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La technologie peut-elle transformer l'enseignement à Trinité-et-Tobago ?

dimanche 29 juin 2014 à 16:21
Samsung will provide 20 pilot schools in Trinidad and Tobago with educational products and solution packages.  Photo by SamsungTomorrow,  used under a CC license.

Samsung va fournir 20 établissements pilotes de Trinité-et-Tobago en produits et ressources pédagogiques. Photo de SamsungTomorrow, utilisée sous licence CC.

Le ministère de l'Education de Trinité-et-Tobago a récemment co-animé le second forum sur l’éducation virtuelle aux Caraïbes, un atelier de deux jours dédié à l'exploration des différents impacts des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) sur l'enseignement. L'objectif est de mieux préparer les élèves aux économies du futur en intégrant des technologies novatrices à leur pédagogie actuelle.

Deux blogueurs locaux ont trouvé le concept suffisamment intéressant pour s'y pencher, au vu des nombreuses critiques contre le système d'éducation du pays – en particulier celles à l'encontre du certificat d'admission à l'enseignement secondaire, un examen ardu sur lequel l'ensemble du programme d'enseignement primaire est basé et qui vise à répartir les enfants dans le secondaire en fonction de leurs performances académiques.

T3CHTT a commencé son bilan de l'événement ainsi :

According to an event press release Trinidad and Tobago has been a leader in the infusion of ICT into education with the distribution of laptops. [The current government's 'A Laptop for Every Child' programme has not been as successful in practice as it seemed to be in theory]. 20 pilot virtual classrooms are expected to be rolled out to secondary and primary schools.

Selon un communiqué de presse portant sur l'événement, Trinité-et-Tobago est un leader dans l'incorporation des Technologies de l'Information et de la Communication à l'enseignement grâce à la distribution d'ordinateurs portables. [Le succès du programme gouvernemental actuel « Un ordinateur pour chaque enfant »  n'a pas été à la hauteur de ce qui aurait pu être espéré]. 20 classes virtuelles pilotes devraient être lancées dans des établissements secondaires et primaires.

Demokrissy pense que la mission d'Education Virtuelle est noble :

Preparing for the future: Need to get inside ICT-driven minds of preschoolers +MOE Minister Tim Gopeesingh tells parents/principals and leaders at #virtualeducaTT2014

Se préparer au futur : besoin de cibler les enfants d'âge préscolaire dont l'esprit est tourné vers les TIC. C'est ce que dit le ministre de l'éducation Tim Gopeesingh aux parents/directeurs et leaders à #virtualeducaTT2014

Hassan Voyeau, blogueur de T3CHTT, a personnellement expérimenté la Classe Virtuelle de Samsung. Il rapporte :

The devices being used are the Note 10.1 tablet, tablet charging pack, Note PC and interactive white board with touch support and supporting tablet and server software. The devices are connected via WiFi and no internet connection is required. Students and teachers are provided with their own login. The tablets that the students will use are equipped with the s-pen. The teacher can monitor students and control their tablets.

During the demo I saw how easy it was to administer quizzes. After the pilot period and by the end of the year Samsung's education solution will be gradually expanded across the entire school system. The virtual classroom is intended to increase classroom participation and collaboration and student focus and interest.

L'équipement utilisé comprend la tablette Note 10.1 avec son kit de chargement, une tablette PC, un tableau blanc interactif tactile et un logiciel permettant de faire fonctionner l'ensemble. Les équipements sont reliés par WiFi et aucune connexion à internet n'est requise. Elèves et professeurs reçoivent un identifiant propre. Les tablettes utilisées par les élèves sont équipées de stylets. Le professeur peut suivre les élèves et contrôler leurs tablettes.

Pendant la démonstration, j'ai vu combien il était facile d'administrer des quiz. Après la période d'essai et d'ici la fin de l'année, la solution d'enseignement proposée par Samsung sera progressivement étendue à l'ensemble du système scolaire. L'objectif des classes virtuelles est d'améliorer la participation et la collaboration de la classe ainsi que l'attention et l'intérêt des élèves.

