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Porto-Rico : Julia de Burgos, une voix qui ouvre des chemins

mercredi 26 février 2014 à 09:21

Le 17 février dernier, jour anniversaire de sa naissance, nous avons célébré la poètesse portoricaine Julia de Burgos (1914-1953) dans un forum destiné à promouvoir la liberté d'expression dans le monde.

Toute personne ayant lu sa poésie ou sa prose se rend compte que cette voix est née au-delà de toute convention. En voici un exemple : 

 

Yo misma fui mi ruta                                              

J'ai été mon propre chemin

Yo quise ser como los hombres quisieron que yo fuese: 

J'ai tenté d'être comme les hommes voulaient que je sois

un intento de vida;                                            

 Une expérience de vie 

un juego al escondite con mi ser.                  

 Un jeu de cache-cache avec moi      

Pero yo estaba hecha de présentes,                

J”étais là, forgée dans mon présent

y mis pies planos sobre la tierra promisoria

Et mes pieds bien à plat sur la terre promise

no resistían caminar hacia atrás,  

 Se refusant à marcher en arrière

y seguían adelante, adulante,                  

 Allaient, toujours, toujours plus en avant                                           

burlando las cenizas para alcanzar el beso

 Se moquant des cendres pour, enfin

de los senderos nuevos.  

 Embrasser des chemins nouveaux.

 

A cada paso adelantado en mi ruta hacia el frente , 

A chaque nouveau pas sur ma route 

rasgaba mis espaldas el aleteo desperado 

Les coups désespéré des vieux troncs 

de los troncos viejos.                                  

 Déchiraient mon dos.

 Pero la rama estaba desprendida para semper,

 Mais leur ramure s'en était allé pour toujours,

y a cada nuevo azote la mirada mía          

 Chaque peine nouvelle détachait mon regard

se separaba más y más y más de los lejanos       

Chaque fois toujours plus                     

horizontes aprendidos:                                       

Des horizons appris.

mi rostro iba tomando la expresión que le venía de adentro

Mon visage devint semblable à ce qu'il était en dedans, 

la expresión definida que asomaba un sentimiento

 image d'une libération intimement profonde

de liberación íntima;                                

 Fruit d'un nouvel équilibre

 entre ma vie

un sentimiento que surgía                                

Et la vérité du baiser des chemins nouveaux.

del equilibrio sostenido entre mi vida

y la verdad del beso de los senderos nuevos.

 Ya definido mi rumbo en el presente,        

 Une fois défini le cours de mon présent

me sentí brote de todos los suelos de la tierra,  

J'ai senti germer en moi tous les sols de la terre

de los suelos sin historia,                        

Les sols sans histoire, les sols sans avenir,

de los suelos sin porvenir,                      

Les sols, simplement sols, sans berges où accoster

del suelo siempre suelo sin oreilles 

 Ceux des hommes de toutes les époques.

de todos los hombres y de todas las épocas.

 Y fui toda en mí como fue en mí la vida…  

Et je fus toute en moi comme en moi fut la vie

 Si Julia de Burgos était encore en vie, son travail comme écrivain, journaliste, et militante sociale, réalisé depuis son espace sans frontières mieux connu sous le nom de diáspora boricua (originaires de Porto-Rico), aurait atteint des buts insoupçonnés. Julia a  bien connu l'expérience de la migration, elle a vécu brièvement à Cuba et ensuite elle s'est intégré dans l'activité culturelle et politique de la diaspora. Portoricaine et latino-américaine de New York. si elle vivait encore, son visage n'illuminerait pas le timbre postal de 26 cents [en] de la série Arts littéraire du service postal des États-Unis. Des milliers de lettres n'auraient pas réveillé la curiosité poétique de milliers de lectrices et lecteurs.

Libby Juliá Vázquez l'exprime bien dans  Being Latino Online Magazine [en anglais]:

La réputation et la gloire de Julia de Burgos sont arrivés à titre posthume, comme cela se produit habituellement pour les esprits les plus créateurs en ce monde…. 

Ainsi va la mort, elle arrive pour transformer certains en mythes immenses et impalpables. Et parce que Julia a été géniale, parce que sa poésie en est la confirmation, son histoire mythique est inépuisable.

