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Portugal : “Merci la troïka”, vraiment ?

vendredi 25 octobre 2013 à 18:17
"There are no dead ends - Screw Troika!" Poster of the national demonstration called for October 26.

“Il n'y a pas d'impasses – que la troïka se fasse f… !” Affiche de la manifestation nationale convoquée le 26 octobre. A la publication de ce billet, 5.866 personnes avaient annoncé sur Facebook participer à la manifestation de Lisbonne ; 14 villes ont organisé des événements.

Subvertissant le discours d'austérité, une action à Lisbonne a “remercié” le fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne pour le plan actuel de sauvetage de l'économie portugaise.

L'opération a eu lieu le 21 octobre 2013, avec les honneurs des médias généraux, dont les journalistes ont été surpris de constater que les protestataires étaient seulement ironiques :

De forma a: 1. mostrar, usando uma linguagem clara e sem subterfúgios o que realmente a troika e o governo querem, 2. tornar clarinho como água o que já sabiamos, que só 2% dos portugueses acredita que a austeridade está a funcionar; e 3. divulgar a manifestação de dia 26 de Outubro, o grupo Que se Lixe a troika, organizou este protesto recorrendo à ironia e ao humor.

Afin de 1. montrer, en usant d'un langage clair et sans subterfuge, ce que veulent réellement la troïka et le gouvernement ; 2. rendre clair comme de l'eau de roche ce que nous savons déjà, que seulement 2 % des Portugais croient au fonctionnement de l'austérité ; et 3. annoncer la manifestation du 26 octobre, le groupe Que se lixe a Troika (Que la Troïka se fasse f…) a organisé cette protestation en recourant à l'ironie et l'humour.

Dans une vidéo de l'action du 21 octobre, on entend des messages de “soutien” comme “485 euros par mois ?? Ça n'est pas un peu trop ? 150 ou 200 auraient suffi !” ou encore :

nous sommes venus dire merci à la la troïka, merci à l'austérité, je crois que nous devons nous appauvrir, parce que tout le monde ne peut pas avoir des droits, n'est-ce pas ?

L'affiche ci-contre donne des détails pour la manifestation nationale du 26 octobre. 

Les femmes saoudiennes s'apprêtent à désobéir à l'interdiction de conduire

jeudi 24 octobre 2013 à 19:03
Dozens of women have shared videos of themselves driving on major roads and highways across Saudi Arabia ahead of October 26, a day they plan on defying the ban. The videos are available here

Des dizaines de femmes ont partagé des vidéos où elles conduisent sur les routes et autoroutes d'Arabie Saoudite, en attendant le 26 octobre, la journée de défi à l'interdiction. Les vidéos sont visibles ici

Alors que le 26 octobre a été fixé journée de désobéissance à l'interdiction publique pour les femmes de conduire, les Saoudiennes ont mis en ligne des vidéos les montrant se préparer au jour J. Leurs adversaires, en revanche, se démènent pour une application rigoureuse de l'interdiction et parlent de “conspiration” à propos de qu'ils décrivent comme une “manifestation” dans un pays où manifester est strictement interdit.

La chaîne YouTube et le profil Instagram de la campagne ont été garnis de vidéos et photos de femmes conduisant sur les routes nationales, et d'autres qui s'entraînent à la conduite.

Nasser al-Omar, l'un des principaux religieux musulmans conservateurs du pays, a twitté [arabe] :

Ceux qui veulent que lees femmes conduisent comprennent-ils qu'ils servent les ennemis de ce pays en y introduisant  chaos et corruption alors qu'il a un profond besoin de sécurité, foi et stabilité ?!

Al-Omar, comme d'autres religieux, ont tenté de se rendre à la Cour royale le 22 octobre, mais sans obtenir d'audience. Dans une vidéo enregistrée hors de la cour [arabe], al-Omar a déclaré que ceux qui appellent à ce que les femmes conduisent “ne prennent pas la méthode légitime” (autrement dit, défient l'interdiction au lieu de demander au roi de la lever).

