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Les familles des étudiants mexicains disparus manifestent

dimanche 9 août 2015 à 11:53
Familiares y compañeros de los 43 realizaron una marcha más, a 10 meses de la desaparición de los normalistas de Ayotzinapa. Foto: Francisco Cañedo, SinEmbargo

Les proches et camarades des 43 marchent à nouveau, 10 mois après la disparition des étudiants de l'École Normale d'Ayotzinapa. Photo : Francisco Cañedo, SinEmbargo.

Cet article de Sergio Rincón a été publié sur Sin Embargo et est reproduit ici avec leur accord dans le cadre d'un partenariat entre ce site d'investigation et Global Voices.

Des proches, étudiants et militants ont annoncé que deux caravanes allaient traverser le Mexique du Nord au Sud à compter du 31 juillet, avec pour objectif d'unir les Mexicains et de les inviter à se joindre à la recherche des 43 étudiants disparus de l'Ecole Normale Rurale Raúl Isidro Burgos d'Ayotzinapa (Guerrero).

Les étudiants ont disparu le 26 septembre de l'année dernière, et de forts soupçons pèsent sur la police municipale.

Depuis, les organisations nationales et internationales pour les droits de l'Homme ont mené leurs enquêtes et demandé à ce que le Procureur Général du Mexique élargisse son enquête sur les étudiants disparus et ouvre de nouvelles investigations en appelant notamment les militaires à témoigner.

Les familles et groupes d'avocats maintiennent qu'il devrait y avoir une enquête portant sur le personnel militaire dont la présence lors de la disparition a été avérée, mais l'armée mexicaine refuse aux parents et personnes enquêtant sur cette affaire l'accès à la base militaire. Les procureurs soutiennent que le manque de preuves quant à l'implication des militaires dans cette affaire ne leur permet pas de poursuivre l'enquête dans cette direction.

La Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme a nommé un groupe d'experts international afin de participer à l'enquête, et ce dernier a émis des directives précises en avril dernier. Cependant ils n'ont pas eu de résultat.

La semaine dernière, la Commission Nationale des Droits de l'Homme a relevé dans l'enquête ministérielle plusieurs failles et manquements concernant le Procureur Général du Mexique et le Procureur de l'État de Guerrero. José Larrieta, à la tête de l'unité spéciale s'occupant de l'Affaire Iguala, accompagné du Médiateur national Luis Raúl Pérez Gonzáles, ont conseillé aux autorités mexicaines de se pencher sur de nouvelles pistes d'investigation.

L'une des pistes serait que l'attaque perpétrée contre les étudiants ait eu lieu à Pueblo Viejo et à La Parota (localités à proximité d'Iguala), “étant donné qu'il y a des informations identifiant clairement un individu pouvant apporter des informations sur la disparition des étudiants”. Il y a aussi eu plusieurs allusions à d'autres individus, dont seul le nom de famille a été révélé, et qui n'ont toujours pas été interrogées dans le cadre de l'enquête.

Lors de la journée de protestation, des centaines de manifestants ont occupé la Paseo de la Reforma, une large avenue qui coupe le cœur de Mexico en diagonale, demandant le retour des étudiants sains et saufs. Les organisations civiles et syndicales avaient prévu une manifestation à 16h pour rappeler aux autorités qu'un jour comme celui-là, 10 mois plus tôt, après avoir été retenu par la police d'Iguala, les étudiants ont disparu.

Les manifestants ont rejoint le Hemiciclo a Juárez, un monument érigé à la mémoire de l'ancien président Benito Juárez et situé dans le cœur historique de Mexico, où ils se sont regroupés avec les proches des 43. Ils ont demandé justice, pour que les militaires impliqués dans les affaires d'Iguala, Tlatlaya et Ostula soient condamnés. On pouvait entendre dans la manifestation “L'armée se rend coupable d'exécutions sommaires”.

“L'armée mexicaine a tué un enfant à Michoacán. C'est cette même armée qui a pris nos enfants. Par conséquent, nous vous demandons d'ouvrir les bases [militaires] aux équipes d'experts argentines” a déclaré Felipe De La Cruz, le porte-parole des parents des étudiants.

De La Cruz a rappelé que la vérité historique du gouvernement était devenue “le mensonge historique du pays”.

Le mouvement demandant la recherche des 43 a annoncé le 31 juillet que deux caravanes informatives allaient être mises en place. La première parcourra les États du Nord en partant de Chihuahua et la seconde ceux du Sud en partant de Chiapas.

“Nous voulons lutter ensemble, et joindre à notre cause les associations et la société” ont-ils mis en avant.

La caravane nord couvrira les États de Coahuila, Durango, Zacatecas, Guanajuato et Jalisco. La caravane sud traversera Michoacán, Oaxaca, Puebla, Tlaxcala, Morelos, Estado de México, Distrito Federal et finira par Guerrero.

Tout au long du rassemblement, les parents des familles ont soutenu qu'ils avaient vécu l'enfer ces 10 derniers mois, mais que grâce au soutien de nombreux Mexicains, ils avaient trouvé la forcé de s'en sortir de demander justice, “parce que nous ne pouvons pas rester silencieux dans un pays où les autorités affirment qu'il ne s'est rien passé” a déclaré un proche des étudiants.

