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Bolivie : surfer sur Internet à l'allure d'un escargot

mercredi 7 mai 2014 à 11:49

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Des activistes des droits numériques sont descendus dans les rues de Cochabamba, en Bolivie, le samedi 3 mai, déguisés en escargots [es] pour dénoncer la lenteur des connexions Internet dans le pays. Le mouvement populaire “Más y Mejor Internet Para Bolivia” [es] (Un internet meilleur et plus rapide pour la Bolivie) a demandé des prix plus bas, des connexions plus rapides et une meilleure couverture de la part des sociétés de télécommunications. Suivez la manifestation avec le mot-clic #OpBabosa [Operation Escargot] et sur le site Storify [es].

En Thaïlande, aggravation de la crise politique et élections prévues en juillet

mercredi 7 mai 2014 à 10:06
Anti-government protesters gather at a rally showing their loyalty to King Bhumibol Adulyadej. Protesters are demanding the resignation of the Prime Minister. Photo by Sanji Dee, Copyright @Demotix (5/5/2014)

Rassemblement de manifestants anti-gouvernementaux qui montrent leur fidélité au Roi Bhumibol Adulyadej. Les manifestants demandent la démission de la Première Ministre. Photo de Sanji Dee, Copyright @Demotix (5/5/2014)

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en thaïlandais]

Peu de temps après que le mouvement de protestation contre les élections, dirigé par le Comité de Réforme Démocratique du Peuple (PDRC), a eu gain de cause sur l'annulation des élections [fr] de février en Thaïlande, la date pour la tenue de nouvelles élections a été fixée au 20 juillet de cette année. La Première Ministre Yingluck Shinawatra semble satisfaite de pouvoir peut-être rester un peu plus longtemps au pouvoir, malgré les graves accusations [en] de corruption qui pèsent contre elle.

Le tribunal doit statuer sur ces accusations demain le 7 mai 2014 et Yingluck pourrait être contrainte à quitter le pouvoir si elle est jugée coupable.

Les Thaïs sont-ils contents d'être appelés aux urnes pour une seconde fois en moins de six mois?

Sondage après sondage les électeurs thaïlandais se montrent “préoccupés” et “méfiants” sur le scrutin à venir. La plupart pensent que l'élection a peu de chance de résoudre le conflit politique qui dure depuis près de dix ans et qui a donné à la Thaïlande 6 premiers ministres, 5 gouvernements, 3 élections et 1 coup d'Etat. Par ailleurs, l'organisation de cette élection va coûter 3,8 milliards de bahts (127 millions de dollars) qui seront supportés par les contribuables – dont certains soutiennent le PDRC et vont boycotter les élections. Ce serait une perte d'argent, de temps, de ressources et un véritable casse-tête pour tout le monde si une nouvelle annulation devait avoir lieu.

L'opposition a boycotté les élections de février sous prétexte que la procédure électorale ne pouvait être juste et équitable tant que la famille de la Première Ministre y participait. L'élection était organisée en réponse aux manifestations de rue massives organisées par l'opposition pendant plus de trois mois.

Les échanges sur internet en Thaïlande dénotent un état d'esprit plutôt morose chez les électeurs :

Chaichol MCFC écrit sur le tableau d'affichage électronique de Pantip :

Je ne crois pas qu'il va y avoir des élections. Pas à cause du gouvernement, mais à cause de Taug [Suthep] et ses associés. Depuis 6 mois il prétend qu'il va réformer le pays, mais il n'a rien fait si ce n'est demander de l'argent dans les rues et mettre la pagaille.

Un commentaire 1204962 pense qu'un coup d'Etat est peut-être nécessaire :

On a déjà eu une dissolution de l'assemblée et le pouvoir est revenu au peuple. Que pourrait-on faire d'autre [pour résoudre la crise]. Tout simplement un nouveau coup d'Etat militaire.

Les partisans du PDRC vont plus loin en demandant aux gens de saboter l'élection.