Le Ministère de l'Intérieur a publié un communiqué [arabe] le 23 octobre, disant :

وعطفاً على ما يثار في شبكات التواصل الاجتماعي وبعض من وسائل الإعلام من دعوات لتجمعات ومسيرات محظورة بدعوى قيادة المرأة للسيارة، وحيث إن الأنظمة المعمول بها في المملكة تمنع كل ما يخل بالسلم الاجتماعي ويفتح باب الفتنة ويستجيب لأوهام ذوي الأحلام المريضة من المغرضين والدخلاء والمتربصين، لذا فإن وزارة الداخلية لتؤكد للجميع بأن الجهات المختصة سوف تباشر تطبيق الأنظمة بحق المخالفين كافة بكل حزم وقوة

Concernant ce qui est diffusé sur les réseaux de médias sociaux et d'autres canaux médiatiques à propos de rassemblements interdits et de manifestations pour la conduite automobile des femmes, la réglementation dans le royaume interdit tout ce qui contrevient à la sécurité civile et induit des tentations pour les malveillants et les rêveurs pervers. Pour cette raison, le Ministère assure chacun que les autorités appliqueront les règlements avec fermeté et vigueur à l'encontre de ceux qui les enfreignent.

Du côté de l'organisation de la campagne, on insiste sur l'absence de tout appel à manifester :

Pour ceux qui avancent que nous appelons à une manifestation le 26 octobre, nous tenons à vous informer que nous avons inlassablement répété qu'il n'y aura pas de manifestation, et que ceci n'affaiblira pas notre volonté.

Le blogueur saoudien Fouad al-Farhan a rapproché la déclaration du Ministère de l'Intérieur à celle du Général égyptien Abdel Fattah el-Sisi 48 heures avant le renversement du Président Mohamed Morsi :

La déclaration du Ministère de l'Intérieur concernant les femmes au volant ressemble à celle d'el-Sisi qui traitait les parties à égalité. Chaque partie a interprété la déclaration comme étant en sa faveur.

Amnesty International a aussi appelé à signer la pétition de la campagne :

Montrez votre solidarité avec la conduite des femmes saoudiennes vers la liberté en signant la pétition du 26 actobre pour le droit des femmes à être au volant

L'attentat suicide de Volgograd fait s'interroger les Russes sur leur sécurité

jeudi 24 octobre 2013 à 15:39
Volgograd bus explosion caught by a windshield mounted camera. YouTube screenshot.

L'explosion du bus à Volgograd enregistrée par une caméra embarquée pour pare-brise. Capture d'écran de YouTube.

Une explosion à bord d'un autobus à Volgograd (anciennement Stalingrad) a provoqué un vif émoi au sein de la blogosphère russe ce lundi. Les informations initiales [russe] ont indiqué que le bus avait explosé à cause d'une défaillance du moteur au gaz naturel, et qu'au moins six personnes [russe] avaient trouvé la mort. Cependant, en l'espace de quelques minutes, les internautes ont commencé à spéculer sur une possible origine terroriste de cette explosion.  

Certains utilisateurs de Twitter ont réclamé des photos [russe] du bus endommagé, et le tabloïd populaire LifeNews a offert [russse] 50 000 roubles de récompense en échange d'une vidéo (en effet, du fait de l'utilisation très répandue de caméras embarquées, des vidéos de l'explosion sont très vite apparues, mais pas sur LifeNews). Parallèlement, des vidéos contradictoires ont été diffusées sur différentes chaînes d'information télévisées et sur des portails d'information, sans sources ou citations clairement identifiées. En réalité, certaines publications exploitaient des photos d'autres bus calcinés ou endommagés pour illustrer la nouvelle. Des exemples que ljfun, visiteur de LiveJournal, a collectés et compilés dans un post [russe] :

К примеру, Волгоградский ресурс «Всё для вас» распространил новость с фотографией [...] автобус[а] взорванн[ого] в Израиле в 2002 году палестинскими террористами. [...] Еще один волгоградский сайт опубликовал фото взорванного автобуса в Бургасе (Болгария)

Par exemple, le média volgogradois “Tout pour vous” a diffusé la nouvelle avec la photo d'un bus qui avait explosé en Israël en 2002 suite à un attentat terroriste perpétré par des Palestiniens.[...] Un autre site volgogradois a publié la photo d'un bus ayant explosé à Bourgas, en Bulgarie. 

