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Le conflit de Crimée en 15 mèmes irrésistibles

samedi 8 mars 2014 à 16:45

Au lieu d'explorer des compromis, les protagonistes en ligne du désaccord redoublent d'arguments, dérivent vite vers les menaces, les attaques ad hominem et les comparaisons avec Hitler. La divergence d'opinions tourne à la guerre de mots, de part et d'autre on est convaincu que l'adversaire est idiot et/ou fourbe. Rien de neuf ? Hélas, c'est ce qui se passe sur RuNet avec le conflit de Crimée. Mèmes et macros images se prêtent à la rhétorique extrémiste plus qu'à l'argumentation nuancée. Ce qui ne les empêche pas d'être parfois très drôles !

1.

"Polite. Russian. Yours" Anonymous image found online.

“Polis. Russes. A vous.” imahe anonyme trouvée en ligne.

Ce mème belliciste joue sur l'appellation facétieuse donnée aux troupes d'occupation anonymes de la Crimée : “les gars polis,” en reliant l'expression au slogan des Jeux Olympiques d'hiver, “Hot, Cool, Yours.” ["Chaud, Froid, A toi" ou moins littéral, "A la mode/sexy, Cool, à toi"]. Il n'est pourtant pas très indiqué de minimiser la signification des soldats russes sur le territoire ukrainien en insistant sur leur politesse. Polis peut-être, mais quand même munis de fusils.

2.

"Organized Russian tourists travel to Crimea en masse"

“Des touristes russes, organisés et en masse, arrivent en Crimée !” Image anonyme trouvée en ligne.

De même, les troupes russes ne viennent pas en touristes. On peut justifier que ce mème moque le refus hypocrite de Poutine de reconnaître la présence russe en Crimée, mais le mème ne semble apparaître que dans des contextes où il sert d'approbation tacite de la supercherie (le point d'exclamation est un indice.)

3.

Russian destroyer "The Polite." Word bubble reads "The Gracious and The Courteous are right behind me"

Le destroyer russe “Le Poli.” La bulle : “Je suis suivi par l'Aimable et l'Affable”. Image anonyme trouvée en ligne.

Autre exemple va-t-en guerre qui donne à “poli” un sens menaçant. La Russie possède bien une Flotte de la Mer Noire, beaucoup plus opérationnelle que celle de l'Ukraine (de fait, il y a deux jours seulement, la Marine russe a bloqué la base navale ukrainienne en coulant un vieux navire à son entrée [russe]). Ce mème est particulièrement amusant parce qu'il suit la convention des noms de navires dans la marine russe : tous les bâtiments légers de type destroyers sont appelés avec des adjectifs personnels (Rapide, Courageux, Intrépide, etc.)

4.

"We are just a people's militia"

“Nous sommes juste un détachement populaire” Image anonyme trouvée en ligne.

De l'autre côté, une image comme celle-ci est également contre-productive. Certes, elle est drôle parce que c'est une exagération de la prétention transparente de la Russie que ses troupes sont un élément d'une milice de Crimée “spontanée”. En même temps, elle nie toute existence à une véritable milice auto-organisée de Crimée (il y en a une), et fait monter les enchères de la mitraillette au missile balistique intercontinental.

5.

Leopard, Bunny, and Bear - Sochi Olympic Mascots.

Léopard, Lapin et Ours – Les mascottes olympiques de Sotchi. Image anonyme trouvée en ligne.

Encore une blague avec Sotchi. Plus difficile à classer, mais tout à fait utilisable des deux côtés. Voyez comme les Russes sont sanguinaires, même leurs peluches circulent en tank. Voyez comme les Ukrainiens sont nuls, il nous suffit de peluches pour les contrôler. Oui, les J.O. ont été entachés par les manoeuvres politiciennes et l'agression, le Père Noël n'existe pas.

6.

"Banderovsty are attacking Crimea!"

“Les bandéristes attaquent la Crimée !” Image anonyme trouvée en ligne.

La télévision russe déverse un flot de propagande sur la présence de soi-disants “bandéristes,” ou partisans du nationaliste ukrainien et criminel de guerre allégué Stepan Bandera parmi les contestataires qui ont renversé le gouvernement Ianoukovitch. Il est vrai que ces radicaux ne sont qu'en petit nombre parmi les contestataires, mais ils sont bruyants, ils existent, et ils sont hostiles aux Russes et à la culture russe. Mais une chose est sûre, il n'y a pas d'invasion de têtes géantes de Stepan Bandera sur des soucoupes volantes.

7.

"Maidan Self-Defence Forces.  The American company." Anonymous image found online.

“Auto-défense de Maïdan. L'escadre américaine.” Image anonyme trouvée en ligne.