Sur la page Facebook de Suthep -secrétaire du PDRC- des milliers de commentaires affluent la plupart du temps pour soutenir la campagne “pas de réformes avant les élections”. Max Chakrit écrit :

La règle de la majorité ne marche pas en Thaïlande parce que ce sont les gens de peu d'éducation qui forment la majorité (mais dans les autres pays, la règle de la majorité s'applique). Pour cette raison les Thaïlandais sont facilement manipulés…

Porn Pramualsap commente aussi :

Peu importe qui dirige le pays, du moment qu'ils ne trompent pas les paysans.

Les prochaines semaines sont cruciales pour que les élections puissent se dérouler comme prévu. Deux obstacles majeurs doivent être surmontés. Le premier est de savoir si Yingluck va se sortir des deux accusations qui pèsent contre elle ; le deuxième est de savoir si le dépôt des candidatures, fixé au 25 mai, se passera calmement. Le fait que le dépôt des candidatures se passe bien devrait préjuger de la tenue des élections.

Netizen Report : L’Éthiopie restreint la liberté d’expression

mardi 6 mai 2014 à 22:32

zonenine

Ellery Biddle, Lisa Ferguson, Alex Laverty, Hae-in Lim et Sarah Myers ont collaboré à l’élaboration de ce rapport.

[Les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.]

Le Netizen Report de Global Voices Advocacy présente un résumé des défis à relever, des victoires et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

L’édition de la semaine dernière se tourne tout d’abord vers l’Éthiopie où, le 25 avril, six membres du collectif Zone Nine, connus pour critiquer les politiques et la répression, ont été arrêtés. Un journaliste, soupçonné d’être associé au groupe a aussi été placé en garde à vue. Le lendemain, deux autres journalistes ont été arrêtés pour des motifs similaires. Selon certaines informations, les blogueurs ont été inculpés pour « avoir travaillé avec des organisations étrangères prétendant militer pour les droits de l’homme et… obtenu des fonds pour inciter à la violence publique au moyen des réseaux sociaux ». Plusieurs membres du groupe collaborent avec Global Voices, en tant que rédacteur ou traducteur. En 2012, Zone Nine avait participé à la création de la version en amharique du site. Dans un article au sujet des arrestations, Endalk expliquait l’origine du nom du collectif dont il est membre :

« Dans la banlieue d’Addis-Abeba se dresse une grande prison, Kality, où de nombreux prisonniers politiques sont actuellement détenus, parmi eux les journalistes Eskinder Nega et Reeyot Alemu. Les journalistes nous ont donné beaucoup d’informations concernant l’établissement pénitentiaire et les consternantes conditions de vie auxquelles ils doivent faire face là-bas. Kality est divisé en huit zones, la dernière, la Zone Huit est réservée aux journalistes, aux militants luttant pour les droits de l’homme et aux dissidents. En nous réunissant, nous avons décidé de créer un blog pour la prison proverbiale où vivent tous les Éthiopiens. Voilà comment est né Zone Nine. »

Human Rights Watch, le Committee to Protect Journalists et l’Electronic Frontier Foundation ont déjà demandé leur libération.

Liberté d’expression : l’Arabie saoudite cherche à garantir « un contenu de qualité » sur YouTube

Les autorités saoudiennes ont récemment annoncé des programmes pour garantir un « contenu de qualité » pour ses citoyens sur les plateformes vidéo telles que YouTube. Elles proposent notamment que la Commission générale pour les médias audiovisuels délivre bientôt des licences pour les chaînes YouTube qui passent un contrôle de « qualité ». Les autorités ont été surprises par les dizaines de citoyens qui, au cours des dernières semaines, ont publié des vidéos sur YouTube critiquant la famille royale et/ou se plaignant des bas salaires et du chômage.

