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Lang Ping, l'entraineuse de volley-ball qui a défié le Parti Communiste chinois

dimanche 28 août 2016 à 13:48
China's women volleyball coach Lang Ping. Screen capture from CCTV.

L'entraîneur de l'équipe féminine de volley-ball chinoise Lang Ping. Capture d'écran de CCTV.

12 ans après leur dernière médaille d’or, l’équipe féminine de volley-ball chinoise s’est emparée de l’or aux Jeux Olympiques de Rio le 20 août dernier, en battant la Serbie 3 à 1. Les amoureux du volley-ball reconnaissent qu’une grande partie de la victoire de l’équipe est due à Lang Ping, leur entraîneur.

Lang  Ping s’est fait un nom en résistant à la politique sportive du Parti Communiste Chinois et en traçant sa propre route dans le monde des sports. Elle a même été accusée d’être un traître à son pays pour avoir entraîné l’équipe américaine de volley-ball, qui a battu l’équipe chinoise lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

L’ancienne joueuse, âgée de 56 ans, était une héroïne nationale dans les années 1980, lorsqu’elle mena la Chine vers de nombreux titres mondiaux, en battant notamment le Japon et Cuba. Celle que l’on surnommait « Le marteau de fer » représentait le travail d’équipe et la persévérance : l’esprit de l’équipe féminine de volley-ball.

Depuis leur victoire à Rio, tous les médias chinois louent l’esprit de l’équipe de volley-ball et font quelques parallèles entre l’opiniâtreté de l’équipe et la force économique du pays.

La contribution de Lang a également été soulignée, mais son parcours individuel, notamment sa décision de quitter la Chine après avoir pris sa retraite sportive en 1986, a rarement été évoquée dans les reportages qui lui ont été consacrés. Ces choix sont en effet interprétés comme une défiance envers la politique sportive  du Parti Communiste Chinois.

Le grand journaliste Gao Yu a remarqué sur Twitter :

祝贺中国女排赢得金牌,12年重新夺得金牌。没有郎平,难以想象有今天,郎平是世界级的教练,她是中国人,也是一个在世界拼搏多年的独立的中国人,不是举国体制下的机器。

Félicitations à l’équipe féminine de volley-ball de Chine pour sa médaille d’or et sa victoire après 12 années d’attente. Il est difficile d’imaginer de tels succès sans Lang Ping. C'est un entraîneur de classe mondiale et elle est chinoise. C’est une Chinoise indépendante exposée au monde du sport sur la scène internationale, elle n’est pas un rouage dans la machine du système bureaucratique national du sport.

A l’inverse de ses collègues qui ont construit leurs carrières en tant que fonctionnaires du gouvernement au sein de l’Administration générale d’Etat des sports, Lang a refusé une proposition de poste du gouvernement au bureau des sports après sa retraite sportive en 1986, et a quitté son pays afin d’étudier le management du sport à l’Université du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis.

Sa décision était liée à un scandale de corruption, celui de la construction d’un centre de formation de volley-ball à Hunan, dans le sud de la Chine, en 1984. Lang a aidé les autorités en demandant des fonds au Comité de planification chinois. Les fonds lui ont été accordés, mais les autorités locales n’ont pas utilisé l’argent pour le centre de formation. Elle a ensuite été impliquée dans une enquête pour corruption. Elle a commenté cette affaire dans son autobiographie (via Mingjing News):

这个事件的阴影在我心里好像再也抹不去。有些人是这样当官的,当了官还得顺着别人说话,不管这是不是你的思想,上面说什么,你就得说什么。我当不了这样的官,我没这个修养,我心太软,老同情人,这不是当官的料。我希望自己能学点实在的、科学的、真正有用的东西。

“Cette affaire a été enfouie au plus profond de mon cœur et ne pourra jamais être effacé. Quelques fonctionnaires sont ainsi : ils doivent répéter les paroles des autres même s’ils font partie du gouvernement. Même s’ils ne sont pas d’accord, ils doivent suivre des instructions venues d’en haut. Je ne peux pas être comme ça, je ne pourrai jamais me plier au protocole ainsi.  J’ai un cœur tendre et de la compassion. Je ne peux pas être un officiel. Je veux apprendre quelque chose de concret, scientifique et utile.

Au cours de ses 22 années en tant qu’entraîneur, elle a dirigé des équipes de volley-ball en Asie (dont la Chine entre 1995 et 1999), en Europe et aux Etats-Unis, les aidant à remporter des championnats nationaux et même mondiaux.

Lorsqu’elle commença à entraîner l’équipe américaine en 2005 et l’amena à battre l’équipe chinoise aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, elle a été qualifiée de traître par des trolls « patriotes » sur Internet.