Il trouve l'idée d'un soutien essentiel de la technologie particulièrement intéressante :

Also being talked about is the KNOX EMM solution that will allow school IT Administrators to manage student devices.

On parle aussi de la solution KNOX EMM qui permettra aux administrateurs IT des établissements de gérer l'équipement des élèves.

Les réactions face à ce symposium ont été timides dans les médias sociaux – pas même la page Facebook du ministère de l'éducation n'en a parlé – seuls quelques utilisateurs de Twitter et Instagram ont réagi sur certains aspects de l'Education Virtuelle qu'ils trouvaient géniaux :

Et SkyNet devint conscient de lui-même !

Créé un peu plus tôt aujourd'hui par des élèves au symposium. Ils ont adoré l'animation…

Tout en admettant le caractère impressionnant sous l'aspect technologie du plan du ministère de l'éducation, T3CHTT se veut prudent et émet quelques réserves par rapport à la méthode :

I am a sucker for everything technology. It's the future. It betters our lives. We just have to make sure that our approach is right and that we implement in ways that give us the most benefit.

Je suis un adepte de la technologie. Elle est notre futur. Elle améliore nos vies. Nous devons simplement nous assurer que notre approche est la bonne et que nous mettons en place des moyens dont nous pourrons tirer le maximum de bénéfices.

Voyeau a également visionné la transmission en direct de la conférence et a pris note de ses impressions publiées ici.

En Syrie nous sommes tous devenus des meurtriers

dimanche 29 juin 2014 à 16:04

Ce billet fait partie d'une série spéciale d'articles par la blogueuse et militante Marcell Shehwaro, décrivant la vie en Syrie pendant la guerre qui se poursuit entre les forces loyales au régime actuel, et ceux qui veulent le renverser.

Aleppo-Syria-Cemetery

Un cimetière improvisé à Alep, Syrie. Le manque de place dans les cimetières oblige les habitants d'Alep à enterrer leurs morts dans les parcs ou les espaces verts de la ville. Photo de karam almasri, copyright Demotix (27/5/14)

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en angais]

Un jour comme tous les autres, alors que je déjeunais avec un ami en Turquie, loin des pilonnages de bombes et de la mort, et prête à suffoquer de culpabilité d'être loin de ma ville, en profitant du luxe que sont l'électricité et les communications alors qu'Alep meurt, moi -autant addict aux réseaux sociaux que quiconque- j'ai ouvert ma page Facebook. J'ai alors trouvé sur mon mur le message d'un ami proche des rebelles. Il dit ceci: “Marcell, le poste de contrôle de Sabaa Bahrat n'existe plus. Il a été détruit dans le bombardement d'aujourd'hui. Je sais que c'est important pour toi. J'espère que le [bâtiment] de l'armée de l'air sera le suivant. Je pourrai alors ressentir la même chose que ce que tu ressens maintenant.”

Cet ami me connaît très bien. Il sait comme je déteste que mon nom soit écrit avec la lettre “A” en arabe et il l'écrit correctement. Il sait que ce poste de contrôle en particulier a une signification très importante pour moi personnellement, et pas seulement par rapport à la révolution. Il était là à l'enterrement de ma mère, tuée de sang-froid à ce poste de contrôle par les forces de sécurité. Il savait aussi que je comprendrais sa douleur en me parlant du fameux bâtiment de l'armée de l'air où des manifestants ont été torturés et tués. Et il savait pourquoi je pouvais comprendre ses espoirs de voir ce bâtiment bombardé.

Pendant un moment, j'ai été sous le choc de la nouvelle concernant le poste de contrôle. Cela signifiait la fin définitive de ceux qui avaient porté atteinte à ma vie et je ne réalisais pas vraiment ce que j'éprouvais. Ce que je ressentais, en fait, était une infinie torpeur.

