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Les enfants de la troisième culture sont devenus adultes

mercredi 27 novembre 2013 à 23:18
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Lors du dernier Sommet de Global Voices Nairobi Kenya, en 2012.

(Tous les liens sont en anglais.)

La plupart d'entre nous qui avons été élevés dans des pays qui n'étaient pas la terre natale de nos parents ou dont les parents proviennent de deux pays différents, avons été surnommés les enfants de la troisième culture. Les vies et professions de nos parents nous ont permis de voyager dans différents pays et souvent de passer notre enfance sur plusieurs continents, d'apprendre de nombreuses langues et de nous mouvoir sans effort à travers les cultures, prenant ici et là des habitudes pour forger notre propre culture. Pour beaucoup, nous sommes chanceux et c'est effectivement le cas pour nombre d'entre nous. 

Mais que se passe-t-il une fois que les enfants de la troisième culture deviennent adultes ? Quand vient le moment de s'établir (ne serait-ce que pour un instant), d'avoir des enfants, de construire sa vie et de planter ses propres racines, les enfants de la troisième culture peuvent rencontrer des difficultés lors de la transformation en adulte d'une culture. Même si beaucoup d'entre nous ont plus d'une fois rêvé de n'être né et de n'avoir grandi que dans un seul lieu, avec une seule chambre et une seule cour nous rappelant notre enfance et que les autres appellent “maison” ; nous ignorons tout simplement ce qu'est de n'appartenir qu'à un seul endroit et une seule langue.

Et c'est là qu'arrivent le World Wide Web et Internet, et c'est pour cette raison que vous trouverez de nombreux anciens enfants de la troisième culture, maintenant adultes de la troisième culture, s'épanouir et prospérer sur la toile. Ils sont impliqués dans des communications en ligne, le secteur des hautes technologies, les média internationaux, les organisations militantes, et toutes autres domaines liés ou qui fleurissent grâce à Internet. Le cyberespace, où tous les endroits, toutes les langues et toutes les cultures sont à portée de toutes les mains, c'est là où nous nous sentons chez nous.

Global Voices en est le parfait exemple. J'ai rejoint GV lorsque notre merveilleur ex-éditeur pour l'Europe Centrale et de l'Est, Veronica Khokhlova, est tombée par hasard sur mon blog personnel en anglais, “life in expat-repat limbo” à Belgrade, en Serbie.

Permettez-moi de clarifier la situation (ou du moins d'essayer) : je suis née de parents expat serbes en Espagne, ai pratiquement passé toute mon enfance au Portugal, à part ces trois ans passés au Koweit, où j'ai appris l'anglais que vous pouvez lire dans la version originale de ce post. J'ai également passé pas mal de temps aux États-Unis où des membres de ma famille proche habitent. Mes langues maternelles sont le serbe (le croate et le bosniaque), le portugais et l'anglais ; mais je parle également espagnol, italien et je peux lire et comprendre le macédonien, le français, le roumain, le bulgare, le russe, l'ukrainien, entre autres. Bien que je ne dispose que très peu de temps libre, j'ai rejoint avec grand plaisir GV en tant qu'auteure en anglais, membre des équipes Lingua serbe et portugaise.

Après deux ans et demi de bénévolat, j'ai été invitée à participer au Sommet GV des médias citoyens 2012, à Nairobi, au Kenya. Je dois reconnaître que le Kenya figurait parmi la liste réduite des pays que je désirais visiter. Ce que j'y ai trouvé ne correspondait en rien à mes attentes. Pendant cinq longues et passionnantes journées bien remplies, j'ai été dans le paradis des adultes de la troisième génération.

Le premier jour du Sommet, un membre de l'équipe française et italienne de GV, Abdoulaye Bah, un Guinéen d'origine et citoyen italien, est venu vers moi et m'a dit “Dobar dan” (“Bonjour”), dans un serbe parfait. De nombreux africains ont étudié en ex-Yougoslavie et j'en ai rencontré des quantités partout dans le monde, mais cela a été une très agréable surprise de découvrir un GVer parmi eux. La vie d'Abdoulaye est particulièrement intéressante, il nous a déjà raconté l'histoire fascinante de son départ de sa terre natale pour finir en Italie, et travailler aux Nations Unies. Ce qu'il a omis de dire faute de temps est que sa première destination était Belgrade, en Serbie, et qu'il y a été scolarisé. Nous avons passé un moment à ressasser ses souvenirs d'adolescent et la Yougoslavie de Tito – un nouveau souvenir qui ne peut venir que d'ici.