Toutefois, Lang n'a pas pu amener l’équipe chinoise à retrouver son niveau. En 2012, l’équipe chinoise échoua à se qualifier pour les demi-finales des Jeux Olympiques de Londres, et fut classée au cinquième rang mondial par la Fédération Internationale de Volley-Ball en 2013.

Les officiels du Bureau des sports ont invité Lang à entraîner de nouveau les joueuses pour faire progresser l'équipe. Elle accepta finalement à la condition que les autorités n’interviennent pas dans le management.

Une fois devenue entraîneur en chef, elle recruta du sang neuf, plaça de jeunes joueuses à des positions-clés, mit sur pied un travail d’équipe et développa une équipe technique composée d’entraîneurs et de personnel médical. Plus important encore, elle abandonna les méthodes d’entraînement semi-militaires et encouragea les joueuses à développer leur jeu individuel sur le terrain.

Le fait que Lang ait amené l’équipe dans un temple bouddhiste avant les Jeux Olympiques illustre de quelle façon elle défie la ligne idéologique du parti, comme l'explique Gao Yu :

Rendre hommage à Bouddha  est bien mieux que copier la discipline du parti : Lang Ping et les autres entraîneurs ont emmené l’équipe au Mont Putuo [en Chine] pour rendre hommage aux dieux du bouddhisme. [Des plaisantins disent sur Internet] que l’équipe masculine de football chinoise a aussi visité le Mont Puoto, mais que le moine leur aurait dit, « S’il vous plaît, ne mettez pas les dieux en difficulté ». En août, avant que l’équipe féminine de volley-ball ne parte aux Jeux Olympiques, elles se sont de nouveau rendues au Mont et ont demandé aux divinités de prier pour elles.

Les médias chinois sont allés jusqu’à affirmer que la victoire de l’équipe entrainée par Lang est un conte sur le conformisme patriotique.  Lang est l’incarnation de l’esprit de l’équipe féminine de volley-ball, la victoire une success-story, non pour le programme chinois des sports, mais pour l’individualisme et la créativité dans la poursuite de l’excellence.

PHOTOS : Un tremblement de terre détruit plus de 200 temples antiques en Birmanie

vendredi 26 août 2016 à 16:05
Un séisme de magnitude 6,8 a frappé le Myanmar le 24 aout. Image montrant l'épicentre et l'ampleur du tremblement de terre sur le site de l'US Geological Survey

Un séisme de magnitude 6,8 a frappé laBirmanie le 24 aout. Carte montrant l'épicentre et l'ampleur du tremblement de terre sur le site de l'US Geological Survey

Les autorités du Myanmar (Birmanie) ont indiqué que trois personnes ont été tuées alors qu'au moins 228 temples et pagodes ont été endommagés dans l'ensemble de la région de Mandalay après qu'un séisme de magnitude 6,8 a frappé le pays le 24 août.

Parmi les structures endommagées il y a 187 temples en briques dans l'ancienne capitale du royaume de Bagan. C'est un revers pour le pays qui cherchait à présenter sa candidature pour faire reconnaître Bagan comme patrimoine mondial de l’ UNESCO. Le complexe archéologique bouddhique de Bagan est parmi les sites majeurs de l'Asie du Sud-Est, et il est souvent comparé à Angkor Wat au Cambodge et à Borobudur en Indonésie.

La région de Bagan, qui est aussi une destination touristique populaire, a près de 3000 temples et pagodes. La dernière fois qu'un tremblement de terre a détruit des temples de Bagan était en 1975.

Un mort, des pagodes anciennes endommagées par le séisme

Le puissant tremblement de terre a été ressenti non seulement en Birmanie, mais aussi dans les pays voisins, le Bangladesh et la Thaïlande.

Myanmar est déjà en train de nettoyer les décombres laissés par le tremblement de terre. Nombreux sont ceux qui réclament une restauration rapide des temples en ruines, mais il y a aussi ceux qui veulent préserver certains des dégâts afin de rappeler à la population la nécessité de se préparer aux catastrophes.

Le site indépendant d'informations  The Irrawaddy, partenaire de Global Voices, a publié des photos pour documenter l'impact du tremblement de terre dans la région de Mandalay. Voici quelques photos qui montrent les destructions dans certains des célèbres temples du complexe monumental de Bagan :

Le temple Sulamani a subi de sérieux dégâts à la suite du tremblement de terre. Photo par Zaw Zaw / The Irrawaddy

Le temple Sulamani a subi de sérieux dégâts à la suite du tremblement de terre. Photo par Zaw Zaw / The Irrawaddy

La photo montre l'impact dévastateur du tremblement de terre dans le temple Dhammayangyi. Photo par Zaw Zaw / The Irrawaddy

La photo montre l'impact dévastateur du tremblement de terre dans le temple Dhammayangyi. Photo par Zaw Zaw / The Irrawaddy

Des soldats nettoient les débris au célèbre Htilominlo Temple à Bagan. Photo par JPaing / The Irrawaddy

Des militaires nettoient les débris au célèbre Htilominlo Temple à Bagan. Photo par JPaing / The Irrawaddy

Colombie : Retour des JO entre joie des victoires et débat social

vendredi 26 août 2016 à 15:54
Óscar Figueroa, medalla de oro en levantamiento de pesos. La primera medalla lograda por un hombre para Colombia. Fotografía usada con permiso de la Organización oficial de Río 2016.

