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Macédoine : Un calendrier Twitter de charme et charitable

samedi 12 janvier 2013 à 00:48

Douze femmes de Macédoine, toutes des utilisatrices régulières de Twitter, ont pris part à un projet humanitaire organisé par @IlinaBookbox, deux photographes et un designer via le mot-clé Twitter #ТвитерКалендар (”Calendrier Twitter” en macédonien). Le résultat : un calendrier de photos de charme dont il a été fait don à l'association de lutte contre le cancer Borka (des fonds d'écran disponibles ici, ici et ici). Les photos originales sont mises en vente lors d'une exposition dédiée au Café Lee à Skopje (macédonien), et tous les bénéfices en résultant sont remis à l'association.

Kenya : Un magazine d’actualité en ligne produit par des réfugiés

vendredi 11 janvier 2013 à 22:28

Le Kakuma News Reflector, ou KANERE, est un magazine d’actualité indépendant produit par des journalistes éthiopiens, congolais, ougandais, rwandais, somaliens et kenyans, dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya. Ce média, le premier dont l’ensemble de la gestion et de la réalisation est l’œuvre de réfugiés, a suscité un intérêt considérable sur le plan international. [lien en anglais]

Repenser l'Etat : Le rapport du FMI sur le Portugal traduit par des blogueurs

vendredi 11 janvier 2013 à 20:57

Qu'on soit d'accord ou non avec son contenu, il est inadmissible que le seule version disponible soit en anglais.

L'auteur du blog portugais Aventar parle [en portugais] d'un rapport récemment publié par le FMI, ‘Rethinking the State - Selected Expenditure Reform Options' ('Repenser l'Etat - choix d'options de réforme de la dépense'), qui “peut servir de fondement à de nombreuses décisions gouvernementales qui auront un impact sur la vie des Portugais”. Le blog a lancé un appel à la traduction collaborative du document.

2012 : Une année de grands succès pour les sites de Global Voices

vendredi 11 janvier 2013 à 20:39

2012 a été une grande année pour Lingua, la communauté des traducteurs de Global Voices qui traduisent le site en de multiples langues et font de Global Voices un site d'information vraiment mondial. Cette mise à jour récapitule quelques uns seulement des succès d'une année où les occasions de se réjouir ont été nombreuses : jamais nous n'avons traduit autant, la communauté n'a jamais été aussi nombreuse, et jamais auparavant nous n'avions autant attiré l'attention des médias traditionnels ou affronté autant de nouveaux défis qu'en 2012.

La plupart des articles de Global Voices en anglais ont été traduits en au moins une autre langue. Tous les articles les plus lus en 2012 sur le site en anglais ont été traduits en une ou plusieurs autres langues, et parfois en dix-sept langues ! Nos équipes de traducteurs bénévoles ont publié presque 18 000 traductions en 33 langues différentes en 2012. Depuis le lancement des premiers sites de Global Voices en d'autres langues que l'anglais, en 2007, les traducteurs bénévoles de Lingua ont traduit un peu moins de 72 300 articles et brèves. Ce qui signifie que nous pourrions atteindre un chiffre global de 100 000 traductions d'ici à la fin de l'année 2013 !

Global Voices en malgache

Grandes étapes

En 2012, Global Voices en français a franchi le seuil des 10 000 traductions publiées ; Global Voices en malgache et en bengali ont atteint les 5 000  et Global Voices en chinois n'est pas loin de ce chiffre. Moins de deux ans après son lancement, Global Voices en grec a publié 2 000 traductions tandis que Global Voices en espagnol est presque certain de franchir en 2013, d'ici à la fin de sa sixième année d'existence, le seuil des 20 000 publications.

Nos éditions en langues moins usitées ont elles aussi connu un succès réjouissant, tant par le nombre de traductions publiées et de traducteurs que par la reconnaissance de leur travail.  Pour la première fois, Global Voices en allemand a atteint le rythme de 50 publications par mois lors du mois exceptionnellement actif de décembre. Nos amis de Global Voices en aymara, qui souvent mettent en ligne leurs traductions faites hors ligne depuis les ordinateurs d'un cybercafé, ont charmé le public de la Conférence internationale sur la langue et la culture Aymara à Iquique, au Chili, en exposant le rôle de ce site pilote dans la préservation de leur langue et dans la diffusion d'actualités internationales dans leur langue maternelle, grâce à leurs traductions.

