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Un jeu vidéo sur la Syrie : Zaytoun, le petit réfugié palestino-syrien

mardi 2 juillet 2013 à 22:10

Cet article est aussi publié par Syria Untold et traduit par Global Voices Arabic.

Zaytoun, le petit réfugié palestino-syrien, est le héros d'un jeu vidéo créé par un groupe d'activistes syriens, palestiniens et espagnols.

Grâce aux épreuves que Zaytoun traverse, aux choix qu'il fait et aux personnes qu'il rencontre, les joueurs de ce jeu vidéo sont amenés à mieux comprendre l'histoire de la Palestine et de la Syrie et la situation actuelle que vivent leurs habitants. Le projet comprend aussi un site web avec une base de données qui réunira toutes les informations sur les différents camps de réfugiés palestiniens en Syrie et au Liban, l'histoire de la révolution syrienne et des articles sur les droits humains dans la région. Les créateurs font appel à la contribution de tous pour compléter ce travail d'archives.

Ci-après une vidéo de cinq minutes qui explique le projet:

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Le jeu vidéo nous fait partager l'histoire de Zaytoun, le petit garçon réfugié qui a été obligé de s'enfuir après la destruction de sa maison du camp de réfugiés de Yarmouk et l'assassinat de ses amis syriens par le régime. Les joueurs vont partager son voyage hors du camp, les amis qu'il va rencontrer et les aventures qu'il va vivre. A l'aide de documents et de cartes sur l'état des routes, des villes, des rues et des hôpitaux en Syrie, il pourra décider de sa prochaine étape et de ses relations avec les personnes qu'il rencontre. Pour atteindre certains endroits il devra répondre à des questions sur l'histoire de la Syrie et de la Palestine.

Zaytoun and his little Syrian brother

Zaytoun et son petit frère syrien. Source: site internet “Zaytoun, d'une frontière à l'autre”

L'histoire de Zaytoun est l'histoire de nombreux palestiniens qui ont dû quitter leur terre, expulsés par l'occupation, et s'installer en Syrie, où Yarmouk comme d'autres camps sont devenus leurs foyers. Au début de la révolution, Yarmouk était une terre d'accueil pour tous ceux qui fuyaient la région de Damas, où le régime réprimait les manifestants, arrêtait, torturait et assassinait. La solidarité avec la révolution et ceux qui étaient persécutés est née dans le camp, ce qui a finalement provoqué son bombardement par les forces du régime.

Pour citer Mokta, un dessinateur palestino-syrien, la révolution syrienne a réconcilié de nombreux palestiniens avec leur identité syrienne.

Non seulement nous sommes palestiniens mais nous sommes aussi Syriens et nous endurons les souffrances des Syriens. Pendant de nombreuses années je me suis demandé pourquoi les Syriens ne se soulevaient pas contre leurs tyrans, et maintenant qu'ils l'ont fait, je suis fier des Syriens, comme je suis fier des palestiniens.”

zaytoun-poster-2

Zaytoun, le petit réfugié. Source: site “Zaytoun, from border to border”

Selon Huss, un photographe syrien :

Il est important de comprendre que les luttes palestinienne et syrienne se développent ensemble et sont toutes deux légitimes. Les deux peuples ont souffert de l'oppression et combattent tous deux pour la liberté, la justice et la dignité. Soutenir le droit des palestiniens à l'auto-détermination et à la liberté tout en justifiant les crimes commis par Assad est preuve d'ignorance ou de dogmatisme.”

Pour citer Sara Carrasco, d'Espagne :

Je soutiens le droit à l'auto-détermination et à l'autonomie pour chaque peuple, sous quelle que forme que ce soit. Les syriens comme les palestiniens vivent sous la coupe d'un pouvoir lié directement aux intérêts coloniaux et tyranniques. Je suis aussi désolée de voir le peu de connaissance que nous avons des luttes menées par nos voisins. Pour comprendre nos propres luttes en Espagne et en Europe, nous devons prendre conscience des combats menés dans le reste du monde. L'image que nous donnent nos médias des pays arabes du Moyen Orient et d'Afrique du Nord est faussée et il est important de créer des chaînes et des projets qui rétablissent la vérité.”