Laissez-moi vous parler des principes fondateurs de l'éducation que j'ai reçue dans ma famille. En tant qu'être humain appartenant à une famille chrétienne conservatrice, j'ai été élevée dans la croyance que l'amour pouvait à lui seul faire disparaître la douleur de l'humanité dans un monde dominé par la haine. Je pensais que toute vie -quelle qu'elle soit- était sacrée. Pour cette raison je me suis élevée contre l'avortement, contre la guerre et contre la peine de mort.

Forte de ma croyance que le pardon était une force, et que le Christ, en qui je crois, nous demandait de pardonner à ceux qui nous avaient fait du mal, et pour être fidèle à cette croyance je devais pardonner aux hommes du poste ce contrôle, mes nouveaux ennemis, ceux qui avaient tué ma mère. Et je n'ai pas pu. Je suis passée par une phase où j'étais obsédée par les assassins de ma mère. Qui étaient-ils ? Que faisaient-ils ? De quelle famille venaient-ils ? A quelle confession religieuse appartenaient-ils ? J'ai fini par soudoyer quelqu'un qui a pu me fournir ces informations. Longtemps j'ai conservé ce morceau ce papier et je l'ai détruit quand je me suis sentie assez forte.

J'étais à même de pouvoir donner leurs noms à mes amis armés de l'Armée Syrienne Libre, qui pouvaient transmettre cette information et s'assurer que les tueurs avaient été punis. Mais j'ai détruit ce papier parce que je ne pouvais pas prendre la décision de les faire tuer, ni même participer à une décision de ce genre. J'étais terrifiée par le pouvoir que j'avais. Avoir la possibilité d'être en même temps victime et juge est une chance, mais c'est aussi une malédiction, et c'était vraiment au-dessus de mes forces.

Encore maintenant, il n'y a pas de semaine où je n'ai pas envie de les retrouver. Je voudrais pouvoir les observer de loin. Malheureusement ce sont des gens comme nous. Ils rient et sont fatigués. Ils plaisantent entre eux et se mettent en colère. Ils travaillent en brigades, et je me demande lequel d'entre eux travaillait dans l'équipe qui a tué ma mère.

Ils boivent le thé comme je l'aime, sucré et léger. L'un d'eux a un petit garçon qui est venu le voir au poste de contrôle avec une femme voilée dont je n'ai pas pu voir les traits. Sa femme savait-elle qu'il avait tiré sur ma mère ? Ou, plus précisément, qu'il l'avait assassinée ? Plus tard, j'ai réalisé que je ne pouvais plus me souvenir de ma mère sans penser à eux. Petit à petit je commençais à voir le visage des tueurs au lieu de son sourire et de ses cheveux. La voix de la vengeance était plus forte que tout ce qu'elle m'avait enseigné, surpassait même son sourire. Un jour j'ai pris la décision de ne plus penser à eux.

Je ne leur garde plus rancune, mais je ne peux pas leur pardonner. Je me débats entre la douleur, la vengeance et le pardon. Je ne peux pas -même si c'est sans doute le cas- considérer qu'eux aussi peuvent être victimes du régime d'Assad qui les a transformés en meurtriers. Nous sommes en procès avec les tribunaux syriens, procès que j'avais espéré pouvoir abandonner avec la chute du régime d'Assad en signe de pardon, car je pense qu'il faut en passer par là pour que la Syrie retrouve la paix.

Alors j'ai pris une grande claque dans la figure en apprenant que le poste de contrôle avait été bombardé par le Front Islamique il y a quelques jours. Suis-je heureuse qu'ils soient morts ? Ai-je tellement changé au point de me réjouir de la mort d'autrui ? Ai-je perdu une chance de pouvoir un jour leur pardonner ? Est-ce que le caractère sacré de la vie m'est devenu moins sacré ? Est-ce que la guerre a vraiment infesté ma psyché ?

