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Malaisie : 300 km à pied contre une usine de raffinage de terres rares

dimanche 2 décembre 2012 à 15:34

Le 13 novembre 2012, la Cour suprême de Malaisie a levé la suspension de deux mois de l'autorisation accordée à la compagnie minière australienne de terres rares, la Lynas Corporation, pour le raffinage de terres rares dans l'Etat de Pahang, en Malaisie. Alarmés par la pollution dévastatrice engendrée par le raffinage de terres rares en Chine, les groupes écologistes malais se sont rassemblés pour protester. L'un des écologistes, Wong Tack, a entamé une marche de 300 km, intitulée “Marche verte”, depuis Kuantan (Ndt: capitale de l'Etat de Pahang) jusqu'au siège du Parlement à Kuala Lumpur. Il a d'ailleurs pu compter sur une importante participation de personnes qui avaient décidé de l'accompagner dans son périple.

Voici le parcours suivi durant sa “marche verte”:

Carte de la marche de 300 km. Source: page Facebook Himpunan Hijau 2.0

Les écologistes ont raconté en temps réel sa progression sur la page Facebook Himpunan Hijau 2.0. Avant le début de cette marche, ceux-ci avaient rappelé aux lecteurs “la marche du sel” entreprise par Gandhi en 1930 contre l'Empire britannique :

Si Gandhi était en Malaisie aujourd'hui, ne croyez-vous pas qu'il conduirait la Marche verte de  Kuantan jusqu'au Parlement pour détrôner ces colonialistes australiens?

La Grande Marche a débuté le 13 novembre 2012. Photo de la page Facebook Himpunan Hijau 2.0.

 

Chan Wei See, une ancienne rédactrice en chef de l'agence indépendante d'information en ligne Merdeka Review, a aussi pris part à la Grande Marche. Elle a enregistré  la conversation entre Wong Tack et d'autres participants sur Facebook:

我在休息时段时跟黄德在木棚下聊了起来。他告诉我,当年从建筑系毕业的他选择到加拿大修读环保系,父亲没法理解他的选择,但他依然坚持自己的选择。毕业之后他留在加拿大发展,一晃就是15年。15年后他回到吉隆坡,为了给父亲一个交代,他在妹妹的建筑公司做建筑师,盖了几栋大楼之后,热爱自然环境的他实在没法在吉隆坡呆下去,于是飞到沙巴州做油棕园和有机农场,一呆就是五年,期间他一直领导反煤炭发电厂的工作,令当地政府和公司有所忌讳。他认为莱纳斯稀土厂、边佳兰石化厂、武吉公满山埃厂只是一些课题,要绿化环境需作长远的工作,因此他积极推广有机农场及有机生活的概念,希望能打造出一个热爱大自然的社会。

J'ai parlé avec Wong Tack durant l'une de ses haltes. Il m'a raconté qu'après l'obtention de son diplôme d'architecte, il est parti au Canada étudier les Sciences de l'environnement. Son père y était opposé mais il a persisté dans ses choix. Il a travaillé au Canada pendant 15 ans puis est revenu à Kuala Lumpur après le décès de son père. Il y a travaillé comme architecte et a construit divers bâtiments. Toutefois, il ne supportait pas le style de vie de Kuala Lumpur et a décidé de prendre un avion pour Sabah où là, il a dirigé une plantation de palmiers dattiers et une ferme biologique. Il y a vécu pendant 5 ans et y a aussi conduit une campagne contre la construction de centrales électriques au charbon minéral. Les autorités locales et les grands entrepreneurs sont plutôt mécontents de ses activités. Wong Tack estime que la Lynas, le raffinage de terres rares, l'usine pétrochimique de Pengerang et la pollution au cyanure de Bukit Koman sont des exemples parmi d'autres de menaces pour la population. La protection environnementale à long terme réside dans l'agriculture biologique ainsi que dans un changement de style de vie et de culture.

