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‘Stade d'urgence’ : La police brésilienne arrête des activistes anti-Mondial

vendredi 13 juin 2014 à 14:26

Le collectif Midia Ninja a dénoncé le fait que des opposants à la Coupe du Monde soient arrêtés de manière ‘préventive’ à Rio de Janeiro avant le début de la compétition. Ces arrestations avaient pour but d'anticiper de “futurs délits, et d'intimider” ceux qui voudraient envahir les rues et manifester: 

A Polícia Cívil do Rio de Janeiro acaba de executar uma série de detenções. Na manhã de hoje as ativistas Elisa Quadros (conhecida como Sininho), a advogada Eloisa Samy e o cinegrafista Thiago Ramos, foram presos em casa , e estão sendo levados para investigação na DRCI – Delegacia de Repressão aos Crimes de Informática. Na última semana em Goiânia, mandatos de busca e apreensão ja haviam sido utilizados como forma de cerceamento ao direito de manifestação e tática de coerção contra a parcela da população que pretende manifestar suas indignações durante o evento da FIFA.

La police civile de Rio de Janeiro vient de procéder à une série d'arrestations. Au cours de la matinée d'hier, les activistes Elisa Quadros (plus connue sous le pseudonyme de Sininho), l'avocate Eloisa Samy et le cinéaste Thiago Ramos, ont été arrêtés chez eux, et emmenés à la DCRI – Section de Répression de la criminalité informatique, à fins d'investigation. La semaine dernière, à Goiânia (état de Goias), des mandats de recherche et des arrestations avaient déjà eu lieu dans le but de contrôler le droit à manifestation, tout comme des tactiques d'intimidation contre cette partie de la population qui prétend exprimer son indignation pendant la fête de (la Coupe du Monde) FIFA.

Amérique latine : les femmes trop peu présentes dans la blogosphère

vendredi 13 juin 2014 à 14:22
mujer blogger

Photo de Ed Yourdon sur flickr, CC BY-NC-SA 2.0.

Marita Seara Fernández, vénézuélienne et membre du collectif Mujeres Construyendo [Les Femmes Bâtisseuses, espagnol], une communauté en ligne qui s'efforce de combler la fracture numérique chez les femmes, a participé à la « Première Conférence Internationale des Blogueuses » [es] à Mexico en octobre 2013. Elle remarque que les femmes représentent à peine 25% de la blogosphère espagnole. Leur participation à ce genre d'événement est encore « timide ». Les femmes ont besoin de s'exprimer librement, sans censures et sans limites.

Marita Fernández écrit [es] :

Hay muchísimas voces femeninas en el mundo, sobre todo en países donde la represión, discriminación y desigualdad es parte de su día a día. ¿Pero qué hay de blogs escritos por mujeres latinoamericanas?, ¿de voces que presenten una realidad en sus comunidades o reflejen el empoderamiento y el liderazgo que muchas representan?. Hay pocas.

[..]

Si comenzamos con que el acceso igualitario a internet es un derecho, para disminuir esta brecha es esencial el cambio o implantación de nuevas políticas públicas que van desde la alfabetización y la educación desde edades tempranas hasta la ayuda en el manejo y redistribución del tiempo de las mujeres, de manera así que puedan acceder al aprendizaje de estos recursos.

Il y a beaucoup de voix féminines dans le monde, en particulier dans les pays où la répression, la discrimination et l'inégalité font partie du quotidien. Mais qu'en est-il des blogs écrits par les femmes d'Amérique Latine ? Qu'en est-il des voix qui présentent une réalité pour leurs communautés ou qui reflètent l'« empowerment »(l'émancipation) et le « leadership » que beaucoup d'entre elles représentent ? Il y en a peu.

[..]

Si on considère que l’accès égalitaire à internet est un droit, combler la fracture numérique nécessite de changer ou d'implanter de nouvelles politiques publiques allant de l’alphabétisation et l’éducation dès le plus jeune âge à l’ aide à la gestion et à la redistribution du temps chez les femmes, de façon à ce qu'elles puissent apprendre à se servir de ces ressources.

Elle remarque, entre autres, que « les femmes travaillent 2 à 3 heures de plus que les hommes, c'est pour ça qu'elles n'ont pas assez de temps pour apprendre à se servir des ressources numériques ». Pour plus d'informations, consultez sa publication [es].

