PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Tu te crois intelligent, Wikipédia ? Cela n'empêche pas les censeurs russes de te bloquer

jeudi 27 août 2015 à 16:38
Malgré les tentatives de Wikipédia de contourner la censure russe, le Kremlin semble avoir l'intention de bloquer le site internet. Images mixées par Tetyana Lokot.

Malgré les tentatives de Wikipédia de contourner la censure russe, le Kremlin semble avoir l'intention de bloquer le site internet. Images mixées par Tetyana Lokot.

Mise à jour (8h26 GMT, 24 août 2015) : Roskomnadzor a officiellement ajouté l'URL de Wikipédia de l'article sur le charas à sa liste de sites interdits. Wikipédia a répondu en publiant une page contenant la marche à suivre pour contourner le blocage et a affirmé qu'il autorisait les administrateurs et les relecteurs des pages russes à publier sur le site en utilisant des services proxy anonymes et Tor.

L'organisme de surveillance russe d'internet ne paraît pas impressionné par les récentes tentatives de Wikipédia de combattre la censure en Russie. Samedi 22 août, Wikipédia a audacieusement essayé d'éviter de supprimer certains de ses contenus à la demande des censeurs – mais à présent il semble que le site internet soit voué à l'interdiction, malgré cette tentative astucieuse d'échappatoire.

Roskomnadzor, le censeur médiatique du Kremlin, a annoncé le 20 août qu'il avait ordonné à Wikipédia de supprimer l'accès des utilisateurs à un article sur le hashish charas, qu'un tribunal d'Astrakhan a interdit en juin dernier. Si Wikipédia devait refuser d'obéir à cet ordre, il serait interdit totalement, selon les représentants de Roskomnadzor. Wikipédia a refusé de satisfaire cette demande et s'est contenté d'introduire une petite modification à l'URL de l'article sur le hashish charas afin de le mettre en conformité avec la loi russe. L'ancienne page montre maintenant une liste de sept entrées Wikipédia sur les différents sens du mot “charas”, tandis que le texte orginal sur le hashish charas est parfaitement intact, mais il est à présent accessible via une nouvelle URL sur le site de l'encyclopédie.

Lundi 24 août, Izvestia a rapporté que le Roskomnadzor avait toujours l'intention de bloquer Wikipédia (voir la mise à jour en début du post) pour avoir refusé de se mettre en conformité avec les lois russes et ne pas avoir supprimé l'article en langue russe.

Selon les sources d’Izvestia à l'agence de censure, certains experts d'internet comme Denis Davydov de la Safe Internet League, pro-Kremlin, ont accusé l'office russe de Wikipédia de se vouer à une “activité politique” au lieu d'”apporter de la connaissance au monde”, comme ce devrait être le rôle d'une “encyclopédie gratuite”. Roskomnadzor suggère que cela ne lui laisse pas d'autre choix que de bloquer Wikipédia, agissant ainsi en accord avec le jugement prononcé précédemment par le tribunal.

Le service de presse de Roskomnadzor a également affirmé qu'il n'était pas question de bloquer l'ensemble du site internet et qu'il serait seulement possible de bloquer les contenus et les pages incriminées, à condition que la direction de Wikipédia “coopère” et supprime le protocole de cryptage HTTPS qui menace de blocage l'ensemble du site.

Le bureau russe de Wikipédia a réagi à ces nouvelles lundi sur Twitter.

Bonjour, cher pays ! Ce pourrait être notre dernière matinée en votre compagnie !

Wikipédia est resté sur sa décision de ne pas supprimer l'article, qu'il considère avoir révisé selon les standards de qualité du site (avec de l'information “basée sur des sources crédibles”). Izvestia rapporte aussi que Wikipédia n'a pas l'intention de supprimer le protocole d'encryptage HTTPS du site, puisque “aucune institution étatique ou FAI ne devrait avoir les moyens de savoir ce que les utilisateurs du site sont en train de lire.”

Vladimir Medeyko, responsable du Wikipédia russe, a déclaré à Izvestia que si le site internet venait à être bloqué, les internautes russes seraient encore en mesure d'accéder à l'encyclopédie en ligne, parce qu'”il y a de nombreux moyens d'accéder à des sites bloqués.”

Если государство заблокирует «Википедию», то оно сделает хуже только себе.

Si l'Etat [la Russie] bloque Wikipédia, il ne fera qu'aggraver son compte.

Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que l'on apprenne que les censeurs russes ont ajouté des pages de sites comme YouTube et Wikipédia sur la liste noire de l'internet dans le pays ; il est donc assez certain que les sites internet vont continuer à développer des moyens intéressants de contourner la censure et de rester accessibles aux Russes – et que Rozkomnadzor va continuer à chercher de nouveaux prétextes pour les bloquer.

 

Grèce : la solidarité des gens ordinaires envers les réfugiés

jeudi 27 août 2015 à 15:19
Piraeus, Greece. 21 August 2015 -- Syrian refugees, 2.176 in total, arrive at Piraeus harbor aboard the Eleftherios Venizelos, a special vessel chartered by the Greek government. Photo by Wassilis Aswestopoulos. Copyright Demotix

Le Pirée, Grèce, 21 aout 2015 – Des réfugiés syriens (2176 au total) arrivent au port du Pirée sur le Eleftherios Venizelos, un bateau spécialement affrété par le gouvernement grec. Photo Wassilis Aswestopoulos. Copyright Demotix

La Grèce devient le principal point d'entrée en Europe des réfugiés fuyant la guerre dans leur pays, surpassant l'Italie. Mais le pays peine à faire face à cet énorme afflux, à un moment ou il n'a pas grand chose à offrir. Son économie reste sévèrement déprimée et suite à la démission du premier ministre Alexis Tsipras, les Grecs devront une fois de plus   voter pour élire leur parlement – les quatrièmes élections organisées en moins de trois ans et demi.

En l'absence d'une politique européenne concertée pour les réfugiés, la Grèce ne peut guère compter sur ses voisins européens.

Presque 1000 vies humaines atteignent les cotes grecques chaque jour. 60% arrivent de Syrie selon l'agence des réfugiés des Nations Unies. Les îles orientales et celles du nord de la mer Egée, Kos, Kalymnos, Leros, Chios et Lesbos sont devenues le refuge temporaire de milliers de personnes arrivant à bord de canots de fortune.

Ces îles, dont certaines sont des destinations touristiques, n'ont pas les infrastructures nécessaires pour gérer tant de personnes. De plus, les habitants ne sont pas toujours d’humeur accueillante.

Quoi qu'il en soit, le deus ex machina in dans ce cas n'est pas le gouvernement, mais des habitants des iles et des militants venus de près ou de loin qui se charge de rassembler des vivres, des médicaments, des vêtements et des jouets, et d'autres biens de première nécessité pour les réfugiés. Beaucoup utilisent Facebook et Twitter (#refugeesGr) pour faire campagne.

‘Je le leur dois’

Les anciens de ces îles sont nombreux à se souvenir de la Catastrophe de Smyrne (actuellement Izmir en Turquie), car en 1922, un gigantesque incendie a poussé un nombre incalculable de réfugiés d'Asie mineure à fuir vers ces mêmes îles grecques. La grande majorité des habitants de ces îles sont les descendants de ces réfugiés.