Durant la marche, Chan s'est aussi entretenu avec un aborigène de Sarawak :

来自巴南的他说,他的岳母来自巴贡上游,当年巴贡水坝计划迁移上游原住民时,他岳母种的三千多棵黄梨,政府只赔了145令吉。[…]

我从他口中获知,巴南水坝尚未开始兴建,他们打从一开始就拒绝谈赔偿,只专注于施压政府撤销水坝计划。由于水坝还未兴工,只要压力够大,他相信人民是可以成功的,因此他来到了这里,走这十四天的路程,希望能带出原住民的心声。

Il était de Baram et sa belle-mère vivait en amont du fleuve Bakun. En raison de la construction du barrage hydroélectrique de Bakun, le gouvernement a déplacé de force les aborigènes. Sa belle-mère avait planté plus de 3 000 poiriers tout au long de sa vie et le Gouvernement ne lui a offert que 145 dollars malais en guise d'indemnisation […]

Il m'a raconté que la construction du barrage n'avait pas encore commencé, que dès le premier jour, ils s'y étaient opposé et qu'ils refusaient d'entendre parler d'une possible indemnisation. Ils veulent faire pression sur le Gouvernement pour que celui-ci ne mène pas à bien ce projet de construction de barrage. Il croit que si la population demeure unie, elle obtiendra gain de cause. Il a participé à la marche pour exprimer et défendre les revendications des aborigènes.

Johor Yellow Fame a aussi partagé son avis sur son profil Facebook:

马来西亚人民有比别人践吗?是这样吗?为什么当权者会枉故人民性命,双手欢迎山埃采金、莱纳斯稀土厂、边加兰的高污染石化厂?甚至要在砂拉越建多个和新加坡一样大小的水坝而把当地原住民赶尽杀绝?[…]

振奋人心的是,今天,JYF柔南黄色行动小组成员成钢、秀君、凯聪前来支持,并全程陪伴大队同行。除此,今天也看到了各路英雄陆续加入步行队伍。一路上,无法参与步行的村名在旁为大家加油喝彩,有者更慷慨地主动提供住宿场所、食物、药品、水,和支援,让我感动不已,我定把这些勇士铭记于心。

La vie des Malais vaut-elle moins que celle des autres ? Comment les élites gouvernementales peuvent-elles ne faire aucun cas de nos vies et utiliser nos terres pour l'exploitation au cyanure de mines aurifères, pour le raffinage de terres rares par la Lynas et pour la production pétrochimique hautement polluante de l'usine de Pengerang ? Non contents de cela, ils veulent même se débarrasser de la population aborigène de Sarawak via la construction d'un grand barrage qui va occuper une superficie égale à celle de Singapour […]

L'organisation Mama Bersih a distribué des tracts sur la Marche verte dans le centre-ville de Kuala Lumpur. Photo de l'utilisateur Facebook: Elaine.

Fait encourageant : les membres du groupe d'action de Johor Yellow Fame sont venus aujourd'hui manifester leur soutien et ont rejoint les nombreux autres marcheurs. Ceux qui n'ont pas pu s'associer à la marche ont manifesté leur soutien tout au long du chemin et quelques habitants ont même  offert le logement, le couvert, de l'eau et des vivres aux participants. Je me souviendrai toujours de leur amabilité à notre égard.

D'autres encore, qui n'ont pu participer à l’évènement, ont fait campagne pour protester contre le raffinage de terres rares de manière individuelle. Mama Bersih, une organisation de défense des femmes, a, par exemple, décidé d'aider à diffuser les informations sur la Marche Verte en distribuant des tracts dans le centre-ville de Kuala Lumpur.

Inde : Une marche pour protester contre une série de viols de femmes “intouchables”

dimanche 2 décembre 2012 à 12:03

La marche aux bougies à Hisar, Haryana, Inde. Photo  d'Asha Kowtal, Dalitweb.org

Ces derniers mois, les viols dans l'état indien de l'Haryana [fr] semblent être devenus monnaie courante.