Un autre jour, nous sommes allés voir un match de la Coupe du Monde dans une chaîne locale de hamburgers. À ce moment-là, la plupart des GVers que j'avais rencontrés m'avaient déjà entendue parler plusieurs langues, certains savaient plus ou moins d'où je venais. Pendant la mi-temps, je suis sortie fumer une cigarette et discuter de politique internationale, un sujet très courant lors d'un événement organisé par GV. Quand je suis retournée à notre table, accompagnée par des adultes de la troisième culture provenant d'au moins cinq pays différents, Rafael Tsavkko, un Brésilien qui est aussi notre théoricien de la conspiration interne, a demandé, dans sa langue natale portugaise, où se trouvait Untel. De manière instinctive, je lui ai répondu en portugais que je venais d'apercevoir cette personne en train de fumer dehors. Rafael a immédiatement lancé une de ces fameuses diatribes commençant par “Diable ! Parce que tu parles portugais en plus ?” et a tout de suite imaginé une théorie selon laquelle j'étais un agent secret, qu'aucun secret ne saurait me résister et que j'étais sûrement la seule personne capable de comprendre tout ce qui se disait. Restant dans le ton de la plaisanterie, j'ai rétorqué qu'enfant, on m'avait élevée dans le but d'être une contre-espionne mais que j'étais au chômage depuis le fin de la guerre froide. Un autre souvenir qu'on ne peut trouver ailleurs venait de se matérialiser.

Enfin, lors de la fête organisée pour la dernière soirée, Elena Ignatova originaire de Macédoine, Tetyana Bohdanova d'Ukraine et moi-même bavardions dans un coin. Cela peut paraître normal, sauf que chacune d'entre nous s'exprimait dans sa langue natale et comme nous connaissions le sujet de la conversation nous nous comprenions parfaitement. À un moment donné, nous avons remarqué qu’Ethan Zuckerman, co-fondateur de GV, tendait l'oreille juste à côté de nous. Nous lui avons proposé de se joindre à la conversation, mais il a répliqué qu'il se demandait juste quelle langue nous parlions, car il n'arrivait pas à la distinguer. Lorsque nous lui avons expliqué que chacune s'exprimait dans sa propre langue, il a été abasourdi juste pendant une seconde, puis il a fait un large sourire et a déclaré : “C'est exactement l'esprit de Global Voices.”

Cette soirée s'est clôturée par une traditionnelle version GV a capella de “Bohemian Rhapsody” de Queen, chantée dans différents accents et terriblement faux. Et c'est là, à cet endroit du World Wide Web où se mélangent les différentes cultures et les opinions divergentes, que finissent les enfants de la troisième culture une fois devenus adultes.

Danica Radisic est spécialiste en communications d'entreprise, auteure, blogueuse et poète. Lorsqu'elle ne collabore pas gaiement avec Global Voices en tant qu'Éditrice pour l'Europe Centrale et de l'Est, elle se partage entre son rôle de mère et celui de PDG de Krazy Fish Consulting. Sur Twitter, elle est NikiBGD.

 

Un activiste de Tiananmen tente de se rendre à la Chine et essuie un nouveau refus

mercredi 27 novembre 2013 à 22:11
@zuola uploaded the photo of Wu'er Kaxi taken from the wanted criminal notice published in major newspapers 24 year-ago by the Chinese government.

@zuola a mis en ligne la photo de Wu'er Kaxi tirée de l'avis de recherche publié dans les plus grands journaux il y a 24 ans.

Wu'er Kaixi, un activiste recherché depuis les manifestations estudiantines pour la démocratie à Tiananmen en 1989 s'est rendu au gouvernement de Hong Kong, où il se trouvait en transit entre Taiwan et Bangkok. Il a demandé à être extradé en Chine continentale en tant que fugitif.

Depuis 2009, il a déjà tenté à plusieurs reprises de rentrer en Chine, dans le cadre de la campagne du retour des exilés de Tiananmen lancée par le révérend Chu Yiu Ming en 2007. Cette campagne de “Home coming” soutient le retour des activistes pour la démocratie exilés et prône la réunion des familles.

