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Pakistan : Cinq bombes, trois villes, une journée

samedi 24 novembre 2012 à 23:01

[Les liens renvoient à des pages en anglais] Mercredi 21 novembre a été un jour d'horreur avec les attentats des talibans contre les Imambargahs, les processions de deuil de Muharram, et les agences du maintien de l'ordre à KarachiRawalpindi et Quetta. 20 personnes au total ont péri et plus de 43 ont été blessées.

Le porte-parole des talibans, Ehsan Ullah Ehsan, a crûment accepté la responsabilité des attentats sectaires contre les Chiites et juré que davantage d'attentats de cette envergure continueront à avoir lieu dans l'avenir.

Bombes à Karachi

Deux bombes ont explosé successivement près d'un Imambargah dans le district d'Orangi. La bombe était dissimulée dans un rickshaw. Il n'y avait pas de processions de deuil au moment de l'explosion. Les forces de sécurité ont rapidement bouclé la zone et poussé la foule et les journalistes hors du danger, lorsque soudain une deuxième explosion a retenti. On n'a pas signalé de morts.

Passants et agents de la sécurité se pressent sur le site après l'explosion d'une bombe près de l'Imambargah Hyder-e-Karrar à Orangi Town, Karachi. Photo Owais Aslam Ali. Copyright Demotix (21/11/2012)

Le 18 novembre, une bombe explosait devant un Imambargah dans la localité d'Abbass Town tuant 2 personnes et laissant 15 blessés.

Bombe à Quetta

Cet attentat ciblait délibérément les agences du maintien de l'ordre. Une bombe de 15 kg était fixée sur une moto à proximité de l'entrée principale de la prison du district. 7 personnes ont été tuées dont 3 agents de la Frontier Constabulary (FC, police des frontières). Il y a plus de 16 blessés.

Bombe à Rawalpindi

Un kamikaze, probablement âgé de 17 ou 18 ans, s'est fait exploser au milieu d'une procession de deuil dans le quartier de Dhok Sayidan. La technique a été la même qu'à Karachi : deux bombes ont explosé successivement, à quarante minutes d'intervalle. Cet attentat a été le plus sanglant, tuant 23 participants de la procession, dont 8 enfants.

Rassemblement pour constater la destruction causée par un attentat-suicide à Rawalpindi. Photo Sajjad Ali Qureshi. Copyright: Demotix (21/11/2012)

Réactions

Human Rights Watch a fermement condamné les actes terroristes contre les Chiites au Pakistan :

“Les autorités pakistanaises doivent traiter le grave danger auquel est confrontée la population chiite en prenant toutes les mesures de sécurité nécessaires. Elles peuvent commencer en arrêtant les membres des groupes extrémistes responsables des attentats terroristes précédents.”

Les utilisateurs de Twitter et autres internautes ont condamné ces actes de terrorisme.

Marvi Sirmed tweete :

@marvisirmed: dear LeJ, many Shias dead. Islam saved. Right? La'anat tum logon per.

Au Lashkar-e-Jahangvi [une organisation terroriste interdite], beaucoup de Chiites morts. L'Islam sauvé. C'est ça ? Que Dieu vous damne.

Shamama Abbasi tweete :

@shamama_abbasi: De tout coeur avec les victimes et leurs familles à rawalpindi,karachi l'explosion, quel acte insensé et tragique de terrorisme. Salaam Ya Hussyn [La Paix soit sur Hussain]

Beaucoup ont noté que les actes de terrorisme perpétrés contre les Chiites n'ont pas obtenu autant d'attention que les attaques d'Israël contre la bande de Gaza (voir l'article de Gobal Voices)

Ghaffar Hussain tweete :

@GhaffarH: Des dizaines de chiites tués par une bombe à Karachi mais les victimes ne sont pas de Gaza et les tueurs ne sont pas juifs, alors circulez, il n'y a rien à voir ici.

Rohan commente :

Je voudrais que le pakistan accepte l'Islam extrémiste comme sa menace principale, au lieu d'accuser l'Inde. Je ne vois pratiquement aucun rassemblement ou manifestation dans les rues pour ces tueries. Mais vous, vous vous souciez de gaza, la birmanie, l'assam. ?? Vous n'avez pas honte de tout ça??????????