Je termine avec  son “Poema para mi muerte” ( Poème sur ma mort), lu par sa nièce: Consuelo Sáez de Burgos. ¡Gracias Julia !

Que nadie me profane la muerte con sollozos

Que personne ne profane ma mort avec des sanglots

Ni me arropen por siempre con inocente tierra

Ni me  revêtisse pour toujours d'une terre innocente

Que en el libre momento me dejen libremente

Qu'au moment de liberté on me laisse librement

De disponer de la única libertad del planeta

Disposer de l'unique liberté de notre planète

Julia de Burgos

A partir de maintenant,  je partagerai les informations concernant l'imaginaire spécifique qui  se manifeste dans la diáspora de Porto-Rico, celle qui fertilise les arts visuels, l'écriture et tous les projets innovants qui aident à maintenir ‘l'équilibre intime du monde'.

La santé mentale des enfants aymara au Chili

mercredi 26 février 2014 à 09:12

Le site Indigenous News a analysé une étude [en] réalisée par BMC Psychiatry [en] sur 748 enfants de 9 et 15 ans, provenant de 9 établissements scolaires fréquentés par des élèves issus de classes socioéconomiques défavorisées de la ville d’Arica, au nord du Chili. 37 % des enfants ayant participé à cette étude était de familles aymaras.

Dans l’organisation traditionnelle des familles aymaras, les plus âgés conseillent les plus jeunes, la mère est généralement chargée des tâches domestiques et de l’éducation des enfants alors que le père prend les décisions et répond aux besoins financiers de la famille.

L’étude conclut :

Les enfants aymaras ont migré de l’altiplano andin à la ville mais ce déplacement n’a pas donné lieu à une augmentation de l’anxiété et de l'apparition des symptômes liés à la dépression. Un plus grand contact avec la culture aymara peut être un facteur de protection contre ces symptômes. Cela souligne un avantage supplémentaire de la conservation des traditions culturelles au sein de ces populations.

Humour participatif, inter-culturel et en illustrations sur le blog de “Marnie”

mardi 25 février 2014 à 17:51

Un Printemps pour Marnie’ hébergé sur la plateforme de Mondoblog, est un blog pas comme les autres. Marine Fargetton, sa créatrice, le présente ainsi:

Bienvenue sur  ‘Un Printemps pour Marnie’, un blog qui rassemble des aquarelles retraçant pour la plupart les aventures de mon petit personnage fétiche, déluré et ébouriffé, Marnie ! Vous trouverez également des dessins en rapport avec l’actualité ainsi que des illustrations d’expressions imagées ou originales. J’aimerais donner un esprit participatif à ce blog, ainsi n’hésitez pas à me faire passer vos proverbes, expressions, ou même citations les plus amusantes pour que je puisse les illustrer. Par ailleurs, pensez à faire appel à moi si vous souhaitez accompagner vos articles d’un dessin léger et facétieux !

Voici le mail sur lequel vous pouvez me faire parvenir vos suggestions : unprintempspourmarnie@gmail.com

Pour son dernier billet intitulé “Marathon des expressions illustrées – Episode 4“, elle reprend les réactions de: Salma de BlogitudeBaba du Quotidien Banguissois et Djossè, alias Tyromes, des News de mon coin qui se sont exprimés à propos….des fesses, en commentant des proverbes de leur pays sur ce thème. Le tout accompagné de dessins humoristiques, naturellement. 

Résumé express de la situation au Venezuela pour les curieux et les mal informés

mardi 25 février 2014 à 14:36

Rafael Uzcátegui (@fanzinero), militant pour les droits humains, sociologue et journaliste rédige un “Résumé express de la situation au Venezuela pour les curieux et les mal informés” publié à l'origine en espagnol mais désormais disponible en français et en anglais.

Les manifestations ont lieu dans de nombreux endroits du pays mais pêchent par leur manque de centre et de direction, car elles sont organisées sur les réseaux sociaux. Parmi les manifestants eux mêmes, les opinons sur les partis politiques d'opposition sont très divergentes, il est donc possible de voir de nombreuses expressions de soutien et de rejet en même temps. 