Oscar Figueroa, champion olympique d'haltérophilie en -62kg. Photo utilisée avec l'autorisation de l'organisation officielle de Rio 2016.

[Tous les liens sont en espagnol, sauf mention contraire]

Rio 2016 aura vu la Colombie réussir l’une des meilleures participations de son histoire aux Jeux Olympiques. Partie avec une délégation de 147 sportifs [français], la Colombie a rapporté 3 médailles d’or (haltérophilie, triple saut et BMX), 2 en argent (judo et boxe) et 3 en bronze (haltérophilie, boxe et BMX), et un total de 22 places de finalistes.

Certains Colombiens comme Juan Mosquera ont exprimé par des remerciements leur joie de voir leur pays triompher.

G R A C I A S
Terminan los Juegos Olímpicos. Qué bonita olimpiada. Y digo gracias a todos los deportistas que vistieron con honor, talento, sacrificio, disciplina y orgullo los colores del país. A los medallistas, a los diplomas olímpicos, a todos los que compitieron. Gracias. Y a sus entrenadores, a los equipos técnicos, a los dirigentes que acompañan, a las empresas que creen en ellos, a las familias de cada uno que hacen tanto por ellos. Gracias doy a mi verdadera Selección Colombia

MERCI
Les Jeux Olympiques sont clos. Quelle belle olympiade. Merci à tous les sportifs qui ont porté les couleurs de leur pays avec honneur, talent, sacrifice, discipline et fierté. A nos médaillés et à tous ceux qui ont concouru. Merci. Et à leurs entraîneurs, leurs équipes techniques, aux dirigeants qui les ont accompagnés, aux entreprises qui ont cru en eux, à leurs familles qui ont tant fait pour eux. Je dis merci à la sélection colombienne

Des montages photos avec les médaillés ont également émaillé les réseaux sociaux. A l’instar du compte Instagram de la présentatrice de télévision Mónica Fonseca, qui a également mis en avant tous les sportifs colombiens présents à Rio :

Que grandes son! Ustedes los que se van con medalla por ser los mejores en sus categorias y en general todosssss los 147 que representan a toda #Colombia gracias! @marianapajon @carlosbmx @triplecibarguen @yurisam29 @oscarfigueroa27 @yuberjen @luisjavierhd16 @carlosbmx #IngritLorenaValencia

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Qu'est-ce qu'ils sont grands ! Vous qui êtes rentrés médaillés pour avoir été les meilleurs dans vos catégories, et plus généralement tous les 147 sportifs qui ont représenté la Colombie. Merci !

Pour sa part, Catalina Robayo a fait ressortir l’optimisme, la détermination, la discipline et l’amour du sport présents chez tous les athlètes colombiens aux derniers Jeux Olympiques. Selon elle, des personnes comme eux sont les véritables bâtisseurs du pays :

Con las uñas, con necesidades y carencias; Pero llenos de optimismo, determinación, disciplina y amor al deporte, nuestros deportistas nos enseñan que en la vida cuando se quiere, se puede Gracias a todos nuestros deportistas, a los que están en la foto y a los que no! Por regalarnos tanta alegría a un país que en muchas ocasiones los ha olvidado y no los trata como se merecen… Es momento que Colombia fije sus ojos de verdad verdad, en estos verdaderos constructores de país y que la platica de coldeportes se invierta en ellos y no en otros menesteres!!! Solo nos queda decirles GRACIAS por esas 8 medallas olímpicas, gracias por las alegrías, las lágrimas, las angustias también por las tristezas por los que no lograron su objetivo; todos son de aplaudir y dignos de admirar #Gracias #rio2016 #Colombia

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Avec les crocs, les besoins et les carences, mais remplis d'optimisme, de détermination, de discipline et d'amour pour leur sport, nos sportifs nous enseignent que dans la vie, quand on veut, on peut. Merci à tous nos sportifs, à ceux qui sont sur la photo et ceux qui n'y sont pas ! De nous offrir tant de joie à un pays qui les a oubliés à de nombreuses occasions et ne les a pas traités comme il se doit… Colombie, il est temps de fixer vos yeux sur ces véritables bâtisseurs de notre nation et que le discours sportif se concentre sur eux, et non sur d'autres besoins !!! Il ne nous reste plus qu'à leur dire MERCI pour ces 8 médailles olympiques, merci pour les joies, les larmes, les angoisses aussi, pour les peines de ceux qui n'ont pas atteint leur objectif; tous doivent être applaudis et sont dignes d'admiration