Le canular de l'entrée d'une escadre américaine de porte-avions en Mer Noire est peut-être le plus dangereux de tous. Les mèmes 7 et 8, qui le perpétuent, servent à donner des espoirs infondés d'assistance militaire étatsunienne aux Ukrainiens, et des craintes injustifiées d'intervention militaire des USA aux Russes. Peu importe qu'en vertu des traités internationaux, il soit impossible à un porte-avions de pénétrer en Mer Noire. En outre, le titre est ironique, puisque certains Russes accusent déjà les Américains d'avoir organisé le mouvement de contestation de Maïdan.

8.

"#aquamaidan" (a play on #euromaidan). Anonymous image found online.

“#aquamaïdan” (jeu de mots sur #euromaidan). image anonyme trouvée en ligne.

9.

"[Eskimo] not conqueror, [Eskimo] guard" Anonymous image found online.

“Tchouktche [ethnie du Grand Nord] pas conquérant, Tchouktche défenseur” Image anonyme trouvée sur Internet.

Se moquer des troupes russes parce qu'elles sont multi-ethniques n'est peut-être pas la meilleure idée, si on veut convaincre le monde qu'on est pas un nationaliste xénophobe.

10.

Putin is a Nazi. Clearly.

Poutine est un Nazi. Evident. Image anonyme trouvée en ligne.

La dernière fois que vous avez comparé à Hitler quelqu'un avec qui vous étiez en désaccord, vous avez réussi à le convaincre de la justesse de vos arguments ?Moi non plus.

11.

"If Putin is Hitler, then shouldn't followers of Stepan Bandera listen to him?" Anonymous image found online.

“Si Poutine, c'est Hitler, les Bandéristes doivent-ils lui obéir ?” Image anonyme trouvée en ligne.

 Et ainsi va la “polémique”.

12.

Obama hungry. Obama eat Ukraine. Anonymous image found online.

Obama a faim. Obama dévore l'Ukraine. Image anonyme trouvée en ligne.

Minute, Poutine n'est pas le seul Evil Overlord (™) [Seigneur du Mal] !

13.

"Capitol Hill really needs a new exterior design" to make it look like the Kremlin. Anonymous image found online.

“Le Capitole américain a juste besoin d'un relooking” pour le faire ressembler au Kremlin. Image anonyme trouvée en ligne.

Quitte à être chauvin pourquoi ne pas aller jusqu'au bout ?

14.

On the right,

A gauche, la “Compagnie d'auto-défense du canapé, #eurosofa” A droite, “Les troupes du canapé, le groupe de réaction lente.” Image anonyme trouvée en ligne.

Et ainsi la guerre continue à faire rage entre les “experts géopolitiques” russes et ukrainiens.

15.

I think the term of art is "puking rainbows." Anonymous image found online.

Image anonyme trouvée en ligne.

Mais quoi que vous fassiez, ne soyez pas avares de professions mielleuses d'amitié !

En Amérique Latine, les femmes disent non aux “compliments de rue”

samedi 8 mars 2014 à 11:04

(Sauf mention spéciale, les liens de cet article sont en espagnol.)

Depuis la nuit des temps, les compliments (fr) ont été considérés comme un moyen de conquête par excellence : ces phrases dites par les hommes pour attirer l'attention des femmes et les charmer. Cependant, il existe de nos jours un débat pour savoir si le compliment doit être revendiqué en tant que galanterie, ou si son usage relève de l'agression.

Dans un article datant de 2011, l'agence de presse Inter Press Service se posait déjà la question :

Algunos hombres lo reivindican como un halago y hasta una expresión poética. Pero para muchas mujeres, el piropo callejero es una forma de acoso que las ofende, las humilla y, en algunos casos, las denigra.

Certains hommes le revendiquent en tant que galanterie et vont même jusqu'à parler  d'expression poétique. Mais pour beaucoup de femmes, le compliment des rues est une forme d'harcèlement qui les offense, les humilie, et parfois, les dénigre.

Faites une recherche dans Google et vous trouverez des titres tels que “de jolis compliments pour trouver le grand amour”, “50 compliments pour concquérir des coeurs”, “107 compliments qui illuminent la journée des femmes”.

De nombreux artistes et internautes partagent photos et illustrations afin de dénoncer les compliments et d'exiger le respect envers les femmes.

L'illustrateur chilien, Marcelo Pérez, présente une de ses oeuvres dans laquelle des femmes expriment leur réaction suite à ces fameux “compliments” qu'elles reçoivent dans la rue.

 

Ilustración de Marcelo Perez, reproducida con su permiso.

Illustration de Marcelo Perez, reproduite avec autorisation.