Giorgos Tyrikos-Ergas, membre de l'ONG Agkalia (Hug), a posté sur Facebook le 20 aout un bref récit personnel de ce qu'il voit chaque jour en aidant les réfugiés qui accostent à Lesbos. Son post a été partagé 2 540 fois et compte plus de 5870 ‘j'aime” :

Nα βάζεις στο χέρι Σύρου πρόσφυγα πενήντα ευρώ και εκείνος να μη τα δέχεται με τίποτα λέγοντας “εγώ είμαι ένας, θα τα καταφέρω, δώσε τα σε μια οικογένεια”. Να συζητάς νύχτα στην Αγκαλιά που δεν έχει ρεύμα για την “Καρδιά του Σκότους” του Κόνραντ παρέα με Πακιστανό καθηγητή Αγγλικής Φιλολογίας από το Πανεπιστήμιο της Λαχώρης. Να σου απαγγέλλει νεαρός Αφγανός στίχους της Σαπφούς και να σου λέει πως λυπάται που ήρθε βρώμικος πρόσφυγας στο νησί της. […] Να σχολάει dj από τη νυχτερινή του βάρδια σε μπαρ, να τον πετυχαίνεις εφτά η ώρα το πρωί ξενύχτη και να σου δίνει εβδομήντα ευρώ, ο,τι έβγαλε ολόκληρο το βράδυ “για να βοηθήσω τους ανθρώπους” και να φεύγει χαμογελώντας κάνοντας και μια σούζα. […] Να έρχεται Έλληνας μετανάστης από Γερμανία και να σου λέει πεταχτά ενώ χάνεσαι πως θα πάει να προπληρώσει φρούτα και να καταλαβαίνεις πως σου πλήρωσε τα φρούτα όλου του επόμενου μήνα και βάλε και να μην ξέρεις καν το όνομά του να πεις ευχαριστώ. Να σου στέλνει μήνυμα ο Σύριος με την υπέροχη οικογένεια που πέρασε από την Αγκαλιά πριν ένα μήνα και να σου λέει “είμαστε Γερμανία, τα καταφέραμε, είμαστε ζωντανοί”. Είπα να μην κάνω άλλη ανάρτηση για αυτήν την εβδομάδα, μα τέτοια πράγματα αν δεν τα μοιραστώ θα σκάσω…Καταστάσεις που δεν είχαμε τη δύναμη να φανταστούμε. Αλήθεια δεν έχω δικαίωμα να μην πω τι ζούμε, τα καλά και τα κακά, δεν έχω το δικαίωμα.

Je tends à un réfugié syrien un billet de 50 euros et il le refuse, disant  “Je suis seul, je vais m'en tirer, donnez le plutôt à une famille”. J'ai parlé de “Au coeur des ténèbres” de Conrad avec un professeur pakistanais de littérature anglaise de l'université de Lahore pendant toute la nuit, dans (le bâtiment)  Agkalia, sans électricité. Un jeune Afghan a récité des vers de Sapho et m'a dit qu'il était désolé de débarquer en réfugié sale. […] Un DJ qui finissait sa nuit dans son night-club, rencontré à 7 heures du matin, sans avoir dormi, et il vous donne 70 euros, sa paye de la nuit, pour “aider les gens”, et il vous quitte en souriant sur sa moto. […] Un Grec immigré en Allemagne vient vers vous et vous dit rapidement qu'il va pré-payer pour les fruits. Quelques minutes plus tard, vous comprenez qu'il a payé des fruits pour le mois entier, et vous ne connaissez même pas son nom pour le remercier. Recevoir un message d'un Syrien avec une famille merveilleuse qui est passé par Agkalia il y a un mois et apprendre que “nous sommes en Allemagne, nous avons réussi, nous sommes  vivants”. J'ai dit que je ne posterai rien d'autre cette semaine, mais je n'arrive pas à m'empêcher de partager ces choses…Nous n'avions pas le pouvoir d'imaginer de telles situations. Honnêtement, je n'ai pas de droit d'arrêter de raconter ce dont nous sommes témoins, bien ou mal, je n'ai pas ce droit.

Sa grand-mère, Eleni Pavlou, lui a parlé des liens entre sa famille et la Syrie. Giorgos a restitué ses souvenirs au journaliste Anthi Pazianou du site d'information Efsyn:

Οι δικοί μου, πρόσφυγες στον Β’ Παγκόσμιο Πόλεμο στη Συρία, έζησαν γιατί επί έξι χρόνια βρήκαν ένα πιάτο φαΐ. Είμαι ζωντανή χάρη στην αλληλεγγύη τους. Δεν ξεχνώ, τους το χρωστώ και είμαι εδώ για να βοηθήσω.

Ma famille, des réfugiés en Syrie durant la Seconde guerre mondiale, ont réussi à survivre parce qu'ils ont eu “un plat à manger” durant ces six ans. Je suis vivant grâce à la solidarité (syrienne). Je n'oublie pas, je le leur dois et je suis là pour les aider.

L'ONG est actuellement gérée par quatre volontaires actifs, conduits par le prêtre Papa-Stratis, que l'on voit dans une courte vidéo, “Un bon Samaritain en Grèce” postée par l'Agence des réfugiés de l'ONU:

‘Ce n'est pas de la charité, c'est de la solidarité de tout le monde pour n'importe qui’

Toujours à Lesbos, un autre collectif citoyen a intensifié ses activités au camp de transit   Kara Tepe, qui abrite 3000 personnes et où la situation en juillet dernier était décrite comme  “particulièrement grave : jusqu'à ces derniers jours, il n'y avait que cinq toilettes et deux douches qui fonctionnaient”.

La cantine populaire “O Allos Anthropos” (L'autre homme) distribue “De la nourriture gratuite pour tous”:

Le groupe a partagé une série de photos sur leur page Facebook avec ce court commentaire sur leur blog :

Πολλοι το βλεπουν σαν φιλανθρωπια,αλλοι το βλεπουν σαν ελεημοσυνη,αλλοι σαν σισιτιο,αλλοι λυπουντε,αλλοι και τι να κανουμε,αλλοι βριζουν εγω ενα εχω να πω και ας διαφωνητε με αυτο.ΔΕΝ ΕΙΝΑΙ ΦΙΛΑΝΘΡΩΠΙΑ ΕΙΝΑΙ ΑΛΛΗΛΕΓΓΥΗ ΑΠΟ ΟΛΟΥΣ ΓΙΑ ΟΛΟΥΣ ΜΕ ΤΗΝ ΣΥΜΕΤΟΧΗ ΟΛΩΝ ΑΚΟΜΑΚΑΙ ΤΩΝ ΠΡΟΣΦΥΓΩΝ,ΕΙΝΑΙ ΣΕΒΑΣΜΟΣ ΑΠΟ ΟΛΟΥΣ ΓΙΑ ΟΛΟΥΣ ΚΑΙ ΕΙΝΑΙ ΚΑΙ ΑΓΑΠΗ ΑΟ ΑΝΘΡΩΠΟΥΣ ΓΙΑ ΑΝΘΡΩΠΟΥΣ ΧΩΡΙΣ ΔΙΑΚΡΙΣΕΙΣ ΣΤΟ ΧΡΩΜΑ,ΣΤΗΝ ΕΘΝΙΚΟΤΗΤΑ,ΣΤΗΝ ΘΡΗΣΚΕΙΑ.

