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dimanche 9 juillet 2017 à 17:45
Battle for Wesnoth (Scottish Gaelic localization).

La Bataille pour Wesnoth (version gaélique écossaise). Image reproduite avec la permission de iGàidhlig.net, © La Bataille pour Wesnoth 2017, conformément à la licence GPLv2+.

Une version de cet article  a été initialement publiée sur r12n.

GunChleoc est chef de projet pour le jeu de stratégie Widelands et une experte en localisation de logiciels libres. Voici ses conseils sur la façon de démarrer un projet de localisation dans une langue peu parlée :

1. Traduisez un logiciel libre.

Il sera ainsi beaucoup plus facile d'obtenir l'ajout de vos paramètres régionaux et vous pourrez contacter les développeurs directement si vous avez des questions. Il sera généralement aussi beaucoup plus facile de faire réviser votre traduction.

2. Quand vous repérez un logiciel libre, assurez-vous qu'il dispose d'une communauté d'utilisateurs et de développeurs actifs.

Ainsi, vous pouvez être sûr qu'il y aura une autre version dans l'avenir qui pourra inclure votre langue. Vérifiez s'il y a un système de traduction opérationnel, puis téléchargez le logiciel et assurez-vous qu'il vous plaise. Traduire quelque chose que vous n'aimez pas n'est pas amusant. D'autre part, il est préférable que le logiciel puisse s'exécuter sur plusieurs plates-formes (Linux, MacOS, Windows).

3. Commencez petit.

Choisissez un logiciel qui n'a pas trop de chaînes de caractères. Il sera ainsi moins effrayant et vous pourrez vous réjouir du travail accompli plus rapidement. Puis, passez à des projets avec un niveau de visibilité élevé comme Firefox.

4. Traduisez un logiciel que vous souhaiteriez utiliser vous-même.

De cette façon, vous pouvez repérer plus facilement les erreurs et les corriger à mesure que vous l'utilisez. Vous pouvez également opter pour un logiciel qui soit réclamé par votre communauté linguistique, mais assurez-vous qu'il ne soit pas trop lourd, tant que vous ne possédez pas l'expérience nécessaire. S'il est très volumineux mais que vous voulez vraiment le sélectionner, il faut demander aux développeurs s'il est possible de traduire seulement les champs les plus importants, comme ceux du menu.

 5. Attention à la terminologie double des chaînes anglaises sources.

“Log in” et “Sign in” signifient exactement la même chose, de même pour “répertoires” et “dossiers” de votre disque dur. Certains de ces doublons  terminologiques sont dus à l'histoire de l'informatique et il n'est pas nécessaire pour vous de les prendre en compte. En premier lieu, assurez-vous que les deux mots anglais signifient vraiment la même chose.

 6. Trouvez une personne avec qui parler de la nouvelle terminologie et des parties compliquées de vos traductions.

Si vous pouvez trouver une deuxième personne avec qui faire équipe dans votre tâche de localisation, c'est encore mieux.

 7. Utilisez une mémoire de traduction.

De nombreux projets sont traduits via des plates-formes en ligne dotées d'une mémoire de traduction intégrée, mais vous pouvez également trouver des outils hors ligne gratuits comme Virtaal ou Poedit. En particulier lorsque vous commencez à travailler sur de multiples projets, tout avoir dans votre propre mémoire de traduction vous aidera à conserver la cohérence et à augmenter votre vitesse de traduction, car vous n'aurez pas à saisir la traduction de “OK” des milliards de fois. Utilisez un mélange des deux, mais assurez-vous toujours d'avoir bien tout téléchargé et alimentez Virtaal régulièrement.

8. Quand j'ai besoin d'aide pour une forme de pluriel, je joue habituellement la carte de « les Russes aussi en ont besoin », pour éviter tout risque d'une réponse du style : « pas la peine pour votre petite langue ».