Je ne sais pas ce que je ressens au juste, mais en ce moment je comprends parfaitement le cri de toutes les victimes qui demandent vengeance. Je comprends que l'on perde la valeur des choses quand on traite avec la mort quotidiennement. Je sais qu'apprendre à s'adapter donne plus de considération pour la mort que pour la vie. Pour nous chaque jour se ressemble et la mort est devenue la norme et la vie l'exception.

Le communiqué du Front Islamique rapporte que selon une information préliminaire, plus de 50 soldats d'Al Assad et voyous auraient été tués dans l'opération. Je me demande si les assassins de ma mère faisaient partie des 50. Ou ceux qui ont été tués sont-ils des innocents qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment ? Je ne souhaite pas vengeance, mais avec la tristesse que j'éprouve pour la mort d'amis et d'innocents, je n'ai plus la force de la moindre compassion pour un poste de contrôle, une administration ou des meurtriers. Je m'étonne même d'être triste pour la disparition d'innocents. Je suis dans l'incapacité d'éprouver de la tristesse pour des meurtriers qui se font tuer, bien que je croie avec force que la paix est la solution pour le monde.

Cette année, pour mon anniversaire, un ami m'a offert un petit pistolet. Il s'inquiétait pour moi, vulnérable dans un pays ou presque tout le monde est maintenant armé. Qui aurait pu penser qu'une arme puisse devenir une preuve d'amour ? Ce qui m'attriste c'est que je suis doublement victime. La première fois avec la perte de ma mère, la seconde fois en perdant mon statut de victime. La meurtrière en moi a grandi et je commence à me réjouir de la mort des autres.

Ma capacité à survivre dépend de la mort des autres. C'est une idée que j'essaie d'apprivoiser et qui me sert d'excuse : “pour ma survie, il doit mourir.” Voilà comment maintenant ce régime meurtrier finira par gagner, sans considération des changements politiques qui attendent la Syrie. Le régime est parvenu à tous nous transformer en meurtriers. Je plains nos enfants, qui devront vivre avec nous quand nous serons tous devenus des meurtriers ou des êtres qui se réjouissent de l'assassinat des autres.

Marcell Shehwaro blogue sur marcellita.com et tweete sous @Marcellita, essentiellement en arabe. D'autres articles de la série ici[fr], ici, ici, ici[fr], ici, ici[fr] et ici[fr].

La Russie quitte la Coupe du Monde de Foot

samedi 28 juin 2014 à 18:41
Russian team manager, the exorbitantly paid Fabio Capello, reacts to the Algerian tie.

Fabio Capello, le sélectionneur de l'équipe de Russie au salaire exorbitant, réagit au nul avec l'Algérie.

Deux matches nuls et une défaite ont empêché l'équipe nationale russe de sortir de son groupe et d'accéder aux huitièmes de finale de la Coupe. Tant mieux peut-être : en l'état actuel, si la Russie avait gagné jeudi le match décisif contre l'Algérie, elle aurait affronté la redoutable équipe d'Allemagne dans les éliminatoires. Mais la Twittosphère russe ne l'a pas entendu de cette oreille et s'est partagée entre colère, résignation et soulagement : fini le cauchemar d'avoir à encourager une équipe aussi terne.

La personnalité télévisuelle Vladimir Solovyov a résumé le sentiment :

La honte. Simplement la honte. Nous aurions aussi bien fait de ne pas aller à la Coupe. La fédération [russe de football] aurait fait des économies.

Certains ont blâmé pour le but égalisateur qui a renvoyé la Russie à la maison les supporters algériens, dont certains ont essayé d'aveugler le gardien de but russe à l'aide d'un pointeur laser au moment critique (Akinfeev, le gardien de but, a affirmé plus tard que ça n'avait pas eu d'effet sur son raté). 

Bien sûr, les blagues politiques ont abondé, et sans surprise, nombreuses sur le thème de l'annexion de la Crimée, et l'Ukraine (les Ukrainians se sont réjouis des défaites russes à la Coupe du monde).

"Putin gave us up. The tanks never came." (referring to the continuing calls for Russia to support separatists in East Ukraine).