Pirry a aussi déclaré sur Facebook :

Ha sido el mejor año para Colombia en la historia de los Olímpicos, tal vez sea una ventana que nos permita ver un futuro en unión, comunión y paz entre todos los colombianos; un futuro mejor sin tintes políticos en el que de verdad quepamos todos. Gracias Caterine, gracias Mariana, gracias Oscar y todos los demás, gracias, mil gracias a todos.

Il s’agit de la meilleure année pour la Colombie aux Jeux Olympiques, peut-être une fenêtre vers un futur d’union, de communion et de paix entre tous les Colombiens ; un futur meilleur sans connotation dans lequel chacun se retrouve. Merci Caterine, merci Mariana, merci Oscar et tous les autres, merci, mille mercis à tous.

Toutefois, le débat était aussi à l’ordre du jour. La plupart des sportifs médaillés sont nés et ont grandi dans des zones plus vulnérables comme Urabá, Valle del Caula [français] et Bajo Cauca Antioqueño, dont certains ont été victimes de déplacements forcés. Autre caractéristique commune entre les participants : leur origine africaine.

Marlyn Jhuliana Dinas a publié une réflexion sur ce sujet, et un appel à la Colombie pour qu’elle n’ignore pas les formes de racisme présentes dans le pays :

No es posible que Colombia siga siendo un país tan racista y excluyente!!! Cuando Aquí están las caras lindas de mi gente negra que con Valentia , esfuerzo, tenacidad, disciplina y constancia han logrado superarse y regalarle tantas dichas y alegrías a este país. Esta es mi raza, mi gente!!! Orgulloafro. Somos Colombia#olimpicosrio2016#oro#plata

A photo posted by Marlyn Jhuliana Dinas (@marlyndinas) on

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La Colombie ne peut pas rester un pays aussi raciste et excluant !!! Voici les beaux visages de mes amis noirs qui avec courage, effort, ténacité, discipline et constance ont réussi et à offrir tant de bonheur et joies à notre contrée. Ils sont ma race, mes gens. Afrofierté. Nous sommes la Colombie.

De son côté, Juana Suárez a écrit un tweet dont lequel elle rappelle que la championne olympique du triple saut, Catherine Ibargüen [français], s’entraîne à Porto Rico :

Ibarguen Triomphe de la femme persévérante, pas la gloire d'un pays où on ne peut pas faire sa carrière sportive, comme beaucoup [d'autres]

Et d'ajouter:

Arrêtez d'appeler Ibarguen “ma Noire”. Certes, elle est noire, mais elle n'est pas à vous, elle n'a pas de maître, l'esclavage a fait son temps. Rétrogrades

Déjà en 2013, Jaime López Osorno avait publié :

Celui d'Ibarguen a été un triple saut sur le marginalité, le racisme et la colombianité… Sacré saut !

Dans le cas de Yuberjén Martínez, médaillé d’argent dans la catégorie poids mi-mouche de boxe, Pirry affirma que ses performances font figure de triomphe dans « une Colombie raciste et excluante » :

Muy bien Yuberjén, que bonita lección para todos nosotros como afrontó el combate ente un rival visajoso y arrogante, Mientras el otro se lucía Yuberjén en lo suyo, en lo que ha venido haciendo desde que se empezó a preparar para estas justas, hablar poco y hacer mucho, lo mismo que decía de Yuri Alvear su entrenador, ella habla poco y hace mucho. Un triunfo más que nos dan estos colombianos dignos representantes de su afro descendencia tan maltratada en esta Colombia racista y excluyente, gracias muchachos,en silencio y con acciones,le enseñan mucho más a los jóvenes y niños de este país, que esos, los que gritan mucho y hacen poco. Gracias otra vez gracias. (Con el patrocinó de pañuelos " la lagrima emocionada")

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Bravo Yuberjén, quelle bonne leçon pour tous ceux qui comme nous font face en combat à un rival arrogant et qui aime attirer l'attention. Face à l'adversaire Yuberjén a brillé à sa manière, par ce qu'il a fait depuis qu'il a commencé la préparation de ce combat, c'est-à-dire parler peu et s'entraîner beaucoup. Une victoire de plus que nous donnent ces Colombiens, dignes représentants de leur afro-ascendance si maltraitée dans cette Colombie raciste et excluante, merci les gars, car avec moins de blabla et plus d'actions, vous avez enseigné bien plus aux jeunes et enfants de ce pays que ceux qui parlent plus qu'ils n'agissent. Merci, encore merci. (Avec la participation des mouchoirs “la lagrima emocionada” [la larme émue”]).