Beaucoup voient ça comme de la charité, d'autres comme des aumônes donnés aux pauvres, d'autres comme une soupe populaire, certains sont désolés, d'autres disent qu'est-ce que nous pouvons faire, d'autres les maudissent. J'ai juste une chose à dire, même si vous n'êtes pas d'accord, ce n'est pas de la charité, c'est de la solidarité de tout le monde envers n'importe qui, tout le monde participe, même les réfugiés. C'est du respect de tout le monde pour n'importe qui. C'est aussi de l'amour pour son prochain, quelle que soit sa couleur de peau, son groupe ethnique ou sa religion.

‘Humanité et espoir n'ont pas de frontières nationales’

Sur l'île de Kos, les bénévoles de Symmaxia (“Coalition”) ont proposé leur aide dans l'hôtel abandonné Captain Elias, qui sert de refuge pour beaucoup de réfugiés nouvellement arrivés ces dernières semaines :

Σήμερα Κυριακή οι εθελοντές της συμμαχίας μοίρασαν τρόφιμα στους περίπου 700 πρόσφυγες και παράτυπους μετανάστες που βρίσκονται στο καπετάν Ηλίας.
Ελπίζουμε σύντομα να ενημερωθούν και οι υπόλοιποι πρόσφυγες που βρίσκονται στο λιμάνι και πλέον όλοι να σιτίζονται μόνο στο ξενοδοχείο και να μην χρειάζεται να βρίσκονται σε πλατείες κοντά στο λιμάνι

Aujourd'hui, dimanche, les bénévoles de Symmaxia ont distribué de la nourriture à environ 700 réfugiés et immigrés au Captain Elias. Nous espérons que le reste des réfugiés actuellement au port seront informés, pour que tout le monde soit nourri à l'hôtel, il n'est pas nécessaire qu'ils restent dans les jardins publics près du port.

Channel 4 News, la chaine anglaise, invite sur Facebook à “rencontrer l'infirmière britannique à la retraite qui aide dans la crise humanitaire croissante sur l'ile de Kos “:

A Thessalonique, deuxième ville de Grèce, le Mouvement de solidarité avec les réfugiés dit qu'il cherche à “assurer la sécurité alimentaire et des denrées de première nécessité pour les réfugiés“. Lors des récents incidents violents contre les réfugiés à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, des volontaires se sont rendus dans le village frontalier de Eidomeni pour distribuer de l'eau, de la nourriture, des vêtements et des objets de toilette.

Thessaloniki. We gather food, medicine and first aid items for #refugeesGr

Thessalonique. Nous collectons de la nourriture, des médicaments et des produit de première nécessité pour les réfugiés.

Distribution des vivres aux réfugiés sur la frontière Macédoine-Grèce https://t.co/kQfQsQnBOB

.
Environ 170 personnes qui ont cherché refuge le mois dernier dans le parc Pedion Areos à Athène ont maintenant été relogées au Centre d'hébergement des réfugiés de Elaionas. Beaucoup demandent l'asile dans d'autres pays européens et essaient de contacter des amis et parents qui sont déjà à l'étranger.

Dans ce centre, un enfant a illustré ce que c'est que traverser une mer pour un réfugié.  @epan_e_kinisi a partagé le dessin sur Twitter, un rappel que derrière les chiffres, il y a des milliers et des milliers d'êtres humains innocents, qui méritent qu'on les aide :

Dessin d'un enfant réfugié au centre d'hébergement de Elaionas. L'humanité et l'espoir n'ont pas de frontières.

Gloire et uniforme : la nouvelle police ukrainienne à la conquête des réseaux sociaux

jeudi 27 août 2015 à 13:30
Relatives and friends came to Sofievskaya square to greet the new patrol police officers taking the oath of allegiance. Photo by Stanislav Yandulsky from Demotix.

Parents et amis sont venus place Sofievskaïa pour saluer les nouveaux employés de la patrouille de police qui viennent de prêter serment. Photo Stanislav Yandoulski et Demotix.

Les nouvelles autorités ukrainiennes ont décidé de combattre la corruption au sein de la police en embauchant de nouveaux jeunes fonctionnaires. Kiev, la capitale de l'Ukraine, a été la première ville à mener cette expérience de «reset» des forces de l'ordre, et au bout d'un mois, les nouveaux policiers étaient devenus des stars des réseaux sociaux.

“Мa nouvelle police”

Dès le premier jour, début juillet, quand la nouvelle police a commencé à patrouiller dans les rues, les gens ont été tellement enthousiasmés par ces jeunes fonctionnaires amicaux qu'ils se sont mis à faire des selfies avec eux. D'où le succès des hashtags #KyivPolice (#PoliceDeKiev), #МояНоваПоліція (#MaNouvellePolice) et #‎Селфізкопом (#SelfieAvecUnFlic), qui étaient parmi les plus utilisés en Ukraine en juillet. Pour la seule première semaine, le hashtag #KyivPolice a été vu 3500 fois sur Twitter. En moins de deux mois la page de la nouvelle police de Kiev sur Instagram a récolté plus de 23 000 followers ; quant à la page Facebook, elle avait 10 000 abonnés.

La nouvelle police a acquis cette popularité déconcertante sitôt la réforme de la police lancée par les autorités de Kiev. Elles ont tout d'abord licencié les anciens policiers par centaines, puis les ont remplacés par plus de 2000 nouveaux. Ceux-ci ont été choisis parmi les quelque 30 000 candidats qui se sont qualifiés après une première série de tests. Environ un quart de ces nouveaux employés sont des femmes. Tout récemment, les jeunes recrues ont suivi une formation rigoureuses auprès d'instructeurs venus des Etats-Unis et du Canada. Enfin, le salaire des nouveaux policiers a été augmenté : il est maintenant de 8 000 à 10 000 hryvnias (360-450 dollars US).

Cette réforme des forces de l'ordre dans la capitale ukrainienne (et ailleurs) était attendue depuis longtemps. Les policiers du pays étaient tristement célèbres pour leur corruption [en anglais]. De plus, les Ukrainiens sont nombreux à se souvenir que l'an dernier, pendant les manifestations d'Euromaidan, les commissariats locaux ont aidé les unités spéciales du ministère de l'Intérieur, les «Berkout» à attaquer les manifestants [en ukrainien] sur la place de l'Indépendance, au centre de Kiev. Ces violents affrontements avec la police ont fait plus de 100 morts en deux semaines. La police a aussi joué un rôle important dans la fuite de l'ancien président Victor Yanoukovitch en Russie.

Les hashtags comme mesure d'efficacité

On peut distinguer plusieurs «vagues» dans la réaction des réseaux sociaux. Quand les nouveaux fonctionnaires ont commencé à patrouiller dans les rues de Kiev, les usagers des réseaux sociaux ont activement publié et partagé leurs ««selfies avec un flic». Dans l'ensemble, les commentaires étaient positifs, pleins d'enthousiasme et de vœux de succès, comme ce post de Sergueï Guerets sur Facebook.

