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L'opposition demande que la Zambie sorte du Commonwealth

jeudi 28 février 2013 à 22:11

Ce billet fait partie de notre dossier central en anglais  Relations internationales et sécurité

President Sata when he was an opposition leader

Le Président Sata, victime du” Public Order Act” ( Loi de sécurité publique) alors qu'il était leader de l'opposition en Zambie . Photo avec l'autorisation de “Zambian watchdog”.

Les partis d'opposition zambiens ont demandé que la Zambie sorte du Commonwealth, du fait d'une détérioration du climat politique dans leur pays. Ils accusent le parti au pouvoir Front Patriotique, du gouvernement de Michael Sata de recourir à la Loi de sécurité publique (Public Order Act) pour restreindre gravement l'activité des partis d'opposition. Ceci ne manque pas de sel, car Michael Sata, le président actuel, a été victime de cette loi alors qu'il était leader de l'opposition. Depuis son arrivée au pouvoir, celui-ci a déclaré qu'il était maintenant tombé amoureux de cette loi.

Deux leaders de l'opposition, Nevers Mumba du mouvement pour un multipartisme démocratique (MMD) et Hakainde Hichilema du Parti Unifié pour le Développement National (UPDN) sont actuellement devant la justice pour plusieurs délits politiques visés par ladite Loi de Sécurité Publique. Mumba et Hichilema ont assisté au récent congrès des leaders de l'opposition zambienne en Afrique du Sud : Hichilema a déclaré lors d'une conférence de presse que la Coalition pour la défense des droits démocratiques (CDDR) qu'ils ont constituée a fait une demande d'exclusion de la Zambie du Commonwealth.

Si vous considérez objectivement l'ensemble des abus commis par ce gouvernement non seulement contre les partis de l'opposition mais aussi contre la société civile et les concurents commerciaux de ses amis, il est bien difficile de ne pas conclure que nous sommes sur le chemin d'un retour à la politique du parti unique.

Lors de cette même conférence, Mumba a expliqué pourquoi la CDDR devait faire une déclaration internationale sur ce problème.

Si on respectait les droits de l'homme en Zambie nous ne serions pas là ….. Nous sommes ici aujourd'hui parce que ce qui se passe dans ce pays ressemble fort à ce qui s'est passé dans l'Ouganda sous Idi Amin Dada. Nous refusons de perdre les bénéfices de l'indépendance et nous sommes ici pour le dire à la communauté internationale.

Le Président Sata a publiquement annoncé que les leaders de l'opposition avaient demandé asile en Afrique du Sud, déclaration que le président sud-africain Jacob Zumba a rejetée après le retour de Mumba et Hichilema en Zambie. Encore plus gênante pour le gouvernement, la déclaration de Kennedy Sakeni, porte-parole du gouvernement et ministre de l'information disant que l'ancien président Rupiah Banda était aussi présent lors de la conférence de presse. le bureau de l'ancien président a aussitôt démenti cette déclaration.

Un parti d'opposition, le Parti pour la Restauration Nationale, a toutefois critiqué le fait que la CDDR ait organisé son congrès sur une terre étrangère. Aquino Mutale, représentant du parti de la “Ligue des jeunes”, a déclaré :

A aucun moment un parti politique d'opposition ne s'est vu refuser le droit d'organiser, à son siège, une conférence de presse. Pas même le docteur Nevers Mumba depuis son domicile de Kabulonga ! Nous demandons aujourd'hui : pourquoi ce choix de l'Afrique du Sud ?……Si ce qu'ils demandent au Commonwealth est accordé, qui en subira les conséquences ? N'est-ce pas ce même peuple pour lequel il disent parler ? N'est-ce pas le citoyen ordinaire de Zambie qui lutte pour sa survie?

Ray Panji Mwanza écrit sur la page Facebook du Zambian Eye ( l'Oeil de Zambie)

C'est quand même drôle : on se plaint des conséquences au lieu de viser la cause…. cette conférence de presse et toutes ces doléances sont simplement les fruits de la gouvernance à l'ancienne de Sata…. si on ne veut pas que notre nation finisse comme un autre Zimbabwe, il ne faut pas condamner Nevers et ses amis, mais la dictature anachronique du Front patriotique !

