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La Syrie à nouveau connectée à Internet

samedi 1 décembre 2012 à 18:06

[Liens en anglais] La Syrie à nouveau connectée à Internet, ou tout au moins, certaines régions de la Syrie le sont, selon les Syriens expatriés qui essayaient désespérément de se connecter avec leurs proches durant ces trois jours de blackout sur Internet et de toutes les communications.

Rime Allaf annoncé la nouvelle sur Twitter :

@rallaf: Plusieurs amis syriens viennent de réapparaître en ligne depuis Damas, bienvenus ! #Syria

La blogueuse Razan Ghazzawi s'est exclamée :

@RedRazan:ce qui arrive en ce moment sur FB [Facebook] est extraordinaire : nos amis publient en ligne maintenant, nous regardons notre page Facebook avec joie. #InternetBackinSyria #Syria

Elle ne cache pas sa joie :

@RedRazan:  Je suis en train de parler avec plusieurs amis qui vivent à Damais. Je parle comme une gosse, mais je suis juste tellement contente ! #InternetBackInSyria #Syria

Elle a ajouté :

@RedRazan: En ce moment, beaucoup de Syriens postent sur Facebook  ce statut “Imaginez à quel point nous serons heureux quand Assad tombera”,  #InternetBackInSyria #Syria

De son côté, Brian Whitaker a plaisanté :

@Brian_Whit: On est samedi, et Asma veut faire du shopping en ligne #syria

Asma Al Assad, l'épouse de Bachar Al Assad, à la réputation de faire beaucoup d'achats sur Internet.

Un site d'information majeur bloqué au Tadjikistan

samedi 1 décembre 2012 à 16:39

Quatre jours après avoir bloqué l'accès à Facebook [en anglais], les autorités tadjik ont donné l'ordre [en anglais] aux fournisseurs d'accès à Internet et aux opérateurs de téléphonie mobile de faire de même pour le service tadjik de Radio OzodiRFE/RL. Ce site est l'une des sources d'informations majeures en langue tadjik. Le blogueur Temur Menguiev avertit les autorités [en russe] que les tentatives de restriction de l'accès aux médias indépendants pourraient bien se retourner contre eux :

Plus les murs qu'ils érigent pour couper les gens du monde extérieur sont hauts, plus les gens seront disposés à détruire ces murs et à en récupérer les briques pour ensevelir ceux qui les ont construits.

Photo : De Jérusalem à Damas

samedi 1 décembre 2012 à 15:29
#This_Is_Damascus.. The Syrian revolution flag flies high in Jerusalem

#This_Is_Damascus..(Ceci est Damas) Le drapeau de la révolution syrienne flotte sur Jerusalem. Photo partagée sur Twitter par  @prometheus_92

Sur Twitter, @prometheus_92 partage cette photo du drapeau de la révolution syrienne, près du Dôme de la mosquée du rocher de Jérusalem, qu'il a posté sous le hashtag arabe #هنا_دمشق (qui existe aussi en anglais :#This_Is_Damascus). Le but de ce hashtag est d'attirer l'attention sur la coupure d'Internet en Syrie, au troisième jour du black-out des communications que connait ce pays.

L'esprit de Meles Zenawi hanterait-il les Éthiopiens ?

samedi 1 décembre 2012 à 14:09

[[Liens en anglais sauf mention contraire] Cela fait trois mois que Meles Zenawi, le Premier ministre éthiopien, a été officiellement déclaré mort à l'âge de 57 ans, [français] après des mois de spéculations quant à son sort. Toutefois, le fantôme de Meles Zenawi ne montre aucune intention de relâcher son emprise sur les Éthiopiens, d'abord à travers ses portraits affichés dans les rues d'Addis-Abeba et de toutes les grandes villes, les villes et les villages ruraux.

Son héritage continue à faire objet de débats dans divers médias internationaux, et les Éthiopiens eux aussi ont pris l'habitude de consulter les médias sociaux tels que Facebook et Twitter pour réfléchir à cet héritage.

Analysant les côtés noirs de l'héritage de Zenawi, Kirubel Teshome se demande pourquoi de nombreux Éthiopiens ne parviennent pas à le replacer dans le contexte actuel.

Portrait of the late Meles Zenawi at Meskel Square in Addis Ababa, Ethiopia. Photo courtesy of Endalk, used with permission.

Portrait du président décédé Meles Zenawi sur la place Meskel à Addis Ababa, Ethiopie. Photo Endalk, utilisée avec permission.