#KyivPolice

Du positif. J'ai pu parler un peu avec les nouveaux policiers. Je leur ai posé des questions sur la situation dans leur zone de patrouille (Maidan et les rues adjacentes), et ils ont répondu tranquillement. Le principal inconvénient, d'après eux, ce sont les dizaines de séances photo par jour. Mais ils n'ont rien contre, ils comprennent que cette première étape du lien social est très importante. Premières impressions positives, donc. Et puis l'essentiel, c'est qu'ils n'aient pas peur de communiquer.

#selfiewithcop

Un autre utilisateur de Facebook, Zourab Kantaria, écrit ceci : «#SelfieAvecUnFlic dans les tendances. C'est cool ! Bonne chance !»

La police au travail

Quelques semaines plus tard, les mêmes hashtags accompagnaient des tweets où les gens partageaient leur vécu dans les contacts avec les nouveaux policiers. Ces tweets avaient dans l'ensemble un caractère positif, même si certains se plaignaient de ne pas arriver à joindre la police à son numéro d'urgence.

D'autres utilisateurs ont relayé l'histoire, publiée par quelques journaux locaux, d'une équipe de jeunes policiers qui, dans les premiers jours de patrouille, aurait égaré un véhicule et quelques armes. Elle a été aussitôt démentie par le porte-parole du ministère, qui a déclaré que tout ce qu'il y avait à signaler dans les premiers jours, c'était trois pare-chocs endommagés lors de légers accrochages.

#Kyivpolice

L'usager de Facebook Sergueï Pantchenko a documenté sa rencontre avec la nouvelle police (ci-dessus). Il a appelé pour se plaindre d'un bruyant attroupement devant chez lui. Les policiers n'ont mis que 18 minutes à arriver sur place et à constater ce qui se passait sous ses fenêtres. D'après ce que raconte Pantchenko, les jeunes qui faisaient du bruit sont partis après que les policiers ont parlé avec eux. Pantchenko les a rappelés ensuite pour dire que le problème était réglé.

Les usagers des réseaux sociaux ont aussi utilisé le hashtag de la nouvelle police pour se plaindre [en ukrainien] des nouvelles forces de l'ordre. Cependant, le grief le plus partagé ne concerne pas les policiers eux-mêmes, mais leurs gyrophares qui restent allumés. Certains conducteurs se sont plaints que leur lumière est si forte qu'elle aveugle tout le monde, surtout la nuit.

Kiev est la première ville où cette nouvelle police est opérationnelle. Il est prévu que dans l'année qui vient, la réforme de la police soit mise en place progressivement dans les autres villes du pays, les prochaines étant Lviv [en ukrainien] et Odessa. Pour le moment, il semble que les habitants de Kiev apprécient les changements. Selon un récent sondage à Kiev [en ukrainien], 92 pour cent des personnes interrogées sont satisfaites et soutiennent totalement la réforme de la police.

Malgré l'optimisme qui est de mise dans les rues de Kiev, les Ukrainiens continuent à penser que l'actuel gouvernement ne fait pas tout le nécessaire pour lutter contre la corruption au sens large. Selon les résultats [en anglais] d'un sondage national publiés par le Centre de recherche indépendant Razoumkov, 81 pour cent des sondés ne voient pas de progrès après les réformes anticorruption menées par le nouveau gouvernement. Même si la nouvelle police de proximité est gratifiée de sourires et de demandes de selfies, les hauts fonctionnaires devront donc sans doute faire plus pour gagner la confiance des gens.

L'agriculture urbaine en plein essor aux Etats-Unis : quels en sont réellement les bénéfices ?

jeudi 27 août 2015 à 12:01
A child stands in an organic garden on a roof in Brooklyn, overlooking the Manhattan skyline. Photo by Flickr user Evan Long. CC-BY-NC-SA 2.0

Un enfant dans un jardin biologique sur un toit à Brooklyn, avec vue sur les immeubles de Manhattan. Photo de Evan Long sur Flickr. CC-BY-NC-SA 2.0

[Liens en anglais sauf mention contraire]

L'original de cet article de Elizabeth Royte a été publié sur Ensia.com, un magazine qui regroupe les solutions internationales environnementales en action, et est republié ici dans le cadre d'un accord de partage de contenu. Il a été produit en collaboration avec le Food & Environment Reporting Network, une organisation non-gouvernementale de journalisme d'investigation.Au milieu du printemps, les plates-bandes presque dénudées des Rising Pheasant Farms (“Fermes du faisan prometteur”) de Carolyn Leadley, dans le quartier Poletown de la ville américaine de Détroit, annoncent à peine l'abondance à venir. Passeront plusieurs mois avant que Carolyn Leadley puisse vendre la production [des 810 mètres carré] (un cinquième d'acre) de sa parcelle. Mais la jeune agricultrice affable est rarement restée inactive, même pendant les jours les plus neigeux de l'hiver. Deux fois par jour, elle a marché de sa maison jusqu'à sa petite serre située sur le côté de son jardin, où elle a agité sa lance d'arrosage sur environ 100 plateaux de pousses et verdurettes. Elle vend cette abondance miniature, toute l'année, au marché de l'est de la ville et aux restaurants ravis d'incorporer quelques feuilles vertes hyper-locales aux assiettes de leurs clients.

Leadley est un acteur-clé de la vibrante communauté communale et agricole de Détroit qui a produit en 2014 près de 180000 kg (400 000 livres) de produits — suffisamment pour nourrir 600 personnes — dans les plus de 1300 jardins communautaires, maraîchers, familiaux et scolaires. D'autres fermes de villes américaines post-industrielles sont aussi prolifiques : en 2008, les 226 jardins communautaires et squattés de Philadelphie ont fait poussé environ 900 tonnes (2 millions de livres) de légumes estivaux et herbes aromatiques, pour un valeur de 4,9 million de US dollars. A fond, la Added-Value Farm de Brooklin qui occupe 1,1 hectare, a fourni 18 000 kg de fruits et légumes dans la banlieue à faibles revenus de Red Hook. Et à Camden, dans le New Jersey – une ville extrêmement pauvre de 80,000 habitants avec seulement un supermarché multi-services – les jardiniers communautaires répartis sur 44 sites ont récolté presque 14,000 kg de légumes durant un été exceptionnellement humide et froid. Cela représente assez de nourriture pendant la période de croissance pour nourrir 508 personnes avec trois repas par jour.

In addition to raising vegetables, urban gardens can help families raise kids who enjoy the outdoors. Photo of Rising Pheasant Farms’ Carolyn Leadley and family by Marcin Szczepanski. Used with permission of the photographer.

En plus de faire pousser des légumes, les jardins urbains peuvent aider les familles à élever les enfants qui profitent de l'extérieur. Photo de Rising Pheasant Farms de Carolyn Leadley et sa famille par Marcin Szczepanski. Utilisée avec la permission du photographe.

Que les chercheurs se préoccupent de quantifier les quantités de nourriture produite par de toutes petites fermes citadines — que ce soit des jardins communautaires, tels que ceux de Camden et Philly, ou des opérations sans but lucratif, comme celle de Leadley – est un témoignage pour le mouvement de nourriture locale naissant et ses supporters affamés de chiffres. De jeunes agriculteurs sont de plus en plus nombreux à planter des jardins maraîchers dans les villes, et la production “locale” (un terme sans définition formelle) occupe maintenant des étales dans tous les Etats-Unis, de Walmart à Whole Foods, et est mis en avant dans plus de 150 pays dans le monde.

