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Inde : Les maris devront-ils rémunérer leurs femmes pour les tâches ménagères ?

dimanche 16 septembre 2012 à 00:20

[Les liens renvoient vers des pages en anglais] Le Ministère de la Femme et du Développement de l'Enfant de l'Union Indienne réfléchit à un projet de loi qui, s'il était voté par le parlement, ferait l'obligation légale aux maris de verser une part de leur revenu mensuel à leurs épouses femmes au foyer en rémunération de leur travail ménager.

En application du projet du Ministère, un cadre est élaboré qui permettra de chiffrer le travail produit par les ménagères en termes économiques puis la reconnaissance de cette contribution à l'économie en rémunérant les femmes au foyer pour leur labeur.

Le projet de loi désignerait les ménagères du terme “ingénieures du foyer“. Le ministre Krishna Tirath indique que la somme, qui se situerait quelque part entre 10 et 20% du salaire mensuel du mari, ne devrait pas être vue comme un salaire pour les tâches ménagères, mais plutôt comme des honoraires ou un équivalent.

Tandis que le ministre y voit un progrès dans l'autonomisation des femmes, l'idée est débattue avec fougue, hors ligne comme en ligne.

A woman washing clothes. Image by Neil Moralee CC BY-NC-ND 2.0

Une femme fait la lessive. Image de Neil Moralee CC BY-NC-ND 2.0

Certains trouvent que “mesurer la valeur du travail non payé à la maison est conceptuellement justifié et vaut la peine d'être tenté”, néanmoins, rendre obligatoire pour les maris de verser un pourcentage fixé de leur salaires en échange de ce travail est peut-être un mauvais moyen pour y arriver.

D'autres se demandent comment il sera possible de mettre une ‘étiquette de prix' sur toutes les tâches effectuées dans le foyer et comment une telle loi serait appliquée, étant donné les interrogations variées qui ne manqueront pas de surgir dans son sillage.

Et les questions, on les pose déjà. Par exemple, LordRaj demande :

  • Est-ce que vous suggérez une relation employé-employeur dans le couple marié ?
  • Qui va décider de l'horaire de travail et de la fiche de poste ?

Sur Ground Report, une plate-forme ouverte d'actualités, D. Chaitanya esquisse quelques questions plus précises sur ce thème, dont on voit débattre passionnément aussi bien hommes que femmes. Ainsi :

  • Si à la place de l'épouse, c'est la Ia femme de ménage qui s'acquitte du travail quotidien de la maison, comment faut-il alors traiter la femme de ménage ? La femme de ménage ne devrait-elle pas être traitée à égalité avec l'épouse ? (Dans de tels cas) qui aura droit à ce montant de 10 ou 20% ?
  • Si 10 ou 20% du salaire sont déposés au nom de l'épouse, qu'en est-il de la pension alimentaire à l'épouse, si elle quitte le mari et lui fait un procès pour pension alimentaire ?
  • Cette loi va-t-elle créer de nouveaux accrochages financiers entre maris et femmes ? Comme avec l'article 498-A du code pénal, les lois sur les pensions alimentaires et les violences domestiques, y aura-t-il aussi des femmes qui abuseront de cette loi-ci ?

La blogueuse Surya Murali se demande elle aussi comment les autorités se proposent de faire appliquer une telle loi. Elle écrit sur son blog :

 Je suis pour l'amélioration du statut des femmes, et aussi leur indépendance financière… (mais) ma plus grosse question à ces législateurs est comment prévoient-ils d'appliquer l'idée ? S'ils s'y prennent de façon à ce que le mari partage un pourcentage de son revenu avec sa femme pour le travail de celle-ci, je ne vois pas en quoi cela améliorera la situation économique de la maison ou comment cela rendra la femme indépendante et plus forte. Le revenu brut restant le même, l'économie du ménage est inchangée. Les maris les plus responsables, à mon avis, partageraient de toute façon les charges courantes du ménage avec leurs femmes… si ce n'est pas le cas, ce n'est pas ce genre de combine qui va améliorer l'équation conjugale de ces ménages.

Sur iDiva, Archana Jayakumar demande :

Est-ce que tout ça ne va pas faire d'elle juste une simple domestique ?