Ils ont aussi mis en avant qu'ils ne permettraient pas la tenue de nouvelles élections à Iguala, pas plus qu'ils ne toléreraient la présence de forces armée dans la ville.

“Il n'y aura pas d'élections tant que les casernes ne seront pas ouvertes aux experts” a déclaré une femme.

En amont du rassemblement et de la manifestation, une marche avait été organisée à “l'Anti-monument des 43″, lors de laquelle les parents des familles avaient avertis que s'il arrivait quoi que ce soit à leurs enfants, ils tiendraient le Président Enrique Peña Nieto pour responsable

Le jour des manifestations commémorant les 10 mois de disparitions des étudiants a débuté le 2 août dans l'État de Guerrero, avec des actions menées par des intellectuels, des proches et des camardes des étudiants.

Dans la capitale, Hemiciclo a Juárez a tenu une conférence où les manifestants demandaient le retour sain et sauf des étudiants, et où ils déclaraient que la rapport de la Commission Nationale des Droits de l'Homme paru il y a peu montre que la version officielle des événements a entraîné les actions des parents pour retrouver leurs enfants.

“Aujourd'hui ils nous demandent de rentrer chez nous et de surmonter la douleur. Nous leur répondons : nous ne retournerons pas chez nous sans nos enfants” a déclaré Vidulfo Rosales Sierra, avocat du Centre pour les Droits de l'Homme du Mont Tlachinollan.

Autre acte de solidarité ; des cyclistes ont roulé du Hemiciclo a Juárez jusqu'au bureau du Procureur Général du Mexique avec des banderoles et des photos des 43 étudiants.

Niloy Neel, quatrième blogueur assassiné au Bangladesh

samedi 8 août 2015 à 21:52
Murdered blogger Niladri Chakrabarty Neel, Image by Reza Sumon. Copyright Demotix (7/8/2015)

Le blogueur assassiné, Niloy Neel, photo Reza Sumon. Copyright Demotix  

Le 7 août, vers 13h45, cinq assaillants armés de machettes ont fait irruption dans l'appartement du blogueur Niloy Neel et l'ont assassiné. Quand son épouse et sa soeur ont tenté de lui porter secours, les attaquants ont menacé de les tuer elles aussi. Niloy est le quatrième blogueur a être tué de cette façon au Bangladesh ces six derniers mois. Toutes les victimes étaient des personnalités qui défendaient la laïcité et critiquaient les autorités religieuses conservatrices du pays. Beaucoup d'autres ont été agressés, menacés de mort, mis au ban par les fanatiques, pour leurs écrits.

Du sang sur le sol, dans l'appartement où il a été assassiné à la machette, à Dhaka (Getty images)

Je suis Niloy Nil. Arrêtez de tuer au nom de la religion

Le blogueur écrivait sous le nom de plume “Niloy Neel” sur Istishon (qui signifie “gare” en Bengali). Il collaborait à un blog collectif qui couvrait les questions politiques et sociales. Le blogueur expatrié Arif Rahman a précisé qu'il avait obtenu un mastère de philosophie de l'université de Dhaka en  2013.

Neel ne faisait pas mystère de ses opinions sur la laïcité et l'écrivait pour le site  Ganajagaran Mancha. Il demandait aussi la peine capitale pour les criminels de guerre de 1971. Le Dr. Imran H Sarkar, un dirigeant de Ganajagaran Mancha, a écrit sur Facebook:

‪#‎NiloyNeel‬ écrivait sur les droits des femmes, des minorités indigènes, de toutes les minorités. Il critiquait l'extrémisme religieux qui pose des bombes dans les mosquées et a fait des milliers de victimes civiles.

Il était l'une des voix qui parlait pour la justice sociale, la laicité, les droits humains, et demandait justice pour ‪#‎AvijitRoy‬. Il avait souvent été menacé par les militants extrémistes qui tentent de détruire ce pays par le terrorisme.

Les noms de ces blogueurs et d'autres qui sont menacés figurent sur une liste  de 84 personnes soumise à un Comité spécial du gouvernement par un groupe de musulmans conversateurs qui accusent les blogueur d'athéisme et d'être contre l'islam. Le gouvernement a bloqué les sites critiques et arrêté des blogueurs et des dirigeants religieux de la droite conservatrice, lors des manifestations #shahbag en 2013. Certains médias, dont des blogs connus de droite, ont même soutenu que tous les blogueurs étaient des athées qui “blessaient les sentiments” des Bangladais pieux. Onze blogueurs figurant sur la liste ont été assassinés ces deux dernières années.

Niloy était également actif sur Facebook, où il partageait ses opinions politiques et décrivait les menaces de mort dont il était l'objet. Le 15 mai dernier, il écrivait:

আমাকে দুজন মানুষ অনুসরণ করেছে গত পরশু। ‘অনন্ত বিজয় দাশ হত্যার’ প্রতিবাদে আয়োজিত প্রতিবাদ সমাবেশে যোগদান শেষে আমার গন্তব্যে আসার পথে এই অনুসরণটা করা হয়।

J'ai été suivi par deux personnes, il y a deux jours, quand je revenais à la maison après une manifestation pour demander justice pour le meurtre du blogueur Ananta Bijoy Das.