La confusion a été en partie engendrée par des utilisateurs de Twitter tels que Vladimir Zolin, qui a prétendu avoir été témoin de la scène, mais qui semble avoir tweeté des informations pour le moins inexactes :

[...] Je roulais à une distance de 5 ou 6 voitures derrière le bus. Lors de l'explosion, des corps calcinés ont été projetés partout sur la route !!..

Deux heures après l'explosion, le Comité d'Investigation Russe a diffusé un communiqué [russe] déclarant qu'il s'agissait d'un acte terroriste. Bien que le Comité n'ait fourni que peu de détails supplémentaires, cette annonce a déclenché une vague de spéculation. Vladimir Varfolomeyev, de l'Echo de Moscou [une station de radio russe], fait référence dans un tweet aux récentes violences ethniques à l'encontre des immigrés musulmans à Moscou, dans le quartier de Biriouliovo :

Ça va être très grave si l'explosion à Volgograd se révèle être en lien avec les problèmes de nationalisme et d'immigration. Dieu nous en garde.

Une heure plus tard, une information a été diffusée, selon laquelle l'attentat aurait été perpétré par une femme portant un hijab. Il s'agirait de Naïda Asiyalova, une jeune musulmane mariée à un Russe d'origine converti à l'Islam, qui serait devenue une terroriste opérant au Daguestan. Naïda Asiyalova était apparemment atteinte d'une maladie en phase terminale — deux ans auparavant, ses amis avaient entrepris une collecte [russe] sur le réseau social VKontakte, en soutenant qu'elle avait besoin d'une greffe de la mâchoire. 

Les nationalistes russes ont été comme toujours rapides à constater que Naïda Asiyalova était originaire du Caucase du Nord. Le publicitaire nationaliste Egor Holmogorov, par exemple, a tourné en dérision le vieil adage selon lequel “le crime n'a pas de nationalité” :

Evidemment, la kamikaze de Volgograd n'a pas de nationalité. Il s'agissait vraisemblablement d'une Tchouvache entraînée dans des camps terroristes irlandais.

Certains, à l'instar du blogueur Yuri Pronkou, considèrent [russe] que la meilleure réponse à de tels actes de terreur serait de donner aux services de sécurité russes encore davantage de marge de manoeuvre qu'ils n'en ont déjà :  

Еще раз о моей позиции по работе спецслужб: в стране должна быть система противовесов, которая позволит (с санкции суда) спецслужбам производить прослушку, прочитку и т.д. подозреваемых лиц. 

Encore une fois, concernant ma position sur les services spéciaux : la Russie devrait avoir un système de contre-pouvoirs qui autoriserait les services spéciaux (avec l'accord d'un tribunal) à mettre en place des écoutes téléphoniques, des dispositifs de surveillance électronique, etc. pour les suspects. 

Dans le même billet, Yuri Pronkou a demandé à ses lecteurs s'ils seraient favorables aux écoutes téléphoniques s'ils avaient la certitude qu'elles leur offriraient une plus grande sécurité. Seuls 10% ont répondu par l'affirmative. 

Les autres estiment que Poutine et les services de sécurité russes n'ont pas été à la hauteur de leurs promesses en termes de sécurité des personnes. Par exemple, le blogueur irlandets01 a écrit [russe] :

 Заплатив за безопасность свободой мы купили явно бракованный и тухлый товар.

En payant notre sécurité au prix de notre liberté, nous avons clairement acheté un produit défectueux et avarié.

De nombreux Russes réalisent que Poutine n'est pas en mesure de les protéger d'actes terroristes répétés. Mais avec les Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi dans seulement 109 jours, il se peut que les services de sécurité russes ne soient pas en mesure de protéger les visiteurs non plus. 