Ce post fait partie du cinquième #LunesDeBlogsGV [Les lundis des blogs] 

“Newsroum : 100 papiers pour faire connaître la Roumanie”

vendredi 13 juin 2014 à 13:35
NewsRoum

La Bannière de NewsRoum – avec leur permission

Le 30 mai dernier s’est achevée une initiative proposée par le Celsa : une salle de presse dédiée à la découverte de la Roumanie “Newsroum”. Le projet était clair : “ Vu de la France, la Roumanie, c’est beaucoup de clichés, d’amalgames, et souvent aussi, d’ignorance. » Pendant onze jours, 22 élèves en Master 2 journalisme au Celsa sont venus arpenter, fouiller, questionner la Roumanie pour apprendre à mieux la connaître avec en toile de fond les élections européennes.
“Newsroum” propose 4 rubriques agrémentées de photos, sons, vidéos ou grands récits pour donner à voir toute la richesse du pays : « Roumanopolis » pour le quotidien, « Made in Romania » questions d’économie, « Euromania » Roumanie terres de creuset et de frontières, « Showroum » pépites culturelles et incubateurs d’idées.
Les jeunes journalistes se sont fixés à Bucarest. Puis, ils ont parcouru le pays d’Ouest en Est pour combattre les idées reçues en quête de la Roumanie d’aujourd’hui.

Enfants du village - avec la permission du site

Enfants du village – avec la permission du site

S’ils sont allés jusqu’aux confins de l’Europe orientale (“Voyage à Tiraspol, la cité interdite de l’empire russe”), ils ont aussi parlé des “barrières” intérieures, de la complexité de la question Rom (“Rester ou partir, le choix impossible des Roms de Baia Mare” ). Sophie Gautier :

 Les communautés roms ne parlent pas d’une même voix. À Craica, les habitants tiennent à leur campement de fortune, synonyme pour eux de liberté. Dans les logements sociaux d’Horea, certaines familles Roms ne pensent qu’à une chose : réunir l’argent nécessaire pour rejoindre la France.  

 

 

la cathédrale du Salut de la nation (crédit photo : Clémence Leleu)

la cathédrale du Salut de la nation (crédit photo : Clémence Leleu)

Ils ont témoigné du poids de l’Eglise omniprésente et omnipotente (“L’Eglise orthodoxe ne connaît pas la crise”).  Clémence Leleu explique : 

 L’Eglise intervient aussi sur les questions d’éducation. En 2006, elle a notamment réussi à faire supprimer la théorie évolutionniste des manuels de biologie. Sa capacité d’influence s’étend aussi à la politique.

Ils ont pointé du doigt les problèmes de corruption (“Les médias roumains à la botte des hommes politiques”), mais ils se sont aussi fait l’écho des combats actuels des habitants (“Pungesti, village rebelle contre le gaz de schiste” via Carole Blanchard) : 

  Les conséquences écologiques liées à la fracturation hydraulique inquiètent les habitants. La méthode consiste à injecter à haute pression de l’eau et des produits chimiques pour libérer le gaz.

Gheorghe Munteanu, 81 ans, ajoute :

 Je suis né ici et je mourrai ici. Je veux juste que l’eau reste claire et la terre pure pour mes enfants

“Nous ne voulons pas de fracturation hydraulique”. (Crédit photo : Carole Blanchard)

“Nous ne voulons pas de fracturation hydraulique”. (Crédit photo : Carole Blanchard)

Pour évoquer cet autre visage de la Roumanie, ils se sont aussi fait les relais d’initiatives artistiques et de l’émergence de lieux d’incubation : (“Showroum”: “La fabrique de Cluj qui fait renaître l’art contemporain” ou “À Timisoara, trois théâtres pour promouvoir la culture européenne”).

Invités par RFI Rômania, ils sont venus présenter leur projet et leur bilan dans l’émission de Luca Niculescu “En français s’il vous plait”. Une expérience à saluer pour faire changer le regard sur la Roumanie !

“Elevez votre voix, pas le niveau de la mer” : les Caraïbes et la Journée Mondiale de l'environnement

jeudi 12 juin 2014 à 15:10
Scanned film photo of the coastal area surrounding the Toco lighthouse on Trinidad's east coast. Image by Taran Rampersad, used under a CC license.

Image numérisée de la vue autour du phare de Toco sur la côte est de Trinidad. Image de Taran Rampersad, utilisée sous licence CC.

La planète Terre est notre île commune. Unissons nos forces pour la protéger.

Ainsi a parlé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, à l'occasion du lancement de l'Année internationale des petits États insulaires en développement 2014. Son message semble particulièrement pertinent pour les Caraïbes – non seulement parce que cette année, la Journée Mondiale de l’environnement (5 juin) a mis l'accent sur l'impact du réchauffement climatique sur les petits États insulaires - mais aussi du fait que le pays hôte n'est autre que la Barbade, un territoire régional reconnu pour ses initiatives pionnières dans le développement de l'énergie solaire.