Il s'est rendu au poste de police pour déposer plainte  et a écrit :

D'abord, un policier m'a dit en aparté que la police n'enregistre pas d'habitude ce genre de plaintes car l'officier qui l'enregistre est alors responsable de la sécurité du plaignant. Et si la personne a un problème, le policier peut perdre son travail pour négligence envers ses devoirs.

Niloy, peu après, a retiré toutes ses photos de son profil Facebook, par mesure de précaution.

Golam Mortaza s'interroge sur l'inaction du gouvernement.

ব্লগার বা অনলাইন লেখকদের ‘নাস্তিক ‘ হিসেবে চিহ্নিত করে হত্যা করা হচ্ছে। এই হত্যাকারীদের বিরুদ্ধে ব্যবস্থা নেয়া মানে ‘নাস্তিক ‘ হত্যাকারীদের বিরুদ্ধে ব্যবস্থা নেয়া। নাস্তিকদের যারা হত্যা করছে, তাদের বিরুদ্ধে ব্যাবস্থা নেয়া মানে নাস্তিকদের পক্ষ নেয়া। সরকারের দৃষ্টিভঙ্গি এরকমই। সরকার বক্তব্যে কোনো রাখঢাক নেই। স্পষ্ট বক্তব্য ‘আমরা নাস্তিক হিসেবে পরিচিত হতে চাই না। ‘

Les blogueurs et auteurs qui publient en ligne sont taxés d'athéisme. C'est comme si prendre des mesures contre les tueurs devenait la même chose que prendre des mesures contre ceux qui tuent des athées. Sanctionner les meurtriers devient prendre parti pour les athées. Le gouvernement pense comme ça. Ils ne le cachent pas. Leurs actions disent  :  “Nous ne voulons pas être pris pour des athées”.

L'un des groupes puissants qui ciblent les blogueurs ‘laïcs’ est  Hefajat-e-Islam Bangladesh, un groupe islamiste fondamentaliste constitué en association au Bangladesh qui veut supprimer le droit des femmes à travailler à l'extérieur et a appelé à l'exécution des ‘blogueurs athées”.

Shaugat Ali Sago écrit sur Facebook:

৮৪ জন কেন ৮৪০০ ব্লগারের জীবনের চেয়েও সরকার যে নাস্তিকদের সমর্থক নয় সেটার প্রমান দেওয়া জরুরী। ৮৪ জন ব্লগারের জীবনের বিনিময়েও যদি হাটহাজারীর হেফাজতওয়ালারা খুশি থাকে, সরকারকে হেফাজতে রাখে- সেটিই বরং দরকার।

আশ্চর্য! হাসপাতালের মর্গে একেকটা লাশ যেমন একেকটা নাম্বার, মানে সংখ্যা মাত্র।একেকজন ব্লগারও যেন কেবল নাস্তিক মাত্র। তারা রাষ্ট্রের নাগরিকক নন- কাজেই রাষ্ট্রের কোনো প্রটেকশন তারা পান না, তারা মানুষ নন- তাদের কোনো মানবাধিকার নেই। আর হ্যাঁ, খুন হয়ে যাওয়া ‘ব্লগারটি’ নাস্তিক ছিলেন- এই কথাটি একবার মুখ দিয়ে বের করা গেলে, সেটি প্রচারে হেফাজত আর সরকারের সমর্থকরাও একাকার হয়ে যান।'ব্লগার নামধারী নাস্তিকরা দেশের স্থিতিশীলতা নষ্টের চক্রান্তে লিপ্ত, সরকারকে বিব্রত করতে চায়’- নিকট অতীতে কোনো কোনো এমপিকেওতো এমন কথা বলতে শুনেছি।

Pourquoi seulement 84? Même si le nombre de blogueurs assassinés s'élevait à  8400, il est plus important de prouver que le gouvernement n'aide pas les athées. Sii les vies de 84 blogueurs peuvent satisfaire le Hefajat-e-Islam Bangladesh et garder le gouvernement à l'abri  [des pressions politiques] alors, c'est ça qui est important.

Incroyable ! Les cadavres des blogueurs abattus dans les morgues sont juste des chiffres. Tous les blogueurs ne sont que des athées. Ils ne sont pas des citoyens du pays. Alors, ils n'ont eu droit à aucune protection. Ils ne sont pas humains. Ils n'ont aucun droit humain. Et oui, si vous pouvez établir que le blogueur assassiné était athée, tout le monde, dont le gouvernement, penche dans ce sens. Certains députés ont dit par le passé que  “par ces blogueurs, les athées troublent la stabilité du pays, ils veulent embarrasser le gouvernement.”