X Yet Z, nouveau webzine collaboratif : parce qu’on est rien sans les autres

mercredi 23 octobre 2013 à 23:36
Image de la campagne de promotion publiée sur la page facebook X YetZ

Image de la campagne de promotion publiée sur la page facebook X YetZ

Le 14 octobre 2013, un nouvel objet a été dévoilé : X Yet Z.com, le webzine DKlé des générations 2.0. Depuis un mois, les habitants de Dunkerque et leurs amis baignaient dans un climat d’attente et de mystères. Une quarantaine de teasers partagés sur facebook a permis de créer un petit buzz local : 1000 likes sur la page avant même que le projet ne soit officiellement lancé ! Dix jours plus tard, la page compte 1350 abonnés, de la région de Dunkerque, de la France entière, mais aussi du Maghreb, du Canada, des Etats-Unis du Brésil. C’est ça, l’axe fort du projet X Yet Z : la collaboration et la mise en relation de 45 blogueurs et blogueuses d’une même ville, autour d’un but commun, celui de fédérer des énergies, de partager ses passions et de s’ouvrir au monde entier. Un projet fédérateur de talents et créateur d’une nouvelle dynamique, à la fois territoriale et numérique.

A l’initiative du projet, Emmanuel Chila, une personnalité des réseaux sociaux depuis qu’il a gagné un Golden Blog Award pour son blog Chroniques d’un jeune célibataire. Emmanuel parle d’amour par conviction. Ses chroniques sont celles d’un jeune trentenaire qui fait de l’écoute, de l’authenticité et de la sincérité les trois piliers de toute relation humaine, qu’elle soit réelle ou virtuelle. Ce sont ces valeurs qui l’ont porté vers X Yet Z. Nous l’avons rencontré pour parler de cette aventure.

Emmanuel Chila- reproduction avec la permission de l'intéressé

Emmanuel Chila- reproduction avec la permission de l'intéressé

Emmanuel, on s’adresse à des blogueurs et à des personnalités des réseaux sociaux, des cyber-activistes du monde entier. Peux-tu te présenter ?

Je suis un maillon d’une chaîne qui prend sa force du fait d’être rattaché à d’autres maillons. Je n’ai d’intérêt à avancer que si je suis lié à d’autres personnes. J’ai créé un blog, le R.O.I des réseaux sociaux qui a permis de faire de la veille sur les social medias et de me faire un réseau de pairs et de mentors du web. Ma passion pour les autres m’a mené à un blog collaboratif dunkerquois, Echange et Partage, pour rassembler des gens autour de différents thèmes : la danse, l’écriture, les réseaux sociaux …ce sont des projets sur lesquels les gens sont prêts à s’investir. Ca génère de la créativité, de l’ouverture d’esprit et de nouvelles compétences. Ensuite, il y a un projet qui me tenait à cœur. Je voulais vraiment parler d’amour. J’ai utilisé les conseils reçus pour créer un nouvel environnement numérique : les Chroniques d’un jeune célibataire. Au final, ce sont plein d’exercices différents qui m’ont mené à X Yet Z.

D’où est né le projet X Yet Z ?

J’ai besoin d’apprendre, j’ai besoin des autres. Je ne peux pas faire sans les autres. J’ai vu que dans ma ville il y avait des gens avec leur monde. Je me suis dit qu’on pouvait créer une grosse énergie. J’écrivais dans My community manager, un groupe de 20 à 30 collaborateurs qui ne parlaient que de social media. Une machine de guerre il y a trois ans. Je me suis dit qu’on pouvait faire la même chose dans une ville, avec des gens qui touchent à tout : mode, design, musique, voyages… pour montrer de quoi on est capables de parler. Ça crée des connexions, ça met en évidence le talent. Le partage, c’est la base du social. Donner à l’autre c’est ce qui mène à des sphères auxquelles tu ne pensais pas. D’un échange commun, on peut évoluer, on apprend, on découvre une nouvelle vision.

 Le projet est né à Dunkerque. Y a-t-il un « Dunkirk Spirit » des blogueurs ? Qu’ont-ils en commun ?

