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Singapour et la Malaisie suffoquent dans le brouillard des feux de forêts indonésiens

mardi 25 juin 2013 à 16:50

La qualité de l'air à Singapour et en Malaisie occidentale atteint des niveaux dangereux suite aux feux de forêts qui se propagent chez leur voisin indonésien.

A midi le 21 juin 2013, l'indice de pollution atmosphérique a atteint 401 à Singapour, la valeur maximale de toute l'histoire du pays. Durant les 2 jours suivants, c'était au tour de la Malaisie d'étouffer. Dans la ville côtière de Muar, à 200 km de Singapour, l'indice de pollution atmosphérique a atteint 750 le 23 juin.

La mauvaise qualité de l'air a mené de nombreux Singapouriens sur le chemin des hôpitaux et des pharmacies où il ont fait la queue pour des masques faciaux. junjie.wu tweete :

Haze in Singapore. Photo by umiwurnell, Copyright @Demotix (6/20/2013)

Brouillard à Singapour. Photo par umiwurnell, Copyright @Demotix (6/20/2013)

@bbeautifool Les gens font la queue pour des masques N95, regardez ce que j'ai pour passer mes week-ends recroquevillé. La maison est l'endroit le plus sûr pour…

Alors que Brian, Mr. SGAG, se réjouit finalement d'en avoir eu un le 22 juin, après que la qualité de l'air se soit améliorée !

‏@SGAG_SG Pas de chance Brian. J'ai finalement mis la main sur un masque N95 après 5 heures de queue à la pharmacie. Le brouillard s'éclaircit. #sghaze

Certains ont anticipé les recommandations du gouvernement de rester à la maison. I've got a tummy (j'ai un ventre) a passé le week-end à boire du lait et manger du pain pour se sentir mieux et est resté à l'intérieur à regarder la TV :

…le pire dans tout ça, c'est que nous devons encore nous présenter au travail malgré la dégradation des conditions météorologiques. Pour autant que je suis concerné, je dois toujours me présenter au travail même après l'annonce officielle selon laquelle les employés pouvaient travailler à domicile si leur travail le permet. Donc ironiquement, mon périmètre de travail étant très lié au site, je dois donc retourner au travail aujourd'hui quoi qu'il en soit.

Mais dans tous les cas, je me sens malade après 3 jours de lutte contre le brouillard, mon nez est sec et coule en même temps.

A Malay couple wears a face mask while celebrating their wedding day during haze in Muar, in Malaysia’s southern state of Johor bordering Singapore. Photo by Lens Hitam, Copyright @Demotix (6/22/2013)

Un couple malais porte des masques faciaux alors qu'ils célèbrent leur mariage dans le brouillard à Muar, dans l'état de Johor au  sud de la Malaisie, à la frontière avec Singapour. Photo  Lens Hitam, Copyright @Demotix (6/22/2013)

B.L. Xu avait de profondes pensées patriotiques sur ce que devraient faire les singapouriens pour l'environnement :

Personnellement, je pense que ce que la majorité d'entre nous devrait apprécier, c'est l'air pur et non l'absence de brouillard qu'ils causent. Au lieu de pointer du doigt les autres et d'essayer de résoudre la source du problème, il est plus important de comprendre pleinement et de digérer la morale de cette histoire.

Pendant ce temps, Patrick Low soutient une marche silencieuse :

Nous devons nous opposer en tant que peuple et envoyer un message clair à l'Indonésie disant que nous ne tolérons pas cette intrusion nocive dans notre santé et notre économie.

Puisque le brouillard devient dangereux, montrez vous simplement habillé en noir, portez un masque et amenez de l'eau pendant la courte durée de votre sortie.

Respromask – qui suit ce problème atmosphèrique – rapporte que la Malaisie a déclaré l'état d'urgence dans les états du Muar et du Ledang. Par mesure de précaution, la Malaisie a aussi fermé certaines de ses écoles.

Mais qui est responsable et qui devrait payer ? La chasse au coupable a commencé. Le ministre de l'Environnement de Singapour a appelé l'Indonésie à donner des noms et à distribuer les sanctions. En réponse, le ministre chargé de la coordination des affaires sociales en Indonésie accuse Singapour de se comporter comme un enfant.

Un ministre de Singapour a ensuite espéré que l'Indonésie adopterait un esprit de bon voisinage.

Pendant ce temps, les citoyens indonésiens essayent de faire amende honorable en exprimant leurs inquiétudes au sujet du brouillard.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a déjà fait des excuses officielles à Singapour et la Malaisie pour le brouillard causé par des feux de forêts dans différentes régions d'Indonésie.