ISN logoCe billet et ses traductions en espagnol, arabe et français, sont une commande du Réseau de Sécurité Internationale (ISN) dans le cadre d'un partenariat destiné aux citoyens de donner leur point de vue sur les questions de relations internationales et de sécurité. Ce billet a été d'abord publié sur le blog ISN, vous pouvez retrouver des articles similaires ici.

Le Harlem Shake s'empare de Trinidad et Tobago

jeudi 28 février 2013 à 22:01

La dernière folie de mème Internet, le Harlem Shake, dans lequel les gens dansent sur cette musique a maintenant envahi Trinidad et Tobago - située de l'autre côté du monde d'où est parti le mème dans le Queensland en Australie.

A ne pas confondre avec la danse originale du Harlem Shake, la version mème inclut essentiellement un personnage principal dansant seul durant un moment et qui est ensuite rejoint par le reste de la troupe se rapprochant dans des mouvements de danse exubérants. Comme pour tout mème vidéo, il est facile à reproduire puisqu'il implique seulement un angle de prise de vue et un jump-cut, presque tout le monde peut le faire et certains l'on fait d'ailleurs partout dans le pays. La tendance est devenue si populaire que même les médias traditionnels locaux en parlent.

Le blog mekmilaugh, qui a compilé une playlist  de certaines vidéos a noté que :

 Même en cette fin de Carnaval, les Trinidadiens ont trouvé le temps de rentrer dans le phénomène internet généré par le Harlem Shake de Baauer où les gens à travers le monde ont réalisé de petites vidéos dingues sur la musique.”

Voici un échantillons de certaines videos……… version trinidadienne Harlem Shake !

Une de Synergy TV :

….. une autre issue du site web social et de divertissement triniscene.com qui s'est mis en quatre, sans oublier les confettis………

….et une autre issue de Macoya Gardens - ‘l'édition de la rue” :

 Sandwich Media a publié celle-ci qui a vraiment un air de Carnaval. Ils l'ont baptisée : édition “front de mer”, puisqu'elle a été filmée devant l'hotel Hyatt Regency qui offre une vue sur le Golfe de Paria :

Même les vagabonds qui peuplent les rues de la capitale Port of Spain semblaient s'inviter au phénomène.

Finalement l'approche la plus artistique vient de jtography dont l'animation image par image est à la fois habile et divertissante :

 La vignette utilisée pour ce billet provient de wayneandwax, utilisée sous licence  Creative Commons Générique Non commercial-Sharealike 2.0. Visitez le compte de wayneandwax sur flickr.

Global Voices Advocacy : Promouvoir les droits des internautes auprès des Nations Unies

jeudi 28 février 2013 à 20:18

(article d'origine publié le 22 février 2013) Cette semaine, des centaines d’experts en technologie et en politique du Web sont rassemblés à Paris à l’occasion du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) pour discuter et débattre des questions les plus urgentes relatives aux politiques liées à Internet. La conférence marque le 10e anniversaire d’un processus via lequel diverses agences des Nations Unies collaborent avec des acteurs industriels, des gouvernements et des organismes de la société civile dans le but de définir des objectifs pour le développement des TIC et la gouvernance d’Internet.

Global Internet traffic map by Joana Breidenbach. Approved for reuse.

Carte du trafic internet mondial par  Joana Breidenbach. Réutilisation permise.

Le processus du SMIS a été essentiellement mené par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nations Unies qui a créé une controverse lors de sa dernière conférence, en décembre, où plusieurs gouvernements ont proposé des mesures concernant la sécurité et l’accès à Internet qui pourraient gravement menacer la liberté d’expression et la vie privée en ligne. Même si les propositions les plus inacceptables n’ont pas été adoptées, de nombreux défenseurs des libertés numériques restent inquiets à propos des intentions de certains États membres de l’UIT. Il est désormais clair que certains gouvernements considèrent l’UIT comme le lieu approprié pour imposer des régulations internationales d’Internet pouvant offrir un contrôle plus important des gouvernements sur les droits des internautes.

ICANN CEO Fadi Chehade speaks at the opening ceremony at WCIT 2012, courtesy of Flickr user itupictures.

Le directeur exécutif d'ICANN Fadi Chehade parle à la cérémonie d'ouverture de WCIT 2012, photo reproduite avec l'aimable autorisation de itupictures sur Flickr.