Il y a un « spirit » à Dunkerque ! Les gens pensent qu’on n’a rien, mais on a plein de petits « spirits » : international, vie quotidienne, house, people, urbanisme, amour… Il y a aussi des gens qui écrivent pour eux ! Chaque personne est unique, et dans son écriture aussi. Mais on a une valeur commune : la passion, l’envie de dire. Pour ceux qui parlent d’international par exemple, il y a du vécu, du ressenti, de l’émotion. En musique, il y a des artistes qui n’auraient jamais écrit, d’autres qui rêvaient d’écrire. C’est éclectique, c’est notre force. Avec ce côté décalé. A Dunkerque, on est connu pour être convivial. On sait qu’en travaillant ensemble on travaillera mieux. On connaît l’état d’esprit. Les gens ont dit oui parce qu’on parle d’une cause réelle,  une passion. Tant qu’elle est là, il y a la force du collectif. On dit que les nouvelles générations sont égoïstes, sans aucun sens de l’intérêt commun, sans cause. X Yet Z c’est le contraire. On se réunit autour d’une cause dès lors qu’elle nous correspond.

Image de la campagne de promotion publiée sur la page facebook X Yet Z

Image de la campagne de promotion publiée sur la page facebook X Yet Z

X Yet Z offre un contenu très généraliste, ouvert au monde et aux idées. Ses connexions sont mondiales, et vous visez aussi un fort ancrage local, dans le réel de la vie des gens. Pourquoi ce lien entre virtuel et réel ? Quel rapport entre le global et le local ?

Le local enrichit le global. On ne peut pas s’arrêter sur soi-même, être nombriliste. On peut être un maillon d’une autre chaîne, celle du global. Dans ce souci d’apporter. Si on reste dans notre monde avec notre savoir, on n’évoluera pas. C’est par les autres qu’on apprend. J’aime Paris, Marseille, Rio ou Montréal, mais j’ai un sentiment d’appartenance à ma ville, aux artistes qui œuvrent pour son bien. Notre première communauté, c’est Dunkerque. Les gens qui nous suivent sont d’ici. On ne peut pas le nier. On donnera toujours du temps et de l’énergie pour Dunkerque, tout en cherchant plus loin. On fait le lien entre ce que les dunkerquois n’imaginent pas et ce qu’on est en train de découvrir.

X Yet Z a fait le choix d’un mode collaboratif et participatif. Est-ce le bon choix ?

Dans le temps, ça évoluera peut-être mais aujourd’hui, on a fait le meilleur choix possible. Tout le monde est là car on s’y sent bien. L’organisation est rudimentaire, on doit réguler la gestion des publications, corriger les fautes…en laissant aux gens la possibilité de tout modifier. On essaie de répondre à tous, si cela va dans le sens du projet commun. Pour le moment il n’y a pas de débordements, il a du respect, de la rigueur.  Si des gens sont intéressés par la démarche pour contribuer ou avoir des infos, on est ouverts pour partager notre petite expérience. On est ouvert à toute remarque qui peut améliorer le projet. Si on a une seule demande, c’est de ne pas oublier que c’est un projet de passionnés! Si quelqu’un se sent seul dans sa chaîne, on l’accueillera avec plaisir dans la chaîne X Y et Z. Pour moi, c’est le plus beau sujet de ma vie ! C’est une aventure humaine. Je me prends des bouffées de bonheur, de partage. C’est magnifique ! Si c’est ça l’apprentissage de la vie je suis prêt à faire un master !

Elections présidentielles à Madagascar : la dernière ligne droite

mercredi 23 octobre 2013 à 22:33

Ce vendredi 25 octobre est le jour de l'élection présidentielle à Madagascar, un moment tellement attendu par la grande majorité de la Nation, pour un espoir de changement, de progrès et surtout pour enfin une sortie de crise possible.

Ce n’est pas seulement la population qui espère un résultat positif mais aussi les candidats à la présidentielle qui ont tous fait de leur mieux pendant la période de propagande électorale. Cette période a été utile pour connaitre chacun des candidats surtout ceux que le grand public connaissait peu. 

Certaines personnes se demandaient qui choisir sur Facebook comme  Olivier Fridolin M:

 Dia iza izany no fidiana? Sarotra koa miverina @ naloha eh!

Qui choisir ? …pourtant difficile de revenir sur ceux d’avant

ou encore Diamondra Hajanirina R : 

 D iz zan no ho fidina e?????