Croissance

Deux nouveaux sites ont été lancés en 2012 : Global Voices en bulgare lors du premier semestre et Global Voices en amharic (Ethiopie) durant le second, portant le nombre de nos sites en langues autres que l'anglais à 35. Outre ces nouveaux sites, nous avons eu la joie de voir sept sites inactifs revenir à la vie : Global Voices en myanmar/birman, Global Voices en ourdou, Global Voices en turc, Global Voices en philippin, Global Voices en indonésien, Global Voices en swahili et Global Voices en farsi.

L’intérêt provoqué par Lingua a été plus important que jamais ; la plupart de nos sites croulent sous les demandes d'inscriptions de nouveaux traducteurs bénévoles. Nous comptons actuellement presque 600 traducteurs dans notre communauté, 200 de plus que l'année précédente. Global Voices en japonais a par exemple 140 traducteurs de plus qu'en 2011, et Global Voices en polonais a reçu plus de 100 demandes d'inscription - étonnant, n'est-ce pas ?  En 2013, nous espérons qu'une plus grande proportion des traducteurs déjà membres resteront actifs.

Et pourtant, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux traducteurs, pour relancer Global Voices en hindi, Global Voices en hébreu, que nous espérons réactiver en  2013. Nous désirons aussi renforcer les effectifs de Global Voices en cambodgien, en coréen, en macédonien, en serbe et en albanais. Faire partie de Global Voices est une expérience très enrichissante pour nos contributeurs et nous sommes très reconnaissants à chacun d'entre eux de leur travail. Aimeriez-vous vous joindre à eux ? 

Global Voices in Hungarian meetup

L'équipe de Global Voices en hongrois s'est réunie pour participer à un atelier sur la traduction à Budapest, en août 2012

Projets et évolution

Au-delà de cette croissance, l'évolution la plus frappante de la communauté des traducteurs Lingua est sans doute qu'ils ne se contentent plus de “juste traduire” depuis deux ans. Nous publions aussi des articles directement dans un certain nombre de langues autres que l'anglais. Par conséquent, Lingua évolue rapidement d'une communauté de traducteurs à une communauté incluant des auteurs de contenus multilingues. Cette évolution laisse entrevoir un avenir intéressant pour Lingua, et pour les sites de Global Voices en général, avec la montée en puissance d'une rédaction multilingue.

Cette expérience a permis de créer des liens inhabituels entre les langues, ce qui a entraîné plus de travail éditorial mais permet d'inventer de nouveaux processus éditoriaux et d'intégrer de nouvelles compétences dans la communauté Lingua, tout en plaçant les éditeurs face à de nouveaux défis : en 2012, les traducteurs de Global Voices en français ont par exemple traduit depuis les langues “classiques”  - espagnol, italien, portugais, allemand -  mais aussi depuis le russe, le chinois, le swahili, l'arabe, le bengali, le bulgare, le macédonien et le serbe. Ceci modifie notre perception du traitement des informations mais nous permet aussi d'accueillir des traducteurs ou auteurs qui ne parlent pas du tout anglais, ainsi que des traducteurs dont la langue maternelle est l'anglais, rendant notre communauté Lingua encore plus polyglotte.

En 2012, nos équipes d'auteurs multilingues ont publié 712 articles écrits et publiés directement en amharic, arabe, bengali, catalan, chinois, néerlandais, philippin, français, allemand, grec, italien, japonais, polonais, portugais, espagnol, russe et swahili. Parmi les articles publiés dans le cadre de cette expérience, un article sur la résistance des indiens Guarani Kaiowa au Brésil, écrit et publié en portugais (traduction française) a été le fruit de la collaboration d'au moins neuf personnes sur trois continents, dans cinq pays et sept villes, comme l'explique l'article accompagnant la campagne d'appel aux dons de Global Voices, fin 2012.

Distinctions et partenariats

Les articles du site Global Voices en français repris par le site d'information français Rue89 ont atteint 3,5 millions de pages vues en 2012. Par ce partenariat, lancé en 2009, Rue89 nous a permis d'atteindre un lectorat très important dans le monde francophone. Global Voices en italien et son partenariat avec le quotidien La Stampa ont aussi permis aux articles de Global Voices d'être lus par les lecteurs des médias traditionnels.

En 2012, Global Voices en catalan a attiré l'attention des médias traditionnels par les articles que son équipe a publiés sur la situation politique volatile en Catalogne. Ils ont été repris et commentés par Al Jazeera (Live Stream) et par le Washington Post.

En juillet, la communauté Lingua a organisé un marathon de traductions pour traduire  la Déclaration des libertés sur Internet en autant de langues que possible. Grâce à notre réseau, le texte a été traduit en presque 60 langues.