L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture a annoncé [en français] que 800 millions de personnes dans le monde cultivent des légumes ou des fruits ou élèvent des animaux dans les villes, produisant ce que le Worldwatch Institute désigne comme un chiffre étonnant de 15 à 20 pourcents de la nourriture mondiale. Dans les pays en développement, les citadins cultivent pour leur subsistance, mais aux Etats-Unis, l'agriculture urbaine est plus souvent motivée par capitalisme ou idéologie. Le Ministère américain de l'Agriculture [USDA] ne mesurent pas les chiffres des agriculteurs des villes, mais sur la base de ses programmes qui financent éducation et infrastructure pour aider les projets d'agriculture urbaine, et des enquêtes concernant l'agriculture urbaine dans différentes villes, il affirme que l'agriculture urbaine est en plein essor. Jusqu'où — et dans quelle direction — cette tendance peut-elle aller ? Quelle proportion de la nourriture des villes les agriculteurs locaux peuvent-ils produire, à quel prix, et qui aura le privilège de la manger ? Et de tels projets peuvent-ils apporter une contribution significative pour la sécurité alimentaire dans un monde de plus en plus peuplé ?

Avantages urbains

Comme tous ceux qui cultivent dans une ville, Carolyn Leadley parle avec éloquence de la fraîcheur de ses produits. Les pousses de pois mange-tout qui ont voyagé 4.8 km (3 miles) pour agrémenter une salade sont dits plus savoureux et nutritifs, dit-elle, en comparaison à ceux qui ont voyagé un demi-continent ou plus. “Un des restaurants que je livre achetait des pousses provenant de Norvège”, explique Leadley. Les aliments plus frais durent également plus longtemps sur les étals et dans les réfrigérateurs, réduisant ainsi les déchets.

New York City–based Gotham Greens produces more than 300 tons per year of herbs and greens in two hydroponic facilities. Photo by TIA (Flickr/Creative Commons)

Gotham Greens basé à New-York produit plus de 300 tonnes par an d'herbes et légumes feuillus sur deux sites hydroponiques. Photo de TIA (Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)

La nourriture cultivée et consommée dans les villes a d'autres avantages : durant les périodes d'abondance, elle coûte moins cher que dans les supermarchés dont les produits viennent de loin, et durant les périodes d'urgence — quand les réseaux de transport et de distribution sont interrompus — elle peut combler un vide végétal. A la suite d'importantes tempêtes telles que l'ouragan Sandy et les blizzards de l'hiver précédent, explique Viraj Puri, cofondateur du Gotham Greens basé dans la ville de New-York (qui produit plus de 300 tonnes [272 tonnes metriques] d'herbes et légumes feuillus par an sur deux opérations hydroponiques sur des toits et a une autre ferme en projet à Chicago), “nos produits était les seuls produits sur les étales de beaucoup de supermarchés de la ville.”

Malgré leur relative petite taille, les fermes urbaines cultivent des quantités étonnantes de nourriture, avec des rendements qui souvent surpassent ceux de leurs voisins ruraux. Ceci est possible pour plusieurs raisons. Premièrement, les fermes des villes ne subissent pas une forte pression des insectes, et n'ont pas affaire à un chevreuil ou des marmottes affamés. Deuxièmement, les agriculteurs urbains peuvent parcourir leurs parcelles en quelques minutes, au lieu de quelques heures, résolvant les problèmes dès leur apparition et récoltant leur production à son optimum. Ils peuvent aussi planter à une densité supérieure puisqu'ils cultivent manuellement, nourrissent leur sol plus fréquemment et gèrent de près les applications d'eau et de fertilisants.

Entreprises sociales, les jardins communautaires opèrent dans un univers financier alternatif : ils ne se maintiennent pas grâce aux ventes et ne nécessitent pas de payer des employés.

Même s'ils n'ont pas autant d'attention de la presse que les fermes à but lucratif et les opérations sur toits lourdement capitalisées, les jardins communautaires — qui sont entretenus collectivement par la population sur des parcelles individuelles ou partagées de terrains publics ou privés, et qui existent dans les villes américaines depuis bien plus d'un siècle — sont la forme la plus commune de l'agriculture urbaine du pays, produisant réunis bien plus de nourriture et nourrissant plus de monde que leur contreparties commerciales. Entreprises sociales, les jardins communautaires opèrent dans un univers financier alternatif : ils ne se maintiennent pas grâce aux ventes et ne nécessitent pas de payer des employés. A la place, ils s'appuient sur une jeune main d'oeuvre volontaire et bon marché, ils paient très peu ou rien de loyer, et ils sollicitent l'aide extérieure des programmes gouvernementaux et des fondations qui encouragent leurs missions sociales et environnementales. Celles-ci incluent la formation professionnelle, l'éducation à la santé et à la nutrition, et l'augmentation de la résilience de la communauté au changement climatique en absorbant les eaux des orages, contrebalançant l'effet d'ilôt thermique urbain et transformant les déchets alimentaires en compost.

Les fondateurs ne s'attendent pas nécessairement à ce que les jardins communautaires deviennent auto-suffisants. Ces fermes peuvent augmenter leurs flux de recettes en vendant à des marchés fermiers ou à des restaurants, ou ils peuvent également collecter de l'argent des restaurants ou d'autres générateurs de déchets alimentaires pour la récupération des résidus qu'ils transforment en compost, explique Ruth Goldman, un agent du programme du Fond Merck Family, qui finance des projets d'agriculture urbaine. “Mais les marges sur la culture maraîchère sont très faibles, et comme ces fermes font de l'éducation communautaire et forment des leaders adolescents, elles ne peuvent opérer dans l'illégalité.”

Il y a quelques années, Elizabeth Bee Ayer, qui jusqu'à récemment gérait un programme de formation pour les agriculteurs urbains, examina les betteraves qui poussaient à sa Youth Farm (“Ferme des Jeunes”), dans les jardins Lefferts dans le voisinage de Brooklyn. Elle compta les mouvements de mains nécessaires à la récolte des racines et les minutes passées à les laver et à les préparer pour la vente. “Des détails peuvent causer la réussite ou l'échec d'une ferme,” Ayer explique. “Nos betteraves coûtent 2.50 US Dollar pour une botte de quatre, et les gens du voisinage les adorent. Mais nous perdons 12 cents sur chaque betterave.” Dernièrement, Ayer a décidé de ne pas augmenter le prix : “Personne ne les auraient achetées,” dit-elle. A la place, elle a doublé le callaloo, une herbe des Caraïbes qui coûte moins cher à produire et est vendu assez cher pour couvrir les betteraves. “Les gens adore ça, ça pousse comme de la mauvaise herbe, ça demande peu de maintenance et très peu de main d'oeuvre.” Finalement, elle explique, “Nous sommes sans but lucratif et nous ne voulons pas faire de profit.”