Pour qui voter?

Photo 154

Sary: @avylavitra

33 candidats devraient être connus et vus par tout le monde, et pourtant à la télévision, comme à la radio et sur les réseaux sociaux comme Facebook. Seule la moitié d’entre eux (16) sont visibles sur tout le territoire (dans les régions rurales et les villes).  Certains candidats s'affichent de façon calme et modérée, tandis que d’autres font campagne de façon tonitruante et frénétique (affiches, t-shirts, et autres animations).
Toujours sur Facebook, une journaliste, Domoina Rasamoelson, s’interroge :

Lojika manao ahoana ary izany no hiheverana kandidà fa ho lany izy. Ny isan'ny olona nanatrika ve ? Ny isan'ny t-shirt sy ny zavatra nozaraina ve ? Ny horakoraka azony ve ? Ny vola natsipitsipy teny rehetra teny ve ? Ny zava-misy mantsy, rehefa zahana toa ny lalambe ihany no nahita endrika ny kandidà izay nanana fahefana nanao propagandy fa ireo izay tsy nanana kosa nampiasa ny TVM no nataony fa ny tsy fantatr'izy ireto dia izao : zara raha manana jiro 4 ora ny mponina any amin'ny faritra maro, zara raha todin'ny fiara any aminy ary ny mampalahelo indrindra dia mbola eo koa ny hoe sady tsy mahay mamaky teny ny be no sady tsy mahay manoratra…

Sur quelle logique les candidats pensent –ils être élus ? Nombre de T-shirts et cadeaux ? Les clameurs et applaudissements ? L’argent distribué ici et là ? En fait, en y regardant de plus près, seuls les visages de ceux qui sont au pouvoir sont vus dans les artères principales de la ville mais les images de ceux qui n’ont pas les moyens, ne sont diffusés que par la TV nationale malgache.  Ce que ces candidats ignorent, c’est que l’électricité n’est disponible que 4 heures /jour dans plusieurs régions enclavées;  et surtout ce qui est plus grave, nombreux sont les analphabètes qui ne peuvent ni lire, ni écrire.

Voici les 16 candidats les plus visibles sur tout le territoire :

 Hajo Herivelona Andrianainarivelo
 Edgard Marie Noé Razafindravahy
 Hery MArtial Rakotoarimanana Rajaonarimampianina
 Jean Louis Robinson Richard
 Rolland Iarovana Ratsiraka
 Camille Vital Albert
 Rabeharisoa Sarah Georget
 Rabemanantsoa Brigitte Ihantanirina
 Willy Sylvain Rabetsaroana
 Tabera Randriamanantsoa
 Fetison Rakoto Andrianirina
 Laza Razafiarison
 Ratrema William
 Julien Razafimanazato
 Venance Patrick Raharimanana
 Randriamampionona Joseph Martin (Dadafara)

Rakotokely Lydia reste dubitative sur les moyens utilisés lors de cette campagne :

“Samy manana ny fomba handresen’ny lahatra ireo vahoaka mpifidy avokoa ireo Kandidà ireo ka zary lasa fijerena ny fahafaha-manaon’ireo Kandidà ilay fampielezan-kevitra. “

Ces candidats ont chacun leur façon de convaincre les électeurs de sorte que cette propagande électorale se résume en fait, a une démonstration de moyens medias et de communications

 

La question qui se pose pour beaucoup est donc : où sont passés les autres candidats ? Ont-ils déjà baissé les bras ?

Certains disent : ces candidats n’ont pas les moyens de diffusion ou ils font une diffusion limitée à leurs villages (porte à porte) ou ils se préparent plutôt aux élections législatives. Certains auraient même retiré leurs candidatures à la présidentielle pour se soutenir un autre candidat ! l C’est le cas de Maitre Avoko du Kung Fu malagasy.
Une autre raison serait le refus du « bulletin unique », concept qui a fait l’objet d’un grand débat dans le pays sur le fait que les paysans éloignés des centres ne comprendraient pas l’utilisation de ce bulletin, ce qui faciliterait la fraude électorale. Enfin certains hommes politiques considèrent qu’ il aurait fallu un plus long délai et non juste quelques mois. En conséquence, il existe beaucoup de dysfonctionnements, le plus grave étant que beaucoup d’électeurs ne sont pas présents dans les listes électorales. 