Lorsque vous demandez quelque chose dont vous avez besoin pour votre langue, n'oubliez pas de toujours rester poli – la plupart des développeurs de logiciel libre font cela en tant que hobby pendant leur temps libre. Il est donc vraiment important de conserver une ambiance amicale et amusante pour tout le monde (sans dire que les lieux de travail ne devraient pas être amusants et conviviaux …). Les développeurs ont également toujours plus de bugs à réparer et de fonctionnalités à introduire dans la limite de leur temps libre. Alors, de grâce, soyez patient et n'envoyez un petit rappel poli que lorsque vous en avez vraiment besoin.

9. Construisez une base de données terminologiques accessible au public.

Si vous n'avez pas de compétences techniques, une feuille de calcul fera l'affaire pour débuter, mais une véritable base de données sera préférable à long terme. Elle vous permettra de garder de la cohérence et aidera vos utilisateurs s'ils ne connaissent pas la signification d'un nouveau terme. La cohérence est très importante pour vos utilisateurs pour leur éviter toute confusion. Par exemple, l'Allemand a deux traductions différentes pour « Log in », dont l'une peut aussi signifier « s'enregistrer » selon les localisations. C'est ennuyeux …

10. Lister les logiciels disponibles dans votre langue sur un site web, afin que les gens puissent les trouver.

Jeter un oeil à iGàidhlig par exemple pour voir à quoi peut ressembler un tel site. Selon votre langue, il faudra également peut-être fournir des consignes d'installation d'un clavier et d'une police. Si vous pouvez vous associer à quelqu'un qui a des compétences en marketing et travaille avec la communauté, c'est super.

11. Après avoir acquis une certaine expérience, faîtes ajouter vos paramètres régionaux au Répertoire de données de paramètres régionaux classiques.

Cela placera votre langue dans le système informatique, ce qui est obligatoire si vous espérez enfin avoir votre langue sur les appareils mobiles. Vous devrez fournir les données, ce qui sera un autre travail (assez geek) de localisation.

12. Rappelez-vous que la localisation est à la fois utile et très amusante !

Il suffit de travailler sur vos fichiers petit à petit pour finir votre traduction.

L'opposition turque espère créer une dynamique avec l'arrivée à Istanbul de la Marche pour la Justice

dimanche 9 juillet 2017 à 13:34

Kemal Kılıçdaroğlu, président du CHP, à la  Marche pour la Justice – Image par Ziya Köseoğlu. Utilisée avec autorisation

“Pour avoir une démocratie véritable, nous devons commencer par la justice,” a déclaré le député du Parti républicain du peuple (CHP) Selin Sayek-Böke.

M. Sayek-Böke répondait à une question de la BBC lors de sa participation à la Marche pour la Justice, 432 kilomètres d'Ankara à Istanbul, à l'appel du chef du CHP Kemal Kılıçdaroğlu pour riposter à l'emprisonnement de l'un des députés du parti, Enis Berberoğlu. M. Berberoğlu a été condamné à 25 ans de prison pour avoir diffusé des images de camions d'armements affrétés par les services turcs passant la frontière syrienne. La Marche, qui aux dires de M. Kılıçdaroğlu, a attiré autour de 40.000 participants, doit se terminer dimanche 9 juillet devant la prison d'Istanbul où est détenu le député.

‘J'ai parlé de notre Marche pour la Justice à BBCNews. Une interview à couper le souffle, au sens propre.’

Le soutien matériel apporté par l'Etat turc aux groupes terroristes en Syrie est une accusation face à laquelle le gouvernement Erdogan est particulièrement chatouilleux, et c'est un des principaux motifs de sa décision de bloquer totalement Wikipedia en mai, après la publication sur ce site de deux articles mentionnant les révélations de Berberoğlu, rédacteur en chef du journal Hurriyet en 2014.