En octobre, le Deccan Chronicle, dans un article intitulé The Haryana horrors‘ (Les horreurs de Haryana) décrit Haryana comme la “capitale du viol de l'Inde” en raison des 19 cas de viol signalés en un mois. À la suite de ces viols, on a conseillé aux femmes d'éviter d'aller dans un pub, d'utiliser des téléphones portables et de porter des jeans.

Selon Tehelka, les cas de viol ont presque doublé au Haryana au cours des sept dernières années. De 386 en 2004, ils ont bondi à 733 en 2011.

Dans de nombreux cas, les violeurs ont ciblé des femmes et des filles Dalit (intouchables). Le International Dalit Solidarity Network (IDSN) (Réseau de solidarité internationale Dalit) soutient aussi que “Les femmes Dalit sont particulièrement vulnérables à de tels crimes.” En outre, selon IDSN, 90 pour cent des crimes contre les femmes Dalit ne sont pas signalés en raison de la peur des conséquences sociales et pour leur sécurité personnelle.

Les militants Dalit ont envoyé une mission d'enquête au Haryana et organisé une marche. Le 1 novembre 2012, un Karwan (marche) de neuf jours appelé Dalit Mahila Garima Yatra (La longue marche pour la fierté des femmes Dalit) a voyagé à travers les villes et les villages, pour rencontrer des survivantes de viol au Haryana, des officiels et des membres de la communauté Dalit. Ils “ont exprimé leur solidarité avec les victimes de viols et leur indignation devant la violence sexuelle institutionnalisée contre les femmes Dalit”. Comme Asha Kowtal écrit sur Savari (une page Facebook pour les femmes Adivasi, Bahujan et Dalits) :

Nous sommes tous révoltés devant ces pratiques et, bien sûr, ils nous rappellent notre très petit rôle / contribution dans les luttes de notre communauté. Souvent, nous avons tendance à faire l'erreur de nous apitoyer, mais la résilience de notre communauté et les victimes de la violence nous montrent bien la voie à suivre.

Des marcheurs rassemblés devant un bureau local d'un village, au Haryana, Inde. Photo d'Asha Kowtal

On peut voir une sélection de réponses des militants Dalits sur le site Dalit Web. Un reportage photo de la marche est aussi publié ici.

Kalpana Sharma, une chroniqueuse citée par le New York Times a écrit dans le quotidien  : “Si vous êtes une femme pauvre qui a été violée, vous ne pouvez même pas imaginer une vie où l'on peut obtenir justice”, et, a-t-elle ajouté, “Si vous êtes une femme pauvre et en plus Dalit, alors, les probabilités d'obtenir justice sont encore plus infimes. “

Sur Twitter, on peut lire :

‏@dalitcamera (@Ravichandran): j'ai téléchargé une vidéo @YouTube video http://youtu.be/oWYkzwbr-9I?a montrant Asha Kowtal qui décrit en détails les cas de viol de Dalits dans l'état de Haryana

@HollabackCHD: http://toi.in/Q3jAjb  Après un viol collectif, deux victimes se sont suicidées #rohtak#haryana

Equateur : Arrestation du blogueur Paúl Moreno

dimanche 2 décembre 2012 à 11:07

Le blogueur équatorien Paúl Moreno (@paulcoyote) a été arrêté sous l'accusation “d'accès frauduleux aux systèmes informatiques et à des bases de données”, après avoir publié un billet où il explique comment il a accédé aux informations du président Rafael Correa pour démontrer la vulnérabilité du site www.www.datoseguro.gob.ec. Les utilisateurs de Twitter ont lancé une campagne avec le hashtag #LiberenaPaulCoyote (Libérez PaulCoyote). Plus d'informations dans ce post de Carlos Correa (@calu) [liens en espagnol].

40 000 Syriens ont perdu la vie en 20 mois

dimanche 2 décembre 2012 à 09:08

Cet article fait partie de notre dossier spécial  Manifestations en Syrie 2011/12

Sauf indication contraire, tous les liens dirigent vers des sites en anglais.