Contrairement à la conférence de décembre, majoritairement fermée au public, et avec une participation limitée pour les groupes de la société civile, le SMIS est ouvert à tous les acteurs. Global Voices Advocacy ne pouvait manquer une telle opportunité : le directeur, Hisham Almiraat, la rédactrice en chef, Ellery Roberts Biddle, et l’éditrice de Global Voices pour la région Asie du Nord-Est, Oiwan Lam, participent à la conférence.

Nous ne considérons pas cet événement comme une simple conférence de plus. Nous estimons que notre participation reflète notre engagement dans le processus du SMIS qui consiste à défendre les intérêts de toutes les acteurs jouant un rôle dans la gouvernance et l’utilisation d'Internet, y compris les internautes. Si les décideurs soulignent régulièrement l’importance d’inclure les citoyens et les internautes dans les processus de décision concernant la gouvernance d’Internet, cela ne se traduit pas toujours par une participation réelle pour la société civile. Peut-être que certains n’ont pas réellement en tête les intérêts des utilisateurs, d’autres ont peut-être sincèrement envie d’inclure les internautes dans le processus, toutefois, la tâche n’est pas simple. En effet, comment étudier les diverses idées et opinions et en tenir compte dans les procédures d’élaboration des politiques ?

Nous pensons que le réseau de Global Voices est parfaitement adapté pour collecter ce genre d’informations. En effet, ses membres, blogueurs et journalistes citoyens, possèdent ont une bonne connaissance d’Internet et sont bien informés concernant les questions de politiques relatives à Internet. Notre espoir pour cette conférence et pour le futur de notre travail, est de trouver comment exprimer de manière participative et unique ces points de vue où nous pouvons avoir un impact réeel. C’est un honneur de participer au SMIS et nous sommes impatients de faire de notre mieux pour représenter les intérêts de notre communauté et des internautes du monde entier. Nous vous encourageons à laisser un commentaire ci-dessous pour nous transmettre vos idées ou vos préoccupations concernant les questions de réglementations d’Internet. Nous ferons tout notre possible pour partager celles-ci lors du SMIS !

Sexuel, sacré et perturbateur : One Billion Rising dans les Antilles

jeudi 28 février 2013 à 19:51

Le 14 février, divers mouvements dans les Antilles ont pris part à la Journée mondiale “One Billion Rising” (Un milliard se lève). La campagne appelait les femmes du monde entier à danser ensemble pour protester contre les violences à l'encontre des femmes (le “un milliard” fait référence à la statistique selon laquelle une femme sur trois sera agressée ou violée dans sa vie) :

Lorsqu'Un Milliard de corps se lèveront et danseront le 14 février 2013, nous les rejoindrons en solidarité, détermination et énergie et forcerons le monde à une nouvelle conscience. La danse signale que nous occupons l'espace. Elle n'a pas de direction fixée, mais nous y allons ensemble. Elle est dangereuse, joyeuse, sexuelle, sacrée, perturbatrice. Elle brise les règles. Elle peut avoir lieu n'importe où, n'importe quand, avec tous et chacun. Elle est gratuite. Aucune entreprise ne peut la contrôler. Elle nous unit et nous pousse de l'avant. Elle est contagieuse et se propage vite. Elle est du corps. Elle est transcendente.

Le collectif féministe Code Red a rendu compte d'une partie des manifestations sur son blog et a compilé une collection de photos à travers toute la région.

La Barbade a hébergé deux événements de One Billion Rising. L'un s'est tenu Place des Héros à Bridgetown et était organisé par le Comité de préparation de One Billion Rising Barbadeavec le soutien de la Fondation SAVE, l'Organisation nationale des Femmes, le Club des Femmes professionnelles et d'affaires, le YWCA et les Femmes de l'ONU

 

One Billion Rising, Heroes Square, Bridgetown, Barbados

One Billion Rising, Place des Héros, Bridgetown, Barbade

One Billion Rising, Heroes Square, Bridgetown, Barbados

One Billion Rising, Place des Héros, Bridgetown, Barbade

Un autre événement s'est tenu sur le campus de Cave Hill de l'University of the West Indies, à la Guilde des Etudiants, organisé par l’Institut d'études de genre et de développement.

