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VIDEO : 150 ans de thé de Ceylan dans la journée d'une cueilleuse

samedi 23 février 2019 à 09:00

L'histoire de Saraswathi. Photographie fournie par Groundviews.

Cet article et sa vidéo par Salvaraja Rajasegar sont originellement parus sur Groundviews, un site web primé de journalisme citoyen au Sri Lanka. Une version adaptée est publiée ci-dessous dans le cadre d'un accord de partage de contenus avec Global Voices. Les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.

Saraswathi a trente-huit ans. Elle se réveille à 5h30 pour envoyer ses enfants à l'école avant d'aller à son travail.

Son histoire met en évidence quelques unes des difficultés auxquelles est confrontée la communauté tamoule malaiyaha (des plantations), qui vit et travaille au Sri Lanka depuis plus de cent cinquante ans.

Les parents ont souvent du mal à donner à leurs enfants les repas requis par le programme de nutrition scolaire du gouvernement : le roti (galette de pain complet) qu'ils mangent régulièrement n'a aucune valeur nutritionnelle, mais est souvent le seul aliment qu'ils peuvent se permettre.

Au Sri Lanka, l'industrie du thé emploie, directement ou indirectement, plus d'un million de gens. La plupart des quelques cinq cent mille ouvriers des plantations sont des Tamouls. Ils descendent de la main d’œuvre bon marché amenée d'Inde au Sri Lanka par les colons britanniques au XIXe siècle. Plus de la moitié sont des femmes.

Pendant des années, ces ouvriers ont demandé une augmentation de leur salaire journalier de base à 1 000 roupies (environ 5 euros). Les syndicats et les plantations régionales ont récemment signé un Accord salarial collectif, qui fixe le salaire journalier de base à 700 roupies (environ 3,40 euros), mais cet accord a déclenché des grèves généralisées chez les ouvriers des plantations ainsi que des manifestations solidaires dans la capitale Colombo.

Les plantations affirment qu'il est impossible de verser 1 000 roupies par jour. Bien que le thé de Ceylan soit l'un des principaux produits que le Sri Lanka exporte, le secteur a essuyé de lourdes pertes pour diverses raisons, dont la changement climatique. Cependant, comme l'histoire de Saraswathi le montre, le salaire qu'elle gagne est loin de suffire pour subvenir aux besoins de sa famille. La jeune génération d'ouvriers des plantations est de plus en plus souvent forcée de partir et de chercher un autre travail.

Regardez la vidéo (sous-titrée en anglais) :

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சரஸ்வதியின் ஒருநாள் கதை

சரஸ்வதியின் ஒருநாள் கதை maatram.org/?p=7508 #MalayagaTamil

Geplaatst door Maatram op Dinsdag 5 februari 2019

Les mouvements féministes en Syrie : bref aperçu d'une longue histoire

vendredi 22 février 2019 à 08:44

Affiche montrant des photos historiques de femmes syriennes participant à des événements publics au 20ème siècle. Tous droits réservés SFJN 2018. Image utilisée avec autorisation. Cliquer pour voir en entier.

L'article qui suit est le résultat d'un partenariat entre Global Voices (GV) et le Syrian Female Journalists Network (SFJN, Réseau des femmes journalistes syriennes). Il a été écrit par le rédacteur en chef de GV Moyen-Orient-Afrique du Nord, Joey Ayoub, avec les contributions de la traductrice de GV Italien Alice Bonfatti et l'auteur de GV Elias Abou Jaoudeh.

Le mouvement féministe syrien est né à la fin du 19ème siècle quand la Syrie et le Liban d'aujourd'hui étaient terres de l'Empire ottoman.

Nous avons découvert cette riche histoire grâce à un dialogue (en arabe) entre le SFJN et Maya Alrahabi, cofondatrice du Mouvement politique des femmes syriennes. Il a été mis en ligne sur le compte SoundCloud du SFNJ.

Ce n'est pas une simple coïncidence que le mouvement féministe soit né dans les dernières années du 19ème siècle au temps de la Nahda arabe ou ‘essor’ en français, une période de renaissance culturelle qui a débuté en Égypte et s'est rapidement propagée au Liban, en Syrie et dans les autres pays arabophones.

Si ce sont d'ordinaire des figures comme l'intellectuel musulman égyptien Rifa'a el-Tahtawi ou l'intellectuel maronite libanais Boutros Al-Bustani qui retiennent l'attention, Maya Alrahabi insiste sur le rôle des femmes pionnières de ce qui allait devenir le mouvement féministe syrien.

Dès l'aube du mouvement, les féministes syriennes se sont jointes à l'appel mondial pour les droits fondamentaux des femmes, comme les droits de vote et à l'éducation.