Jyotirmoy Barua, un avocat et activiste, écrit que les blogueurs du Bangladesh doivent s'unir :

রাস্তায় প্রতিবাদ করা ছাড়া আর কোন কাজে ব্লগারদের একাট্টা হওয়ার কোন ঘটনা এপর্যন্ত ঘটেনি। এটাই ব্লগারদের সবচেয়ে বড় দুর্বলতা। একটি সংগঠিত দল বা গোষ্ঠী না হওয়া সত্ত্বেও তারা দল বা গোষ্ঠী হিসেবে টার্গেট।

তাই সংগঠিত হোন- নয়ত বাঁচবেন না। প্ল্যাটফর্ম তৈরি করুন। প্রতিরোধ করতে শিখুন। প্রতিবাদে কাজ হবে না। দেশে আইনের শাসন নেই, তাই চেঁচিয়ে লাভ হবে না।

Jusqu'ici, les blogueurs n'ont pas réussi à s'unir, à part manifester dans la rue. C'est le point faible des blogueurs du Bangladesh. Ils ne constituent pas un groupe uni et cohérent. Mais ils sont ciblés comme groupe.

Alors, s'il vous plait, unissez-vous, ou vous ne survivrez pas. Fondez un groupe. Apprendez à vous défendre. Manifester ne sert à rien. Ce pays n'est pas un pays de droit, et pleurer ne sert à rien.

Statement claiming responsibility for Niloy's killing sent to media houses from the email ansar.al.islam.bd @gmail. com

Déclaration revendicant l'assassinat de  Niloy et envoyé aux médias par l'adresse  ansar.al.islam.bd @gmail. com

Selon des articles, Ansar-Al-Islam, la branche bangladaise de Al-Qaeda sur le sous-continent indien, a revendiqué le meurtre du blogueur Niloy, en le nommant ennemi d'Allah. Les témoins ont raconté qu'en fuyant l'appartement de Niloy, ses attaquants auraient hurlé  “Allah oh Akbar”.

Un courriel envoyé à des groupes de presse au Bangladesh contiendrait le message suivant : “Gloire à dieu ! Les soldats de  Ansar-Al-Islam [AQIS, branche du Bangladesh ] ont mené une opération pour abattre un ennemi de dieu et de son messager (que la paix soit avec lui). Son nom est Niloy Chowdhury Neel.”

Vendredi, la police a appréhendé le dirigeant de Hefajat-e-Islam, le Moufti Izharul Islam Chowdhury, dans une toute autre affaire. Outre son rôle dans le groupe extrémiste, basé à Chittagong, Hefazats Nayeb-e-Amir Izaharul est également le dirigeant du parti politique Nezame Islam, qui s'est opposé à l'indépendance du Bangladesh en 1971. Le programme politique de Hefazat propose d'imposer la peine capitale pour tous les athées du Bangladesh, en dépit du fait que les athées bénéficient des mêmes droits que les autres citoyens (ndlt : selon la Constitution).

En mai dernier, Global Voices avait publié un communiqué appelant à assurer la sécurité des blogueurs du Bangladesh et demandé au gouvernement de traduire les meurtriers en justice. Quelques heures après le meurtre de Niloy, le  Committee to Protect Journalists a publié une déclaration qui pose la question que tous les blogueurs et défenseurs des droits humains se posent :

Combien d'autres blogueurs doivent être assassinés avant que le gouvernement du premier ministre Cheikh Hasina agisse avec fermeté pour réprimer les violences et l'impunité ?

Allemagne : une bourse du travail en ligne pour les migrants, Workeer.de

vendredi 7 août 2015 à 16:42
Screenshot der Seite workeer.de

Capture d'écran du site  workeer.de

Capture d'écran de la première bourse du travail pour les migrants et les employeurs “qui ne veulent pas laisser passer leur chance”

Workeer est la première Bourse du travail spécialisée pour les migrants en Allemagne.

La plate-forme a vocation de devenir un espace commun aux migrants et aux employeurs, pour l'accès au marché du travail allemand et pour permettre une meilleure adaptation des travailleurs à la demande.

Cette bourse du travail a trouvé son origine dans un thèse de deux étudiants, David Jakob et Philipp Kühn, pour que les travailleurs migrants motivés, volontaires et souvent bien formés professionnellement puissent au travers de leurs histoires personnelles, leurs spécificités culturelles et leurs expériences enrichir durablement les entreprises.

Pour ses deux fondateurs, cette bourse a un fort potentiel, au delà de la mise en relation  des migrants et des employeurs. Ils insistent aussi sur le fait que l'intégration des migrants dans le marché du travail allemand pourrait produire un changement durable dans le climat social. Voici ce qu'ils écrivent sur leur site Internet:

Une entrée réussie des migrants sur le marché du travail est un succès pour la société dans son ensemble. Les migrants ne sont ainsi plus dépendants des prestations sociales, mais peuvent subvenir eux mêmes à leurs besoins. Comme contribuables, ils deviennent même acteurs de la performance économique de l'Allemagne. Il ne faut pas non plus sous-estimer l'amélioration du climat social produit par l'intégration réussie des migrants. Notre société ne peut que tirer profit d'une intégration réussie dans le marché du travail. 

La plateforme doit permettre de présenter les exigences et compétences particulières des migrants en recherche de travail. Un profil pourra ainsi être créé pour, par exemple, mettre l'accent sur des compétences linguistiques.