Le parti de la justice et du développement (AKP) du Président Erdogan est à première vue dans une position inexpugnable, puisqu'il a remporté toutes les élections successives depuis son arrivée au pouvoir en 2002, y compris le référendum constitutionnel d'avril 2017 destiné à convertir le système politique de la Turquie en régime présidentiel autorisant M. Erdogan à rester aux commandes jusqu'en 2029.

Pourtant la Marche pour la justice du CHP, avec son symbolisme évident, ébranle les figures de proue du parti d'Erdogan. Le Premier Ministre Binali Yildirim a déclaré “ça commence à sentir l'aigre, il est temps d'y mettre fin”, tandis qu'Erdogan lui-même accusait les marcheurs d'être alliés à la milice kurde du PKK et au mouvement religieux de Fethullah Gülen—auwquels l'AKP impute la tentative de coup d’État du 15 juillet de l'année dernière. Par le passé, Erdogan a fréquemment assimilé ses adversaires politiques à des terroristes.

“Ça [la marche pour la justice] commence à sentir l'aigre, il est temps d'y mettre fin”

Point de friction central possible, l'appropriation du mot Justice—”Adalet”, élément central du nom du parti d'Erdogan—pour indiquer que la perception d'injustice provient désormais du mouvement conservateur religieux même du Président turc. L'AKP a été fondé comme un parti islamique modéré prônant une plus grande liberté religieuse pour le grand nombre de musulmans conservateurs jusque là marginalisés dans de larges secteurs de la fonction publique, comme les tribunaux et universités. Maintenant que les restrictions ont disparu, cet aspect du programme conservateur a perdu sa raison d'être. Le parti lui-même est devenu moins modéré en cherchant à étendre l'influence de l'islam politique dans l'enseignement, le judiciaire et l'armée.

La Marche pour la jjustice à l'approche d'Istanbul – Image par Ziya Köseoğlu. Utilisée avec autorisation.

Autre aspect symbolique de la marche, le parallèle entre son meneur Kılıçdaroğlu et Gandhi. Kılıçdaroğlu est souvent comparé physiquement à Gandhi, dont la Marche du sel de 1930 contre les taxes iniques imposées par le colonisateur britanniques a été une étape vers l'indépendance de l'Inde. Pour beaucoup, la marche pour la justice représente une intéressante mutation dans la stratégie du CHP, jusque là précautionneux dans les étalages d'actions défiant ouvertement le pouvoir.

Parmi les milliers à la Marche pour la justice de l'opposition, un homme mal-voyant: il a déjà marché 400 km !

Mais dans une situation politique qui se détériore en Turquie, peu d'autres mouvements à part le CHP sont en mesure de résister. Au cours des derniers mois, les députés du parti pro-kurde HDP ont été emprisonnés, de même que les enseignants en grève de la faim, les journalists et des centaines d'autres individus, accusés de participation à des organisations interdites, voire pour des délits aussi mineurs que l’ouverture d'un compte dans une banque affiliée au mouvement güléniste Cemaat. Même des membres de la branche turque d'Amnesty International ont été arrêtés au milieu d'une session de formation qu'ils suivaient sur les droits humains. Un retournement particulièrement ironique, si on se souvient qu'Erdogan a été autrefois adopté par Amnesty comme prisonnier de conscience en 1998, lors de sa brève arrestation par le pouvoir turc sur des accusations d'attiser la violence religieuse par la lecture d'un poème lors d'un rassemblement.

En 1998, Amnesty a adopté Erdogan comme prisonnier de conscience et a fait campagne pour sa remise en liberté. Aujourd'hui il en emprisonne le directeur et le président.

L'inaction initiale du CHP avait fait critiquer la faiblesse et l'inefficacité de Kılıçdaroğlu, un reproche qui perd en crédibilité à mesure que l'AKP fustige la Marche pour la justice, qui se terminera aujourd'hui dimanche à Istanbul avec un grand rassemblement.