Jorge Mario Torres Duarte expliqua sur Facebook la nécessité pour la télévision nationale de promouvoir tous les contenus sportifs :

Los Olímpicos prueban que en televisión el deporte tiene rating porque tiene estética, emoción, heroísmo y finales felices. Los canales deberían apostarle a reemplazar telenovelas y realities por eventos deportivos locales en directo. Así las ligas de otros deportes tendrían recursos como lo tiene el fútbol, y los niños aspirarían a ser deportistas y no narcos o prepagos..

Les Jeux Olympiques ont démontré que le sport à la télévision faisait de très bons scores, en raison de l’esthétique, l’émotion, l’héroïsme et les finales pleines de joie. Les chaînes devraient remplacer les telenovelas et télé-réalité par des événements sportifs locaux diffusés en direct. Les autres sports disposent des mêmes ressources que le football, et les enfants aspirent à devenir sportifs, et non trafiquants ou prostituées.

Sur son compte Twitter, Colombia Oscura insiste sur le fait de laisser plus de place au sport et moins à la guerre :

Arrêtons de financer les guerres, investissons plus dans le sport et ainsi nous aurons dix fois plus de médailles d'or, d'argent et de bronze à Tokyo 2020

Dans ces conditions, Tokyo 2020 est fortement attendu par les Colombiens, avec l’espoir d’améliorer la collecte de médailles de 2016.

L'offensant tweet olympique d'une entreprise jamaïcaine est une leçon sur la responsabilité des réseaux sociaux

jeudi 25 août 2016 à 17:27
Screen grab of a YouTube video showing Omar McLeod's stunning gold-medal finish in the 110m hurdles at the 2016 Olympic Games in Rio de Janeiro, Brazil.

Capture d'écran d'une vidéo Youtube montrant l'incroyable finish d'Omar McLeod sur 110m haies lors des Jeux Olympiques 2016, à Rio de Janeiro, au Brésil.

Les Jamaïcains adorent les épreuves d’athlétisme aux Jeux Olympique s, la bonne humeur règne alorspartout dans le pays. Pourtant, un tweet outrageant a menacé de mettre fin aux réjouissances des Jamaïcains sur la piste, relançant le débat quant à l’usage approprié des réseaux sociaux  par les entreprises.

Après la victoire écrasante d’Omar McLeod sur du 110 mètres haies (premier Jamaïcain à remporter l’or sur cette épreuve), Terri Karelle Reid, du Jamaica Gleaner, a posté une innocente question sur Twitter :

Si vous pouviez titrer la une du Jamaica Gleaner de demain concernant Omar McLeod, que pourrions-nous y lire ?

Parmi les réponses amusantes et intelligentes publiées sur Twitter, un seul mot fit figure de bémol – « goldfish ». Cette expression péjorative désigne généralement un homme gay ; pour empirer les choses, ce tweet fut envoyé à partir du compte d’une société de distribution et fabrication locale.

Les réactions des Jamaïcains sur Twitter et Facebook furent immédiates et sans appel. L’entreprise incriminée, Lasco Distributors Limited, publia une rétractation peu après sur sa page Facebook, dans laquelle elle annonça avoir renvoyé l’employé responsable de ce tweet :

Dear All:
Earlier this evening an unauthorized and offensive tweet was posted via our company account.
We wish to sincerely apologize to our fans, friends, customers, consumers, partners, Jamaicans and everyone for this terrible act. Most importantly, we issue our sincerest apologies to Mr. Omar McLeod.
The LASCO Affiliated Companies are also offended by such utterances which are a clear breach of our own values. Consequently, we have removed the tweet and deactivated the account. Further, we have terminated the employee who posted the tweet as this action was a violation of our code of conduct.
We, at LASCO, have the utmost respect for the remarkable achievement of Omar McLeod. We congratulate him on his gold medal victory in the Men’s 110 M Hurdles Olympic Event. We deeply regret any embarrassment or displeasure caused by the post and again offer our sincerest apologies.
Humbly,
LASCO Distributors Limited

A tous :
Ce soir, un tweet offensant et non autorisé a été posté via le compte de notre entreprise.
Nous souhaitons présenter nos excuses les plus sincères à nos fans, amis, clients, consommateurs, partenaires et aux Jamaïcains pour cet acte terrible. Mais plus important encore, nous adressons nos plus sincères excuses à M. Omar McLeod.
LASCO Affiliated Companies est également offensée par de telles déclarations qui constituent une violation de nos valeurs. Par conséquent, nous avons supprimé ce tweet et désactivé le compte. En outre, nous avons renvoyé l’employé responsable de ce tweet, cette action représentant une violation de notre code de conduite.
A Lasco, nous éprouvons le plus grand respect pour la performance remarquable d’Omar McLeod. Nous le félicitons pour sa médaille d’or olympique sur l’épreuve du 110 mètres haies. Nous regrettons profondément l’embarras causé par ce tweet, et réitérons nos plus sincères excuses.
Humblement,
LASCO Distributors Limited

Screen shot taken from Ingrid Riley's commentary on the issue.