Durable et résilient

Peu s'opposeront à Ayer pour sa promotion, mais de telles pratiques peuvent miner les fermes urbaines à but lucratif qui luttent déjà pour rivaliser avec les agriculteurs régionaux sur les marchés urbains bondés et avec les produits à bas prix envoyés de Californie ou du Mexique. Leadley, de Rising Pheasant Farms, s'est rendu compte depuis longtemps qu'elle ne survivrait pas en vendant seulement des légumes de son potager extérieur, c'est pourquoi elle a investi dans une serre couverte de plastique et un système de chauffage. Ses minuscules pousses, feuilles d'amarante et choux-raves poussent toute l'année; elles croissent rapidement — en été, Leadley peut faire une récolte après sept jours — et elles se vendent pour plus de un dollar l'once [28g].

Désignant de la tête la parcelle derrière elle, Leadleys explique, “Je cultive ses légumes parce qu'ils ont une belle apparence sur le stand de la ferme. Ils attirent plus de clients à notre table, et j'aime vraiment cultiver dehors.” Mais ce sont les verdurettes qui évitent à Leadley de rejoindre les rangs de la vaste majorité des agriculteurs américains qui ont un second emploi.

Mchezaji Axum, un agronome de l'Université du District de Columbia (DC), la première université du pays exclusivement située dans une zone urbaine, aide les agriculteurs urbains à augmenter leurs rendements, qu'ils vendent sur des marchés plus riches comme Leadley, ou sur des marchés pauvres comme Ayer. Il promeut l'utilisation de variétés de plantes adaptées aux conditions urbaines (maïs de petite taille qui produit quatre épis au lieu de deux, par exemple). Il recommande aussi des méthodes biointensives, comme de planter en forte densité, les cultures intercalaires, l'application de compost, la rotation des cultures et l'emploi de méthodes d'extension des saisons (cultiver des légumes tolérant au froid tels que le chou frisé, les épinard ou les carottes dans des tunnels-abris à armatures à arceaux, par exemple, ou planter au départ dans une structure anti-froid —  des boîtes avec des couvercles transparents qui laissent passer la lumière du soleil mais protègent les plantes du froid extrême et de la pluie).

“On apprend à améliorer la santé de son sol, et comment espacer les plantes pour qu'elles reçoivent plus de rayons du soleil”, explique Axum. Etudiant les résultats des jardins communaux de DC [District of Columbia], Axum a été surpris par la quantité si petite qu'ils cultivent réellement. “Les gens n'utilisent pas bien leur espace. Plus de 90 pourcents ne produisent pas de manière intensive. Certains souhaitent seulement cultiver et qu'on les laisse tranquilles.”

“Utiliser des méthodes biointensives peut ne pas faire partie de votre tradition culturelle”, dit Laura J. Lawson, professeur d'architecture paysagère à l'Université de l'état de Rutgers et auteur de “City Bountiful: A Century of Community Gardening in America” [Ville abondante : Un siècle de jardinage communautaire en Amérique]. “Cela dépend de qui vous a appris à jardiner.” Lawson rappelle l'histoire d'un visiteur bien intentionné au jardin de Philadelphia qui a suggéré aux cultivateurs que leur maïs était planté dans un endroit qui n'était pas idéal pour la photosynthèse. Les femmes expliquèrent à leur visiteur, “Nous le plantons toujours ici; ainsi, nous pouvons faire pipi derrière.”

Noah Link checks on his bees at Food Field, a commercial farm in Detroit. Photo by Marcin Szczepanski. Used with permission of the photographer.

Noah Link vérifie ses abeilles à Food Field, une ferme commerciale à Detroit. Photo de Marcin Szczepanski. Utilisée avec la permission du photographe.

Axum se préoccupe d'agrandir et de rassembler la nourriture hyper-locale pour répondre à la demande des gros acheteurs tels que les écoles de la ville, les hôpitaux ou les épiceries. Vendre aux institutions proches, disent les Conseils de politique alimentaire — établis par les associations et les gouvernements locaux pour renforcer et soutenir les systèmes alimentaires locaux — est la clé pour rendre les systèmes alimentaires urbains plus durables et résilients, sans parler de fournir un revenu aux cultivateurs locaux. Mais agrandir demande souvent plus de terres, et donc des coûts de main d'oeuvre supérieurs pour les cultiver, en plus des changements dans l'utilisation des terres locales et autres réglementations, expertise marketing et réseaux efficaces de distribution.

“De nombreuses institutions locales souhaitent acheter leur nourriture ici,” explique l'agriculteur de Détroit Noah Link, dont Food Field, une installation commerciale, inclut un jeune verger, de vastes zones de plates-bandes, deux serres-tunnels solidement enveloppées de [45 mètres] (150 pieds) de long (l'une d'elle abritant un long et étroit circuit rempli de poissons-chats), des poulets, des ruches et assez de panneaux solaires pour alimenter le tout. “Mais les agriculteurs locaux ne produisent pas encore assez. Il nous faudrait un agrégateur pour mettre tout ensemble et vendre en vrac.”

Link ne cultive pas de verdurettes — la sauce secrète pour tant d'installations commerciales — parce qu'il peut compter sur les volumes : son exploitation occupe un pâté de maison entier. Annie Novak, qui a co-fondé la première ferme sur toit sans but lucratif de la ville de New York en 2009, n'a pas le luxe de l'espace. Elle a réalisé très tôt qu'elle ne pourrait pas cultiver une variété suffisante de produits pour satisfaire les clients de l'agricuture soutenue par la communauté sur seulement [540 mètres carré] (5,800 pieds carré) de plate-bandes surélevées et peu profondes. “Je me suis donc associée avec une ferme capable de compléter et diversifier les boîtes,” explique-t-elle. Actuellement, Novak se focalise sur des produits de niche et à valeur ajoutée. “Je fabrique et vends une sauce épicée avec mes piments,” dit-elle. Elle cultive également des verdurettes pour les restaurants plus du miel, des herbes, des fleurs et “des cultures intéressantes telles que les carottes violettes, ou les tomates patrimoniales, qui nous donnent l'opportunité de transmettre aux gens la valeur de la nourriture, des espaces verts et de notre connection à la nature,” explique-t-elle.

Parfois une sélection stratégique des produits agricoles ne suffit pas. Brooklyn Grange, une ferme sans but lucratif située sur deux toits de la ville de New York, cultive plus de 23 000 kg  de tomates, choux frisés, laitues, carottes, radis et pois, entre autres, chaque année. Elle les vend à travers son CSA [Community Supported Agricuture], aux stands de la ferme et dans les restaurants locaux. Mais pour augmenter encore ses revenus, Brooklyn Grange propose également un programme de formation durant tout l'été pour les apiculteurs (au prix de 850 US Dollars), des cours et des séjours de yoga, et elle loue ses espaces de jardin d'Eden, qui ont des vues de millions de dollars sur les tours de Manhattan, pour des séances photos, des mariages, des dîners privés et autres évènements.

“Les fermes urbaines sont comme de petites fermes dans les zones rurales,” explique Carolyn Dimitri, économiste appliqué qui étudie les systèmes alimentaires et les réglementations alimentaires à l'Université de New York. “Elles ont le même ensemble de problème : les gens ne veulent pas payer trop pour leur nourriture et la main d'oeuvre est chère. Elles doivent donc vendre des produits à haute valeur ajoutée et proposer de l'agro-tourisme.”