kandidas33

les candidats qui font encore campagne -vu sur Madagate  ici

Voici ce qu’en pense Nadia Raonimanalina :

Izao no soso-kevitro aminareo rehetra milaza fa tsy nahazo karatra sy tsy anaty lisitra. Nanao recensement ny Cenit nisy fotoana dia nisy reçu nomena anareo. Tehirizo tsara raha tena tsy afaka mifidy ianareo. Iny avy eo no entina hanaovana réclamation… Tandremo pièce mitambatambatra ilaina ireny ho an'ny Ces…

je suggère à tous ceux qui n’ont pas eu de cartes d’électeurs et qui ne sont pas sur les listes :le CENIT a fait un recensement et on vous a attribué un reçu, GARDEZ bien ce récépissé, et si vous n’êtes pas autorisé à voter,  ce récépissé vous permettra de déposer une réclamation. Attention, il faudra un ensemble de pièces pour le CES !!!!

DOT.mg affirme avec ironie :

Raha izaho no lany Dada tsy avelako mody, Neny sy Boaikely roahiko tsy mahazo miditra eto tsony, tsinjoviko ny vahoaka fa ny bois de rose hanamboarako cure dents amin'izay mba samy manana bois de rose ny Gasy.

Vazivazy fa raha izay aza no drafi-panarenam-pirenena hatolotro tsy ho mena mitahy amin'ny an'ireo 33 ireo.

si je suis élu Dada, je ne laisserai pas Dada revenir au pays , j’expulserai Neny et Boy kely ,pour qu’ils ne puissent pas revenir ici, mais j’utiliserai le bois de rose pour en faire des cure-dents, ainsi chaque Malgache aura son « bois de rose » ! Je plaisante mais si c’est mon programme de redressement du pays , il ne sera pas pire que celui des 33 autres candidats

Ce n’est pas seulement sur place mais aussi à l’étranger qu’on se pose des questions ,mais cette fois ci sur Andry Rajoelina, comme RFI  :

A quelques jours du scrutin présidentiel dont le premier tour est fixé au vendredi 25 octobre, le chef de la transition malgache cultive toujours le mystère sur son propre avenir. Va-t-il faire ses adieux à la politique ? Renaître de ses cendres aux côtés du prochain président ? Prendre les chemins de l’exil ou se mettre en réserve de la République et préparer son éventuel retour aux affaires dans cinq ans ?

En conclusion, ce que tous les Malgaches espèrent ,c’est qu’il y ait une transparence totale pour que ce soit le choix du peuple qui s’exprime . Il y aura des observateurs des élections sur place et des observateurs internationaux et on espère que chacun prendra ses responsabilités. 

 .

observateurs

Les observateurs de la mission européenne, de leur page Facebook MOE avec leurs permissions. 

Certains internautes sont déjà particulièrement remontés contre les dysfonctionnements pré-électorales.  

Jean Luce Randriamihotra, entre autres, publie une lettre ouverte à Atallah Béatrice,  responsable de la  Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition (CENIT):

 

En vous écoutant sur TV plus nous ressentons une très grande tristesse, on ne sait plus si c’est vous qui êtes pitoyable ou les Malgaches qui vous écoutent.  Vous dites en effet, c’est la faute de personne, s’il y a 1400 000 doublons pour les cartes électorales, puisqu’il n’y a pas encore de logiciel amélioré : de deux choses l’une, ou vous trichez pour certains ou vous ne comprenez rien à l’informatique !!! Le logiciel est fait par des informaticiens, donc s’il y a des fautes ou erreurs,  les individus en charge sont les coupables ! Coupables également, vous, les premiers responsables (les tricheurs et les bénéficiaires de la tricherie sont coupables au même titre !).