En Russie, une nouvelle loi adoptée par la Douma, la chambre basse du Parlement, oblige les blogueurs qui comptent plus de 3 000 visiteurs quotidiens à s’enregistrer auprès de l’organisme russe de réglementation des médias, Roskomnadzor. Ces blogueurs devront par conséquent endosser les mêmes responsabilités juridiques que les médias traditionnels, y compris les interdictions de communiquer à l’approche des élections, sans bénéficier pour autant des mêmes protections.

Pour répondre à ce changement de politique, LiveJournal Russia a revu les widgets affichant publiquement le nombre d’abonnés de manière que les blogs ayant plus de 2 500 abonnés affichent « 2500+ » et non le nombre total. Le principal moteur de recherche, Yandex, a choisi de son côté de mettre fin à son service de classement des blogs, une fonctionnalité auparavant très populaire.

Violences : la police étasunienne a fait une descente chez un utilisateur de Twitter pour un compte parodique

Les comptes parodiques sont officiellement sanctionnés par Twitter, pourtant les autorités ne semblent pas prêtes à rire de ses situations. Jim Ardis, maire de Peoria, une petite ville de l’État de l’Illinois, a récemment déposé une plainte officielle contre le compte parodique @peoriamayor, malgré les protections de la liberté d’expression réunies dans le premier amendement. La police a obtenu des mandats de perquisition, fait une descente au domicile du détenteur du compte et arrêté son colocataire pour possession de marijuana. Finalement, le procureur d’État a refusé d’engager des poursuites, car les lois de l’État punissant les personnes se faisant passer pour un agent public ne couvrent pas les médias électroniques. Dans des affaires antérieures, la défense avait soutenu que les comptes parodiques devaient être exemptés des accusations de diffamation s'il était évident que leur nature était fausse. Dans le cas d’un compte tel que @peoriamayor, dont les messages quotidiens faisaient référence aux drogues et à la prostitution (par exemple, « qui a volé ma pipe à crack ? »), il semble probable que cette norme s’appliquerait. Twitter a fermé le compte @peoriamayor.

Le blogueur chinois Qin Zhihui a écopé d’une peine de prison de trois ans décidée par un tribunal chinois pour « diffamation » et « encouragement aux disputes et provocation de troubles », selon CCTV. Il est la première personne condamnée parmi plusieurs centaines arrêtées dans le cadre de la campagne gouvernementale « anti-rumeurs ».

Droit à la vie privée : les experts considèrent la nouvelle loi canadienne comme une menace

Une nouvelle loi canadienne, le Digital Privacy Act (Bill S-4) vise à mettre en œuvre les exigences en matière de divulgation et de protection des données afin de défendre les Canadiens contre l’usurpation d’identité. Les opposants à la loi S-4, tels que Michael Geist, professeur de droit à l’Université d’Ottawa, considèrent que cela mènerait à de nombreuses limitations du droit à la vie privée, y compris une immunité juridique totale pour toute organisation fournissant des informations privées concernant les utilisateurs aux forces de l’ordre ou de toute autre organisation prétendant enquêter sur « une atteinte réelle ou éventuelle à la vie privée », sans devoir passer devant les tribunaux.

Gouvernance d’Internet : la Nouvelle-Zélande prête à adopter les libertés numériques ?

Le député néo-zélandais Garth Hughes a proposé au Parlement une loi relative aux droits et aux libertés numériques visant à protéger le droit à un accès Internet, la liberté d’expression et d’association, la neutralité du Net, le droit à l’anonymat, le droit à la vie privée et à lutter contre la surveillance. La proposition comprend une procédure de consultation qui permettrait aux Néo-Zélandais de débattre de la formulation de la loi.