Sous contrôle

Un jour triste de mars, avec une fine couche de glace luisante au-dessus de [30 cm] (un pied) de neige souillée, un groupe d'agriculteurs urbains de Chicago travaille en manches courtes et salopettes, les ongles apparemment propres. Dans leurs jardins, pas de déchets de métal ou de bois dans les coins, pas d'égratignure de poulet dans le sol des serres-tunnels. En fait ces agriculteurs n'utilisent pas de terre du tout. Ils ont densément planté des pousses de feuilles de basilic et de roquette dans un milieu de culture à l'intérieur de bacs à barre-codes. Ces bacs sont posés sur des étagères empilées sur [3.7 mètres] de haut (12 pieds) illuminées, comme des cabines de bronzage, par des lumières violettes et blanches. Bourdonnement de ventilateur, gargouillis d'eau, lueur d'écran d'ordinateur.

FarmedHere, le plus important acteur de l'agriculture en milieu contrôlé des Etas-Unis produit environ 500 000 kg par an de pousses de jeunes salades, basilic et menthe dans son entrepôt de 8 000 mètres carrés dans la banlieue industrielle de Chicago. Comme beaucoup d'opérations hydroponiques ou aquaponiques (dans lesquelles, l'eau de bassins à poissons nourrit les plantes qui filtrent l'eau, avant qu'elle ne retournent aux poissons), la ferme donne une impression futuriste — tout en lumières éclatantes et acier inoxydable. Les employés portent des filets à cheveux et des gants de nitrile. Mais, à l'abri des interférences de la météo, des insectes ou même de trop de personnes, la ferme a rempli rapidement et de manière fiable des contrats sur toute l'année avec des supermarchés locaux, y compris 50 [magasins de la chaîne de supermarché] Whole Foods Markets.

“Nous ne pouvons répondre à la demande” explique Nick Greens, un DJ devenu responsable de production.

A la différence des fermes en extérieur, l'agriculture en milieu contrôlé n'a pas besoin de pesticides et ne rejète pas de nitrogène dans les eaux usées. Son système d'irrigation en circuit fermé consomme 10 fois moins d'eau que des systèmes conventionnels. En plus, avec 25 récoltes à haute-densité par an, contre environ 5 pour les exploitations conventionnelles, l'agriculture en milieu contrôlé obtient un rendement 10 à 20 fois supérieur que pour la même culture produite en extérieur — épargnant en théorie forêts et zones humides de la transformation en zones agricoles.

L'agriculture hors-sol est-elle le futur de l'agriculture urbaine ? Certes, elle produit beaucoup de nourriture dans un petit espace. Mais à moins d'économies d'échelle, ces exploitations — dont la construction et la maintenance nécessite des capitaux importants — doivent se concentrer exclusivement sur les cultures à forte valeur telles que les verdurettes, les tomates d'hiver et les herbes aromatiques.

La réduction de la distance des zones de productions alimentaires réduit les coûts relatifs au transit, de même que les émissions carbonées associées au transport, aux emballages et à la réfrigération. Cependant, la croissance en intérieur sous des lampes, avec chauffage et réfrigération alimentés par des énergies fossiles, peut annuler ces bénéfices. Louis Albright, professeur émérite d'ingénieurie biologique et environnementale de l'Université de Cornell, a étudié les chiffres et conclut qu'un système agricole fermé coûte cher, consomme beaucoup d'énergie et, sous certaines latitudes, ne peut être maintenu en s'appuyant sur l'énergie solaire ou éolienne. La culture de [500g] (1 livre) de laitue hydroponique à Ithaca, New York, génère, d'après Albright, 4kg (8 livres) de dioxide de carbone à travers la centrale électrique locale.[500g] (1 livre) de tomates génèrerait le double. Cultiver cette laitue sans lumières artificielles dans une serre réduit les émissions des deux tiers.

Sécurité alimentaire

Dans pays les plus pauvres du monde, les citadins ont toujours cultivé pour leur subsistance. Mais aujourd'hui, ils sont plus nombreux que jamais. En Afrique sub-saharienne, par exemple, il est estimé que 40 pourcent de la population urbaine est impliquée dans l'agriculture. Anciens et nouveaux résidents repiquent comme à la ferme parce qu'ils ont faim, ils savent comment cultiver de la nourriture, la valeur des terrains des zones de banlieues est faible et les intrants tels que les déchets organique – fertilisant – sont bon marché. Un autre facteur est le prix de la nourriture : la population des pays en développement paie une part bien plus importante de leur revenu total pour la nourriture que les Américains, et le manque d'infrastructure de transport et de réfrigération rend les denrées périssables, tels que les fruits et légumes, d'autant plus précieuses. En se focalisant sur ces cultures à haute valeur, les agriculteurs urbains se nourrissent eux-mêmes et en même temps perçoivent des revenus supplémentaires.

Urban farming is common in Ghana and other sub-Saharan countries. Photo by Nana Kofi Acquah/IMWI. Used with permission.

L'agriculture urbaine est commune au Ghana et dans les autres pays subsahariens. Photo de Nana Kofi Acquah/IMWI. Utilisée avec permission.

Aux Etats-Unis, l'agriculture urbaine aura probablement son impact le plus marquant en terme de sécurité alimentaire dans les zones qui, d'une certaine manière, ressemblent au “Grand Sud” — c'est-à-dire, dans les villes ou banlieues où les terrains sont peu chers, le revenu moyen bas et le besoin de nourriture fraîche important. Détroit, selon ce mode de mesure, est un sol particulièrement fertile. Michael Hamm, professeur d'agriculture durable à l'Université de l'Etat du Michigan, a calculé que la ville, qui possède juste un peu moins de 700,000 habitants et plus de 100,000 terrains vacants (la plupart d'entre eux pouvant être acheté pour moins du prix d'un réfrigérateur, grâce à la faillite récente de la ville), pourrait cultiver les trois quarts de sa consommation actuelle de légumes et près de la moitié de sa consommation de fruits sur les parcelles disponibles en utilisant des méthodes biointensives.

Personne ne s'attend à ce que les fermes urbaines aux Etat-Unis ne remplacent les exploitations maraîchères péri-urbaines ou rurales : les villes n'ont pas la surface ou les cultivateurs formés, et la plupart ne peuvent pas du tout produire de la nourriture tout au long de l'année. Cependant, les fermes urbaines pourraient-elles prendre une bouchée des chaînes d'approvisionnement longue-distance ? Dimitri de l'Université de New York ne le pense pas. En tenant compte de la taille et de la nature globale de l'approvisionnement alimentaire du pays, elle pense que l'agriculture urbaine dans les villes américaines “est tout à fait insuffisante. Et elle est complètement inefficace économiquement. Les agriculteurs urbains ne peuvent appliquer les tarifs qu'ils devraient, et ils sont trop petits pour profiter des économies d'échelle et utiliser leurs ressources de manière plus efficace.”

Cela ne signifie pas que les jardins communautaires, qui n'essaient même pas d'être rentables, n'apportent pas une importante contribution dans les communautés alentours. Les 14,000 kg de produit de Camden ne semble pas grand chose, mais c'est très important pour les chanceux qui réussissent à les récupérer. “Dans les communautés pauvres où les ménages gagnent très peu”, explique Domenic Vitiello, professeur associé en aménagement urbain et régional de l'Université de Pennsylvanie, “quelques milliers de dollars de fruits et légumes produits dans le jardin apportent beaucoup plus que pour des ménages aisés.”