Les employeurs potentiels pourrons également dans le futur accéder à des conseils  spécialisés permettant de faciliter le franchissement des obstacles administratifs. Ce projet, encore en phase de rodage, devrait être officiellement en service à la fin de cette années 2015. Ses créateurs souhaitent que l'activité en cours soit prise rétroactivement en considération.

Les femmes afro-latinoaméricaines utilisent les réseaux pour célébrer plus de dix ans de luttes

vendredi 7 août 2015 à 16:33
"Dignidad, reconocimiento, saberes, sabores". Afiche de la celebración del 25 de julio en Medellín, Colombia. Imagen tomada del blog planeta-afro.org.

“Dignité, reconnaissance, savoirs, saveurs”. Affiche de la célébration du 25 juillet à Medeline en Colombie. Image tirée du blog planeta-afro.org.

[Sauf mention contraire, tous les liens de ce billet renvoient vers des pages web en espagnol]

Les mois de juin et juillet se sont distingués comme étant les plus importants dans la lutte pour les droits des afro-latinoaméricaines et afro-caribéennes, autour du 25 juillet, jour qui rend hommage à ces femmes en Amérique Latine. L'importance de ce jour de célébration repose sur le besoin d'obtenir la reconnaissance des combats auxquels les femmes afrodescendantes ont fait face au cours de l'Histoire. Il s'agit aussi de souligner le fait que ces oppressions sont vécues de manières différentes par les femmes et les hommes ; la combinaison du genre, de la race et de l'ethnie ainsi que la classe sociale aggrave  la relation de subordination. Le blog Makungu en parle de cette manière:

Cette journée […] nous amène à réfléchir sur la nécessité de reconnaître le concours des femmes afrodescendantes dans la construction de notre nation au niveau social, culturel, économique et politique ainsi que dans la lutte pour l'indépendance des pays d'Amérique Latine.

De même, il est nécessaire de voir la situation des femmes afrodescendantes comme une situation particulière car dans leur contexte et leur vie quotidienne s'ajoute le facteur du sexe qui peut aggraver leur situation de vulnérabilité et d'exclusion. Ce qui a également incité les femmes afrodescendantes à considérer les particularités de leur situation et à générer des idées revendicatrices.

Dés lors, les recherches pour améliorer les conditions de vie des femmes afrodescendantes dans cette région ont été discutées dans d'autres forums internationaux comme lors de la Réunion régionale des Amériques tenue à Santiago du Chili en 2000, en préparation de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée. A cette occasion, l'évènement fut, par ailleurs, important et historique pour la reconnaissance de l'existence d'un racisme structurel dans la région.

La déclaration de ce forum a permis de démontrer comment le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie se manifestent de manière différente envers les femmes, aggravant leur situation d'inégalité sociale, économique et culturelle. L'importance de ces moments de réflexion est soulignée dans le blog Feminismo Afrodiaspórico:

… les organisations de femmes afrodescendantes profitent du mois de juillet pour sensibiliser et communiquer sur les diverses formes d'oppression sexuelle et ethnique que subissent des millions de femmes dans cette région.

Un des exemples illustrés dans ce post est la lutte pour la dignité et la défense des droits des travailleurs domestiques qui s'est servie de cette journée de commémoration en 2012 pour annoncer ses objectifs:

Cette année s'appuie sur la campagne mondiale lancée par la Confédération Syndicale Internationale (CSI) “12 ratifications en 2012″ selon laquelle 12 pays devront avoir ratifié fin 2012, la Convention 189, adoptée par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les travailleuses et travailleurs domestiques. […] Des millions de personnes dans le monde, et particulièrement des femmes, travaillent comme travailleur domestique. Ces emplois sont mal rémunérés et très mal reconnus en tant que profession. Dans beaucoup de parties du monde le travail domestique n'est pas apprécié à sa juste valeur au regard de la contribution de ces travailleurs au développement des familles et des enfants.

Vers un rôle politique reconnu

Ces mouvements mènent à un autre élément important qui doit naître de la célébration du 25 juillet : la reconnaissance des femmes afrodescendantes en tant qu'actrices et composantes des politiques et des engagements gouvernementaux. Ce forum international, favorisé par les Nations Unies, pourrait même permettre d'identifier les peuples afrodescendants, notamment les femmes, comme un groupe prioritaire dans la lutte contre le racisme, la xénophobie et toutes formes d'intolérance analogues.

En Amérique Latine, l'exclusion des femmes afrodescendantes est palpable et se manifeste dans différents domaines de la vie quotidienne. Les femmes sont absentes de la sphère politique et du pouvoir économique mais sont par ailleurs surreprésentées dans les couches les plus pauvres de la société. La norme est à la pauvreté et la condition qui domine les peuples et les communautés afrodescentantes se fait encore plus pesante dans la vie des femmes. 