Début 2013 on s'attend à ce que près de 4 millions de personnes en Syrie aient besoin d'aide. Tel est le titre du Bulletin de novembre 2012 du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires [pdf] consacré à la Syrie. Parmi eux près de 2 millions d'enfants et d'adolescents manquent des services de base et souffrent de traumatismes psychologiques dus à la violence et aux déplacements forcés. Le rapport des Nations Unies est clair :

La violence en Syrie engendre une détérioration rapide de la situation humanitaire… Au moins 1,2 millions de personnes sont déplacés dans le pays. Avec le froid hivernal qui s'installe et l'improbable fin des combats, la perspective des personnes enfermés dans le conflit -y compris les communautés palestiniennes et les réfugiés d'autres pays- est effrayante.

Apport d'aide de survie à la population syrienne assiégée.  Source: site de la CICR

Bien que le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et le Croissant Rouge Arabe Syrien (CRAS) aient approvisionné en eau plus d'un million de personnes depuis le début de l'année 2012, le fait que 11 000 personnes chaque jour fuient la Syrie vers les pays voisins rend la crise humanitaire d'autant plus compliquée.

40 000 Syriens ont perdu la vie

Un autre chiffre choquant a été révélé par l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme sur son site le 22/11/2012 et fait la une, celui des pertes en vies humaines. Selon l'Observatoire, le nombre de morts enregistrés en Syrie dépasse les 40 000.

A ce jour, selon l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme, plus de 40 129 syriens ont été tués, sans parler des milliers de personnes disparues dans le conflit, à cause de la violence qui règne en Syrie. Ces résultats tragiques se répartissent comme suit:

“Au moins 28 026 civils, 1 379 transfuges, 10 150 soldats et 574 personnes non identifiées ont été tués en Syrie au cours des 20 derniers mois,”

Média citoyens en Syrie. Source: Blog de Rami Alhames

La plupart des organisations de défense des droits de l'homme font porter la responsabilité de ce fort taux de mortalité au régime syrien et son armée. Le Réseau internet syrien pour les droits humains a relevé trois cas, parmi beaucoup d'autres, qui prouvent sans équivoque que les forces armées syriennes sont responsables de la mort et de la torture d'activistes. Après avoir vu les activistes à la télévision d'état syrienne et assisté à leurs prétendus aveux, le gouvernement syrien a remis leurs corps morts à leurs familles et amis ; les corps montraient des signes de torture violente.

Crimes de guerre en Syrie

L'Observatoire des Droits de l'Homme a fait paraître le 3 mai 2012 un rapport ayant pour titre “Ils ont brûlé mon coeur”, et dans lequel ils décrivent les crimes de guerre commis dans la province de Idlib, pendant les négociations du plan de paix par Kofi Annan, envoyé des Nations Unies:

Pendant que les diplomates discutent les détails du plan de paix, les chars et les hélicoptères syriens attaquent les villes de la province d'Idlib les unes après les autres. Partout où nous sommes passés, nous avons vu des maisons, des commerces et des voitures incendiés et détruits, et nous avons écouté les personnes dont les familles ont été tuées. On aurait dit que les forces gouvernementales syriennes profitaient de chaque minute qui les séparait du cessez-le-feu pour faire du mal.

L'Observatoire des Droits de l'Homme partage cette vidéo sur YouTube pour témoigner de ce qu'il s'est passé à Idlib :

Le Président Assad accueille la mort en Syrie. Source: The Daily Dose.

La révolution syrienne peut-elle gagner ?

C'est le site Révolution Socialiste qui pose la question et y répond :

Cela ne sera possible que si les travailleurs et la jeunesse renversent eux-mêmes Assad - l'ingérence des impérialistes de l'OTAN et de Russie n'a fait qu'apporter des dizaines d'années de sang versé et de tragédie pour les populations du Moyen Orient.

De son côté, Ammar Abdulhamid écrit sur son blog Syrian revolution Digest :

Quoiqu'il en soit, avec un nombre de morts qui dépasse les 40 000  personnes,  un nombre de disparus estimé à 50 000 personnes et l'ensemble des destructions des infrastructures qui ont touché tout le pays, la situation est désastreuse.