L'Europe en crise, le premier e-book de Global Voices, a été lancé en italien et en arabe, suivi par sa traduction en espagnol et en portugais ; d'autres sont en préparation. Certaines équipes ont déjà commencé à traduire et réviser les articles du deuxième e-book, consacré à l'Afrique.

En collaboration avec la rédaction, il a été demandé aux traducteurs de traduire en arabe, français et espagnol une série d'article rédigés pour l'International Relations and Security Network (ISN), un site d'informations en libre accès sur les relations internationales et la sécurité.

Les traducteurs ont aussi été sollicités par l'ONG internationale de défense des droits humains Witness pour traduire les 35 000 mots de son manuel “boite à outils”, Vidéo for Change (Vidéos pour le changement) en arabe, français et espagnol. Il sera bientôt publié.

Et pour achever l'année en grand style, à la toute fin de 2012, Global Voices a été chargé de traduire en arabe, français, swahili et somali des services en ligne de Refugees United, une ONG qui travaille pour aider les réfugiés à retrouver leurs proches dont ils sont sans nouvelles.

Des partenariats tels que ceux-ci permettent à nos traducteurs d'être modestement rémunérés et contribuent à faire connaitre la communauté Lingua et le travail de ses traducteurs. Si vous souhaitez soutenir Lingua en tant que partenaire média ou en nous confiant des traductions, ou par tout autre moyen, contactez-nous : nous sommes prêts à accueillir tout ce que 2013 apportera !

Vous pouvez consulter notre dossier spécial  sur les rétrospectives 2012 de Global Voices

Argent secret, piratages et politique du web russe

vendredi 11 janvier 2013 à 20:34

Bien que des suspicions quant à l'argent et aux sponsors pèsent sur toute la politique russe, le web russe est un champ de bataille particulièrement disputé. Le fossé entre les camps pro-gouvernement et de l'opposition est un champ clos d'accusations de financement illicite, chaque partie professant désespérément sa propre honnêteté et insistant sur la tromperie de l'adversaire. Lorsque de nouvelles informations émergent au sujet du financement, les révélations sont souvent obtenues par piratage informatique.

En octobre 2011, le célèbre hacker Hell a publié [en anglais] des années de courriels privés du blogueur opposant Alexeï Navalny, dont certains impliquent ce dernier dans une campagne diffamatoire envers un magnat des affaires, Oleg Deripaska. (Navalny affirme que ces e-mails ont été créés de toutes pièces.) Quelque trois mois plus tard, des pirates anonymes ont publié des e-mails [en anglais] volés à Vassili Yakemenko et Kristina Potouptchik, anciens membres éminents du groupe de jeunes pro-Kremlin NASHI. Ces données ont incriminé toute une série de blogueurs populaires russes, les accusant d'accepter l'argent du gouvernement pour parler favorablement de Vladimir Poutine.

La journaliste russe Tonia Samsonova, avril 2006, photo de Maxim Avdeev, CC 2.0.

C'est à cause de fuites et de vols comme ceux-ci que le monde s'est habitué à apprendre comment les plus grandes personnalités de la blogosphère russe gagnent leur pain quotidien. À la fin décembre 2012, cependant, Tonia Samsonova, une journaliste de Slon.ru en a eu assez de ce schéma et fait une chose un peu folle [russe] : elle a contacté 16 membres du “Conseil de coordination de l'opposition russe” et leur a demandé de révéler clairement les sources de leurs revenus et le montant de leur patrimoine. Les 16 personnes sont actives sur LiveJournal, Facebook ou Twitter, et cinq appartiennent aux projets citoyens de Navalny [russe] : Navalny lui-même, Lioubov Sobol (RosPil), Vladimir Achourkov (korruptsiei), Georgy Albourov (RosVybory), et Vladislav Naganov (DMP).

Avant d'examiner les réponses aux questions de Samsonova, il est intéressant de noter les actions [russe] qu'une organisation comme RosPil, projet phare de Navalny, a déployées pour défendre la transparence. Le site RosPil publie des archives de chaque dépense [russe] en 2012 et de tous les dons via Yandex.Dengi depuis 2011 ; on y trouve des photos du personnel ainsi que de courtes biographies (sauf pour Anatoli Chachkine qui n'a été engagé qu'en juillet 2012), Navalny a délégué le rôle de “contrôleur” du projet Yandex.Dengi à quatre surveillants : un journaliste (Alexandre Plouchev), un gourou de l'Internet (Anton Nossik), un photoblogueur (Rustem Adagamov), et aussi un blogueur pro-Kremlin, fritzmorgen (de son vrai nom Oleg Makarenko). En janvier 2012, Navalny a même répondu [russe] à un long article de Makarenko, acceptant l'idée du blogueur d'archiver les copies des dépenses de RosPil (mais RosPil a offert informations lui-même, un an plus tard).