Jusqu'à présent, un certain nombre de marcheurs ont fait des malaises cardiaques pendant le trajet long de 432 kilomètres d'Ankara à Istanbul, et des sympathisants de l'AKP ont tenté de perturber la manifestation. L'un d'eux est allé jusqu'à renverser une cargaison de fumier à l'avant de la marche.

Le député CHP Hüseyin Yıldız fait une crise cardiaque à la marche pour la justice.

Mais la marche semble prendre de l'ampleur avec un nombre de participants qui s'est compté progressivement en dizaines de milliers. Parmi les protestataires se trouve un homme qui ressemble étonnamment à un sosie en plus petit de Kılıçdaroğlu, plaisamment qualifié de “sa batterie de secours” par un utilisateur de Twitter.

‘Kılıçdaroğlu a emporté sa batterie de secours’

Les marcheurs ont même été rejoints par des membres du parti pro-kurde, avec lequel le CHP a des relations historiquement rien moins qu'amicales. En mai 2016, les députés CHP ont voté aux côtés du gouvernement en faveur d'un projet de loi permettant de priver les députés de leur immunité et d'être poursuivis devant les tribunaux. Conséquence, 13 députés HDP et d'innombrables autres fonctionnaires ont été mis en prison.

Le CHP est un parti nationaliste peu disposé à s'élever contre l'emprisonnement d'hommes politiques kurdes ; mais maintenant que les poursuites atteignent ses propres rangs, il découvre que de nombreux autres mouvements sont prêts à se ranger sous sa bannière dissidente. Le défi, désormais, est de garder cette opposition unie.

Au 19e jour de la “Marche pour la justice”, le 2e principal parti d'opposition de Turquie, le HDP, s'est joint à la marche et a appelé à la justice pour tous.

La marche a atteint Istanbul vendredi 7 juillet, et va culminer en un gros rassemblement pendant le week-end. Samedi, aucune proposition précise n'émergeait du CHP quant à la suite. Le député CHP Selin Sayek-Böke a déclaré : “Nous devons réaliser ce que nous n'avons pas pu après Gezi et le 16 avril [date du référendum constitutionnel], nous devons montrer la détermination qui apportera en politique l'énergie de l'opposition sociale.”

Dans un entretien avec CNN Turk, Kılıçdaroğlu a affirmé que la marche a abouti à ce que les gens surmontent leur peur de s'exprimer contre le pouvoir. L'incertitude demeure sur la réponse du gouvernement AKP aux voix qui s'élèvent contre lui. Mais si le CHP peut galvaniser le mécontentement de nombreux pans de la société qui se sentent marginalisés et craignent l'État, cela pourrait conduire à une percée du parti dans les élections parlementaires et présidentielle prévues toutes deux pour 2019.

Scènes de marché dans le village de Thandaung au Myanmar

samedi 8 juillet 2017 à 11:10

Le village de Thandaung, à environ une heure de route de Nyaung Shwe, est situé sur la rive ouest du lac Inle. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Cet essai photographique de Chan Son a été publié sur The Irrawaddy, un site d'information indépendant birman. Il est reproduit sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Le marché journalier tournant autour du Lac Inle, dans l'état de Shan, est célèbre pour ses scènes rustiques et animées. Les commerçants de différentes origines ethniques, dont les Intha les Pa-O, se déplacent chaque jour d'un site à l'autre pour vendre leurs marchandises.

Plusieurs villages du lac hébergent le marché, par exemple Indein, Nampan, Thaung Tho et Khaung Daing, mais les cinq villages principaux sont Nyaung Shwe (Yawnghwe), Heho, Taunggyi, Maing Thauk et Shwe Nyaung. Le marché suit un calendrier lunaire, et n'a pas lieu les jours de pleine et nouvelle lunes.

Sur la rive ouest du lac, à environ une heure de route de Nyaung Shwe, le jour de marché dans le village de Thandaung est moins touristique que dans Indein et Nampan. Il offre une chance authentique d'assister au commerce local. Les vendeurs arrivent au marché avant l'aube et se préparent pour la journée. Le marché dure généralement jusqu'à midi.