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Dans le premier dessin, la protagoniste affirme : “ceci n'est pas un compliment, c'est un baveux avec une face de taré qui n'a pas vu de femme pendant une année entière.” Dans la seconde image : “ceci est un attrapeur, une sorte de “sucker punch” complètement barré.” Dans la troisième : “ceci est une racaille qui crie des vulgarités (qui ne sont ni flatteuses ni séductrices) en pleine rue”. Et enfin : “ceci est le regard fixe et flippant d'un psychopathe sans paupières.” 

Depuis l'Argentine, l'auteur de Global Voices Jorge Gobbi publie sur son compte Flickr une phrase phare des mouvements féministes dans cette région du monde : “Je ne veux pas ton compliment, je veux ton respect.”

No quiero tu piropo, quiero tu respeto. De Morrisey en Flickr bajo licencia CC  Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

Je ne veux pas ton compliment, je veux ton respect. De Morrisey sur Flickr sous licence CC
Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

 

De son côté, Marta G. Terán partage une photo contenant cette même phrase, mais cette fois-ci la photo a été prise dans une rue du Nicaragua.

No quiero tu piropo, quiero tu respeto por la usuaria Martascopio en Flickr bajo licencia  CC Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

Je ne veux pas ton compliment, je veux ton respect. De Martascopio sur Flickr sous licence
CC Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

Une autre illustratrice, DevilKaty (qui possède en plus son propre blog) propose la tirade suivante :

Piropos según la ilustradora DevilKaty, por la usuaria DevilKaty en Flickr bajo licencia CC

Les compliments selon l'illustratrice DevilKaty sur Flickr sous licence Creative Commons (CC BY-NC 2.0)

- Hombre: Ustedes las minas son unas histéricas, cómo no les van a gustar los piropos.

- Sí. Es cierto, cómo no lo pensé antes. Me encanta que me acosen en la calle. Me siento asquerosamente halagada! Amo que un tipo que no conozco y que no me guste me mire las tetas solo por ser mujer. Es un honor ser denostada de tal forma! Adoro esa forma retorcida y pervertida de admiración!

- Hombre: Ya, sí, ya entendí.

- L'homme : Les filles, vous êtes toutes des hystériques, comment vous pouvez ne pas aimer les compliments.

- Oui. C'est vrai, pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ! J'adore me faire harceler dans la rue. Je me sens horriblement flattée ! J'aime qu'un type que je ne connais pas et qui ne me plait pas me regarde les seins seulement parce que je suis une femme. C'est un honneur d'être remarquée de la sorte ! J'adore cette forme d'admiration tordue et perverse !

- L'homme : C'est bon, ça va, j'ai compris.

Et enfin, sur Facebook, vous pouvez trouver les initiatives suivantes qui remettent en question les compliments, à savoir s'ils sont une manière de flatter une femme ou s'ils sont vus comme un harcèlement.

Estamos en contra del acoso a la mujer con los piropos callejeros (Nous sommes contre le harcèlement envers les femmes sous forme de compliment des rues)

Paremos el acoso callejero (Stoppons le compliment des rues)

Mujeres y hombres en contra del acoso callejero (Femmes et hommes s'opposent au compliment des rues)

Une journée pour fédérer la communauté des données ouvertes du Portugal

vendredi 7 mars 2014 à 19:33
A typical rabelo boat from Porto carrying the open data flag for the #OpenDataDay. Banner by Transparência Hackday.

Un typique “rabelo” de Porto  transporte le drapeau des données ouvertes lors de la Journée des Données Ouvertes. Bannière par Ana Carvalho / Transparência Hackday.

 [Note : L'auteur de cet article a été l'un des organisateurs de l'événement.]

Des enthousiastes de la transparence et la technologie civique, provenant de différentes villes du Portugal, se sont rassemblés le 22 février 2014 à Porto pour célébrer la Journée Mondiale des Données Ouvertes. Ils ont été accueillis par l'équipe de la Transparência Hackday

 Des concepteurs, des programmeurs, des hackers informatiques, des gens doués pour la communication et des employés de l'administration publique ont consacré un après-midi de samedi à partager leurs expériences des problèmes de transparence et de l'ouverture de certaines données au public.

Des tâches pratiques incluaient le Recensement local des données ouvertes réalisé par la Open Knowledge Fondation, dont le but était de rassembler des données au niveau local, depuis les horaires des transports publics jusqu'aux budgets annuels et aux données sur la qualité de l'air. 

Nous savons que la disponibilité des données locales varie énormément non seulement en fonction des pays mais aussi à l'intérieur d'un pays. Alors que certaines villes et municipalités font des efforts considérables pour promouvoir l'ouverture des données, pour d'autres le progrès est trop minime voire inexistant. Si nous pouvons découvrir quelles sont les données ouvertes disponibles là, nous pouvons encourager plus de villes à publier des informations clés, ce qui aidera des entreprises et des citoyens à mieux comprendre leurs villes et rendra leur vie plus facile.