Un avis que partage Sunita sur Supari.org en appelant ce projet de loi une “mesure destructrice de la famille” de la part du gouvernement. Et LordRaj de conclure :

Sous couvert de ‘développement et de bien-être' des femmes, tout ce que vous avez fait c'est d'encourager un parti pris contre les hommes.

Les mouvements de défense des droits masculins opinent dans ce sens. Vicky Nanjappa relève :

Une proposition de mettre de côté une part du salaire du mari pour la donner à la femme a rencontré une vigoureuse opposition des mouvements de droits masculins…La ‘Fondation Sauver la Famille’ a écrit une lettre à Krishna Tirath, le ministre de la Femme et du Développement, en vue d'un retrait immédiat du projet. La fondation, qui représente une quarantaine d'organisations différentes d'hommes à travers le pays, a qualifié le projet d'unilatéral.

The Cursed Indian Male ('le mâle indien maudit') se sent apparemment déjà sous pression, et se lamente :

Avec de telles incitations, pas étonnant que beaucoup d'épouses préféreront se contenter de rester oisives et obtenir des allocations sans contrepartie de leurs maris, avec la gracieuse bénédiction de la justice indienne. Et tout ça sous prétexte de promotion de la femme

D'autres font tout de même meilleur accueil au projet, pour des raisons diverses. Par exemple, dans une discussion sur le Defence Forum India, Yusuf semble content. Il écrit :

En fait cette nouvelle est de la musique à mes oreilles. Ça me donne plus de moyens de réduire mes impôts. :-)

La blogueuse Surya Murali enchaîne en proposant ce qu'elle voit comme une solution plus concrète à la question, une suggestion qui profitera vraiment à la femme sans la faire entrer dans une hiérarchie “employeur-employée” au sein de la famille :

Que le gouvernement élabore une méthode pour évaluer économiquement les ménages et donner aux femmes au foyer / maîtresses de maison une allocation. Ce qui laisse de côté complètement le mari comme intermédiaire et est un accord direct entre ceux qui veulent que les femmes au foyer soient autonomisées, et ces dernières. A mon sens, non seulement cela aiderait les femmes à être indépendantes, mais cela améliorerait aussi la qualité générale de vie dans les ménages qui autrement peinent à joindre les deux bouts. Ainsi, les deux objectifs de soutien économique et de promotion féminine seraient réalisés.

InfoQueenBee approuve et va plus loin :

Au lieu de faire une loi pour pourvoir au ‘salaire’ de la maîtresse de maison, on peut créer d'autres systèmes, comme une assurance vie minimale/obligatoire légale, l'assurance-maladie, des placements, etc… pour les femmes au foyer et les enfants.

En attendant de voir le sort de la proposition ministérielle, le débat sur le mari contraint à payer à son “ingénieure de la maison” des ‘honoraires' pour le travail ménager a encore de beaux jours devant lui.

Image de vignette de Todd Berman (TheArtDontStop.org) CC: BY-NC-SA 2.0

Tadjikistan : Un chanteur (des louanges de Poutine) qui énerve

samedi 15 septembre 2012 à 23:01

Le chanteur tadjik Tolibzhon Kurbankhanov est une star de la Toile. Ses trois clips disponibles cette année sur YouTube totalisent des centaines de milliers de vues, et il est régulièrement invité dans les shows télévisés. Pourtant, malgré cette popularité galopante sur Internet, le chanteur n'a pas que des admirateurs au Tadjikistan. La plupart de ceux qui y ont entendu Kurbankhanov trouvent que c'est un bouffon et n'ont que mépris pour lui. En cause, des chansons du jeune artiste qui exaltent les bienfaits de Vladimir Poutine.

Trois hits

Global Voices a parlé [en français] de la première vidéo de Kurbankhanov “ВВП“, postée sur YouTube en février et devenue virale aussitôt. Apparue presque un mois avant les élections présidentielles et appelant Poutine, le principal candidat aux fonctions présidentielles, “l'envoyé de Dieu” et “le sauveur du pays”, la chanson a tout de suite été un hit. Ce qu'il faut savoir, c'est que la vidéo a provoqué de nombreux débats autour de cette question : la chanson fait-elle l'éloge de Poutine ou le tourne-t-elle en dérision ?