L'histoire nous montre que les jardins communautaires – soutenus par des individus, des organisations gouvernementales et associatives – sont là pour durer. Et qu'il s'agisse finalement pour ces jardins de produire plus de nourriture ou plus de savoir sur l'alimentation – son origine, ce que suppose de la produire, comment la préparer et la manger – ils ont toujours une valeur énorme en tant que lieux de rencontre et salles de classe et aussi comme liens entre la population et la nature. Que cultiver des fruits et légumes dans des espaces urbains minuscules aie du sens ou non sur le plan économique ou de sécurité alimentaire, les gens qui souhaitent faire pousser de la nourriture en ville trouveront une manière de le faire. Comme le dit Laura Lawson, “les jardins urbains font partie du sentiment idéal de ce que doit être une communauté. Et de ce point de vue, leur valeur est inestimable.”

Elizabeth Royte travaille en freelance à Brooklyn. Elle est l'auteur de trois livres salués par les critiques; ses écrits sur la science et l'environnement ont été plubliés dans Harper's, National Geographic, Outside, The New York Times Magazine et d'autres publications américaines. Elle est présente sur Twitter à travers @ElizabethRoyte.

Des policières du Guyana sanctionnées pour être tombées enceintes

mardi 25 août 2015 à 14:15
"Marching Police"; photo by Amanda Richards, used under a CC BY-NC-ND 2.0 license.

“Défilé de police”; photo d'Amanda Richards, utilisée sous licence CC BY-NC-ND 2.0.

Lorsque trois femmes appartenant au corps de police de la ville de Georgetown ont été renvoyées au début du mois pour être tombées enceintes alors qu'elles étaient toujours en période d'essai, les internautes guyanais se sont exprimés sur la décision controversée, qui a également attiré l'attention d’Amnesty International pour les Caraïbes. Les femmes ont finalement retrouvé leur travail, mais le chemin qui a mené à cette décision ainsi que celui qu'il reste à parcourir sont considérables.

Mark Jacobs, utilisateur de Twitter, n'a pas compris pourquoi les gens pensaient que la police se montrait excessive en renvoyant les trois femmes:

Plusieurs femmes ont twitté que ce qui était absurde était la politique actuelle au sein des forces de l'ordre:

Le fait qu'en 2015, les femmes continuent de subir des discriminations liées à leur grossesse en a stupéfait plus d'un, mais la situation est peut-être plus complexe que certains le croient. Lors d'un débat public sur le sujet sur la page Facebook du Stabroek News, par exemple, Yonnette Kennedy a partagé son expérience personnelle:

The law was there all the time people […] they told you that when you go for the job if you get pregnant before a year you [are] on duty you have to leave, you have one year probation before you get pregnant, it happened to me 23 year[s] ago, and I leave because I know that was [sic] the rules, I know it [is] not right to dismiss someone because they are pregnant, but they knew that before they take the job.

La loi a toujours existé, les gens […] quand tu te présentes pour le travail ils te disent que si tu tombes enceinte avant un an de service tu dois partir, tu es à l'essai un an avant [de pouvoir] être enceinte, cela m'est arrivé il y a 23 ans, et je suis partie car je savais que c'était les règles, je sais que c'[est] injuste de renvoyer quelqu'un pour une grossesse, mais elles le savaient avant d'être embauchées.

Lorette Watson est du même avis quant au fait que les femmes savaient dans quoi elles s'engageaient:

For whatever reason, I think young people don't take rules and regulations seriously and this is a example for them sorry it had to happen while they are pregnant but the rule is the rule.

Qu'elle qu'en soit la raison, je pense que les jeunes gens ne prennent pas les lois et réglementations au sérieux et c'est un exemple pour eux, désolée que cela se soit passé quand elles étaient enceintes mais la loi est la loi.

Rawle Chalmers, utilisateur de Facebook, exprime son irritation vis-à-vis des «connards de bureaucrates qui persistent à faire reculer les droits des femmes», alors qu'une autre commentatrice s'interroge sur le congé maternité, et que Donnella Collison déclare:

I hope more women that lost their jobs under these circumstances come forward so that this archaic can finally be changed.

J'espère qu'un plus grand nombre de femmes qui ont perdu leur emploi dans ces circonstances le signaleront afin que cet archaïsme puisse finalement être modifié.

Bien que tant la constitution guyanaise que la Loi de prévention des discriminations [Prevention of Discrimination Act] interdisent de tels licenciements, les trois femmes (d'après les lettres de congédiement) enfreignaient la politique ministérielle qui ne permet pas aux policières de tomber enceintes au cours de leurs deux premières années de service à l'essai.

The development (pregnancy) constitutes a clear violation of the City Constabulary Standing Order section 4:11(Para) J11.

Cet événement (la grossesse) constitue une claire violation de la section 4:11 (Para) J11 de l'ordre permanent du corps de police de la ville.

Comme si ces licenciements ne suffisaient pas, une ancienne policière âgée de 19 ans, Abassie Bobb, a affirmé à la presse guyanaise qu'elle avait été renvoyée en juillet dernier en vertu d'une politique semblable, hostile à la maternité. Abassie Bobb soutient qu'elle a été licenciée après avoir confié à ses supérieurs qu'elle attendait un enfant. La lettre de licenciement déclarait qu'il était mis fin à ses services conformément à la Loi sur la police du Guyana.

Selon le chef de la police Andrew Foo, la politique qui a conduit au renvoi des femmes policières est «très ancienne», et, même si cela peut sembler discriminatoire, elle ne devrait pas être amendée d'après lui. Il redoute qu'«un pourcentage important de femmes [au sein des forces de l'ordre] ne tombent enceintes.» Bien que la législation dans la police soit antérieure à la constitution de 1980 du Guyana et même à la Loi nationale de prévention des discriminations de 1997, Foo croirait selon certaines sources que la politique est actualisée car il a contribué à sa révision en 2013.

Une policière, Laurel Gittens, a récemment défendu cette politique, déclarant que faire preuve d'indulgence sur ce sujet ferait peser un immense fardeau sur les services de police.

It would put a burden on the organization if we allow women to become impregnated during probation…the pregnancy constitutes a clear violation of the City Constabulary Standing Order Section 4:11 (Para) J11

Cela représenterait une charge pour l'organisation si nous autorisons les femmes à tomber enceintes au cours de leur période d'essai… la grossesse constitue une violation claire de la section 4:11 (Para) J11 de l'ordre permanent du corps de police de la ville

Gittens a souligné que tout changement de politique devrait être effectué par le Parlement. Elle a également affirmé que les autorités policières étaient tolérantes, et que les femmes pouvaient prendre des congés et retourner tranquillement travailler après avoir donné naissance.

La manifestation qui s'en est suivie devant l'hôtel de ville de la capitale a attiré l'attention des autorités: les policières renvoyées ont depuis été réintégrées.

En fin de compte, il incombera peut-être au peuple guyanais de décider si une réforme constitutionnelle à venir nécessite d'amender une politique archaïque qui continue de tenir tête aux autres lois plus modernes du pays. Beaucoup ont le sentiment qu'une politique qui discrimine les femmes—en particulier les femmes qui cherchent à servir leur pays—ne devrait plus être autorisée.