مثل ما منعرف النسوية, الموجة تانسوية العالمية الاولى كانت تحي فقط عن بعض حقوق النساء, مثل التعليم او المشاركة بالانتخابات. فهذا طالبوا فيه النسويات الرائدات بسورية بنهاية القرن التاسع عشر وبدايةالقرن العشرين

Comme on sait, la première vague mondiale du féministe ne parlait que de quelques droits pour les femmes : l'enseignement, le suffrage et de ce genre. Les militantes féministes syriennes exigeaient elles aussi ces droits à la fin du 19ème siècle.

Les femmes syriennes ont obtenu le droit de vote en 1953.

Maya Alrahabi évoque des femmes comme Mariana Marrache qui, en 1870, écrivait déjà dans les journaux et appelait à la libération des femmes (et a peut-être été la première femme arabe à le faire). Née et morte à Alep, elle a vécu assez longtemps (1848-1919) pour voir sa ville passer des mains des Ottomans à celles des Français. Il se pourrait même que Mariana Marrache soit la première femme à écrire dans les journaux de langue arabe. Elle a redonné vie à la tradition des Mujtama'at wa Majaless al-Adabyya Al-Nisa'iya ou “cercles littéraires féminins” [ar] dans sa maison familiale d'Alep, fusionnant des influences européennes choisies avec les siennes syriennes.

Maya Alrahabi donne aussi en parfaits exemples Marie ‘Ajami et Adila Bayham Al Jazairi [ar] :

بتذكر مثلا ماريا عجمي اللي اسست السنة 1910 مجلة العروس وعادلة بيهم الجزائري اللي عملت في جمعيات نسائية، هدفها ثفافية واجتماعية والمنادة بحقوق المرأة مما يتناسب مع الموجة النسوية الاولى اللي كانت موجودة بالعالم.

Je pense par exemple à Marie ‘Ajami qui a fondé en 1910 le magazine Al-Arous (la mariée) et Adila Bayham Al-Jazairi qui a fondé de nombreuses organisations féministes dont les buts étaient éducatifs et sociaux ainsi que de promotion des droits des femmes, et ceci a coïncidé avec la première vague mondiale du féminisme.

Le mouvement allait se poursuivre, avec des hauts et des bas, jusqu'au coup d’État syrien de 1963, qui renversa la république d'après l'indépendance (1946–1963) et lança l'essor du parti Ba'ath.

Puis est venu un second coup d’État qui a chassé les chefs du parti en 1966 et installé au pouvoir Salah Jadid, suivi à son tour par un troisième coup de force, de Hafez Assad qui s'est proclamé président de la Syrie en 1970. Le régime Assad règne encore à ce jour sur la Syrie, puisque le fils de Hafez, Bachar, a pris le pouvoir à la mort de son père en 2000.

L'attitude de ces régimes envers le mouvement féministe syrien a oscillé entre l'interdiction, le confinement et l'absorbtion. Ce qui a stoppé le “développement naturel du mouvement féministe”, dit Maya Alrahabi, avec ses vestiges fondus dans l'Union générale des femmes syriennes (UGFS). A côté de laquelle, précise-t-ellle :

لم يعد يرخص لاي جمعية نسائية جديدة وهذا استمر من 1963 لليوم

Aucune autre organisation féministe n'est autorisée. Et ça dure depuis 1963.

Il va de soi que ce que l'UGFS pouvait ou ne pouvait pas faire a été strictement limité dès le départ :

الاتحاد النسائي كان منظمة شبه حكومية لانه كان اولا عاملها شكلي ووظيفتها الاولي هي فقط التسفيق والتهليل انجازات السلطة في سورية او النظام السوري. لم تقدم على الارض للحقيقة مساعدة حقيقية للنساء.

L'UGFS était une organisation quasi-officielle dont le travail était de pure forme. Ses activités se limitaient à applaudir et célébrer le parti au pouvoir en Syrie. Elle n'apportait aucune aide réelle aux femmes.

Selon Maya Alrahabi, ce monopole étatique a eu pour effet que les féministes syriennes, comme la plupart des féministes arabes, n'ont pas pu rejoindre la deuxième vague féministe mondiale apparue dans les années 1960.

 لما صارت الموجة النسوية الثانية بالعالم واللي هي بدأت بالستينات تقريبا وبدأت تحكي عن مفهوم الجندر, مفهوم توريع الادوار الاجتماعية  بين الرجل والمرأة بالمجتمع, هون كان متوقف تطور الحراك النسوي بكا الدول العربية نتيجة سيطرة الانظمة الاستبدادية عليها

Quand la seconde vague du féminisme dans le monde a débuté autour des années 60, on a commencé à voir la compréhension du genre et des rôles de genre dans la société. C'est ici que le développement du féminisme s'est arrêté dans tout le monde arabe à cause du contrôle des régimes autoritaires.