Les gouvernements, la société civile, les entreprises et les communautés académiques et techniques étaient rassemblés à Sao Paulo la semaine dernière pour discuter du futur de la gouvernance d’Internet lors du NETmundial. Les participants ont vivement débattu la neutralité du Net, la surveillance de masse, l’innovation « sans permission » et terminé par rédiger le Multistakeholder Statement of Sao Paulo, un document non contraignant qui ne porte pas le coup aux questions de surveillance que tant de groupes de la société civile espéraient. Lors d’une vidéoconférence à l’Arena NETmundial, le site officiel où se déroulait l’événement, Julian Assange s’est exprimé sur la souveraineté numérique, appelant la société civile à « produire un système différent » avec de « nouveaux réseaux d’associations, de nouveaux principes et de nouvelles valeurs ». Vous pouvez regarder Ellery Biddle, Marianne Diaz et Ben Wagner, membres de Global Voices Advocacy, discuter du NETmundial lors du GV Face de la semaine passée.

Industrie : dernier souffle de la neutralité du Net aux États-Unis

La Commission fédérale des communications des États-Unis a annoncé qu’elle allait proposer de nouvelles règles pour que les producteurs de contenus, tels que Netflix et Disney, puissent payer les fournisseurs d’accès Internet pour bénéficier d’un service plus rapide, anéantissant une fois pour toutes la neutralité du Net. Dan Gillmor, chroniqueur pour le Guardian, indique qu’avec les règles proposées « Verizon et Comcast auront d’énormes pouvoirs pour décider quels bits d’information atteignent vos appareils et le mien, dans quel ordre et à quelle vitesse ».

Activisme et internautes : les habitants de Mexico manifestent contre une nouvelle loi sur les télécommunications

Des milliers de manifestants ont formé une chaîne humaine dimanche 27 avril, partant du siège de la télévision Televisa et s’étendant au travers de la ville, pour protester contre des amendements à la loi sur les télécommunications qui menacent la liberté d’expression en ligne. Les organisateurs prévoyaient que la chaîne humaine atteigne la résidence du président, Enrique Pena Nieto, à l’origine de la proposition de révision législative, mais les forces de police ont forcé les manifestants à modifier le parcours. Le vote sur cette question a été repoussé à juin.

Publications et études

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Vietnam : Saigon vu d'un drone

mardi 6 mai 2014 à 18:12

La beauté de Saigon (Ho Chi Minh City) au Vietnam a été capturée par une caméra attachée à un drone. Voici ci-dessous la vidéo téléchargée sur YouTube:

Mexique : qu'est-ce qu'un “mirrey” ?

mardi 6 mai 2014 à 15:05
Lobuki

La perfection d'une lobuki. Image issue de la page Facebook Yo soy un mirrey (Je suis une mirrey)

[Tous les liens sont en espagnol, sauf mention contraire]

Depuis quelques mois, le terme “mirrey”, qui désigne un mode de vie particulier et facilement identifiable, est devenu le mot à la mode.

Le Mexique est un pays dont l'inégalité économique et sociale est criante, et dans lequel vit et prospère Carlos Slim [français], le célèbre magnat des télécommunications et l'un des hommes les plus riches de la planète. Pendant ce temps, près de la moitié de la population (45%) se trouve en situation de pauvreté. Officiellement, 11,5 millions de personnes vivent dans une extrême pauvreté.

Mais rien de tout cela ne semble entraver la multiplication des “mirreyes”. Leur style de vie ressemble à celui des célébrités de la culture pop occidentale. Un mode de vie basé sur le glamour, la surconsommation, l'excès et le despotisme, qui semble faire l'apologie de l'élitisme, un sentiment profondément enraciné dans le pays. La chercheuse Beatriz Urías y fait ainsi référence:

La discriminación racial en México rebasa la cuestión indígena. En la vida social ordinaria circulan y se articulan estereotipos que atañen un abanico de posibilidades fenotípicas asociadas a fenómenos de marginación, pobreza y carencia de oportunidades.

Muy diversos grupos son estigmatizados no sólo por ser mestizos más cercanos a lo indio que a lo español, sino también por encontrarse en los márgenes de la cultura dominante; es decir, además de los matices de la piel o la forma de las facciones, la exclusión pone en entredicho la manera de hablar, el nivel educativo y el manejo de códigos culturales. En México, el racismo y el clasismo se acompañan.