Étant donné la vocation de RosPil à l'ouverture, on aurait pu croire que l'enquête de Samsonova aurait été une victoire facile pour Navalny et les leaders de l'opposition. Après tout, cela aurait constitué l'occasion de mettre en valeur l'engagement inébranlable du mouvement de contestation pour la responsabilité publique et la transparence.

Les choses ne se sont pas tout à fait passées de cette façon.

En effet, le critique de l'opposition xs17 sur LiveJournal a accueilli [russe] l'article comme “un cadeau de Nouvel An inattendu pour tous les amoureux de la justice”, il a mis en ligne quelques extraits peu flatteurs et tourné en dérision ceux qui avaient répondu pour leur réticence à communiquer sur leurs ressources. Les opposants qui ont répondu aux questions de Samsonova se sont vus critiquer par xs17 pour “excès de bourgeoisie” (en lien avec un descente en flèche [russe] de Boris Nemtsov par Edouard Limonov, par exemple), il les a accusés de sous-déclarer leur patrimoine (Navalny aurait passé sous silence son Infiniti M35x et le passé de Nemtsov blanchi).

Le jour même où Samsonova a publié son questionnaire, Twitter était inondé de tweets (probablement assisté par un botnet) utilisant le hashtag “#НаЧтоЖиветОппозиция“  (”DeQuoiVitLOpposition”). La plupart des tweets reflétaient les critiques de xs17, publiaient des extraits compromettants et se moquaient des individus aux revenus douteux et à la richesse extravagante.

Samsonova elle-même a été clairement déçue par les réponses apportées à ses questions. Les 16 opposants ont refusé d'approuver les déclarations obligatoires des bénéfices pour les membres du Conseil de coordination, même si la plupart rendent leur richesse publique, dans une certaine mesure. Certains membres du Conseil, comme Sergueï Oudaltsov et Olga Romanova, ont refusé les déclarations obligatoires au motif qu'elles pourraient armer les autorités d'informations dangereuses. Dans sa conclusion, Samsonova en tire cette logique :

Они и раньше это делали, когда вы ничего про себя не публиковали. Таким образом, если недружественные государственные органы и так про вас все знают, почему бы не поделиться информацией о себе с дружественными согражданами?

[Les enquêteurs de l'État en savent déjà beaucoup sur vous] même si vous ne publiez pas les informations vous-mêmes. Alors, si les organes d'État inamicaux savent déjà tout sur vous, pourquoi ne pas partager ces informations avec vos concitoyens amicaux ?

Bien que cette réaction ait pu beaucoup décevoir, il est important de comprendre les conséquences de l'attitude des membres du conseil. En refusant de se tenir aux normes de transparence attendue des élus, l'opposition se prive de toute légitimité. Si le Conseil de coordination se veut simplement un moyen de synchroniser le mouvement de protestation, les déclarations de revenus peuvent ne pas avoir de sens. Le manque d'engagement dans la transparence financière ne permet cependant pas au Conseil de devenir un véritable ‘gouvernement-fantôme', ce que beaucoup espéraient, lors des élections en ligne d'octobre dernier.

Maintenant que nous pouvons oublier cette perspective ambitieuse, l'opposition russe devra décider de ce qu'elle est prête à faire du Conseil de coordination. Pour en revenir au thème de l'argent et du complot, il est regrettable que Samsonova n'ait pas interrogé le conseiller municipal Andreï Piontkovsky, qui, quelques semaines plus tôt dans un article de blog [russe] sur Ekho Moskvy a insinué que l'opposition russe que nous connaissons était en réalité un “projet” du magnat de la banque Mikhail Fridman, fondateur et président du consortium d'investissement Alfa. Dans ce post, Piontkovsky a suggéré que Vladimir Achourkov, qui siège avec lui au Conseil de coordination, n'avait jamais vraiment rompu ses liens avec Fridman et Alfa Group (où il était un cadre supérieur pendant six ans, jusqu'en [russe] avril 2012), ce qui signifie que Achourkov pourrait être l'homme-clé pour une campagne politique en faveur des oligarques.

Samsonova a, cependant, parlé à Achourkov. Comme vous l'aurez deviné, il a refusé de discuter de ses revenus ou de sa fortune, et il a avoué n'avoir aucun intérêt à connaître les actifs des autres, qualifiant le sujet de « pure curiosité ».