Il y a pourtant eu des féministes dans le monde arabe qui ont parlé des droits des femmes d'un point de vue de genre. Maya Alrahabi a donné l'exemple de Hanane Nijme, qui a ouvert son salon culturel en 1980 à Damas. Nijme a été déterminante dans la revendication de réformes juridiques pour améliorer la condition des femmes et des enfants en Syrie et a obtenu des concessions de l’État. Ce qui suit est une brève biographie de Hanane Nijme (en arabe).

C'est avec ces antécédents à l'esprit que Maya Alrahabi analyse la révolution syrienne depuis 2011.

 الثورة كانت ثورة على كل شيء ولذلك الناشطين الثوريين للحقيقة كان الهم دور بان تكون النساء ضمن مسيج الثورة وهذا تمدي لتنصيقيات اللي كان فيها تواجد للنساء مهم. وتطورت بعدين المنظمات النسوية السورية في الخارج اللي دعت لحقوق المرأة أو ادماج مطالب بمطالب الثورة. على صعيد اخر, كان في حركات متطرفة هي للحقيقة تعاملت مع النساء بوحشية وقمع وحاولت اعادة النساء الى ما قبل كذا قرن. فكان للحقيقة طرفين للمعادلة بعد الثورة

La révolution de 2011 était une révolution contre tout, et donc les femmes ont eu un rôle de militantes révolutionnaires au premier rang, ce qui s'est étendu à l'importante présence des femmes dans l'organisation (des manifestations, des conseils locaux, etc). Puis les organisations féministes syriennes qui se sont développées en-dehors de cela ont plaidé pour les droits des femmes et les ont fusionnés dans les revendications de la révolution. Sur un autre plan, il y a eu les factions extrémistes qui avaient des rapports violents et répressifs aux femmes et ont voulu renvoyer les femmes des siècles en arrière. C'est ainsi que l'on combattait sur deux fronts pendant la révolution.

Une proposition de règlement européen promeut l'usage de l'IA contre les ‘contenus terroristes’, aux dépens des preuves de crimes de guerre

jeudi 21 février 2019 à 13:50

Yarmouk, Syrie. Une zone endommagée par les frappes aériennes et les combats entre le régime et les rebelles. Photo d'Ahmad Shihabi, utilisée avec autorisation.

Cet article est publié dans le cadre d'un partenariat éditorial entre Global Voices et Ranking Digital Rights.

Une récente vidéo sur le canal YouTube d'Orient News montre une scène qui n'est que trop familière aux habitués de la chaîne. Le personnel d'un hôpital chirurgical dans la province syrienne d'Idlib fonce opérer un homme qui vient d'être blessé dans une explosion. La caméra fait un panoramique vers le bas et montre trois corps au sol. L'un est immobile, les deux autres sont sous des couvertures. Un homme se penche et jette un coup d’œil sous la couverture, peut-être pour savoir s'il connaît la victime.

Le média d'information syrien Orient News est l'un de ces nombreux petits organes de médias qui ont joué un rôle crucial pour documenter de la guerre civile en Syrie et mettre sous le regard public les preuves vidéo des violences contre les civils. Actif depuis 2008, le collectif appartient à et est opéré par un critique affirmé du régime.

A côté de canaux de distribution propres, YouTube est un véhicule opérant pour mettre des vidéos telles que celle-ci à la portée d'une plus large audience. Ou du moins l'était, jusqu'en août 2017 lorsque, sans préavis, la chaîne YouTube d'Orient News a été suspendue.

Après des demandes d'explications du collectif, aux côtés d'autres petits médias comme Bellingcat, Middle East Eye et Syrian Archive — qui ont tous également constaté la disparition de plusieurs de leurs vidéos — il s'est avéré que YouTube avait retiré des centaines de vidéos qui paraissaient inclure un contenu “extrémiste”.

Ce qui a laissé ces groupes perplexes. Depuis des années ils postaient leurs vidéos, contenant toujours des légendes et des coordonnées pour le contexte. Pourquoi soudain étaient-elles considérées comme à risque pour la masse immense d'utilisateurs de YouTube ?

Parce qu'il y avait un nouveau type d'autorité à la manœuvre.

Juste avant les retraits mystérieux, YouTube annonçait son déploiement d'intelligence artificielle pour identifier et censurer “le contenu choquant ou extrémiste”, en vue de sévir contre l'EI et des groupes similaires qui se sont servis des médias sociaux (YouTube, Twitter et le désormais défunt Google Plus) pour mettre en ligne des images macabres d'exécutions et recruter des combattants.

Des milliers de vidéos documentant des crimes de guerre et des violations de droits humains ont été balayées et censurées dans cette purge dopée à l’intelligence artificielle. Quand les collectifs ont questionné YouTube sur l'opération, la compagnie a admis avoir fait le “mauvais choix’’ sur de nombreuses vidéos, qui ont été rétablies dans la foulée. D'autres sont restées bannies, à cause de “contenu violent et choquant”.

