internet au Pakistan], et sans recours juridique, les petites entreprises sont celles qui ont le plus souffert.

在过去一段时间,我们的政府已经运用各种理由,包括宗教和道德借口,限制和监控信息。 在军事独裁者下的平民政府实施网络审查是一个非常糟糕的先例。 例如在最大的俾路支省,在博客空间报道了非法的绑架和国家机构法外处决的暴行后,官方马上用封杀这些博客站点来响应。 在主流媒体缺位的情况下,俾路支省的民众失去了让外界了解他们抗议人权遭受侵犯的媒介。 被杀害的人们尸陈野路,家人却投告无门。 更甚之,审查者缺少常识,粗暴无礼,连卖手工制作的鞋子的网站都加以封杀。 (相信这与中国的某些情况类似)

Mais en quoi cela vous concerne-t-il ? Depuis aussi longtemps que nous pouvons nous en souvenir, nos livres d'Histoire nous enseignent que la Chine est notre amie, notre alliée, elle est vue comme un modèle idéal de développement et de progrès technologique à suivre. Tout en observant amoureusement le modèle économique à forte croissance de la Chine, les autorités observent aussi depuis longtemps le système chinois de censure et de surveillance. Quand des militants des droits humains, des universitaires, des responsables politiques et des entrepreneurs expliquent au gouvernement les conséquences d'une surveillance et d'une censure intégrale du Net, les autorités répondent en citant l'exemple chinois comme un modèle exemplaire. Nous savons que ceci n'est pas entièrement vrai, car nous sommes témoins des tentatives des citoyens de la Chine continentale pour contourner les filtres d'Internet et de leurs protestations contre un système de surveillance, pour bénéficier d'un espace complet, et non d'une version filtrée fournie par l'Etat. Là ou nous nous tenons la main en solidarité avec les Chinois, c'est autour de la nature toujours plus absurde de la censure : de interdire le mot “chaussure” au Pakistan à filtrer les mots…“jasmin” [en référence au Printemps arabe] “crabe de rivière” [homonyme de censure] “18ème Congrès [du parti]” etc., en Chine.

但是这些是否与你们有关呢? 在很长时间,我们的历史课本上教导我们中国是我们朋友、盟友,是值得效仿的发展与进步典范。虽然我们的政府醉心于中国这种发展模式,他们也同时对中国的审查和监控系统崇拜有加。 当这里的权利倡导者、学界、政策顾问以及企业家想政府陈述地毯式监控和审查的坏处,政府当局往往搬出中国的发展模式加以辩护。 我们知道这并非全部,因为千千万万的中国大陆网民也在寻找穿越网络过滤的努力中,也在抗议地毯式网络监控带来的压制,希望获得一个完整的言论空间,而不是被政府意愿所左右。 我们有足够理由团结一致,在这里“鞋子“这个词被封杀,正如在中国,”茉莉花“,“河蟹”,”十八大“, 等文字被“和谐”一样。

Depuis des décennies, nos espaces sociaux se sont réduits, les foyers de culture et d'art ont été éradiqués et les droits humains sont maintenant en butte à des mesures ad hoc, au nom du contre-terrorisme. Actuellement, le seul espace qui permette à beaucoup d'entre nous de rester anonymes et de débattre de problèmes considérés comme sensibles est aussi en train de se réduire.

过往几十年,我们的社会空间在萎缩,文化艺术的通路被挤压到窒息,人权保护被所谓的反恐外衣所钳制。 就连那些网络所带来的匿名讨论空间也在不断消失中。。。。

Votre solidarité nous aidera à sauver notre voix.

我相信你们的支持会最大程度地帮助我们

Salutations,
Sana Saleem
Bolo Bhi “Speak Up”
Une net-citoyenne pakistanaise

致敬
莎娜·萨利姆
巴基斯坦网友