Kirubel a écrit [lien actuellement indisponible] :

J'avais l'habitude de me poser des questions à propos des gens qui haïssaient profondément Mme Genet Zewde lorsqu'elle était ministre de l'Éducation, mais qui aiment Meles, des gens qui détestent Bereket Simon mais admirent Meles, ceux qui détestent la télévision éthiopienne mais ont un mot gentil pour Meles, ceux qui méprisent les Telecom éthiopiens mais adorent Meles. Maintenant qu'il est mort, on nous dit qu'il a été le penseur et l'homme de toutes les entreprises que le pays a réalisé ces deux dernières décennies, pouvez-vous au moins avoir la décence de les laisser en paix, et de blâmer l'homme qui était derrière toutes ces dégénérescences, de dénoncer l'héritage qu'il a laissé ? Si lui seul mérite tous les louanges, ne devrait-il pas porter également tout le blâme ?

A propos d'un des grands chapitres peu glorieux de l'héritage Zenawi, Abiye Teklemariam a écrit :

Un tribunal éthiopien vient de condamner Bekele Garba, Olbana Lellisa et d'autres pour actes de terrorisme. C'est le pays que nous avons, c'est le pays que nous avons ! Je suis sûr que beaucoup de gens qui chantaient les louanges de feu notre Premier ministre, immédiatement après sa mort, ne savent même pas qui sont ces gens.

Cependant, certains considèrent Meles Zenawi un leader visionnaire et pensent que son héritage doit être préservé. Dans un billet sur Facebook [en], Jossy Romanat raconte une conversation qu'il a eue sur l'héritage de Meles Zenawi avec un ami :

Une conversation, dimanche, entre mon ami (MF) et moi.

MF: Pensez-vous que le PM. Meles Zenawi, était un grand leader?
ME: Oui, en effet ! Il était un grand leader et probablement le meilleur que l’Éthiopie ait vu jusqu'à présent. Toutefois, cela ne veut pas dire qu'il n'était pas irremplaçable, comme vous le croyez toujours.

MF: Si vous pensez que le PM Meles était un grand leader, soutenez-vous l'idée de donner son nom à plusieurs institutions ? Comme le “Barrage Renaissance” qui va s'appeler ” Barrage Meles Zenawi” et son portrait  imprimé sur le billet de 100 Birrs ?

ME: Il n'y a pas du tout de problème à donner le nom d'un grand chef à des institutions et réalisations. Par exemple, j'ai été heureux de voir que l'Université de Mekelle a rebaptisé son nouveaux campus dans Quiha “Meles Zenawi Institute of Technology” (Institut de technologie). J'ai aussi entendu la même histoire à propos de l'Université Jigjiga.

Et puis, il semble que des universités, des bureaux, des villes et des villages sont occupés à baptiser du nom de Zenawi toutes sortes de choses. On dirait qu'ils font une compétition afin de savoir qui gagne à ce “jeu” chaque jour, ce qui pourrait nous mener au-delà de toute limite. Par exemple, hier, j'ai entendu dire que l'une des plus anciennes écoles secondaires dans le Tigré (qui portait le nom d'un des héros éthiopiens du passé) a été rebaptisée “Lycée Meles Zenawi”. Si cela est vrai, c'est ridicule et constitue un manque de respect envers Meles.

Par ailleurs, n'avons-nous pas d'autres héros locaux qui devraient être reconnus à l'échelle locale, au moins ? Ne pourrions-nous pas baptiser comme nous voulons les choses nouvelles et garder les anciennes telles qu'elles sont. En ce qui concerne le barrage de la Renaissance, je crois qu'il y a lieu de le baptiser Barrage Meles, comme c'était l'un de ses ambitieux projets et qu'il s'était battu avec beaucoup d'énergie et engagé pour sa réalisation.

Toutefois, je crains que cela aille contre la volonté de Meles parce que quand il a décidé de nommer le barrage “Renaissance”, il avait probablement une bonne raison pour cela. Mais je suis toujours complètement d'accord avec l'idée de “Barrage Meles Zenawi”. En revanche, mettre le portrait de Meles sur tout billet de banque éthiopien, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Le parti au pouvoir en Éthiopie, le FDRPE [fr], qui a eu à subir des critiques constantes pour son utilisation du nom et des photos de Meles Zenawi pour unir le pays selon sa vision. Aujourd'hui, certaines personnes pensent que le parti abuse du défunt leader.

Dans une lettre ouverte [page actuellement indisponible], Kirubel Teshome demande à la veuve de M. Meles Zenawi de faire cesser l'adoration bon marché de son défunt mari:

Lettre ouverte à Mme Azeb Mesfin : Pouvez-vous s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît, dire à l'administration municipale de cesser de violer la volonté de feu le PM ? Vous avez dit ouvertement aux Éthiopiens et au monde que Meles n'était pas le genre de personnes à rechercher la gloire personnelle ou pratiquer le culte de la personnalité.