Le mythe de l'auto-régulation

Les entreprises comme Google (qui possède YouTube), Facebook et Twitter ont des raisons légitimes de prendre des mesures spéciales s'agissant de violences choquantes et de contenus associés à des groupes extrémistes violents — qui peuvent mener à des situations de dommages dans la vie réelle et peuvent aussi être nuisibles pour les affaires. Mais la question de savoir comment ces entreprises doivent identifier et retirer ces types de contenus, tout en préservant les preuves essentielles de crimes de guerre et de violence, est loin d'avoir trouvé une réponse.

Ces entreprises ont fait évoluer leurs conditions d'utilisation au long des années pour reconnaître que tous les contenus violents ne visent pas à promouvoir la violence ou y inciter. Quand YouTube, comme d'autres plateformes, n'autorise pas la plupart des contenus extrémistes ou violents, il permet pourtant aux utilisateurs de publier de tels contenus dans “un contexte informatif, documentaire, scientifique ou artistique”, en les incitant à fournir une information contextuelle sur la vidéo.

Mais, avertissent les conditions d'utilisation : “Dans certains cas, le contenu peut être si violent ou choquant qu'aucune quantité de contexte ne permettra à ce contenu de se maintenir sur nos plateformes”. YouTube ne donne aucune information publique décrivant comment les mécanismes internes déterminent quelles sont les vidéos qui sont “si violentes ou choquantes”.

Des collectifs comme The Syrian Archive se donnent beaucoup de peine pour documenter les détails contextuels des vidéos. Cette capture d'écran de leur base de données montre des vidéo-clips, une carte, d'autres métadonnées et un récit d'une attaque au gaz sarin suspectée en 2013 à Damas.

Une approche qui place l'entreprise dans une position précaire. Elle évalue le contenu destiné à la consommation du public, sans pour autant posséder de mécanisme assurant la transparence ou la responsabilité publique sur ces évaluations. L'entreprise crée ses propres règle et les change à son gré, pour servir ses propres intérêts.

La proposition de l'UE pourrait rendre les solutions d'IA obligatoires

Un comité de la Commission européenne menace de s'imposer dans ce scénario, avec une proposition de règlement qui forcerait les entreprises à intensifier leurs retraits de “contenus à caractère terroriste” sous peine de fortes amendes. Si le règlement est susceptible de briser le cycle d'essais-échecs des entreprises à s’ “auto-réguler”, il pourrait rendre la vie plus difficile à des collectifs comme Orient News.

Que dit la proposition de la Commission ?

Selon la proposition, visant à la “prévention de la diffusion de contenus à caractère terroriste en ligne”, les fournisseurs de service sont requis de “prendre des mesures proactives pour protéger leurs services contre la diffusion de contenus à caractère terroriste”. Ces mesures comprennent l'utilisation d'outils automatisés pour : “(a) empêcher efficacement la réapparition de contenu précédemment retiré ou dont l'accès a été désactivé parce qu'il est considéré comme du contenu à caractère terroriste ; (b) détecter, identifier et retirer ou désactiver avec diligence l'accès au contenu à caractère terroriste”, stipule l'article 6(2).

Si elle était adoptée, la proposition exigerait aussi des “fournisseurs de services d'hébergement qu'ils retirent les contenus à caractère terroriste ou en désactivent l'accès dans l'heure de réception de l'ordre de retrait”.

Elle confère en outre à la police ou à Europal le pouvoir d’ “envoyer une recommandation” aux hébergeurs en vue de leur “considération volontaire”. Le fournisseur de service évaluera le contenu recommandé “selon ses propres règles et conditions et décidera s'il doit retirer ce contenu ou en désactiver l'accès”.

Le projet de règlement exige une suppression plus agressive de ce type de contenu, et des délais de réponse rapides pour leur retrait. Mais il n'instaure pas de juridiction dédiée ou autre mécanisme judiciaire pouvant offrir des lignes de conduite aux entreprises peinant à évaluer des contenus en ligne complexes.

Au contraire, il contraindrait les fournisseurs de services d'hébergement à user d'outils automatisés pour prévenir la diffusion de “contenus à caractère terroriste” en ligne. Ce qui exigerait des entreprises qu'elles utilisent le type de système déjà mis en place de son propre chef par YouTube.

La proposition de l'UE accorde une grande confiance à ces outils, et néglige le fait que les utilisateurs, les techniciens spécialistes et même les législateurs eux-mêmes, restent largement dans l'obscurité sur le mode de fonctionnement de ces technologies.

L'IA peut-elle réellement évaluer l'élément ‘droits humains’ d'une vidéo ?

Les outils automatisés peuvent être entraînés à évaluer si une vidéo est violente ou choquante. Mais comment vont-ils déterminer son objectif visé ? Comment sauront-ils si la personne qui a posté la vidéo tentait de documenter le coût humain de la guerre ? Ces technologies peuvent-elles réellement comprendre le contexte dans lequel ces incidents prennent place ? Et dans quelle mesure les modérateurs humains jouent-ils un rôle dans ces décisions ?