Capture d'écran du commentaire d'Ingrid Riley.

Suite à sa réponse véhémente sur Facebook, la blogueuse et stratège en numérique Ingrid Riley a partagé un billet relatant cet épisode, notant qu’il s’agissait d’un « moment dont on peut apprendre » pour les entreprises présentes sur les réseaux sociaux. Elle recommandait que ces entreprises éduquent leur encadrement afin qu’ils comprennent comment les réseaux sociaux peuvent (ou non) leur être profitables, et que les pratiques sur les réseaux sociaux devraient être mises à jour et diffusées :

Social media has irrevocably changed the way we do business, offering us a new model to engage with customers, colleagues, and the world at large. This kind of interaction, helps all businesses to build stronger, more successful customer relationships, that inevitably lead to business growth. It is not a fad of the youth, it is a legitimate, profit generating strategy for your Caribbean business. […]
Further consider this, Lasco Jamaica is a publicly traded company, it has shareholders to answer to and it is in the middle of expanding, so this was NOT a great thing to happen at this time. It literally could have cost them way more brand equity and real loss of dollars. So, it was good for them to have moved so quickly. I would [love] to see them take it further, by embracing Omar McLeod in a special way only the Lasco brand would.

Les réseaux sociaux ont irrévocablement changé la façon dont nous faisons des affaires, nous offrant ainsi un nouveau modèle pour collaborer avec les clients, les collègues, et le monde plus généralement. Ce type d’interaction contribue à rendre les affaires plus solides, à rendre la relation avec le client plus réussie, ce qui amènera inévitablement les affaires à grandir. Il ne s’agit pas d’une nouvelle mode lancée par les jeunes, mais d’une stratégie de génération de profit légitime pour votre entreprise des Caraïbes Lasco Jamaica est une société publique qui se doit de répondre à ses actionnaires alors qu’elle se trouve en pleine expansion ; ce qui s’est produit n’est CERTAINEMENT pas ce qu’il pouvait arriver de mieux à ce moment-ci. Cela pourrait leur coûter bien plus que leur image de marque, mais bel et bien des dollars. De fait, il était nécessaire pour eux d’agir aussi vite. J’aimerais les voir aller plus loin encore, en soutenir Omar Mcleod d’une manière dont seul Lasco a le secret.

L’expert des réseaux sociaux et journaliste Ross Sheil a remarqué sur son blog que les entreprises locales ne prenaient pas assez sérieusement la responsabilité des médias sociaux :

First Lasco’s Twitter account last night sent a homophobic tweet directed at Olympic gold medallist Omar McLeod. Second they claimed the account had been hacked. Third, amid a firestorm of social media backlash, they sent another apology […] this time acknowledging and sacking the employee responsible. Their chairman Lascelles Chin then appeared on radio this morning to apologise further.
From my experience (and yes mistakes) working for, consulting and training Jamaican companies I’m only surprised something this ‘OH SHIT!’ never happened sooner. Surprised because few companies have taken digital seriously to prevent such a thing happening.
Another point about training: diversity. I was proud to have played a role in founding Respect Jamaica and in doing so had to recognise that we still have a long way to go in our workplaces in recognising ALL forms of discrimination. It was great to see so many corporates sign up to support the programme but reality is that within local companies discrimination and harassment too often gets whitewashed.

Tout d’abord, le compte Twitter de Lasco a envoyé la nuit dernière un tweet homophobe à l’encontre du champion olympique Omar McLeod. Ensuite, ils ont affirmé que leur compte avait été piraté. Enfin, dans la tempête médiatique qui a suivi sur les réseaux sociaux, ils ont envoyé d’autres excuses […] cette fois en reconnaissant la bévue et renvoyant l’employé responsable. Leur président Lascelles Chin est apparu à la radio ce matin pour s’excuser encore et encore.
D’après mon expérience (et de mes erreurs, oui) des entreprises jamaïcaines pour lesquelles j’ai travaillé, consulté et formé, j’ai été seulement surpris que ce quelque chose comme « OH MERDE ! » ne soit pas arrivé plus tôt. Surpris car peu d’entreprises considèrent sérieusement le numérique afin d’empêcher que ce genre de choses arrivent.
Un autre point concernant la formation: la diversité. J’étais fier d’avoir joué un rôle dans la création de Respect Jamaica, et en faisant cela, d’admettre qu’il restait encore un long chemin à parcourir en ce qui concerne la reconnaissance de TOUTES les formes de discrimination sur nos lieux de travail. C’était formidable de voir tant d’entreprises soutenir ce programme, mais la réalité est qu’au sein des entreprises locales, la discrimination et le harcèlement sont trop souvent étouffés dissimulés.