Visas entre la France et les pays africains, redéfinir les termes de l'échange

mardi 25 juin 2013 à 10:46

Depuis plusieurs décennies les Africains désirant se rendre en France rencontrent des difficultés pour obtenir des visas, une dérive de la politique d’immigration.

En 2008, le gouvernement français avait demandé à ses consulats en Afrique d’« accorder la plus grande attention à la délivrance des visas » aux Africains « ayant une activité professionnelle à caractère artistique, culturel, universitaire ou de recherche ». Cela ne sembla pas apporter beaucoup de changements et les artistes en 2009 s'organisaient en un comité visas artistes.

Régulièrement des « histoires de visas » défrayent la chronique.

En juillet 2012 les refus d’octroyer le visa à deux personnalités africaines le Burkinabé Halidou Ouédraogo - président d’honneur du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) – et l’universitaire sénégalais Oumar Sankharé faisaient la une des journaux. Puis ce fut au tour de la Black Fashion Week d'être entachée par des problèmes de visas en octobre 2012.

Mais toutes ces histoires n’avaient pas reçu le même accueil que celle de Bousso Dramé.

Depuis jeudi dernier sa lettre ouverte au Consul de France au Sénégal circule sur le net et met la communauté africaine en émoi. Son indignation trouve écho chez les internautes partout dans le monde.

Lauréate du concours d’orthographe 2013 dans le cadre des concours de la francophonie, elle se voit octroyer :

un billet d’avion Dakar-Paris-Dakar et une formation CultureLab en réalisation de film documentaire au Centre Albert Schweitzer.

Mais face au comportement vexant du personnel du Consulat à Dakar, Bousso Dramé se rebelle et refuse d'utiliser son visa vers la France. Pour le symbole, au nom de tous ces Sénégalais qui méritent le respect qu’on leur refuse au sein de cette représentation de la France au Sénégal :

Cependant, durant mes nombreuses interactions avec, d'une part,  certains membres du personnel de l'Institut Français, et, d'autre part, des agents du Consulat de France, j'ai eu à faire face à des attitudes et propos condescendants, insidieux, sournois et vexatoires. Pas une fois, ni deux fois, mais bien plusieurs fois! Ces attitudes, j'ai vraiment essayé de les ignorer mais l'accueil exécrable dont le Consulat de France a fait montre à mon égard (et à celui de la majorité de Sénégalais demandeurs de visas) a été la goutte d'eau de trop, dans un vase, hélas, déjà plein à ras bord. … Renoncer au nom de tous ces milliers de Sénégalais qui méritent le respect, un respect qu'on leur refuse au sein de ces représentations de la France, en terre sénégalaise, qui plus est.

Une chronique (vidéo ci-dessous) sur Africa N°1 est consacrée à sa lettre ouverte:

Le Consul de France lui a répondu par la même voie de presse. Sa réponse révèle notamment :

Le consulat traite 32.000 demandes de visas par an, chaque préposée reçoit 35 à 40 personnes par jour.

Sur son blog Hady Ba fait les comptes :

Un visa coûte autour de 30 000 Francs CFA. Cela veut dire que les visas rapportent à l’ambassade de France au Sénégal 32 000×30 000 = 960 000 000 de Francs CFA = 1 476 923, 08 d’euros.

Et nous apprend que cet argent n’est pas remboursé lorsque le Consulat refuse le visa :

que la plupart des demandeurs se voient refuser leur visa de manière arbitraire par un Consulat qui gardera quand même le fric.

Carte des pays nécessitant un visa pour les citoyens français CC-BY.3.0

Carte des pays nécessitant un visa pour les citoyens français sur wikipédia. CC-BY-3.0

Bien que le message de Bousso Dramé ait dépassé les frontières et que plusieurs nationalités se sont identifiées à elle : l’accueil exécrable réservé aux demandeurs de visas dans les consultas français étant un fléau en Afrique, elle a quelques détracteurs qui la trouve hautaine et qui critiquent la signature de sa lettre dans laquelle  met en avant ses diplômes :

Quelque chose me dérange: Bousso Dramé me fait penser à ces gens, habitués aux 1ères classes et qui pour rien au monde ne voudront s’asseoir en classe éco. Elle n’a pas eu besoin de ce concours pour connaitre la France (où les comportements envers les africains dans les préfectures sont encore pire que dans les ambassades)… et il est plus que certain que dans quelques semaines elle fera le tour des plateaux télés français pour expliquer le ras-le-bol de l’Afrique quant aux traitements « inhumains » de la France etc…

Hady Ba conclut son billet :

Mme Dramé contribue à redéfinir les termes de l’échange et c’est une bonne chose. Nos autorités devraient en prendre la graine.