Ce sont des questions auxquelles nous n'avons pratiquement aucune réponse.

“Nous n'avons pas les garanties les plus élémentaires de responsabilité ou de transparence algorithmique, comme l'exactitude, l'intelligibilité, l'impartialité, et la vérifiabilité. Les plateformes utilisent des algorithmes d'apprentissage-machine propriétaires et à l'abri de tout examen”, a écrit Dia Kayyali de WITNESS dans un billet de blog de décembre 2018.

Les détracteurs de la proposition arguent que contraindre tous les fournisseurs de services à se reposer sur des outils automatisés dans leur action pour supprimer les contenus extrémistes et à caractère terroriste, sans transparence ni encadrement approprié, est une menace contre la liberté d'expression et un web ouvert.

Les rapporteurs spéciaux de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, le droit à la vie privée, et la promotion et protection des droits humains et libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme ont également fait part de leurs inquiétudes à la Commission. Dans un mémorandum de décembre 2018, ils ont écrit :

Considering the volume of user content that many hosting service providers are confronted with, even the use of algorithms with a very high accuracy rate potentially results in hundreds of thousands of wrong decisions leading to screening that is over — or under — inclusive.

Considérant le volume de contenus d'utilisateurs auquel sont confrontés les fournisseurs de service d'hébergement, même l'utilisation d'algorithmes à taux très élevé d'exactitude a un potentiel de milliers de décisions erronées conduisant à sélectionner trop large ou pas assez.

Dans le considérant 18, la proposition évoque les mesures que peuvent prendre les fournisseurs de services d'hébergement pour prévenir la diffusion de contenu lié au terrorisme, dont l'utilisation d'outils qui “empêcheraient de remettre en ligne un contenu à caractère terroriste”. Communément appelés filtres de chargement (upload filters), ces outils inquiètent particulièrement les groupes européens de défense des droits numériques. La question est venue pour la première fois sur le tapis pendant la campagne de l'UE pour une Directive sur le Droit d'auteur, qui aurait requis des plateformes qu'elles vérifient la propriété d'un élément de contenu mis en ligne par un utilisateur.

“Nous craignons un détournement d'usage’’, a déclaré Evelyn Austin de l'organisation de droits numériques basée aux Pays-Bas Bits of Freedom lors d'une conférence publique.

We see as inevitable a situation in which there is a filter for copyrighted content, a filter for allegedly terrorist content, a filter for possibly sexually explicit content, one for suspected hate speech and so on, creating a digital information ecosystem in which everything we say, even everything we try to say, is monitored.

Nous voyons venir inéluctablement la situation où il existera un filtre pour le contenu sous droit d'auteur, un filtre pour contenu suspecté terroriste, un filtre pour contenu susceptible d'être sexuellement explicite, un autre pour propos haineux suspectés, et ainsi de suite, ce qui créerait un écosystème d'information numérique dans lequel tout ce qu'on dit, et même tout ce qu'on essaie de dire, est surveillé.

Austin a relevé que ces mécanismes ébranlent les stratégies précédentes qui se fiaient plus fortement au respect de procédures établies.

Upload filtering….will replace notice-and-action mechanisms, which are bound by the rule of law, by a process in which content is taken down based on a company's terms of service. This will strip users of their rights to freedom of expression and redress…

Le filtrage des chargements… remplacera les mécanismes de notification et d'action, qui sont liés par la règle de droit, par une procédure dans laquelle le contenu est retiré selon les conditions d'utilisation fixées par l'entreprise. Cela dépouillera les utilisateurs de leurs droits à la liberté d'expression et de rectification…

Le projet de proposition de l'UE applique aussi de sévères pénalités financières aux entreprises qui n'obtempèrent pas. Pour une seule société, cela peut atteindre 4% de son chiffre d'affaires mondial de l'exercice précédent.

L'organisation française de droits numériques La Quadrature du Net a produit une solide critique de la proposition, et relevé les restrictions qu'elle instaurerait pour les sites et services internet plus modestes :

D’un point de vue humain, technique et économique, seules les grandes plateformes qui appliquent déjà ces mesures depuis qu’elles collaborent avec les polices européennes seront capables de respecter ces obligations : Google, Facebook et Twitter en tête. Les autres acteurs n’auront d’autres choix que de cesser leur activité d’hébergement ou (moins probable, mais tout aussi grave) de sous-traiter aux géants l’exécution de leurs obligations.

Par les “outils de modération (filtrage automatique et listes de blocage) développés par Facebook et Google depuis 2015 avec le soutien de la Commission européenne”, avertit La Quadrature du Net, “ces multinationales deviendront donc les juges de ce qui peut être dit sur Internet. La structure riche, variée et décentralisée du Web est vouée à disparaître.”