Le marché de Thandaung est moins touristique que celui des villages voisins d'Indein et Nampan. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Le marché de Thandaung est à environ cinq minutes de la rive du lac. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Vendeurs de fleurs au marché de Thandaung. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Un couple fabrique des articles en fer au marché. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Hommes à l'entrée du marché, où les poulets sont vendus. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Paysage sur la route du marché de Thandaung depuis Nyaung Shwe. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Une femme va au marché tôt le matin. (Photographie et légende par Chan Son / The Irrawaddy)

Les Irakiens se rendent à Mossoul pour célébrer l'Aïd en signe de solidarité

vendredi 7 juillet 2017 à 18:35

Capture d'écran d'Irakiens venus de tout le pays pour célébrer l'Aïd dans la ville de Mossoul tout juste libérée. Source : vidéo YouTube  « Mossoul célèbre l'Aïd pour la première fois en trois ans grâce à la campagne ‘l'Aïd à Mossoul ‘», publiée le 28 juin 2017 par la chaîne AlMawsleya.

Un groupe d'environ 300 Irakiens a récemment fait le voyage du sud et du centre de l'Irak jusqu'à Mossoul afin de célébrer la fête de l'Aïd el-Fitr en compagnie de leurs compatriotes tout juste libérés.

Au cours de l'été 2014, le groupe de militants de Daech expulsa les forces de sécurité irakiennes et prit le contrôle de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, ainsi que d'une grande partie du nord irakien.

C'est à Mossoul que le chef du groupe, Abu Bark al-Bahdadi, proclama alors un califat islamique en Syrie et en Irak.

Dès lors, la vie des habitants de Mossoul fut marquée par la peur, l'oppression et les privations.

Le quotidien se détériora de façon dramatique et la ville fut le témoin de persécutions des minorités, de pénuries de nourriture et de carburant, d'actes d'intimidation et de châtiments cruels.

En octobre 2016, les forces de sécurité irakiennes lancèrent une offensive pour récupérer la ville. Après huit mois d'affrontements intenses, et avec seulement quelques quartiers restés sous le contrôle du groupe, le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi annonça récemment la fin de Daech.

La campagne « l'Aïd à Mossoul » fut organisée par un groupe de militants irakiens dirigé par Hamid al-Sayed, Ali al-Touki et Mohammed al-Raji.

L'idée d'origine était de rendre visite à de vieux amis pris au piège par Daech, mais l'initiative se transforma en une véritable campagne suscitant énormément d'intérêt sur Facebook. Plus de 1.700 personnes manifestèrent leur souhait de se joindre au voyage, mais les conditions de sécurité ne permirent la participation que de 300 personnes.

Cette fête de l'Aïd est la première en trois ans que les Maslawis (habitants de Mossoul) ont pu célébrer publiquement. La journée fut ponctuée d'activités interdites par Daech, avec notamment la lecture de poèmes, du théâtre et des concerts. Les visiteurs offrirent également plus de mille livres apportés de Bagdad dans le cadre de la campagne « Je suis Irakien, je lis », une initiative qui promeut la culture et œuvre pour une meilleure éducation en Irak. Ce cadeau constitue un premier pas dans un effort de remplacer les milliers de livres détruits dans les bibliothèques de Mossoul.

Ce fut une journée joyeuse qui permit d'unir les Irakiens, non seulement pour célébrer l'Aïd, mais aussi la libération de Mossoul. Sur les réseaux sociaux, on a pu observer de nombreuses scènes d'hommes et de femmes à travers le pays qui chantent l'hymne national et scandent des slogans comme « Frères, sunnites et chiites, ce pays n'est pas à vendre », démontrant ainsi un sentiment d'unité inébranlable partagé par l'ensemble du peuple irakien.

