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“Au Kirghizistan, sans papiers d'identité, tu n'existes pas”

dimanche 6 octobre 2013 à 21:23

Des centaines de personnes vivant au Kirguistan ne possèdent pas de papiers d'identité. Cela suffit pour les rendre invivibles aux yeux des autorités, comme Diana Rahmanova le décrit bien [lien en russe]:

En pratique vous pouvez affirmer : ” Je suis là, j'existe, je vis ici. C'est mon corps, mon visage, regardez-moi, je ne mens pas !

Ces déclarations ne sont pas d'une grande aide lorsque vous vous retrouvez face à une institution publique comme un hôpital, un poste de police ou une école….

Sans papiers, vous n'êtes personne, vous êtes invisible, vous n'existez pas….!

Cette même blogueuse a mis en ligne des articles et des vidéos (en russe) d’événements relatifs à ce problème dans ce pays.

L’attentat de Nairobi fait naitre deux outils en ligne pour les situations d’urgence

samedi 5 octobre 2013 à 00:23

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages en anglais.]

Le 21 septembre 2013, des membres du groupe islamiste Al-Shabaab ont attaqué le centre commercial Westgate de Nairobi, tuant 61 civils, 6 agents de sécurité et faisant des centaines de blessés parmi les hommes, les femmes et les enfants qui se trouvaient sur place.

Suite à cette attaque, Ushahidi a proposé deux outils pour répondre à ce type de situations d’urgence. Ushahidi est une société technologique à but non lucratif spécialisée dans la conception de logiciels libres et gratuits permettant de collecter des données, de les visualiser et de les représenter graphiquement de manière interactive.

Ushaidi, qui signifie « témoignage » en swahili est un site web développé à l’origine pour cartographier les actes de violence au Kenya après l’élection présidentielle, début 2008.

L’application Ping est un outil binaire et multicanal de communication qui permettra aux familles, amis et organisations de prendre rapidement des nouvelles les uns des autres.

À chaque catastrophe, le problème est récurrent et pas seulement au Kenya, partout dans le monde. Les petits groupes, les familles et les organisations ont besoin de savoir rapidement si tout le monde va bien. Il faut que ce soit une action simple, un outil ne demandant pas de réflexion à l’utilisation. Il y a déjà eu des projets allant dans ce sens, toutefois les meilleurs, tels que « I'm OK » sont destinés principalement aux utilisateurs de smartphones. Il faut un système qui fonctionne sur tous les téléphones portables. Notre objectif est de proposer un système qui soit disponible partout et pour tout le monde.

The Ping App – a group check-in tool for emergencies. Photo source: Ushahidi blog.

L’appli Ping, un outil de communication de groupe pour les situations d’urgence. Image tirée du blog d’Ushahidi.

Voici comment fonctionne Ping :

Vous créez une liste de personnes (proches, collègues) et chaque personne ajoute à son tour un contact (époux, coloc, conjoint, etc.). En cas d’urgence, vous envoyez un message pour savoir si tout le monde va bien. L’administrateur émet un message de 120 caractères auquel il ajoute « Tu vas bien ? ». Ce message est transmis par SMS et par courrier électronique (d’autres moyens de communication pourront être ajoutés). Il est envoyé trois fois à cinq minutes d’intervalle. Si la personne répond, elle est considérée comme saine et sauve. Si elle ne répond pas, trois messages sont envoyés à sa personne de contact. Les retours sont classés en trois catégories : réponse (vérifiée), pas de réponse, pas indemne. Chaque réponse provenant d’une personne de la liste est enregistrée dans un fichier dédié au groupe auquel l’administrateur peut ajouter des notes si nécessaire.

Blood Donation Kenya, l’autre outil déployé suite à la récente attaque, est une carte participative qui recense les centres de transfusion afin de faire le lien avec les personnes souhaitant faire des dons de sang, proposer du personnel ou des instruments médicaux.

A screenshot of a crowdmap showing blood donation sites in Kenya. Image source: Ushahidi blog.

Capture d’écran d’une carte participative affichant les centres de transfusion au Kenya. Image tirée du blog d’Ushahidi.