Après la victoire électorale de Poutine, Kurbankhanov a écrit une autre chanson, “Merci, mon Dieu, pour [nous avoir envoyé] Vladimir“. Dans laquelle il déclare que le président russe nouvellement élu, “héros” et “idole” de l'interprète, a été “choisi par les cieux”.

Dans un talk-show à succès sur la chaîne NTV, Kurbankhanov a dit qu'il espérait interpréter cette chanson pour l'investiture de Poutine. Faisant la lumière sur ses origines, le chanteur a aussi révélé qu'avant de venir s'installer en Russie à la recherche d'un meilleur emploi, il vendait des voitures au Tadjikistan. Pour expliquer son adoration du leader russe, il a avoué qu'en 2010 il avait obtenu la nationalité russe.

Le 6 septembre, un nouveau titre de Kurbankhanov a fait son apparition sur YouTube, comptabilisant en trois jours plus de 100.000 vues. Son nouveau hit, “Bon jubilé, monsieur le Président“, exalte la mère de Poutine et appelle les Russes a fêter le 7 octobre le cinquantième anniversaire présidentiel. Plus loin (2:28), Kurbankhanov déclame : “Chers amis, respecter les dirigeants de ce pays, c'est respecter notre mère la Russie. Respectez-le comme je le respecte. Respecte-le, Russie.”

Les réactions au Tadjikistan

Les internautes tadjiks étaient restés perplexes devant les deux premières chansons de leur compatriote. Bien que les deux vidéos se soient attiré des qualificatifs en langue tadjike peu flatteurs sur YouTube, ces derniers se sont perdus dans le flot des commentaires russes. Cette fois, les réactions à la dernière vidéo montrent bien que beaucoup dans le pays se sentent irrités par ce qui leur semble une “basse flagornerie” et le “manque de patriotisme” du chanteur.

Sur le site TopTJ.com qui annonce la sortie de la nouvelle chanson de Kurbankhanov , l'utilisateur “Kayfalon” a écrit ceci : [Nous avons conservé l'orthographe et la ponctuation des auteurs]

Лишить гражданства Таджикистана!!! Пускай остается в росии. Мразь и позор Таджиков.

Il faut lui retirer la nationalité tadjike ! Il n'a qu'à rester en Russie. Cette ordure est la honte des Tadjiks.

L'utilisateur “KFRN” ajoute:

Путина в России не больно уж и любят сами русские, а теперь представьте что думают о таджиках русские когда смотрят этот клип…

Poutine n'est déjà pas trop aimé par les Russes de Russie, alors imaginez ce qu'ils pensent des Tadjiks en voyant le clip…

Dans le groupe Facebook le plus important du Tadjikistan, “Platforma” [Plateforme] Abdumannon Cheraliev propose ceci:

Предлагаю объявить Толибчона Курбонхонова персоной нон грата и потребовать у властей лишить его гражданство и не пускать в страну. Подхалимы которые облизывают своих, еще терпимы, а он опозорил весь Таджикистан.

Je propose de déclarer Tolibzhon Kurbankhanov persona non grata et d'exiger des autorités qu'elle le déchoient de la nationalité tadjike et lui interdisent l'entrée dans le pays. Faire de la lèche aux dirigeants de son propre pays, passe encore, mais lui, il déshonore le Tadjikistan.

Au milieu de ce flot de commentaires hostiles, Zhasur Achumov recommande de ne pas prendre le chanteur au sérieux :

Ну, не знаю. В России к нему относятся как к дебилу, не больше не меньше. Пусть поёт. У меня собака тоже всю ночь под окном лает - никого ведь не позорит )

Bon, je ne sais pas. En Russie il est considéré comme un débile, ni plus ni moins. Qu'il chante donc. Mon chien aussi aboie toute la nuit sous ma fenêtre, et ça ne déshonore personne.

Pendant que les utilisateurs de Facebook continuent à discuter d'un châtiment adapté à la “flagornerie” de Kurbankhanov envers la Russie, Achurov fait encore une proposition :

Ему нужно мягко так подсказать, что он смешон. Например, обьявить какую-нибудь интернет-премию “Шут Года” и вручить ему ее - сразу во всех номинациях.