En accord avec le slogan officiel de cette année, “Élevez votre voix, pas le niveau de la mer”, les internautes des Caraïbes ont pu intervenir sur la question du changement climatique et sur la manière dont il touche les petites îles. La Guyane, qui ne peut être ni considérée comme petite et encore moins comme une île, mais compte assurément comme un territoire des Caraïbes, a été représentée par une blogueuse ayant une opinion bien précise de l'enjeu :

Lentement, très lentement, nous sommes en train de détruire un incroyable cadeau, un miracle que certains ne voient déjà plus. Je souhaite partager avec vous ce jour merveilleux qu'est la Journée Mondiale de l'environnement, en espérant qu'il inspira les gens à agir.

Elle a publié des extraits de son propre journal, offrant ainsi une nouvelle perspective sur la façon dont nous considérons l'environnement :

9 mai 2014 : …le soleil est levé, il baigne de sa lumière dorée la mer d'argent. La mer étincelle d'une telle beauté, qu'elle m'éblouit, je dois détourner le regard.

20 novembre 2013 : Pourquoi la santé de la Terre, du ciel et de la mer me concerne-t-elle ? Parce que ma santé en dépend. Votre bien-être et celui de vos enfants aussi.

13 octobre 2013 : Hier, ils couraient et jouaient sur la plage, au milieu des champs, dans les arbres. Demain, de quoi les enfants parleront ? “Nous avons cliqué sur des sites Internet” ?

5 mars 2013 : Ils pensent que je suis cinglée, une folle implorant pour une vie saine. “N'utilisez pas les pesticides, les herbicides, ils pollueront la mer et tout ce que nous mangeons.”

Labrish, jamaïcaine et blogueuse écologiste, pensait que des solutions au changement climatique pouvaient être trouvées via l'écopsychologie et l'écologie profonde [philosophie écologiste contemporaine] :

Chaque matin, nous sommes accueillis par des nouvelles effroyables sur les dernières victimes du changement climatique, comment allons-nous nous endurcir à la fois psychiquement, mentalement et émotionnellement pour continuer à le supporter, mais aussi nous soutenir les uns les autres dans nos communautés ?

Elle fait référence au travail de Joanna Macy, une militante écologiste et professeur, qui tente de reconnecter les gens avec leurs communautés au sens large et, par extension, avec la nature.

Bajan Reporter, un blog de la diaspora barbadienne, a marqué ce jour en republiant une déclaration de Mikael Barfod, chef de la délégation de l'Union européenne à la Barbade et aux Caraïbes orientales, dans laquelle il cite les défis auxquels les petites îles devront faire face en matière de développement durable – aussi bien sur le plan économique qu'environnemental.

Havana Times a apporté la vision cubaine en cette Journée Mondiale de l'environnement :

Son objectif est de sensibiliser les gens à ce délicat problème, qui met en danger l'existence même des petits pays (ils pourraient un jour disparaître sous le niveau de la mer). Si cela arrive, de nombreuses parties de la côte cubaine pourraient être en danger.

Le blogueur pensait qu'il était important que les gens réalisent que “l'environnement constitue tout ce qui nous entoure.La biodiversité, l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, les ressources minérales que nous utilisons et la société forment un tout” :

Dans son élan insatiable d'amasser des richesses, l'humanité a dégradé la nature à un tel point que si cette tendance continue, il pourrait ne plus avoir suffisamment de ressources naturelles sur la planète pour maintenir d'ici quelques années la vie humaine.

Pour suivre le fil Tweeter de la  #World Environment Day, cliquez ici.

Internet des Objets : que peut espérer la France face au leadership de la Chine ?

jeudi 12 juin 2014 à 11:52

Après les réseaux sociaux,  l’Internet des objets constitue une nouvelle révolution en passe de bouleverser fondamentalement et durablement nos habitudes de consommation. La Chine s’illustre comme le leader mondial incontesté dans le domaine après avoir réussi à fédérer les acteurs du secteur et à lui donner un cadre réglementaire. Face au géant chinois, la France peut également espérer compter sur le marché, à condition que ses acteurs se concertent et trouvent les moyens de financer leurs projets.

 Selon un rapport récemment paru de l’association GSMA, représentant 850 opérateurs de téléphonie mobile à travers 218 pays du monde, la Chine est le leader mondial en matière d’adoption de la technologie M2M (« machine to machine »), aussi appelé Internet des objets, terme utilisé pour désigner les télécommunications et l’informatique permettant des communications entre machines, et ceci sans intervention humaine.