La discrimination raciale au Mexique dépasse la question des indigènes. La vie quotidienne est émaillée de stéréotypes, qui incluent les possibilités phénotypiques associées à la marginalisation, la pauvreté et le manque d'opportunités.

Des groupes de population très divers sont stigmatisés non seulement en raison de leur métissage qui les rapproche davantage des Indiens que des Espagnols, mais aussi de leur éloignement de la culture dominante. Ainsi, en plus de leurs différentes couleurs de peau ou de leurs caractéristiques physiques diverses, l'exclusion remet en question la façon de parler, l'éducation et l'emploi des codes culturels. Au Mexique, le racisme et l'élitisme se complètent.

Le style “mirrey” a été porté à l'écran en 2013 dans le film “Nosotros los nobles” [Nous sommes des nobles], devenu le plus grand succès cinématographique mexicain de tous les temps. Javier “Javi” Noble, le personnage central du film, incarne le “mirrey”.

D'innombrables blogs ou sites web de divertissement consacrent leurs pages au style “mirrey”. C'est ainsi le cas de El Deforma, qui fournit une liste de recommandations à suivre afin d'adopter le style “mirrey”:

Si te cuesta trabajo integrarte a la clase alta de México, sigue estos sencillos pasos:

1.- Siempre usa camisa, sin importar que estés en traje de baño o en pijama, y procura abrirte al menos 3 botones (el clima tampoco debe afectarte), es importante que tengas más escote que tu novia (mejor conocida como lobuki)

2.- Cuando hables de tus padres con otras personas, refiérete a ellos como “mi pa y mi ma”

3.- Menciona constantemente la cantidad de dinero que tienes y lo bien que se siente tener dinero (aunque no tengas)

4.- Refiérete a tus amigos con alguno de los siguientes nombres: Papaloy, Mirrey, Mirrey Midas, Milord, Papagallo, Papawh, etc.

5.- Utiliza un tono de voz muy fuerte en lugares donde se debe guardar silencia como el cine (para demostrar que tu puedes todo)

6.- Di que juegas golf aunque no tengas idea de como

7.- Dile a los meseros “capi” y a las meseras “reina”

8.- Agrega el sufijo ‘uki’ o ‘irri’ a todas las palabras que puedas (Ej. Playeruki, lobuki, peluki, fiestirri, besirri, onduki, fotirri etc.)

Si vous souhaitez intégrer les classes supérieures du Mexique, suivez ces quelques conseils:

1.- Toujours porter une chemise, que vous soyez en maillot de bain ou en pyjama, et assurez-vous qu'elle soit au moins ouverte de trois boutons (le climat vous importe peu) et que votre décolleté soit plus important que celui de votre amie (alias lobuki)

2.- Lorsque vous parlez de vos parents avec d'autres personnes, référez-vous à eux comme “mi pa y mi ma” (diminutif de “papa” et “maman”)

3.- N'oubliez pas de faire étalage de votre argent et de mentionner à quel point il est plaisant d'en avoir (même si vous n'en avez pas)

4.- Référez-vous à vos amis comme: Papaloy, Mirrey, Mirrey Midas, Milord, Papagallo, Papawh, etc.

5.- Haussez le ton dans des lieux où vous devriez garder le silence, comme au cinéma (afin de montrer que vous pouvez faire tout ce que vous voulez)

6.- Dites que vous jouez au golf, même si ce n'est pas le cas

7.- Appelez les serveurs “capi” (capitaine) et les serveuses “reina” (reine)

8.- Ajoutez le suffixe ‘uki’ ou ‘irri’ à toutes vos paroles (par exemple, Playeruki, lobuki, peluki, fiestirri, besirri, onduki, fotirri etc.)