Il faudrait lui faire comprendre gentiment qu'il est ridicule. Par exemple, créons le Prix Internet du “bouffon de l'année” et donnons-le-lui directement, toutes catégories confondues.

Espagne : Le modèle d’investissement des grandes fortunes fait la Une

samedi 15 septembre 2012 à 20:03

[Tous les liens de ce billet renvoient à des pages web en espagnol, sauf mention contraire.]

Les discussions concernant les sociétés d’investissement à capital variable [fr] (SICAV) ont repris cet été en Espagne, où certaines entreprises et personnalités utilisent cet outil fiscal collectif pour éviter de payer des impôts. En effet, dans ce pays, les SICAV bénéficient d’un traitement fiscal particulier : elles ne sont imposées qu’à hauteur de 1 % de leurs bénéfices.

Il y a quelques mois, Guillermo Rocafort, professeur de droit et d’économie, a publié un livre intitulé SICAV, paraíso fiscal [« SICAV, paradis fiscal »], dans lequel il explique les détails de cet outil, créé pour éviter que les grandes fortunes ne retirent leur argent massivement d’un pays à la recherche de régimes d‘imposition plus favorables.

Dans une interview accordée à Periodista Digital, Guillermo Rocafort, explique que l’un des plus grands problèmes avec les SICAV en Espagne est qu’une grande partie de leur capital est investi à l’étranger et ne contribue donc pas à stimuler l’activité économique du pays, contrairement aux SICAV françaises ou allemandes qui utilisent le leur de manière plus « patriotique », justifiant d’une certaine manière les avantages fiscaux dont elles bénéficient.

Dans cette vidéo de , mise en ligne le 2 janvier 2012, vous pouvez découvrir l’interview de Guillermo Rocafort :

 

La loi établit que chaque SICAV doit comprendre au minimum 100 actionnaires. Toutefois, dans les faits, il suffit de nommer un série d’hommes de pailles, populairement appelés mariachis, pour que la SICAV soit contrôlée par une seule personne ou un seul groupe. Les personnes usant de cet outil d’investissement sont généralement bien gardés, mais dans son livre, Guillermo Rocafort révèlent le nom de certaines personnalités et sociétés contrôlant des SICAV.

The Daughters of Charity, Prince of Asturias Award for Harmony 2005. Photo from the Prince of Asturias Foundation

Filles de la Charité, prix Prince d’Asturie 2005. Photo de la fondation Principe de Asturias.

Il nomme notamment les propriétaires de grands groupes tels que Zara, Pronovias ou Mango ou des personnalités du monde sportif, dont les footballeurs Fernando Hierro et Iván de la Peña. Il cite également l’homme d’église, Ángel Vallejo, des organisations ecclésiastiques telles que Hijas de la Caridad [« Filles de la Charité » !] ou Hermanos Hospitalarios [« Frères de l’ordre hospitalier »] et des personnalités comme le réalisateur Pedro Almodóvar et l’infante Pilar de Borbón, sœur du roi Juan Carlos.

Ce sont précisément ces deux derniers par qui le modèle des SICAV a refait la une durant l’été.

Le 3 mai dernier, journée mondiale de la liberté de la presse, le site web catalan Anuari Mèdia.cat [ca] publiait la liste des thèmes passés sous silence par les médias en 2011, rassemblant 15 reportages concernant des informations ayant fait l’objet de censure ou du moins peu couvertes par les médias au cours de l’année.

Le premier, intitulé Seis borbones y centenares de mariachis [ « Six Bourbon et des centaines de mariachis »], traitait de la SICAV gérée par l’infante Pilar de Borbón et ses cinq enfants.