 Vers la fin de la journée, les villes de Coimbra et Porto avaient rassemblé un ensemble très complet des informations disponibles dans un document collaboratif. Il sera utilisé pour mettre à jour le dossier portugais de la OKM, dès que celui-ci sera complété par cette organisation internationale.

Un autre groupe a accepté le défi de cataloguer des… yogourts, pour l'opération lancée par le projet Données Ouvertes sur l'alimentation, une base de données gratuite, ouverte et collaborative sur des produits d'alimentation. L'idée du projet “Qu'est ce qu'il y a dans mon yogourt ?” était de rassembler des données sur la valeur nutritive et les ingrédients des produits laitiers d'autant pays du monde que possible en un seul jour. Ce que les Portugais ont fait. 

Une « inspiration visuelle » des données

 Le point culminant de cette quatrième Journée mondiale des données ouvertes était la présentation que le designer et chercheur Pedro Cruz de l'Université de Coimbra a fait de son oeuvre sur la visualisation des données.

The association for cultural intervention Maus Hábitos (Bad Habits) opened its door for the open data venue.

L'association pour l'intervention culturelle Maus Hábitos (Mauvaises  Habitudes) à Porto a ouvert ses portes pour accueillir la Journée des Données Ouvertes au Portugal.

Le voyage a commencé avec la visualisation des données sur le déclin des empires maritimes aux XIXe et XXe siècles. Alors que défile la chronologie des événements, les empires britannique, portugais, français et espagnol se dissolvent d'une façon fluide comme « des corps mous ». D'autres œuvres de Pedro incluent la circulation à Lisbonne sur un jour, ou représentée comme une métaphore des organismes vivants avec des problèmes circulatoires, ainsi que l'analyse des textes, l'exploration des transports publics, et bien plus encore. 

“An ecosystem of corporate politicians“ - interactive visualization at pmcruz.com/eco.

“Un écosystème des politiciens corporatifs“ – une visualization interactive sur pmcruz.com/eco.

Son oeuvre la plus récente, la visualisation interactive ”écosystème des politiciens et des multinationales” sur les rapports entre des membres des gouvernements portugais et des entreprises pour la période de 1975 à 2013, est celle qui a provoqué le plus de débats.

 Cette visualisation frappante montre les entreprises où des ministres et des secrétaires d'État ont occupé des postes et permet l'exploration de ce qui est représenté comme un écosystème parasite vu la forme des organismes :

 Les données sont abordées comme un écosystème, où chaque ensemble des relations interdépendantes est réglé par des conditions physiques — chaque politicien visite les entreprises l'une après l'autre, les poursuit et saute entre elles, afin de relancer la séquence chaque fois qu'elle est terminée.

 Les données ont été recueillies lors d'une étude sur la politique et le monde d'affaires, qui a été réalisée pour le documentaire “Donos de Por­tu­gal” (“Maîtres du Por­tu­gal”).

Faire connaissance avec la communauté

“Améliorer Coimbra” était un autre projet de la troisième ville principale du Portugal et les participants ont eu la chance de le connaitre lors de la Journée des Données Ouvertes à Porto. De la même façon que l'organisateur à Porto, Transparência Hackday, “Améliorer Coimbra” encourage des réunions mensuelles auxquelles chacun peut assister pour aider à résoudre les problèmes de la ville. En peu plus d'un an d'activités, “Improve” a déjà créé plusieurs sites Web et des applications mobiles pour les citoyens de Coimbra, comme une plate-forme pour la recherche collaborative des logements, une carte des cafés avec une connexion Internet sans fil disponible et Burocracia (Bureaucratie), une application qui rend les comptes rendus des conseils municipaux de la Ville de Coimbra disponibles et faciles à chercher. 

 Aussi la municipalité de Alfândega da Fé, au nord du pays, était représentée lors de cette Journée des données ouvertes. Classée deuxième dans l'Indice de la Transparence Municipale [pt] lancé en octobre 2013 par l'organisme de tutelle de Transparência e Integrigade, Associação Cívica (AITC), cette petite commune de la région de Trás-os-Montes, avec moins de 6000 habitants, montre des signes positifs de sa volonté d'ouvrir des données gouvernementales locales. 

Le but ultime de l'événement était, après tout, d'encourager l'ouverture des données gouvernementales, et ainsi la Journée des Données Ouvertes au Portugal est-elle devenue un peu plus importante, avec plus d'associations participantes et d'individus menant un dialogue entre eux et avec le monde.