Cet article fait partie de notre dossier central Manifestations en Syrie 2011/12


Cabinda : l’or noir de l'Angola

dimanche 2 décembre 2012 à 09:00

Ayant des frontières au nord, à l'est et au sud avec la République Démocratique du Congo, le Cabinda, la 18ème province de l'Angola, lutte depuis plusieurs décennies pour son indépendance.

Avec sa forêt dense et humide, le Cabinda [français] a toujours été la plus disputée de toutes les provinces, alors que cette province n'est pas située sur le territoire angolais. Le pétrole extrait dans l'enclave représente près de 70% du pétrole brut exporté par l'Angola et correspond à plus de 80% des exportations angolaises, faisant du pays le deuxième producteur africain de pétrole, juste derrière le Nigeria.

Les frontières de la nation

La majorité de la population angolaise dit que le Cabinda fait partie de l’Angola, mais d’autres soutiennent que non.

 

Construction of a road between Cabinda and Malongo. Photo by mp3ief on Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Construction d’une route entre le Cabinda et Malongo, « terre du pétrole » [pt]. Photo de mp3ief sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

En 1885, les colons portugais décident d'intégrer le Cabinda au protectorat colonial de la Couronne portugaise, et depuis 1920, le territoire est considéré comme une partie intégrante de l'Angola. Après la révolution de 1974 au Portugal et le processus de décolonisation, les intérêts politiques obligèrent le Cabinda à rester territoire angolais. Depuis cette époque, les opinions sur le fait de savoir si le Cabinda fait partie de l'Angola sont partagées.

Eugénio Costa Almeida, expert en relations internationales, défend la position suivante  [pt] :

Cabinda é parte integrante da República de Angola, mas também tenho sempre afirmado que, pela sua especificidade cultural e económica, Cabinda deve gozar de um Estatuto especial dentro da Pátrio angolana. Ganharíamos todos, sem qualquer dúvida.

Le Cabinda fait partie intégrante de la République d'Angola, mais j'ai aussi toujours affirmé qu’en raison de sa spécificité culturelle et économique, le Cabinda doit jouir d'un statut spécial au sein de la patrie angolaise. Nous en profiterions tous, sans aucun doute.

Le journaliste Orlando Castro, qui a publié plusieurs ouvrages sur ce différend territorial, comme en 2011, le livre Cabinda, protectorat hier, colonie aujourd'hui, la nation de demain, et défend inlassablement les droits de Cabinda sur son blog Alto Hama, estime [pt] que, tout comme le Timor oriental, dans le passé [pt] le Cabinda est un territoire opprimé et qu’il a un droit à son indépendance :

Cabinda é um território ocupado por Angola. E, tanto a potência ocupante, como a que o administrou (Portugal), pensaram, ou pensam, em fazer um referendo para saber o que os cabindas querem. Seja como for, o direito de escolha do povo não prescreve, não pode prescrever, mesmo quando o importante é apenas o petróleo.

 

Le Cabinda est un territoire occupé par l'Angola. Que ce soit la puissance occupante et celle qui l’a présidée (le Portugal), a envisagé ou envisage de tenir un référendum pour savoir ce que les habitants du Cabinda veulent. Quoi qu'il en soit, le droit du peuple de choisir ne disparaît pas, ne peut pas disparaître, même lorsque le sujet en question n’est que le pétrole.

Le mouvement indépendantiste Front pour la Libération de l'enclave de Cabinda (FLEC), continue la lutte [pt] pour l’indépendance de ce territoire riche en pétrole. Dans une interview à la Deutsche Welle, Stéphane Barros, représentant du FLEC au Portugal, déclare :

O povo de Cabinda não está interessado numa pacificação militar. O que se pretende agora é uma solução política que passe por um processo internacional, credível e democrático, porque a vontade do povo de Cabinda deve ser ouvida e respeitada”, defendeu o representante da FLEC em Portugal

“Les habitants de Cabinda ne sont pas intéressés par la pacification militaire. Ce qu'ils attendent maintenant c’est de trouver une solution politique à travers un processus international, crédible et démocratique, parce que la volonté du peuple du Cabinda doit être entendue et respectée”, préconise le représentant du FLEC au Portugal.