“Poutine nous a laissé tomber. Les chars ne sont pas arrivés.” (allusion aux appels continus à la Russie de venir en aide aux séparatistes dans l'Est ukrainien).

Nous avons récupéré la Crimée, nous ferons aussi rentrer à la maison l'équipe de Russie.

Le journaliste libéral Vladimir Varfolomeev a écrit :

L'Algérie a beaucoup de chance de pas avoir de frontière avec la Fédération de Russie.

Le troll virtuel Lev Charansky a tweeté :

C'est la fête maintenant en Afrique du Nord et en Ukraine. Bref, la fête en Afrique.

Les supporters s'inquiètent de la performance à la prochaine Coupe du Monde, qui aura lieu en Russie :

в рамках подготовки к Чемпионату мира 2018 года сборная России провела три товарищеских матча в Бразилии

— Смирнов (@sssmirnov) June 26, 2014

 Dans le cadre des préparatifs de la Coupe du Monde 2018 l'équipe russe a joué trois matches amicaux au Brésil

Ходят слухи, что сборная России будет первой командой, которая не сможет попасть на домашний чемпионат мира.

— Владимир Вербицкий (@VerbitskyVV) June 26, 2014

 Le bruit court que l'équipe russe sera la première à ne pas pouvoir atteindre le championnat à domicile.

Quelques-uns, comme le commentateur Gueorgui Tcherdantsev, ont suggéré une solution potentiellement controversée pour améliorer l'équipe d'ici là : se débarrasser des limites de joueurs étrangers dans les clubs russes, pour encourager la compétition entre joueurs de souche :

 Seulement une suppression totale des limites aux mercenaires ! Que les nôtres montrent à l'entraînement qu'ils sont plus forts que les étrangers.

Avec le jeu actuel de l'équipe russe, une telle interdiction pourrait faire descendre encore la proportion de joueurs du cru dans les ligues professionnelles de football russes.

En Allemagne aussi : stages payés au lance-pierre, “même pas honte !”

samedi 28 juin 2014 à 16:54
Documents de candidature

Documents de candidature, photo d'Anne Hemeda, 29 mai 2014.

Dans quelles conditions peut-on considérer qu'un stage relève de l'exploitation ? L'Allemagne n'a toujours pas adopté de salaire minimum général et les limites de ce qui semble acceptable sont régulièrement dépassées.

“N'avez-vous pas honte ?” demande un membre de la liste de discussion de la section Relations internationales de l'Association allemande de sciences politiques (Deutsche Vereinigung für Politische Wissenschaft) (IB-Liste) dans une lettre ouverte, lorsqu'une entreprise d'utilité publique recherche via la liste un stagiaire rémunéré 900 euros par mois pour un travail à plein temps d'assistant personnel du vice-gérant. Cette question a suscité instantanément un vif débat parmi les quelques 12 000 membres de la liste de discussion.

Les offres pour des stages peu ou pas rémunérés ne sont pas rares. Sans parler des remboursements de déménagement forfaitaires ou des remboursements des frais de transport. Les étudiants économisent pour leurs stages, afin de faire face aux frais entraînés et, bien souvent, compenser la perte de leurs revenus, dans la mesure où il est pratiquement impossible d'envisager un job d'appoint pendant la période de stage à plein temps.

La question est donc de savoir quels étudiants ou diplômés peuvent se permettre ce genre de postes. La lettre ouverte de Franz Schröder aboutit à cette conclusion :

A supposer que votre stage soit réellement un tremplin en termes de carrière, vous finiriez – comme de nombreuses associations proposant des stages non payés, etc. – par renforcer les inégalités sociales, dans la mesure où les enfants d'ouvriers ne peuvent pas se permettre de travailler pour vous.

Nombreux sont ceux qui acceptent alors des activités non rémunérées, dans l'espoir que cette référence fera bonne impression sur leur CV et qu'au terme d'une période de privations consistant en différents stages à peine ou pas rémunérés, ils pourront espérer un job bien payé. Cet espoir est douteux lorsque les activités qui leur sont confiées sont de type administratif et que le stage ne prévoit pas de formation initiale ou continue.