Sur son billet de blog, Abdul Nishapuri pose une question très pertinente :

“Pourquoi 6000 enfants chiites tués au Pakistan valent-ils moins que quelques dizaines de Palestiniens ?”

Shafi Sial tweete :

@Sahfisial: Les gens au #Pakistan pleurent à haute voix pour Gaza dont 90% ont seulement entendu parler pendant que les#Shia (chiites) #Hazara & #Ahmadis se font tuer dans leur propre pays !

Basit Saeed tweete :

@basit_saeed: Nous manifestons contre les tueries à Gaza mais ne nous soucions même pas de condamner le génocide des Chiites ! Critères de merde ! #Karachi

Un anthropologue brésilien lance un appel au dialogue entre les “fazendeiros” et les indiens Guarani-Kaiowás

samedi 24 novembre 2012 à 18:34

Le compte Youtube A Luta Guarani a mis en ligne une interview en vidéo de l'anthropologue Tonico Benites, du peuple Guarani-Kaoiwá. Il y dénonce les attaques des fazendeiros (NdT: les grands propriétaires terriens) du Mato Grosso do Sul et lance un appel au dialogue dans l'espoir de trouver une solution aux conflits qui les oppose. En avril 2012, il avait déjà été l'auteur d'une lettre ouverte, dans laquelle il racontait la tentative d'intimidation dont il avait, avec sa famille, été victime au détour d'une route isolée.

Guinée-Bissau : Des compagnies forestières chinoises investissent le rio Buba

samedi 24 novembre 2012 à 18:33

Le procès-verbal d'une réunion de “jeunesse et citoyenneté”, qui a eu lieu en octobre 2012 en Guinée-Bissau, fait mention [portugais] de “la surexploitation [de l'arbre] pau-sangue (Pterocarpus violaceus Vog.) par des entreprises chinoises dans la région”. Le texte pointe le manque d'information et “le silence des autorités locales et nationales”. Plus de détails sur le blog Novas da Guiné-Bissau (Nouvelles de Guinée-Bissau).

Primauté de l’impunité sur l’état de droit en Guinée

samedi 24 novembre 2012 à 16:05

La Guinée a été la première colonie française d’Afrique noire à accéder à l’indépendance en 1958. Du mois de septembre 1958 au mois d’avril 1984, un pouvoir qui se qualifiait de révolutionnaire a transformé le pays en une immense prison à ciel ouvert, arrêtant, torturant, emprisonnant et tuant des citoyens innocents. En 2010, M. Alpha Condé, professeur de droit a accédé au pouvoir après des élections entachées de violences des forces de sécurité et des affrontements interethniques.

Une histoire où l'impunité faisait déjà loi

L’historien guinéen, Prof. Tierno Siradiou Bah, Directeur exécutif du Mémorial virtuel Camp Boiro, a écrit sur blog (anglais) :

Arbitrary arrests, detention, torture, fake trials, and executions became a routine. Military barracks turned into detention centers and killing grounds. Thousands of political prisoners disappeared there. The country itself became a global prison. Everyone was a potential target of the ‘revolutionary' secret police, including children and the elderly. The terror peaked in 1976. Then, in a series of provocative and self-destructive speeches, Sekou Touré incited to ethnic warfare and genocide against the main ethnic group: the Fulɓe.
Located in the center of Conakry, the Camp Boiro National Guard Barracks was the epicenter of the Guinean Gulag. It is estimated that more than 50,000 political prisoners disappeared there. The purges targeted the country's brightest minds but also the entrepreneurs, the unions leaders, women…