Pilar de Borbón y Borbón - Dos Sicilias (…) a cinq enfants (…). Ceux-ci sont les uniques associés recensés de la SICAV (…). Le reste des actionnaires n’apparaît pas. Pour que la SICAV soit légale, il en faut au minimum 100. Labiérnago 2000 en a bien assez : 237 selon la Comisión Nacional del Mercado de Valores, mais 231 ne sont pas nommés. (…)

(…) Au terme de l’exercice 2001, les actifs de la SICAV de Labiérnago 2000 dépassait les 4,3 millions d’euros (…). En 2009, Labiérnago 2000 a réalisé un bénéfice de 392 970 euros et payé 930 euros d’impôts, selon les chiffres des registres. Et non, aucun zéro n’a été oublié. Pour vous faire une idée, si une entreprise fait un tel bénéfice, elle paye 100 000 euros d’impôts sur les sociétés. Si un individu gagne la même somme, plus de la moitié, environ 200 000 euros vont à l’État. (…)

Les affaires de l’infante Pilar de Borbón ne brillent ni par leur exemplarité, ni par leur transparence. La SICAV Labiérnago 2000 n’est pas l’unique affaire de l’infante. En effet, les sommes inverties dans cette société doivent bien provenir de quelque part, mais l’origine de sa fortune est inconnue. (…)

 

 

Les internautes se sont indignés sur Facebook :

Alberto Deza Rey : Voilà comment donnent l’exemple ceux qui sont supposés défendre le drapeau espagnol… Beurk !

Susana Martinez Lopez : Quels « patriotes » ! Et ensuite ils nous demandent de faire des efforts, que tous ensemble nous nous en sortirons. Quelle ironie !

 

La deuxième information à ce sujet est apparue à la fin du mois d’août, sur le site El Aguijón et concerne le réalisateur Pedro Almodóvar :

Pedro Almodóvar. Taken from Listal.com, under their conditions of republication.

Pedro Almodóvar. Photo de Listal.com, reproduite selon les conditions de republication du site.

(…) Selon les informations en possession du journal en ligne El Aguijón, les opérations financières de la SICAV de Pedro Almodóvar sont examinées de près depuis environ une années par les autorités espagnoles qui étudient les revenus obtenus par le réalisateur à l’étranger Ceux-ci pourraient avoir été bloqués par la SICAV ou d’autres investissements et affaires, de manière à ne pas être frappé d’impôt. (…)

 

Bien évidemment, cette information n’est pas passée inaperçue. Les internautes, tels que Ismael Asperilla l’ont commentée sur Twitter.

‏@IsmaelAsperilla: @Riikkki Ah, Almodovar, celui qui possède un SICAV et qui est accusé de blanchiment d’argent ? Allons, et il est inquiet par la hausse de la TVA ?

 

Joaquín A. de Toledo, Miguel Rivas et Tomas Harrow montre du doigt le manque de cohérence entre les positions politiques et le style de vie du réalisateur :

@carlossavedra: Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est la gauche caviar : la SICAV de Pedro Almodóvar sous la loupe de la justice pour évasion fiscale et blanchiment d’argent est en le meilleur exemple.

@gauchiberrimo: GAUCHE POLITIQUE CONTRE DROITE ÉCONOMIQUE : La SICAV de Pedro Almodóvar soupconnée de blanchiment. | Journal El Aguijón http://www.diarioelaguijon.com/noticia/4486/LOS-AGUIJONAZOS/La-SICAV-de-Pedro-Almodovar-investigada-por-evasion-de-impuestos-y-blanqueo.html

‏@ThomasHarrow: #Almodovar, celui qui ne paient pas d’impôts grâce à sa #Sicav, utilise un aéroport public payé par le peuple pour son film. Sale gauchiste hypocrite !

Algérie : Les manifestations anti-US en retrait par rapport aux autres pays arabes

samedi 15 septembre 2012 à 19:26

L’appel  sur Facebook pour un grand rassemblement devant l’ambassade US à Alger s’est avéré être un pétard mouillé

Ce titre d’un article publié par www.algerie1.com synthétise l’actualité algérienne de ce vendredi 17 septembre où des représentations occidentales, notamment américaines, ont été la cible des manifestants dans plusieurs points dans le monde arabe, suite à la diffusion sur You tube du film « Innocence des musulmans » portant atteinte au prophète Mohamed. La presse algérienne, à l’exception d’un titre arabophone, en l’occurrence www.echouroukonline.com , a accordé très peu de place à l’événement ou à son avortement plus exactement. Ainsi, www.elwatan.com a titré:

Tentative de marche avortée à Alger.