Cet article est publié par Syria Untold et traduit par Global Voices Arabic.

Vidéo : Comment utiliser l’application StoryMaker

mardi 2 juillet 2013 à 22:02

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

Nos amis de Small World News ont mis en ligne une vidéo expliquant pas à pas comment utiliser l’application StoryMaker pour réaliser des reportages numériques.

Cette application à code source libre est un outil permettant aux journalistes de créer des reportages à l’aide de leur téléphone Android de la manière la plus sûre possible. Elle propose des didacticiels pour apprendre à créer du contenu vidéo, photo, audio et des diaporamas qui peuvent ensuite être publiés sur un site web. La vidéo ci-dessous présente un exemple d’histoire réalisée avec StoryMaker.

Rising Voices participe à plusieurs formations pour apprendre à utiliser cette application à des journalistes, en Irak, en Egypte, au Maroc et en Tunisie, en collaboration avec des centres de formation régionaux. Vous pouvez consulter le rapport d’une de ces formations, organisée avec le centre de médias indépendants du Kurdistan à Erbil (Irak) en avril 2013.

La version bêta de StoryMaker est disponible dans Google Play.

Singapour : Du brouillard à la grêle en moins d'une semaine.

mardi 2 juillet 2013 à 21:16

De #sghaze (le hashtag du brouillard) à #sghail (grêle) : après un niveau record de pollution, Singapour a été frappé par des tempêtes de grêle cette semaine. Le brouillard causé par des feux de forêt en Indonésie est la pire pollution atmosphérique à Singapour depuis des années. Beaucoup d'habitants ont accueilli les pluies torrentielles avec enthousiasme à Singapour tôt dans la semaine car elles contribuaient à atténuer le brouillard mais ils ont été surpris par la grêle qui a frappé le pays mardi après-midi. SimonTay78.com a eu l'impression que c'était un ouragan :

J'ai entendu de forte plaintes de vent venant de mes fenêtres, qui étaient étranges, comme s'il n'avait pas plu durant tout le mois de juin jusqu'à aujourd'hui. Puis, soudainement, la pluie a commencé à tomber à verse comme un ouragan, avec le vent très violent, je n'avais jamais vu ça auparavant. Je suis descendu et j'ai vu de nombreux branchages tombés sur le sol, un oncle est venu me voir et m'a dit que j'arrivais trop tard pour filmer la grêle !

Andy Giger a filmé cette courte vidéo de la chute de grêle :

Suhailah a rapporté que la grêle avait fait tomber plusieurs arbres :

…si vous vivez à Singapour, vous connaissez probablement les conditions météorologiques bizarres que traverse le pays actuellement. Du dangereux brouillard il y a quelques jours à la grêle inattendue (ou simplement une pluie de glaçons, littéralement de glaçons) du début d'après-midi… Mais la grêle est vraiment horrible. Les arbres ont commencé à tomber, faisant beaucoup de blessés. Ils ont également causé des chutes d'éclairage électrique ou des pliages de poteaux. C'est vraiment effrayant. Je veux dire, je n'ai vraiment jamais vu ce genre de truc avant.

La grêle a surtout frappé la partie occidentale de Singapour :

Aujourd'hui, Singapour accueille une pluie très attendue qui apporte du répit aux Singapouriens qui ont étouffé durant les derniers jours depuis que le brouillard d'Indonésie avait envahi notre ciel. Il y a eu des reportages sur des chutes de grêlons dans différentes zones de la partie occidentale de Singapour comme Chua Chu Kang, Bukit Batok et Jurong East.

Beaucoup de gens pensent que la grêle a été causée par les canons à nuages ou les pluies acides. L'agence nationale pour l'environnement a publié des précisions :

Il y a eu des spéculations selon lesquelles la grêle (ou la pluie glacée) observée sur la partie occidentale de Singapour entre 13h et 16h30 le 25 juin 2013 aurait pu être causée par des pluies acides ou l'ensemencement des nuages en Indonésie. Ceci est faux. En fait, les grêlons sont très rares sous les tropiques parce qu'ils fondent généralement en tombant des nuages, avant d'atteindre le sol. En moyenne, les observations publiques de grêlons à Singapour se produisent une fois tous les un ou deux ans.