(Cliquez ici pour en savoir davantage sur le type de travail que mène Respect Jamaica).

Ce soir-là, la leader de l’opposition Portia Simpson Miller a tweeté:

J'encourage tous les Jamaïcains à célébrer nos athlètes qui nous ont rendu fiers de leurs performances. Unissons-nous dans le rejet de la haine et de l'intolérance.

Le journaliste sportif Leighton Levy a également écrit dans le tabloïd Jamaica Star :

On Tuesday night, Omar McCleod created a bit of history of his own by becoming the first Jamaican man to win an Olympic sprint hurdles title. […]
His accomplishment was hailed and celebrated like it should be. However, some of us would not be satisfied until they found a way to taint his accomplishments, not because of something he did, or did not do, but because of something we believe him to be.
Omar McLeod is an outstanding young man. A talented athlete and a good student, and did you hear his articulate post-race interview and see how engaging he was? But apparently, for some of us that is not enough.
Because of his mannerisms some people have categorised him as someone that makes Jamaicans extremely uncomfortable. That I feel was what made someone send out a most unfortunate tweet that subsequently cost them their job. And rightly so.
I can never wrap my mind around why in someone's moment of glory while representing his or her country, should we try to tear them down because we believe they are different from we are. And belief is all it is. […] And whether or not those among us who feel that he is the way they feel about him is actually true, so what?

Mardi soir, Omar McLeod a participé à un petit moment historique en devenant le premier Jamaïcain à remporter le titre olympique sur 110 mètres haies.
Sa performance a été saluée et célébrée comme il se doit. Cependant, quelques-uns d’entre nous étaient suffisamment insatisfaits pour entacher ses exploits. Non pas en raison de quelque chose qu’il a fait, ou pas, mais en raison de ce que nous pensons qu’il est.
Omar Mcleod est un jeune homme exceptionnel. Un athlète talentueux et un bon étudiant, et avez-vous entendu son interview d’après-course, si bien déclamée et si intéressante ? Mais apparemment, pour certains d’entre nous, ce n’est pas assez.
A cause de son maniérisme, quelques personnes lui ont collé une étiquette, comme s’il s’agissait de quelqu’un qui mettrait les Jamaïcains mal à l’aise. Pour ma part, j’ai eu le sentiment que quelqu’un avait envoyé un tweet malheureux qui lui a finalement coûté son emploi. Et ce, de façon tout à fait légitime.
Je n’arriverai jamais à comprendre pourquoi, lors d’un moment de gloire d’une personne ayant représenté son pays, devrions-nous tenter de le détruire en raison de sa différence […] Et si ceux qui sont parmi nous, ou non, pensent qu’il correspond à l’opinion qu’ils ont de lui, et alors ?

Le blogueur récompensé Zaheer Clarke a toutefois prévenu :

Le tweet de Lasco représenterait-il le Jamaïcain moyen ?

Sur Facebook, le responsable des relations publiques et ancien journaliste Elon Parkinson a observé:

The ‪#‎Goldfish‬ tweet reveals more than just a casual acquaintance with bigotry; it also demonstrates how differently the society will respond when the prejudice is directed towards a person they hold in high esteem, against another who is not so lucky to be considered.

Le tweet #Goldfish révèle bien plus qu’une occasionnelle intolérance; il démontre aussi comment la société répond différemment lorsque le préjugé concerne une personne qu’elle tient en haute estime, contre une autre qui n’a pas la chance d’être autant considérée.

Les Jamaïcains ont néanmoins terminé les Jeux Olympiques sur une bonne note, célébrant la personnalité rayonnante de McLeod, ses pleurs accompagnés de « Merci Jésus ! » lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée, et sa reprise sincère de l’hymne national sur le podium :

Omar McLeod vient de chanter l'hymne national sur le podium, dans une ovation méritée. Bravo à ce jeune

Entr'aide féminine au Brésil avec la plate-forme ”Plus d'amour entre nous”

jeudi 25 août 2016 à 16:38
Mais Amor Entre Nos

Photo : Page Facebook de Mais Amor Entre Nós

Si le Brésil connaît déjà les moyens d’entr'aide alternatifs et non monétaires, le pays nous a montré qu'il y avait de la place pour de nouvelles initiatives sociales avec l'arrivée, il y a quelques années, de banques de temps et maintenant d'une campagne populaire transformée en une plate-forme ,”Mais Amor Entre Nós.
Le projet, qui signifie ”Plus d'amour entre nous”, a débuté en mars 2016 sous la forme d'un hashtag sur Facebook lancé par Sueide Kintê, une journaliste originaire de l'Etat brésilien de Bahia, et a donné au concept de l'économie du don une toute autre dimension, celle d'être exclusivement réservée aux femmes.