Bien que l'événement fut principalement organisé par des activistes, le gouvernement apporta son soutien et fournir des moyens de transport et un dispositif de sécurité.

La « caravane de la liberté » arrive à Mossoul.

Hommes et femmes ont accueilli la « caravane de la liberté » au sein de l'université de Mossoul.

Les habitants et habitantes de Mossoul accueillent les visiteurs venus de tout l'Irak avec des fleurs et de l'amour.

La foule s'est rassemblée pour chanter « Bienvenue à Mossoul » ainsi que l'hymne national.

Plus de mille livres ont été donnés afin de réapprovisionner les bibliothèques de Mossoul.

Les membre de l'initiative « Je suis Irakien, je lis » préparent la remise de plus de 1.000 livres à Mossoul par l'intermédiaire de la « caravane de la liberté ».

Ameen Mukdad, un violoniste de Mossoul, joue un air maslawi traditionnel.

La soirée se termine par un feu d'artifice en célébration de l'Aïd et de la libération de Mossoul.

Biens mal acquis: Le luxe du clan Sassou en France attire la curiosité des juges parisiens

vendredi 7 juillet 2017 à 11:21

Adaptation de l'infographie sur les biens mal aquis du Parisien

Après Wilfrid Nguesso, neveu du président du Congo, c'est au tour de sa fille, Julienne Sassou-Ngues, et de son  gendre, Guy Johnson d'être mis en examen dans l'enquête des “biens mal acquis” portant sur le patrimoine de trois présidents africains, de leurs familles et de leur entourage, constitué et placé hors de leurs pays dans une opacité qui a attiré la curiosité de plusieurs organes de lutte contre la corruption.

Le site Oeil d'Afrique rappelle les faits:

Après le neveu du président, Wilfrid Nguesso, en mars, les juges d’instruction parisiens ont mis en examen, mardi, Julienne Sassou-Nguesso, 50 ans, et son mari Guy Johnson, 53 ans, pour les mêmes faits de “blanchiment de détournement de fonds publics” dans le cadre de l’enquête sur les “biens mal acquis”.

Depuis 2010, des juges d’instruction français tentent de déterminer si les fortunes de trois familles présidentielles, celles de feu Omar Bongo (Gabon), de Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et de Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), ont pu être bâties grâce à des deniers publics détournés de ces pays, avec l’aide d’intermédiaires et de sociétés offshores dans les paradis fiscaux.

Dans ce cas aussi le but l'intention des juges est de clarifier les liens existant entre ces deux personnalités et des  sociétés enregistrées dans des pays étrangers tels que l'île Maurice, les Îles Vierges Britanniques, Dubaï et Hong Kong pour le financement de  biens qu'elles possèdent en France, Le site afriqueexpansion.com précise:

Les enquêteurs cherchent à savoir si des sociétés offshores à l'île Maurice, aux Îles Vierges Britanniques, à Dubaï et Hong Kong ont servi à financer de nombreuses dépenses en France, selon une source proche du dossier. Entre 2008 et 2011 plusieurs dizaines de millions d'euros du Trésor public congolais auraient transité par ces sociétés.

 

Les investigations portent également sur la société congolaise de transports maritimes (Socotram), qui perçoit des redevances sur le trafic maritime et le fret pétrolier, et qui est dirigée par Wilfrid Nguesso : une partie de ces fonds auraient été détournés pour servir à l'enrichissement personnel de ce dernier et de son entourage, selon la même source.

De son côté, sa défense conteste le fait que la Socotram puisse percevoir des fonds publics…

 

Après des premières plaintes en 2007 et 2008, restées sans suite, une plainte avec constitution de partie civile de l'ONG Transparency international avait déclenché l'ouverture d'une information judiciaire en 2010 confiée à des juges financiers.