Vous pouvez vous renseigner sur le programme de la Journée des données ouvertes sur le blogue de Transparencia Hackday et lire plus sur cet événement mondial sur le site officiel [tous les liens en portugais]. 

Le Mexique et les États-Unis censurent un site d’activistes avec l’aide de GoDaddy

vendredi 7 mars 2014 à 18:35

Des activistes mexicains ont confirmé que les autorités, en collaboration avec l’ambassade des États-Unis à Mexico et avec la rapide assistance du fournisseur de noms de domaine GoDaddy.com, avaient censuré 1DMX.org, une plateforme d’information où les internautes peuvent laisser des commentaires et engager des discussions, utilisée notamment lors des troubles sociaux début décembre 2013. Le contenu supprimé du site rendait compte en détail des abus commis à l’encontre des activistes et contredisait les versions officielles des services de sécurité.

L’exploitant du site commente dans la vidéo ci-dessous que GoDaddy n’a pas donné d’explication claire et transparente à ce sujet :

As a first email reply, GoDaddy.com argues that the site was taken down because of a violation of the terms of service. However, on the next day, in a second email, the company reveals that the real reason behind the suspension of the domain is that there is an undergoing law enforcement investigation. Without clarifying neither the authority behind this investigation nor its motives, GoDaddy.com says that for more information, one must contact a Homeland Security Investigations Special Agent at the U.S. Embassy in Mexico.The Agent was contacted. However, he refused to give any information on the case, with an unjustifiable opacity.

Dans un premier courrier électronique, GoDaddy.com affirme que le site a été fermé pour violation des conditions d’utilisation du service. Toutefois, le jour suivant, dans un second message, la société révèle que la véritable raison de la suppression du domaine est une enquête en cours. Sans clarifier qui est chargé de l’enquête et les motifs de celle-ci, GoDaddy renvoie les personnes souhaitant obtenir de plus amples informations vers un agent spécial du département de sécurité nationale de l’ambassade des États-Unis à Mexico. Cette personne a été contactée, mais a refusé de fournir des informations sur l’affaire, faisant preuve d’une opacité injustifiable.

Les exploitants du site ont utilisé les procédures légales appropriées disponibles au Mexique et une ordonnance a été émise demandant aux autorités de publier les informations concernant cette affaire. Cependant, très peu d’éléments ont été fournis à ce jour.

Le 5 mars 2013, GoDaddy.com a confirmé que l’agence ayant demandé aux autorités des États-Unis de censurer le site 1DMX.org était le centre spécialisé en réponse technologique de la police fédérale. Cet acte de censure a été exécuté par le Secrétariat de l’Intérieur, via la Commission de sécurité nationale. Le commissaire Manuel Mondragón doit donc être tenu pour responsable de la censure de 1DMX.org.

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Au Mexique, la censure s’inscrit dans un contexte plus large de restrictions des libertés numériques. En effet, le gouvernement a également fait l’acquisition de systèmes de surveillance sophistiqués, tels que FinFisher et Remote Control System.

Les récentes révélations à ce sujet sont préoccupantes pour les Mexicains et la liberté d’expression, dans un contexte d’une violente réalité et de fréquentes répressions. Cette affaire soulève aussi des inquiétudes parmi les utilisateurs de GoDaddy, qui ne sont pas certains que l’entreprise appliquera des procédures équitables et les lois en vigueur dans de telles situations.

Neuf questions à Arien Chang Castán, photographe de La Havane

vendredi 7 mars 2014 à 18:02

Arien Chang_Ciudad

Je cherchais quelqu'un. Mon premier essai d'interviews illustrées (“entrevistas ilustradas“) m'avait donné envie de continuer. C'est alors que mon éditrice à Global Voices, Solana Larsen, m'a suggéré un ami, Arien Chang Castán, photographe cubain de La Havane. Dès que j'ai vu la beauté de son site Web avec ses clichés de personnes âgées, de mers, de solitudes, de villes, de couleurs et d'obscurités, je lui ai écrit.  

Les questions de cette interview se basent uniquement sur ce que j'ai pu observer dans ses photographies et ce que j'ai lu à son propos sur son site Web. Les questions et les réponses sont le fruit d'un échange d'emails qui a duré plusieurs semaines. Il m'aurait fallu plus de temps et de proximité pour pouvoir décrire Arien Chang et raconter son histoire mais malgré tout, voici ci-dessous le portrait d'un photographe à/de La Havane.

Global Voices (GV): Parle-moi de ton nom et de son histoire.