Pour Bertha Henson, la grêle pourrait être le signe de quelque chose :

Quant à la grêle, ça pourrait être un signe que l'apocalypse s'approche ou que le ciel nous envoie un signe qu'il y a toujours de l'eau là-haut…

Que ce soit le brouillard ou la grêle, les récentes catastrophes à Singapour ont testé la résilience des habitants :

Ce brouillard s'est avéré un grand challenge pour notre résilience en tant que peuple. Jusqu'à présent nous l'avons fait pendant plus de 48 ans. Nous approchons maintenant notre 50ème anniversaire d'indépendance et  nous devrions être fiers. Mais avant d'en arriver là, nous devons prendre un temps de réflexion, nous regarder et nous poser des questions : qui sommes-nous ? Qu'est-ce qui nous définit ?

Edward Snowden : lanceur d’alerte, fugitif, espion et cætera

mardi 2 juillet 2013 à 13:55

Edward Snowden – qui a révélé l’existence de programmes de surveillance de l’agence américaine NSA – a déclenché une discorde médiatique et populaire. Traitre, héros, fugitif, espion ? Quels mots employer pour désigner ses actes ?

Si le jeudi 6 juin 2013, lorsque Glenn Greenwald publie son article concernant les écoutes de la NSA, l’opinion se concentre sur l’information [fr] en elle-même, le sujet de conversation dévie rapidement lorsque le lundi 10 juin 2013, le journal révèle l’identité de sa source. L’homme dépasse alors les données révélées, et Edward Snowden devient un élément du débat [en].

Le dimanche 23 juin 2013, en quittant Hong Kong [fr] pour Moscou, le lanceur d’alerte excite les foules : il devient un fugitif pour certains, un espion pour d’autres. Il fuirait le mandat d’arrêt émis deux jours plus tôt par les Etats-Unis, et contribuerait à livrer des informations à la Russie.

Nombreux se posent la question, comme ici le journaliste Blake Houndshell :

@blakehounshell: OK @ggreenwald and @attackerman is Edward Snowden still a ‘whistleblower'?

@blakehounshell : Alors @ggreenwald et @attackerman Edward Snowden est-il toujours un ‘lanceur d'alerte’ ?
Edward Snowden. Capture d'écran de la vidéo de son entretien via

Edward Snowden:  Capture d'écran de la vidéo de son entretien par Laura Poitras

Devant l’absence d’une définition officielle, chacun – journalistes inclus – désigne les actes d’Edward Snowden de manière subjective. Il n’est pas uniquement l’homme qui a dévoilé un système de surveillance, il est également celui qui met tout individu face à son rôle de citoyen. La vie de Snowden devient alors son propre message.

Lancer l’alerte : un acte moral, non-institutionnel

Etre lanceur d’alerte – ou ‘whistleblower', terme inventé par Ralph Nader dans les années 70 pour contourner un vocabulaire à connotation négative : « taupe », « informateur », « balance », etc. – c’est être témoin de méfaits gouvernementaux et prendre la décision d’en alerter le public.

En témoigne Edward Snowden dans une session de questions-réponses avec le quotidien britannique Guardian [en] :

It was seeing a continuing litany of lies from senior officials to Congress – and therefore the American people – and the realization that that Congress, specifically the Gang of Eight, wholly supported the lies that compelled me to act. Seeing someone in the position of James Clapper – the Director of National Intelligence – baldly lying to the public without repercussion is the evidence of a subverted democracy. The consent of the governed is not consent if it is not informed.

C'était de voir une continuelle litanie de mensonges des officiels devant le Congrès – et donc le peuple américain – et de réaliser que ce Congrès, particulièrement le Gang des Huit, soutenait entièrement ces mensonges qui m'a forcé à agir. Voir quelqu'un de la position de James Clapper – le Directeur de la National Intelligence – mentir sans détours au public sans répercussion est la preuve d'une démocratie subvertie. Le consentement des gouvernés n'en est pas un s'il n'est pas informé.