One Billion Rising, University of the West Indies, Cave Hill, Barbade

 

Les Femmes d'Antigua (acronyme anglais WOA) y ont organisé l'événement de One Billion Rising, sur Lower Redcliffe Street, St. John's.

One Billion Rising in St. John's, Antigua.

One Billion Rising sur Lower Redcliffe Street, St. John's, Antigua.

A la Grenade ce sont les étudiantes de St. George's University qui ont organisé l'événement. Il y a aussi eu une démonstration de yoga par Groundation Grenada à Camerhogne Park.

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One Billion Rising, St. George's University, Grenade

En Guyana, la Fondation de soutien et de Services de la sororité Stella (4S) a organisé l'événement, qui s'est tenu dans les Promenade Gardens de Georgetown. La Société contre la discrimination due à l'orientation sexuelle a aussi participé.

One Billion Rising, Promenade Gardens, Georgetown, Guyana

One Billion Rising, Promenade Gardens, Georgetown, Guyana

One Billion Rising, Promenade Gardens, Georgetown, Guyana

One Billion Rising, Promenade Gardens, Georgetown, Guyana

A Sainte Lucie, l'événement One Billion Rising était organisé par le mouvement de défense des victimes PROSAF avec le soutien de la Fondation Elles Pleurent Souvent (acronyme anglais TOCO), qui poursuivait son Projet Corde à Linge annuel.

One Billion Rising, Derek Walcott Square, Castries, Saint Lucia

One Billion Rising, Derek Walcott Square, Castries, Sainte Lucie

 

Il y a aussi eu des rassemblements à l’University of the West Indies, St. Augustine, Trinidad et dans le centre-ville de Nassau aux Bahamas.

Code Red a publié un commentaire qui interrogeait l'usage de la danse comme composante essentielle de la campagne One Billion Rising :

Je souhaite de tout coeur le succès de toute initiative féministe, partout sur la planète. Pourtant… j'ai un Sérieux problème avec l'orientation ‘Danser, toutes !’ pour l'événement ‘One Billion Rising'. Quelqu'un peut me dire POURQUOI, et d'une façon qui ait un sens transparent pour moi, POURQUOI  les Femmes, dans leur désignation masculine apparemment chronique de Chair à Mauvais Traitements, devraient choisir l'acte insouciant, spontané, *festif* de … la danse : pour symboliser (en quelque sorte ?!?) l'opération One Billion Rising ?

et Code Red d'expliciter :

Tout cela semble quelque peu déplacé, et apparaît – au moins à moi, comme une sorte d’ “amortisseur” psychologique désespéré mis en oeuvre mondialement par les femmes, pour essayer de se distancer émotivement de ce que je n'ai PAS PEUR d'appeler la dure RÉALITÉ : càd, que LES DROITS DES FEMMES SONT SUR UNE PENTE CONSTAMMENT DESCENDANTE !

Patrice n'est pas d'accord, et défend que “…chaque action, événement, opération ou stratégie n'est pas conçue pour avoir le même impact ou réaliser les mêmes objectifs” :

One Billion Rising veut faire prendre conscience. En discutant de One Billion Rising, j'ai eu l'occasion de partager de l'information et des chiffres qui ont choqué, alarmé et scandalisé. Les gens sont plus conscients et cette conscience peut avoir des effets sur les discussions qu'ils ont et entretiennent, les candidats politiques qu'ils soutiennent, leurs demandes à leurs dirigeants et le climat global du pays.

Elle conclut :

Quant à la danse, je ne la vois pas comme une danse d'ignorance et de distraction. La danse n'est pas pour la parodie ou la plaisanterie. Certes beaucoup de danseuses seront des femmes qui brûlent encore. L'initiatrice du mouvement elle-même a été brûlée physiquement et sexuellement aux mains de son père pendant des années. Je vois la danse, surtout en tant que femme, comme quelque chose de rebelle. Il y a tant de guerres politiques menées sur et autour les corps des femmes, que pour une femme, prendre le contrôle de son corps et aller contre la tradition en le bougeant, tortillant, secouant, projetant et tout simplement prendre possession, accepter et jouir de ses mouvements dans cet instant, cela peut être une puissante expérience.

Damali et Karen Robinson ont également débattu de One Billion Rising sur leur podcast “Ennufff.”