Arrestations et détentions arbitraires, torture, procès truqués et exécutions étaient devenues une routine. Des casernes ont été transformées en centres de détention et des lieux d’exécutions. Des milliers de prisonniers politiques ont disparu là-bas. Le pays lui-même fut devenu en une prison générale. Tout le monde était une cible potentielle de la police secrète «révolutionnaires», y compris les enfants et les personnes âgées. La terreur atteint son sommet en 1976. Puis, dans une série de discours provocateurs et auto-destructeurs, Sekou Touré incita à la guerre ethnique et au génocide contre le principal groupe ethnique: les Fulɓe.
 Situé dans le centre de Conakry, le Camp Boiro, Caserne de la Garde nationale a été l'épicentre du Goulag guinéen. On estime que plus de 50.000 prisonniers politiques ont disparu là-bas. Les purges ciblèrent les esprits les plus brillants du pays, mais aussi des entrepreneurs, des dirigeants des syndicats et des femmes …

armée en Guinée

L'armée en Guinée via Abdoulaye Bah dans le billet du 2 octobre 2011

Et après Sékou Touré?

Depuis sa mort, d’autres dictateurs ont dirigé le pays, causant eux aussi des violences extrajudiciaires contre la population civile pour diverses prétextes : manifestation syndicale ou étudiante, révolte des femmes contre les conditions misérables et le côut de de la vie, etc.

En 2011, l'ACAT-France ensemble avec de nombreuses organisations guinéennes militantes pour les droits humains ont effectué une enquête à travers le pays et publié une étude sur le phénomène tortionnaire en Guinée, ” Torture : la force fait loi.” A la suite de cette enquête, l'ACAT-France a lancé une pétition en ligne  “GUINÉE. Halte à la torture” adressée au Président Alpha Condé qui se clôturera le 31 décembre. On peut y lire :

la torture reste une pratique courante dans le pays, que ce soit à l’encontre de détenus de droit commun, à l’occasion de répressions de manifestations ou pour sanctionner les militaires suspectés de sédition. Dans un contexte politique qui reste tendu, les autorités feront-elles le choix de rétablir l’état de droit ou de laisser prévaloir l’impunité ?

L’exemple le plus tristement fameux de ces violences qui aient attiré l’attention de la communauté internationale ont été les massacres du 28 septembre 2009 et les jours suivants. Amnesty International rappelle les faits sur son site:

Le 28 septembre 2009, les forces de sécurité guinéennes avaient abattu plus de 150 manifestants non armés durant un rassemblement de l’opposition dans ce même stade. Plus de 40 femmes avaient été violées en public, au moins 1 500 personnes avaient été blessées et beaucoup d’autres avaient disparu.

Nathalie Zajde, maître de conférences, Université de Paris VIII, responsable de la cellule psycho-sociale du Centre Mère et Enfants à Conakry, écrivait sur le site web du quotidien français lemonde.fr à l’occasion de l’anniversaire du deuxième anniversaire des massacres du 28 septembre 2009 :

Je ne sais si Mme Nafissatou Diallo a été ou non victime de violences sexuelles à l'hôtel Sofitel de New York en mai. En revanche, je sais, et nous sommes très nombreux à en avoir les preuves, que plus de 100 femmes guinéennes, dont une majorité de Peules, ont été le 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi, victimes de viols atroces et de tortures commis par des militaires, gendarmes et responsables politiques guinéens dont certains clairement identifiés, et qu'à ce jour, exactement deux ans après les terribles événements, aucun n'a été arrêté, ni même convoqué par des juges.

L’impunité manifeste aujourd'hui 

Les Nations unies et l’ONG Human Right Watch avaient chacune envoyé une mission d’enquête en Guinée pour évaluer l’ampleur des violences et dresser une liste des responsables.

Toutefois, en 2011, HRW écrivait :

Personne n’a encore eu à rendre des comptes deux ans après que les forces de sécurité guinéennes eurent abattu des manifestants non armés lors d’un rassemblement de l’opposition à Conakry, la capitale, rappelle aujourd’hui Human Rights Watch…., le gouvernement guinéen doit faire davantage pour s’assurer que justice soit faite pour les victimes du massacre du 28 septembre 2009.

Pourtant, selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme (OGDH) la Commission d’enquête de l’ONU a remis son rapport au Conseil de sécurité le en juillet 2012 reconnaissant qu’il s’agissait bien de crimes contre l’Humanité et appelant à la saisine de la Cour pénale internationale.