Sopitas a récemment partagé une vidéo controversée montrant les excès du style “mirrey”, suivie de ses commentaires :

Entonces nos topamos con un video del Instituto Cumbres, anunciando la próxima y elegante graduación de su generación 2014. Lo vimos y todavía no sabemos cómo sentirnos al respecto. En las imágenes, vemos a varios mirreyes alumnos del Cumbres viviendo una vida de lujos y oropel, y poniéndose bien papalords para la pachanga con la que festejarán el final de sus estudios.

Ainsi nous nous heurtons à une vidéo de l'Institut Cumbres, qui annonce la prochaine remise de diplômes de sa promotion 2014. Nous les voyons et ne savons que ressentir. Sur ces images, nous voyons plusieurs enfants “mirrey” de Cumbres menant une vie luxueuse et clinquante, se préparant à devenir les grands “papalords” pour la fête de fin d'études

L'institut Cumbres est une institution religieuse pour garçons que fréquentent des enfants issus de classes sociales supérieures.

Les excès et l'élitisme de la vie “mirrey” ne sont pas seulement réservés à la jeunesse. Plusieurs incidents récents ont été abondamment relayés et commentés sur les réseaux sociaux. Vous pouvez les trouver sur Twitter grâce aux hashtags #LadyProfeco #LadySenadora et #Sacal  (ce dernier en référence à l'agression commise par Moisés Sacal).

Le politologue Ricardo Raphael parle ainsi des “mirreys” mexicains :

En el país donde nacieron el esfuerzo vale poco y el dinero lo es prácticamente todo. Los síntomas de la pobreza intelectual que predominan en la élite mexicana son inocultables.

Dans un pays où le travail ne vaut rien et l'argent vous apporte presque tout, l'élite mexicaine reste dominée par des symptômes de pauvreté intellectuelle qu'on ne peut cacher.

Toujours sur le même sujet, Ricardo Raphael s'interroge :

¿Por qué los hijos de la élite mexicana se permiten el exceso? ¿Por qué su arrogancia y su indolencia? ¿Por qué su distancia con el resto? ¿Por qué su mediocridad?

(…)

¿Por qué, de todas las desigualdades que imperan en México, resulta más ofensiva la que se expresa en el comportamiento de estos jóvenes? No es fácil responder a esta pregunta y sin embargo vale la pena intentarlo. Una primera hipótesis: porque al resto de los mexicanos nos apena -nos duele- la asimetría. En cambio entre la élite que vive en el Penthouse nacional no hay vergüenza. Ellos suponen que su riqueza la obtuvieron por derecho propio (un resabio de lo que en la era feudal se llamaba derecho divino).

Pourquoi les enfants de l'élite mexicaine se permettent-ils un tel excès ? Pourquoi tant d'arrogance et d'indolence ? Pourquoi mettent-ils une telle distance avec le reste de la population ? Pourquoi tant de médiocrité ?

(…)

Avec toutes les inégalités régnant au Mexique, pourquoi s'expriment-elles aussi bien à travers le comportement de ces jeunes ? Il n'est pas aisé de répondre à une telle question. Cela vaut pourtant la peine de s'y essayer. Première hypothèse : pour que le reste des Mexicains se désole d'une telle asymétrie. A l'inverse, l'élite vivant dans le penthouse national ne ressent aucune honte. Ils s'imaginent que leur richesse leur va de plein droit (une mauvaise habitude digne de l'époque féodale plus connue comme étant “de droit divin”).

Quelques utilisateurs de Twitter se vantent de leur style “mirrey”, comme Luis Fernando (@SoyFernie), qui affirme avoir appris à son chauffeur la “langue mirrey”:

Enseigner au chauffeur comment parler la langue Mirrey, hahaha

La mode actuelle des jeunes gentlemen; Chemise Noire= Hipster / Chemise Ouverte = Banal / Chemise Ouverte aux deux boutons = Mirrey

S'associer ou s'amuser de ce style de vie “mirrey” au Mexique (une nation pas vraiment réputée pour sa santé économique) mérite une analyse, génère diverses réactions et met en avant l'élitisme de la société mexicaine.