Mais laissons le dernier mot à Jacques Enaudeau [en] :

As far as Senegal is concerned, this is all very good news and confirmation that the Nouveau Type de Sénégalais called forth by Y’En A Marre comes in all shapes and sizes. It is however a pity and an outrage that France has not yet come to terms with such a simple reality.

En ce qui concerne le Sénégal, il s'agit de très bonnes nouvelles et la confirmation que le nouveau type de Sénégalais désiré par Y'en a marre n’est pas fait dans un seul moule. Il est cependant regrettable et scandaleux que la France n’entende pas cette réalité simple.

A partir du 01 juillet 2013, le Sénégal met graduellement en place la réciprocité des visas.

La beauté du Mont Everest de nuit

lundi 24 juin 2013 à 20:12

Elia Saikaly partage la beauté majestueuse du Mont Everest de nuit dans une vidéo de photographies accélérée.

Sur son blog, il raconte sa deuxième ascension du Mont Everest. [liens en anglais]

Vidéo : Luxueux train de vie pour des moines thaïlandais

lundi 24 juin 2013 à 20:11

Cette vidéo largement partagée montre des moines thaïlandais, qui seraient du district de Kanthararom dans la province de Si Sa Ket, à bord d’un avion privé, s’affichant avec des sacs et des lunettes de soleil de marques de luxe. [liens en anglais]

Cuba étend l’accès à Internet via de nouveaux centres de connexion

lundi 24 juin 2013 à 15:23

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en espagnol.]

Cuba a inauguré 118 salles de navigation dans un effort visant à accroître le nombre de points d’accès à Internet depuis l’île. Le service Nauta peut être utilisé dans tout bureau commercial de l’entreprise nationale de télécommunications (ETECSA) possédant l’une de ces salles.

Cette nouvelle forme de connexion, lancée le 4 juin 2013, a toutefois donné lieu à une polémique.

Tarjeta Nauta para el acceso a Internet. (Foto: Cubadebate)

Carte Nauta d’accès à Internet. (Photo : Cubadebate)

Conformément à la résolution 182/2013 du ministères des finances et des prix, le service coûtera 0,60 peso cubain convertible (CUC) par heure pour la navigation nationale, 1,50 CUC pour la connexion à la messagerie électronique internationale et 4,50 CUC pour l’accès à Internet et à tous ses services.

Ces tarifs sont considérés comme excessifs par certains blogueurs cubains, tel qu’Alejo3399 qui signale :

Tant que l’heure de connexion vaudra près de 5 dollars, l’argent déterminera qui aura accès à Internet et il ne fait aucun doute que quiconque ait les moyens pourra se divertir avec cette nouvelle opportunité.

À ce propos, Alejo3399 ajoute :

Ils allèguent que les tarifs exorbitants du service (fait reconnu dans une autocritique comme si cela changeait quelque chose) sont dus à la faiblesse des infrastructures de télécommunication du pays et il est subtilement suggeré que ses tarifs privilégient la navigation nationale pour éduquer la population à consommer de manière locale.

Toutefois, un article publié par Aurelio Pedro dans Progreso Semanal rappelle :

L’accès Internet pour tous les citoyens était une forte demande de la population. Les responsables de cette opération reconnaissent que les tarifs sont élevés et promettent que ceux-ci baisseront lorsque le contexte économique le permettra.

Les premiers utilisateurs du service partagent leurs impressions sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Mayle González :

Mettre en ligne une vidéo de 5 minutes à la Havane, même si tu es un utilisateur de Nauta, peut nécessiter 6 heures de travail…

Selon Siomel Savio Odriozola :

Utiliser Internet une heure par semaine, correspond à un investissement de 18 CUC par mois, soit 75 % du salaire moyen. Definitivamente la bolsa negra se convertirá en un “Hueco negro”. Reste à patienter des mois, voire des années, pour que les prix baissent, comme ça a été lentement le cas avec la téléphonie mobile…

Cuba poursuit sa politique d’accès social à Internet qui favorise les connexions gratuites depuis les centres universitaires, académiques et scientifiques. En mai 2013, le vice-ministre de l’informatique et des communications a déclaré au journal national Granma que « le marché ne régulera pas l’accès aux connaissances ». Aujourd’hui, reste à espérer que les prix baissent peu à peu et qu’il soit possible pour les ménages de s’abonner au service afin de se connecter depuis chez eux.