Pour nous la chose est simple, il faut punir les coupables car la vie de la Nation n’est pas un jeu d’enfant et pour nous Mr Hery Rakotomanana et des techniciens ne peuvent se défausser .Vous n’allez pas le dédouaner parce qu’ils peuvent faire des erreurs, par choix délibéré ou par incompétence. Vous n’allez pas les dédouaner parce qu’ils peuvent soit disant faire des erreurs, par choix délibéré ou par incompétence. Le doute n’est pas permis et c'est insupportable. 

 

TARATASY MISOKATRA HO AN’I ATALLAH BEATRICE Eo am-pihainoana anao ao amin’ny TV Plus izahay dia tena malahelo. Tsy hainay intsony raha ianao no tokony alahelovana na ny Malagasy mihaino ny teninao. Hoy ianao mantsy : “Tsy fahadisoan’iza na iza ny nisian’ny doublons miisa 1.400.000”, satria tsy mbola nisy ny “logiciel amélioré”. Na ianao misolo vaika ny ankalana, na ianao tsy mahay ny momba izany “informatisation” izany. Ny “logiciel” dia nataon’olombelona. Ka raha misy fahadisoana, dia ny “informaticiens” sy ny “analystes” namolavola izany no DISO. Diso ihany koa izay Tomponandraikitra Voalohany (ny mpangalatra sy ny mandray halatra dia mitovy heloka). Tsotra ihany ny anay : Mila faizina ny nanao ny fahadisoana, satria tsy kilalaon-jaza ny fiainam-pirenena, ary aminay dia tsy afaka manala ny tenany Atoa Hery Rakotomanana sy ny “teknisianiny”. Sao lahy mamela heloka ianao, … satria (sanatriavina) mety hanao fahadisoana fanahy iniana ... na noho ny tsy fahaizana ? Ahiahy tsy hihavanana ny anay !
 

 

 Lova Rakotomalala a écrit ceci après avoir distribué les photos d’ Andrimaso:

Les mesures de masse pour fraude systématique lors des élections ont commencé: 1) on hacke les sites d'observations citoyens malgaches 2) on envoie des observateurs de pays “amis” ( ex: Maurice) contrôlés les PV 3) Pour soi disant formés les électeurs dans le fokontany, on les fait remplir des bulletins sans la mention spécimen dessus. Du coup, ces bulletins pourront être utilisés pour bourrer les urnes plus tard. Sil vous plait, prenez toutes actions suspectes en photo, c'est le seul moyen de se battre. Bon courage à tous.

Nous sommes dans la dernière ligne droite et pendant tout ce temps chaque candidat a essayé de séduire la population. En voici quelques exemples : 

ny rindrin'ny trano

les affiches sur les murs

 

karazana taxi vaovao

les taxis nouvellement décorés

ny havoana Ampamarinana

la falaise d’Ampamarihana

 

fiara mitety tanàna

les véhicules qui déambulent

na maimbo aza eto, ampiasaina ihany rehefa be mpandalo

Les dépotoirs sont aussi utilisés pour poser des affiches malgré l'odeur car de nombreux électeurs y passent

Dernières nouvelles :

Quelques citoyens ont relaté sur facebook les évennements tragiques survenus dans une localité du Bongolava à la suite d'un meeting de campagne. Alisoa Rasoanaivo se pose des questions sur le fait que l'on continue à faire campagne. Ce à quoi répond Mandimby Maharo : 

Alisoa Rasoanaivo
Comment, après ces morts tragiques,  Edgard Razafindravahay ose quand même organiser une dernière fête de clôture de campagne  ??
 
 
 

Mandimby Maharo
La célébration du drapeau Orange (parti TGV) a entrainé une nouvelle perte de vies humaines. Le tireur faisait partie des militants. Ce n'est pas un film déjà vu mais ça devient un mode de prise de pouvoir.

 Jentilisa exprime son anxiété dans ce message sur facebook :

 

La période de campagne se termine aujourd'hui mais nous allons vers une période encore plus trouble.

 #mg261 #mdg2013 Il vaut mieux se préparer au pire pour tenter de l'exorciser. 
 

Cet article a été co-écrit par Nirinandrea et Avylavitra.

Les photos ont été prises par Avylavitra ou ont été partagés sur facebook avec la permission des photographes.