Sur le même sujet, ce titre a relevé qu’une centaine de manifestants ont dénoncé le film incriminé à Oran, seconde ville du pays. En effet, se heurtant à un dispositif policier impressionnant, des dizaines de manifestants à Oran se sont contentés d’accrocher une banderole où ils ont repris un slogan diffusé par les chaînes de télévision satellitaires arabes. L’autre grand titre de la presse francophone, www.liberté-algerie.com, a préféré se consacrer aux événements du Caire, Tunis, Sanaa, Khartoum, en ignorant volontairement les tentatives de marches à Alger et Oran notamment. Quant à « Echourouk », site connu pour ses sympathies avec les islamistes, il a estimé [ar] que:

 Les algériens se sont levés pour venir au secours du prophète.

Le jeudi 16 Septembre, ce site a pratiquement pris en charge les appels qui ont circulé sur la toile appelant à des manifestations contre la représentation diplomatique américaine à Alger. Ce titre, le plus grand tirage de la presse algérienne puisqu’il avoisine un demi-million d’exemplaire jour, se distingue aussi par le nombre de commentaires de ses articles par son lectorat. Sur ce sujet, plus de 200 lecteurs ont émis un avis; certains sont partis jusqu’à assimiler les forces de l’ordre qui ont empêché les manifestations aux forces israéliennes qui interdisent aux palestiniens l’accès à l’esplanade de la mosquée d’El Qods (Jérusalem) chaque vendredi.

Par ailleurs, l’avertissement émis par l’Ambassade américain à Alger aux citoyens américains d’éviter de circuler en Algérie a suscité l’attention de certains journaux, notamment des onelines. TSA (www.tsa-algerie.com) s’est interrogé sur le mutisme des autorités algériennes concernant cette alerte de la diplomatie américaine. Samir Allam écrit :

Depuis mercredi, les critiques à l’égard de la position algérienne se multiplient dans les réseaux sociaux et la presse. L’Algérie a réagi via le ministère des Affaires étrangères. Mais contrairement aux autres pays, ni le président de la République Abdelaziz Bouteflika, ni son Premier ministre, n’ont commenté publiquement l’affaire.

Dans le même papier, ce journal a annoncé que Ali Bel Hadj, le numéro deux du FIS (parti islamiste dissout) a tenté de protester devant le siège de l’ambassade US à Alger, ce qui lui a valu d’être embarqué par la police. De sa part le site www.dna-algerie.com s’est focalisé sur l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis et l’incendie d’une école américaine dans la même ville. Il n’a pas pipé mot sur les tentatives de manifestations à Alger et ailleurs. C’est aussi le cas de www.algeriepatriotique.com qui, en plus des heurts survenus à Tunis, a traité la question en accordant la parole à une spécialiste qui a à son tour renvoyé les extrémismes dos à dos. Sonia B a ajouté sur les appels à manifestations:

Les Algériens ne sont pas tombés dans le piège de la violence qui ne fait que ternir davantage l’image du monde musulman. De leur côté, plusieurs imams ont dénoncé les manifestations violentes qui secouent plusieurs pays arabes et musulmans

Sur les réseaux sociaux, on relèvera une petite guéguerre entre ceux qui ont appelé à investir la rue et ceux qui ont au contraire prôné la modération et  le self contrôle. Ainsi la page facebook 123 viva l’algerie, qui s’est distinguée en janvier 2011 en prenant position contre ce qu’on a nommé « le printemps arabe » a encore une fois assumé le rôle de pompier. Au même moment, d’autres facebookers ont tenté de mobiliser pour faire sortir les citoyens dans la rue. Signalons que toutes les mosquées d’Algérie, un média qui a son audience, ont tous dissuadé les musulmans lors de la prière du vendredi et ont appelé à la retenue.

Est-ce que le fait que la rue algérienne ne s’est pas alignée sur Tunis, Benghazi, Le Caire, Khartoum,… nous autorise à évoquer « l’exception algérienne », lourdement martelée lors du printemps arabe ? C’est un autre débat.

Global Voices remporte un prix Highway Africa

samedi 15 septembre 2012 à 17:30
Highway Africa Award for Global Voices

Parmi les lauréats : Dorothée Danedjo du Cameroun avec  Ndesanjo Macha de Global Voices. Photo Ettione Ferreira (utilisée avec autorisation)

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