Dans le cas de Caracas, la classe moyenne et les étudiants de l'université sont le fer de lance des manifestations. D'un autre côté, dans les autres états du Venezuela, beaucoup de quartiers populaires ont rejoint les manifestation. A Caracas, la plupart des revendications sont d'ordre politique, dont des appels à libérer les prisonniers, et à la démission du président [Maduro] ; d'autres villes y intègrent des revendications sociales, avec des manifestations contre l'inflation, la pénurie et la rareté de services publics décents. 

Netizen Report : censure et escalade de la violence au Venezuela

mardi 25 février 2014 à 10:02

Cet article, publié en anglais le 19 février, a été écrit de manière collaborative par Ellery Roberts Biddle, Mohamed ElGohary, Lisa Ferguson, Hae-in Lim, Sarah Myers, Bojan Perkov, et Sonia Roubini.

[Sauf mentions contraires, les liens mènent vers des contenus en anglais.]

Les bulletins de veille Netizen Report de Global Voices Advocacy proposent un aperçu international des problèmes, réussites et tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde. Ce bulletin hebdomadaire de veille s'ouvre avec le Venezuela, où une vague de manifestations, dénonçant l'insécurité alimentaire et la sécurité publique, s'est ensuite rapidement déployée sous la forme d'un soulèvement populaire dans tout le pays après l’arrestation de plusieurs étudiants la semaine dernière.

Les manifestants affluent dans les rues de Cachao, quartier de Caracas (Venezuela). Photo publiée par @Pedro_Alvarez_ sur Twtitter.

Les manifestants affluent dans les rues de Cachao, quartier de Caracas (Venezuela). Photo publiée par @Pedro_Alvarez_ sur Twtitter.

Les autorités gouvernementales et ses partisans ont qualifié les manifestants de “néo-fascistes” et ont accusé les dirigeants américains de conduire [le mouvement d']opposition. Les autorités ont arrêté au moins cent personnes, dont le leader de l'opposition Leopoldo Lopez, qui devrait répondre, entre autre, d'accusation d’incitation au terrorisme. Les médias cherchant à suivre les manifestations ont été menacés de devoir payer des amendes d'après une loi “interdisant les médias dont le contenu propage des discours de haine ou de violence”. La chaîne câblée du réseau colombien NTN24 a été retiré des antennes vénézuéliennes le 12 février en raison de son traitement des manifestations.

Sur Twitter et Herdict [plateforme indépendante dont les données, fournies par les internautes, permettent d'identifier en temps réel le blocage ou le filtrage de sites], certains utilisateurs ont signalé que de nombreux blogs indépendants favorables à l'opposition et des sites d'actualité étaient devenus inaccessibles [en français] s'ils étaient consultés depuis CANTV, le fournisseur d'accès internet public appartenant à l'Etat venezuelien, qui possède un quasimonopole sur le secteur des télécoms du pays. Activistes et journalistes ont recouru aux réseaux sociaux pour suivre les manifestations et se sont heurtés à de sérieux obstacles. Le 12 et 13 février, les utilisateurs [vénézuéliens] de Twtitter ne pouvaient ni envoyer ni recevoir de messages [sur la plateforme] en raison, semble-t-il, des tentatives du gouvernement pour bloquer [l'accès] aux serveurs multimédia de Twitter. Ces derniers jours, beaucoup d'entre-eux ont signalé que la police et des officiers de la Garde Nationale avaient saisi les téléphones portables de manifestants, fouillé dans leurs informations personnelles et effacé les photos des manifestations. Les auteurs de Global Voices au Venezuela suivent les manifestations en cours dans cette rubrique dédiée.

Liberté d'expression : la récente loi sur la diffamation aux Philippines ramène la législation sur les médias “un siècle en arrière”

La Cour suprême des Philippines a ratifié la constitutionnalité des éléments de la constitution concernant la diffamation en ligne présents dans une loi sur internet controversée, intitulée ”Cyber Loi Martiale“, qui a déclenché une polémique dès son introduction en 2012. L'Union nationale des journalistes des Philippines a décrit le jugement rendu par la Cour comme “un demi-centimètre en avant, mais un siècle en arrière” pour qualifier l'évolution de la liberté des médias dans le pays.