 

Les photos de ce billet sont toutes reproduites avec autorisation :
kev777zero a pris les photos des événements de One Billion Rising à Grenade. Celles de la Barbade au campus de Cave Hill de l'University of the West Indies sont d’eemanee, et celles de la Place des Héros ont été aimablement autorisées par UN Women Caribbean. Les autres images sont de One Billion Rising Barbados, photographe Hy Bridges. Les photos d'OBR Guyana sont de arichards. Les images de Ste Lucie sont de Velika Lawrence – voyez la page Facebook de PROSAF_ThePower OfOne. Voyez aussi la page flickr de Catch A Fyah ~ Caribbean Feminist Network.

Japon : Comment garder espoir au milieu d'une économie stagnante

jeudi 28 février 2013 à 15:36

Alors que la croissance du Japon ralentit [anglais] d'année en année, les Japonais, de plus en plus isolés de leur famille et de leurs amis à cause d'épuisantes journées de travail et de l'érosion des relations personnelles due à Internet, ont du mal à garder le sourire.

Beaucoup sont pessimistes sur l'avenir du Japon. Suite à une augmentation du chômage et à un écart [anglais] de plus en plus important entre les revenus rétrécissant la classe moyenne, le Japon a été dépassé [anglais] en 2010 par la Chine en pleine croissance, reléguant l'économie du pays du soleil levant à la troisième place mondiale.

Les élections générales de décembre 2012 [anglais] ont remis en selle le parti conservateur du Japon, mais pour le moment cela n'a pas permis d'éliminer l'incertitude économique du pays.

A une période où la plupart des personnes se tourneraient vers leur famille et leurs amis pour apaiser leurs angoisses, les Japonais constatent que leurs relations à la maison, au travail et à l'intérieur des communautés locales s'affaiblissent. D'après une enquête officielle sur le mode de vie japonais, les Japonais ont de moins en moins de temps à consacrer à leur famille et à leurs amis à cause, en partie, d'heures de travail plus longues. Deux nouvelles expressions ont été inventées pour illustrer cet isolement -  ”Muen Shakai” [japonais],qui veut dire “Société d'isolation”, ”Komyu-Shō” [japonais], qui veut dire “Troubles de communication” pour décrire les faibles facultés d'une personne à communiquer ou à entretenir des relations.

イメージ画像「がんばれ」

Image de l'utilisateur Flickr FireWaterSun. Utilisée sous CC BY-NC-SA 2.0

IAlors comment les gens peuvent-ils garder la tête haute dans une situation aussi déprimante? Dr Kei a donné des pistes aux lecteurs dans le billet ci-dessous, reproduit avec autorisation, pour les aider à garder espoir et retrouver un certain bonheur en ces temps difficiles.

La vie est belle tant que vous êtes vivant

-Quand le Japon vole à basse altitude”

Où va le Japon? Quel est le but des Japonais dans la vie?

J'ai l'impression que ces questions étaient souvent posées l'an dernier. Le résultat des élections générales à la fin de l'année dernière semble être une réflexion sur les situations auxquelles la population japonaise est confrontée. Pendant la campagne électorale, le slogan le plus significatif était “Restaurons un Japon fort”. Que signifie “Un Japon fort” [japonais]…

A une époque où on nous appelait “Numéro Un” [japonais] dans le monde, le Japon était fort et ne se souciait pas de l'avenir. C'était l'époque où le Japon était orienté vers la technologie et tout le monde s'emballait pour les produits “fabriqués au Japon”. Le “walkman” dominait le monde. De nombreuses centrales nucléaires ont été construites pour exploiter la nouvelle source d'énergie nucléaire. Le Japon était puissant.

Mais depuis toujours, les Japonais comprennent bien “qu'il est impossible de gagner tout le temps” et que” personne ne peut rester au pouvoir éternellement”. Bien que tout le monde puisse aspirer au pouvoir, les choses changent et personne ne peut prospérer éternellement. Cette vision est une autre facette de la culture japonaise.