 Le pays occupe 27 % du marché mondial en 2013 avec plus de 50 millions de connexions M2M. Alex Sinclair, directeur de la technologie à la GSMA a déclaré :

  La Chine est un pays au développement rapide qui investit dans des technologies de communications qui rendront ses villes plus intelligentes et offriront une meilleure qualité de vie à ses citoyens 

Le développement d’une nouvelle génération d’objets connectés est donc clairement dans la ligne de mire des fabricants de mobiles, mais aussi d’autres acteurs chinois. En octobre 2013, 40 sociétés et instituts (dont China Telecom et l’Université Tsinghua) ont créé une alliance industrielle pour l’Internet des objets sous le patronage de la China Electronics Technology Group Corporation.

Répertoire d'un fonds d'archives visualisé sous la forme d'un réseau. CC BY-SA 3.0

Répertoire d'un fonds d'archives visualisé sous la forme d'un réseau. CC BY-SA 3.0

 Pour donner un cadre réglementaire à ses nouvelles technologies, 200 normes nationales et industrielles pour l’Internet des Objets ont été mises en place par le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information. Des efforts juridiques qui ont fait dire à Alex Sinclair  qu’un

  soutien proactif du gouvernement a profité à la Chine et à ses opérateurs de téléphonie mobile, alors que dans de nombreux marchés internationaux, l’incertitude réglementaire a freiné le déploiement des solutions M2M .

 Une nouvelle génération de start-ups émerge grâce notamment à des plateformes de financement participatif américaines, australiennes, mais aussi chinoises. DemoHour par exemple, créée en 2011, a contribué au financement de 2000 projets parmi lesquels un certain nombre concernait le développement d’accessoires et d’objets connectés.

 Soucoupe transformant le smartphone en télécommande universelle, bouton se fixant à la chemise afin de veiller à ce que son utilisateur se tienne bien droit, glucomètre connecté et utilisant des bandelettes réactives, tasse capable d’enregistrer la consommation hydrique quotidienne de son utilisateur afin de l’inciter à boire de l’eau en fonction de sa taille et de son poids, voilà quelques exemples des appareils financés par DemoHour.

 Si ces appareils donnent davantage l’impression d’être des gadgets pas vraiment au service de la qualité de vie des citoyens, certains constituent de nouveaux outils particulièrement utiles, en particulier dans le domaine de la santé.

 La Chine s’illustre aussi dans domaine énergétique, et plus particulièrement du gaz, avec le déploiement de compteurs intelligents . De récentes réformes plébiscitent l’introduction de l’AMR (modules de télérelève) et des compteurs intelligents dans le pays, actuellement pourvu de 180 millions de compteurs.

 Qu’en est-il de la France et de ses chances comparées au géant chinois ? Elle n’est pas en reste, même si elle encore loin d’être aussi avancée que l’Empire du Milieu dans ce domaine. Il s’agit d’un marché émergent qui a pesé 150 millions d’euros en 2013 et devrait peser 500 millions d’euros en 2016.

 Le pays dispose de nombreux atouts et a toutes ses chances de faire émerger des leaders sur le marché mondial. Elle n’a pas encore réussi à organiser la concertation entre tous les acteurs du secteur des objets connectés et est également confrontée à des problèmes de financements, les besoins en investissements étant relativement importants. Les petites et moyennes entreprises ont du mal à passer du stade l’innovation et du développement au stade de l’industrialisation.

 Selon, Yves Clisson, PDG de Telelogos, spécialiste depuis 1982 de la synchronisation de données, du Mobile Device Management (MDM, gestion des terminaux mobiles) et du M2M: 

 Nous avons montré qu’il y a beaucoup d’intelligence et de talents au top niveau en France pour les machines communicantes. Il suffit de voir ce qui se fait en aéronautique. Mais la descente vers le consommateur lui-même n’est pas du tout au niveau de ce que l’on peut trouver dans certains pays asiatiques ou aux États-Unis.  Nous avons du mal à aller vers l’usage quotidien et le grand volume… 

 Quant aux compteurs intelligents Linky, piliers de la transition énergétique française, leur déploiement est imminent, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal ayant déclaré vouloir « accélérer l’objectif ». D’ici 2020, 35 millions de boitiers devraient être équipés d’un compteur intelligent et devraient permettre au français d’optimiser leur consommation d’énergie.

 Signe que l’ère des objets connectés est en train de se concrétiser en France, le premier magasin dédié vient de s’ouvrir à Paris, à l’initiative de la société Innov8 et de son fondateur, Stéphane Bohbot. Bien au-delà de la communauté des geeks, les produits vendus intéresseront les 75 % de Français qui ont déjà entendu parler du concept et feront découvrir aux autres les possibilités offertes par les objets connectés dans la vie quotidienne.