Greatfire.org, qui assure une veille en temps réel sur la censure en Chine, a indiqué que Bing, le moteur de recherche de Microsoft, procéderait à un filtrage des résultats de recherche en chinois simplifié, non seulement en Chine mais dans sa version internationale. Affichant de façon aléatoire les résultats censurés, il est difficile de déterminer si le retrait des résultats du moteur de recherche émane ou non d'une demande de l'Etat chinois. Rebecca MacKinnon soupçonne que cela vient du fait que Microsoft “applique des algorythmes apolitiques à des contenus web manipulés et censurés”. Engadget a fait savoir que le directeur général [de Bing] Stefan Weitz avait “affirmé catégoriquement” que Microsoft n'avait aucun lien avec la censure politique et assuré que Bing “s'emploie à corriger ce problème”.

Surveillance : des journalistes éthiopiens cibles de spywares italiens

Le Citizen Lab de l'université de Toronto a dévoilé l'utilisation de spywares commerciaux pour surveiller des journalistes éthiopiens travaillant aux Etats-Unis. Créé par la société milanaise Hacking Team, le spyware est capable de voler documents et carnets d'adresses, de lire les emails et d'activer à distance les micros et les caméras. En l'occurrence, son utilisation visait ici les journalistes travaillant pour [l'entreprise de télécommunication] Ethiopian Satellite Television Service, un site d'information installé aux Etats-Unis et souvent critique à l'égard du gouvernement éthiopien.

Les chercheurs du Citizen Lab indiquent avoir trouvé des preuves de l'utilisation de ce spyware dans 21 pays dont l'Egypte, la Corée, le Mexique, l'Arabie Saudite, le Soudan, la Thaïlande et la Turquie. Bien que la société Hacking Team affirme dans sa charte ne vendre qu'aux gouvernements, elle n'a pas confirmé que l'Ethiopie figurait parmi ses clients.

Après que la police chinoise ait exercé une répression massive contre la prostitution dans le sud de la ville de Dongguan, à la suite d'un reportage sur ce sujet diffusé par [la télévision d'Etat] China Central Television, Sina Weibo a sorti une cartographie montrant les flux de populations fuyants les raids de police. Générée à partir d'un recueil de données géolocalisées par Baidu, la carte révèle l'ampleur des moyens des systèmes de surveillance [en français] en Chine pour traquer les mouvements de masse de population au sein du pays.

Gouvernance d'Internet : deux millions de cartes SIM désactivées en Zambie

L'autorité des technologies de l'information et de la communication en Zambie (ZICTA, Zambia Information and Communication Technology Authority) a désactivé les cartes SIM de plus de deux millions d'utilisateurs de téléphone portable n'ayant pas déclaré, comme le veut la nouvelle législation, leur carte SIM sous leur véritable nom. L'ancien vice-président du Zambie, le général Godfrey Miyanda, actuel leader du parti d'opposition, s'est insurgé contre cette mesure qu'il considère comme une menace à la liberté privée et à la liberté d'expression.

La chancelière allemande Angela Merkel confirme sa proposition visant à créer un réseau européen permettant aux données et communication de circuler au sein même du territoire européen. L'Allemagne entend s'associer à la France dans cet effort conjoint.

Démocratie ouverte (Open Government)

Le sénateur pakistanais Osman Saifullah Khan propose une plateforme en ligne pour permettre aux électeurs d'y déposer leurs doléances. Saifullah est le représentant du district d'Islamabad, dont le taux moyen d'alphabétisation et le degré de pénétration d'Internet sont les plus élevés.

Activisme et netcitoyens : manifestation pacifique en soutien à un détenu du Darfour

Les militants des droits de l'homme ont tenu un sit-in pacifique devant la commission des droits de l'homme à Khartoum, au Soudan, demandant la libération de Tajeldin Arja, le blogueur et militant du Darfour détenu depuis fin 2013 sans motif d'inculpation. Arja a été arrêté après avoir critiqué deux chefs d'état lors d'une conférence de presse.

La manifestation siliencieuse devant la Commission des droits de l'homme exigeant la libération de Tajeldin Arja était bonne. Un rapport a été remis à l'UNHCR (l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés).

Publications et rapports