Arien Chang (AC): Mon grand-père était un immigrant illégal arrivé à Cuba en 1927. Il a emménagé dans la vieille Havane, non loin de là où j'ai vécu toute ma vie. Il a commencé à travailler dans les casinos, les maisons de jeux, les bars et il a même adhéré à un parti politique qui réunissait beaucoup d'immigrés chinois qui, comme lui, étaient arrivés à Cuba dans l'espoir d'y trouver de nouvelles opportunités. Certains utilisaient même Cuba comme pont vers les États-Unis (un pont que nous utilisons toujours…). Bien évidemment, comme il vivait et travaillait dans la vieille ville de La Havane, il est tombé amoureux d'une métisse qui devint ma grand-mère. C'est de là que viennent mon métissage et mon nom.

Chang est un des noms les plus courants de Chine. J'ai eu l'occasion de le vérifier en février grâce à “Red Gate”, une institution reconnue qui offre des bourses pour les artistes du monde entier. J'ai travaillé pendant deux mois sur mon projet qui consistait à rechercher mes racines et le lieu où mon grand-père est né et a grandi, non pas parce que je me sentais déraciné ou parce que j'avais besoin de trouver en Chine une identité, mais plutôt à cause de cette impatience qui nous poursuit et nous fait croire que nous existons, simplement parce que nous savons d'où nous venons. 

En tant que photographe, je recherche toujours dans ma maison, mon quartier et mon pays une nouvelle image, un nouveau concept ou quelque chose qui définisse ce que nous sommes et où nous allons. La photographie est mon mode d'expression et mon nom peut paraître exotique sur cette île, mais c'est de là que vient le côté magnifique et photogénique de Cuba : les origines, les époques, l'histoire d'un peuple entier s'entremêlent dans ses rues. Et ce n'est pas tout : à Cuba nous utilisons deux noms, celui du père puis celui de la mère. Mon deuxième nom c'est Castán. Il vient de l'arabe et c'est aussi une autre histoire d'origines et d'immigrants. 

Arien Chang_Bailarina

GV: Pourquoi photographe ?

AC: Je ne pense pas qu'il y ait de “pourquoi”, mais je peux te raconter un peu comment j'ai commencé, comment ma vie, ou plutôt comment la photographie a changé ma vie ou comment ma vie est devenue photographie.

Tout a commencé durant l'été très chaud de 2003 (mais pas aussi chaud qu'aujourd'hui) au Teatro América, une construction spectaculaire représentative de l'Art Déco, sur l'avenida Galiano au centre de la vieille Havane. Il y avait un cours de photographie et deux autres cours sans aucun lien avec le premier, à savoir massage et coiffure, mais je souhaitais seulement apprendre à me servir d'un appareil photo (à cette époque je ne pensais même pas à la lumière). Il s'agissait d'un cours de base mais grâce à lui j'ai enfin pu apprendre à me servir de l'appareil photo russe que mon père avait rapporté d'Union Soviétique, un Zenit qui était chez moi dans un tiroir depuis que j'étais petit. J'avais l'habitude de jouer avec et de manier les commandes de l'appareil, c'était très amusant. Bien sûr, à cette période je n'imaginais pas que la photographie deviendrait ma vie, mais je savais déjà que j'aimais avoir un appareil à portée de main et appuyer sur le bouton de l'obturateur.

Quand j'ai terminé le cours au Teatro América, j'ai réalisé que si je savais effectivement manier les commandes de l'appareil photo, je ne connaissais en revanche rien à la photographie. Comme je suis un peu obstiné et que quand j'ai quelque chose en tête je dois le faire, j'ai découvert que la meilleure école que je pouvais trouver était les rues de La Havane. Je voulais faire de la photographie documentaire et c'est ce que j'ai fait et ce que je continuerai à faire ; je suis accro à la photographie et il est trop tard pour y remédier, alors il ne me reste plus maintenant qu'à m'y adonner et alimenter cette passion chaque jour avec un peu plus de travail. Si la photographie existe et que les gens peuvent la voir, elle doit encore être découverte.

GV: Cuba a été l'objet d'innombrables photographes à tel point qu'elle s'est créée une image difficile à réinventer. Comment photographie-t'on Cuba de l'intérieur ?

AC: Photographier Cuba de l'intérieur est très facile. Il suffit d'avoir un carnet d'approvisionnement et une résidence permanente, une carte d'identité ou un document qui vous autorise à vivre ici quelques temps. 