Erik Hersmann explique la logique derrière la carte : 

L’une des personne les plus incroyables durant les situations d’urgence est Philip Ogola, de la Croix-Rouge kényane. Il est le premier sur les lieux et propose d’importantes informations. Malgré tout, une personne ne suffit pas. La Croix-Rouge réalise un travail extraordinaire, mais rencontre toutefois quelques problèmes car de nombreuses procédures se font encore sur papier. Bien qu’il y ait un autre groupe qui travaille sur un système de base de données hébergé localement pour numériser les informations sans utiliser les véritables noms des gens en ligne, géré par Nivi de eLimu. Un autre problème est le fait que les hôpitaux manquent parfois d’un certain groupe sanguin et ont trop d’un autre lorsque la population se mobilise pour faire des dons de sang.

Comment améliorer cette gestion afin que les personnes ne soient pas refusés de certains endroits et qu’elles sachent où aller faire un don de sang en fonction de leur groupe sanguin ?

 Nous avons mis en place une carte collaborative sur le site BloodDonationKenya.Crowdmap.com pour recenser les différents centres de transfusion et informer les personnes souhaitant donner leur sang ou proposer du personnel ou des instruments médicaux.

Sur le même sujet :

- Attaque de Westgate à Nairobi : le récit sur les médias sociaux

- Global Voices Author Remembers Friends Slain in Nairobi Mall Attack

Comment le Liban fait face à l'afflux massif de réfugiés syriens

mercredi 2 octobre 2013 à 19:49

Ce billet fait partie du dossier [en anglais] de Global Voices Survire en Syrie

"A classroom at a school for Syrian refugees in Lebanon near the border with Syria. 280 students attend," tweets  Derek Stoffel (@DerekStoffelCBC)

“Classe d'une école pour les réfugiés syriens au Liban, près de la frontière syrienne. Il y a 280 élèves,” tweete Derek Stoffel (@DerekStoffelCBC)

Le Liban héberge à présent un million de réfugiés syriens [anglais], soit un quart de sa propre population.

Dans une série de tweets, Josh Wood, un journaliste indépendant installé à Beyrouth, la capitale du Liban, nous raconte cette histoire qui, dit-il, “montre à quel point les relations sont mauvaises entre les Libanais et l'énorme nombre de réfugiés” dans le pays :

Hier @mgdowney a donné aux gamins au rassemblement de réfugiés dans le Sud Liban un ballon de foot pour les empêcher de s'agglutiner devant son appareil photo (et parce qu'il est gentil) 1/3

Nous revenons aujourd'hui. Le ballon a été involontairement lancé par-dessus le mur sur le terrain d'un hôpital. Un policier voisin l'a coupé en deux et renvoyé. 2/3

L'incident résume à lui seul à quel point sont mauvaises les relations entre Libanais et le nombre massif de réfugiés syriens présents dans le pays.

Il continue par ces explications :

Un réfugié syrien à propos des visiteurs libanais du rassemblement : “Ils ne prennent pas de café ou de thé. Ils se lavent les mains après nous avoir serré la main”.

Plus tard, Wood tweete une autre scène des souffrances de certains réfugiés au Liban :

Beyrouth : Un enfant réfugié (8 ans peut-être ?) dort dans un carton dans la rue en face des bars. Un couple se pelote juste à côté. Les parents tués à Alep.

Le ministre suédois des Affaires Etrangères n'y va pas par quatre chemins :

Aujourd'hui 20 à 25% de la population du Liban sont des réfugiés syriens. En Suède ça ferait dans les 2 millions. Nous devons nous montrer solidaires.

Au total, quelque deux millions de Syriens ont fui la guerre chez eux vers les pays voisins, en majorité Liban, Turquie, Jordanie et Irak, depuis deux ans et demi. On estime que des millions d'autres ont quitté leurs foyers vers d'autres régions de la Syrie pour fuir les zones de guerre.

Pendant ce temps, la militante syrienne Amal Hanano dit que l'on devrait aider les réfugiés syriens à rentrer chez eux. Elle explique :

La solution n'est pas de construire des logements permanents pour les réfugiés syriens au Liban, elle est d'aider les réfugiés à retrouver les leurs.

Ce billet fait partie du dossier [en anglais] de Global Voices Survire en Syrie

Briser les tabous: Les Tunisiens s'expriment contre l'homophobie

mercredi 2 octobre 2013 à 16:15

De nombreux Tunisiens ont pris leur clavier pour se déchaîner contre l'homophobie après que la première conférence sur l'homosexualité organisée dans le pays, et qui s'est tenue vendredi 27 septembre 2013, au Ministère des droits de l'homme dans la capitale, Tunis. Elle était dirigée par des spécialistes en psychologie et un éminent sexologue tunisien, Haithem Sherif. Sur Twitter, le mot-dièse #TnGay était en tendance. Il s'est classé cinquième, deux places derrière Justin Bieber. C'était chaud.