Dans cette perspective citoyenne, l’auteur et expert en cryptographie Bruce Schneier argumente sur son blog [en] en faveur des lanceurs d’alerte :

Whistle-blowing is the moral response to immoral activity by those in power. What's important here are government programs and methods, not data about individuals. I understand I am asking for people to engage in illegal and dangerous behavior.

Lancer l'alerte est une réponse morale à une activité immorale par ceux qui sont au pouvoir. Ce qui est important ici ce sont les programmes et les méthodes du gouvernement, pas les données des individus. Je suis conscient que je demande aux gens d'avoir un comportement illégal et dangereux.

Le lanceur d’alerte se met en porte-à-faux vis-à-vis d’une institution de pouvoir. Il s’extrait d’un système qu’il estime injuste et le désigne comme tel. Cet acte en lui-même est un message : il rappelle qu’un système démocratique de gouvernement n’est pas le fait d’un groupe de personnes restreint mais de toute la population. Il rappelle que chacun a son rôle à jouer.

Edward Snowden explique [en] avoir agi selon sa conscience :

Citizens with a conscience are not going to ignore wrong-doing simply because they'll be destroyed for it: the conscience forbids it.

Les citoyens avec une conscience ne vont pas ignorer un méfait simplement parce que cela les détruirait : la conscience l'interdit.

 

Recevoir l’alerte

Le lanceur d’alerte est défini dans sa relation avec le public. Il lui faut un auditoire dont le rôle est d’appréhender l’information. Un auditoire qui réagit selon ses propres perspectives et se pose en juge.

D'abord, intérêt est porté aux données révélées. Celles-ci appellent un type d'expertise et un travail de médiation de la part de journalistes qui jugent de la validité des informations. Cette même perspective motive l'attention des gouvernements. En accusant Edward Snowden d’espionnage [en], les Etats-Unis invalident ce message que questionnent les pays impliqués. Le Nouvel Observateur cite un responsable européen :

Si c'est vrai que les Américains ont espionné leurs alliés, il y a aura des dégâts politiques. Cela dépasse de loin les besoins de sécurité nationale. C'est une rupture de confiance et on est parti pour quelque chose de très sérieux.

Ensuite, l'intérêt se tourne vers le messager et ses efforts déployés pour divulguer les données. Ce que dit Edward Snowden naît également de sa démarche. Pourquoi a-t-il révélé ces informations-là ? Pourquoi agit-il dans l'illégalité ? Fuit-il ? Où ? Pourquoi le soupçonner d'espionnage ?

Ces questions contribuent à l'éducation de l'attention citoyenne. Ce que révèle le « fuiteur » ne se limite pas aux données libérées : sa démarche et la manière dont le public receveur le désignent fait partie de l’alerte.

Dans une tirade sur l'espionnage normalisé d'Internet, Jacques Gaillard écrit sur Bakchich [fr] :

Mais l’abolition de nos jardins secrets est de nature à modifier à terme notre conscience de nous-mêmes, exactement comme un nouvel homme a surgi lorsque les miroirs ont été capables, enfin, de renvoyer une image très fidèle de notre visage (et même de notre nuque, si on a deux miroirs).

Je ne vois qu’une solution pour déjouer les pièges cumulés du business et de la National Security Agency : fabriquez-vous un « faux moi » sur les réseaux a-sociaux, faites des fautes d’orthographe pour laisser croire que vous êtes inculte et pauvre, exhibez des goûts de chiotte et inscrivez des morts au nombre de vos followers.

 

Croatie : Le président joue du Beethoven pour célébrer l’entrée dans l’UE

lundi 1 juillet 2013 à 19:19

Le site ArtsJournal.com a remarqué et publié une vidéo du président croate, Ivo Josipović, jouant du Beethoven pour célébrer l’entrée officielle de la Croatie dans l’Union européenne le 1er juillet 2013.

President Ivo Josipović; image from josipovic.net used under Creative Commons Attribution 3.0 License

Ivo Josipović

L’information a donné lieu au commentaire suivant d’une lectrice, Eleanor Hope :

Félicitations M. le Président ! Il nous faudrait plus de musiciens parmi les politiciens au pouvoir pour montrer aux citoyens que la culture est un élément essentiel dans nos vies. Bienvenue dans l’Union européenne !