[La citation ci-dessous est extraite de "L'aventure d'Heike" [en francais], un récit sur 2 grands clans à la fin du 12ème siècle]

祇園精舎の鐘の声 諸行無常の響きあり 沙羅双樹の花の色
盛者必衰の理をあらわす おごれる人も久しからず ただ春の世の夢のごとし
たけき者も遂には滅びぬ 偏に風の前の塵に同じ

Le son des cloches au temple de Gion
Echos de la fragilité des choses
La couleur des fleurs sur les arbres à double tronc
Révèlent que pour s'épanouir il faut tomber
Celui qui est fier ne l'est pas pour longtemps
Comme un rêve qui passe un soir de printemps
Celui qui est courageux est finalement détruit
Pour être rien de plus que la poussière dans le vent

[Traduction du japonais à l'anglais P.G.O'dans The Tale of the Heike]

Devons-nous rester une “nation puissante” dans le monde ?
Devons-nous viser plus haut ?
Devons-nous vivre comme un pays développé qui exploite les centrales nucléaires ?
Devons-nous “nous développer” ?
Devons-nous réaliser des travaux publics et construire plus de routes ?
Devons-nous aspirer à plus d'argent ?
Il est vrai que l'énergie pour “aller plus haut” est importante. Moi-même je vis pour “aller plus haut” tous les jours, et je pense que le pouvoir du “plus haut” ne doit pas être négligé. De même, personne ne peut enlever à qui que ce soit la liberté de vouloir être plus fort et plus riche. Tout le monde peut être fort et riche et il est naturel pour tout être humain de poursuivre de tels désirs.

Quand j'observe le Japon dans son ensemble, je vois de plus en plus de personnes qui ne peuvent pas parler d'aller “plus haut”, des personnes qui ont abandonné l'idée d'aller “plus haut” ou qui n'y pensent même pas dès le départ. Ils préfèrent “maintenir le statu quo”, “faire profil bas” ou “couler”, des gens qui n'ont pas assez de force morale et physique pour viser plus haut. Plutôt que de dire, “même si je suis pauvre, je serai récompensé un jour, je vais donc faire un effort”, il existe des gens qui disent “je suis pauvre et je ne serai jamais récompensé, c'est sans espoir”.

Cela ne coûte rien d'aspirer à devenir un “Japon puissant” mais quand je vois les Japonais qui vivent au Japon, on dirait qu'ils sont faibles depuis longtemps. Bien sûr, certaines personnes sont fortes, mais d'une façon générale les Japonais semblent être faibles, en pleurs, coincés et incapables de bouger.

[...]

Joy

“Joy”, par ooberayhay sur Flickr.
Licence CC BY-NC-ND 2.0

Je pense que l'économie du Japon est en plein ralentissement… Tout le monde le ressent. Si nous souhaitons un Japon plus puissant, cela ne fera qu'augmenter la “dette nationale” [anglais] et il nous sera sans doute impossible d'échapper à la stagnation économique pendant cette génération, C'est parce que nous approchons de “la société très âgée” que personne n'a encore expérimentée.

[...]

Dans de telles circonstances, nous devons faire attention aux besoins vitaux. Ce n'est pas une époque pour le luxe excessif. Il est même difficile en cette période d'avoir des “petits plaisirs”. Nous devons transférer nos valeurs sur quelque chose d'immatériel. Au final, c'est la “conscience que nous sommes vivants”. Tant que nous sommes vivants, tout va bien. Nous sommes vivants et nous avons de quoi manger pour l'instant. Dans ce cas, n'est-il pas important d'être satisfait pour le moment?

Vous avez une famille. Vous avez quelqu'un de proche. Vous pouvez écouter votre musique préférée. Vous avez de quoi manger. Vous avez un toit pour le moment. Vous avez l'impression d'être satisfait avec ça. En d'autres termes, vous êtes satisfait de votre quotidien tel qu'il est et vous êtes heureux de pouvoir profiter de la vie tous les jours. Peut-être que les gens heureux, riches ou pauvres, ont cette interprétation. Les gens malheureux n'ont pas ce sentiment de bonheur d'être vivant. Tout ce qu'ils ressentent est une “insuffisance”, un “manque” et un “complexe d'infériorité”. Nous n'apprenons pas ça à l'école. Ce sont des choses que nous apprenons à la maison ou ailleurs. Nous existons sur cette Terre maintenant. Nous pouvons vivre. Nous sommes toujours vivants. Pouvons-nous trouver de l'espoir dans ça?

Ont collaboré à la version anglaise de cet article : Isamu Yoneda, Keiko Tanaka et L.Finch