Ainsi, la célébration du 25 juillet représente une opportunité d'internationaliser le débat sur la situation des femmes noires, de mondialiser le mouvement et d'établir des programmes pour collaborer à la création de fronts communs dans la lutte contre la discrimination et l'exclusion. D'autres y voit également l'internationalisation du féminisme noir en ravivant la lutte des femmes de la diaspora comme l'indique Lucieane Reis dans le blog Blogueiras Negras [PT]:

O 25 de Julho internacionaliza o feminismo negro via aglutinação da resistência das mulheres negras à cidadania nas regiões em que vivem, principalmente as  opressões de gênero e étnico-raciais. Desta forma, essa data amplia e fortalece as organizações e identidade das mulheres negras, que vem construindo estratégias para o enfrentamento do racismo e do sexismo. Essa não é uma data qualquer  para nós mulheres negras, ele significa o rompimento com um feminismo que nunca nos contemplou. Resgata a luta das mulheres negras da diáspora, iniciada ainda na década 70, através das feministas negras em pontos diferentes da diáspora.

Le 25 juillet internationalise le féminisme noir grâce au renforcement de l'union entre les femmes noires où qu'elles vivent, surtout en ce qui concerne l'oppression de genre et ethno-raciale. Cette date propage et renforce les organisations et l'identité des femmes noires qui se sont consacrées à la construction de stratégies dans la lutte contre le racisme et le sexisme. Ce n'est pas n'importe quelle date pour nous les femmes noires: elle représente la rupture avec un féminisme qui ne nous a jamais prises en compte et elle rappelle la lutte des femmes noires de la diaspora, qui a également commencé à la fin des années 70 avec les féministes noires dans différentes parties de la diaspora.

De même, les organisations de femmes afrodescendantes de cette région créent des évènements et activent leurs réseaux plus particulièrement à cette époque pour éviter que des cas d'urgence passent inaperçus. Le 25 juillet 2014, par exemple, le blog Desacato Feminista avait participé à une campagne qui exigeait justice pour les femmes afrodescendentes assassinées à Buenaventura en Colombie:

“Aujourd'hui pas de célébration mais des accusations!” Image de la campagne de Desacato Feminista en défense des femmes victimes de violence à Buenaventura en Colombie. Cette campagne fut lancée à l'occasion de la Journée internationale des Afrodescendants et des Afrocaribéens.

Dans le cadre de cette même commémoration, se déroula fin juin, le premier Sommet des Femmes Leaders Afrodescendantes des Amériques dans la capitale du Nicaragua. Le résultat de cet évènement fut la création d'une plateforme politique qui, en lien avec la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, propose la construction d'un plan d'émancipation des femmes afrodescendantes ayant pour but de surpasser la discrimination, d'exiger l'application des traités internationaux et, enfin, de faire reconnaître cette plateforme au niveau mondial.

Le Réseau des Femmes Afrolatinoaméricaines et Afrocaribéennes quant à lui, né le 25 juillet 1992, continue sa lutte pour l'amélioration des conditions de millions de femmes noires en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Aussi, des dizaines d'organisations dans chaque pays de cette région du monde œuvrent pleinement pour acquérir plus d'influence en politique et une participation équitable dans le développement des sociétés latinoaméricaines.

La situation des afrodescendants en Amérique Latine et dans les Caraïbes n'a cependant pas fait preuve de changements décisifs. On espère que l'organisation sociale et l'internationalisation du mouvement afro stimulent les transformations structurelles pour cette population.

Une partie des débats et des réflexions menées le 25 juillet de cette année peut être visionnée sur YouTube grâce au travail de l'association de femmes afrodescendantes en Argentine, Teatro en Sepia, qui a présenté son œuvre “Afrolatinoamericanas…” après un débat que vous pouvez voir ci-dessous:

 

Les discussions, informations et débats en ligne (qui suivent et vont même au delà des célébrations du mois de juillet) peuvent être suivis sur Twitter  #Afrocaribeñas y #Afrolatinas. 

Fournir en électricité 620 millions de personnes en Afrique

vendredi 7 août 2015 à 11:06
Reliable electricity is coming to more of Sub-Saharan Africa. In this photo, a student studies in Zambia. Photo by Flickr user SolarAid Photos. CC-BY-NC-SA 2.0

Un réseau  électrique fiable est à mettre en place dans la majeure partie de l'Afrique subsaharienne . Cette photo montre un élève en train d'étudier en Zambie. Photo sur Flickr: SolarAid, CC-BY-NC-SA 2.0

 

Ce post de Tom Jackson a été  publié à l'origine sur Ensia.com, une revue en ligne qui met en exergue des solutions à l'oeuvre pour la préservation de l'environnement. Il est republié ici dans le cadre d'un accord de partage de contenu.  

En Afrique du Sud, les grandes villes sont touchées constamment par des problèmes de fourniture d'électricité, conséquence des délestages de la compagnie Eskom sur son réseau de distribution pour soulager la tension sur l'antique réseau électrique du pays. Des secteurs entiers de la ville du Cap et de Johannesburg restent, alternativement,  des heures sans électricité. C'est l'ultime solution, que Eskom est obligé d'utiliser régulièrement.

Au Nigéria, le plus grand fournisseur, MTN, dit avoir été obligé de stopper sa distribution régulièrement à cause d'un manque de diesel et de la plus basse production d'électricité à ce jour.