Toutefois, aucune des personnalités qui étaient aux postes de commande des forces de sécurités lors de ces violences n’a été inquiétée, mais au contraire, l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme (OGDH), note:

Nous assistons impuissants à la promotion de certains présumés auteurs de la barbarie à de hautes fonctions civiles et militaires.

Parmi les militaires qui étaient à des postes de commandement et qui ont  été promu pas le Président Alpha Condé, il y a le lieutenant-colonel Tiégboro Camara, inculpé par la justice guinéenne en février passé et qui a été promu au poste de Secrétaire général chargé exclusivement des Services spéciaux, de la Lutte contre la Drogue et le Crime organisé, avec rang de ministre.


Le dernier cas de violence a eu lieu le 9 novembre 2012 lorsque Mme Aissatou Boiro qui enquêtait sur un cas de corruption à haut niveau, a été abattue lorsqu’à la fin de son travail en voulant rentrer à la maison des hommes en armes ont bloqué sa voiture et lui ont tiré dessus en pleine journée. Un billet sur le site de l’ONG Human Rights Watch raconte:

 Les hommes ont surgi d’un autre véhicule qui s’était arrêté de manière à bloquer la voiture d’Aissatou Boiro et ont tiré deux fois sur leur victime. Les amis et la famille d’Aissatou Boiro ont rapporté qu’elle avait reçu des menaces de mort…..

Ses collaborateurs ont partagé avec Human Rights Watch qu’elle mènait une enquête sur un détournement de fonds publics présumé de plus de 13 milliards de francs guinéens (1,8 million de dollars américains).

 

Le Myanmar bouleversé par le baiser d'Obama

vendredi 23 novembre 2012 à 18:02

Sauf indication contraire les liens mènent à des sites en anglais.

Barack Obama a créé un évènement historique en étant le premier président des Etats Unis à fouler le sol du Myanmar. Nombreux sont ceux qui se félicitent de cette visite alors que d'autres lui ont rappelé qu'une visite du président des Etats Unis était aujourd'hui prématurée. Les internautes ont utilisé le mot-clé #Oburma pour s'informer et suivre le voyage d'Obama. Des mot-clés tels que “Myanmar” et “Aung San Suu Kyi” se sont répandus dans le monde entier.

La nouvelle de la visite prévue d'Obama a déchaîné l'enthousiasme. Les imprimeries se sont dépêchées de fabriquer des drapeaux américains et des produits dérivés à l'effigie d'Obama.

Thant Myint U, historien et petit-fils de l'ancien secrétaire des Nations Unies U Thant, parle du grand-père d'Obama qui a été au Myanmar pendant la deuxième guerre mondiale.

@thantmyintu Je vous rappelle que le grand-père du Président Obama a servi dans les King's African Rifles en Birmanie, et a probablement fait partie de l'avancée de Chindwin à Mandalay.

Visite historique d'Obama au Myanmar. Photo de CJMyanmar

Un jeune artiste de rue, Ar Kar Kyaw, a réalisé une peinture “Welcome Obama” à Yangon très remarquée des médias et du public, même si l'oeuvre a vite été recouverte par des artistes rivaux.

L'université de Yangon a entrepris des rénovations pour accueillir Obama qui devait y prononcer un discours, ce qui a provoqué les commentaires[my] de Ko Htike:

Obama semble avoir sauvé l'université de Yangon, détruite par Khin Nyunt. L'institution est restaurée, bichonnée… on dirait que la junte militaire du Myanmar ne se rend compte de la valeur de ses institutions que quand les autres la lui font apprécier.

D'un autre côté, certains considèrent cette visite comme un effort de rapprochement avec un pays qui n'a traité qu'avec la Chine au cours des dernières décades. Myo Set argumente [my] cette thèse :

Plutôt que de mettre l'accent sur le problème de la [guerre civile] dans l'état Kachin, on attend qu'Obama parle sérieusement des émeutes Rohingya quand il sera là. Au nom de la promotion de l'aide humanitaire, il fera tout pour déranger la Chine en ce qui concerne le pipeline de Kyaut Phyu. […] Je souhaite simplement suggérer aux organisations de l'état de Rakhine de fournir un état détaillé des faits historiques et des preuves (sur le problème des Rohingya). De plus, je souhaite qu'ils puissent discuter (avec Obama) et la Commission des Droits Humains du Myanmar, de la situation géographique du Myanmar et de la surpopulation dont on parle au Bangladesh. […] Quoiqu'il en soit et quelles que soient les sujets abordés, l'objectif d'Obama est d'éloigner le Myanmar de la Chine. J'imagine que la levée des sanctions corrobore ces objectifs. […] Je pense que nous allons devoir affronter la rivalité Etats Unis-Chine inutile plus tôt que ce que nous attendions.