De fait, plus grave encore que d'encourager l’ “auto-régulation”, la proposition de l'UE va nous éloigner davantage d'un monde où les procédures prévues par la loi ou d'autres mécanismes de contrôle public sont utilisés pour décider de ce qui se dit et se voit en ligne, et nous rapprocher d'une étroite dépendance à des technologies propriétaires déterminant quelles sortes de contenus sont appropriés pour la consommation publique, sans aucun mécanisme de supervision publique.

L'agitation politique actuelle en Haïti : Déjà-vu ou opportunité de vrai changement ?

mercredi 20 février 2019 à 11:34

Capture d'écran des manifestations de février 2019 à Haïti, extrait d'une vidéo postée sur YouTube par PBS NewsHour.

Depuis plus d'une semaine maintenant, les rues de Port-au-Prince et d'autres grandes villes haïtiennes sont remplies de personnes qui manifestent violemment contre le gouvernement en place et demandent au Président Jovenel Moïse de démissionner.

Les troubles ont éclaté le 7 février 2019, 33 ans après la rupture du pays d'avec plus de décennies de dictature pour entrer dans une nouvelle ère de démocratie, de stabilité et de développement. Une transition qui n'a pourtant pas apporté — du moins jusqu'à présent — le niveau de développement ou de stabilité manquant, et le chaos est arrivé.

C'est plus ou moins la quatrième fois en moins de neuf mois que des manifestations massives menacent d'engloutir Jovenel Moïse et son gouvernement depuis son entrée en fonctions en février 2017, après un processus électoral long et contesté qui dura plus d'une année.

En juillet 2018, les gens sont descendus dans les rues pour protester contre la hausse des prix des carburants et son impact sur les prix des denrées alimentaires de base. De nombreux commerces ont été pris d'assaut, pillés ou incendiés lors de ces manifestations. La colère populaire avait aussi été enflammée par la corruption endémique entourant la participation de Haïti dans PetroCaribe. Ce programme énergétique régional, lancé par le Venezuela, avait pour but de fournir du pétrole et des produits pétroliers selon des modalités de paiement préférentielles. Mais au lieu que Haïti saisisse l'occasion pour financer son développement, plus de 3 milliards de dollars ont été détournés par des anciens ministres et hauts-fonctionnaires grâce à des contrats opaques — dont l'un avec une société du nom d’Agritrans, appartenant au Président Moïse.

Sur fond de décennies d'instabilité politique — dix gouvernements provisoires, sept présidents élus, deux coups d’État militaires et un civil, et plusieurs missions de stabilisation de l'ONU —les gens ont atteint un point de rupture. Les conditions de vie se sont gravement détériorées, avec au moins 60 % des Haïtiens vivant loin en-dessous du seuil de pauvreté, et selon les dernières estimations de la Banque mondiale, un taux de chômage proche de 14 pour cent.

Le pays a pu connaître une certaine croissance économique tout juste après le tremblement de terre dévastateur de 2010, avec un accroissement du PIB de 5,5 % en 2011. Mais la croissance ralentit à moins de 2% depuis 2015. Haïti est l'un des pays les plus inégalitaires de la région : les 20 % plus pauvres se partagent moins de 1 % du revenu national. Outre ces problèmes structurels, Haïti souffre d'une faiblesse institutionnelle débilitante et d'une corruption systémique.

Défier la corruption

Les Haïtiens — et surtout les jeunes — utilisent les plateformes de médias sociaux pour créer ce qu'ils appellent le #PetroCaribeChallenge pour tenter de mobiliser la société civile et les citoyens ordinaires afin de mettre la pression sur le gouvernement en vue d'amener devant la justice ceux qui sont impliqués dans le scandale PetroCaribe.

Le gouvernement a été tellement secoué par la violence des manifestations et la détermination des #PetroChallengers l'été dernier que le Premier ministre d'alors Jacques Guy Lafontant a dû démissionner. Son successeur, Jean Henry Ceant, a pris ses fonctions en septembre 2018 dans l'espoir qu'il puisse régler la crise. Las, les manifestations anti-gouvernementales ont persisté pendant tout octobre et novembre.

La situation a empiré le mois dernier tandis que la gourde, la monnaie haïtienne, a continué à se dévaloriser. L'inflation a grimpé à presque 15 % et le prix des produits alimentaires de base atteint des sommets. Le président Moïse appelle depuis décembre à un dialogue national pour traiter la crise, mais la plupart des secteurs de l'opposition politique refusent d'y participer, et insistent que sa démission est le seul moyen de débloquer la situation.

‘Table rase’

Le mouvement de protestation a atteint un tel paroxysme qu'il paralyse Port-au-Prince et les autres principales villes, en affectant lourdement écoles, hôpitaux et marchés. Les manifestants, dont certains sont devenus violents, ne se contentent pas d'exiger le départ du Président Moïse, ils veulent aussi un changement radical du système : “table rase”, disent-ils.