En 2009, Wu'er Kaixi n'a pas pu entrer à Macao ; en 2010 il a été arrêté pour avoir tenté de pénétrer dans l'ambassade de Chine à Tokyo et en 2012 il a tenté de se rendre à l'ambassade chinoise de Washington D.C. qui l'a ignoré.

Comme lors de ses tentatives précédentes, Wu'er Kaixi a une nouvelle fois échoué. Le gouvernement de Hong Kong l'a empêché d'entrer sur son territoire et l'a renvoyé à Taïwan peu après son arrivée.

Aux alentours de 13h, Wu'er Kaixi twitte :

Je suis à l'aéroport international de Hong Kong. Je me suis rendu aux autorités locales, je leur ai dit que j'étais un fugitif réclamé par le gouvernement chinois et que je souhaitais me rendre. Je me trouve actuellement au poste de contrôle de l'immigration. Vous pouvez lire ma déclaration ici : wuerkaixi.com

Cette fois, Wu'er Kaixi était accompagné d'Albert Ho, juriste du Parti Démocratique de Hong Kong et à la tête de l'Alliance Hongkongaise de soutien aux mouvements patriotiques et démocratiques de Chine (Hong Kong Alliance In Support Of Patriotic Democratic Movements Of China).

@wenyunchao, un activiste politique de Chine continentale vivant aujourd'hui aux Etats-Unis, a posté une photo de Wu'er Kaixi et d'Albert Ho prise à l'aéroport de Taipei avant leur départ pour Hong Kong, accompagnée du mot-dièse #Homecoming :

Wu'er explique sur son blog la raison pour laquelle il souhaitait se rendre :

Depuis 1989, cela fait maintenant 24 ans que je suis en exil sans aucune possibilité de voir mes parents et ma famille. Mes parents sont vieux et malades. Le gouvernement chinois refuse de leur délivrer des passeports pour qu'ils puissent voyager et venir me voir. On leur a clairement dit qu'on ne leur donnerait pas de passeport car leur fils est un dissident. Je voudrais demander au gouvernement chinois si ce comportement est en accord avec les traités internationaux qu'il a signés ; est-il fidèle aux valeurs traditionnelles de la Chine ? Est-il même en accord avec les lois de la RPC ?

Il me semble que la réponse à ces questions est non, c'est pourquoi je n'ai d'autre alternative que de me rendre. Mes parents et ma famille me manquent, et j'espère pouvoir les revoir de leur vivant, même si une telle réunion doit se faire à travers une vitre.

Il explique également pourquoi il a choisi Hong Kong comme point d'entrée : 

Depuis 2009, j'ai fait des tentatives similaires à Macao, au Japon et aux Etats-Unis pour entrer en Chine ou dans des ambassades chinoises afin de faire face aux accusations du gouvernement chinois, mais on me l'a refusé chaque fois. Ce que je fais aujourd'hui résulte de l'absurdité de la décision du gouvernement de lancer un mandat d'arrêt contre moi tout en m'interdisant de revenir.

Etant donné que le gouvernement hongkongais reconnaît la position officielle chinoise, qui considère ma participation aux mouvements de 1989 comme une “conspiration pour renverser le gouvernement”, ce qui me rend à leurs yeux coupable d’ “incitation à la révolution”, celui-ci devrait accéder à ma requête et aider le gouvernement chinois à m'arrêter. Je sais bien que la zone de transit de l'aéroport de Hong Kong est une zone internationale, mais elle est sous la juridiction de Hong Kong, et les autorités devraient au moins considérer mon intention de me rendre.

Si le gouvernement de Hong Kong refuse ma demande, ne m'arrête pas et n'aide pas le gouvernement chinois à le faire, je prends cela pour un refus de la part du gouvernement hongkongais de se conformer à la position officielle de la RPC sur les mouvements étudiants de Tiananmen. Si c'est le cas, je ne peux qu'approuver, et demander alors aux autorités de Hong Kong d'accorder aux dissidents chinois le droit d'entrer sur leur sol, et d'ainsi me donner l'opportunité de me rendre au bureau de liaison chinois situé à Hong Kong.

En réalité, le gouvernement de Hong Kong n'a pas à se positionner politiquement sur les mouvements étudiants de 1989, puisqu'il n'a jamais signé d’accord d'extradition [en chinois, PDF] avec la RPC. Pourtant, les services de l'immigration ont refusé l'entrée à un grand nombre de dissidents chinois connus depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Les autorités hongkongaises ont donc une nouvelle fois refusé l'entrée à Wu'er Kaixi, qui a été obligé de quitter l'aéroport et de retourner à Taïwan aux alentours de 16h.