En mars dernier, une stagiaire a obtenu la reconnaissance par un tribunal du travail du bien-fondé de la plainte qu'elle avait déposée contre son employeur qui l'avait fait travailler sans rémunération, rapporte le Spiegel Online. Le contrat était immoral dans la mesure où l'employeur avait exigé l'exécution d'un travail régulier pour faire des économies sur le coût du travail, sans aucune optique de formation.

Définition du Duden

Definition du stage par le Duden, photo d'Anne Hemeda, le 29 mai 2014.

Il est paradoxal par ailleurs que ce soit précisément dans le secteur des organismes à but non lucratif que l'on se permette de contrevenir au droit du travail avec ses propres collaborateurs. En 2012, Mario Schenk, diplômé de l'enseignement supérieur a envoyé une “non-candidature” pour un poste qui l'intéressait et a partagé ce document sur la liste de diffusion Reflect-Info. Il y écrit : “Je n'ai tout simplement pas les moyens de me permettre le poste qui est à pourvoir chez vous.” Il est incroyable qu'une organisation, dont la “priorité est de s'engager pour le droit”, soit en contradiction “de manière aussi flagrante” avec son “engagement et ses priorités”, en proposant un tel dédommagement. Le projet Absageagentur, a envoyé lui-aussi des “non-candidatures” au printemps 2014 afin “d'opposer une fin de non-recevoir au travail salarié intolérable”.

Face à l'intérêt croissant exprimé par les lecteurs sur la liste IB, un document a été publié, dans lequel des personnes volontaires et engagées recueillent des idées en vue d'une future campagne. Une liste de diffusion a été mise en place pour les personnes intéressées, qui sont plusieurs centaines, ainsi qu'un groupe Yahoo, un groupe Facebook et enfin un “Hall of Shame (mur de la honte) des offres d'emploi les plus scandaleuses“.

Alors que la campagne continue à être planifiée, la lettre ouverte de Franz Schröder a réactivé l'intérêt pour ce sujet maintes fois discuté. Lorsqu'une autre liste de diffusion a publié l'offre de stage d'un institut proposant un dédommagement mensuel de 100 euros, plusieurs personnes ont demandé de préciser s'il s'agissait d'une faute de frappe. Effectivement : l'institut a retiré l'offre de stage en question, puis a publié un communiqué, avant de diffuser une description modifiée du stage.

Il reste à voir quels seront les effets de la disposition sur le salaire minimum, décidée début avril par le Bundeskabinett et qui devra s'appliquer aux stages non obligatoires de plus de six semaines.

Vers la fin du commerce illégal d'animaux sauvages dans Ie Sud-Est asiatique ?

samedi 28 juin 2014 à 16:22

Daniel Besant, journaliste au Southeast Asia Globe, a interviewé le photojournaliste et militant Karl Ammann sur les mesures prises pour mettre un terme au commerce illégal d'animaux sauvages en Asie du Sud-Est :

A l'heure actuelle, je suis convaincu que 90% de ce qui se fait dans le Sud-Est asiatique ne sont qu'une façade et des paroles en l'air. Faire des déclarations, signer des mémorandum d'accord, c'est la partie la plus facile. J'ai identifié des trafiquants, notamment une concession importante à l'extérieur d'Hanoï, qui vend quotidiennement par kilos de véritables cornes de rhinocéros.

Si la situation montre des signes d'évolution, alors je commencerai vraiment à croire que quelque chose est en train de se passer.

Peu de gens ont fait autant que Karl Ammann pour dénoncer ce commerce endémique d'animaux sauvages ( #wildlife) dans le Sud-Est asiatique http://t.co/fq6iFKDEY0 pic.twitter.com/YLymbs7tKu

— Southeast Asia Globe (@SEA_GLOBE), le 19 juin 2014