Le 14 février, M. Moïse est sorti de son silence en s'adressant à la nation, essentiellement pour condamner les violences. La population a eu, une fois de plus, le sentiment de ne pas avoir été entendue. Elle a décodé que le président manquait une occasion de plus de montrer qu'il avait l'aptitude à gouverner et le caractère pour guider le pays hors de cette crise.

Le 16 février, le premier ministre a emboîté le pas et s'est adressé à son tour à la nation, annonçant un ensemble de mesures pour alléger les souffrances de la population et traiter à la racine les maux économiques et politiques. Il a réitéré que le dialogue est nécessaire à l’instauration d'un pacte de gouvernement bénéficiant à tous les Haïtiens.

Ces deux interventions suffiront-elles à calmer le mouvement de protestation ? En attendant de le savoir, cependant, les manifestants clament qu'ils “verrouillent” le pays jusqu'à ce que Jovenel Moïse démissionne, ou qu'un modus vivendi soit trouvé. Les services essentiels fonctionnaient dans une certaine normalité le 16 février, ce qui a donné aux gens l'occasion de stocker la nourriture et les produits de première nécessité à la portée de leurs bourses.

Mais la crise est profonde. Les élites politiques et les secteurs puissants de l'oligarchie qui ont en partage un monopole économique incontesté se sont approprié l’État et ont mis en place un système de rente aux dépens d'une croissance économie durable.

Les mouvements traditionnels dans l'opposition politique veulent le pouvoir à tout prix, sans présenter d'alternatives saines et cohérentes à l'immobilisme. Les #PetroChallengers en sont encore à apprendre comment transformer le militantisme social positif en action politique efficace. Au bout du compte, la grande question qui émerge de l'agitation politique actuelle est de savoir si elle n'est qu'une répétition du même, ou si elle ouvre des portes vers un changement réel et systémique en Haïti.

Le Nigeria reporte les élections générales 2019 à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote, arguant de problèmes ‘logistiques et opérationnels’

mardi 19 février 2019 à 19:16

Arrêt sur image : le président de la Commission électorale, le Professeur Mahmood Yakubu, annonce le report des élections générales nigérianes, le 16 février 2019 à Abuja, Nigeria.

Les Nigérians ont appris samedi 16 février au saut du lit que l'élection présidentielle n'aurait pas lieu comme prévu ce jour-là.

La Commission électorale nationale indépendante (INEC en anglais) venait d'annoncer que les élections de la présidence et de l'assemblée nationale étaient désormais fixées au 23 février, une semaine plus tard, tandis que les élections des gouverneurs et de la Chambre des États de l'assemblée se dérouleraient le 9 mars.La commission électorale a interrompu les élections à cause de son incapacité à mettre en œuvre “la logistique et les plans opérationnels” avant le scrutin.

Dernière heure : Les dates des élections #NigeriaDécide2019 sont désormais : 23 février 2019 pour la présidentielle et l'Assemblée nationale, tandis que les élections des gouverneurs, à la Chambre des États de l'Assemblée et au Conseil du Territoire de la capitale fédérale se tiendront le 9 mars 2019.

L'élection présidentielle de 2015 avait déjà été retardée de six semaines pour des problèmes de sécurité. Mais c'est la première fois dans l'histoire du Nigeria qu'une élection aura été annulée moins de cinq heures avant l'ouverture du vote.

Craintes d'un possible report

Des craintes non confirmées de report des élections existaient. Mais en septembre dernier, l’INEC avait démenti de telles intentions. De même, le 19 janvier, le président de la commission, le professeur Mahmood Yakubu avait déclaré lors d'un entretien sur vidéo : “Nous avons commencé ceci depuis longtemps et avons avancé dans nos préparatifs … il n'y a aucune possibilité de report.”

Flashback
Les 2 fois que [la journaliste de télévision] Osasu Igbinedion a demandé au président de l'INECNigeria si les élections seraient reportées.
Écoutez sa réponse
Intégralité de l'entretien sur notre site web

Ces craintes ont persisté sur les médias sociaux jusqu'à la veille des élections. Mais Tolu Ogunlesi, directeur des médias numériques à la présidence, les écartait comme propagande de l'opposition.

#NigeriaDécide2019 se passera comme prévu demain. N'écoutez pas les stratégies de mensonge colportant des idées de report. Merci et Dieu bénisse la République fédérale du Nigeria.

Qu'est-ce qui a déraillé ?

La coordination de l'élection par la commission électorale a rencontré de nombreux obstacles. Moins de deux semaines avant le scrutin, il y a eu des départs de feux dans des bureaux de l'INEC des les États de Plateau, Abia, et Anambra, qui ont détruit du matériel électoral tel que des cartes permanentes d'électeur non retirées, des lecteurs de carte intelligents et des bulletins de vote.

En outre, la veille des élections le 15 février dans l’État de Kaduna, 66 personnes, dont 22 enfants et 12 femmes, auraient été tuées par des inconnus en armes. Ces meurtres n'ont pas encore fait l'objet de vérifications indépendantes.