Peu avant l'arrivée du Président Obama, 49 prisonniers politiques[my] ont été libérés par le gouvernement.

Partout Obama a été escorté par des cortèges d'automobiles et des foules innombrables. Il y a quelques années personne n'aurait imaginé voir des drapeaux américains dans les rues du Myanmar. Mais ce que le public a le plus apprécié c'est le baiser d'Obama à la chef de l'opposition Daw Aung San Suu Kyi. Bien que le Myanmar reste un pays très conservateur, pratiquement personne sur le net ne l'a trouvé déplacé et au contraire il a souvent été qualifié de “baiser royal“. Thin Thin Tun  le qualifie [my] de geste d'amitié entre les deux pays :

Bien que ce geste ne soit pas habituel pour un “oeil birman”, (Je pense) que c'est le reflet d'une amitié chaleureuse et charmante (entre les Etats Unis et le Myanmar).

Des milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Yangon pour acclamer Obama. Photo de CJMyanmar

Ceux qui n'avaient pas eu la chance d'assister au discours d'Obama à l'université ont pu en suivre la retransmission en direct sur les chaînes de télévision locales et certains se sont retrouvés dans les cafés pour y assister entre voisins. Nay Myo Zin, sur un autre ton, commente[my] la coupure de courant dans certains quartiers de Yangon pendant le discours d'Obama :

Peu de temps après le début de la retransmission du discours, l'électricité s'est éteinte à Yangon. Depuis 17h15 maintenant nous sommes dans l'obscurité. Les journées sont courtes à l'approche de la saison froide. J'accueille silencieusement le président des Etats Unis dans l'obscurité du Myanmar. En écoutant le discours du Président je pensais que je mourrais heureux si nous avions la chance de vivre avec un approvisionnement en eau et en électricité stable. Actuellement tout s'est assombri avec la coupure d'électricité du quartier de South Dagon. Sous le ventilateur, je souhaite seulement que l'obscurité empêche les moustiques de piquer Obama.

Le discours d'Obama reste le sujet dont on discute le plus au Myanmar. Les partisans des Rohingyas critiquent Obama pour ne pas avoir condamné ouvertement les émeutes de l'ouest du Myanmar, tandis que d'autres font l'éloge du discours. De son côté, Tom Bergreen affirme que le Myanmar ne devrait pas adopter la diversité telle que les Etats Unis la conçoivent :

En général j'ai apprécié son discours, mais je ne suis pas d'accord sur deux points.

Premièrement, c'est un commentaire général et une critique des politiques occidentales et américaines, je pense que le culte de Daw Suu (Aung San Suu Kyi) est compréhensible, mais je crois que l'on a créé un culte de sa personne individuelle au détriment de ses idées et de ses qualités de chef.

Deuxièmement, bien que l'on ne puisse faire aucune exception en ce qui concerne les droits humains et le droit à toute personne à vivre dans la dignité… (mais) la citoyenneté devrait se baser sur l'application de lois identiques pour tous à l'intérieur des frontières du Myanmar. (A mon humble avis) tant que le conflit sera faussement considéré par les médias et les gouvernements étrangers comme un problème sectaire, sa résolution reste pratiquement impossible. Il devrait être traité comme un problème constitutionnel et réglé par un état de droit.

Bien sûr quelques internautes ont traité le voyage d'Obama avec humour. D'autres ont préféré s'en remettre aux croyances astrologiques pour déterminer le jour de naissance d'Obama. Par exemple, Win Min Ko a partagé une photo sur laquelle on voit Obama verser de l'eau au coin du Vendredi de la pagode Shwedagon, avec pour sous-titre:

Obama est né un Vendredi.