La vie d'un Cubain ne se résume pas à aller au travail le matin et rentrer chez soi le soir. Les habitants de ce pays vivent une véritable odyssée chaque jour. Ils sont constamment mis à l'épreuve par la dynamique de vie, pour l'appeler ainsi, que nous avons dans ce pays. Le (non-)transport, la (non-)monnaie et tous les autres “non” auxquels chaque Cubain fait face quotidiennement laissent sur son visage, ses habits et son esprit des marques, parfois de désespoir et d'autres fois d'amusement, mais qui reflètent toujours une histoire que tu ne peux lire ou prendre en photo si tu ne l'a vis pas toi-même. Nous pouvons ajouter à cela une architecture incroyable figée dans le temps qui nous fait parfois croire que nous sommes toujours dans les années 40. Ce déguisement apparent fait qu'il est à la fois facile et difficile de photographier La Havane. Cette maudite Havane est une lame à double tranchant que je remercie pour ce que je suis et ce que je fais.

Pour créer une image, il faut la vivre, la souffrir. C'est pour cela que vous pouvez trouver des photos de Cuba très bien composées, avec une utilisation parfaite de la couleur et de la lumière, mais qui, en fin de compte, sont vides ; ce sont de jolies cartes postales car le photographe n'a pas réussi à dépasser la première impression que donne La Havane.

La Havane, il faut la toucher chaque jour, la manier et en profiter, il faut la comprendre.

Arien Chang_Viejo

GV: Pourquoi faire le portrait de personnes âgées ?

AC: Pour l'expérience, la tranquillité et les rides.

Les personnes âgées n'ont pas peur de leurs paroles. Elles ont vécu suffisamment pour ne plus avoir rien à perdre. Dans mes photos, on peut voir des expressions douces mais aussi des mélanges de haine et de dégoût en pointant l'objectif directement sur elles. Les personnes âgées, comme les enfants, disent ce qu'elles pensent, elles agissent et évoluent sans avoir peur du futur, car le futur est déjà derrière elles.

La série “Longevidad” (longévité), que j'ai commencé à développer il y a quelques années, est constituée de photos de personnes centenaires. Un siècle c'est beaucoup d'histoire, même pour un pays, une personne de plus de cent ans qui parfois raconte moins de choses avec les mots qu'avec les sentiments et les expressions.

Le troisième âge intrigue. Je ne m'attends pas à vivre assez longtemps pour faire mon auto-portrait et l'ajouter à la série, mais photographier une personne centenaire m'impressionne toujours.

Arien Chang_Malecón

GV: Raconte-moi la mer.

AC: En photographie, il est impossible d'ignorer la mer, surtout si tu passes toute ta vie sur une île. Quand j'étais petit, mes amis et moi faisions l'école buissonnière pour aller nous baigner au Malecón (la jetée) et comme moi, des générations et des générations de Cubains ont grandi en utilisant cette côte comme une plage, pleine de récifs et de dents de chien comme on les appelle ici. Se rendre au Malecón, enlever l'uniforme scolaire et se jeter dans la mer depuis la partie la plus haute, la plus dangereuse et la plus profonde, c'est, plus qu'une action, un sentiment d'appartenance, une relation de pouvoir ; tu te sers de la mer et quelques fois c'est elle qui se sert de toi. Des milliers d'accidents ont eu lieu au Malecón de La Havane pourtant, personne n'en a peur. Le Malecón, ou ”el Bleco” comme nous autres, habitants du quartier, l'appelons affectueusement, est là et le sera toujours, parfois paisible mais parfois aussi agité comme le propre tempérament des Cubains. Il a appris à vivre avec nous, et nous avec lui, mais j'espère que l'interdiction de se baigner au Malecón ne dure pas.

La mer me manque, quand je ne la vois pas pendant quelque jours, elle me manque ; durant toute ma vie, elle a été auprès de moi et de ma ville. La série sur le Malecón, celle qui en l'honneur de mon enfance s'appelle “El Bleco”, constitue ma réconciliation avec cette ville et ce pays. C'est une dette que je lui dois pour être Cubain, pour être Havanais, pour avoir vécu une partie de mon enfance et de mon adolescence avec lui et enfin, pour faire partie de ma vie.

GV: Noir et blanc ou couleur ?

AC: Je ne pense pas que je puisse choisir entre l'un ou l'autre. C'est un peu comme choisir entre deux belles femmes à la différence que je n'ai pas à en choisir qu'une, je peux garder les deux et être heureux.

Quand j'ai commencé la photographie, mon travail était uniquement en noir et blanc. C'était de la photographie argentique traitée dans un “laboratoire” qui n'était autre que l'endroit où je suis né à l'angle des rues Monte et Ángeles et qui ne pouvait être complètement fermé et n'avait souvent pas d'eau. Mais j'avais un bon agrandisseur du début du 20ème siècle qui me permettait de réaliser moi-même mes impressions et de contrôler mes propres images depuis une autre perspective. Là j'ai appris plus qu'ailleurs sur la lumière, les ombres et la composition et j'ai réellement apprécié de réaliser le travail complet sur mes photographies.