A screenshot of Twitter trending topics on Sunday, 28th.

Une capture d'écran des sujets tendance sur Twitter le samedi 28 septembre

Ne pas confondre, le but de la conférence était d'étudier “les perspectives des familles en ce qui concerne l’homosexualité à un âge précoce.” Les organisateurs de la conférence ont affirmé que l'événement ne voulait pas manquer de respect envers l'homosexualité, mais plutôt ouvrir le débat. Les experts voulaient voir avec les participants si les familles jouent un rôle actif dans la détermination de l'orientation sexuelle de leurs jeunes enfants. Malheureusement, la page Facebook, mise en place pour l'événement et qui était rapidement remplie de commentaires et de messages sur le sujet, a été supprimée quelques heures après la fin de la conférence.

Cela n'a pas empêché les Tunisiens d'exprimer leur opinion sur le sujet. Beaucoup se sont tournés vers Twitter pour évacuer leur colère. La blogueuse Emna El Hammi tweete avec incrédulité :

@dahkys partage son opinion sur ce qui est “normal”:

Une autre utilisatrice de Twitter a un avis différent. Et Mocking Jay demande aux Tunisiens de se rappeler où ils sont:

La conférence a présenté une vidéo sur l'homosexualité à un âge précoce, avec le ministre tunisien des droits de l'homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou. Monia Ben Hamadi a cité Dilou en disant:

Dilou a réitéré son point de vue sur l'homosexualité. Au début de 2012 et quelques mois seulement après avoir été intronisé comme ministre, il a fait référence à l'homosexualité, dans une émission-débat tunisienne, comme “une perversité psychologique qui devrait être traitée.” Ces déclarations ont suscité l'indignation des groupes LGBT en Tunisie à l'époque.

D'autres utilisateurs de Twitter s'en sont pris aux dirigeants islamistes et leur position sur l'homosexualité. Morsi Chaari tweete :

La conférence a également contribué à la notoriété de quelques utilisateurs de Twitter défenseurs des droits des LGBT. @TNLGBT qui était également présent à la conférence n'a pas manqué l'occasion de réagir avec ceux qui s'intéressaient à la conférence ou avaient des opinions différentes. Ces utilisateurs de Twitter gardent encore leur anonymat en raison des pressions exercées par le public et du harcèlement de l’Etat envers les pratiques homosexuelles.

Il est difficile de récupérer la réaction globale sur les réseaux sociaux sur un tel sujet, qui est encore tabou en Tunisie. Global Voices Online a parlé avec la journaliste de Tunisia Live [anglais], Farah Samti, qui a assisté à la conférence, et qui écrit fréquemment sur le sujet. Nous lui avons demandé si la conférence est parvenue à susciter un débat constructif autour du sujet. Elle ne le pense pas.

“Je pense que le but derrière l'organisation d'une telle conférence était probablement pour essayer de montrer que le sujet est abordé et qu'il n'est plus un tabou. Mais elle n'était pas particulièrement efficace ou utile. C'était à sens unique et les intervenants n'ont pas répondu aux questions de ceux qui se sont opposés à leurs points de vue,” a-t-elle répondu sur Facebook.

On peut se demander si le sujet est suffisamment traité. Les réseaux sociaux peuvent-ils être des plateformes efficaces pour un tel débat?

“Absolument pas. Les gens ont manifestement encore peur. Et c'est pourquoi il est difficile de parler pour la communauté LGBT. Et, c'est pour cela que les réseaux sociaux sont le principal moyen d'exprimer leurs opinions,” affirme Samti.

What We Watch : un outil pour comparer la popularité des vidéos en ligne

mercredi 2 octobre 2013 à 02:02
What We Watch

What We Watch

Le Center for Civic Media du MIT a développé un nouvel outil de visualisation de données qui illustre la popularité des vidéos sur Internet et la manière dont elles se propagent entre les pays. En étudiant quelles sont les vidéos les plus visionnées dans 61 pays, What We Watch indique les pays dont les intérêts sont les plus similaires. Ethan Zuckerman, directeur du Civic Media Center, décrit le projet et les premiers résultats. [liens en anglais]