Des pénuries énergétiques chroniques de ce type affectent la totalité de l'Afrique Subsaharienne. Selon la Banque Africaine de développement, presque 620 millions de personnes, soit 60% de la population de la région, n'ont pas accès à un réseau électrique. Et celles qui en théorie y ont accès se voient imposer des prix élevé du fait d'une insuffisance de production et d'un manque de fiabilité. Le cabinet de consultants McKinsey va encore plus loin en estimant que toute cette région est économiquement sanctionnée par le manque d'énergie. 

Ce raisonnement  est pertinent : les pays qui ont un taux d'électrification inférieur à 80% de leur territoire ont toujours un PIB par personne inférieur aux autres pays,. L'augmentation de la production d'énergie est cruciale pour que l'Afrique atteigne ses objectifs élémentaires de développement. La méthode d'amélioration de la situation a également son importance:

- L'électrification doit-elle être focalisée sur le développement du réseau existant ou en dehors de lui?

- La priorité doit-elle aller aux combustibles fossiles ou aux sources d'énergie renouvelable ?

- Quel doit être le rôle des gouvernements, des entités régionales, du secteur privé et des initiatives communautaire?

La manière de répondre à cette question jouera un rôle important dans le caractère durable des infrastructures de production d'énergie dans la région à long terme et bien au-delà, et dans le bien-être de toute la planète. Elle nous aidera également à déterminer dans quelle proportion les nations de l'Afrique subsaharienne pourront répondre aux normes d'émission de gaz à effet de serre dans le cadre du processus de négociation sur le climat aux Nations-unies.

Système connecté à un réseau, système isolé, mini réseaux.

L'Afrique australe est le leader de la région avec un réseau installé de 58 GW dont 46 sont situés en Afrique du Sud.

L'Afrique occidentale produit 20 GW, l'Afrique orientale 8 et l'Afrique centrale 4 GW. Ces chiffres sont à comparer aux 80 GW du Royaume-Uni et aux 1060 GW des États-Unis. Ce déficit de capacité du réseau électrique joue un rôle  important dans la pénurie d'énergie.

Africa Energy 3

Graphisme de  Ensia

L'accès à l'énergie pour la population rurale d'Afrique subsaharienne non connectée à un réseau exigera des solutions décentralisées.

Pour l’Agence internationale de l'énergie (AIE), 315 millions de personnes vivant dans des zones rurales devraient accéder à l'électricité d'ici 2040. 220 millions le feront par le moyen de solutions décentralisées ou de réseaux à petite échelle qui normalement devront inclure une production locale d'énergie utilisant des générateurs diesel ou des énergies renouvelables.

Uvie Ugono, directeur et co-fondateur de “Solynta Energy”, qui installe des kiosques d'énergie solaire au Nigéria et au Gana, affirme que la décentralisation est sans l'ombre d'un doute le chemin à suivre, l'unique alternative viable étant donné les conditions précaires et peu fiables du réseau actuel :

Un investissement de trois millions de dollars sera nécessaire pour mettre aux normes l'infrastructure avec un niveau de production suffisant pour répondre aux besoins du continent. De plus, il faut prendre en compte des équipements de transmission qui ne correspondent pas à cet objectif. Il serait beaucoup plus simple de reconstruire carrément l'ensemble des structures….plutôt que d'essayer de réparer ou d'augmenter les capacités existantes”

Grant McDermott, un chercheur membre de l'école norvégienne d'économie, envisage la situation d'une façon un peu différente. Pour lui les grands réseaux électriques centralisés sont encore le moyen le plus efficace et le plus économique pour fournir de l'énergie aux économies modernes:

Un système de réseau électrique demeure encore la meilleure option, les solutions de productions décentralisées sont des options secondaires en l'absence de réalisation de la première…cette distinction est cruciale. Le fait qu'un déficit des réseaux électriques restreigne la croissance économique de beaucoup de pays en développement ne signifie pas qu'une alternative décentralisée puisse offrir une solution intrinsèquement meilleure.

Energie et écosystéme

Des débats similaires ont lieu à propos du choix entre combustibles fossiles et renouvelables. Malgré tout ce que l'on entend sur les énergies renouvelables, les combustibles fossiles continuent d'avoir une importance vitale.

 En Afrique Subsaharienne, selon la Banque Mondiale, le charbon produit  38% de la fourniture énergétique, le gaz, 31%, les centrales hydroélectriques, 18%, et le pétrole 10%.

Plus précisément, le gaz sert à produire 62% de l'électricité du Nigeria alors qu'au Kénya 46% de l'électricité est d'origine hydroélectrique et 19% géothermique. En Afrique du Sud, le charbon compte pour 94% de la production et la majeure partie du reste est d'origine nucléaire.