Lors des élections du mois d’août dernier [français], le Mouvement national du Cabinda, l’un des différents mouvements politiques en exil, qui se bat pour l’indépendance, a envisagé de boycotter les élections. Pour Bartolomeu Capita [pt], un des représentants du Mouvement, « il n'y avait aucun avantage pour le peuple du Cabinda à prendre part à ces élections. Elles ne nous concernent pas, nous ne sommes pas Angolais et nous ne voulons pas l’être ».

Le parti au pouvoir, le MPLA, a toutefois été réélu dans la province avec 59.4 % des voix [pt], une victoire que Stephan Baptista, sur Club-k.net, attribue [pt] à diverses raisons :  le fait que la majorité de la population est basée dans la périphérie, Mayombe, et est favorable à la souveraineté angolaise, tandis que les intellectuels de « l'opposition docile » sont une minorité et vivent en ville, sans compter la forte présence des « membres des forces de défense et de sécurité », le socle du parti majoritaire à Cabinda.

Images du Cabinda

Woman in Cabinda. Photo by Dom Bosco Angola on Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Femme du Cabinda. Photo de Dom Bosco Angola sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Alors que « parler du Cabinda aujourd'hui est quelque chose qui déplaît autant que [de mentionner] la croissance économique nationale et mondiale aux pouvoirs politiques en Angola et au Portugal », comme Orlando Castro le soutient, la presse d'Etat angolaise décrit néanmoins la province comme un paradis.

Les environs de Cabinda sont caractérisés par une végétation abondante avec vue sur l'océan Atlantique. On ne sait pas exactement combien d'habitants cette province angolaise compte, aucun recensement n'y ayant été effectué à ce jour, mais on estime la population à environ 400 000 habitants, avec une culture particulière qui a perdu une partie de ses traditions, ces dernières années.

Peu de pages sur les réseaux sociaux décrivent la réalité des personnes qui vivent dans cette région mystérieuse, mais celles qui existent, comme la page Facebook [pt] de José Sambo, donnent une idée de la beauté du Cabinda.

Un reportage vidéo [pt] sur le blog Cidade du Cabinda montre diverses traditions, coutumes et costumes de la province. Au Cabinda, plusieurs dialectes sont parlés, dont le Fiote, l’Ibinda et le Kikongo ; la langue officielle est le portugais. Le Cabinda est le territoire d'un peuple qui se sent étranger dans son propre pays et qui se bat encore aujourd'hui pour son indépendance.

Le Cabinda n’est pas seulement peuplé de gens souriants mais aussi de personnes qui ont faim [pt]. La presse privée donne une tribune aux critiques qui décrivent la vie au Cabinda comme pratiquement infernale ; les journalistes et les militants sont régulièrement menacés, comme le relevait Global Voices en octobre 2011. Un article du Sénateur Barros Navecka sur le site Cabinda Nation décrit [pt] :

As universidades e os hospitais não dispõem de instalações condignas. A cidade e as vilas sem água potável, sistemas de esgotos, drenagem e saneamento de água contrastam com o renascer das cidades angolanas e as mansões, moradias, participações privadas, obras feitas e contas chorudas e prédios de luxo que crescem como cogumelos em Luanda e no estrangeiro.

Les universités et les hôpitaux ne disposent pas d’infrastructures appropriées. La ville et les villages sans eau potable, égouts, systèmes de drainage et de traitement d’eau contrastent avec la renaissance des villes angolaises,  les demeures, villas, intérêts privés, projets de construction terminés, comptes pleins d'argent, immeubles de luxe qui poussent comme des champignons dans Luanda [capitale de l'Angola] et à l'étranger.