Lancée au cœur de la culture afro-brésilienne du Brésil, la ville de Salvador, l'idée a grandi au sein d'un groupe de femmes noires brésiliennes s'entraidant les unes les autres par le don d'une heure de leur temps. Les membres offrent des services variés tels que de l'aide au montage vidéo, la couture, le ménage, la cuisine végétarienne, des discussions autour de sujets tels que l'estime de soi, la politique, les origines ethniques et le genre.

C'est ouvert non seulement à toutes les femmes, mais aussi à celles de tout le Brésil et maintenant de plusieurs autres pays.

Comme il a été mentionné en mai 2016 dans un article du magazine brésilien TPM, le raisonnement de Sueide Kintê derrière cette décision est simple (même si la cause sous-jacente est complexe) :

É só para as mulheres porque somos um sujeito mercantilizado. Se existe um grupo de pessoas dentro da sociedade brasileira que é mais vulnerável, é o de mulheres, principalmente as negras.

Ce n'est que pour les femmes parce que nous sommes un sujet ”marchandisé”, s'il y a un groupe de personnes au sein de la société brésilienne qui est le plus vulnérable, ce sont les femmes, et plus particulièrement les femmes noires.

La publication Facebook ci-dessous, où a été introduit le hastag, n'était qu'un simple message que Sueide posta sur son compte personnel. Ce fut assez pour lancer tout le mouvement :

Se vc é mulher e precisa de ajuda em alguma das coisas listadas abaixo eu faço de GRAÇA pra vc menina! Estou disponível uma hora por dia. Me procure no zap ou inbox.
Posso ficar de babá do seu filho para vc fazer algo q precise, te ensinar a nadar, a andar de bicicleta, projetar seu site pessoal, fazer um release seu ou do seu trabalho, trançar seu cabelo, fazer seu dreadlock com agulha de croché, meditar com você, praticar hit dance contigo, cozinhar massas com molhos inusitados e deliciosos, escrever projetos culturais para captação de recursos, ajuda-la a tirar uma ideia do papel(sou boa nisso), ou, simplesmente só te ouvir.
Me pede inbox q te passo meu zap
‪#‎maisamorentrenos

Si vous êtes une femme et que vous avez besoin d'aide pour les choses listées ci-dessous, je le ferai gratuitement pour vous, les filles ! Je suis disponible une heure par jour. Retrouvez moi sur WhatsApp ou [envoyez moi un message] sur ma boite.
Je peux prendre soin de votre enfant afin que vous puissiez vaquer à vos occupations, je peux vous apprendre à nager, à faire du vélo, à concevoir votre site internet personnel, éditer un communiqué de presse pour vous ou votre travail, tresser vos cheveux, faire vos dreadlocks avec une aiguille de crochet, méditer avec vous, pratiquer votre danse avec vous, cuisiner des spaghettis avec des sauces délicieuses et inattendues, rédiger des demandes de subvention pour vos projets culturels, vous aider à mettre vos idées sur papier (je suis forte pour ça !), ou tout simplement je peux vous écouter.
Demandez-moi [sur ma boîte mail] et je vous enverrai mon WhatsApp
#morelovebetweenus

Comme la publication le montre, les types de don qui sont échangés dépendent totalement de ce que propose la communauté, qui est actuellement plus active sur Facebook que sur le site web officiel du projet. Les offres moins courantes sont les soins personnels pour les femmes contaminées par le virus Zika ou encore les conseils sur la façon d'assumer publiquement sa propre sexualité. En complément, le site internet et la communauté Facebook dispose d'une boutique en ligne, où les membres sont invitées à désencombrer leurs placards et à offrir gratuitement à d'autres membres les pièces dont elles n'ont plus l'utilité.

Mais Amor Entre Nos 2

Capture d'écran du site web de Mais Amor Entre Nós

Suedei et son équipe sont actuellement entrain de travailler sur une application mobile du site internet pour améliorer les interactions entre les membres et faciliter la participation au réseau lui-même. 22 500 personnes ont rejoint la page Facebook officielle en seulement cinq mois. Grâce à une idée solide qui continue de gagner du terrain (même à l'étranger), une application en cours de développement et un public intéressé, il semblerait que Sueide, un peu comme quelqu'un qui trouve une bonne idée et la réalise, pourrait se retrouver trop occupée pour prendre part à sa propre création. Mais heureusement pour elle, elle a plus de 20 000 femmes prêtes et disposées à la soutenir.