Vous avez révélé comment il aurait détesté voir toutes ces images le représentant les affiches de la ville. Je suis sûr que vous avez sans doute déjà remarqué combien l'administration de la ville a œuvré sans relâche pour aller contre son héritage en recouvrant la ville de photos de feu le PM. Je me demande pourquoi ils ne tiennent pas à le laisser en paix au moins après sa mort ? C'est également aller contre son héritage de faire voir une Addis plus propre et plus verte. Pouvez-vous, s'il vous plaît, demander l'enlèvement immédiat des photos de lui des murs, des clôtures et des bâtiments d'Addis ? Ce serait une faveur que les habitants d'Addis n'oublieront pas !

Depuis sa mort, le défunt Premier ministre a été salué pour la croissance économique [fr] que l'Éthiopie a dit on connue au cours des deux dernières décennies. Parallèlement, il a également été critiqué pour avoir emprisonné des militants politiques et des journalistes, en les accusant d'infractions à des lois vagues sur le terrorisme.

Les Egyptiens veulent renverser Mursolini

samedi 1 décembre 2012 à 00:40

Les Egyptiens sont de retour place Tahrir, l'épicentre de la révolution égyptienne dans le centre du Caire, pour manifester contre les pleins pouvoirs que s'est octroyé leur président fraîchement élu Mohamed Morsi. S'y ajoute un projet hâtif de constitution annoncé aujourd'hui (30 novembre 2012), rédigé par une assemblée dominée par les Islamistes, et qui comporte des références islamiques inédites au système de gouvernement de l'Egypte ainsi que des dispositions portant atteinte aux droits des femmes et à la liberté d'expression.

Les contestataires sont redescendus dans les rues il y a huit jours, quand le président Morsi a neutralisé le pouvoir judiciaire en décrétant que les tribunaux ne seraient pas autorisés à défier ses décisions. Les Egyptiens en ont été outrés et ont afflué place Tahrir manifester contre celui qu'ils appellent le nouveau pharaon d'Egypte et son organisation des Frères Musulmans, qu'ils accusent d'accaparer le pouvoir.

La blogueuse Lilian Wagdy a été à Tahrir aujourd'hui et elle partage les photos suivantes sur son compte flickr.

Non seulement Morsi y est traité de nouveau pharaon d'Egypte, il est aussi comparé à des dictateurs comme Mussolini et Hitler. Il est devenu courant chez les internautes de l'appeler Mursolini, un amalgame de son nom avec Mussolini.

Wagdy partage cette photo du rassemblement d'aujourd'hui, avec un manifestant déguisé en pharaon :

Mursolini - drawing comparisons between Morsi, Hitler and Mussolini

Mursolini - comparaison entre Morsi, Hitler et Mussolini. Photo de Lilian Wagdy, utilisée sous licence CC BY 2.0

On lit sur la banderole [en arabe] :

Non à un chef d'Etat absolu. Le renouveau de Morsi équivaut au renouveau de Hitler. Le pouvoir absolu corrompt absolument

D'autres demandent la fin de l'ignorance :

A man carries a poster which reads: Freedom starts where ignorance ends

Un homme porte une pancarte disant : La liberté commence où s'arrête l'ignorance. Photo de Lilian Wagdy, utilisée sous licence CC BY 2.0

Ceux-ci dénoncent la puissance croissante des Frères Musulmans, à la direction desquels appartenait Mohamed Morsi :

A protestor carrying a poster which reads: Down with the Muslim Brotherhood invasion. Long lives a free and independent Egypt

Sur la pancarte : A bas l'invasion des Frères Musulmans Vive l'Egypte libre et indépendante. Photo de Lilian Wagdy, utilisée sous licence CC BY 2.0

Les martyrs de la révolution égyptienne étaient présents en esprit dans la manifestation d'aujourd'hui :

Protestors raising banners with pictures of martyrs on them

Les manifestants brandissent des portraits de martyrs. Photo de Lilian Wagdy, utilisée sous licence CC BY 2.0

A mural in Tahrir featuring some of the Egyptian revolution's martyrs

Une fresque place Tahrir représente quelques martyrs de la révolution égyptienne. Photo de Lilian Wagdy, utilisée sous licence CC BY 2.0

Et pour clore cette série, cette image emblématique de la place Tahrir occupée à la tombée de la nuit :

Night falls at Tahrir as protestors continue their sit-in

La nuit tombe sur Tahrir, l'occupation continue. Photo de Lilian Wagdy, utilisée sous licence CC BY 2.0