Pendant 7 ans j'ai travaillé en noir et blanc et j'ai continué sans couleur même après avoir sauté ce terrible pas vers le numérique. Ce n'est que depuis ces dernières années qu'il y a quelque chose de coloré dans mes photos. J'ai toujours cru que la couleur était une technique très difficile pour la photographie documentaire. Le côté dramatique d'une photo en noir et blanc est toujours plus frappant, mais l'utilisation de la couleur, quand elle est nécessaire, quand l'image la réclame presque à corps et à cris, a une force indéniable. Mais en réalité, quand tu vois une photo tu sais quand elle est en couleurs et quand elle est en noir et blanc. Ce que j'essaye maintenant c'est comprendre le langage de la couleur, le traduire ; je suis à la recherche d'un style personnel. Pour cela, je m'appuie toujours sur ces années au cours desquelles je n'ai fait que du noir et blanc mais qui m'aident à commencer à comprendre la couleur d'une manière différente. J'essaye de me la réinventer dans ces rues colorées de La Havane.

Je peux dire que dernièrement, j'ai développé une certaine adoration pour la couleur, j'adore ça et je ne sais pas… La phase noir et blanc n'est pas terminée mais je pense que prochainement la couleur va prédominer mon travail, c'est mon intention.

Arien Chang_Ventana

GV: Une fenêtre qui saigne ?

AC: Cette fenêtre qui saigne n'a qu'un coupable : la Biennale de La Havane. C'était au cours d'un de ces moments qui succèdent à cette sorte de grande fête des artistes dans les rues de La Havane. Ces derniers intervenaient dans tous les espaces avec différentes formes d'art. Moi, je suis simplement passé dans cette rue, devant cette maison. La fenêtre qui saigne est un pur hasard. J'ai vu l'image, la robe, les sandales, le contraste de couleurs avec la fenêtre, le mur jaune alors, j'ai pris la photo.

Si la fenêtre avait été d'une autre couleur, ou si elle n'avait pas saigné, ou si la femme n'avait pas été là, peut-être que je n'aurais pas pris la photo ; peut-être aussi que je l'aurais prise, mais elle aurait été complètement différente. Je n'ai pas cherché la fenêtre, elle est venue à moi et c'est cette spontanéité du moment qui est incroyable dans la photographie documentaire.

Arien Chang_BN

GV: La solitude imprègne ta photographie. 

AC: C'est un point intéressant parce qu'on ne m'avait jamais parlé de mon travail ainsi. Je fais simplement de la photographie et c'est ce que je vois. C'est peut-être la solitude et l'abandon de cette ville qui a tant de besoins, d'histoire, de mauvais souvenirs et de bons souvenirs également, mais ceux-ci sont moindres.

Tu dis que la solitude imprègne mon travail, mais être photographe documentaire c'est aussi une forme de solitude, une manière d'être seul car bien qu'étant entouré de milliers de personnes, toi seul sais ce que capte ton appareil photo que tu es le seul à contrôler. Que dire, il y a des personnes solitaires, tristes ou amères tout comme il y a des personnes heureuses, amusantes ou sociables ; j'essaye simplement de capturer leurs sentiments, leurs histoires qu'ils emportent souvent avec eux sans s'en rendre compte par leur façon de marcher, de parler, de se déplacer dans le monde ;  ils emportent leur propre fardeau, cette solitude qui leur est propre et particulière.

GV: Quelle est ta relation avec la ville de La Havane ?

AC: En vérité, j'ai l'impression d'être en pyjama dans les rues de cette Havane qui m'a vu grandir et que je suis constamment en train de regarder et de repenser encore et toujours.  Je rentre chez moi après avoir passé un jour entier à vadrouiller ici et là et au lieu de me reposer, je reprends mon travail à la maison parce qu'au final nous, photographes, sommes esclaves de notre propre mode de vie. Je télécharge les photos, je les édite, puis je les édite de nouveau, je les regarde encore et encore ; on ne sait jamais ce que La Havane nous réserve comme surprises. J'ai parfois l'impression que j'abuse d'elle, que je profite d'elle, que je l'utilise dans mon propre intérêt mais au final, je la remercie toujours avec mes photos ou du moins, j'essaye.

Redécouvrir La havane est mon principal projet, ma constante aspiration parce que parfois, sortir dans la rue ne suffit pas. Il faut entrer dans les maisons, aller sur les terrasses ; il faut discuter avec les joueurs de domino, avec ceux qui ont des coqs de combat, avec la vendeuse du coin ou avec le garçon qui joue au ballon. En fait, ma relation avec La Havane est très simple : me réveiller tous les jours et sortir…