Bien que le séjour de Wu'er Kaixi à Hong Kong ait été court, il a occasionné un certain nombre de discussions et de commentaires. Francis Chan a exprimé [en chinois] sa chaleureuse bienvenue dans les commentaires de l'article du Housenews :

Il a épousé une Taïwanaise et possède un passeport taïwanais, il devrait donc être considéré comme un Taïwanais. Il est le bienvenu. Laissez-le revenir et laissez-le partager son expérience avec les jeunes. S'il s'était tu et avait fait le dos rond en mai-juin 1989, il aurait pu devenir un riche héritier. Son père était un cadre ouïghour important au Xinjiang.

Pour autant, peu ont apprécié le geste de Wu'er Kaixi. Beaucoup ont en effet exprimé leur déception face aux dissidents. Kelvin Kwok Fung Tang par exemple a reposté ce commentaire sur plusieurs fils de discussion publics sur Facebook :

中共國的滅絶人性是肯定的。但是當初遠走高飛的吳爾開希離國後有想到要改變中國嗎?眾多受香港人協助逃出外國的所謂民運份子有團結起來改變中國嗎?沒有,似乎大都在外國畢業、結婚、離婚、賺錢就算了,如今自己父母老了又不能回國見父母,才知道要懊悔,那為何當初要辜負香港人對你的期望?為何辜負自己的理想?[...] 再三問問吾爾開希,這二十年來你在美國和台灣為華人作過任何貢獻嗎?

Tout le monde sait que le Parti Communiste Chinois est dénué de sentiments. Mais Wu'er Kaixi veut-il réellement changer la Chine ? Les dissidents chinois accueillis par Hong Kong se sont-ils réellement unis pour changer la Chine ? Non. Beaucoup d'entre eux ont seulement terminé leurs études à l'étranger, se sont mariés, ont divorcé et gagné beaucoup d'argent. Maintenant que leurs parents sont vieux, ils sont pris de remords. Ils ont déçu nos attentes et renié leurs propres idées. [...] Je pose aujourd'hui la question à Wu'er Kaixi, sur les 20 dernières années, qu'a-t-il fait depuis Taïwan ou les Etats-Unis pour le développement de la démocratie en Chine ?

La Place Rouge fait peau neuve : Goodbye, Lenin, bonjour, Louis Vuitton !

mercredi 27 novembre 2013 à 01:11
Louis Vuitton's Red Square installation, 26 November 2013, YouTube screenshot.

L'installation Louis Vuitton sur la Place Rouge, 26 novembre 2013, capture d'écran YouTube.

Le mausolée de Lénine n'est plus le monument le plus imposant de la Place Rouge à Moscou. Depuis aujourd'hui et jusqu'au 19 janvier 2014, cet honneur revient à une publicité Louis Vuitton de sept mètres de haut, la reconstitution d'une malle réelle [russe] fabriquée il y a cent ans pour le prince russe Vladimir Orlov. Selon la direction de Louis Vuitton Europe du Nord, la maison de mode française a voulu [russe] “manifester les profondes émotions unissant LV et la Russie.”

Les blogueurs russes ont réagi avec des émotions d'un autre ordre, moquant le mauvais goût de l'installation et plaisantant que Vladimir Poutine, au pouvoir en Russie depuis 1999, est enfin en train de “faire ses valises” et de se préparer à abdiquer. Les questions sur les revenus d'espace publicitaire [russe] et la Place Rouge comme lieu emblématique pour fêter le Nouvel An font également le tour de la Toile.

La vision inhabituelle d'une gigantesque valise plantée au milieu de la Place Rouge a naturellement inspiré de nombreux canulars. Un photomontage à succès de blogueurs montre le mausolée de Lénine tapissé du logo Louis Vuitton, arborant la décoration de la malle du Prince Orlov.

Image photoshoppée du Mausolée de Lénine, décoré comme la malle Louis Vuitton du Prince Vladimir Orlov.

Blagues

Moquant l'arrangement d'alternance au pouvoir du “tandem” Poutine – Medvedev, l'opposante Olga Romanova a plaisanté [russe] sur Facebook :

Говорят, Владимир Путин строит на Красной площади новый мавзолей, в котором он и Дмитрий Медведев будут лежать по очереди.