Ceci a donné de la crédibilité à la rumeur que les élections pourraient être renvoyées à une date ultérieure dans les États affectés.

Échelonner les élections est une recette pour un désastre ! L'INEC doit résister à toute tentative de faire tenir les élections dans [seulement] quelques États demain. Les élections doivent être menées dans toutes les parties du Nigeria quoi qu'il en coûte. Brûler les lecteurs de cartes n'est qu'une tactique.

Les diffusions et messages de groupes sur WhatsApp, largement adoptées par les partis politiques pendant cette élection pour élargir leurs soutiens, ont aggravé cette appréhension. Ces groupes de médias sociaux ont attisé les rumeurs et propagé les fausses nouvelles et la désinformation.

Principal candidat d'opposition, Atiku Abubakar du Parti démocratique populaire a qualifié l'annulation “d'évident exemple de la main d'Esaü mais avec la voix de Jacob. [NdT: référence à un récit dans la Bible : Jacob met des peaux de chèvre sur le dos de ses mains pour faire croire à son père aveugle qu'il est son frère Esaü, plus velu, et obtenir ainsi la bénédiction paternelle destinée à Esaü]. Abubakar a affirmé que :

The Buhari administration hopes to disenfranchise the Nigerian electorate in order to ensure that turn out is low on the rescheduled date.

Le gouvernement Buhari espère priver l'électorat nigérian de ses droits pour s'assurer que la participation soit faible à la date reprogrammée.

Sur l'autre bord, le parti au pouvoir All Progressives Congress a condamné la “lenteur de l'arbitre électoral” et insinué également que l'INEC avait “orchestré” le report “en collusion avec la principale opposition, le PDP.”

Les Nigérians réagissent !

Les internautes nigériens ont réagi vigoureusement contre la reprogrammation de dernière minute du scrutin présidentiel par l'INEC.

“Les excuses ne tiennent pas !”

Les excuses ne tiennent pas. Ce n'est pas la première fois qu'ont lieu des élections générales au Nigeria. L'INEC a été incapable de faire son travail, qui est de fournir le soutien logistique nécessaire au processus. Je n'ai jamais eu connaissance de report d'élections à peine 5 heures avant l'ouverture du vote. HONTEUX !

Pourquoi attendre la dernière minute ?

J'essaie désespérément de positiver là-dessus, mais je ne sais pas comment je vais y arriver.
Pourquoi diable repousser les élections à peine quelques heures avant ? A quel stade ont-ils compris qu'ils avaient des problèmes et pourquoi ont-ils attendu la dernière minute ?

Gaspillage de moyens

Gaspillage de temps et de moyens pour les candidats, leurs partisans, les électeurs qui se déplacent, et au final pour le gouvernement.

L'INEC n'a pas eu la politesse de s'excuser

Est-ce que ça aurait tué celui qui a rédigé ce texte de l'INEC Nigeria d'ajouter à la fin “La Commission comprend que cette décision est annoncée tardivement et présente ses sincères excuses à tous les électeurs et aux parties prenantes pour les désagréments causés” ?

Pervers !

C'est la plus perverse et barbare des mauvaises actions contre le peuple nigérian.
Le budget a été dépensé
Les observateurs internationaux sont arrivés au Nigeria
Les gens ont quitté leur travail et ont voyagé pour voter !
Les jeunes du Service civique ont dormi dans le froid etc
L'INEC nous a déçus

Questions à l'INEC

Questions à l'INEC Nigeria
1. Quels sont ces problèmes logistiques ?
2. Quels sont les États affectés ?
3. Que va-t-il arriver au matériel électoral sensible déjà déployé ?
4. Qui garantit la sécurité et l'inviolabilité du matériel électoral déjà distribué ?
5. Combien coûte le report ?

L'INEC ne dit pas la vérité !

Grotesque ! Vous avez eu des années pour organiser ceci. On ne nous dit pas la vérité.

La passivité n'est pas une option. Nous voterons la semaine prochaine !

C'est exactement ça qu'ils veulent. Ils ont déjà prévu d'utiliser l'apathie des électeurs comme une arme, mais ça ne marchera pas. J'ai fait plus de 2 heures de route pour venir voter, et je referai de même vendredi prochain. Il faut se débarrasser de ce gouvernement incompétent. #BuhariDoitPartir #NigeriaDécide2019 #AtikuNotrePrésident

La Commission électorale du Nigeria a laissé beaucoup de questions sans réponse. Sa décision a fait monter les tensions et jeté le doute sur la crédibilité de l'élection présidentielle. Elle renforce aussi la nécessité d'une commission électorale réellement indépendante. Tant que l'INEC n'aura pas réellement coupé le cordon des manipulations et interférences de l'exécutif, les reports d'élections continueront à se répéter au Nigeria.