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Graphisme de  Ensia

Les combustible fossiles continueront probablement à jouer le rôle principal dans le futur énergétique de l'Afrique. Bien que l'on espère une baisse de l'importance du charbon , il existe, pour l'agence internationale de l'énergie (AIE), un potentiel pour environ 300 GW supplémentaires de capacité de production. L'Afrique sub-saharienne disposerait également d'un potentiel approximatif de 410 GW d'énergie provenant du gaz. De nouvelles découvertes de gisements de pétrole ou de gaz sont encore faites régulièrement sur les zones côtières. Malgré le débat actuel  sur les ressources renouvelables, les combustibles fossiles demeurent vitaux.

Ceci dit , Tony Seba qui travaille sur le thème “Esprit d'entreprise et énergie propre” à l'Université de Stanford en Californie, prévoit qu'à l'horizon 2030, le pétrole, le gaz, le charbon et l'énergie nucléaire deviendront des sources d'énergie redondantes dans un monde modifié par les sources d'énergies renouvelables. D'autres spécialistes sont plus prudents mais il est certain que la part des énergies renouvelables va devenir de plus en plus importante.  McKinsey prévoit que même sans mesure d'incitation plus de 25 % du total de la production énergétique de tout le continent africain en 2040 proviendra de sources propres comme l'énergie géothermique, hydraulique, solaire et éolienne.

L'Agence internationale pour l'énergie (AIE) estime que l'énergie solaire alimentera les réseaux isolés et les mini-réseaux des zones rurales de la région à l'horizon 2040 et qu'elle sera responsable de plus de 30% de l'augmentation de capacité de production entre 2030 et 2040.

Pour Sachi DeCou, qui dirige l'entreprise d'énergie solaire Juabar, en Afrique orientale, ceci est fondamental pour le futur énergétique du continent :

Il est clair que ce n'est pas la solution unique mais c'est bien une part importante de l'énergie de l'écosystème qui donnera un accès à l'électricité à des millions de personnes et de commerces qui actuellement disposent pas d'un système électrique fiable et cohérent.

L'exemple de l'Afrique du Sud montre ce qui pourrait être le début d'un changement dans cette direction. Très dépendant du charbon, le gouvernement est en train d'explorer la région semi aride du Muito pour augmenter ses capacités en combustibles fossiles. Mais dans le même temps le gouvernement se lance dans des investissements significatifs – notamment par le biais d'un processus d'enchères publiques pour la production indépendante d'énergie renouvelable ( REIPPP dans le sigle en anglais) – qui placent le pays parmi les 10 meilleurs producteurs d'énergie solaire du monde dans la liste  Wiki-Solar. Une augmentation de la capacité d'énergie nucléaire est également à l'ordre du jour. 

 Des investissements nécessaires

L'unique certitude est la nécessité de faire des investissements en Afrique subsaharienne dans tous ces domaines.  Si chaque pays construisait ce dont il a besoin, nous estimons que la région aurait besoin d'un financement de 490 milliards pour la production et de 345 milliards pour la distribution.

C'est ce qu'annonce McKinsey.

Un investissement réparti entre des réseaux, des systèmes isolés, les combustibles fossiles et des renouvelables pourrait accélérer l'électrification du continent africain si une collaboration adéquate se mettait en place.

Les premiers pas dans cette direction ont déjà été fait, mais pas, selon les bureaux d'études, à la vitesse nécessaire. Des programmes de réforme commencent à améliorer l'efficacité de la fourniture au réseau électrique. Les gouvernements commencent, sans hâte, à lever les barrières qui s'opposent aux investissements, comme des règlementations et  contrôles rédhibitoires, à soulager la charge du financement. Selon l'AIE, la capacité de production du réseau électrique en Afrique devrait quadrupler d'ici 2040.

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Graphisme de Ensia

L'AIE estime également que 950 millions d'africains auront accès à l'électricité d'ici 2040, mais aussi qu'au moins 500 000 d'entre eux demeureront sans. Cependant, l'agence ajoute que ce défi peut-être relevé.

Les entreprises de recherche et les responsables des sociétés qui travaillent dans le secteur énergétique sont d'accord pour dire que les ressources et les solutions existent. Le rapport “Power, People, Planet: Seizing Africa’s Energy and Climate Opportunities” rendu public à la mi-mars par l'ex secrétaire général de l'ONU Kofi Annan sur le schéma de développement de l'Afrique recommande une augmentation dix fois plus importante de la production énergétique et demande aux gouvernements de mettre en place une véritable “révolution énergétique” pour connecter la population qui ne l'est pas et répondre aux besoins des consommateurs, des entreprises et des investisseurs. L'intégration des petits systèmes électriques au sein des plus grands dans des zones de partage appelées “Power Pools” est un bon exemple et pourrait être à l'origine de modification de fonctionnement permettant d'économiser 40 milliards de dollars, ouvrant la porte à un usage plus efficace des ressources électriques.

L'électrification de l'Afrique est un processus en cours avec des résultats certainement prometteurs. De petits ajustements dans la stratégie permettrait d'avoir plus rapidement “la lumière”.

Tom Jackson vit en Afrique. Journaliste scientifique (technologie, énergie et entreprises)  il est co-fondateur de Disrupt Africa. Il passe son temps entre les pôles régionaux africains que sont les villes du Cap, Johannesburg, Nairobi, Lagos et Le Caire. Il tweete à @TomJackson1988.