On dit que Vladimir Poutine construit un nouveau mausolée sur la Place Rouge, où Dmitri Medvedev et lui reposeront à tour de rôle.

D'autres ont fait comme si l'équipement de voyage annonçait l'intention de Poutine de démissionner de la présidence.

L'énorme valise sur la Place Rouge est une allusion directe aux plans immédiats des locataires du Kremlin.

On a commencé à faire la valise de Poutine. Pour le moment, on l'a posée sur la Place Rouge. Ensuite, on la traînera à la gare.

Beaucoup d'auteurs en ligne n'ont pas oublié la performance protestataire outrageuse de Petr Pavlenski sur la Place Rouge il y a quelques semaines, quand cet artiste s'est cloué le scrotum au pavé. Dans un billet sur LiveJournal, le gourou d'Internet Anton Nosik a cité [russe] une chansonnette grivoise de l'ère soviétique, avec la remarque que la malle Louis Vuitton rapetisse le spectacle de Pavlenski :

Так что, видимо, при решении вопроса о благоустройстве Красной площади размер имеет значение.

Comme quoi, il faut croire que s'agissant d'embellissement de la Place Rouge, la taille a son importance.

Ecrivant sur Twitter, Mark Feygin, qui a été l'avocat des Pussy Riot, a accusé le pouvoir russe d'hypocrisie dans sa poursuite des Pussy Riot et de Pavlenski, vu le mauvais goût fondamental de l'installation :

Ceux qui ont posé une valise sur la Place Rouge, d'où leur vient de faire la morale sur la danse dans la cathédrale et les bourses sur les pavés.

L'utilisateur de Twitter VRebyata a trouvé moyen de relier la malle LV aux récentes manifestations de Kiev, qui ont récemment rassemblé une centaine de milliers d'Ukrainiens contre la décision du Président Viktor Yanoukovytch de se retirer de l'accord d'association Ukraine – Union Européenne. Plaisantant sur les actes d'intimidation de Poutine dans ce but, VRebyata a tweeté :

A l'intérieur de la malle Louis Vuitton sur la Place Rouge, Viktor Ianoukovytch sur requête de Vladimir Poutine répète depuis une semaine déjà la performance de l'artiste Pavlenski.

Pas de quoi rire

Sur le journal en ligne Slon.ru, la journaliste Ekaterina Vinokurova a rédigé un éditorial [russe] narquois sur la publicité LV, mais c'est à Facebook qu'elle a réservé sa vraie colère. Déplorant que l'installation entière soit un cadeau des maîtres du Kremlin à Antoine Arnault, le directeur de la communication de Louis Vuitton, Vinokurova a écrit [russe] :

[…] Оказывается, что всесильный ГУМ согласовал все с ФСО и управдлами президента. Для чего это надо? Для того, чтобы 29 числа приехал жирный боров Арно из холдинга, к которому LV относится и с 15 другими жирными боровами там поужинал. То есть наша власть разрешила испоганить главную площадь страны на неделю ради 15 жирных боровов, чтобы они с помпой трюфелей пожрали. […]

[…] Il se trouve que le tout puissant [centre commercial] GOUM a tout approuvé avec le FSO [la Garde de sécurité fédérale] et l'administration présidentielle. Pourquoi tout cela ? Pour que le 29 décembre ce gros porc d'Arnault du holding Louis Vuitton vienne [à Moscou] et y dîne avec 15 autres gros porcs. Autrement dit, notre pouvoir a permis de souiller la principale place du pays pendant une semaine au bénéfice de 15 gros porcs, pour qu'ils puissent bouffer des truffes en grande pompe.

Pour certains Moscovites, l'installation Louis Vuitton menace moins la culture russe que la démographie du pays, qui depuis quelques années transforme l'habillage racial des traditionnelles festivités du Nouvel An sur la Place Rouge.

Des personnes originaires d'Asie Centrale fêtent le Nouvel An à Vladivostok, 1er janvier 2013.