La journaliste Eunice Kouamé a enquêté sur cette affaire et rappelle que Julienne Sassou Nguesso était agent d’assurance et que son mari Guy Johnson est juriste. Elle écrit sur afrikmag.com

D’après les investigations, plusieurs dizaines de millions d’euros en provenance d’entités publiques du Congo-Brazzaville, auraient été transférées depuis 2007 sur les comptes de diverses sociétés offshores basées aux Seychelles, à l’Île Maurice ou à Hong Kong, soupçonnées d’alimenter ensuite, en partie, le train de vie de certains membres du clan présidentiel, selon une source proche du dossier.

Les enquêteurs pensent que le couple aurait financé une partie des travaux par le biais d’une société seychelloise alimentée par le fruit de la vente des parts détenues par Julienne Sassou-Nguesso dans une société de télécommunications, qui serait liée à des “opérations de corruption”, selon la même source. Ils s’interrogent aussi sur le rôle du gendre du président, apparu comme le gérant d’une SCI qui avait acquis en 2007 pour quelque 19 millions d’euros, un hôtel particulier dans le cossu 8ème arrondissement de Paris, et dont des parts étaient notamment détenues par le clan d’Omar Bongo, ainsi que son épouse, Edith Lucie Bongo Ondimba, aujourd’hui décédée, qui était la fille aînée du dirigeant congolais.

La justice a déjà saisi plusieurs propriétés du clan des Sassou Nguesso ainsi qu’une dizaine de voitures de luxe.

Dans une déclaration reprise par le site dac-presse.com M. Lamyr Nguelé président de la Commission Nationale contre la Corruption, la Fraude et la Concussion (CNCCF) relevait en juillet 2016 que:

les secteurs les plus corrompus sont les douanes, les impôts et le trésor. Il a, par ailleurs, rappelé que l’indice de perception de la corruption au Congo oscillait entre 2.1 et 2.3 dans les années 2015-2016, selon Transparency international.

Dans le secteur de la santé, la corruption perdure encore faute d’application effective des mesures de gratuité décrétées par le chef de l’Etat, sur les traitements contre la tuberculose, le VIH-sida, la césarienne, les autres soins obstétricaux et le traitement du paludisme.

Dans les hôpitaux en effet, des agents véreux continuent leur macabre besogne qui consiste à soutirer des médicaments des sacs des personnes souffrantes et de les leur revendre. Les membres des familles de ces personnes sont obligés d’acheter ces médicaments pour réserver la vie de leur patient. «Si on n’achète pas leurs médicaments, ils rechignent à traiter la personne malade pour punir ceux qui ont refusé d’acheter leurs médicaments », a confié un parent dont le fils souffrait de diarrhée et vomissement.

M. M. Lamyr Nguelé avoue son impuissance:

Lorsque les faits sont avérés, nous transmettons le ou les dossiers au procureur de la République qui engage des poursuites. La commission n’a pas compétence de les engager. Malheureusement, force est de constater qu’aucun de nos dossiers n’a fait l’objet d’une poursuite judiciaire

Autant dire que cette institution est une coquille vide, servant à jeter de la fumée aux yeux de l'opinion internationale. Du reste le rapport 2016 de Transparency International (TI) classe le Congo 159ème sur 170 pays considérés selon l'indice de perception de la corruption.

Pour en savoir plus sur l'affaire des bien mal acquis en Afrique, voici quelques reportages de référence:

République du Congo : Le crépuscule d'un vieux dictateur

Pétition au Pape François: “Excommuniez ces 5 dictateurs africains”

La France et les dictateurs africains:Denis Sassou Nguesso accueilli chaleureusement par Sarkozy

La justice française veut enquêter sur trois chefs d'état africains

Guinée Equatoriale : Teodoro Obiang Nguema et son fils face à la justice française

Françafrique : financement de partis politiques français par les dirigeants africains

La justice française veut enquêter sur trois chefs d'état africains

La France et les dictateurs africains:Denis Sassou Nguesso accueilli chaleureusement par Sarkozy