Alexey Prikhodko s'est plaint [russe] sur Facebook que les Russes ont déjà ‘abandonné’ la capitale russe aux migrants tadjiks :

[…] Защитники же детей и исторического облика столицы – лицемеры […]. Какие дети его там могут увидеть в Новый Год? Таджикские разве что. […]

[…] Les défenseurs des enfants et de l'apparence historique de la capitale sont des hypocrites […]. Quel genre d'enfants pourront y voir [la valise] au Nouvel An ? Seulement les Tadjiks. […]

Prikhodko n'est pas le premier sur l'internet russe à maugréer contre le nombre croissant de non-Russes qui assistent aux festivités du Nouvel An. Cette année, l'installation Louis Vuitton de la Place Rouge concentre déjà plus de visiteurs et d'attention sur les fêtes à venir à Moscou. L'an dernier, la xénophobie contre les Ouzbeks et autres ressortissants d'Asie Centrale avait alimenté les discussions de LiveJournal sur la présence des migrants aux festivités de fin d'année dans des villes aussi éloignées que St. Pétersbourg et Vladivostok [russe].

À propos de la rencontre Global Voices au Caire

mardi 26 novembre 2013 à 23:36

Au cours des mois de novembre et de décembre, Global Voices organise six rencontres à Karachi, Kampala, Skopje, Porto, Phonm Penh et au Caire. Ces événements sont organisés par des membres de la communauté Global Voices de ces villes.

La rencontre organisée au Caire s’est tenue le 16 novembre 2013 dans les locaux de The Workshops à Maadi.

Mohamed ElGohary, Mohamed Adel et moi-même avons mis cet événement sur pied car nous rencontrons souvent des personnes intéresssées par les différentes activités de Global Voices, sans qu’elles sachent toutefois dans quelle mesure elles peuvent y prendre part. C’était donc l’occasion de rassembler des personnes pour leur présenter Global Voices et les différents projets qui y sont associés : Lingua, Advox et Rising Voices.

Nous souhaitions aussi mettre en relation des personnes qui ont des idées quant à l’utilisation des réseaux sociaux pour le progrès social et cherchent des gens avec qui collaborer ou des sources de financement.

Rencontre Global Voices, novembre 2013 par  Tarek Amr

Après une brève introduction, nous avons demandé aux participants de se présenter. Nous avons retransmis l’événement en direct par le biais de Twitter, via le mot-clic #GVMeetup pour partager les liens vers les projets, les blogs et toutes autres informations intéressantes.

L’une des participantes, qui étudiait le design industriel, nous a montré son blog, Selouk.me, où elle aborde l’utilisation du design pour modifier les comportements des gens. Elle parle aussi de la ludification et partage des idées créatives pour encourager les citoyens à ne pas jeter de détritus au sol.

Un journaliste d’investigation et un étudiant en droit ont trouvé un terrain d’entente pour parler des réglementations relatives à la liberté de l’information en Égypte et des changements nécessaires pour que les journalistes puissent faire leur travail.

Une autre participante s’intéressait aux activités menées par Rising Voicees et souhaitait en savoir plus à propos de la procédure d’inscription pour les bourses décernées dans ce cadre car elle développe une idée de plateforme en ligne permettant aux citoyens de son district de s’exprimer sur le manque de services gouvernementaux dans cette zone.

Une autre personne était plutôt intéressée par la production audio et vidéo et les podcasts de Global Voices. Plusieurs ont demandé à collaborer avec Global Voices en tant qu’auteurs. Un participant développe actuellement une nouvelle plateforme de blogs. Nous avons accepté de discuter d’un possible partenariat dans le futur.

Au cours de nos dicussions, nous avons abordé l’importance des lois de copyleft (abandon des droits de reproduction). Nous avons souligné le fait que Global Voices publie son contenu sous licence Creative Commons. Mohamed Adel a ensuite présenté rapidement Creative Commons et les différentes licences.

J‘ai également expliqué comment les collaborateurs de Global Voices construisent leurs histoires grâce au contenu des réseaux sociaux.

الأصوات العالمية: من نكون. de Global Voices sur Vimeo.

Nous avons continué à discuter lors de la pause café et du repas de midi. Nous avons aussi regardé quelques vidéos sur Global Voices et Mohamed El-Gohary a témoigné des attraits de faire partie d’une communauté internationale aussi grande.

GVMeetup in Cairo

Rencontre Global Voices au Caire

Nous avons terminé cette rencontre en partageant nos coordonnées avec les participants et en les encourageant à prendre contact avec nous en tout temps pour parler de leurs projets personnels ou participer aux activités de Global Voices.

Vidéo : Les parcs naturels de Hong Kong

mardi 26 novembre 2013 à 23:22

Afin de sensibiliser le public à la conservation des parcs naturels, Francis So a réalisé une vidéo en accéléré capturant des paysages dans différents parcs de Honk Kong.